Jérôme Fourquet, directeur du département "Opinion et stratégies d'entreprise" de l'Ifop, est l'invité de BFMTV-RMC ce vendredi.
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00:00 Alors c'est compliqué effectivement puisqu'on voit qu'aucun camp n'entend lâcher de terrain.
00:06 Si on regarde les indicateurs d'opinion, comme vous l'avez indiqué, tous les sondages convergent à quelques points près
00:12 sur un rapport de force de 7 Français sur 10 qui sont opposés à cette réforme des retraites,
00:18 avec comme point nodal le passage à 64 ans. C'est ça vraiment qui cristallise l'opposition.
00:25 Quand on regarde dans le détail, non seulement c'est 7 Français sur 10 qui sont opposés,
00:28 mais quand on regarde nos baromètres, plus les semaines avancent, plus la part de ceux qui sont très opposés augmente.
00:35 Donc la détermination dans l'opposition se renforce. Ça c'est les indicateurs d'opinion.
00:40 Le deuxième type d'indicateurs qu'on peut suivre, alors qui sont plus difficiles à évaluer, c'est le nombre de manifestants
00:47 qui de l'avis, même si les niveaux diffèrent, de l'avis de la police sont plus nombreux.
00:53 - Quel que soit le comptage. - Et donc on voit que les choses progressent également de ce point de vue-là.
00:58 Et là où il y a néanmoins un petit bémol, c'est que sur le troisième front, celui des grèves,
01:02 le nombre de grévistes dans les endroits où ils sont comptabilisés, je pense notamment aux services publics,
01:08 eh bien ils sont un peu en baisse par rapport à la semaine dernière.
01:12 Néanmoins, cette mobilisation est très forte partout en France, pas simplement dans les grandes villes.
01:18 Et le gouvernement, comme le point de cristallisation c'est les 64 ans,
01:22 a indiqué par la voix de Mme Borne qu'il n'était pas question de revenir dessus.
01:28 - Ça veut dire qu'on peut aller à un bras de fer qui peut durer ?
01:32 - Le bras de fer peut durer, effectivement.
01:34 Alors les organisations syndicales ont intégré le fait que beaucoup de Français
01:40 qui étaient opposés à cette réforme des retraites ont néanmoins des problèmes réels de fin de mois.
01:45 Et donc il est très difficile pour ces personnes de faire grève et de perdre une journée de salaire.
01:50 - D'où ces deux journées la semaine prochaine, à la fois de grève en semaine le mardi, et de mobilisation le samedi.
01:57 - Voilà, et d'où aussi le fait qu'il y ait eu 12 jours entre la première et la deuxième journée de mobilisation.
02:01 - Le 19 puis le 31.
02:02 - Le 31 pour laisser aux salariés le temps de se retourner.
02:05 Le 31 c'était le dernier jour du mois donc la paye tombait.
02:08 Donc on joue aussi là-dessus et désormais, contrairement au 1995 qui est souvent pris en référence,
02:15 les syndicats essayent de jouer plutôt le rapport de force dans la rue avec des cortèges fournis.
02:20 Ce qui ne gâche rien, en plus le fait qu'il n'y ait pas accompagné de violence, en tout cas pour l'instant, plutôt que la grève.
02:28 Toute la question c'est de savoir est-ce que l'outil de la manifestation est aussi puissant pour faire plier un gouvernement
02:34 que le blocage du pays qui en fait avait quand même la recette du succès en 1995.