Retraites : "On est tous conscients que l’on ne peut pas résister à la baisse de la démographie"

  • l’année dernière
Retraites : "Bien sûr, on n’a pas forcément envie de travailler plus longtemps. Mais on est tous conscients que l’on ne peut pas résister à la baisse de la démographie dans notre pays" rapporte Xavier Iacovelli, sénateur (RDPI-Renaissance) des Hauts-de-Seine

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00:00 – Merci d'être avec nous, Guillaume Coveli,
00:02 vous nous accompagnez pendant cette première demi-heure.
00:04 Élu des Hauts-de-Seine, vice-président du groupe
00:06 Rassemblement des démocrates progressistes indépendants,
00:08 c'est le groupe des sénateurs de la majorité présidentielle.
00:11 On va évidemment commencer en parlant de la réforme des retraites.
00:14 Selon les sondages, une majorité de Français sont contre.
00:17 Et ce matin, à Rungis, Emmanuel Macron a dit s'en remettre
00:20 au bon sens des Français, disant que dans l'ensemble,
00:23 les gens savent qu'il faut travailler un peu plus longtemps.
00:26 Est-ce qu'il n'y a pas un peu de déconnexion
00:27 de la part du Président de la République ?
00:29 – Non, parce que je pense qu'il a raison.
00:31 C'est que lorsqu'on demande des efforts supplémentaires aux Français,
00:34 bien sûr que, même nous les premiers,
00:36 on n'a pas forcément envie de travailler plus longtemps.
00:39 Et après, on est tous conscients qu'on ne peut pas résister aujourd'hui
00:43 à la baisse de la démographie de notre pays.
00:45 Il faut juste rappeler des chiffres.
00:47 Dans les années 70, nous avions 3 actifs pour 1 retraité.
00:51 Aujourd'hui, on est à 1,7 actifs pour 1 retraité.
00:55 Et si on ne fait rien, demain, ça sera 1,2 actifs pour 1 retraité.
00:58 Donc on voit bien que le système est déséquilibré
01:01 et que le risque, ce n'est pas à court terme,
01:04 mais le risque, c'est que notre système par répartition,
01:07 celui qui a été fondé et qui est le fondement même de notre modèle social,
01:11 s'écroule complètement parce que déséquilibré financièrement.
01:13 – Mais sauf que les Français, vous avez l'impression qu'ils l'entendent, ça ?
01:16 Est-ce que vous pouvez faire cette réforme contre les Français ?
01:18 – Je pense qu'ils l'entendent.
01:19 Qu'ils ne soient pas d'accord pour travailler plus longtemps,
01:22 c'est une évidence, on n'est pas dans le déni.
01:24 On entend ce que les Français disent.
01:26 Mais ils sont aussi conscients que demain,
01:28 si nous n'avons pas de système de retraite par répartition,
01:32 c'est la retraite par capitalisation qui va arriver.
01:35 Et la retraite par capitalisation, c'est quoi ?
01:37 C'est ceux qui ont les moyens tout au long de leur vie
01:39 de mettre de l'argent de côté pour leur retraite pourront le faire.
01:42 Et ceux qui n'ont pas les moyens seront dans la pauvreté,
01:45 et on le voit dans un certain nombre de pays, par capitalisation.
01:48 Moi, je ne suis pas sûr aujourd'hui que le modèle anglo-saxon soit le meilleur.
01:52 Et ce n'est pas celui, en tout cas, que les Français veulent.
01:54 – Le texte n'a pas été voté à l'Assemblée nationale,
01:56 l'article 7 n'a même pas été examiné.
01:58 C'est un échec pour la majorité présidentielle ?
01:59 – Non, je pense que c'est un échec avant tout de l'opposition.
02:02 Et d'ailleurs, les syndicats l'ont bien répété.
02:03 Les syndicats poussaient aussi les élus de la majorité et de l'opposition
02:08 à aller jusqu'au vote de ce texte, au vote de cet article 7.
02:13 Et je pense que c'est un échec avant tout de l'opposition
02:15 qui a voulu faire de l'obstruction avant même de débattre sur des sujets majeurs.
02:19 Je pense que les Français ont envie de voir aussi les députés,
02:22 les positions des députés et des parlementaires en général
02:25 sur un sujet aussi majeur que celui de la réforme des retraites.
02:29 Nous, nous poussions au sein de la majorité présidentielle
02:31 par l'intermédiaire à la fois du gouvernement
02:33 mais aussi de la présidente du groupe majoritaire Aurore Berger.
02:38 Nous demandions effectivement d'accélérer.
02:40 Mais lorsque la ANUP a déposé 18 000 amendements
02:43 sur les 20 000 que comprenait ce projet de loi,
02:47 on voit bien qu'il y avait une volonté d'obstruction,
02:49 les rappels aux règlements à répétition.
02:52 – Vous mettez toute l'ANUP dans le même sac ?
02:54 – Alors je ne mets pas toute l'ANUP dans le même sac
02:57 parce qu'effectivement je vois que les socialistes
02:59 et une grande partie des écologistes ont voulu jouer le jeu
03:02 et ont retiré des amendements.
03:03 – Les communistes également.
03:04 – Les communistes, pardon, oui, tout à fait, les communistes également.
03:06 Mais on voit bien que la LFI qui est le premier groupe de l'ANUP
03:11 avait une volonté d'obstruction et organisait les débats
03:15 pour qu'on n'arrive pas jusqu'au vote de cet article 7
03:18 et au vote de la loi en général.
03:19 – Vous l'auriez remporté le vote de cet article 7,
03:21 vous n'aviez aucun doute là-dessus ?
03:23 – Moi je n'ai aucun doute sur la capacité pour la majorité présidentielle
03:27 à avoir du bon sens et à faire en sorte que les républicains
03:31 et les indépendants et bien sûr les groupes de la majorité présidentielle
03:35 puissent aller dans cette volonté d'équilibre encore une fois
03:38 de notre système de retraite par répartition.
03:41 – Le texte va arriver au Sénat la semaine prochaine,
03:43 vous pensez qu'au Sénat il y aura la place pour un débat de fonds ?
03:46 – Je pense que déjà historiquement au Sénat
03:49 on corrige souvent les excentricités de l'Assemblée nationale,
03:51 on est dans une sagesse et on est moins dans la posture politicienne
03:55 et donc les débats de fonds vont s'organiser,
03:57 ça a déjà commencé avec un certain nombre d'auditions,
04:00 on a aussi eu des débats au sein de la commission des affaires sociales notamment,
04:04 donc moi je crois vraiment au débat parlementaire.
04:06 – Un vote de l'article 7 ici ?
04:08 – Je le souhaite et je pense qu'on peut y arriver
04:11 si effectivement les groupes d'opposition et notamment sur la question sur la gauche
04:16 de l'hémicycle ne jouent pas l'obstruction,
04:19 mais je pense que vraiment la position aujourd'hui des syndicats
04:23 qui demandent ce débat et qui demandent ce vote vont aussi convaincre,
04:27 notamment le président Cannaire qui était plutôt tenté
04:29 sur une obstruction et un ralentissement des débats,
04:32 je pense qu'il risque d'être convaincu par les syndicats d'aller jusqu'au vote.
04:36 – Jusqu'au vote final ?
04:38 – Je le souhaite.
04:38 – Ou jusqu'au vote de l'article 7 ?
04:39 Vous pensez que le débat ira jusqu'au bout et jusqu'au vote final ici ?
04:42 – Mais quel est l'intérêt ?
04:44 Aujourd'hui on ne peut pas être parlementaire et se dire
04:47 qu'on ne veut pas voter une loi et qu'on fait de l'obstruction.
04:50 Si on croit à l'utilité du Parlement, il faut qu'on ait le débat
04:55 qui peut bien sûr montrer des désaccords et il y aura des désaccords,
04:58 mais quel est l'intérêt d'un parlementaire si on ne va pas jusqu'au vote d'un article
05:02 et jusqu'au vote de la loi ?
05:03 C'est notre rôle, c'est pour ça que nous avons été élus,
05:06 c'est pour ça que les Français nous ont élus et nous ont fait confiance
05:10 et donc il faut qu'on aille jusqu'au bout.
05:11 – Est-ce que votre groupe, le groupe RDPI, va déposer des amendements ?
05:14 Est-ce qu'il y a des choses à corriger dans ce texte selon vous ?
05:16 – Il y a des choses à corriger, il y a des choses à améliorer
05:19 parce que le débat quand même, le peu de débat qu'il y a eu à l'Assemblée nationale
05:23 en tout cas quand on était sur des débats de fond, il y a eu des améliorations
05:26 et donc tout ça n'a pas forcément été repris puisque c'était le texte initial
05:31 qui est ressorti puisqu'il n'y a pas eu de vote.
05:33 Donc je pense qu'il y a des éléments nouveaux à reprendre
05:35 sur la question de la pénibilité, sur la question de l'index senior.
05:38 Moi je suis très attentif aussi sur…
05:40 – Vous souhaitez qu'il soit réintégré dans le texte, l'index senior ?
05:42 – Je souhaite qu'il soit réintégré dans le texte à titre personnel,
05:44 on aura la discussion bien sûr en groupe,
05:46 moi j'ai la chance d'être chef de file sur ce texte avec Martin Livrier
05:51 pour le groupe RDPI, on portera un certain nombre d'amendements
05:54 et puis aussi au-delà des amendements, il y a aussi des débats
05:58 sur lesquels on doit porter la position de la majorité présidentielle.
06:02 – Lesquels ?
06:03 – Je vous dis encore une fois sur la question de la pénibilité,
06:06 sur la question de l'index senior, sur la…
06:08 – Qu'est-ce que vous allez faire sur la pénibilité ?
06:10 Renforcer, réintroduire des critères ?
06:12 – Les critères déjà qui sont dans le texte initial,
06:16 je pense que c'est important, sur la question aussi des charges lourdes,
06:19 il y a un certain nombre d'outils qui ont été proposés,
06:23 qui ont évolué aussi dans le débat parlementaire
06:25 et qu'il va falloir continuer à intégrer.
06:27 – Il y a aussi des questions sur les carrières longues,
06:28 le groupe Horizon vendredi, à quelques heures de la fin de l'examen du texte,
06:32 à l'Assemblée nationale a déposé un amendement pour dire que les Français
06:35 qui sont dans un dispositif carrière longue ne doivent pas travailler
06:38 plus de 43 ans, quel que soit l'âge auquel ils ont commencé à travailler.
06:42 Vous êtes d'accord avec ça ?
06:43 – C'est un sujet qui, effectivement, traverse la majorité présidentielle,
06:47 on demande des efforts, mais effectivement il faut que les efforts soient partagés
06:51 et lorsqu'on a travaillé plus longtemps, quand on a commencé sa carrière tôt,
06:54 c'est aussi normal qu'on puisse partir plus tôt.
06:56 C'était d'ailleurs dans le texte initial du gouvernement,
06:59 porté par Olivier Dussopt, il y a eu des avancées,
07:01 notamment entre la commission à l'Assemblée nationale et l'hémicycle,
07:05 et notamment l'engagement de la Première ministre sur les carrières longues
07:09 à partir, enfin en dessous de 21 ans, donc entre 20 et 21 ans,
07:12 on voit bien qu'on était sur 43 annités, donc maintenant je pense que le débat…
07:15 – Mais pas pour tout le monde, là le problème c'est que vous avez commencé à 16 ans,
07:18 vous avez travaillé 44 ans, à 17 ans 43, à 18 ans 44, est-ce qu'il n'y a pas un problème ?
07:22 Est-ce qu'il faut dire, plus personne ne travaille plus de 43 ans ?
07:25 – À titre personnel, je pense qu'il faut évoluer, il faut qu'on voit l'équilibre.
07:28 Mais effectivement, il faut qu'on ait une ligne rouge sur cette question
07:32 de la réforme des retraites.
07:33 C'est quoi la ligne rouge ? C'est l'équilibre budgétaire,
07:35 c'est faire en sorte que demain nous puissions financer les retraites,
07:39 aujourd'hui que nous financions les retraites de nos retraités actuellement,
07:42 et que demain nous puissions pérenniser ce système de retraite
07:45 sans baisse du pouvoir d'achat des retraités.
07:47 Donc il faut un équilibre budgétaire.
07:49 Si nous nous engageons effectivement à avoir une uniformité sur les 43 annuités,
07:54 il faut bien qu'on trouve des recettes supplémentaires autre part,
07:56 ou des dépenses sociales moins.
07:58 Et donc c'est tout le débat parlementaire que nous allons mener à la fois en commission
08:02 et dans l'hémicycle qui nous permettront d'avancer là-dessus.
08:04 – Est-ce que ça signifie que le groupe Horizon,
08:07 qui appartient à la majorité présidentielle,
08:09 dépose cet amendement qui a des fissures au sein de la majorité ?
08:11 – Mais il n'y a pas de fissures au sein de la majorité,
08:13 on est tous d'accord sur l'objectif.
08:15 Après qu'il y ait des débats, le rôle d'un parlementaire, c'est de proposer,
08:18 on n'est pas des plaidemobiles, comme on a pu nous accuser à un moment.
08:23 Donc on est là pour proposer, on est là pour débattre,
08:25 et je pense que c'est tout à fait sain aujourd'hui
08:27 que les partis de la majorité puissent faire des propositions,
08:31 et ensuite c'est l'ensemble de la majorité présidentielle
08:34 et de la majorité parlementaire qui pourra effectivement valider ou non les propositions.
08:39 – Vous êtes membre du groupe d'études sur le handicap ici au Sénat,
08:42 est-ce que vous soutenez Bruno Retailleau
08:44 qui dit qu'il faut une pension de reversion pour les enfants handicapés ?
08:49 – Je pense qu'effectivement il faut avancer là-dessus,
08:51 c'est une bonne proposition, moi je porte ces questions sur le handicap,
08:57 je pense qu'il faut revoir aussi sur la question des adultes handicapés,
09:01 c'est-à-dire que lorsqu'il n'y a plus les parents,
09:03 les adultes handicapés se retrouvent seuls,
09:05 et la question de la pension de reversion effectivement
09:08 est un bon moyen peut-être d'accompagner ces adultes handicapés,
09:13 et donc je pense que le débat va être intéressant,
09:16 et s'il est mené dans l'hémicycle, je pense que je le soutiendrai,
09:19 en tout cas on aura le débat,
09:20 le gouvernement est aussi très attentif à ces questions-là,
09:25 moi j'en ai parlé plusieurs fois avec le ministre Dussopt,
09:29 et je pense qu'il est très attentif aussi aux différentes propositions,
09:33 donc je pense que la proposition de M. Retailleau,
09:36 du Président Retailleau va dans le bon sens.
09:37 – Un dernier mot, puisqu'en plein examen du texte Sénat,
09:39 le 7 mars les syndicats appellent à mettre la France à l'arrêt,
09:42 le 9 mars il y aura un mouvement de la jeunesse, ça vous inquiète ?
09:46 – On n'est jamais heureux de voir la France à l'arrêt,
09:52 je ne suis pas sûr qu'aujourd'hui ce soit la proposition,
09:54 qu'il y ait des manifestations c'est tout à fait légitime,
09:57 moi je défends le droit de grève,
09:58 et d'ailleurs je me suis exprimé sur votre plateau
10:01 contre la proposition de limiter ce droit de grève,
10:05 mais maintenant il faut aussi que le débat parlementaire puisse avoir lieu,
10:08 on va arriver au Sénat dans l'hémicycle à partir du 2 mars,
10:12 il faut que le débat puisse avoir lieu,
10:14 il faut qu'on puisse aller jusqu'au vote,
10:16 et ensuite il faut pouvoir l'appliquer
10:20 et convaincre les Français que cette réforme est nécessaire.
10:22 – On va parler d'un autre sujet avec nos partenaires de la presse régionale,
10:25 de la Convention citoyenne sur la fin de vie,
10:27 puisqu'il y a eu un premier vote dimanche,
10:28 pour en parler on va à Montpellier où on retrouve Vincent Coste,
10:31 bonjour Vincent, merci beaucoup d'être avec nous,
10:34 Vincent journaliste Midi Libre,
10:36 et Vincent vous revenez dans vos pages
10:38 sur ces travaux de la Convention citoyenne sur la fin de vie.
10:41 – Oui tout à fait, ces travaux, 180 personnalités,
10:46 personnes de la société civile,
10:48 qui ont travaillé sur cette question très sensible
10:52 et qui sont arrivés effectivement à cette conclusion,
10:55 à une grande majorité, pour 80% d'entre eux,
10:59 que le cadre actuel posé par la loi Cleine et Leonetti
11:03 n'était pas suffisant, qu'il fallait aller de l'avant,
11:07 ont été mis sur la table les questions d'euthanasie, de suicides assistés,
11:14 la présidente de cette commission a évoqué un tournant,
11:18 je souhaitais demander au sénateur aujourd'hui présent sur votre plateau,
11:25 qui représente la majorité, justement à la fois son avis sur ce travail
11:32 et sur le rendu de cette, les conclusions de cette consultation citoyenne,
11:38 s'il était en phase avec ces conclusions,
11:41 et surtout s'il considérait qu'on était à un tournant,
11:43 qu'effectivement on ne pouvait plus rester en l'état,
11:45 qu'effectivement il fallait envisager une évolution du cadre juridique actuel.
11:52 – Bonjour, écoutez, moi à titre, je vais vous répondre à titre personnel
11:56 et aussi au nom du parti politique dans lequel j'appartiens.
12:00 À titre personnel, moi c'est un combat qui m'est cher
12:03 depuis le début de mon mandat, depuis 2017,
12:05 c'est vraiment une question sur laquelle je me suis engagé,
12:09 j'ai toujours soutenu cette aide active à mourir,
12:14 c'était à mourir dans la dignité,
12:16 et donc c'était un combat que je menais avec une amie qui m'était très chère,
12:21 Chantal Mémon, qui nous a quittés cette année
12:24 et qui était vice-présidente de notre parti Territoire de Progrès
12:27 et qui menait ce combat.
12:28 Et depuis 2019, nous avons effectivement pris l'engagement à Territoire de Progrès,
12:32 donc cette composante de la majorité présidentielle avec Renaissance,
12:36 de porter ces propositions,
12:38 et donc il y avait à la fois une attente forte des Français,
12:43 et qui s'est d'ailleurs concrétisé dans cette convention citoyenne,
12:47 et je pense à une nécessité aussi que la représentation nationale
12:52 et le pouvoir politique puissent se saisir de cette question,
12:55 et moi je salue la décision du président de la République
12:57 de lancer cette convention citoyenne,
12:59 non pas seulement s'appuyer sur des sondages,
13:02 qui étaient effectivement très favorables,
13:04 quoi 86% des Français étaient favorables à cette question
13:08 d'aider à mourir dans la dignité,
13:11 mais aussi s'appuyer sur des faits réels,
13:13 et donc avec la ministre Firmin Le Bodo,
13:16 qui fait aujourd'hui le tour d'Europe avec un certain nombre de parlementaires
13:19 dont je fais partie,
13:20 pour voir les législations et les évolutions
13:23 des autres pays, de nos pays voisins,
13:25 il y a aussi cette volonté d'accompagner à la fois
13:29 le réel accompagnement,
13:33 et on a aussi une vraie question sur les soins palliatifs dans notre pays,
13:36 26 départements, je rappelle, 26 départements métropolitains
13:38 n'ont pas d'unité de soins palliatifs,
13:41 c'est une catastrophe dans notre pays,
13:42 et donc il faut à la fois mettre les moyens,
13:44 et il y a une volonté de la ministre Firmin Le Bodo
13:47 pour mettre une vraie stratégie à partir du mois de juin
13:49 sur la question des soins palliatifs,
13:52 et quelque chose qui n'est pas en opposition,
13:55 mais le fait d'accompagner aussi cette aide active
13:59 à mourir dans la dignité,
14:01 je pense que c'est une bonne mesure,
14:03 il va falloir maintenant le transcrire à l'échelle législative,
14:06 et ça c'est tout le débat,
14:07 toute la responsabilité maintenant des parlementaires que nous sommes,
14:10 et en tout cas moi à titre personnel,
14:11 c'est quelque chose que je suivrai fortement,
14:14 et que je soutiendrai,
14:15 et que je déposerai si nous n'y avons pas au bout.
14:18 – D'accord, on sait justement,
14:20 vous évoquez votre position personnelle,
14:23 mais on sait que ces positions
14:25 vont souvent au-delà des clivages politiques traditionnels,
14:29 vous avez parlé de ce qu'il en était pour votre formation,
14:33 pour Territoire de Progrès,
14:34 mais dans la majorité en général,
14:36 dans le bloc majoritaire en général,
14:40 cette opposition est partagée,
14:43 ça fait l'unanimité ou au contraire il y a des lignes de fracture possibles ?
14:47 – Mais comme pour tous les sujets qui touchent à l'intime,
14:50 ça dépasse les clivages politiques,
14:52 c'est encore une fois,
14:53 comme c'est une question très personnelle, sociétale,
14:56 je pense que la liberté de vote doit aussi,
14:58 et la liberté de conscience doit pouvoir s'exprimer,
15:01 et c'est normal,
15:02 il n'y a pas forcément une unanimité chez les Républicains,
15:06 il n'y a pas forcément une unanimité dans la majorité présidentielle,
15:09 il n'y a pas forcément d'unanimité aussi à gauche,
15:11 mais ce qui est important c'est qu'on puisse écouter aussi
15:14 à la fois l'attente des Français,
15:16 l'évolution aussi de la société,
15:18 qu'on n'en est pas non plus un village gaulois,
15:20 donc il faut voir aussi l'évolution législative
15:22 dans les pays voisins, les pays européens,
15:25 et donc avancer sur cette question qui est nécessaire.
15:27 Aujourd'hui il n'est plus possible que lorsque…
15:32 Moi je crois à la liberté,
15:33 je crois à la liberté de choisir sa fin de vie,
15:36 et je crois à cette liberté de ne pas mourir aussi seul,
15:39 et c'est malheureusement ce qui se passe trop souvent
15:42 quand on est obligé d'aller dans d'autres pays européens
15:45 pour choisir de mourir dans la dignité,
15:48 et donc toute cette évolution législative doit aboutir,
15:52 et je pense qu'on arrivera à trouver
15:54 une large majorité parlementaire sur ce sujet.
15:56 – Merci Vincent Coste, merci beaucoup d'avoir été avec nous
15:59 la une du Midi-Libre aujourd'hui.
16:00 Une France bientôt au BES, c'est la question à la une de votre journal.
16:03 Merci beaucoup Vincent d'avoir été avec nous,
16:05 on passe à l'actualité, votre actualité au Sénat Xavier Lacovilli,
16:08 puisque vous avez déposé une proposition de loi
16:10 pour y matriculer vélo et trottinette.
16:12 On en parle tout de suite avec Alex Poussard.
16:14 [Musique]
16:22 – Bonjour !
16:23 – Ah quelle entrée, mais quelle entrée Alex !
16:25 – Ah c'est original, c'est original.
16:28 – Et si vous êtes venu en trottinette, Alex, c'est pas pour rien.
16:30 – Alors je suis venu en trottinette pour bien incarner
16:32 votre proposition de loi Xavier Lacovilli,
16:34 puisque votre texte prévoit de rendre obligatoire
16:38 un certificat d'immatriculation pour les trottinettes électriques,
16:41 les vélos électriques et plus généralement les engins personnels motorisés,
16:45 ça peut comprendre les monoroues, les gyroroues, encore les overboards,
16:49 vous savez Oriane, ces planches sur deux roues qui avancent toutes seules,
16:52 il faudra essayer.
16:53 – Oui, il faut s'entraîner.
16:54 – Alors quel est l'objectif de votre proposition de loi ?
16:57 Eh bien d'abord de mieux contrôler ces véhicules,
17:00 de responsabiliser les utilisateurs, d'identifier également
17:06 ces trottinettes électriques pour éviter qu'elles soient abandonnées
17:09 sur la voie publique et puis donner un moyen supplémentaire
17:11 aux forces de l'ordre pour réguler un peu ce que certains appellent
17:15 la jungle des trottinettes électriques en ville.
17:18 – Et Alex, est-ce qu'aujourd'hui cet usage des trottinettes
17:20 est déjà encadré par la loi ?
17:21 – Alors c'est déjà encadré, depuis 2019 il y a un décret
17:24 qui régule l'utilisation des trottinettes,
17:27 il fixe à 12 ans l'âge minimum de conduite, limite leur vitesse
17:31 à 25 km/h et puis il interdit la circulation sur les trottoirs
17:36 ou rend obligatoire la présence de feux de position sur ces engins.
17:40 Mais malgré cet encadrement, il y a quand même beaucoup de dérives
17:43 et puis aussi un des accidents mortels chaque année,
17:47 notamment en France une trentaine d'accidents mortels en 2022.
17:49 – Et Alex, à cause de ces dérives et de ces accidents,
17:52 la mairie de Paris va proposer aux habitants d'interdire
17:54 les trottinettes en libre service.
17:55 – Et oui, la maire de Paris, Anne Hidalgo, organise une consultation citoyenne
17:59 pour voir si les Parisiens sont favorables à l'interdiction pure et simple
18:03 des trottinettes électriques en libre service à Paris.
18:07 D'autres grandes villes l'ont déjà fait, comme Barcelone et Montréal
18:11 qui ont interdit ces engins motorisés.
18:13 Lisbonne a divisé leur nombre par deux, limité leur vitesse à 20 km/h
18:18 et des villes comme Stockholm et Oslo sont aussi sur la voie
18:21 de mesures restrictives comme celle-ci.
18:23 – Xavier Jacovelli, en quoi interdire purement et simplement
18:26 la trottinette en libre service à Paris, ce serait une fausse bonne idée ?
18:30 – Déjà, moi je pense que quand on ne sait pas gérer, on interdit.
18:33 Et je pense que c'est difficile aujourd'hui d'assumer une impuissance publique,
18:37 une impuissance du pouvoir politique, alors même que cette forme de mobilité douce
18:42 a été promue fortement par la mairie de Paris.
18:46 Et moi je suis favorable, encore une fois, à ces mobilités douces,
18:48 ça va dans le bon sens, c'est une demande à la fois des citoyens,
18:52 c'est une ville comme Paris, c'est une ville très touristique
18:55 et donc qui accueille énormément de touristes
18:57 qui utilisent aussi ces trottinettes électriques en free floating.
19:02 Et donc je ne pense pas que la solution soit d'interdire,
19:04 je pense qu'il faut réguler, il faut réorganiser le partage de l'espace public.
19:08 Je note juste d'ailleurs que vous êtes venu en trottinette non motorisée
19:11 – Elle n'est pas motorisée, c'est plus pratique.
19:13 – Non motorisée et donc vous ne serez pas concerné par votre position de loi
19:15 et cette immatriculation obligatoire.
19:18 L'idée est quoi ?
19:19 C'est de faire en sorte à la fois de responsabiliser les utilisateurs de ces engins,
19:24 parce qu'on le voit bien aujourd'hui, quand on est en vélo électrique,
19:29 quand on est en trottinette électrique,
19:31 on pense être au-dessus des règles du code de la route.
19:34 Oui, mais quand on est en vélo électrique ou en trottinette électrique,
19:37 oui on respecte, on s'arrête au feu rouge.
19:39 C'est une question de bon sens en fait,
19:42 on n'est pas là pour réinventer l'eau chaude,
19:45 il est question de bon sens et il est question de donner aussi
19:48 la possibilité à nos forces de l'ordre, aux élus locaux
19:51 qui sont très demandeurs encore une fois de régulation
19:53 de cette utilisation de mobilité douce,
19:57 de leur donner les moyens d'agir sur le terrain.
20:00 Et donc l'immatriculation n'est pas la solution miracle
20:03 pour baisser l'accidentologie,
20:04 mais c'est un moyen d'action pour réguler, responsabiliser,
20:08 parce que je rappelle encore une fois que
20:09 ceux qui sont les premières victimes de ces engins,
20:12 c'est les utilisateurs eux-mêmes.
20:14 Vous parliez effectivement une trentaine en 2022,
20:17 mais on est une évolution, c'est-à-dire il y en avait 7 en 2020,
20:20 22 en 2021, on est une trentaine en 2022,
20:24 rien que dans mon département, sur 18 décès d'accidents de la route,
20:27 3 étaient dus à des trottinettes électriques.
20:30 Donc on voit bien qu'il y a un besoin aujourd'hui de sécuriser,
20:33 de protéger ces utilisateurs et de faire en sorte aussi
20:37 de repartir sur la base de ce qu'était la loi Badinter,
20:40 c'est-à-dire le piéton a toujours raison
20:42 et le piéton doit être aussi protégé.
20:45 Et on voit bien que l'utilisation des trottinettes électriques
20:47 et des vélos électriques peut aussi provoquer
20:49 un certain nombre d'accidents mortels ou de blessés,
20:52 je rappelle 6 000 blessés rien que sur Paris, Lyon, Marseille en 2022,
20:56 et notamment des piétons.
20:58 – Justement sur cette question de la sécurité,
21:00 est-ce qu'il faut aller vers un port du casque obligatoire
21:02 pour ces engins motorisés,
21:04 comme le port de la ceinture de sécurité est obligatoire ?
21:09 – Alors moi je n'ai pas souhaité le mettre dans la proposition de loi, pourquoi ?
21:11 Parce qu'en déposant cette proposition de loi,
21:14 ça nous permet d'ouvrir le débat.
21:15 Et dans le cadre d'une proposition de loi, par voie d'amendement,
21:18 il y a la question effectivement du casque obligatoire qui pourrait aboutir,
21:23 il y a la question de l'assurance aussi personnelle
21:25 sur l'utilisation de ces engins.
21:27 Je parle, ce n'est pas d'ailleurs uniquement les trottinettes en libre-service,
21:30 c'est aussi les trottinettes personnelles motorisées
21:34 que nous pouvons avoir, acheter,
21:36 et qui peuvent aller jusqu'à 25 km/h,
21:38 donc ce n'est pas anodin en fait comme vitesse.
21:42 Et donc effectivement je pense que le débat parlementaire
21:44 doit pouvoir aboutir à un certain nombre de questions
21:48 d'encadrement, de régulation et de protection, avant tout des utilisateurs.
21:51 – Il y a beaucoup de jeunes qui utilisent ces engins motorisés,
21:54 est-ce qu'il faut aller aussi vers une question
21:56 et un système de formation pour pouvoir les utiliser ?
21:59 Formation à ces engins et aux règles qui sont en vigueur
22:02 et qui ne sont pas forcément connues des jeunes ?
22:05 – Quand des jeunes utilisent par exemple des scooters de moins de 50 cm3,
22:13 il y a bien une formation initiale, et donc oui, peut-être qu'il faut aller jusqu'au bout.
22:17 La législation qui permettait d'interdire à moins de 12 ans
22:20 l'utilisation de ces véhicules, peut-être doit aussi renforcer l'utilisation.
22:26 On a aussi une interdiction d'avoir deux personnes sur une trottinette,
22:29 et pourtant on le voit dans nos villes aujourd'hui
22:31 que notamment les jeunes utilisent à deux,
22:34 et donc c'est extrêmement dangereux ces trottinettes.
22:38 Donc oui, il faut évoluer, et moi je crois au débat parlementaire,
22:41 et je pense qu'on pourra avoir un débat de qualité,
22:44 un débat de fond avec les élus locaux notamment.
22:47 Moi j'ai fait, avant cette proposition de loi,
22:48 j'ai fait le tour aussi d'un certain nombre de maires
22:51 qui sont demandeurs d'avoir une législation plus renforcée
22:53 pour protéger et partager l'espace public.
22:55 – Et justement, dernier mot là-dessus Alex sur le débat.
22:57 – Et oui, est-ce que vous savez déjà quand va être examinée au Sénat
22:59 votre proposition de loi, et comment elle est accueillie
23:01 a priori par la majorité de droite du Sénat ?
23:04 – Alors, elle est déjà co-signée par un certain nombre de parlementaires,
23:08 quand je l'ai proposée à co-signature sur tous les bancs de notre hémicycle,
23:13 il y a eu une très bonne réception,
23:15 donc on voit bien que ça dépasse les clivages partisans,
23:18 y compris dans mon département, des maires qui ne sont pas
23:21 de la formation politique soutiennent cette proposition.
23:24 Je sais que le ministre des Transports Clément Bohn
23:27 y est très favorable et veut avancer dès le mois de mars
23:30 sur la question des mobilités douces,
23:32 et donc peut-être qu'on n'arrivera pas sur un point de vue législatif,
23:35 peut-être que la question réglementaire pourrait régler cette question-là
23:40 avant même l'été, mais dans tous les cas,
23:42 si on ne va pas sur quelque chose de réglementaire
23:44 qui vient de la part du gouvernement,
23:45 nous pourrons peut-être, nous avons une niche parlementaire au mois de juin,
23:49 et j'espère pouvoir l'inscrire avant l'été sur cette niche parlementaire.
23:53 – Merci Alex, pour repartir en trottinette ?
23:54 – Voilà, c'est ça, en toute sécurité.
23:57 – On va voir ça, en toute sécurité, on vous regarde partir Alex.
24:00 Merci beaucoup, à tout à l'heure.
24:04 Un dernier mot sur les sénatoriales, Xavier Iacoveli,
24:06 puisque vous faites partie des départements renouvelables,
24:09 vous serez candidat tête de liste ?
24:11 – Je suis candidat aujourd'hui, investi par le parti Renaissance, oui effectivement.
24:14 – Ce sera une liste Renaissance ou une liste Renaissance-Horizon Modem ?
24:17 – Moi je souhaite que ce soit une liste majorité présidentielle,
24:20 aujourd'hui on a tout intérêt à se rassembler,
24:22 on travaille ensemble depuis 2017, on a fait toutes les élections en commun,
24:28 et c'est aujourd'hui la volonté à la fois du président de la République
24:31 et des présidents des différentes formations de la majorité présidentielle.
24:35 Donc oui, nous irons en tout cas sur une recherche sur l'ensemble des départements,
24:40 à avoir des listes communes de la majorité présidentielle,
24:42 et même élargir, parce que la question sénatoriale,
24:44 ce n'est pas seulement une question d'étiquette politique,
24:46 c'est une question aussi de personnel sur les territoires
24:50 et de rassemblement le plus large possible.
24:52 – Un dernier mot, est-ce que vous souhaitez briguer la présidence du groupe
24:54 à la suite de França Patry ?
24:56 – Non, je pense que la question ne se pose pas,
24:57 je suis vice-président du groupe majorité présidentielle au Sénat,
25:01 j'ai pleinement confiance au président Patry,
25:05 le président a été élu il y a maintenant un peu moins de 3 ans,
25:09 il n'est pas renouvelable en 2023,
25:13 et donc il a vocation à être notre président en 3 ans supplémentaires,
25:17 et je le soutiens pleinement,
25:19 moi je fais mon travail en tant que vice-président du groupe
25:23 et c'est vraiment ma seule volonté aujourd'hui.
25:25 – Merci beaucoup Xavier Yacovilli,
25:27 merci d'avoir été notre invité,
25:29 dans 20 minutes dans le Club des territoires on parlera du régionalisme,
25:31 est-il une menace pour l'unité de la République ?
25:33 Ce sera notre débat entre Benjamin Morel et Frédéric Birry,
25:36 le président de la collectivité européenne d'Alsace,
25:38 et puis on ira en Bretagne, à Vitrée.
25:40 – Exactement, mais d'abord on va accueillir notre prochain invité politique,
25:43 c'est Renaud Muselier qui nous rejoint.

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