Témoignage : il contacte 17 vétérinaires sans succès, sa vache et son veau meurent

  • l’année dernière
Avec Jérôme Gendro, éleveur de vaches à Queyrac en Gironde

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##C_EST_A_LA_UNE-2023-02-03##

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Transcript
00:00 - Il est 7h14 sur Sud Radio, les déserts médicaux, cette fois-ci donc pour les vétérinaires.
00:07 Nous sommes avec Jérôme Gendro, qui est éleveur à Kerak en Gironde.
00:12 Cette désertification des vétérinaires, c'est terrible et ça conduit à des drames, à ce que vous avez vécu Jérôme Gendro.
00:22 Vous avez tenté de contacter beaucoup de vétérinaires et personne n'est intervenu.
00:26 Racontez-nous ce qui s'est passé.
00:29 - Je vous ai dit bonjour. - Oui, bonjour Jérôme Gendro.
00:34 - Déjà il faut comprendre que la situation n'est pas facile pour moi, mais pour les vétérinaires aussi.
00:44 Et puis au-delà de ça, aussi l'animal qui est parti.
00:52 - Oui, c'est ça. Parce que vous avez perdu une vache qui était en train de véler.
00:58 - Oui, je l'ai accompagnée jusqu'à son dernier souffle tout seul dans mon exploitation, dans mon bâtiment.
01:09 Je l'ai vue souffrir sans rien pouvoir faire et je l'ai accompagnée jusqu'au bout.
01:18 Et ça a été très très dur. Mais voilà, donc après, effectivement, j'ai donc dans cette journée-là contacté de nombreux vétérinaires.
01:31 - 17 je crois, non ? C'est ça ? - Oui, c'est ça.
01:34 Après, dans les 17, il y avait des vétérinaires qui étaient fermés, donc des cabinets vétérinaires qui étaient fermés,
01:41 qui me renvoyaient sur leur répondeur pour me communiquer d'autres vétérinaires.
01:47 Mais c'est surtout que j'ai contacté d'abord les vétérinaires rurales,
01:52 donc ceux qui interviennent sur les animaux bovins ou autres.
01:59 Et donc ceux-là, ils sont très très peu.
02:03 Des vétérinaires autour de mon village, il y en a. Par contre, beaucoup font des chiens et chats.
02:10 Alors, ils ont leur spécialité, on ne peut pas les incriminer là-dessus.
02:15 Par contre, leur fonction de chien et chat ne leur permet pas de venir et d'intervenir.
02:25 - Jérôme Gendron, à travers ce que vous avez vécu, bien sûr,
02:30 c'est quand même l'alerte sur une situation assez exceptionnelle dans les campagnes,
02:35 où il y a de moins en moins de vétérinaires qui sont disponibles pour les fermes.
02:41 Parce que sur les 20 000 vétérinaires qu'il y a en France,
02:44 il y en a à peine 4 000 qui exercent pour des animaux de production,
02:48 c'est-à-dire pour des élevages. Ils préfèrent les chiens et les chats.
02:53 - Oui, mais après, on ne peut pas incriminer de choisir,
02:58 puisque là-dessus, bien sûr, ils choisissent les chiens et les chats.
03:04 - Mais vous, c'est inquiétant quand même, quand on est agriculteur aujourd'hui,
03:07 de savoir qu'on en a un petit peu moins de disponibles.
03:10 - Psychologiquement, chaque fois que je m'en vais faire veller une vache,
03:15 c'est très simple, j'ai peur.
03:18 J'ai peur de savoir si mon vétérinaire va être disponible, bien sûr,
03:23 mais cette vie-là, je la vis, ça fait un grand moment.
03:26 Mais au-delà de ça, je pense que je vais sensibiliser quand même tout le monde,
03:34 dans le sens où on arrive à un bout de plusieurs systèmes sur différents corps de métier.
03:41 On voit bien ce qui se passe à l'heure actuelle.
03:43 Le moment, je pense qu'il est grave, et il est grave dans tous les points.
03:49 Et c'est là-dessus que je pense qu'il va falloir se poser les bonnes questions.
03:54 Vous aussi, Médias, vous êtes là pour nous aider, pour réfléchir à tout ça.
03:58 Il y a une guerre, par exemple, qui est en Ukraine, que l'on ne vit pas,
04:03 mais par contre, on voit bien que les Ukrainiens sont soudés.
04:05 La France, à un moment donné, était un pays soudé.
04:08 Je pense qu'on rentre dans une nouvelle ère.
04:12 Ce que je veux dire par là, c'est qu'on est dans une nouvelle ère,
04:15 que ce soit au niveau agricole, au niveau médecine,
04:20 et qu'il va falloir changer nos façons de faire, de travailler,
04:25 qui jusqu'à présent, les méthodes anciennes étaient bonnes, mais plus maintenant.
04:29 Et surtout, pour redonner envie à nos jeunes.
04:34 C'est ça le débat. J'ai 45 ans, j'ai des enfants derrière,
04:38 il y a un après dans tout cela.
04:40 Il faut que l'on travaille tous dans ce sens-là, main dans la main,
04:45 pour trouver des solutions, pour que l'on puisse garantir à notre pays
04:50 que nos éleveurs en France puissent rester,
04:54 que nos vétérinaires puissent continuer à nous aider,
04:58 parce que c'est hyper important que les vétérinaires soient là.
05:02 Parce qu'on a un réchauffement climatique qui est là,
05:05 on a vu la Covid qui est là,
05:08 et donc certainement qu'on a un président qui l'a dit au début de la crise,
05:13 qui a dit qu'il y aurait certainement d'autres maladies.
05:17 Il est important que les vétérinaires puissent continuer à nous suivre de très près,
05:23 et que les éleveurs les aident aussi.
05:27 - C'est un SOS Jérôme Gendron, que vous lancez un peu ce matin,
05:32 à travers l'histoire que vous avez vécue.
05:34 Écoutez, comptez sur nous Jérôme,
05:37 on va relayer évidemment cette information et cet appel,
05:40 et cette inquiétude qu'il peut y avoir,
05:42 et comme vous le dites aussi, ce manque de cohésion de la société française.
05:46 J'en parlerai bien sûr au ministre de l'agriculture,
05:49 que je recevrai dans quelques jours,
05:51 il va y avoir le salon justement de l'agriculture.
05:54 Merci, bon courage à vous Jérôme Gendron,
05:56 et sur Sud Radio évidemment, on voulait vous donner la parole,
05:59 on vous donne bien sûr la parole en permanence les uns les autres.
06:03 Il est 7h20.

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