La Consult de Christian Chenay, plus vieux médecin de France : "Les jeunes médecins que j'ai vus récemment sont extrêmement motivés"

  • l’année dernière
Il a connu la guerre, les changements de politique de santé, la pratique de la médecine à l’étranger. Christian Chenay, médecin généraliste, ancien radiologue, nous livre à cœur ouvert son expérience et ses observations du haut de ses 102 ans. Rencontre avec le plus vieux médecin de France.
Transcript
00:00 L'expérience aide beaucoup.
00:01 Souvent d'un coup d'œil, on réussira à faire un diagnostic
00:04 parce qu'on a vu des cas analogues ou proches.
00:08 La chose s'est passée tranquillement,
00:17 de jour en jour.
00:19 Tant qu'on peut travailler, on peut continuer.
00:21 Si on sert à quelque chose,
00:23 si il y a besoin, pourquoi pas ?
00:29 J'ai eu la chance de passer d'une médecine
00:31 qui était purement diagnostique
00:33 à une médecine vraiment offensive
00:35 qui a des résultats sur des maladies graves
00:38 auxquelles on ne pouvait rien faire.
00:40 J'étais un peu contraint et forcé de faire de la psychiatrie
00:47 parce que c'était l'endroit où il y avait des postes libres.
00:49 Après tout, ça me plaisait aussi.
00:51 Tout de même, les circonstances ont fait que
00:53 j'ai dû quitter la psychiatrie pour m'installer en ville.
00:57 J'étais généraliste,
00:58 puis à la suite d'un accident,
01:00 j'ai eu une fracture de hanche
01:02 et je ne pouvais plus beaucoup marcher.
01:04 J'ai dû me spécialiser en radiologie.
01:06 J'ai une bonne vue,
01:11 j'ai dix dizaines d'un côté, onze de l'autre.
01:14 Après l'opération de la cataracte.
01:16 Tout de même, j'ai été opéré de la cataracte.
01:18 On garde tout de même l'expérience.
01:25 Souvent d'un coup d'œil, on réussira à faire un diagnostic
01:28 parce qu'on a vu des cas analogues ou proches.
01:32 L'expérience aide beaucoup.
01:33 Il y a une période, je crois, après le MICA,
01:40 le moment où on a offert aux médecins
01:43 qui avaient plus de 53 ans d'abandonner la médecine
01:45 contre une juteuse retraite à 65 ans majoré,
01:49 il y a eu une période de désaffection un peu.
01:52 Les jeunes que j'ai vus récemment
01:54 sont vraiment extrêmement motivés.
01:55 Ce serait dangereux de ne pas leur donner ce qu'ils attendent.
01:59 Moi, j'écris, c'est surtout une détente.
02:05 En écrivant, on se rend compte
02:07 de certains aspects de sa propre personne
02:09 qu'on n'a pas perçus avant.
02:10 On apprend beaucoup de choses en écrivant.
02:12 Je pense que la question est un peu biaisée
02:18 car le ministre de la Santé n'a pas grand pouvoir.
02:21 Ce sont ses services qui font l'essentiel.
02:23 Le ministre n'a qu'un pouvoir de signer.
02:25 Pendant que je pourrais rendre service, je le ferai.
02:32 Les gens savent que la porte est ouverte,
02:34 que le téléphone est libre,
02:35 qu'ils peuvent venir s'ils ont besoin d'un papier urgent,
02:38 n'importe quand.
02:40 Je regrette que la médecine soit enfermée
02:42 dans des maisons médicales ou des dispensaires
02:45 ouvrant de telle heure à telle heure
02:47 et filtrant à l'entrée.
02:52 Je pense que la famille et le couple sont essentiels dans la vie.
02:55 C'est le seul soutien qui ne vous lâche pas,
02:58 qui ne vous abandonne jamais.
02:59 [Musique]

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