"J’aime être le plus mauvais mais finir le moins nul"
Youv Dee, rappeur et auteur-interprète, nous retrace son parcours dans La Dalle
Youv Dee, rappeur et auteur-interprète, nous retrace son parcours dans La Dalle
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00:00 C'est moi qui fais ma seule vie.
00:01 C'est un jeu vidéo, la vie, mais par contre, on n'a qu'une seule partie.
00:04 Je m'appelle Youdi, j'ai 27 ans maintenant,
00:07 et je suis auteur, compositeur, interprète, influenceur,
00:11 futur chef d'orchestre.
00:13 J'ai commencé à écrire à vers 17-18 ans.
00:20 J'ai découvert que je n'étais pas le seul au monde à le faire,
00:22 donc je suis venu à Paris.
00:23 J'ai monté mon groupe dans la foulée lors du périph'.
00:26 On a sorti des sons qui ont fait quelques vues,
00:29 fait des concerts, gagné les élus du printemps de Gourges.
00:32 Je suis parti ensuite en solo.
00:33 J'ai sorti deux mixtapes, puis un album avec Universal.
00:37 Là, je sors mon deuxième gros projet, on va dire,
00:40 qui est plus dans les sonorités rock.
00:42 Il y a ce truc que quand je vois ce concert de Zin en 2018,
00:51 2017, je n'en sais rien.
00:52 Je sais que j'ai un ressenti,
00:53 parce que je viens déjà en plus avec des amis de ma ville.
00:55 Il y a deux mecs qui rappent aussi, que je trouve meilleurs que moi.
00:58 En plus de me dire que je veux en faire de ma vie,
01:01 de voir l'ambiance, la maroquinerie, c'est un truc assez intimiste.
01:04 Pourtant, à ce moment-là, on s'est posé sur un banc à côté,
01:06 on a rappé, et je me suis dit que je dois devenir 100 fois plus fort.
01:10 Je me suis dit qu'on y va à fond.
01:12 Je suis rentré dans le noctilien,
01:13 j'ai écrit des textes jusqu'à plus soif.
01:16 C'était vraiment une période où j'essayais de devenir plus sérieux.
01:20 Je dirais que j'ai toujours été un aventurier.
01:26 C'est un milieu où il y a énormément de choses à découvrir
01:29 qui te permettent en plus de découvrir le monde.
01:31 J'aime bien les trucs sans fin, comme ça.
01:33 La musique, c'était un peu auquel j'ai trouvé
01:35 dans quoi je veux mettre mon jeu vidéo.
01:37 Je commençais niveau 1, il fallait que je monte dans le truc.
01:41 C'était un peu vision à mémoire PG/manga du délire.
01:45 Mais comme je l'ai dit, je voulais apprendre la musique,
01:48 le studio, la scène.
01:50 Je n'avais aucun bagage A à Z.
01:52 Le seul truc sur lequel je me reposais,
01:54 c'était une impression de sensibilité particulière.
01:57 Donc pourquoi ?
01:58 Mais voilà.
01:59 J'avais aussi en plus des modèles qui montraient que tout est jouable.
02:07 J'ai regardé beaucoup Stromae aussi quand j'ai commencé.
02:09 Il faisait les leçons, avant il rappait,
02:12 puis on sait ce que c'est devenu.
02:13 Moi, c'est ce genre de schéma que je trouve très inspirant.
02:16 Ne pas se cantonner à un truc,
02:18 et d'avoir le même personnage, disons, toute la vie.
02:21 Moi, j'ai besoin de changer de skin toutes les semaines,
02:24 dans un jeu vidéo.
02:25 Je ne suis pas là, je suis à Warped Legacy.
02:27 Entre chaque mission, je change toute ma tenue.
02:29 C'est vrai que ma vie, c'est un putain d'open world.
02:35 Je lis aussi ça, avec le manga One Piece,
02:38 que j'ai grave lu à mon chemin.
02:40 Le fils et le personnage,
02:41 plus qu'en quête de liberté, c'est devenu la liberté.
02:45 Je préfère dormir sans mes deux oreilles,
02:47 quitte à me saboter
02:49 ou à me mettre des bâtons dans les roues, dans la construction.
02:51 J'ai très bien cru avoir un chemin de carrière plus simple,
02:54 acheter des grosses voitures, avec ce truc-là.
02:57 Je trouvais plus drôle d'enlever la cartouche
02:59 et de recommencer avec un nouveau Pokémon, en vrai.
03:01 T'es bon, vu que ce qu'il y a écrit là, en chinois,
03:08 c'est "grateful", donc c'est la reconnaissance.
03:11 Il y a clairement ce truc.
03:12 Je préfère me sentir toujours à un stade de nouveauté,
03:15 de développement, donc à être en devenir,
03:18 de me sentir accompli, artiste, maintenant.
03:20 Je pense que sinon, ça me freinerait dans ce que je veux faire.
03:23 Là, on s'entend toujours au début.
03:25 T'as une infinie de possibilités de choses à faire et à développer.
03:29 J'aime être le plus mauvais, mais finir le moins nul.
03:32 C'est comme dans My Hero Academia.
03:34 D'avoir pu être compris par des gens,
03:39 d'avoir touché mes auditeurs.
03:41 De savoir que certains morceaux vont les faire pleurer
03:44 ou les aider à ne pas sombrer dans de la dépression.
03:46 Y a des petits qui sont proches du suicide et qui t'envoient des messages.
03:49 Tu te dis, "C'était pas forcément mon but,
03:51 mais au moins, si j'ai pu te toucher et t'aider,
03:53 j'ai été touché et aidé par des trucs aussi,
03:55 donc c'est que je suis dans ce cercle vertueux."
03:58 De donner aussi de la liberté à ceux qui m'écoutent,
04:01 d'oser y aller, et ça a l'air de fonctionner.
04:03 Voir mon public de plus en plus libre et s'assumer,
04:06 ce serait ça, ma plus grande fierté.
04:07 D'être inspiré, d'être inspirant,
04:09 et de susciter ce truc de "je m'en fous".
04:11 C'est moi qui fais ma seule vie.
04:13 C'est un jeu vidéo, la vie, mais par contre, on n'a qu'une seule partie.
04:16 Sous-titrage Société Radio-Canada
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