L'enquête de Nelson Getten, tous les vendredi, samedi et dimanche dans le Week-End Direct.
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00:00 Alors beaucoup d'enfants, mais pas beaucoup de jeunes.
00:02 Nelson, vous avez précisément voulu vous intéresser aux jeunes,
00:06 aux étudiants et à leur présence dans cette mobilisation.
00:10 En l'occurrence, leur mobilisation aux jeunes, elle est en baisse depuis le mouvement.
00:13 Et pourtant, l'un des slogans qu'on voit le plus,
00:15 vous l'avez forcément vu lors de cette mobilisation, c'est celui-là.
00:19 Tu nous mets 64, on te met 68.
00:22 Le jeu de mots est pas mal, mais on en est loin de mai 68.
00:26 Le syndicat étudiant UNEF annonce 15 000 jeunes dans la rue à Paris aujourd'hui,
00:31 contre 20 000 mardi dernier, baisse de 25 %.
00:33 Une mobilisation timide aussi dans les universités.
00:37 Seulement une quinzaine de facs bloquées cette semaine en France.
00:41 Un jour seulement de blocage pour la plupart.
00:43 Chez les étudiants qu'on a croisés tout à l'heure avec Margot Visade,
00:46 on a senti une pointe de déception.
00:48 Des pancartes où il y a marqué "on refait mai 68", on en est encore loin là ?
00:53 Oui, on n'est pas à mai 68, ça c'est vrai, on va pas se cacher derrière une petite doigt.
00:59 Par contre, je pense que les jeunes se mobilisent.
01:03 Il y a beaucoup de jeunes qui ont des façons de se mobiliser qui sont différentes.
01:07 Est-ce que c'est trop peu ? Est-ce que c'est pas assez ? J'en sais rien, sûrement.
01:12 Voilà, c'est sûrement trop peu.
01:14 Au sein de ce mouvement social, les étudiants n'ont pas réussi véritablement
01:18 à trouver leur place encore aujourd'hui.
01:20 Leur mobilisation étant faible, les assemblées générales sont peu suivies.
01:24 Ils n'ont pas le sentiment d'être écoutés par les syndicats.
01:28 Les jeunes, ils ont l'impression que c'est pas eux qui décident,
01:30 qu'il faut juste suivre les dates que vont donner Berger et Martinez.
01:33 On n'a pas juste envie de suivre ce qu'ils disent.
01:35 Les syndicats appellent à bloquer le pays au mois de mars.
01:38 Est-ce que vous en serez ? Est-ce que vous, vous allez bloquer vos universités ?
01:42 [Bruits de foule]
01:47 Oui, bien sûr, on y visera.
01:50 Ça lui a mis du temps à répondre, quand même.
01:51 En fait, on lui a mis du temps à répondre parce qu'appeler mi-février
01:55 à un blocage dans deux semaines, trois semaines, un mois, ça me semble un petit peu...
02:01 Ah ouais, vous trouvez ça trop tard ?
02:02 Oui.
02:03 Beaucoup trop tard, quelques centaines de mètres plus loin,
02:05 j'ai croisé Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT.
02:08 Pour lui, l'intersyndicale fait le job.
02:10 Les étudiants, ils font ce qu'ils veulent.
02:13 Quelle place doivent avoir les jeunes et les étudiants dans ce mouvement-là ?
02:16 Dans le mouvement ?
02:18 La place qu'ils décident de s'occroyer.
02:23 Moi, vous savez, je suis le responsable juste de la CFDT.
02:25 Et donc, on participe à l'intersyndicale.
02:29 Et eux veulent bloquer le pays, plutôt ?
02:31 Oui, mais chacun fait ce qu'il veut.
02:33 Chacun fait ce qu'il veut.
02:34 Laurent Berger n'a pas l'air convaincu de l'importance de la mobilisation des jeunes,
02:37 contrairement à la France Insoumise qui répète à corps et à cri
02:40 que ce sont les jeunes qui pourront faire basculer la contestation.
02:43 La France Insoumise qui se rend en l'occurrence dans les universités
02:46 pour tenter de les mobiliser, ces jeunes.
02:48 Oui, et c'est le plus jeune des Insoumis qui s'y colle, Louis Boyard,
02:51 qui est allé en début de semaine, vous le voyez sur ces images,
02:54 à la fac de Rennes pour galvaniser les troupes.
02:56 Ça a marché à Rennes,
02:58 mais l'écho dans le reste des universités a été timide
03:00 et surtout, ça n'a pas beaucoup plu aux syndicats étudiants.
03:04 C'est les étudiants qui représentent la mobilisation étudiante.
03:07 C'est les étudiants eux-mêmes qui s'organisent,
03:10 qu'il y ait des députés qui nous soutiennent,
03:12 c'est toujours quelque chose qu'on prend.
03:14 Par contre, la mobilisation, elle est faite par les étudiants.
03:16 Ça a fait grincer des dents ce qu'il a fait à Rennes en début de semaine ou pas ?
03:21 Il s'organise comme il veut en tant que député
03:23 pour réussir à faire entendre son discours.
03:26 Ok, j'ai ma réponse.
03:28 Le gouvernement surveille la jeunesse comme le lait sur le feu,
03:31 c'est ce que nous dit le Parisien ce matin,
03:33 mais est-ce qu'il pourrait mettre le feu aux poudres ?
03:35 Promis, j'arrête les expressions toutes faites après.
03:37 C'est ça, le vote de la majorité contre les repas étudiants à 1 euro.
03:42 Ça a beaucoup énervé la jeunesse.
03:44 Et ça, c'est déjà passé du coup ?
03:45 Oui, c'était jeudi dernier.
03:47 D'accord, et ça pourrait galvaniser ?
03:49 Parce qu'effectivement, là, on sent quand même qu'il y a des flottements.
03:53 Il y a un tâtonnement.
03:54 Il y a un tâtonnement et en même temps,
03:56 ils considèrent qu'un blocage du PII le 7 mars,
03:59 c'est a priori le plan des huit principaux syndicats.
04:02 C'est trop tard ?
04:03 Ils pensent que c'est trop tard.
04:03 Ils veulent le faire plus tôt, mais en même temps…
04:05 On les sent pas ultra déterminés ?
04:07 Ils sont pas très déterminés.
04:08 Les universités sont en vacances.
04:09 Donc, il y a un côté.
04:11 Ils savent qu'ils sont attendus.
04:12 Ils savent que certains syndicats veulent qu'ils s'engagent.
04:15 La France Insoumise, pareil.
04:16 Mais ils savent pas comment faire.
04:17 C'est une espèce de flottement.