"J’ai fait le Jamel Comedy Club à cause d’une erreur"
De ses débuts au collège, grâce à sa prof de français à ses plus grands succès et fiertés, Ilyes Djadel nous retrace son parcours dans La Dalle
Retrouve-le en tournée partout en France
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00:00 Il m'arrive de jouer quatre, cinq fois par soir dans les Comediclub,
00:02 mais en vrai, c'est ce que j'ai toujours voulu faire.
00:04 C'est un rêve d'enfant de faire ça.
00:05 Je rencontre des gens du show business, je leur check avec Madame,
00:08 je me réveille le matin, je vois Miss Universe.
00:09 C'est un délire.
00:10 Je m'appelle Ilios Djadel, j'ai 24 ans et je suis humoriste.
00:18 À l'école, j'aimais bien faire des blagues.
00:23 C'était la seule manière pour que les gens s'intéressent à moi.
00:26 On était dans la campagne, mais j'étais le seul rebeu au lycée catholique.
00:29 En faisant rire les gens, les gens commençaient à s'intéresser à moi
00:32 et du coup, ça me procurait une sensation qui était vraiment bien.
00:34 J'ai commencé l'humour grâce à ma prof de français,
00:37 qui voyait que j'étais un peu turbulent en cours.
00:39 Elle m'a dit "toi, tu vas arrêter d'être turbulent en cours,
00:40 je vais t'inscrire dans un cours de théâtre".
00:43 Je lui ai dit non.
00:43 Elle m'a dit si.
00:44 Je lui ai dit "ok, je suis très influençable".
00:46 Un jour, j'étais en cours, elle m'a dit "ce soir, tu viens avec moi,
00:49 je t'inscris dans une scène ouverte d'humour".
00:50 Je lui ai dit "mais madame, j'ai pas de sketch".
00:51 Elle m'a dit "on va en écrire un tous les deux et ce soir, je t'emmène".
00:54 J'ai joué sur scène.
00:55 Dès que je parlais, les gens riaient.
00:56 Je ne savais pas que j'allais prendre du plaisir comme ça.
00:58 Je n'ai jamais été le mec à me dire quand j'étais petit
01:00 "purée, plus tard, je rêve d'être humoriste".
01:02 Moi, j'étais plus "je ne sais pas ce que je veux faire,
01:04 je ne savais pas du tout".
01:05 J'étais nul, mais qu'est-ce que j'ai kiffé ce moment.
01:07 Et ce jour-là, je me suis dit "ok, j'ai envie de devenir humoriste".
01:09 Et voilà comment tout a commencé.
01:10 Le jour où j'allais tout arrêter, j'allais arrêter la scène,
01:16 je rentrais chez moi à Lille pour prendre le train
01:19 et je croise Kev Adams dans la rue.
01:20 Moi, je ne l'avais jamais croisé et je kiffais ce qu'il faisait.
01:22 Je lui ai parlé, je lui ai dit "je voulais juste te dire merci
01:24 parce que grâce à toi, j'ai commencé la scène".
01:26 Et ce jour-là, il m'a dit "si un jour, je viens à Lille,
01:28 tu feras une de mes premières parties".
01:30 Je me suis dit "ok, je ne l'ai pas pris au sérieux".
01:31 Trois mois après, Kev Adams vient à Lille et il m'envoie un message.
01:34 Il me dit "est-ce que tu veux faire ma première partie ?"
01:35 Il a tenu sa promesse.
01:36 Donc de là, ça m'a remotivé à fond à refaire de la scène
01:40 jusqu'au jour où je reçois ce fameux mail du Jamel Comedy Club.
01:42 Ils me disent "salut Ilyes, est-ce que tu veux venir jouer au Jamel Comedy Club ?"
01:45 Et moi, j'étais comme un ouf.
01:46 Je me suis dit "peut-être qu'ils ont entendu parler de mon travail à Lille".
01:48 Tu sais, pour nous, le Jamel Comedy Club, c'est comme la Coupe du Monde.
01:52 Tout le monde vient y entrer, c'est hyper prestigieux.
01:54 Donc je reçois ça, je suis comme un ouf.
01:55 Sauf qu'après, je me rends compte.
01:57 Je me dis "mais attends, ce n'est pas possible".
01:58 Ils m'envoient un contrat alors qu'ils ne m'ont jamais parlé comme ça.
02:01 Je me dis "bizarre".
02:02 Et j'avais entendu qu'il y avait un autre humoriste qui s'appelait Ilyes.
02:04 Je me suis dit "ok, à tous les coups, ils se sont trompés".
02:06 Mais je me suis dit "ok, j'y vais quand même, je m'en fous".
02:08 Au pire, j'ai quoi à perdre ?
02:09 J'arrive au Jamel Comedy Club, je fais comme si de rien n'était.
02:12 Le mec me dit "mais qu'est-ce que tu fais ?"
02:13 Je dis "je viens jouer".
02:14 Il me dit "ah mais non, ils se sont trompés, ils ont confondu avec l'autre Ilyes".
02:16 Moi, je le savais.
02:17 Je me dis "mais non".
02:18 Je me dis "en plus, je suis venu de loin et tout, donc fais-moi jouer".
02:20 Il m'a fait passer troisième sur scène.
02:22 Et juste avant que je rentre sur scène, il y a Jamel Debbouze qui rentre dans la salle.
02:25 Et quand je suis sorti, il m'a dit "est-ce que tu veux faire la première partie du Marrakech du Rire ?"
02:28 J'ai fait la première partie du Marrakech du Rire cette année.
02:30 Et tellement ça a cartonné, ils ont fait un truc qu'ils n'ont jamais fait en dix ans.
02:33 Ils ont pris la première partie et l'ont intégrée dans l'émission.
02:36 C'était la récompense de tout ce travail.
02:38 Avant le Marrakech du Rire, je jouais dans des salles, il y avait 15 personnes.
02:44 C'était vide, c'était très très très dur.
02:46 Il faut tenir sur des années comme ça.
02:48 Et après le Marrakech du Rire, je suis complet sur des mois à l'avance.
02:51 Ma tournée, pour dans huit mois, c'est complet.
02:54 Je joue au Palais des Glaces, il y a 1500 personnes par semaine, pendant trois mois.
02:57 C'est énorme.
02:58 Il y a un an, si tu m'avais dit ça, je t'aurais dit "jamais de la vie".
03:01 C'est un travail vraiment très compliqué.
03:06 C'est pas genre tu montes sur scène le soir et tu fais ton sketch.
03:09 Non, il n'y a rien sans rien.
03:10 Le matin, tu dois te réveiller, tu dois écrire, tu dois travailler, tu dois faire des répètes.
03:14 Il m'arrive de jouer quatre, cinq fois par soir dans les Comediclub.
03:16 Mais en vrai, c'est ce que j'ai toujours voulu faire.
03:19 C'est un rêve d'enfant de faire ça.
03:20 Je rencontre des gens du show business, je leur checke Madame,
03:23 je me réveille le matin, je vois Miss Univers.
03:24 C'est un délire.
03:25 J'ai toujours eu envie de le faire, donc là, je calcule vraiment pas.
03:27 Je me dis que je suis jeune et que je dormirai plus tard quand je serai un peu plus vieux.
03:31 Il y a le destin, il y a le travail, il y a la patience, parce qu'il faut attendre.
03:38 Ça peut durer...
03:39 Je connais des gens, ils ont commencé la scène à 20 ans,
03:41 ils commencent à péter, ils ont 40 ans.
03:44 Mais après, vraiment beaucoup de détermination,
03:46 parce que vraiment, il faut être déterminé pour faire ce truc-là.
03:49 Et ce métier-là, il est très compliqué, parce que l'humour...
03:52 On est énormément, et à la fin, il y a 10 places.
03:56 C'est très, très, très dur.
03:58 C'est de prouver aux gens qui ne croyaient pas en ça
04:05 que j'avais raison d'y croire.
04:07 Quand on se foutait de moi à l'école, je te jure, je te jure,
04:09 j'allais à l'école, je voulais pas y aller carrément.
04:12 Les gens m'appelaient le clown.
04:14 Moi, je l'ai très mal vécu.
04:14 Et donc, la fierté aujourd'hui, c'est que ces gens-là m'envoient des messages
04:17 pour me dire "Purée, félicitations, c'est incroyable.
04:19 Est-ce que je peux passer au spectacle ?"
04:21 "Ouais, avec plaisir, viens."
04:22 C'est ça, c'est ça, ma fierté.
04:24 [Générique de fin]