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Transcription
00:00 de la situation tant en Turquie qu'en Syrie avec notre invité Frédéric de Saint-Cernin,
00:04 directeur général délégué d'ACTED, l'une des principales ONG françaises d'aide aux
00:08 populations en terrain sensible.
00:11 Bonjour Frédéric de Saint-Cernin, merci d'avoir accepté notre invitation.
00:15 Tout à l'heure, notre envoyé spécial en Turquie, Ady Yaman, Ludovic de Foucault, nous
00:18 parlait de situation apocalyptique dans le sud-est turc.
00:22 C'est effectivement la situation.
00:24 Qu'en est-il aussi en Syrie ?
00:25 Oui, c'est la même situation dans le nord-ouest syrien.
00:29 Il faut rappeler qu'il y a eu plusieurs séismes qui ont frappé des populations déjà beaucoup
00:32 éprouvées par le conflit qui dure depuis une douzaine d'années dans cette région.
00:37 On parle de 25 000 morts.
00:39 Malheureusement, on risque d'avoir encore plus de morts, en particulier en Syrie, qu'on va
00:43 découvrir au fur et à mesure.
00:44 Et puis l'ONU a annoncé 5 300 000 personnes sans abri à venir.
00:49 C'est toutes ces personnes dont il faut s'occuper dans une période de grand froid.
00:52 Donc l'urgence est très forte et immédiate.
00:55 Votre ONG Acted intervient en Turquie.
00:59 Je crois que vous avez un bureau à Gaziantep.
01:01 Également dans le nord-ouest syrien, vous venez de l'évoquer.
01:04 Combien de personnes sont mobilisées ?
01:07 Que représentent vos équipes et quel type d'assistance est-ce que ces équipes fournissent aux populations ?
01:12 Nous avons plusieurs centaines d'employés depuis une dizaine d'années.
01:17 Nord-ouest syrien et côté turc, le gouverneurat de Gaziantep et le gouverneurat d'Ataï,
01:23 là où se trouve Antioch.
01:26 Pour l'instant, ce sont les besoins de première nécessité, c'est-à-dire d'abord des abris,
01:31 des tentes, ce qu'on appelle des kits d'hivernage, donc des couvertures, des matelas, tout ce
01:35 qui peut permettre de chauffer, des repas chauds, tant qu'on peut les distribuer, des
01:39 kits de nourriture.
01:40 Et j'insiste sur le fait aussi qu'il y a besoin d'une hygiène.
01:43 Donc on distribue de l'eau, tout ce qui nous permet d'éviter les maladies hydriques.
01:51 On craint des risques de maladies hydriques, en particulier de choléra dans les jours
01:55 qui viennent.
01:56 Donc il est très important d'organiser cette distribution de l'eau absolument.
02:00 Et un élément aussi très important dans ces endroits-là, ce sont les sanitaires,
02:05 ce sont ce qu'on appelle les latrines.
02:06 On a vu dans le reportage qu'on pouvait loger des gens sous certains abris, ce qu'on
02:11 appelle des centres collectifs, mais qui ne sont pas adaptés à l'accueil de ces populations.
02:15 Donc nous on travaille dans ce cadre-là pour permettre justement à ce que ces centres
02:19 puissent récupérer ces gens en situation d'absolu dénuement, dans les moins mauvaises
02:28 conditions possibles, en particulier avec des latrines, en particulier avec de la distribution
02:31 d'eau, de la nourriture, des repas chauds.
02:33 Je l'évoquais, l'OMS, l'Organisation mondiale de la santé, via son directeur général
02:39 qui est actuellement d'ailleurs en Syrie, évoque des risques sanitaires majeurs.
02:43 Ça peut être quoi ? Un début de choléra déjà en Syrie ?
02:46 Ce sont des maladies hydriques et en particulier le choléra qui frappe le nord-ouest de la
02:52 Syrie.
02:53 C'est ça le risque immédiat, parce que ce sont évidemment des maladies qui se répandent
02:57 extrêmement fortement, très rapidement, et qui tuent des populations en particulier
03:02 les plus vulnérables, c'est-à-dire les enfants.
03:05 On sait que l'acheminement de l'aide humanitaire est très difficile en Syrie, un pays en guerre
03:09 depuis 12 ans.
03:11 Régime syrien aussi soumis, on le sait, à des sanctions internationales.
03:15 Comment est-ce que vous procédez sur place ?
03:17 Alors nous, historiquement, nous travaillons de par la Turquie.
03:22 Donc l'acheminement des besoins que l'on distribue en Syrie vient de différents points
03:27 de passage en Turquie.
03:29 Et selon l'évolution du conflit depuis ces dernières années, ces points de passage
03:34 ont été ouverts, ont été fermés.
03:35 Aujourd'hui, le point de passage de Bab al-Hawa, qui passe donc de la frontière syrienne au
03:42 nord-ouest de Syrie à la Turquie, est ouvert en particulier pour l'acheminement de l'aide
03:48 humanitaire.
03:49 Et c'est très important pour nous que cette aide humanitaire puisse intervenir le plus
03:52 rapidement possible.
03:53 C'est ce que je disais.
03:54 Il y a d'abord l'approvisionnement de cette aide humanitaire, et ensuite il y a l'acheminement
03:58 vers les populations.
03:59 Les populations, aujourd'hui, sont obligées de quitter leur domicile quand les domiciles
04:03 ne se sont pas effondrées, parce que toutes les murs ont été fragilisés, vous avez
04:08 des fissures, etc.
04:09 Et donc il faut, nous, qu'on puisse récupérer ces populations qui sont vraiment complètement
04:14 perdues, qu'on puisse les sécuriser dans des endroits, dans ce qu'on appelle des abris,
04:18 et leur apporter ces besoins de première nécessité le plus rapidement possible.
04:21 C'est dans un deuxième temps, dans deux, trois semaines, qu'on pourra établir des
04:25 choses beaucoup plus solides et beaucoup plus pérennes.
04:27 Vous évoquiez Bab al-Hawa, le point d'acheminement.
04:30 Est-ce que l'ouverture d'autres points de passage serait nécessaire, selon vous ?
04:35 Si on peut avoir d'autres points de passage qui s'ouvrent, tant mieux.
04:39 Parce qu'encore une fois, les besoins sont tellement importants, sont tellement immenses,
04:42 que plus on arrive rapidement sur les sites où les populations nous attendent, plus on
04:46 sera efficace.
04:47 Merci beaucoup Frédéric de Saint-Sernin pour votre intervention aujourd'hui sur France
04:50 24.
04:51 Également à la une de l'actualité.

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