Punchline du 21/02/2023

  • l’année dernière
Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.

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00:00:00 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes, bienvenue dans Punchline, ce soir sur CNews.
00:00:03 Un deuxième homme interrogé en ce moment par les policiers à Bordeaux.
00:00:06 Il porte lui aussi des accusations contre Pierre Palmade, visé par une enquête pour
00:00:11 détention d'image pédopornographique.
00:00:13 On fera le point sur les soupçons qui pèsent l'acteur.
00:00:16 Il est toujours hospitalisé dans un service d'addictologie.
00:00:19 Le parquet a fait appel, vous le savez, de son non-placement en détention.
00:00:22 Les avocats de Pierre Palmade sont venus le rencontrer cet après-midi dans le cadre
00:00:27 de l'enquête sur le grave accident de la circulation routière qu'il a provoqué il
00:00:31 y a plus de 10 jours.
00:00:32 On va faire un point complet ce soir dans Punchline avec nos débatteurs.
00:00:35 Nous sommes avec François Pipponi, ancien député.
00:00:37 Bonsoir.
00:00:38 Avec Nathan Devers, philosophe.
00:00:39 Merci d'être là.
00:00:40 Le docteur Dan Velléa, psychiatre, addictologue.
00:00:43 Merci beaucoup d'être là, docteur.
00:00:45 L'avocat Olivier Pardo.
00:00:46 Bonsoir, maître.
00:00:47 Bonjour, Laurence Ferrari.
00:00:48 Et Georges Fenech, consultant CNews et ancien magistrat.
00:00:51 Merci à vous tous d'être là.
00:00:52 On va se pencher sur l'affaire Pierre Palmade dans un instant.
00:00:55 On reste après le rappel des titres de l'actualité puisqu'il est 17h et on est en direct sur
00:01:00 CNews.
00:01:01 C'est Adrien Spiteri.
00:01:02 La Russie suspend sa participation au traité New Start, un traité russo-américain sur
00:01:12 le désarmement nucléaire.
00:01:13 L'annonce a été faite par le président russe Vladimir Poutine près d'un an après
00:01:18 le début de l'invasion en Ukraine.
00:01:20 Une annonce décevante et irresponsable selon la Maison-Blanche.
00:01:24 Emmanuel Macron défend sa réforme des retraites.
00:01:27 Le président s'est exprimé ce matin sur le sujet depuis le marché de Rungis.
00:01:32 « Je préfère la vérité qui fâche », a-t-il déclaré.
00:01:35 Selon lui, le report de l'âge légal de 62 à 64 ans est nécessaire.
00:01:39 Il doit permettre, je cite, « de créer plus de richesses dans le pays ».
00:01:44 Une sécheresse historique sur le territoire français.
00:01:47 La France métropolitaine n'a pas connu de véritable puits depuis 31 jours.
00:01:51 Un record d'attente de 2020 a été égalé.
00:01:55 Selon Météo France, les sols sont aussi secs qu'habituellement à la mi-avril.
00:02:00 Et puis Daniel Vesse reste en détention provisoire en Espagne.
00:02:03 Le footballeur brésilien est accusé de viol.
00:02:06 Son recours a été rejeté ce mardi par un tribunal barcelonais.
00:02:10 Il estime que le risque de fuite est élevé.
00:02:12 L'effet se serait déroulé fin décembre dans les toilettes d'une discothèque de la ville.
00:02:17 Merci beaucoup Adrien Spiter.
00:02:19 Et pour ce rappel des titres de l'actualité,
00:02:21 on va donc se pencher à nouveau sur ce dossier.
00:02:23 Pierre Palman qui n'en finit pas de rebondir,
00:02:25 François Pipponi avec à chaque fois des révélations de plus en plus glauques.
00:02:31 On va évoquer dans un instant avec Sandra Buisson du service police-justice de CNews,
00:02:34 ce deuxième homme interrogé à Bordeaux par les enquêteurs,
00:02:39 qui porte lieu aussi des accusations concernant la détention d'images pédopornographiques.
00:02:44 On est face à une accumulation, François Pipponi, de révélations.
00:02:49 C'est typique dans ce type d'affaires ultra médiatisées ?
00:02:52 Oui, ça s'accumule parce qu'on sent que certains ont envie de parler.
00:02:57 Peut-être qu'ils ont des problèmes à régler avec Pierre Palman,
00:02:59 peut-être qu'ils savent des choses tout simplement et qu'ils veulent le dire.
00:03:01 Bon voilà, et donc c'est quand même la deuxième personne qui parle
00:03:04 et qui raconte des choses relativement graves,
00:03:06 puisqu'il aurait lui une vidéo.
00:03:09 Après, ce qui est aussi terrible dans ces affaires, c'est que tout se sait tout de suite.
00:03:12 En fin de compte, dès que quelqu'un est entendu, on sait pourquoi.
00:03:16 C'est ce que certains racontent.
00:03:19 En tout cas, ça se fait au vu au-dessus de tout le monde.
00:03:22 Donc oui, c'est terrible.
00:03:23 On se dit jusqu'à quand ?
00:03:24 Parce qu'il y a peut-être d'autres personnes qui vont arriver à raconter.
00:03:27 En tout cas, il y a quand même beaucoup de personnes qui veulent dire des choses sur Pierre Palman.
00:03:29 Et c'est malheureusement la réalité pour lui.
00:03:32 On va faire un point précis avec Sandra Buisson.
00:03:34 Bonsoir Sandra, du service Police Justice de CNews.
00:03:36 Sur ce qui concerne, ce volet concernant Pierre Palman
00:03:40 et la pédopornographie.
00:03:42 Un deuxième homme entendu à Bordeaux, c'est bien cela ?
00:03:44 Oui, une audition qui a commencé ce matin.
00:03:46 Ce sont les enquêteurs de la brigade de protection des mineurs
00:03:49 qui sont descendus à Bordeaux pour mener cette audition.
00:03:52 Cet homme s'est signalé à la police.
00:03:54 Il affirme avoir une vidéo qui attesterait du visionnage d'images pédopornographiques
00:04:00 par Pierre Palman.
00:04:02 C'est un signalement qui arrive après celui fait vendredi soir,
00:04:06 en toute fin de soirée, appel au 17, donc à police secours.
00:04:10 Ce jour-là, un homme affirme aux premiers policiers qui vont à sa rencontre
00:04:16 qu'il a participé à des soirées en présence de Pierre Palman,
00:04:19 des soirées à caractère sexuel.
00:04:21 Et que lors de la dernière soirée, qui date de la mi-janvier,
00:04:25 Pierre Palman se serait vanté devant lui de pouvoir disposer de deux enfants
00:04:28 de 7 et 9 ans pour des relations sexuelles.
00:04:31 Il a également déclaré que Pierre Palman lui aurait montré
00:04:34 une vidéo pédopornographique, mais qu'il n'a pas reconnu l'humoriste dessus.
00:04:38 Cet homme doit être entendu de nouveau parce que selon nos informations,
00:04:42 lors de son audition ce week-end par la brigade de protection des mineurs,
00:04:46 il s'est montré beaucoup moins catégorique et n'a pas pu fournir
00:04:50 d'éléments attestant ses propos.
00:04:51 Et puis parallèlement, les analyses bien évidemment de la police
00:04:54 sont en train de passer au crible tous les supports informatiques
00:04:57 saisis aux deux domiciles de Pierre Palman pour voir s'il détenait
00:05:01 des images à caractère pédopornographique, s'il en échangeait, s'il en téléchargeait.
00:05:05 Merci beaucoup, Sandra Dusson de Service Police Justice,
00:05:08 de CNews, Maître Pardo.
00:05:09 On a un deuxième homme qui se manifeste.
00:05:12 Comment est-ce qu'on peut préjuger de la véracité de ses propos ?
00:05:16 Il est en train d'être interrogé.
00:05:18 Bon, moi, j'appelle à la prudence.
00:05:20 Pourquoi ? Rappelez-vous, dans les premiers temps de l'enquête,
00:05:23 un homme s'est présenté au Service de police, a dit "je suis le passager du véhicule".
00:05:27 Mais il était dans la somme.
00:05:29 Mais ça ne tenait pas.
00:05:31 Que n'ont-ils parlé plus tôt ?
00:05:34 Que n'ont-ils dit les choses plus tôt ?
00:05:36 Pourquoi tout à coup, ils viennent dire cela ?
00:05:39 Alors, peut-être est-ce exact ?
00:05:41 Là, il y a un élément qui est supplémentaire par rapport à hier.
00:05:44 C'est qu'il détiendrait des images montrant Pierre Palmade,
00:05:49 regardant des images pédopornographiques.
00:05:51 En tous les cas, c'est ce que dit la presse.
00:05:53 L'infraction, elle est particulière.
00:05:56 C'est à dire qu'il faut que ce soit, pardon de le dire, même si on est dans le Gloc,
00:05:59 le droit est toujours précis.
00:06:02 Il dit quoi ? Il dit que visionné,
00:06:06 il faut que ce soit à titre habituel ou avec une contrepartie pour que ce soit une infraction.
00:06:11 - Financière. - Financière.
00:06:12 Si c'est comme ça que vous visionnez une image fugace,
00:06:16 ou un instant où quelqu'un vous présente une image comme cela,
00:06:20 vous n'êtes pas dans l'infraction.
00:06:22 En revanche, si c'est à titre habituel ou s'il y a une contrepartie,
00:06:25 contrepartie financière, évidemment.
00:06:28 Là où on est dans le Glocissime, c'est quand on dit,
00:06:31 premier témoignage, qu'il aurait des enfants à sa disposition.
00:06:35 Qu'est ce que ça veut dire ?
00:06:37 Georges Fenech se souvient comme moi, François Puponi également, de l'affaire Doutreau.
00:06:42 Donc, attention, peut-être est-ce vrai ? Peut-être n'est-ce pas vrai ?
00:06:47 En tous les cas, moi, je regrette toujours que ça vienne parce que la lumière a lieu sur un drame.
00:06:55 - Absolument. Georges Fenech, on voit que là,
00:06:57 les enquêteurs de la Brigade de protection des mineurs de Paris se sont déplacés jusqu'à Bordeaux.
00:07:02 Ça veut dire qu'ils prennent quand même en considération les dires de ce deuxième homme qui accuse Pierre Palmade.
00:07:08 - Oui, s'il n'avait pas d'éléments un peu tangibles, il ne ferait pas ce déplacement
00:07:13 et n'accorderait pas autant de crédit à ces déclarations qu'ils vont vérifier.
00:07:18 Mais la situation de Pierre Palmade est en train de se compliquer sérieusement.
00:07:24 Je rappelle que vendredi, je crois, c'est ce vendredi, il y a la décision de la cour d'appel
00:07:30 sur l'appel du parquet sur la mise en détention qui a été refusée,
00:07:36 qui ne se justifie pas, je vous l'ai dit déjà sur ce plateau, dans le dossier de l'accident,
00:07:40 même s'il a fait son gras, même si plus tard, il y aura un jugement.
00:07:43 Mais là, Pierre Palmade, il n'est pas en détention.
00:07:47 Il nous écoute peut-être. Il a accès au téléphone.
00:07:51 Il peut recevoir qui veut. - Il a sans doute la télévision dans sa chambre d'hôpital.
00:07:53 - Donc là, on a une affaire qui lui fait passer dans une autre dimension, si elle s'avérait vraie
00:07:59 et qui va nécessiter sans aucun doute de prendre des mesures de précaution.
00:08:03 Donc peut-être on aura quelques surprises vendredi
00:08:07 et peut-être même qu'il y aura une ouverture d'information.
00:08:11 Mais tout ça avec précaution, je le dis bien sûr.
00:08:12 - Sur ce dernier volet ? - Sur ce dernier volet.
00:08:15 Ce qui amènerait à ce moment-là, les enquêteurs saisis sur une nouvelle commission enrogatoire,
00:08:20 voire le juge d'instruction lui-même, à faire extraire, enfin pas faire extraire,
00:08:23 à faire conduire Pierre Palmade en garde à vue pour de nouvelles auditions
00:08:27 sous un nouveau régime de garde à vue, et c'est une nouvelle instruction.
00:08:31 Donc vous voyez que l'affaire se complique sérieusement
00:08:34 et qu'à mon avis, ça peut avoir des conséquences sur la décision qui sera rendue vendredi.
00:08:39 - Maître Pardo ? - Oui.
00:08:40 Alors vous voyez tous les paradoxes du droit.
00:08:43 Normalement, la chambre de l'instruction n'a pas à connaître de cette nouvelle affaire.
00:08:47 Mais évidemment, ils regardent ces news.
00:08:49 Évidemment, ils sont au courant.
00:08:51 Et j'entends déjà les réquisitions de l'avocat général pour justifier la détention
00:08:56 parce qu'il aurait du mal à la justifier au regard des dispositions de l'article 144.
00:09:01 - Sur la sécurité routière ? - Oui, sur la sécurité routière. Pourquoi ?
00:09:05 Parce qu'il y a une règle, ce qui est l'ordre public.
00:09:08 L'ordre public qui est l'expression, en quelque sorte, "donnez-moi pour tout le monde".
00:09:13 Il n'est valable qu'en matière criminelle.
00:09:15 Donc il ne serait pas valable dans cette affaire-là, même si elle est gravissime.
00:09:18 Donc c'est difficile.
00:09:19 Et en plus, le service d'intellectualisation où il est peut-être bien meilleur que celui de Fred.
00:09:24 Mais j'entends déjà l'avocat général nous dire, "vous voyez, les choses évoluent, de nouveaux éléments".
00:09:28 Il ne faut pas qu'il y ait de pression.
00:09:29 C'est ce qui explique aussi peut-être la rapidité des enquêteurs à faire les vérifications
00:09:33 pour être en état d'information d'ici à vendredi matin.
00:09:38 - Donc Nathan Devers, c'est une affaire qui recouvre plusieurs champs de notre société
00:09:45 et qui mêle à la fois les notions de sexe, d'argent, de drogue et de célébrité.
00:09:52 - Oui, tout à fait. Le mot "gloque" est revenu plusieurs fois dans la conversation.
00:09:55 Et "gloquissime", même, en effet, je ne pense pas qu'il y ait d'autres superlatifs à utiliser pour désigner la chose.
00:10:00 Il y a deux aspects, moi, qui me semblent quand même problématiques dans, si vous voulez,
00:10:04 le récit qui est fait autour de cette affaire.
00:10:06 Sur l'affaire en question, je pense que tout le monde est d'accord, si on reprend depuis le départ,
00:10:09 que conduire sous état en ayant pris des stupéfiants, c'est absolument inadmissible
00:10:13 et que c'est absolument immoral, que, y ait ou pas un accident, dans les deux cas,
00:10:16 c'est de la mise en danger de la vie d'autrui et c'est très grave.
00:10:19 Alors, on parle au superconditionnel, mais évidemment,
00:10:22 tout ce qui relève de près ou de loin de la pédophilie,
00:10:25 on est aussi dans l'immoralité la plus absolue.
00:10:29 Mais ensuite, sur le récit de cette affaire, il y a deux choses qui m'interpellent.
00:10:32 Premièrement, Gilles-William Gondadel le rappelle souvent quand il vient ici,
00:10:35 on devrait quand même... - Avocat.
00:10:37 - L'avocat. - De son état.
00:10:39 - On devrait quand même avoir de la prudence quant à la manière de rapporter des enquêtes
00:10:44 qui ne débouchent sur rien.
00:10:45 Lui, ce qu'il dit souvent, c'est qu'il ne faudrait pas,
00:10:48 tant que quelqu'un n'est pas mis en examen,
00:10:49 on devrait laisser les choses confidentielles.
00:10:51 Alors, évidemment, ça pose quand même la question des fuites qui ont lieu.
00:10:54 C'est-à-dire, je trouve ça quand même problématique.
00:10:56 Je suis faux, je fais exprès d'être naïf en disant ça,
00:10:59 mais je trouve ça problématique quand on est policier, enquêteur,
00:11:01 on ne soit pas à 100% concentré sur l'enquête,
00:11:05 mais qu'on passe quand même du temps à envoyer des informations,
00:11:08 à les faire fuiter au monde médiatique et à la sphère publique.
00:11:10 C'est très problématique.
00:11:11 Et deuxièmement, en tout cas, sa fuite.
00:11:14 Et deuxièmement, il y a quand même quelque chose qui m'échappe.
00:11:17 À supposer que les faits soient avérés, je fais une hypothèse.
00:11:19 Mais si vous voulez, moi, si dans mes relations,
00:11:21 j'avais quelqu'un dont j'apprends
00:11:23 qu'il regarde du contenu pédopornographique
00:11:25 ou qu'il se vante d'avoir des esclaves sexuels de 6 ou 7 ans,
00:11:28 je n'attendrai pas qu'il soit en garde à vue
00:11:30 pour le faire savoir publiquement.
00:11:32 Je réagirai immédiatement.
00:11:33 Ces affaires-là, je fais une comparaison,
00:11:35 mais dans l'affaire Olivier Duhamel,
00:11:37 il y avait eu aussi des faits
00:11:39 avec des comportements de gens qui étaient au courant de choses
00:11:42 et qui avaient attendu que les choses se sachent pour le dire,
00:11:44 si vous voulez.
00:11:45 C'est quand même très problématique de réagir à postériorité
00:11:48 quand on parle de choses aussi graves.
00:11:50 Mais bien souvent, ces affaires-là, effectivement,
00:11:52 le secret, petit à petit, quand on lève le voile,
00:11:56 Georges Fenech, voilà, une révélation en appelle une autre.
00:11:58 Il y a une solution.
00:11:59 Maître Pardo ?
00:11:59 La Chambre de l'instruction peut parfaitement ordonner
00:12:02 la publicité du débat sur la détention.
00:12:06 Vous savez que c'est un paradoxe, c'est la règle.
00:12:08 La règle, c'est la publicité.
00:12:10 Mais pourtant, cette règle est tout le temps écartée.
00:12:13 Par qui ?
00:12:14 Par l'avocat général, les partis qui ne veulent pas avoir
00:12:17 la presse, le public.
00:12:18 Mais la règle posée par la loi, c'est que le débat devant
00:12:22 la Chambre d'instruction lorsqu'il s'agit de la détention est public.
00:12:25 Sauf s'il y a une nuit à l'enquête,
00:12:26 sauf s'il y a toute une série de "saufs".
00:12:29 D'accord.
00:12:30 Ça serait peut-être...
00:12:31 L'occasion ?
00:12:32 Je dis qu'on est...
00:12:33 L'occasion d'avoir des fuites, à force d'avoir des éléments.
00:12:38 Et cette affaire est devenue un fait de société.
00:12:40 Pourquoi ne serait-ce pas une audience publique ?
00:12:42 Au moins, on y verrait un peu plus clair.
00:12:44 Georges Fénich, et ensuite, docteur Véléa.
00:12:46 Oui, là, on touche vraiment à un sujet essentiel,
00:12:50 qui est celui de notre procédure inquisitoire à la française,
00:12:55 qui couvre à la fois le secret dans un cabinet d'instruction, etc.
00:13:02 Moi, il y a très longtemps, je ne suis pas redoulu,
00:13:04 je milite pour un changement total de système,
00:13:08 un système, disons, plus à l'anglo-saxonne,
00:13:11 et qu'on arrête avec ce secret de polychinelle,
00:13:13 qui est le secret d'instruction,
00:13:15 que les journalistes savent très bien utiliser
00:13:18 quand ils veulent poursuivre une certaine orientation,
00:13:20 que le mise en examen ne peut pas vraiment se défendre
00:13:23 parce que lui-même n'a pas toujours accès aussi à la...
00:13:26 Donc, on est dans ce que Maître Soulez de la Rivière
00:13:29 regrettait appeler le cirque médiatico-judiciaire,
00:13:33 où tout est distillé comme ça sur la place publique,
00:13:36 en violation des règles de procédure pénale,
00:13:39 sans que jamais il y ait de poursuite.
00:13:40 Bon, de temps en temps, il y a des ouvertures d'informations,
00:13:42 mais ça n'aboutit jamais à des condamnations.
00:13:44 Donc, il serait temps de faire éclater,
00:13:47 de faire voler en éclats ce secret de polychinelle
00:13:49 qui est le secret d'instruction,
00:13:50 et d'avoir une procédure plus moderne,
00:13:52 comme on le voit aux États-Unis.
00:13:54 Souvenez-vous de l'affaire Strauss-Kahn.
00:13:55 On assistait à l'audience, voyez-vous.
00:13:58 Donc, ça, c'est encore un sujet qui vient nous rappeler
00:14:01 ce qu'est notre procédure.
00:14:02 Et là, c'est la justice spectacle.
00:14:04 On est en pleine justice spectacle.
00:14:06 Moi-même, vous êtes aussi ancien magistrat, Olivier Pelletier,
00:14:09 on est gêné de devoir commenter
00:14:12 ce qui relève finalement de violations de secret de l'enquête.
00:14:16 Et donc, il faut que nous soyons extrêmement prudents
00:14:19 et mesurer ce que nous sommes en train de dire.
00:14:20 Et juste par rapport aux fuites, c'est souvent,
00:14:22 franchement, par expérience un peu,
00:14:24 ce n'est pas les policiers qui sont au cœur de l'enquête.
00:14:27 Mais ils sont obligés, eux, de référer une hiérarchie,
00:14:29 qui elle-même réfère.
00:14:31 Et donc, il y a toujours des intermédiaires,
00:14:34 des gens qui sont au courant.
00:14:35 Et donc, ça peut venir de partout.
00:14:37 Une fois que l'enquêteur en réfère,
00:14:40 après, tout le monde le dit ensemble et ça sort de partout.
00:14:44 Les fuites, elles viennent de partout.
00:14:47 Là, au moins, c'est une chose certaine,
00:14:50 c'est que c'est devenu un fait de société.
00:14:53 Il faut l'admettre.
00:14:55 Et pourquoi on est là ?
00:14:55 Commenter, parce que c'est un fait de société.
00:14:58 Mais c'est un fait de société,
00:14:59 d'abord avec une pensée pour les victimes,
00:15:02 des pensées des victimes de ce grand drame
00:15:05 qu'est la consommation de stupéfiants.
00:15:08 Les campagnes qui ont été faites sur l'alcool
00:15:10 ont été des campagnes qui ont fait des progrès.
00:15:12 Sur les stupéfiants, il n'y a quasiment rien.
00:15:14 Rien.
00:15:15 Or, ce sont des drames.
00:15:17 Et moi, je pense au témoignage de Roselyne Fèvre,
00:15:20 qui est un témoignage exceptionnel
00:15:23 de cette grande journaliste qui est venue raconter,
00:15:25 avec un courage incroyable, le calvaire de son garçon.
00:15:29 Et qui dit...
00:15:30 Consommateur de cannabis tôt.
00:15:32 Et qui a développé une pathologie psychiatrique.
00:15:35 Avec courage, parce que les parents ont une culpabilité,
00:15:37 alors que même les familles les plus aimantes
00:15:41 sont confrontées à ce problème-là.
00:15:42 Il faut déculpabiliser, il faut aider les gens.
00:15:45 C'est un drame, cela.
00:15:46 Justement, j'aimerais me tourner vers le docteur Dan Velléa.
00:15:48 Vous êtes psychiatre addictologue.
00:15:50 Oui.
00:15:51 Là, d'abord, concernant Pierre Palmade,
00:15:52 quand on dit qu'il est dans un service d'addictologie
00:15:55 à l'hôpital Brousse,
00:15:56 en...
00:15:58 Comment on dit ?
00:15:59 Résidence ?
00:16:01 Assigné à résidence.
00:16:02 Ça veut dire qu'il a accès à la télévision,
00:16:03 il a accès aux médias, il a accès à un téléphone ou pas ?
00:16:06 Ou il est à l'isolement, mais ?
00:16:07 Autant que je connaisse le service d'addictologie,
00:16:09 moi j'étais à Marmotton, donc je connais Paul Brousse,
00:16:11 je connais les médecins de là-bas.
00:16:13 Il n'y a pas de télé dans la chambre,
00:16:15 il n'y a surtout pas d'accès au téléphone.
00:16:16 Surtout dans les premiers jours de sauverage,
00:16:18 il n'y a pas de communication avec l'extérieur.
00:16:20 Il y a une surveillance qui se fait par rapport au phénomène de Yo-Yo,
00:16:22 de ramener de la drogue dans l'établissement.
00:16:24 Donc je pense que de ce point-là,
00:16:26 les soignants là-bas sont très vigilants.
00:16:28 Puis j'imagine qu'il y a une surveillance policière,
00:16:30 on voit déjà les caméras, on voit tout,
00:16:31 donc ça m'étonnerait qu'il y ait quelqu'un
00:16:33 qui puisse arriver avec un téléphone caché.
00:16:35 La question se pose même s'il a accès à son avocat
00:16:38 et dans quelles conditions.
00:16:39 Son avocat et ses avocats sont auprès de lui cet après-midi,
00:16:41 à l'hôpital.
00:16:42 La chose maintenant, on va la voir sur un point médical,
00:16:44 parce que vous avez parlé vraiment de ce cirque médiatique,
00:16:47 vous avez parlé justement de la place des victimes.
00:16:49 En tant que médecin évidemment,
00:16:50 pour moi ça me semblait une décision tout à fait juste
00:16:53 par rapport à Pierre Palmade,
00:16:54 qu'il soit placé de cette manière-là,
00:16:56 en détention ou en surveillance.
00:16:58 Parce qu'il s'agit de quelqu'un qui a toujours exprimé
00:17:00 un mal-être profond,
00:17:01 qui a toujours exprimé son rapport à l'addiction,
00:17:03 que ce soit sexuel, que ce soit addiction aux drogues,
00:17:06 ou mélange de drogues.
00:17:07 Tout ça, ça a été doublé d'une inconscience totale
00:17:09 du fait d'avoir pris le volant,
00:17:10 ça c'est des choses qui vont être prouvées par l'enquête.
00:17:13 Mais il y a quand même un aspect qui est très important,
00:17:15 c'est tout ce côté,
00:17:16 c'est pour ça qu'il a été mis dans ce type de service
00:17:18 qui est psychiatrie à dictologie,
00:17:20 parce qu'on est face à quelqu'un qui est très faible,
00:17:22 à quelqu'un qui a fait plusieurs tentatives de suicide,
00:17:24 et à mon avis avec la pression médiatique,
00:17:26 avec tout ce qu'il peut entendre,
00:17:27 ce qui peut se dire,
00:17:29 il risque un passage à l'acte suicidaire.
00:17:31 Donc là, ils sont vraiment justement sous ce volet-là.
00:17:33 Donc il est sous haute surveillance,
00:17:34 c'est ce que vous nous dites.
00:17:35 Il est sous haute surveillance, ça c'est évident.
00:17:37 Les gens qui s'imaginent qu'il est là-bas
00:17:38 dans une sorte de sanatorium de luxe en Suisse,
00:17:40 il faudra peut-être se décompter.
00:17:41 Ça veut dire quoi, qu'il est dans une chambre capitonnée ?
00:17:43 Non, non, des chambres capitonnées, ça n'existe pas en addiction.
00:17:46 En dictologie, en psychiatrie déjà,
00:17:48 c'est même en urgence, il n'y a plus de chambre capitonnée.
00:17:50 Il n'y a plus de manière de pousser les patients.
00:17:53 Ça s'est interdit complètement, la contention.
00:17:55 Mais il est dans un endroit où il y a des soignants,
00:17:57 il a des visites régulièrement,
00:17:58 il a sûrement des entretiens.
00:17:59 Maintenant, il est sorti de la phase de manque
00:18:02 qui était au début,
00:18:02 parce qu'il était à Kremlin-Bicêtre en réanimation.
00:18:05 Donc là, le manque n'y est plus, physique au moins.
00:18:08 Et là, il commence les entretiens.
00:18:10 Et c'est surtout ça qui commence les évaluations psychiatriques.
00:18:12 Voire au niveau...
00:18:15 Je ne pense pas que ça va se poser la question
00:18:16 sur l'irresponsabilité ou pas,
00:18:18 mais c'est surtout sur le risque de suicide,
00:18:21 risque de récidive.
00:18:22 Je pense que c'est un peu prématuré de parler de ça.
00:18:25 Malheureusement, dans la formule de soins
00:18:26 que nous, on adopte souvent,
00:18:27 c'est une fois finie l'hospitalisation,
00:18:30 il va vers une structure d'hôpital de jour,
00:18:32 ou en libéral, ou dans le meilleur des cas,
00:18:33 vers une poste de cure,
00:18:35 qui est médicalisée, où on assure tout.
00:18:37 Donc ça, après, il va falloir voir comment ça va se dérouler
00:18:39 sur le point strictement juridique.
00:18:41 - Il y a un protocole médicamenteux qui est mis en place ?
00:18:44 - Tout à fait.
00:18:45 Les médicaments sont classiques,
00:18:46 ce sont des anxiolytiques, peut-être des antidépresseurs,
00:18:49 une hydratation, des vitamines, des complexes de vitamines
00:18:51 pour éviter les tremblements, pour éviter d'autres choses.
00:18:53 Mais il n'a pas un régime de favoritisme.
00:18:56 C'est quelqu'un qui est soigné.
00:18:58 - Maître Pardo ?
00:18:59 - Appuyé comme mesure.
00:19:01 Moi, je trouve que, pardon de le dire,
00:19:02 je sais que je ne ferais pas que des amis,
00:19:04 mais le juge de liberté de la détention
00:19:05 a eu une décision très intelligente.
00:19:07 Parce qu'il le met en bracelet électronique
00:19:12 dans un service d'addictologie,
00:19:14 c'est-à-dire pour une période de six mois.
00:19:16 Ça veut dire qu'il le coince, en quelque sorte,
00:19:18 pendant six mois dans une cure.
00:19:21 Or, on sait que l'adhésion est toujours très difficile.
00:19:25 Là, il a garde le choix, parce que s'il s'échappe...
00:19:28 - Sauf s'il est placé en détention en gros.
00:19:30 - Le problème, s'il est placé en détention,
00:19:31 c'est que l'hôpital de Fresnes,
00:19:33 vers lequel il sera vraisemblablement dirigé,
00:19:36 n'a pas la compétence qu'a l'hôpital
00:19:40 où il se trouve aujourd'hui.
00:19:41 Donc c'est ça, à mon sens,
00:19:43 ces avocats le plaideront également.
00:19:45 C'est ça qui fait, en quelque sorte,
00:19:47 sa protection et la protection des autres.
00:19:49 - Et la protection des autres.
00:19:50 - Je pense que...
00:19:51 - Une question d'être rapidement...
00:19:53 On est d'accord qu'il est sous bracelet électronique,
00:19:55 donc il a des heures où il peut juridiquement sortir.
00:19:59 - Juridiquement, il peut sortir.
00:20:00 Là, actuellement, il peut sortir...
00:20:02 - Avec le bracelet, on a le droit de sortir à des heures précises.
00:20:04 - De l'hôpital, il peut sortir de l'hôpital.
00:20:06 - Quand on est sous bracelet électronique,
00:20:07 on ne croit pas parce que...
00:20:08 - Alors, on n'est pas d'accord.
00:20:10 - J'ai bien compris, le périmètre du bracelet électronique,
00:20:12 c'est l'enceinte hospitalière.
00:20:13 Donc il peut sortir de sa chambre,
00:20:15 aller se promener dans le jardin,
00:20:16 mais il ne peut pas sortir de l'enceinte hospitalière.
00:20:19 - Parce qu'on l'a assigné.
00:20:20 - Par contre, on est d'accord que c'est surtout les médecins
00:20:22 qui vont essayer de l'isoler au maximum
00:20:24 pour pouvoir le prendre en charge le mieux possible.
00:20:27 - Exactement.
00:20:28 - Et le problème du téléphone, c'est plutôt les médecins qui disent
00:20:31 qu'il n'y a pas de contact avec l'extérieur
00:20:32 pour pouvoir bien le prendre en charge.
00:20:34 Mais ce n'est pas la justice.
00:20:35 Quelqu'un qui est sous bracelet électronique
00:20:36 a le droit d'avoir un téléphone.
00:20:37 - Il n'y a pas de contrainte,
00:20:38 mais il a une obligation de soin.
00:20:39 C'est-à-dire qu'il y a deux éléments.
00:20:41 Il est sous bracelet électronique plus obligation de soin.
00:20:44 - D'accord.
00:20:45 - C'est exactement ça l'intérêt de ce type de situation
00:20:47 qui est extrême, qui fait défrayer beaucoup la chronique
00:20:49 et qui doit nous servir d'enseignement par la suite.
00:20:51 Parce qu'on a appris que, par exemple,
00:20:52 conduite sous stupéfiants,
00:20:54 on ne retire pas les points.
00:20:55 C'est quelque chose du style terminable.
00:20:57 On reste bouche bée.
00:20:58 Conduite sous stupéfiants, on voit les accidents.
00:21:00 - La moitié des points.
00:21:01 - J'ai compris qu'on va retirer les 12 points.
00:21:03 - C'est ce qu'a proposé Gérald Darmanin
00:21:05 pour l'avenir.
00:21:07 - Mais donc, après, on est face à cette situation.
00:21:09 On voit une personne qui est connue,
00:21:11 qui a des "péchés" par le passé et actuellement.
00:21:16 Il est sous bracelet électronique.
00:21:17 Ça veut dire que son champ est limité.
00:21:19 Il peut faire 25 mètres, 50 mètres.
00:21:21 Sauf que dans les services d'addictologie,
00:21:22 le régime est particulier par rapport à d'autres types de services.
00:21:25 Il y a un endroit spécifique pour fumer une cigarette.
00:21:27 C'est un espace aéré.
00:21:29 Ils n'ont pas le droit d'avoir de contact avec l'extérieur.
00:21:32 Ça se limite entre les patients.
00:21:34 Quand la capacité du patient est assez élaborée
00:21:38 pour pouvoir rentrer en discussion avec les autres,
00:21:40 sinon, sa liberté est très restreinte.
00:21:43 - Sandra Buisson est toujours avec nous
00:21:44 du service de police et de justice de CNews.
00:21:46 À propos de ce placement en détention
00:21:48 dont la décision sera prise vendredi,
00:21:50 qu'est-ce que vous pouvez nous dire, Sandra ?
00:21:52 - Alors, l'audience aura lieu à 9 heures
00:21:54 devant la chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Paris.
00:21:56 Le ministère public demandera à nouveau
00:21:59 le placement en détention provisoire de Pierre Palmave,
00:22:01 alors que sa défense devrait, là encore,
00:22:03 mettre en avant l'intérêt de le laisser
00:22:06 sous assignation à résidence avec bracelet électronique
00:22:09 à l'hôpital Bruce, l'hôpital Paul Bruce.
00:22:12 Si l'audience se tient en public,
00:22:14 cela permettra de connaître les arguments du parquet
00:22:17 en faveur du placement en détention provisoire.
00:22:20 Mais il faut garder en tête que le huis clos
00:22:21 peut tout à fait être demandé et accordé.
00:22:24 La décision devrait être rendue dans la foulée
00:22:27 ou mise en délibéré selon ce que décideront les magistrats.
00:22:31 - Merci beaucoup, Sandra Buisson, pour ces précisions.
00:22:33 Docteur Vélea, il y a une possibilité
00:22:36 que les policiers puissent sortir M. Palmave
00:22:40 de ce service d'addictologie
00:22:41 pour le placer dans un centre pénitentiaire ?
00:22:43 - Avec un avis médical, évidemment,
00:22:45 parce que s'il y a un danger médical de fuite,
00:22:47 de se jeter devant la voiture,
00:22:49 évidemment qu'ils ne le feront pas.
00:22:51 Il y a quand même un consensus entre les policiers
00:22:53 et le corps médical qui est là-bas, le corps soignant.
00:22:55 C'est la responsabilité du corps médical dans l'hôpital.
00:22:58 Donc évidemment, ils ne vont pas s'amuser à le laisser sortir
00:23:00 parce que par la suite, on va se trouver d'autres types de situations
00:23:03 si on peut, la mise en danger d'autrui.
00:23:05 - Mais là, c'est le mettre en détention.
00:23:06 C'est le sortir, pas le mettre en détention.
00:23:07 - Ils peuvent le mettre en détention,
00:23:08 mais je pense que ça va être décidé avec les médecins
00:23:10 si son état est compatible avec une mise en détention.
00:23:13 Les médecins de là-bas ou peut-être des psychiatres experts
00:23:15 qui seront appelés justement pour décider là-dessus.
00:23:17 - D'accord.
00:23:18 - La pièce essentielle de la défense à Monsant,
00:23:20 je ne veux pas parler à la place de mes excellents confrères
00:23:22 qui défendent Pierre Palmade.
00:23:25 - Et qui ne s'expriment pas.
00:23:26 - Et qui ne s'expriment pas, mais c'est peut-être leur stratégie.
00:23:29 C'est d'avoir les rapports des médecins de l'hôpital Paul Brousse
00:23:35 expliquant à la fois son état,
00:23:38 ce qui se passe actuellement pour conforter les magistrats.
00:23:42 J'écoutais Georges Fenech lors d'une de ses émissions
00:23:47 où, alors que c'est un homme rigoureux,
00:23:50 il justifiait le non-placement en détention
00:23:52 au regard des dispositions de l'article 144,
00:23:55 c'est le fameux article, parce que rien ne rentre
00:23:58 dans la nécessité pour l'affaire de l'accident à circulation.
00:24:02 Risque de réitération faible avec le placement,
00:24:06 pression sur les témoins.
00:24:09 Les deux témoins ont été pris, bon peut-être il y en a d'autres,
00:24:14 mais en étant à l'hôpital sans téléphone,
00:24:17 c'est quand même une protection.
00:24:20 Bon, risque de pression ou de contact avec les victimes,
00:24:23 je ne crois pas que ce soit le cas.
00:24:25 Donc c'est difficile d'argumenter.
00:24:27 Alors c'est pour ça que l'affaire de pédopornographie,
00:24:30 même si elle n'est pas dans le débat,
00:24:34 elle est dans l'esprit de chacun en disant,
00:24:36 regardez, il y a de nouveaux développements.
00:24:39 - Georges Fenech, dans quel sens cette affaire peut peser
00:24:44 dans la décision de la Cour d'appel ?
00:24:47 - Vendredi, c'est dans trois jours.
00:24:49 D'ici là, à mon avis, il y aura sans doute une orientation
00:24:53 d'enquête préliminaire.
00:24:55 C'est actuellement en cours au parquet de Paris.
00:24:57 - Ça peut aller aussi vite que ça ?
00:24:59 - Il peut y avoir une mise en garde à vue.
00:25:01 Il peut y avoir une mise en garde à vue,
00:25:02 c'est-à-dire qu'ils vont le chercher à l'hôpital
00:25:03 avec l'autorisation du juge qui l'a signé à résidence,
00:25:06 il faut que le juge l'autorise,
00:25:08 pour le placer dans un local de garde à vue,
00:25:10 l'auditionner sur cette autre affaire.
00:25:12 - Ils ne peuvent pas l'auditionner à l'hôpital ?
00:25:14 - Ils pourraient, mais je pense, dans un cas comme celui-ci,
00:25:17 qu'ils préfèreront le mettre à leur disposition,
00:25:19 dans leur service, à mon avis.
00:25:22 Ça, il faut encore que le juge l'autorise.
00:25:24 Et puis ensuite, ça peut déboucher sur une nouvelle ouverture
00:25:27 d'information, soit auprès du même juge d'instruction,
00:25:30 d'ailleurs, ce serait d'ailleurs plus logique
00:25:32 qu'il y ait un seul juge qui instruise le tout.
00:25:34 Et à ce moment-là, il y aurait de nouvelles réquisitions
00:25:36 du parquet et à nouveau, saisie d'un JLD.
00:25:39 - Juge d'inversion.
00:25:40 - Juge de la liberté d'attention.
00:25:42 Et tout ça, ça peut se faire peut-être d'ici,
00:25:44 même, je n'en sais rien, mais on peut imaginer que c'est possible.
00:25:48 Et si ça ne se fait pas d'ici vendredi,
00:25:50 il est certain que cette affaire va probablement peser
00:25:53 dans les débats contradictoires dans la Chambre d'instruction.
00:25:55 - Il y a la troisième affaire de trafic de stupéfiants,
00:25:57 on ne parle plus.
00:25:58 - Qui est toujours en cours.
00:25:59 - Toujours en cours, mais là, pour le coup, il n'y a aucune fuite.
00:26:01 - Ou là, il y a la récidive.
00:26:02 - Il y a la récidive des deux.
00:26:04 - D'ont parle.
00:26:06 - Là-dessus, la récidive, elle vient du trafic de stupéfiants.
00:26:11 Voyez-vous, c'est une affaire où, disons-le clairement,
00:26:15 il suffit de regarder les réseaux sociaux.
00:26:17 L'opinion veut qu'il aille en détention.
00:26:20 - Évidemment.
00:26:20 - C'est parce qu'on se dit, il est riche, il est célèbre.
00:26:24 C'est pour ça qu'il ne va pas en détention.
00:26:25 - Il a un traitement de faveur, entre guillemets.
00:26:28 - Et donc, le parquet, qui est aussi l'opinion publique,
00:26:32 en tous les cas, l'ordre public,
00:26:34 se dit que l'ordre public demande cela.
00:26:37 Et là, c'est pour ça que c'est un fait de société.
00:26:40 La justice, quel doit être son rôle ?
00:26:43 Suivre, résister, appliquer le droit, se détacher du droit.
00:26:48 Vous voyez tous les sujets qui tournent autour de cette question-là.
00:26:52 - Nathan Devers ?
00:26:53 - Oui, à mon avis, c'est ça qui est très important,
00:26:54 c'est que l'affaire Palmade pose aussi la question
00:26:56 de l'indépendance de la justice.
00:26:57 Quand on dit que la justice doit être indépendante,
00:26:59 ça signifie évidemment qu'un juge, quand il prend une décision,
00:27:01 il ne faut pas qu'il puisse le faire en étant influencé
00:27:04 par les gens qui sont au-dessus de lui.
00:27:05 Si vous voulez, il ne faudrait pas que le président de la République
00:27:08 ou le roi d'un pays dise à un juge, on met un tel en prison ou pas.
00:27:11 Mais l'indépendance se pose aussi dans l'autre sens,
00:27:14 c'est-à-dire dans le sens de la verticalité par rapport à l'opinion publique.
00:27:17 Et si vous voulez, dans ce néopouvoir qui est celui des réseaux sociaux,
00:27:20 qui se présente comme pouvoir horizontal,
00:27:22 mais qui est un pouvoir à part entière,
00:27:24 quand vous avez toute une opinion qui n'est pas dans une logique de droit,
00:27:28 qui est dans une logique d'émotion,
00:27:29 et l'émotion a naturellement sa légitimité,
00:27:31 surtout face à des faits aussi tragiques,
00:27:35 eh bien ça peut aussi nuire à ce climat d'indépendance.
00:27:38 Et en effet, tout le monde est d'accord pour dire
00:27:41 que la célébrité d'un individu ne doit absolument pas
00:27:44 lui accorder le moindre traitement de faveur,
00:27:46 mais il ne faut pas non plus, et sinon on sort de l'état de droit aussi.
00:27:49 Un dernier mot avant la pause, Georges.
00:27:51 Je me souviens d'une affaire où le procureur de la République
00:27:54 avait confessé avoir ouvert une information,
00:27:57 la pression de l'opinion, c'était l'affaire Dominique Bonis.
00:27:59 Et on en a vu les conséquences.
00:28:01 Donc il est très important que la justice ne soit pas perméable
00:28:06 à l'opinion publique du moment.
00:28:07 La justice, elle est rendue au nom du peuple français,
00:28:10 ce n'est pas une justice d'opinion pour autant.
00:28:13 François, une petite pause, on se retrouve dans un instant,
00:28:14 on reprend ce débat, on reste tous les cinq sur le plateau de Punchline,
00:28:18 et on revient sur cette affaire Pierre Palma d'Azout suite.
00:28:20 17h30, on se retrouve en direct dans Punchline,
00:28:25 sur CNews, tout de suite le rappel des titres de l'actualité
00:28:28 avec Adrien Spiteri.
00:28:30 Le secrétaire général de l'OTAN de plus en plus inquiet,
00:28:38 il craint un possible soutien militaire de la Chine à la Russie
00:28:42 dans son offensive en Ukraine.
00:28:44 Une inquiétude partagée par le chef de la diplomatie européenne,
00:28:48 Joseph Borrell, il appelle à la plus grande vigilance.
00:28:52 Airbus va embaucher 3500 personnes en France cette année,
00:28:56 plus de 13 000 dans le monde.
00:28:58 Dans le même temps, le groupe a trouvé un terrain d'entente
00:29:00 avec les organisations syndicales pour refonder ses actions d'entreprise.
00:29:04 Ces nouvelles règles entreront en vigueur le 1er janvier 2024.
00:29:09 Et puis une disparition inquiétante à Lyon,
00:29:11 un jeune homme de 19 ans n'a plus donné un signe de vie depuis une semaine.
00:29:16 L'appel à l'aide de sa mère a été relayé massivement sur les réseaux sociaux.
00:29:20 La gendarmerie a diffusé un appel à témoins.
00:29:22 Merci Adrien Spiteri.
00:29:24 On est toujours dans Polstein avec François Puponi, Nathan Devers,
00:29:27 le docteur Dan Velléa, psychiatre, addictologue, l'avocat Olivier Pardo.
00:29:32 Nous sommes avec Jean-Sébastien Ferjoux du site Atlantico,
00:29:34 directeur, bonsoir à vous.
00:29:36 Et Georges Fennec, consultant CNews, ancien magistrat.
00:29:39 Georges Fennec, on est là dans une affaire,
00:29:41 vous le disiez, extrêmement complexe,
00:29:43 concernant l'affaire Pierre Palmade, avec trois enquêtes
00:29:46 sur trois ponts différents de l'affaire.
00:29:49 Une enquête qui concerne l'accident routier,
00:29:51 a priori assez simple dans les faits.
00:29:54 Une enquête concernant les stupéfiants.
00:29:57 On n'a pas beaucoup de données concernant l'avancée de cette enquête-là.
00:30:01 Et la troisième sur le contexte de soupçons de détention
00:30:07 d'images pédopornographiques.
00:30:08 Toutes ces enquêtes peuvent-elles fusionner en même temps ?
00:30:11 Est-ce que ce sont des services différents qui s'en occupent ?
00:30:13 Comment est-ce que ça fonctionne ?
00:30:14 Oui, ce sont des services différents,
00:30:16 puisque en matière de visionnage d'images pédopornographiques,
00:30:20 c'est une brigade spécialisée,
00:30:22 la brigade de protection des mineurs qui est saisie.
00:30:25 Mais on peut imaginer effectivement qu'il y ait ce qu'on appelle
00:30:30 un règlement de juge, qui se mette d'accord entre eux
00:30:33 pour qu'un seul juge instruise.
00:30:35 Il y a un mise en examen central, qui est Pierre Palmade.
00:30:39 Il faudrait avoir une cohérence, parce que souvent,
00:30:41 les affaires ont des ramifications.
00:30:43 Et donc, il serait, à mon avis, plus efficace qu'à un moment ou à un autre,
00:30:47 il y ait un juge.
00:30:48 Pour l'instant, il n'y en a qu'un qui est saisi.
00:30:50 Pour l'instant, il n'y a qu'un seul juge d'instruction qui est saisi.
00:30:53 Mais le parquet de Paris mène une enquête préliminaire.
00:30:55 Ils vont bien saisir un juge d'instruction à un moment donné,
00:30:57 sans doute, sur le trafic de stupéfiants.
00:30:59 Et puis, il y a cette nouvelle affaire,
00:31:01 où il y aura sans doute aussi une ouverture d'information.
00:31:04 Donc, je pense que soit on ouvre peut-être à Paris pour le tout,
00:31:08 ou alors il y aura tôt ou tard un règlement de juge, je pense.
00:31:12 Ça me parle de l'expression "règlement de juge", parce que...
00:31:14 Ça veut dire quoi ?
00:31:15 Ça veut dire qu'il y a des règles de compétence territoriale.
00:31:19 Les faits sont passés sous l'égide et sous l'empire du parquet de Melun,
00:31:24 de la juridiction de Melun.
00:31:25 Donc, c'est le tribunal judiciaire de Melun qui est compétent.
00:31:29 Pour la pédopornographie, c'est peut-être Bordeaux,
00:31:31 c'est peut-être Paris, en fonction du lieu où se sont déroulés les faits.
00:31:37 Et le juge de Melun peut parfaitement dire
00:31:39 "moi, je refuse de me dessaisir au profit du juge de Paris".
00:31:42 Le juge de Paris dit "il n'y a pas de raison que je me dessaisisse
00:31:46 au profit du juge de Melun".
00:31:49 On l'a souvent dans les affaires financières,
00:31:51 où chacun veut garder sa...
00:31:55 Notamment entre Nanterre et Paris,
00:31:57 vous avez souvent des éléments où chacun veut garder sa...
00:31:59 L'intérêt est évidemment d'avoir le tout,
00:32:01 parce qu'au fond, c'est la dérive d'un homme.
00:32:04 C'est la chute d'un homme.
00:32:06 Ce sont les cercles de l'enfer qui sont petit à petit franchis
00:32:11 et dont on découvre.
00:32:13 Et puis, on va découvrir aussi ceux qui étaient au courant,
00:32:15 ceux qui n'étaient pas au courant.
00:32:17 On sait toujours dans les affaires où une célébrité,
00:32:20 mais c'est vrai aussi pour d'autres personnes,
00:32:21 où une célébrité est en cause,
00:32:23 qui savait, qui ne savait pas, qui protégeait,
00:32:26 qui ne protégeait pas, qui l'a dit, qui ne l'a pas dit.
00:32:29 Qui s'est tué, voilà.
00:32:30 Qui s'est tué.
00:32:31 Tout le monde sait ça.
00:32:33 On l'a dans les affaires de harcèlement sexuel,
00:32:35 des personnalités.
00:32:37 On va l'avoir puissance 10 là,
00:32:39 parce qu'il y a des enfants, si tel était le cas.
00:32:42 Et encore, je suis très prudent.
00:32:44 En tous les cas, ce qui est certain,
00:32:45 c'est que la dérive de cet homme soumis au stupéfiant
00:32:49 avec tout ce que ça peut vouloir dire
00:32:52 n'était pas quelque chose qui était inconnu.
00:32:54 Absolument. Et là, dans ce cas-là,
00:32:56 il y a un seul avocat pour Pierre Palmat
00:32:58 qui peut traiter toutes les affaires.
00:32:59 Il peut en prendre autant qu'il veut.
00:33:01 Il peut en prendre autant qu'il veut.
00:33:03 Vous allez voir que vous allez évidemment,
00:33:05 comme c'est une personnalité à voir,
00:33:08 qui est toujours désagréable, mais qui existe.
00:33:10 Un ténor du barreau.
00:33:11 Quelqu'un qui va venir, qui va...
00:33:12 Raffler la mise.
00:33:13 Qui va dire quelque chose.
00:33:15 Mais même les avocats...
00:33:16 Moi, je suis pour les équipes de défense.
00:33:18 Je ne crois pas qu'un avocat seul
00:33:20 peut trouver des solutions quand l'affaire est complexe.
00:33:22 C'est qu'on est toujours plus intelligent à plusieurs.
00:33:25 Et Georges Fenech le sait parfaitement.
00:33:26 L'équipe de défense, c'est quelque chose qui permet,
00:33:29 quand le client en a les moyens et en a la possibilité,
00:33:34 qui permet d'avoir des visions différentes.
00:33:37 Il n'y a plus de magicien en matière de défense.
00:33:40 Surtout si les juges n'arrivent pas à se mettre d'accord.
00:33:42 Pour finir sur l'histoire,
00:33:44 s'il n'arrive pas à se dire un conflit positif,
00:33:46 à ce moment-là, c'est tranché,
00:33:47 s'il y a des ressorts différents,
00:33:48 par la chambre criminelle de la congéssion
00:33:50 qui désigne le juge qui va instruire l'ensemble des affaires.
00:33:52 - Docteur Velea, vous êtes, je le rappelle, psychiatre, addictologue.
00:33:56 Une addiction en entraîne une autre.
00:33:57 C'est un cercle...
00:33:59 On parle de la drogue, après on parle du sexe,
00:34:02 on parle éventuellement de la pédopornographie.
00:34:05 Tout ça va dans le même sens ?
00:34:08 - Déjà, l'addiction, la notion d'addiction,
00:34:10 c'est une maladie du cerveau.
00:34:11 On sait très bien qu'il y a des circuits dopaminergiques,
00:34:14 sérotoninergiques,
00:34:16 ce sont des neuromédiateurs dans le cerveau.
00:34:17 Donc on sait automatiquement,
00:34:18 c'est des mécanismes de plaisir et de récompense.
00:34:20 - Mais tout le monde n'est pas égal là-dessus.
00:34:22 - Tout le monde n'est pas égal.
00:34:23 On a certains qui ont eu des événements de vie horribles,
00:34:26 qui sont dans une résilience totale
00:34:27 et qui n'ont pas besoin de trouver quoi que ce soit
00:34:29 dans l'alcool ou dans le shit.
00:34:31 Il y en a d'autres qui sont plus fragiles après un verre,
00:34:33 plusieurs verres, plusieurs pétards,
00:34:35 deviennent complètement addicts.
00:34:36 Il y en a certains qui trouvent une forme de euphorie dans l'addiction.
00:34:39 Je pense que c'est le cas de beaucoup de gens
00:34:41 qui utilisent la cocaïne et toutes ces drogues de synthèse,
00:34:45 que ce soit les chemsex ou les mélanges avec l'alcool.
00:34:48 Et on est face à des gens qui ne sont pas là-dessus,
00:34:49 dont c'est toute puissance qui fait qu'ils prennent le volant,
00:34:53 ils se trouvent dans des conditions,
00:34:54 que ce soit des orgies,
00:34:55 que ce soit des passages à l'acte très violents,
00:34:58 qui font que derrière, il y a vraiment besoin,
00:35:00 maintenant je veux dire, vraiment horrible,
00:35:02 c'est profiter de cet exemple-là
00:35:04 afin de rendre hommage aux victimes finalement
00:35:06 et d'autres victimes des accidents de la route
00:35:08 dans ces conditions-là,
00:35:09 pour faire beaucoup plus de prévention
00:35:11 et beaucoup plus de répression
00:35:13 sous le versant contrôle de ces gens-là.
00:35:15 On se pose la question à quoi ça sert
00:35:17 de mobiliser autant de policiers
00:35:18 pour les contrôles de vignettes d'assurance
00:35:21 ou d'étiquettes de parking à Paris,
00:35:22 quand on sait très bien qu'ils seraient beaucoup plus utiles
00:35:24 et beaucoup plus productifs dans ce genre de choses.
00:35:27 - Par exemple, parce que les traces de drogue
00:35:32 durent beaucoup plus longtemps sur certaines drogues.
00:35:34 - En fonction des drogues.
00:35:35 - En fonction des drogues.
00:35:36 Donc vous pouvez avoir des traces
00:35:38 alors que vous avez consommé plusieurs semaines avant.
00:35:41 - En revanche, il y a certaines drogues très dures.
00:35:43 - On a des seuils.
00:35:44 - C'est vrai.
00:35:44 - On a des seuils, donc on sait qu'au-delà de ce seuil...
00:35:46 - Et il y a un autre sujet,
00:35:47 parce qu'on ouvre un champ de protection des victimes,
00:35:50 parce que c'est de leur côté aussi qu'il faut avoir une pensée,
00:35:53 la prise de médicaments.
00:35:55 - On en parlait hier sur ce plateau.
00:35:58 - Tout cela...
00:35:58 - Antidépresseurs, antiolytiques, etc.
00:36:01 - Tout cela est un champ d'abolition de la conscience
00:36:06 sur lequel, pour l'instant,
00:36:07 toute la concentration s'est faite sur l'alcool au volant.
00:36:11 Et là, il y a quelque chose de nouveau,
00:36:12 parce que la drogue, elle est partout.
00:36:14 Elle est dans le monde rural,
00:36:16 elle est en banlieue,
00:36:17 elle est chez les riches,
00:36:18 chez les pauvres, partout.
00:36:20 - On continue là-dessus,
00:36:21 j'aimerais juste vous montrer à ce sujet précisément
00:36:23 un reportage d'Antoine Esteve et Jérôme Rantenou
00:36:25 auprès d'une brigade de gendarmerie
00:36:27 qui, justement, multiplie les tests, en ce moment,
00:36:30 anti-drogue sur les automobilistes.
00:36:32 Regardez.
00:36:34 C'est l'une des priorités actuellement
00:36:36 sur les contrôles de gendarmerie.
00:36:37 La recherche de stupéfiants consommés ou bien transportés.
00:36:40 Le test salivaire est aussi simple d'utilisation
00:36:43 qu'un alco-test classique
00:36:45 et il détecte toutes les drogues,
00:36:46 cocaïne, cannabis et produits de synthèse.
00:36:49 - Vous mettez le bout, là,
00:36:50 avec le petit liseré rose.
00:36:52 Dès qu'il devient blanc,
00:36:52 c'est qu'il y a assez de salive dessus.
00:36:54 En fait, c'est surtout pour avoir un maximum de salive,
00:36:56 pas trop non plus.
00:36:57 Et sur le bout de la langue,
00:36:58 c'est parce que les protéines responsables
00:37:00 de la fixation du THC,
00:37:01 en fait, se trouvent surtout sur le bout de la langue.
00:37:03 Donc, nous, ça nous permet d'avoir vraiment
00:37:05 un résultat le plus exact possible.
00:37:08 Pour les automobilistes,
00:37:09 la prise de stupéfiants est considérée
00:37:10 comme aussi dangereuse que la consommation d'alcool.
00:37:13 - Il y a des gens, ils sont fous.
00:37:14 Quand ils fument ou ils tapent de la coque,
00:37:16 ils font des accidents de fous, ils tuent des gens.
00:37:17 C'est comme... C'est de la drogue, en gros.
00:37:19 C'est comme de l'alcool.
00:37:20 - Moi, je fais surtout peur de ceux qui boivent de l'alcool.
00:37:24 Les gendarmes constatent qu'il n'y a pas de profil type.
00:37:26 La prise de drogue touche toutes sortes d'automobilistes.
00:37:29 - Tout le monde est amené à pouvoir
00:37:30 consommer des produits stupéfiants.
00:37:31 C'est tellement facile de s'en procurer maintenant.
00:37:33 On a aussi bien la classe moyenne
00:37:35 qui consomme lors de festivités,
00:37:37 ce qu'ils appellent e-festivités.
00:37:39 Et puis, on a même des personnes d'un âge assez avancé
00:37:42 qui ont pu consommer en étant plus jeunes
00:37:43 et qui ont poursuivi la consommation.
00:37:44 En France, la conduite sous l'emprise de drogue est un fléau.
00:37:47 D'après la Sécurité routière, plus de 700 personnes
00:37:49 meurent chaque année dans des accidents de la route
00:37:51 liés aux stupéfiants.
00:37:53 C'est plus de 20% de la mortalité sur les routes.
00:37:56 - Voilà pour ce reportage d'Antoine Esteve et Jérôme Rampnou.
00:37:59 Docteur Danvelea, les drogues, toutes les drogues,
00:38:03 quelles qu'elles soient, altèrent votre niveau de discernement,
00:38:06 de conscience, comme le disait Maître Pardo.
00:38:09 - Tout à fait. Il faut arrêter avec la classification
00:38:11 entre drogue douce et drogue dure.
00:38:13 Vous fumez deux pétards par jour de forte concentration
00:38:16 qui vient d'Amsterdam,
00:38:17 c'est comme si vous aviez pris un rail de coke.
00:38:19 Donc, c'est fini.
00:38:21 On peut le discours, on peut bisonner,
00:38:22 parce qu'on en voit ce type de drames.
00:38:24 Évidemment qu'il y a des gens qui sont usagés de cannabis
00:38:26 parce que c'est le produit qui pose le plus de questions
00:38:29 depuis des années et des années,
00:38:30 qui se sont habitués et qui n'ont pas le moindre souci.
00:38:33 Ce qui est le plus inquiétant, c'est l'âge jeune.
00:38:35 Des jeunes usagés, vous avez cité tout à l'heure
00:38:37 une journaliste dont le fils vit ce type de drame,
00:38:39 elle aussi, du moment que la famille est dente.
00:38:43 Le cerveau finit sa plasticité neuronale,
00:38:46 donc justement les phénomènes de construction du cerveau,
00:38:48 vers 25 ans.
00:38:49 - Ce qui est très tard.
00:38:50 - C'est très tard.
00:38:51 On dit qu'à partir de 18 ans, on peut boire,
00:38:53 on peut même à la limite fumer,
00:38:54 les parents deviennent plus permissifs
00:38:56 et même les forces de l'ordre.
00:38:58 Mais il n'y a aucun message,
00:38:59 aucune prévention qui soit faite là-dessus.
00:39:02 Du style, par exemple, si vous fumez du skunk
00:39:05 ou du white widow à Amsterdam,
00:39:07 ce n'est pas du tout la même chose
00:39:08 que le THC contenu dans le shit marocain,
00:39:10 qui est beaucoup plus faible,
00:39:11 qui est beaucoup plus léger,
00:39:12 beaucoup plus supportable.
00:39:13 Donc ça, c'est déjà un premier aspect.
00:39:15 Donc on manque d'informations là-dessus.
00:39:17 Toutes ces discussions concernant les drogues de synthèse,
00:39:20 on a quand même connu des situations
00:39:22 plus qu'ahurissantes,
00:39:24 en sachant par exemple en 99,
00:39:26 GHB, drogue de violeur,
00:39:27 n'était pas répertoriée en tant que drogue.
00:39:29 On pouvait s'en procurer,
00:39:30 surtout dans la phase solide et liquide,
00:39:32 sur Internet,
00:39:33 poudre et liquide, on mélangeait.
00:39:36 Et à ce moment-là, ça devenait la drogue.
00:39:38 Donc il y avait des vides juridiques
00:39:39 de ce genre-là, où à l'époque,
00:39:40 il y avait une cellule au RG
00:39:43 qui s'occupait justement de ce type de produits,
00:39:45 de ce type de situation,
00:39:48 qui est très productive
00:39:49 parce que ça publiait des articles.
00:39:51 Et je pense que la meilleure prévention à l'époque,
00:39:52 c'était l'écho de Savanne.
00:39:53 Vous allez rire.
00:39:55 Mais les jeunes qui consommaient
00:39:56 étaient lecteurs de ce type de journal.
00:39:58 Aujourd'hui, la prévention ne fonctionne plus ?
00:40:00 Ça fonctionne, mais franchement,
00:40:02 est-ce que la prévention de la drogue ou du sida,
00:40:04 est-ce que vous voyez encore des McDo
00:40:06 qui délivrent des capotes pour un menu ?
00:40:08 Non, il n'y a plus de prévention.
00:40:09 Pareil pour les drogues.
00:40:10 Georges Fenech, après, il y a un maître à part.
00:40:11 Vous permettez, j'ai envie de faire
00:40:12 carrément une proposition sur votre antenne,
00:40:15 Florence Ferrari.
00:40:16 Vous savez, il y a la notion
00:40:17 qu'on connaît en droit maintenant,
00:40:19 qui est la notion d'état dangereux
00:40:21 d'un individu,
00:40:22 qui a un comportement dangereux.
00:40:24 On a par exemple les comportements sexuels.
00:40:27 Et on a pour cela un fichier aujourd'hui.
00:40:29 Le fichier de suivi des auteurs d'infractions sexuelles
00:40:32 qui les suit toute la vie.
00:40:35 Ils ont des obligations, de pointages,
00:40:37 d'examens, etc.
00:40:38 Compte tenu aujourd'hui de ce que représente ce fléau,
00:40:42 de la conduite sous l'emprise de produits stupéfiants,
00:40:45 on pourrait peut-être imaginer aussi
00:40:47 que ces personnes qui s'adonnent
00:40:49 à l'usage du stupéfiant
00:40:50 soient inscrites quelque part.
00:40:51 Pourquoi pas ?
00:40:52 D'une certaine manière, c'est atteinte à la liberté individuelle,
00:40:54 mais il faut choisir.
00:40:56 Sur un fichier qui permettrait un suivi régulier
00:41:00 et à la clé, la conduite ou pas la conduite.
00:41:03 C'est-à-dire un permis qui serait suspendu éventuellement
00:41:06 si vous ne respectez pas un certain nombre d'obligations
00:41:08 et que vous ne montrez pas.
00:41:09 Voilà, c'est une idée que j'avais envie de lancer.
00:41:11 Mais enfin bon, elle vaut ce qu'elle vaut.
00:41:13 À apporter au bas.
00:41:14 Maître Pardo, il y a une autre question.
00:41:15 Moi je suis plus sur des expériences étrangères
00:41:20 parce que le progrès technique
00:41:22 doit aller dans ce sens-là.
00:41:24 C'est-à-dire des voitures qui se bloquent
00:41:26 dès que vous avez consommé des stupéfiants,
00:41:29 consommé de l'alcool.
00:41:31 C'est-à-dire que la technologie permet cela.
00:41:32 Avec des capteurs ?
00:41:33 Avec des capteurs, des éléments de ce type.
00:41:36 Parce qu'à un moment donné,
00:41:38 tout ce qui est la volonté, la peur du gendarme,
00:41:42 quand vous allez consommer, c'est aboli.
00:41:43 Donc votre conscience est abolie.
00:41:45 Donc c'est très difficile de se dire
00:41:47 "Oh là là, je suis sous coq, je suis coqué,
00:41:50 mais attention, je ne vais pas prendre la voiture
00:41:52 parce que j'ai peur de..."
00:41:54 D'autant qu'on se sent surpuissant avec cette drogue.
00:41:56 On se sent surpuissant.
00:41:57 Donc moi je suis pour la technologie,
00:41:59 je suis pour la campagne.
00:42:00 Et particulièrement,
00:42:03 quelque chose qui m'a toujours frappé,
00:42:04 par exemple au Canada,
00:42:06 les meilleures campagnes se font à l'école primaire.
00:42:09 C'est-à-dire qu'à l'école primaire,
00:42:10 vous pouvez imprégner la tête des enfants
00:42:13 comme quoi la drogue,
00:42:14 pour reprendre la vie avec la substance,
00:42:15 c'est de la merde.
00:42:16 Mais si vous passez en secondaire,
00:42:18 l'écoute, zéro.
00:42:20 Vous êtes un boomer.
00:42:22 Et au contraire,
00:42:23 c'est "Ah ouais, comment il fait ?
00:42:25 Qu'est-ce qu'il faut prendre ?"
00:42:27 Tandis que quand vous attaquez
00:42:28 en primaire ces questions-là,
00:42:30 là vous pouvez avoir un impact.
00:42:31 Donc il y a toute une réflexion à faire là-dessus.
00:42:33 Ce qui est terrible, c'est qu'on n'entend pas
00:42:35 le ministre de la Santé,
00:42:36 alors qu'il faut qu'il s'exprime.
00:42:38 On est dans une campagne de santé publique,
00:42:40 il n'y a pas de campagne de prévention.
00:42:43 Personne, la ministre ne leur parle pas.
00:42:44 La ministre ne leur parle pas.
00:42:46 - Mais c'est une bonne nouvelle.
00:42:48 - Et si elle finance tous les projets
00:42:51 de prévention en France ?
00:42:52 - On va les solliciter.
00:42:55 Nathan Devers, c'est une question de société
00:42:57 ce qu'on évoque.
00:42:58 Les fléaux que représente la drogue
00:43:00 sur les jeunes adolescents
00:43:03 en termes de sécurité routière,
00:43:05 c'est vraiment un pan entier à repenser.
00:43:09 - Oui, bien sûr.
00:43:10 Premièrement, il faut faire une distinction.
00:43:11 Et depuis le début de l'affaire Palmade,
00:43:13 j'observe beaucoup de confusion,
00:43:15 notamment sur les réseaux sociaux,
00:43:17 entre deux aspects qui sont, à mon avis,
00:43:18 très différents,
00:43:19 entre la mise en danger de la vie d'autrui,
00:43:21 donc là, par exemple, on parlait de conduire
00:43:22 sa voiture avec des drogues,
00:43:23 et l'autodestruction.
00:43:25 Et l'autodestruction, il me semble qu'il faut
00:43:26 venir en aide aux gens qui s'autodétruisent
00:43:29 dans la mesure du possible.
00:43:30 C'est très difficile,
00:43:31 mais on ne peut pas estimer,
00:43:33 surtout dans un état de droit,
00:43:34 qu'un individu est sommé d'être en bonne santé.
00:43:37 Si vous voulez, c'est très problématique.
00:43:39 Ensuite, concernant la prévention,
00:43:40 moi, j'ai l'impression qu'il y a une lacune
00:43:41 quand même dans le discours concernant les drogues
00:43:44 légales ou illicites, d'ailleurs,
00:43:46 en incluant l'alcool et le tabac,
00:43:48 c'est que ce discours est essentiellement axé
00:43:50 autour d'un registre scientifique.
00:43:52 On entend des addictologues,
00:43:54 des médecins qui viennent expliquer,
00:43:55 notamment aux jeunes, que c'est dangereux,
00:43:58 comment fonctionne la dépendance dans le cerveau, etc.
00:44:00 Et évidemment, ça a toute sa légitimité,
00:44:02 ça a toute son importance.
00:44:03 Mais il me semble que ce discours-là,
00:44:05 ne coïncide pas nécessairement avec l'expérience intime
00:44:08 de celle d'un dépendant,
00:44:09 c'est-à-dire quelqu'un qui est gravement dépendant
00:44:11 au tabac, à l'alcool, à telle ou telle drogue,
00:44:13 il peut tout à fait être d'accord
00:44:15 avec le discours des scientifiques
00:44:16 spécialistes de ces sujets,
00:44:18 ça ne va rien changer à la nature de sa dépendance.
00:44:20 Vous citiez tout à l'heure le témoignage
00:44:22 de cette journaliste sur son fils.
00:44:23 Il me semble aussi qu'il faut rétablir plus d'humains.
00:44:25 Eh bien, justement, c'est important,
00:44:27 parce qu'à mon avis, il faut rétablir plus d'humains
00:44:29 dans la prévention.
00:44:30 Ça peut passer par l'art,
00:44:31 ça peut passer par des témoignages.
00:44:33 Ce n'est que de l'humain.
00:44:34 C'est des vies brisées.
00:44:35 C'est des vies brisées, c'est ça qu'il faut montrer.
00:44:37 Des familles !
00:44:38 Parce que...
00:44:40 Éviter que des gens basculent.
00:44:41 On va juste laisser Nathan terminer.
00:44:43 Mais je pense qu'on peut éviter de basculer,
00:44:46 surtout en voyant concrètement
00:44:48 comment dans une vie,
00:44:49 ça peut briser une vie
00:44:50 plus qu'en entendant un discours
00:44:51 strictement scientifique.
00:44:52 Et la dernière chose, à mon avis,
00:44:54 il faut quand même s'interroger là-dessus,
00:44:55 c'est qu'il y a quelque part une hypocrisie
00:44:57 dans le fait que la société française
00:44:58 est une société extrêmement droguée,
00:45:00 au sens large du terme,
00:45:01 et que la législation est en complet décalage
00:45:04 avec cette réalité-là.
00:45:05 Et il me semble qu'il faut interroger ce décalage,
00:45:07 poser la question, ouvrir le débat.
00:45:09 Ça ne veut pas dire qu'il faut nécessairement
00:45:10 aller dans ce sens,
00:45:10 mais ouvrir le débat de la légalisation,
00:45:12 parce que c'est un vrai sujet.
00:45:13 La légalisation ?
00:45:14 Non, mais c'est...
00:45:15 La légalisation, permettre à des gamins
00:45:17 de prendre le vin avec eux ?
00:45:20 Non, mais je ne parle pas des enfants.
00:45:21 Le docteur ici prévoit...
00:45:23 Je parle de la légalisation de certaines drogues.
00:45:25 Vous avez tout le mien, Dr Béat.
00:45:26 Moi, je vais poser une question très simple.
00:45:28 Vous avez dit que la société,
00:45:29 elle est pleine de gens qui utilisent des substances.
00:45:31 Je n'aime pas le mot "droguer",
00:45:32 c'est "addict", des gens qui utilisent des substances.
00:45:35 Nous sommes dans une société
00:45:36 à l'heure actuelle, occidentale,
00:45:38 qui est celle de la médiation chimique,
00:45:39 ou la médiation par les images,
00:45:41 TikTok, Instagram et j'en passe.
00:45:43 Cette médiation chimique, elle vient par rapport à quoi ?
00:45:45 Par rapport à un stress au quotidien.
00:45:47 On voit de plus en plus, surtout après le Covid,
00:45:48 c'est une explosion de cas de jeunes
00:45:51 qu'on ne voyait pas du tout en consultation,
00:45:52 en échec scolaire,
00:45:53 avec des problématiques diverses d'adaptation.
00:45:55 Et on ne sait pas quoi faire.
00:45:56 Ils sont tous dans des situations terribles.
00:45:59 Ils fument, ils boivent.
00:46:00 C'est très facile, on trouve ça partout.
00:46:01 Donc c'est pour ça que la légalisation,
00:46:03 moi, je serais...
00:46:04 Il ne faut pas la faire.
00:46:04 Vous vous dites non ?
00:46:06 Une seconde.
00:46:07 Si on fait une légalisation,
00:46:09 il faut d'abord passer par une dépénalisation
00:46:11 avec une éducation.
00:46:12 Comme ça a été fait dans les années 70 à Amsterdam.
00:46:15 Ils ont pris les gens,
00:46:16 ils se sont rendus sur la dame place
00:46:17 devant le palais royal,
00:46:18 que les mecs, ils se shootaient à n'importe quoi.
00:46:20 Ils ont pris une attitude simple,
00:46:22 sans créer des ghettos.
00:46:22 Ils ont commencé à éduquer les gens.
00:46:24 Ce qui fait que si vous allez maintenant à Amsterdam,
00:46:26 si vous voyez un mec qui fume un pétard dans la rue,
00:46:28 c'est surtout pas un Hollandais.
00:46:29 Et ils vont se fournir où tous les...
00:46:32 Non, là le risque,
00:46:34 c'est de reproduire un parc éole.
00:46:36 C'est ça le danger.
00:46:37 Si on fait des ghettos, si on regroupe les gens.
00:46:38 - Mais alors on parle pas de cannabis,
00:46:39 on parle de crack.
00:46:41 - Non, là on parle de toutes les drogues,
00:46:42 même le fumeur.
00:46:43 Là, il faudrait qu'on arrive à un sujet à un moment donné,
00:46:45 c'est de dire la chose suivante.
00:46:46 Les individus, vous avez tout à fait raison,
00:46:48 on soigne des individus, pas un groupe de personnes.
00:46:51 Mais la question c'est qu'est-ce qu'on fait
00:46:52 par rapport à tout ce rapport
00:46:54 qui est devenu malsain par rapport à un produit,
00:46:56 où les gens l'utilisent pour s'adapter.
00:46:58 - Non, mais puis il y a une vraie question,
00:47:01 qu'est-ce que renvoie la société ?
00:47:03 Là, on est sous le choc de l'affaire Palmad
00:47:05 sur la question de la drogue.
00:47:06 C'est un choc durable et qui touche toutes les catégories
00:47:08 de la société.
00:47:09 - Il y a dans la société des chocs durables.
00:47:11 Il y a des images qui marquent un temps.
00:47:15 Peut-être celle-là marquera tel.
00:47:17 Mais la vérité des séries de télévision,
00:47:21 la vérité des édits, la vérité des artistes,
00:47:25 de ceux qui sont inspirants,
00:47:29 ce sont des consommateurs,
00:47:30 on ne va pas se raconter d'histoire.
00:47:31 - Mais pas tous, enfin.
00:47:32 - Mais sûrement pas tous, mais il y en a qui l'assument,
00:47:36 qui le disent et que ce discours-là,
00:47:40 il en prend un coup dans la gueule aujourd'hui.
00:47:43 Parce que derrière ce discours-là,
00:47:46 nous, avec Georges Fenech, on l'a vu depuis des années,
00:47:49 on sait les destructions des familles, des individus,
00:47:54 des parents qui sont désemparés, qui sont culpabilisés,
00:47:57 qui ne savent à la fois,
00:47:59 qui sont confrontés au désarroi de leur enfant
00:48:01 et en même temps à la mise en danger
00:48:03 et aux actes incroyables qu'il fait.
00:48:05 Ce sont des drames humains.
00:48:06 - Et la mise au banc de la société qui vous jure,
00:48:09 qui dit "vous avez mal éduqué votre enfant,
00:48:11 vous êtes coupable".
00:48:12 - Mais ce n'est pas les plus bêtes qui se droguent.
00:48:14 Ce n'est pas les moins intelligents.
00:48:17 C'est parfois des gens qui ont des capacités extraordinaires.
00:48:22 Donc c'est un malaise dans la société.
00:48:25 - Jean-Sébastien Ferjou.
00:48:26 - Je crois que le point fondamental est quand même celui-là,
00:48:28 c'est cette question-là de fond.
00:48:29 Je trouve que la distinction qu'opère Nathan Deveur,
00:48:32 elle est très, très artificielle,
00:48:34 parce qu'entre la liberté de l'autodestruction
00:48:37 et le fait de mettre les autres en danger,
00:48:38 il n'y a pas le fait uniquement de prendre le volant
00:48:40 en étant drogué.
00:48:40 Il y a tout ce qui est en amont.
00:48:42 C'est-à-dire quand vous achetez de la drogue,
00:48:43 à moins d'aller l'acheter, je vous le disais déjà hier,
00:48:45 dans la jungle, directement dans un labo en Colombie,
00:48:47 vous ne pouvez pas ignorer qu'il y a tous les gens
00:48:49 qui ont été pris dans les réseaux et dont les vies sont brisées.
00:48:52 Les gens qui ont chez eux,
00:48:54 on en parlait la semaine dernière encore,
00:48:56 dans les halls d'immeubles,
00:48:57 qui ne peuvent pas rentrer chez eux,
00:48:59 qui sont sous contrôle, ces gens-là, ils existent.
00:49:01 Les consommateurs ne peuvent pas faire comme si ça n'existait pas.
00:49:04 Et je crois que la question fondamentale,
00:49:06 c'est le vertige de notre société.
00:49:07 Regardez, nous sommes la société qui,
00:49:08 probablement à l'échelle de l'humanité,
00:49:10 bénéficie le plus de liberté,
00:49:12 qui vit dans le plus de prospérité.
00:49:14 Ça peut être dur à entendre pour des gens qui sont dans la difficulté,
00:49:16 mais si vous le regardez à l'échelle du temps,
00:49:18 c'est quand même assez largement vrai.
00:49:20 Qu'est-ce qui ne va pas ?
00:49:21 Qu'est-ce qui ne va pas ?
00:49:22 On peut continuer à être une société permissive,
00:49:24 une société qui déconstruit tous les principes d'autorité,
00:49:26 parce qu'on a considéré, on a voulu effacer l'intime.
00:49:28 On considère que tout le mal, tous les maux dont nous pouvons souffrir
00:49:31 viennent de la société, moyennant quoi d'ailleurs,
00:49:33 on les soigne de manière chimique, comme vous le disiez,
00:49:35 comme si précisément tout était extérieur aux individus.
00:49:38 Mais non, regardez même Pierre Palman,
00:49:40 on est dix ans après le mariage homosexuel,
00:49:41 il continue à faire état de sa douleur, de sa difficulté à être homosexuel.
00:49:45 Alors, ça ne veut pas dire qu'il n'y ait pas des discriminations dans la société.
00:49:47 Ça veut dire qu'il y a toujours une part de discrimination,
00:49:49 de système de représentation politique.
00:49:52 Et puis, il y a la part qui relève de l'intime.
00:49:54 Et ça, quand on a détruit tout ce qui donne du sens à la vie,
00:49:56 parce que moi, ce que j'en constate,
00:49:58 c'est que la plupart des gens ne sont pas capables de trouver du sens
00:50:00 à leur vie à hauteur d'individus.
00:50:02 Oui, mais une fois qu'on a tout déconstruit...
00:50:03 - On est parti assez loin.
00:50:04 - Oui, mais c'est comme toujours,
00:50:07 c'est-à-dire qu'on peut toujours continuer à mettre des emplates
00:50:09 sur une jambe de bois,
00:50:10 mais si on ne se pose pas la question fondamentale
00:50:13 du trou du vertige civilisateur...
00:50:15 - Oui, effectivement, c'est un vaste projet.
00:50:17 - Mais ça a à voir avec l'éducation,
00:50:20 ça a à voir avec le fait qu'on ne vous traite pas comme un imbécile
00:50:23 à chaque fois que vous osez dire que oui, parfois, être conservateur,
00:50:26 au sens de cette grenouille de Bénity,
00:50:27 où tout retourne en arrière,
00:50:28 juste au sein du verre, il y a des systèmes de valeurs à préserver.
00:50:31 Mais oui, mais regardez, tous ces discours-là,
00:50:33 encore une fois, le mot choisi, il est très révélateur,
00:50:35 c'est "déconstruction".
00:50:36 On est après 50 ans de déconstruction,
00:50:38 on en voit les effets aujourd'hui.
00:50:39 - Je ne suis pas d'accord avec vous déjà pour une raison,
00:50:41 c'est que vous dites...
00:50:42 Là, on parle du sujet des drogues, on ne parle pas...
00:50:45 Vous dites que la France est l'un des pays les plus permissifs.
00:50:47 Ce n'est pas vrai ?
00:50:48 Quand on compare...
00:50:49 Vous avez dit l'une des sociétés les plus permissives.
00:50:51 On a le plus de liberté dans le choix de ce qu'on fait.
00:50:53 - Oui, mais précisément, quand on parle du sujet, en tout cas des drogues,
00:50:55 comparé à bien d'autres pays, au moins occidentaux,
00:50:57 pour rester dans le même référentiel culturel,
00:51:00 civilisationnel ou culturel,
00:51:01 la France est précisément un des pays les moins permissifs.
00:51:04 Deuxièmement, si on reste sur l'exemple, vraiment,
00:51:06 de l'individu qui consomme de la drogue.
00:51:08 Je suis partiellement d'accord avec vous sur un point.
00:51:10 C'est que moi, le reproche philosophique que j'ai à faire
00:51:12 aux gens qui achètent de la drogue, en France,
00:51:14 c'est qu'en en achetant,
00:51:16 ils financent un réseau qui détruit des quartiers,
00:51:19 qui brise des vies, qui fait couler du sang,
00:51:21 qui envoie des gens en prison, qui tue des gens,
00:51:23 qui détruit la société, un réseau qui est une mafia.
00:51:27 Mais ce n'est absolument pas la même chose de reprocher ça à un individu
00:51:31 ou que de reprocher aux individus le fait qu'en achetant des drogues,
00:51:33 ils s'auto-détruisent.
00:51:34 Excusez-moi, mais moi, philosophiquement,
00:51:36 je trouve ça très dangereux quand, politiquement,
00:51:38 on commence à demander aux individus de ne pas
00:51:41 se mettre en danger de point de vue de leur santé.
00:51:43 Parce que ça, après, on peut l'étendre à l'alcool,
00:51:45 on peut l'étendre au tabac, etc.
00:51:46 Et ça, c'est très dangereux.
00:51:47 Et les régimes qui se sont aventurés là-devant,
00:51:48 là, n'est pas ce que je vous dis.
00:51:49 Ce n'était pas ce que je vous dis.
00:51:50 C'est juste qu'on fait semblant d'ignorer les conséquences
00:51:53 de nos comportements.
00:51:54 C'est un vaste débat de société.
00:51:55 Un dernier mot, Maître Pardo, peut-être ?
00:51:56 Oui, le dernier mot, c'est que dans ce drame absolu
00:52:00 qu'est l'affaire Palmade,
00:52:02 drame d'abord pour cet enfant qui va rester handicapé,
00:52:07 ce père qui est toujours entre la vie et la mort,
00:52:12 cet enfant perdu, vivant ou pas, mais perdu,
00:52:16 et cet homme dont l'autodestruction sautait aux yeux
00:52:20 pour ceux qu'il avait croisés et saute aux yeux de l'opinion,
00:52:23 il faut essayer toujours d'avoir une prophédylaxie,
00:52:26 c'est-à-dire de dire que peut-être il va en sortir quelque chose.
00:52:29 Alors, le ministre de l'Intérieur a choisi de dire
00:52:32 "Bon, on va sanctionner, c'est son job."
00:52:34 Mais la société devrait réfléchir parce qu'au-delà de l'émotion,
00:52:38 au-delà "il faut qu'il aille en prison",
00:52:40 au-delà "c'est dégueulasse", il y a quelque chose à faire.
00:52:43 Et si on en prend conscience, et merci de cette émission,
00:52:45 parce qu'au fond, c'est ce qu'on a échangé,
00:52:47 c'est ça qui permet de faire avancer une société.
00:52:49 - Un dernier mot, docteur Véléa ?
00:52:51 - Moi, j'aimerais saluer le cousin du père blessé dans l'accident
00:52:55 qui a eu une phrase dans un reportage,
00:52:57 il n'appelait absolument pas la vengeance ou quoi que ce soit,
00:53:00 il avait dit "La chose est simple, quand t'as pris de la coke, tu ne conduis pas."
00:53:04 Et je pense que ça, c'est le résumé un petit peu de toute cette histoire
00:53:06 qu'on devrait tous retenir et enseigner à partir de ce moment.
00:53:09 Une prévention, une responsabilité.
00:53:11 - Et dire aussi que c'est illégal de prendre de la coke.
00:53:13 - Et dire que c'est illégal, mais lui, il s'accède sous ça,
00:53:15 il se face à un consommateur qui a...
00:53:17 Evidemment, on ne va pas rentrer dans "légaliser",
00:53:19 on ne va pas analyser la consommation.
00:53:20 - On se retrouve dans un instant dans Punchline, sur CNews et sur Europe 1.
00:53:23 On continue à parler de cette affaire Pierre Palmade.
00:53:26 On verra ce qui se passe à Bordeaux,
00:53:27 où le deuxième homme qu'il accuse de détention des matchs pédopornographiques
00:53:30 est toujours interrogé par les enquêteurs.
00:53:32 À tout de suite.
00:53:33 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes.
00:53:40 Bienvenue dans Punchline, ce soir sur CNews et sur Europe 1.
00:53:43 Un deuxième homme est interrogé par les policiers à Bordeaux en ce moment même,
00:53:47 après avoir mis en cause lui aussi, Pierre Palmade,
00:53:50 pour une affaire de pédopornographie.
00:53:52 L'avocate de l'acteur est venue cet après-midi préparer sa défense
00:53:56 à l'hôpital Bruce, à Paris,
00:53:57 où il est assigné à résidence dans un service d'addictologie.
00:54:00 Le parquet de Melun a fait appel de la décision
00:54:02 de ne pas l'avoir placé en détention.
00:54:05 Emmanuel Macron se dit ce matin à Rungis,
00:54:08 en faveur de la réforme des retraites,
00:54:10 une réforme de bon sens selon lui.
00:54:12 Il a aussi annoncé un nouveau geste sur le diesel.
00:54:15 On en débat ce soir dans Punchline.
00:54:16 Ce sera juste après le rappel des titres de l'actualité de 18h.
00:54:20 Il est 18h, bienvenue aussi.
00:54:35 Vous nous rejoignez à l'instant sur Europe 1 et sur CNews.
00:54:37 Dans l'affaire Pierre Palmade,
00:54:38 l'enquête continue autour des accusations de détention.
00:54:42 D'image à caractère pédopornographique,
00:54:44 depuis ce matin, un deuxième homme, je vous le disais,
00:54:46 est entendu à Bordeaux par la brigade de protection des mineurs.
00:54:50 Il est à l'origine du deuxième signalement aux enquêteurs
00:54:53 et il est actuellement encore interrogé.
00:54:56 Après sa visite surprise hier à Kiev,
00:54:58 le président Joe Biden est en Pologne.
00:55:00 Il s'est exprimé il y a quelques minutes depuis Varsovie.
00:55:03 Une prise de parole attendue après celle de Vladimir Poutine ce matin.
00:55:07 Joe Biden a notamment affirmé que l'OTAN était plus unique que jamais.
00:55:11 On ne peut pas battre la Russie.
00:55:12 C'était les mots de Vladimir Poutine ce matin
00:55:14 lors de son discours annuel à La Nation.
00:55:17 Le président russe promet de continuer son offensive
00:55:20 pour atteindre ses objectifs.
00:55:22 Écoutons-le.
00:55:23 Nous parlons de l'existence de notre pays.
00:55:28 Mais les pays occidentaux ne peuvent pas non plus ne pas se rendre compte
00:55:32 qu'il est impossible de vaincre la Russie sur le terrain.
00:55:35 C'est pourquoi ils lancent des attaques sous forme d'informations
00:55:37 de plus en plus agressives à notre encontre.
00:55:41 Emmanuel Macron de retour sur le terrain.
00:55:43 Le chef de l'État s'est rendu au marché de Rungis ce matin
00:55:45 dans le Val-de-Marne.
00:55:46 Plutôt discret ces derniers jours,
00:55:47 il a échangé avec ceux qui se lèvent tôt.
00:55:50 Il en appelle au bon sens des Français sur la réforme des retraites, bien sûr,
00:55:53 car selon lui, ils savent qu'il faut travailler plus longtemps.
00:55:56 On écoute le chef de l'État.
00:55:58 On sait tous que vivant plus âgé,
00:56:02 c'est un miracle.
00:56:02 Si on veut préserver un système par répartition,
00:56:04 il faut qu'on travaille plus longtemps.
00:56:06 Donc ça, je ne dis pas que ça nous fait plaisir.
00:56:09 Ça ne fait plaisir à personne quand il faut travailler un peu plus longtemps.
00:56:12 Mais si c'est un mensonge qui rassure,
00:56:16 je préfère la vérité qui fâche.
00:56:18 Enfin, les agriculteurs se sont mobilisés ce mardi.
00:56:20 Ils sont un millier à avoir défilé en direction de la préfecture des Landes,
00:56:23 à Mont-de-Marsan.
00:56:24 Ils veulent défendre le maintien de leurs droits de prélèvement
00:56:26 pour l'irrigation et la construction d'ouvrages de stockage d'eau.
00:56:29 L'inquiétude monte chez les professionnels,
00:56:31 alors que la France connaît un épisode de sécheresse record.
00:56:35 Voilà, il est 18h02.
00:56:36 On est en direct dans Punchline sur CNews.
00:56:38 Nous inviter ce soir François Puponi, ancien député.
00:56:41 Bonsoir à vous.
00:56:42 Nathan Devers, philosophe, merci d'être là.
00:56:44 Le docteur Dan Velléa, psychiatre et dictologue.
00:56:46 Nous sommes avec Georges Fenech.
00:56:47 Bonsoir, Georges Fenech et Pardy, pardon.
00:56:50 Nous sommes avec Jean-Sébastien Ferjou.
00:56:52 Bonsoir, directeur du site Atlantico.
00:56:53 Yann Bastière, délégué national Unité SGP.
00:56:56 Vous êtes policier.
00:56:57 Bonsoir à vous et maître Dylan Slamma, avocat.
00:56:59 Bonsoir.
00:57:00 On va d'abord commencer par faire un récapitulatif de cette affaire palmade
00:57:04 qui a décidément de nombreux volets.
00:57:06 Le dernier étant ce volet absolument glauque
00:57:09 concernant la détention d'images de pédopornographie.
00:57:12 On fait le point avec ces reportages de Solène Boulan.
00:57:16 Nouveau rebondissement dans l'affaire Pierre Palmade.
00:57:20 Un homme assure détenir une vidéo attestant du visionnage
00:57:23 d'images pédopornographiques par le comédien.
00:57:26 Depuis ce matin, l'individu est entendu par les policiers à Bordeaux.
00:57:29 Vendredi soir, déjà un autre homme affirmé aux urgences de police secours,
00:57:33 avoir passé plusieurs soirées à caractère sexuel en présence du comédien.
00:57:37 Lors de sa dernière soirée ensemble, datant de mi-janvier,
00:57:39 l'humoriste se serait vanté de disposer de deux enfants de 7 et 9 ans
00:57:43 pour de possibles relations sexuelles.
00:57:45 L'individu affirme également que Pierre Palmade lui aurait montré
00:57:48 une vidéo pédopornographique,
00:57:49 mais précise qu'il ne reconnaît pas le comédien dessus.
00:57:52 Entendu ce week-end par la brigade de protection des mineurs
00:57:55 en charge de l'enquête,
00:57:56 l'homme se serait finalement montré beaucoup moins catégorique
00:57:59 et ne disposait pas d'éléments attestant ses propos.
00:58:02 Une nouvelle perquisition a eu lieu hier après-midi
00:58:04 au domicile de Pierre Palmade, assélié en bière,
00:58:06 après celle de son appartement parisien dimanche soir.
00:58:09 Au centre d'une enquête pour détention d'images pédopornographiques
00:58:12 depuis ce week-end, deux autres enquêtes visent déjà Pierre Palmade.
00:58:15 L'une pour homicide et blessures involontaires,
00:58:18 l'autre pour détention et consommation de stupéfiants.
00:58:21 Le comédien est depuis vendredi assigné à résidence avec bracelet électronique
00:58:25 dans une unité médicale d'addictologie à Villejuif, dans le Val-de-Marne.
00:58:28 Voilà pour ce reportage de Marine Sabourin.
00:58:31 Docteur Dan Velléa, on parle d'images à caractère pédopornographique.
00:58:35 De quoi parle-t-on exactement ?
00:58:36 Les images à caractère pédopornographique,
00:58:38 ça pérule sur Internet, sur des tas de sites plus ou moins cachés,
00:58:41 avec des directions qui sont prises par les fournisseurs d'accès.
00:58:46 Évidemment, c'est quelque chose d'abominable et criminel,
00:58:49 l'existence de ces images.
00:58:51 Mais il n'est pas rare d'entendre certains dire
00:58:53 "Oui, mais le fait que les gens consultent des images pédopornographiques,
00:58:56 ça leur permet une forme de catharsis,
00:58:58 éliminer des pulsions violentes parce qu'ils ont consulté des images,
00:59:00 donc ils ne passent pas à l'acte."
00:59:02 Mais ça met en scène des enfants, on le martyrise, on est d'accord.
00:59:06 On martyrise des enfants, parce qu'il ne s'agit pas,
00:59:08 même à la limite d'un dessin animé, je pense que ça donne envie de vomir.
00:59:11 Mais là, c'est vraiment des enfants qui souffrent.
00:59:14 Ce sont des filières, ça dépend de différents pays,
00:59:16 où les choses sont plus ou moins occultées par les autorités.
00:59:19 Donc on ne peut pas tolérer ces histoires-là.
00:59:21 Vraiment, si c'est une pédopornographie,
00:59:23 je pense que les gendarmes et les services de la police
00:59:25 sont là justement pour agir sur ce volet-là.
00:59:27 Alors Yann Bastet, justement, il y a une brigade
00:59:31 qui s'appelle la brigade de protection des mineurs,
00:59:33 dont le travail est justement de débusquer ces images,
00:59:36 de remonter les filières et de démanteler ces réseaux.
00:59:40 Entre autres, il s'arrive un petit peu après,
00:59:41 il y a d'autres unités qui travaillent sur le dark web,
00:59:44 il y a des offices centraux de cybercriminalité
00:59:46 qui sementent cette recherche de filières d'images
00:59:50 à caractère pédopornographique.
00:59:54 Beaucoup d'unités travaillent dessus.
00:59:55 Là, la brigade de protection des mineurs du 36
00:59:58 qui travaille sur ce dossier arrive à postérioriser
01:00:00 sur une dénonciation.
01:00:02 Une double dénonciation.
01:00:03 Une double dénonciation, un deuxième individu
01:00:04 vient de se désigner.
01:00:07 Et un témoin, un auteur, on ne sait pas trop,
01:00:10 il va falloir l'entendre, ce qui est en cours
01:00:12 à la centrale de Bordeaux.
01:00:14 Donc voilà, la brigade de protection des mineurs
01:00:16 vient à postérioriser là aujourd'hui.
01:00:19 Maître Dylan Slava, c'est un autre volet
01:00:21 dans l'affaire Pierre Palmade qui comporte
01:00:23 l'homicide involontaire, blessure de l'accident routier,
01:00:27 le trafic de stupéfiants, en tout cas la consommation
01:00:29 de stupéfiants et maintenant la pédopornographie.
01:00:31 Oui, alors le seul dénominateur commun
01:00:33 de ces trois volets, de ces trois enquêtes,
01:00:35 c'est Pierre Palmade.
01:00:35 Mais sinon, il n'y a pas de lien entre ces enquêtes.
01:00:38 Et d'ailleurs, s'agissant de cette troisième enquête,
01:00:40 je pense qu'à ce stade, quand même,
01:00:41 il faut prendre des precautions.
01:00:42 On n'est que sur du déclaratif, apparemment, pour l'instant.
01:00:45 J'ajouterais même que le tempo de ces,
01:00:48 je mets des guillemets, dénonciations,
01:00:49 en tout cas de ces signalements,
01:00:51 peut interroger parce que c'est des individus qui,
01:00:52 apparemment, savaient ces choses-là depuis longtemps,
01:00:54 mais décident de prévenir les autorités seulement
01:00:58 alors qu'il y a cette autre affaire médiatique.
01:00:59 Et d'ailleurs, je dis prévenir les autorités,
01:01:00 mais si j'ai bien compris, ils ont aussi prévenu les médias,
01:01:02 ce qui peut interroger d'ailleurs sur le caractère.
01:01:06 Certains ont essayé de vendre des images.
01:01:07 Exactement. Donc, ça interroge aussi sur la fiabilité
01:01:10 de ces déclarations.
01:01:11 Et j'ajouterais enfin que Pierre Palmade,
01:01:12 ces dernières semaines, ces derniers mois,
01:01:14 avait fait l'objet de fausses accusations,
01:01:17 ce qui avait été établi.
01:01:18 Donc, je pense qu'au stade où on en est,
01:01:19 il faut prendre des précautions. Et j'ajouterais enfin
01:01:21 que Pierre Palmade, puisqu'on est dans une enquête préliminaire,
01:01:24 ni lui ni ses avocats n'ont accès au dossier.
01:01:26 Donc, il ne peut pas vraiment se défendre.
01:01:27 Tout ce qu'il apprend, il l'apprend par voie médiatique.
01:01:29 Il ne sait pas forcément de qui il s'agit.
01:01:30 Peut-être qu'il a une idée.
01:01:32 Il ne connaît pas le contenu des déclarations.
01:01:34 Donc, c'est vrai que c'est très compliqué
01:01:35 d'en dire beaucoup plus à ce stade.
01:01:36 Docteur Velea, en revanche, ce que l'on sait,
01:01:38 c'est que dans le centre d'addictologie où il se trouve,
01:01:40 il n'a pas accès aux médias.
01:01:42 Non, tout à fait. Il est complètement coupé.
01:01:43 Il y a une interdiction totale de téléphone.
01:01:45 Il y a une interdiction, peut-être même de la télé, peut-être radio.
01:01:48 Je ne sais pas du tout comment ça se passe
01:01:50 dans cet hôpital spécifique,
01:01:52 mais il est coupé complètement des médias.
01:01:53 Il est coupé complètement.
01:01:54 Peut-être à travers son avocat, il est informé de ce qui se dit.
01:01:57 Et je pense que lui aussi doit tomber de nuit quand il entend
01:01:59 ses accusateurs, comme vous le dites très bien,
01:02:02 de manière très opportuniste, après la tempête.
01:02:04 De toute façon, ce deuxième homme qui est entendu
01:02:06 et qui a dénoncé Pierre Palmade,
01:02:08 il est au moins aussi coupable, si les choses sont avérées,
01:02:11 que Pierre Palmade, parce qu'il était témoin de quelque chose.
01:02:13 Donc à la limite, moi, je condamnerais plutôt
01:02:15 celui qui est témoin et qui ne dénonce pas, qui n'est pas.
01:02:18 Donc c'est des faux amis.
01:02:19 Et ça, on s'est rendu compte qu'il n'avait que des faux amis
01:02:21 que celui dont on accuse de ce fait-là.
01:02:24 François Pipponni.
01:02:25 Non, c'est sûr que ce qui est terrible dans cette affaire,
01:02:27 enfin, on a dit tout à l'heure, c'est que l'aukissi,
01:02:28 mais là encore plus, parce que des gens qui m'en se révèlent,
01:02:31 j'étais là, j'ai vu.
01:02:32 Celui qui est au Dysenabordeau, d'après ce qu'on en sait
01:02:34 par la presse et ce qui est un peu un problème, parce que l'enquête
01:02:37 se déroule pratiquement dans les médias en direct,
01:02:40 dit j'étais là, j'ai vu.
01:02:43 Il aurait retrouvé un téléphone d'un ami de Pierre Palmade
01:02:47 qui aurait filmé la scène.
01:02:48 Donc c'est-à-dire qu'il y avait des gens qui étaient là,
01:02:49 qui ont vu, qui ont filmé, qui savaient et qui n'ont rien dit.
01:02:52 Je pense qu'effectivement, enfin, c'est pas sous le contrôle.
01:02:54 Ça aussi, ça pose un problème.
01:02:55 Des gens qui ont été témoins, pour ne pas dire complices,
01:02:58 et qui peuvent être également recherchés.
01:02:59 Là, je me tourne vers le policier, M. Bastien.
01:03:01 Là, ils sont complices.
01:03:03 La complicité, attention, c'est quelque chose de très particulier.
01:03:06 On ne va pas aller sur la complicité, mais ils pourraient être auteurs,
01:03:08 puisqu'ils ont peut-être consulté ces images en même temps que Pierre Palmade.
01:03:11 On n'est peut-être pas sur du complice.
01:03:13 Il n'y a pas d'aide à la commission des faits.
01:03:15 Non, on est peut-être sur potentiellement des auteurs.
01:03:18 Là, on est sur des témoins d'opportunisme.
01:03:20 Voilà, avec...
01:03:22 Ça arrive souvent dans ce genre d'affaires ou pas ?
01:03:25 Non, ça n'arrive pas souvent.
01:03:26 La publicité qui est faite sur l'accident,
01:03:28 sur on sait qu'il y a eu des perquisitions qui ont été faites au domicile.
01:03:31 Très probablement rien que dans les premières affaires,
01:03:33 dans l'affaire de l'accident, peut-être pas.
01:03:36 Bien que si, puisqu'on cherchait les fuyards sur l'affaire de Stupéfiants,
01:03:39 bien sûr qu'il y a les gendarmes qui sont en charge de cette affaire-là
01:03:42 ont dû exploiter les téléphones.
01:03:43 Et là, très certainement, ceux qui se sont dit
01:03:46 "Ouh là, je traîne certainement dans ce téléphone,
01:03:49 je vais peut-être le premier requérant, puis celui-ci qui vient d'apparaître,
01:03:53 je vais dire que je sais des choses, peut-être pour ne pas avoir à m'expliquer
01:03:57 dans une mesure de garde à vue ou voilà."
01:03:59 C'est du témoignage d'opportunisme lié à la personnalité de Pierre Palmade
01:04:05 et en langage, jusqu'à les vendre,
01:04:08 - à vendre les images. - Tenter de les vendre.
01:04:10 Tenter, pardon, tenter de les vendre, là c'est un peu la question
01:04:13 qu'on posait sur les deux personnes qui étaient dans la voiture,
01:04:15 parce que, effectivement, ils peuvent être tentés de dire
01:04:18 "Pour s'en sortir, moi je vais vous raconter des choses,
01:04:21 et si je vous raconte, n'en faites pas trop contre moi."
01:04:24 On fait un peu des méthodes aussi,
01:04:26 quand il y a des garde à vue ou des interrogatoires,
01:04:28 de faire parler des gens comme contrepartie d'eux.
01:04:31 - Et là, on sent que des gens ont envie de parler. - Ça existe aussi.
01:04:34 Maître Samar.
01:04:35 Oui, alors au bout d'un moment, il y aura quand même un dossier,
01:04:37 il y aura une affaire qui sera publique,
01:04:39 si vous voulez, s'ils sont impliqués, ça va être compliqué.
01:04:40 Aujourd'hui, les magistrats ont placé, s'agissant de ces deux "fuiards",
01:04:44 ils ont été placés sous statut de témoins assistés,
01:04:46 le magistrat a estimé qu'il n'y avait pas d'indice grave concordant,
01:04:49 et j'ajouterai, s'agissant des éventuels faux témoignages,
01:04:51 parce qu'il faut être précautionné, que dans le premier volet de l'accident,
01:04:54 rappelez-vous, il y a une personne qui était venue dire "je suis témoin, j'y étais",
01:04:57 il y a eu une garde à vue totalement farfelue,
01:04:59 et on s'est aperçu à la fin de la journée qu'en fait, ça a fait pschitt,
01:05:01 et c'était quelqu'un qui était venu mentir pour se mettre en avant.
01:05:03 Donc on voit que c'est quand même un dossier qui suscite des fantasmes,
01:05:06 des folies, et qu'on peut avoir des gens totalement farfelus
01:05:09 qui, pour se mettre en avant ou pour d'autres raisons, peuvent mentir.
01:05:14 Je suis précis, enfin le policier pourra confirmer,
01:05:16 mais dans le milieu des trafics contre drogue,
01:05:20 c'est des gens qui se mettent très vite à table,
01:05:22 qui racontent très vite parce qu'ils pensent qu'ils s'en sortiront,
01:05:24 et puis en dénonçant plus haut, ils ont le sentiment qu'ils vont sortir eux.
01:05:27 Ce sont des méthodes classiques, monsieur le policier.
01:05:30 Oui, classique.
01:05:32 Voilà, pour minimiser son rôle dans une chaîne de trafic,
01:05:36 plus je suis bas dans la chaîne, moins le vent me rattrapera quelque part.
01:05:41 Ça c'est une position.
01:05:42 Mais là, on est dans les documents, bim, un feu, c'est parfait.
01:05:47 On fait une toute petite pause, on se retrouve dans un instant.
01:05:48 Je remercie le Dr Velléa d'être venu nous parler des addictions.
01:05:52 On continue à évoquer cette affaire Pierre-Palmade.
01:05:54 On verra ce que cherchent et ce que veulent prouver les enquêteurs à Bordeaux.
01:05:58 A tout de suite dans Punchline sur CNews et sur Europe.
01:06:00 18h16, on se retrouve en direct dans Punchline sur CNews et sur Europe.
01:06:08 On accueille le Dr Guillaume Davido, médecin addictologue, psychiatre.
01:06:11 Bonsoir à vous. Vous êtes psychiatre à l'hôpital Bichat.
01:06:15 On va revenir avec vous sur les addictions, sur ce cercle vicieux des addictions,
01:06:20 à la lumière de l'affaire Pierre-Palmade.
01:06:22 Mais d'abord, j'aimerais qu'on voit avec Sandra Buisson du service de police et de justice de CNews
01:06:26 ce que tentent de comprendre et de savoir les enquêteurs qui se sont déplacés à Bordeaux
01:06:30 pour écouter un deuxième homme qui accuse Pierre-Palmade
01:06:34 d'être en possession de documents compromettants.
01:06:36 Sandra Buisson, expliquez-nous.
01:06:39 Les enquêteurs de la brigade de protection des mineurs entendent aujourd'hui à Bordeaux
01:06:42 un homme qui s'est signalé à la police, affirmant avoir une vidéo
01:06:46 qui attesterait du visionnage d'images pédopornographiques par Pierre-Palmade.
01:06:51 Ce signalement arrive après l'appel 17, donc à police secours,
01:06:55 passé vendredi en toute fin de soirée par une autre personne.
01:06:58 Selon nos informations, cet homme a affirmé aux premiers policiers
01:07:01 qui sont allés à sa rencontre qu'il a passé plusieurs soirées à caractère sexuel
01:07:06 en présence de Pierre-Palmade.
01:07:08 Lors de la dernière soirée, qui date à la mi-janvier,
01:07:11 il a dit que Pierre-Palmade se serait vanté devant lui
01:07:14 de pouvoir disposer de deux enfants de 7 et 9 ans pour des relations sexuelles.
01:07:19 Il a également déclaré que Pierre-Palmade lui aurait montré
01:07:21 une vidéo pédopornographique, mais qu'il n'a pas reconnu l'humoriste dessus.
01:07:26 Cet homme doit être entendu de nouveau parce que, selon nos informations,
01:07:30 lors de son audition par les enquêteurs de la brigade de protection des mineurs ce week-end,
01:07:34 il s'est montré beaucoup moins catégorique
01:07:36 et n'a pas pu fournir d'éléments attestant ses propos.
01:07:40 Parallèlement, les analystes de la police sont en train de passer au crible
01:07:44 tous les supports informatiques saisis en perquisition dans les domiciles de Pierre-Palmade
01:07:49 pour voir s'il détenait des images à caractère pédopornographique,
01:07:53 s'il en consultait, s'il en échangeait, s'il en téléchargeait.
01:07:56 Merci beaucoup Sandra Buisson pour ces précisions.
01:07:59 Yann Bastiat, vous êtes policier délégué national, Unité SGP.
01:08:02 Ce que charge maintenant les policiers, ce sont des preuves.
01:08:04 On ne peut rien faire sur des dénonciations.
01:08:08 La parole est libre, mais bien sûr qu'une procédure ne va s'établir que sur des preuves.
01:08:13 La valeur probante, les perquisitions ont été effectuées dans ce but-là,
01:08:17 de saisir les supports numériques.
01:08:18 Il va y avoir également des perquisitions potentielles des clouds,
01:08:23 ces supports virtuels, la recherche de photos,
01:08:28 d'adresses IP, de vidéos, de consultations de sites pédopornographiques.
01:08:36 Oui effectivement, c'est la recherche de preuves.
01:08:38 Une procédure ne sera établie que...
01:08:41 Mais tout ça n'est pas forcément accessible sur les ordinateurs.
01:08:43 Certains utilisent le dark web, des moyens détournés pour visionner ces images abominables.
01:08:50 Nous avons de très bons cyber enquêteurs qui vont aller chercher,
01:08:54 au-delà peut-être de photos effacées.
01:08:58 Nos supports numériques, nos téléphones, nos ordinateurs
01:09:00 cachent bien des choses dans des mémoires bien profondes.
01:09:04 On peut trouver des choses qu'on pense avoir effacées
01:09:07 et les enquêteurs sont là pour le faire.
01:09:09 Des enquêteurs et des experts, parce qu'il y aura certainement
01:09:11 la commission d'experts pour travailler sur ces choses saisies.
01:09:14 Et parlant de pédopornographie, vos collègues travaillent en permanence
01:09:18 à démanteler des filières avec des ramifications internationales.
01:09:22 On est bien d'accord ?
01:09:23 Oui, ça c'est l'intérêt de...
01:09:26 On parle de la police judiciaire qui va travailler à l'international
01:09:28 avec Europol ou Interpol pour lutter contre ces filières.
01:09:32 On disait bien tout à l'heure, il y a quoi qu'il arrive,
01:09:34 là si ce n'est que des images sur un téléphone, il ne faut pas se cacher,
01:09:37 il y a des enfants en souffrance au coin de la rue ou à l'autre bout de la planète.
01:09:41 D'où l'intérêt de l'international, de nos offices centraux, de la police judiciaire.
01:09:45 D'où aussi la rapidité, maître Slama,
01:09:47 des perquisitions qui ont été déclenchées immédiatement
01:09:50 après le premier témoignage.
01:09:51 Alors c'est fondamental que les choses se fassent rapidement.
01:09:54 Malheureusement, encore une fois, je pense qu'il y a quand même
01:09:56 une rapidité particulière dans ce dossier.
01:09:58 Je pense que si jamais demain...
01:10:00 Malheureusement ou heureusement, si on se place de côté des...
01:10:02 Non, alors oui, je dis heureusement pour ce dossier,
01:10:03 mais malheureusement pour les autres, qu'on s'entende.
01:10:05 Malheureusement pour les autres dossiers, ce n'est pas toujours aussi rapide.
01:10:07 Et heureusement que pour ce dossier, ça allait.
01:10:10 Mais je pense que, comme souvent, la justice aujourd'hui est très observée.
01:10:13 Et lorsque la justice se sait observée, la justice se donne tous les moyens.
01:10:18 Malheureusement, dans 99% des dossiers, la justice n'est pas aussi scrutée.
01:10:22 Et donc, elle fait le maximum avec les moyens humains
01:10:25 et les moyens techniques dont elle dispose.
01:10:27 Mais il faut savoir que lorsqu'on a des demandes d'expertise,
01:10:29 parfois auprès d'expertise informatique,
01:10:32 si vous voulez, les disques durs et les clés USB,
01:10:33 parfois, elles s'accumulent, elles s'accumulent,
01:10:35 et les experts font dans l'ordre.
01:10:37 Donc, c'est quand même des délais qui sont en général assez longs
01:10:39 pour fouiller les portables, etc.
01:10:40 Donc oui, il faut être rapide,
01:10:42 mais c'est vrai que ce qu'il faudrait, c'est que ce soit rapide dans tous les dossiers.
01:10:45 François Puponi ?
01:10:46 Non, mais là, je vais dire, le temps de la justice est un temps que l'on peut comprendre.
01:10:51 Parfois, c'est beaucoup plus long parce qu'il y a des problèmes de moyens.
01:10:53 Mais là, effectivement, le risque, c'est quoi ?
01:10:54 C'est qu'on fasse disparaître les téléphones, les ordinateurs et les preuves.
01:10:58 Parce que la seule manière de retrouver, c'est effectivement de trouver des outils informatiques
01:11:02 que Pierre Palmade aurait utilisés, sur lesquels tout est retrouvé.
01:11:05 Enfin, c'est impressionnant, d'ailleurs.
01:11:06 Je veux dire que s'il a consulté une image, ils vont la retrouver.
01:11:10 Les policiers vont la retrouver.
01:11:11 Donc, là-dessus, il fallait tout de suite prendre l'ensemble des outils informatiques
01:11:14 qu'il a pu utiliser et ne pas laisser, justement, quelqu'un pouvoir faire le ménage.
01:11:19 Surtout que dans cette affaire, il y a un risque qu'après l'accident,
01:11:22 des gens aient été faire le ménage déjà.
01:11:23 Bon, voilà.
01:11:24 Donc, la justice n'avait pas loupé une deuxième fois.
01:11:27 Et la police, pardon, le parquait une deuxième fois.
01:11:30 Donc, il fallait aller très vite.
01:11:31 Ils ont eu raison de le faire.
01:11:32 Ils ont tout saisi.
01:11:34 On verra bien l'utilisation, mais très, très vite, on sera fixés.
01:11:36 Je pense que ce que veut la justice, c'est aller très vite.
01:11:39 Parce qu'il y a l'appel de vendredi.
01:11:42 Le parquet a fait appel de sa mise en détention pour l'affaire,
01:11:47 où je pense qu'effectivement, elle n'avait pas aimé être remise en détention.
01:11:50 Mais si, effectivement, il y a un problème de consultation, de fichiers pédagogiques.
01:11:54 Et la troisième enquête sur la drogue,
01:11:58 il y a un moment où on sent bien que le parquet a envie de dire,
01:12:00 bon là, trop c'est trop et il faut y aller.
01:12:02 Oui, mais les deux autres enquêtes sont censées n'avoir aucune influence sur le genre de cas.
01:12:06 Dans une des deux autres enquêtes, on peut décider de l'incarcérer.
01:12:08 Docteur Guillaume Davido, vous êtes médecin addictologue, je le disais.
01:12:11 Quand on est placé, comme les Pierre-Palma, dans un service traite des addictions,
01:12:16 donc vous êtes entouré par une équipe médicale,
01:12:18 vous avez une liberté de mouvement qui, j'imagine, est très restreinte.
01:12:22 Et vous êtes placé sous traitement, vous êtes placé sous surveillance permanente H24 ?
01:12:27 Non, vous n'êtes pas placé sous surveillance permanente H24.
01:12:30 Effectivement, c'est une prise en charge pluridisciplinaire.
01:12:33 Souvent, en addictologie, c'est psychologue, psychiatre addictologue,
01:12:37 parfois médecin généraliste,
01:12:38 puisque il peut y avoir des répercussions sur la santé des patients.
01:12:41 Parfois, ergothérapeute.
01:12:43 Parfois, ça peut aller plus loin.
01:12:45 On a parfois des professeurs d'éducation physique.
01:12:48 Enfin, voilà, tout ça pour proposer des activités de groupe avec les patients.
01:12:52 Donc les patients ne restent pas enfermés dans leur chambre durant toute la prise en charge.
01:12:56 Clairement, il y a souvent des prises en charge de groupe,
01:12:58 même des groupes de parole entre patients.
01:13:01 Ça fait partie du processus de soin.
01:13:05 Pas trop en aiguë, mais un peu plus tard.
01:13:08 En aiguë, en général, les premiers jours d'hospitalisation,
01:13:10 on va faire ce qu'on appelle un sevrage,
01:13:12 parce que les patients, quand ils sont sous produit,
01:13:14 mais il y a aussi des addictions sans substance, attention,
01:13:17 et on a souvent besoin, effectivement, de tenir le coup,
01:13:20 parce que c'est stressant pour l'organisme de supporter le manque de produits.
01:13:25 Et donc, on peut être amené, effectivement, à donner des traitements médicamenteux
01:13:30 quelques jours.
01:13:31 Et puis, ça n'empêche pas d'avoir, justement,
01:13:34 cette prise en charge pluridisciplinaire dont je vous ai parlé,
01:13:36 des entretiens psychiatriques, des entretiens dictologiques.
01:13:39 Mais là, on est dans le cadre d'un patient particulier.
01:13:40 On ne connaît pas, évidemment, la façon dont il est pris en charge.
01:13:43 On se doute quand même bien qu'il n'a pas la liberté d'aller voir
01:13:47 qui que ce soit ou n'importe qui dans l'établissement hospitalier.
01:13:49 C'est difficile dans l'établissement hospitalier, ça m'étonnerait.
01:13:53 Mais de toute façon, parce que les patients, en règle générale,
01:13:55 qui sont hospitalisés dans la dictologie,
01:13:57 ils n'ont souvent pas le droit d'éambuler dans le service,
01:13:59 sauf éventuellement aller à la cafétéria.
01:14:01 Et encore, c'est sous accord médical.
01:14:02 C'est vraiment les médecins qui décident.
01:14:05 Là, je ne peux pas vous dire, parce qu'effectivement,
01:14:07 la justice s'en est mêlée, mais nous, médicalement parlant,
01:14:11 on peut imposer aux patients qu'ils n'aient pas accès à sa tablette,
01:14:14 à son ordinateur, à son téléphone portable,
01:14:16 qu'ils doivent rester dans sa chambre pendant cinq jours, par exemple,
01:14:19 qu'ils puissent avoir des permissions pour rentrer chez lui,
01:14:22 pour voir aussi comment ça se passe au niveau des consommations.
01:14:24 Tout ça, c'est sous décision médicale.
01:14:26 Et là, si la Cour d'appel décidait le placement en détention,
01:14:31 ce qui est une éventualité,
01:14:32 il faudrait que le médecin qui le traite donne son accord ?
01:14:36 Alors ça, je ne peux pas vous répondre.
01:14:38 Ce que je peux vous dire, encore une fois, c'est qu'en règle générale,
01:14:40 elle n'a pas de partie médico-légale en ce qui concerne la dictologie.
01:14:44 Ça, c'est la psychiatrie.
01:14:45 Pour la psychiatrie, effectivement, parfois,
01:14:47 ça arrive qu'il y ait cette intrication médico-légale.
01:14:50 Et là, pour le coup, il faut que le médecin donne son accord.
01:14:52 En la dictologie, non, il n'y a pas besoin que le médecin donne son accord,
01:14:55 sauf s'il y a un problème médical actuellement,
01:14:58 je ne sais pas, chez M. Palmad,
01:15:00 qui empêche effectivement l'incarcération.
01:15:03 Bien sûr. François Péponnier ?
01:15:04 Le médecin doit donner son avis sur une éventuelle nouvelle garde à vue,
01:15:07 dans une des trois affaires, par exemple.
01:15:08 Maître Sama ?
01:15:09 En fait, il y a les deux.
01:15:10 Le médecin doit dire,
01:15:12 décider si l'état de santé est compatible avec la détention provisoire.
01:15:15 Et il y a effectivement, vous avez raison de le rappeler,
01:15:17 éventuellement, est-ce que c'est compatible avec la garde à vue.
01:15:19 C'est deux choses distinctes.
01:15:21 Les coercitions de la garde à vue ne sont pas celles de la détention provisoire.
01:15:24 Et rappelons-nous qu'au tout début,
01:15:25 la garde à vue n'avait pas commencé immédiatement après l'accident,
01:15:27 parce qu'effectivement, les médecins avaient dit,
01:15:29 à ce stade, c'est incompatible.
01:15:30 Oui, oui, mais bien sûr.
01:15:31 Mais alors, maintenant, ça a été déclaré compatible avec la garde à vue,
01:15:34 mais la détention, c'est autre chose.
01:15:35 C'est bien plus compliqué que la garde à vue.
01:15:37 Donc, ce n'est pas parce que c'est compatible avec la garde à vue
01:15:39 que ça l'est éventuellement avec la détention.
01:15:40 Et j'ajouterais même que ça peut évoluer,
01:15:42 ce qui est vrai à l'instant T,
01:15:44 ce n'est pas forcément une semaine plus tard, un mois plus tard, etc.
01:15:46 Monsieur Bastiat, vous qui êtes policier,
01:15:48 le régime de la garde à vue,
01:15:49 ça a quoi de différent que d'être hospitalisé
01:15:52 dans un service d'addictologie ?
01:15:53 On vous sort de là ?
01:15:54 On vous met dans un autre hôpital ?
01:15:56 Dans une structure médicale ?
01:15:58 La garde à vue peut avoir lieu sur les lieux où il est actuellement hospitalisé.
01:16:03 Pour beaucoup plus de practicité et de confort,
01:16:05 peut-être aussi pour les enquêteurs,
01:16:06 mais également pour la personne gardée à vue.
01:16:09 C'est souvent fait, pris dans un service de police.
01:16:12 Là, si pour X raisons, sur cette troisième affaire,
01:16:15 une garde à vue devait être prise,
01:16:18 toujours sous le contrôle du procureur de la République,
01:16:20 il ne faut jamais perdre ça.
01:16:21 Les officiers de police judiciaire ne travaillent pas comme ça
01:16:24 de leur propre chef,
01:16:25 mais surtout sur un dossier aussi sensible.
01:16:27 Ils peuvent se déplacer sur place,
01:16:29 placer M. Palma dans la garde à vue,
01:16:31 mais à ce moment-là, comme vous vouliez le dire,
01:16:33 mettre effectivement, il y aura un médecin immédiatement
01:16:36 pour établir la compatibilité de son état de santé
01:16:41 avec les mesures qui vont aller avec.
01:16:42 Parce qu'il y aura,
01:16:43 c'était pour revenir à votre première question,
01:16:45 il y aura vraiment une privation de liberté.
01:16:46 La garde à vue, c'est quand même
01:16:48 une privation d'une liberté fondamentale,
01:16:51 une liberté publique, c'est d'aller et venir.
01:16:53 On vous dit, vous restez là, vous restez à la disposition
01:16:55 des enquêteurs,
01:16:56 et on a des questions à vous poser sur les 24 prochaines heures,
01:16:59 et éventuellement, renouvelables.
01:17:01 Comme ça a été le cas.
01:17:02 Maître Slalma, effectivement, c'est un cas de figure envisageable
01:17:06 en fonction des décisions de vendredi de la Cour d'appel.
01:17:09 Là, les avocats ont rencontré Pierre Palmade à l'hôpital.
01:17:13 C'est l'occasion de faire le point sur un système de défense,
01:17:16 de l'entendre, qu'est-ce qui se passe dans ces cas-là
01:17:17 entre un client et son avocat ?
01:17:19 Alors, bien sûr que je ne sais pas ce que...
01:17:20 De manière théorique, bien entendu.
01:17:21 C'est pour ça que je vais dire de manière théorique.
01:17:22 De manière théorique.
01:17:23 On voit quand même ces derniers jours
01:17:24 à quel point la chose judiciaire, parfois, est mal comprise.
01:17:27 Donc, il y a d'abord un travail de pédagogie.
01:17:28 Les avocats, peut-être, expliquent à l'individu
01:17:31 qu'est-ce qu'une chambre d'instruction,
01:17:32 qu'est-ce qui va se passer,
01:17:33 pourquoi il y a trois magistrats et il n'y en a pas qu'un,
01:17:35 quelles sont les décisions qui peuvent être prises.
01:17:37 Voilà.
01:17:37 Il s'agit de se faire aussi l'interprète de la langue judiciaire,
01:17:41 qui, parfois, est complexe et pas évidente à saisir.
01:17:43 Si jamais il est privé de toute source de médias,
01:17:47 peut-être aussi que c'est l'occasion de le prévenir
01:17:49 de ce qui peut se passer à côté.
01:17:51 Et bien sûr qu'il y a aussi un rôle,
01:17:53 surtout s'il ne peut pas voir d'autres personnes,
01:17:54 de l'accompagner, d'essayer de lui expliquer le plus de choses
01:17:57 et de répondre à l'ensemble de ses questions.
01:17:58 C'est-à-dire que là, ces avocats, on peut lui dire
01:17:59 « voilà, il y a deux dénonciations qui vous concernent,
01:18:02 qu'est-ce que vous avez à vous dire pour votre défense ? »
01:18:04 C'est bien ça ?
01:18:05 Sachant que sur ces deux dossiers stupéfiants et les dénonciations,
01:18:08 les avocats n'ont pas accès aux dossiers, mais...
01:18:09 Oui, mais ils sont...
01:18:10 Ils regardent les...
01:18:11 Oui, oui, bien sûr.
01:18:12 Mais ce que je veux dire, c'est qu'à mon avis,
01:18:14 je peux me tromper, mais je pense que pour l'instant,
01:18:15 les efforts et la concentration se dirigent vers l'audience
01:18:17 de ce vendredi qui est fondamental.
01:18:19 Et j'ajoute que les avocats,
01:18:20 maintenant qu'il a été mis en examen, ont accès aux dossiers.
01:18:23 Donc, ils ont sans doute beaucoup d'informations.
01:18:25 Et donc, peut-être qu'en ayant accès aux dossiers,
01:18:27 il lui explique un certain nombre de choses sur les circonstances.
01:18:29 Peut-être le renseigne-t-il sur l'état de santé des victimes.
01:18:32 On se rappelle que lorsqu'il y a eu le communiqué de la sœur,
01:18:34 il disait que c'était une de ses grandes préoccupations
01:18:36 et que toutes ses pensées étaient pour elle et qu'il priait pour elle.
01:18:38 Donc, peut-être aussi qu'il s'intéresse à ça
01:18:40 et que les avocats se font aussi le relais de l'état de santé des victimes
01:18:43 qui peut préoccuper à l'éventualité.
01:18:44 - Et les avocats le préparent à l'événement de vendredi, quoi.
01:18:48 Pour essayer d'expliquer comment ça se passe.
01:18:50 - Si il est ouvré, il aura très simplement la parole.
01:18:52 - La question est, est-ce qu'il peut être extrait ?
01:18:54 Oui ?
01:18:54 - Alors, normalement, il l'est.
01:18:56 Il peut faire le choix de ne pas l'être,
01:18:57 notamment pour des raisons éventuelles de santé.
01:18:59 Mais en général, on préfère toujours que nos clients soient extraits
01:19:02 parce qu'ils peuvent directement s'expliquer devant les magistrats.
01:19:04 - Surtout s'il n'est pas en bonne santé.
01:19:05 - Bien sûr.
01:19:06 Et ils ont la parole en général à la fin.
01:19:08 Donc, après les débats, après l'érigation de l'avocat général
01:19:11 qui, du coup, va requérir en premier,
01:19:12 puisque c'est lui qui fait appel,
01:19:13 c'est celui qui fait appel qui requiert en premier.
01:19:15 Ensuite, plaidoirie de l'avocat et éventuellement, bien sûr,
01:19:17 dernier mot à la personne mise en examen.
01:19:19 - On fait une toute petite pause au temps du rappel des titres de l'actualité.
01:19:22 Il est 18h30.
01:19:23 On est en direct sur CNews et sur Europe 1 dans Punchline
01:19:25 avec Adrien Spiteri.
01:19:26 - Joe Biden en Pologne ce mardi.
01:19:34 Après Kiev, hier, le président américain est à Varsovie aujourd'hui.
01:19:38 Il a rencontré le président Andrés Douda et prononcé un discours.
01:19:42 Il assure, je cite, que l'OTAN est plus forte que jamais.
01:19:45 Il a également réaffirmé le soutien des Etats-Unis à l'Ukraine.
01:19:50 Nicolas Zepeda change d'avocat.
01:19:52 Conséquent, son procès en appel est reporté à jeudi.
01:19:56 Ce Chuyen est jugé pour la mort en 2016 de son ex-petite amie japonaise,
01:20:00 Narumi Kurosaki.
01:20:02 L'an dernier, il avait été condamné en première instance
01:20:05 à 28 ans de prison pour assassinat.
01:20:08 Et puis les rappels de vaccins du Covid-19 sont utiles.
01:20:11 Problème, leur effet diminue rapidement.
01:20:13 Résultat d'une étude française réalisée sous l'égide de l'Assurance maladie
01:20:17 et de l'Agence nationale de sécurité du médicament.
01:20:21 Au bout de six mois, il y a peu de différence
01:20:23 entre les personnes vaccinées et non vaccinées.
01:20:26 - Il est 18h30, on fait une petite pause.
01:20:28 On se retrouve dans un instant dans Punchline sur CNews et sur Europe 1
01:20:31 avec nos invités policiers, avocats, médecins.
01:20:35 Nous allons revenir sur cette affaire Pierre Palmade,
01:20:37 revenir sur la décision éventuelle de la Cour d'appel vendredi
01:20:41 qui, on le sait, le parquet a fait appel de la non mise en détention de Pierre Palmade.
01:20:45 A tout de suite.
01:20:46 18h35, on se retrouve en direct dans Punchline sur CNews et sur Europe 1.
01:20:53 On évoque l'affaire Pierre Palmade.
01:20:55 Le parquet de Melun a fait appel.
01:20:56 Trois magistrats vont examiner vendredi à nouveau les faits
01:21:00 pour décider de le mettre ou non en détention.
01:21:03 Explication d'Amaury Bucaud.
01:21:06 Le parquet de Melun n'a pas dit son dernier mot.
01:21:09 Il réclame la détention provisoire de Pierre Palmade.
01:21:12 À 9h, vendredi, la Chambre d'instruction de Paris examinera cette demande.
01:21:16 Actuellement assigné à résidence à l'hôpital avec bracelet électronique,
01:21:20 Pierre Palmade pourrait assister à l'audience.
01:21:23 Une présence souhaitable selon l'avocat Jérémy Calfon.
01:21:26 - Il peut être présent dans la mesure du possible
01:21:29 puisqu'apparemment il est hospitalisé
01:21:31 donc je ne sais pas si son état de santé lui permettra d'être présent.
01:21:34 Mais il peut être présent et dans une certaine mesure il le doit
01:21:38 puisque ça montrera à la cour que Pierre Palmade répondra
01:21:42 à toutes les convocations qui lui seront faites par la justice.
01:21:45 L'audience pourrait être publique ou se faire dans le secret du huis clos.
01:21:49 La défense d'une part, le parquet d'une autre,
01:21:52 feront valoir leurs arguments face à la Chambre de l'instruction.
01:21:55 Il appartiendra aux trois juges présents de prendre une décision,
01:21:59 rappelle Jérémy Calfon.
01:22:00 - La sévérité des chambres de l'instruction va varier
01:22:03 en fonction des différentes cours d'appel.
01:22:06 Elles ont tendance à confirmer les ordonnances
01:22:10 des juges d'instruction ou des juges des libertés et de la détention
01:22:13 mais il y a toujours un risque d'infirmation
01:22:16 notamment lorsque ces ordonnances sont favorables aux mises en examen.
01:22:21 La décision devrait être connue rapidement,
01:22:23 dès vendredi ou dans les jours qui suivent.
01:22:25 En attendant, Pierre Palmade reste étroitement surveillé.
01:22:29 - C'est-à-dire maître Dylan Slamat que Pierre Palmade pourrait comparer
01:22:33 devant la cour d'appel vendredi matin ?
01:22:34 - Oui bien sûr, au moment où la déclaration d'appel est faite,
01:22:37 lorsque c'est l'avocat qui l'a fait,
01:22:39 il peut demander la comparaison personnelle ou ne pas la demander.
01:22:41 Lorsque c'est le parquet qui l'a fait, comme c'est le cas présentement,
01:22:44 bien sûr, il peut tout à fait comparer,
01:22:46 comme ça il s'explique devant les magistrats,
01:22:49 les trois magistrats effectivement, qui vont devoir se pencher sur le dossier
01:22:52 pour décider si oui ou non l'ordonnance qui a été prise
01:22:55 par le juge des libertés et de la détention était pertinente.
01:22:58 Donc ils peuvent soit la confirmer, soit l'infirmer.
01:23:01 - D'accord, et ça c'est une décision qui est prise, j'imagine,
01:23:03 en concertation avec les médecins, les avocats.
01:23:06 Et les médecins, docteur Davido, vous étiez dit que de l'ordre,
01:23:08 on ne peut pas laisser un patient aller comparer devant une cour d'appel
01:23:12 sans l'aval des médecins qui le suivent.
01:23:14 - C'est une situation trop compliquée pour que je puisse donner mon avis sur la question.
01:23:21 En général, ce que je vous ai dit, la justice ne s'implique pas
01:23:25 dans ce genre de prise en charge dans les addictions,
01:23:27 même s'il y a souvent des répercussions à cause de la prise de produits.
01:23:30 Donc là, je pense que ça me dépasse au niveau de la réponse à la question.
01:23:35 Je pense que de toute façon, il faut que la personne soit en capacité
01:23:40 de pouvoir comparer de toute manière médicalement en parlant.
01:23:43 Donc oui, il y aura toujours besoin d'un avis médical,
01:23:46 mais je ne sais pas si cet avis médical va relever de l'équipe de Paul Brousse,
01:23:50 en l'occurrence, ou d'un médecin extérieur qui a été saisi par la justice.
01:23:54 - Un médecin indépendant qui serait un expert qui jugerait.
01:23:57 - Je précise juste une chose, de plus en plus,
01:24:00 dans ce type d'affaires et devant la Chambre d'instruction,
01:24:01 on a recours à la visioconférence.
01:24:03 Ça veut dire que de plus en plus, pour être clair,
01:24:05 il s'agit souvent d'éviter d'extraire, parce que c'est très compliqué,
01:24:07 d'extraire de maison d'arrêt, parfois maison d'arrêt de province.
01:24:10 La personne peut être détenue à Orléans ou même dans le sud de la France
01:24:13 et son tribunal se situe à Paris.
01:24:15 Donc c'est très compliqué.
01:24:16 Donc de plus en plus, on a recours à la visioconférence,
01:24:19 ce que très souvent, moi, en tant qu'advocat, je déplore un petit peu,
01:24:22 parce que ça enlève quand même le contact
01:24:24 et je trouve que ça déshumanise un petit peu la justice.
01:24:26 Mais dans certains cas, ça peut être utile et pertinent
01:24:29 d'avoir recours à la visioconférence.
01:24:30 - Je crois que je peux permettre que les avocats,
01:24:33 s'ils veulent que Pierre Palmatte vienne,
01:24:35 ils vont quand même demander l'avis aux médecins en disant
01:24:37 est-ce qu'on peut le faire sortir ?
01:24:39 Parce qu'il est quand même en soins.
01:24:40 Donc si effectivement les médecins de Pôle Brousse disent non,
01:24:43 sincèrement, on vous déconseille complètement.
01:24:45 Ça, c'est les avocats qui peuvent dire,
01:24:46 on voulait faire venir notre client,
01:24:48 mais les médecins nous ont conseillé de ne pas le faire.
01:24:49 Ça peut être une stratégie de défense.
01:24:51 - Auquel cas, la visioconférence pourrait être nécessaire.
01:24:54 - Règlement de problème.
01:24:55 Monsieur Davidot, vous confirmez ?
01:24:56 - Oui, tout à fait.
01:24:57 Par contre, ça nous arrive très bien de déconseiller
01:25:00 un tel patient d'aller à tel rendez-vous
01:25:02 parce qu'il n'est pas en santé pour,
01:25:04 mais ça s'arrêtera là, je pense.
01:25:06 Et je pense qu'ils ne se mêleront pas pour autant
01:25:08 de la prise en charge judiciaire.
01:25:09 Ils diront juste, il ne peut pas aller au rendez-vous.
01:25:11 C'est plutôt ça, l'idée.
01:25:12 - Vous êtes addictologue, je le disais.
01:25:14 Là, on est sur un cas où il y a de multiples addictions.
01:25:18 Est-ce que l'addiction aux stupéfiants
01:25:22 peut mener à une addiction au sexe
01:25:25 et une addiction à la pédopornographie ?
01:25:28 - Alors, tout est possible.
01:25:30 Comme je le dis souvent,
01:25:31 une addiction peut amener à une autre addiction.
01:25:33 Ça fait partie des comorbidités.
01:25:35 Les co-addictions,
01:25:36 on a beaucoup parlé des comorbidités avec le Covid,
01:25:38 c'est exactement pareil en addictologie et en psychiatrie.
01:25:40 Souvent, quand vous avez une addiction,
01:25:43 vous êtes à risque d'avoir des comorbidités
01:25:44 et psychiatriques et addictologiques.
01:25:46 Parfois, elles sont déjà présentes.
01:25:48 Parfois, elles sont effectivement secondaires à une addiction.
01:25:51 Bien entendu, il y a des substances
01:25:53 qui désignent plus facilement les patients
01:25:56 et qui les désignent de manière comportementale
01:25:58 et qui peuvent plus impacter sur l'aspect comportemental.
01:26:02 Les addictions, vous me parlez d'addictions sexuelles,
01:26:05 ce sont des addictions qui ne sont pas
01:26:07 internationalement reconnues dans les classifications.
01:26:11 Néanmoins, elles sont à l'étude.
01:26:15 Elles ont failli d'ailleurs intégrer
01:26:16 notre système de classification internationale
01:26:18 il y a quelques années.
01:26:19 Ça changerait quoi, en fait ?
01:26:20 Pas grand-chose, en réalité,
01:26:22 parce qu'entre nous, on parle d'addiction sexuelle.
01:26:25 Ça existe.
01:26:27 Pourquoi ça existe ?
01:26:28 Parce qu'on a les mêmes signes que lors de la prise de produits.
01:26:32 Souvent, on a parfois l'euphorie lors du comportement répété,
01:26:36 l'exaltation et au contraire,
01:26:37 dès qu'on est en manque de ce comportement,
01:26:39 on a des phases dites de sevrage, exactement pareil,
01:26:41 la tension interne, les troubles du sommeil,
01:26:45 l'envie à tout prix de répéter ce comportement.
01:26:47 Quelqu'un qui a envie de fumer,
01:26:48 il n'a pas seulement envie d'avoir sa dose de cigarette,
01:26:50 il a envie aussi du comportement.
01:26:52 Donc, bien sûr que ça peut arriver.
01:26:54 Et pour répondre à votre question,
01:26:55 est-ce que ça peut aussi amener à la pédopornographie ou pas ?
01:26:59 À la pédopornographie, clairement,
01:27:01 ça ne fait pas du tout partie des classifications
01:27:04 dans la dictologie.
01:27:05 Ça ne fait pas partie des addictions.
01:27:07 Pour cela, on a même un terme,
01:27:09 ça s'appelle un trouble paraphilique.
01:27:10 C'est en dehors du champ de la psychiatrie et de la dictologie.
01:27:15 Et ça n'empêche pas que les sujets
01:27:17 qui peuvent en arriver à la pédophilie
01:27:19 peuvent souffrir au préalable d'addictions sexuelles
01:27:21 et que c'est un moyen d'assouvir, entre guillemets, leurs pulsions.
01:27:24 Mais je veux dire, l'un n'empêche pas l'autre.
01:27:26 Ça ne veut pas dire qu'il est forcément, d'ailleurs,
01:27:28 M. Palma, d'addict sexuel.
01:27:30 Et ce n'est pas pour ça qu'on pourrait poser un diagnostic
01:27:32 d'une addiction plutôt qu'une autre.
01:27:34 Donc, ce n'est pas impossible.
01:27:37 D'ailleurs, il n'y a pas de traitement médicamenteux
01:27:40 pour les addictions comportementales en règle générale.
01:27:43 Et par contre, pour la pédophilie, qui encore une fois,
01:27:45 n'est pas une addiction, on peut proposer...
01:27:47 C'est plutôt les endocrinologues, donc vous voyez rien à voir.
01:27:49 Ils proposent des traitements pour la castration chimique, par exemple.
01:27:52 C'est un crime, évidemment, M. le policier, M. Bastière.
01:27:56 Bien entendu, c'est totalement criminel.
01:27:59 Selon le degré, la consultation, la commission,
01:28:02 la commission d'un pédophile ou de pédophilie.
01:28:07 Oui, là, on est sur des faits.
01:28:09 Comme vient de le dire le docteur, ça sort du champ de l'entendement.
01:28:15 Un dernier mot là-dessus, M. Slama, pardon.
01:28:17 Non, mais alors très rapidement, en plus, je ne veux pas ouvrir une porte.
01:28:19 Mais c'est vrai que le fait de consulter ou de passer à l'acte est un crime.
01:28:23 Mais le fait d'avoir des désirs,
01:28:25 je trouve ça scandaleux et dégoûtant totalement.
01:28:27 Mais le fait d'avoir des désirs n'est ni un délit, ni un crime.
01:28:30 Et en Allemagne, fort de ce constat, ils prennent ces désirs
01:28:33 qu'on peut qualifier de déviants.
01:28:35 Ils les prennent en charge.
01:28:36 Ils créent des systèmes justement pour qu'ils puissent essayer de trouver
01:28:39 des moyens de réguler ces désirs dont eux-mêmes ne veulent pas, mais qui existent.
01:28:43 Et en France, l'aspect préventif, c'est très dur d'en parler
01:28:46 parce qu'on peut vite avoir l'air d'être complice ou de tolérer
01:28:49 ou de cautionner ce genre de, non pas de pratique, mais de désir.
01:28:51 Je distingue bien les deux.
01:28:53 Et donc, en Allemagne, je trouve qu'ils sont plus avancés que nous
01:28:54 parce qu'ils arrivent à mettre en avant ce volet préventif.
01:28:57 Alors que nous, en France, on a encore beaucoup de mal à en parler
01:29:00 et à distinguer désir et pratique.
01:29:01 Je veux juste rebondir sur ce que vous dites.
01:29:03 Vous avez un peu dit finalement la différence entre les deux.
01:29:06 Vous avez bien parlé de conduite sexuelle déviante.
01:29:08 Elle est là, la différence entre addiction, qu'elle soit sexuelle ou autre.
01:29:10 Il n'y a pas de déviance, alors que dans la pédophilie ou autre conduite paraphilique,
01:29:16 là, elle est déviante.
01:29:17 Effectivement, il n'y a pas de travail de prévention qui est fait de ce côté-là.
01:29:20 J'aimerais qu'on revienne au volet des stupéfiants,
01:29:23 de la consommation des stupéfiants et des réseaux qui amènent la drogue,
01:29:28 notamment à Pierre Palman.
01:29:29 Là, l'enquête se poursuit.
01:29:30 Monsieur Bastière, vous êtes qui êtes policier.
01:29:32 C'est la gendarmerie, pour le coup, qui est en charge de ce dossier-là.
01:29:36 Comment est-ce qu'ils procèdent, vos collègues ?
01:29:39 Classiquement, rien que des auditions et des exploitations de téléphones portables.
01:29:42 Il y a eu une perquisition qui a été concomitante à l'accident,
01:29:47 très proche de l'accident, la découverte de produits.
01:29:50 Et puis après, on entend les participants.
01:29:53 Alors potentiellement, on n'a que des usagers.
01:29:55 Pour l'instant, M. Palman, on parle d'addictologie, n'est peut-être qu'un usager.
01:30:00 Il a déjà été poursuivi ces dernières années pour des faits d'usage dans des trafics,
01:30:05 où il a été très peu inquiété, parce qu'il n'est qu'usager.
01:30:09 On revient sur des pathologies.
01:30:11 L'usager est considéré beaucoup comme, même s'il est délinquant,
01:30:14 l'usager est toujours un délinquant,
01:30:16 même s'il y a des nouveaux dispositifs que sont l'amende forfaitaire diluctuelle avec...
01:30:20 Qui se monte à combien ?
01:30:21 À 200 euros.
01:30:23 150 si vous payez tout de suite ?
01:30:25 Voilà, c'est le système d'un feu rouge.
01:30:26 Si vous payez plus vite ou si vous payez en retard, ça sera plus cher,
01:30:29 elle sera majorée, voilà.
01:30:30 Mais c'est toujours un délit, puni d'un an de prison et 3 750 euros d'amende.
01:30:34 Donc un usager peut être placé en garde à vue.
01:30:38 Un simple usager est stupéfiant.
01:30:40 Donc pour l'instant, je pense que les gendarmes mènent leur enquête très classiquement,
01:30:44 en ayant entendu les participants certainement à cette soirée,
01:30:47 au vu des produits qui ont dû être saisis lors de la perquisition.
01:30:50 On a parlé de chemsec, donc on est peut-être sur des drogues de synthèse,
01:30:54 cocaïne, multiples produits.
01:30:56 De toute façon, on parle de trafic de stupéfiants,
01:30:58 pas spécialement d'un produit en soi.
01:31:00 Ce qui nous trouve depuis le début,
01:31:05 c'est la présence de ces deux individus dans la voiture,
01:31:07 dont un en particulier qui a été condamné 10 jours avant
01:31:11 pour trafic de stupéfiants avec interdiction de voir Pierre Palman.
01:31:15 Il pouvait faire appel, donc le jugement n'était pas exécutoire tout de suite.
01:31:20 Mais là, je pense qu'effectivement, les gendarmes vont aussi regarder
01:31:24 si ce n'est pas lui qui est revenu de nouveau dans le cadre d'un trafic de stupéfiants.
01:31:28 Et là, il y aurait presque récidive, parce que si effectivement,
01:31:31 il est de nouveau impliqué dans le trafic impliquant Pierre Palman.
01:31:35 La vraie question qui a été posée, c'est...
01:31:37 Bon, ils ont été laissés en liberté pour l'affaire d'accident,
01:31:40 on peut comprendre pourquoi, mais voilà.
01:31:41 Donc c'est vrai que ça a troublé beaucoup sur la manière dont tout s'est déroulé.
01:31:44 Après, il faut que les gendarmes fassent leur enquête, on comprend bien, mais...
01:31:47 - Monsieur Bastiard ?
01:31:47 - On aura très probablement des rebondissements, je veux dire,
01:31:50 dans l'affaire de trafic de stupéfiants,
01:31:52 avec des gardes à vue qui seront prises prochainement,
01:31:54 parce que je pense qu'on a basculé sur une enquête préliminaire,
01:31:58 même si on a eu de la découverte en flagrant délit,
01:32:00 mais l'enquête préliminaire peut se poursuivre et prendre des gardes à vue
01:32:03 contre, je vous dis, les participants, peut-être, et les individus à bord,
01:32:07 peut-être ceux qui étaient déjà impliqués dans une autre affaire avec Pierre Palman.
01:32:11 On n'en est qu'au début, là, je pense aussi.
01:32:12 - Et à la lumière sombre de cette affaire,
01:32:14 les contrôles routiers pour dépister les stupéfiants se multiplient sur les routes.
01:32:18 C'est peut-être le seul aspect positif de cette horrible affaire.
01:32:22 Notre envoyé spécial, notre correspondant à Bordeaux,
01:32:25 Antoine Estève, avec Jérôme Brantenou,
01:32:27 ont suivi une patrouille de gendarmeries autoroutières en Gironde.
01:32:31 Écoutez ce reportage.
01:32:33 - C'est l'une des priorités actuellement sur les contrôles de gendarmerie.
01:32:36 La recherche de stupéfiants consommés ou bien transportés.
01:32:39 Le test salivaire est aussi simple d'utilisation qu'un alcotest classique.
01:32:43 Le gendarme Florent Chevalier réalise ces tests sur une aire de repos,
01:32:46 de l'autoroute A89.
01:32:48 - On met le bout, là, avec le petit liseré rose.
01:32:51 Dès qu'il devient blanc, c'est qu'il y a assez de salive dessus.
01:32:53 En fait, c'est surtout pour avoir un maximum de salive, pas trop non plus.
01:32:57 Et sur le bout de la langue, c'est parce que les protéines responsables
01:32:59 de la fixation du THC se trouvent surtout sur le bout de la langue.
01:33:02 Nous, ça nous permet d'avoir vraiment un résultat le plus exact possible.
01:33:07 Pour les automobilistes, la prise de stupéfiants
01:33:09 est considérée comme aussi dangereuse que la consommation d'alcool.
01:33:13 - Des gens, ils sont fous.
01:33:14 Quand ils fument ou ils tapent de la coque, ils font des accidents de fous,
01:33:16 ils tuent des gens. C'est comme... C'est de la drogue, en gros.
01:33:18 C'est comme de l'alcool.
01:33:20 Et moi, je fais surtout peur de ceux qui boivent l'alcool.
01:33:23 L'adjudant de gendarmerie, Vasseur, constate qu'il n'y a pas de profil type.
01:33:26 La prise de drogue touche toutes sortes d'automobilistes.
01:33:29 - Tout le monde est amené à pouvoir consommer des produits stupéfiants.
01:33:31 C'est tellement facile de s'en procurer maintenant.
01:33:32 On a aussi bien la classe moyenne qui consomme lors de festivités,
01:33:37 ce qu'ils appellent E-festivités.
01:33:38 Et puis, on a même des personnes d'un âge assez avancé
01:33:41 qui ont pu consommer en étant plus jeunes et qui ont poursuivi la consommation.
01:33:44 En France, la conduite sous l'emprise de la drogue est un fléau.
01:33:47 D'après la Sécurité routière, plus de 700 personnes meurent chaque année
01:33:50 dans les accidents de la route liés aux stupéfiants.
01:33:52 C'est plus de 20% de la mortalité sur les routes.
01:33:55 - Docteur Davido, tout profil, effectivement, pour les consommateurs de stupéfiants,
01:33:59 vous confirmez ?
01:34:00 - Pardon, tout profil ?
01:34:01 - Tout profil, n'importe qui, quel que soit l'âge, la catégorie socioprofessionnelle, la localisation ?
01:34:06 - Non, effectivement, ça dépend des substances.
01:34:09 Même parmi les substances, vous avez plusieurs profils
01:34:12 en fonction de la façon dont vous prenez la substance.
01:34:15 Je vais vous donner l'exemple de la cocaïne, parce qu'on parle beaucoup de cocaïne.
01:34:18 La forme inhalée, fumée, le crack en général qui est fumé,
01:34:22 ce sera plutôt les populations les plus démunies, qui ont moins d'argent.
01:34:26 En revanche, ce qui est sniffé, la poudre blanche qu'on connaît bien...
01:34:30 - Pourquoi ? Il y a une différence de quoi ? De qualité ?
01:34:31 - De qualité et de coût, du coup.
01:34:33 Donc, ce sera aussi, vous pouvez ramasser les bouts de crack qui sont par terre.
01:34:38 Donc, c'est plus facile, on va dire, de reconsommer derrière.
01:34:41 Donc, ce sera ces populations, effectivement, qui consomment plus du crack.
01:34:44 Pour l'alcool, c'est exactement pareil.
01:34:46 Vous aurez les plus démunis qui vont acheter des bières parce que ça ne coûte pas cher.
01:34:49 Au contraire, les plus riches qui vont consommer des alcools
01:34:52 qui ont un certain coût, comme le whisky.
01:34:55 Donc, oui, ça touche clairement toutes les catégories socio-professionnelles.
01:34:59 Et pareil, au niveau des sexes ratios, que ce soit les hommes ou les femmes.
01:35:04 Par exemple, on a beaucoup parlé de chemsex,
01:35:07 de comportement sexuel répété avec prise de substance,
01:35:10 qui peut entraîner une addiction.
01:35:12 Eh bien, ça, ça touche plutôt la communauté homosexuelle,
01:35:16 comme ça a été très souvent dit.
01:35:18 Donc, vous voyez, effectivement, en fonction du produit et de la substance,
01:35:21 il y a telle ou telle communauté qui est touchée.
01:35:23 Yann Bastier, vous êtes policier.
01:35:25 On apprend depuis le parquet de Paris qu'un second individu,
01:35:28 donc a été entendu aujourd'hui à Bordeaux
01:35:31 par les enquêteurs de la Brigade de protection des mineurs,
01:35:33 il a remis du matériel vidéo aux enquêteurs.
01:35:36 Ce matériel est en cours d'exploitation.
01:35:38 C'est-à-dire que là, ils sont en train de visionner, les enquêteurs,
01:35:41 ces documents pour vérifier ce qui se passe sur les images.
01:35:45 Très certainement, on parlait de preuves tout à l'heure.
01:35:47 Mais ça en est une, puisqu'il avance certaines allégations.
01:35:52 Il a un support.
01:35:54 On va regarder, on disait tout à l'heure, acheter un ami qui connaît.
01:35:58 Ça commence, il va falloir que les enquêteurs de la Brigade de protection des mineurs
01:36:01 de la DRPJ de Paris éclaircissent ça.
01:36:04 Et bien sûr, que l'exploitation, expliquez-nous comment vous avez obtenu ça.
01:36:09 Quoi, comment ? Et puis, peut-être qu'on aura des images de Pierre Palmad
01:36:14 en train de visionner des images à caractère pédopornographique.
01:36:18 Voilà, le téléphone qui est aujourd'hui la pièce centrale
01:36:23 des allégations de ce deuxième individu vont bien sûr être exploitées,
01:36:26 et certainement en temps réel.
01:36:27 Et François Péponni ?
01:36:28 C'est terrible, là.
01:36:29 On tombe dans le groupe le sordide, l'abject.
01:36:33 Donc, effectivement, s'il y a des images qui circulent,
01:36:35 je pense que les choses vont aller vraiment très vite.
01:36:37 Et c'est tout à fait normal.
01:36:39 Mais par rapport à la prise de stupéfiants,
01:36:42 il ne faut pas oublier non plus qu'il y a beaucoup de refus d'obtempérer
01:36:45 actuellement lors des contrôles de police par des gens, justement,
01:36:47 qui sont sous le coup de la grève et qui ne veulent pas être contrôlés.
01:36:50 Et comme ils sont désinhibés avec la prise de stupéfiants,
01:36:52 ils ne respectent même plus les barrages de police.
01:36:55 Donc, on arrive à des situations qui sont...
01:36:57 Il faut renforcer les contrôles.
01:36:59 Il faut lutter contre les trafics de drogue.
01:37:01 Il faut faire de la prévention pour éviter que les gens tombent dedans.
01:37:04 Et aujourd'hui, là, on est...
01:37:06 C'est tout ça qu'il faut faire.
01:37:07 Et comme on ne le fait pas, on fait beaucoup de répression.
01:37:11 On est un peu submergé par la vague.
01:37:12 Et donc là, je pense, je l'ai dit tout à l'heure et je le redis,
01:37:15 je pense qu'il est grand temps que le ministre de la Santé
01:37:19 et le ministre de la Justice disent "OK, c'est un fléau.
01:37:23 Jusqu'à présent, on n'a pas été au top de ce qu'il faudrait faire.
01:37:26 Et donc, il faut vraiment qu'on change de stratégie."
01:37:28 Il faut faire plus de prévention, docteur Davidot ?
01:37:30 Oui, et j'ai même envie de dire, là,
01:37:32 ce que j'ai entendu parler des contrôles salivaires,
01:37:35 notamment pour le cannabis.
01:37:36 Ça ne va pas être l'apanacer, mais bon, après,
01:37:38 c'est histoire de dire, je pense, qu'on a fait quelque chose.
01:37:41 Parce qu'en plus, le cannabis, c'est très...
01:37:44 Enfin, ça peut être détecté trois semaines après la prise de cannabis
01:37:48 dans les urines.
01:37:50 Donc déjà, je trouve que contrôler quelqu'un
01:37:54 trois semaines après, déjà, ça pourrait être potentiellement positif.
01:37:56 Mais là, les tests qui sont proposés,
01:37:58 c'est des tests salivaires qui ne sont pas du tout sensibles,
01:38:01 qui peuvent entraîner des faux positifs,
01:38:03 qui, rapidement, d'ailleurs, peuvent dépister de manière...
01:38:09 Enfin, des faux positifs, du coup, voilà.
01:38:10 Qui dépistent anormalement une présence ou non de produit.
01:38:14 Donc, clairement, c'est pas l'apanacer.
01:38:17 Vous voulez rajouter quelque chose, maître Slema ?
01:38:18 Oui, peut-être.
01:38:19 C'est vrai que c'est un problème qu'on ne sait pas par quel bout prendre
01:38:21 depuis, j'allais dire des années, mais des décennies.
01:38:23 Ça fait de la répression, ça fait 30 ans, 40 ans qu'on dit,
01:38:26 et puis, il faut dire la vérité, ça ne fonctionne pas.
01:38:27 Et c'est vrai qu'on s'en prend beaucoup aux trafiquants,
01:38:29 mais dès qu'il y en a un qui va en prison, même avec une peine très lourde,
01:38:32 c'est pas la question de la sévérité.
01:38:33 Même avec une peine très lourde,
01:38:34 il y en a parfois 10 autres qui prennent la place.
01:38:35 S'agissant de la question, si on redescend d'un échelon des usagers,
01:38:39 c'est pareil, aujourd'hui, il faut le savoir,
01:38:40 et les usagers ne sont pas sanctionnés.
01:38:42 Très souvent, ils sont convoqués.
01:38:43 On sait qu'ils sont usagers.
01:38:44 Ils ne sont pas toujours poursuivis, ils ne sont pas toujours condamnés.
01:38:47 C'est même assez rare.
01:38:48 Et c'est vrai que le volet, à mon avis, qui n'est pas mis en place,
01:38:50 c'est la prévention.
01:38:51 Si on reprend, si vous voulez, la prévention routière, par exemple.
01:38:53 On connaît tous, Sam, on connaît tous le capitaine de soirée,
01:38:55 on connaît tous, voir au conduire.
01:38:57 S'agissant de stupéfiants, on a l'impression que, comme c'est interdit,
01:38:59 c'est suffisamment dissuasif.
01:39:00 Mais bon, si vous voulez, une dissuasion répressive,
01:39:03 lorsque la répression pour les gros ne marche pas
01:39:06 et que pour les petits, elle n'existe même pas,
01:39:08 la répression est une interdiction légale.
01:39:10 Évidemment, ça ne suffit pas.
01:39:10 Donc, il faut se tourner du côté de la prévention.
01:39:12 Et notamment, j'ajouterais au ministère de la Santé et de la Justice,
01:39:15 moi, j'ajouterais même le ministère de l'Éducation.
01:39:17 - Bien sûr.
01:39:17 - Vous pensez pas que ça fait rejouer un petit mot ?
01:39:19 - Non, mais effectivement, il y a cette difficulté sur la prévention,
01:39:21 tout simplement, parce que ça pourrait paraître encouragé
01:39:24 ou en tout cas acté de fait des comportements sociaux.
01:39:28 Mais je pense que de toute façon, ça existe.
01:39:29 Donc, il faut le prendre en compte.
01:39:30 Ça a quand même marché sur l'alcool.
01:39:31 Il y a moins de gens en état d'alcoolémie aujourd'hui,
01:39:34 en tout cas contrôlés en état d'alcoolémie,
01:39:35 que ce qu'on connaissait il y a un certain nombre d'années.
01:39:38 Mais surtout, sur cette enquête-là,
01:39:39 moi, je pense que ce qui est important,
01:39:40 c'est qu'elle soit menée avec la plus grande pédagogie,
01:39:42 la plus grande clarté possible.
01:39:43 Parce qu'il se trouve, et on est une société où le doute existe beaucoup,
01:39:46 qu'elle entre, regardez, pédopornographie,
01:39:50 statut particulier des élites ou consommation de drogue
01:39:53 ou les soupçons qui ont été posés sur le fait que l'enquête
01:39:57 pourrait être menée de manière plus favorable ou moins sévère pour Pierre Palmin,
01:40:00 ce qui n'est absolument pas le cas.
01:40:01 Mais tout ça entre en résonance avec beaucoup de préoccupations
01:40:04 de gens qui ne croient plus en la parole publique.
01:40:07 C'est vrai que les accusations de pédophilie des élites,
01:40:09 regardez même Vladimir Poutine en parlait encore dans son discours.
01:40:12 - Absolument.
01:40:13 - Aujourd'hui. - Ce matin.
01:40:14 - Et ce n'est pas un hasard s'il le fait,
01:40:15 parce qu'il sait que ça trouve un écho chez des gens
01:40:17 qui doutent des démocraties occidentales.
01:40:19 Donc c'est pour ça que cette affaire, elle est effectivement glauquissime.
01:40:23 Mais il faut qu'elle soit menée avec la plus grande clarté
01:40:26 pour éviter justement qu'on entretienne ces doutes-là.
01:40:29 - L'autre dérive. Monsieur Bastière, le mot de la fin.
01:40:33 - Oui, la prévention, bien sûr.
01:40:35 Et parmi tout cela, la prévention, les policiers et les gendarmes.
01:40:38 Nous avons des frades, les formateurs relais antidrogue chez les gendarmes
01:40:41 et les policiers, les PFAD, pardon, policiers et formateurs antidrogue,
01:40:47 j'accroche alors que j'en suis un, pour aller dans les écoles.
01:40:51 Il y a ça. Et je veux juste rappeler que c'est peut-être un petit signal.
01:40:54 J'ai participé, le CESE vient de produire un rapport.
01:40:57 - Conseil économique et social. - Voilà, tout à fait.
01:41:00 Et on a vu ces dernières années, en 2022, une inflexion de l'usage de cannabis.
01:41:05 Alors que depuis ces 30 dernières années, ça a monté.
01:41:07 C'est peut-être juste un signal.
01:41:09 - Mais c'est à prendre en compte et à prendre au sérieux.
01:41:11 - Bien sûr. - C'est à voir.
01:41:12 Merci beaucoup à tous les cinq d'avoir participé à Punchline.
01:41:14 Dans un instant, Christine Kelly et ses invités sur CNews pour Facein l'info.
01:41:18 Et Europe 1 soir sur Europe 1.
01:41:20 Bonne soirée à vous sur nos deux antennes et à demain.
01:41:21 [Musique]

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