Théo Curin sur le chantier du Grand Palais
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00:00 Salut à tous, c'est Théo Curin. Cette semaine, je vous propose d'aller à la découverte du chantier du Grand Palais.
00:05 Bonjour Daniel.
00:12 Bonjour Théo.
00:13 Merci beaucoup de m'accueillir ici.
00:15 Ça m'a fait un grand plaisir que vous accueilliez ici sur ce balcon.
00:18 Incroyable.
00:19 Balcon de l'horloge qui surplombe la nef du Grand Palais.
00:23 La vue est assez extraordinaire, on voit que ça bosse en dessous.
00:26 Alors vous, vous êtes le directeur du projet de restauration ici au Grand Palais, c'est bien ça ?
00:33 C'est ça, je suis le maître d'ouvrage, le client.
00:35 Le client, j'ai en charge de ce projet, de piloter tout ce que font nos architectes, nos ingénieurs,
00:42 les entreprises pour pouvoir restaurer ce Grand Palais afin qu'il ouvre bientôt.
00:48 Alors j'imagine que ça demande un petit peu de boulot quand on voit tout ce qu'il y a autour de nous.
00:53 Justement dans 18 mois ici auront lieu les compétitions d'Escrim et de Taekwondo.
01:00 Là j'avoue que là j'ai un peu de balle à me projeter.
01:03 Est-ce qu'on va finir dans les temps ? C'est l'objectif en tout cas j'imagine.
01:07 On sera à l'heure.
01:08 Non mais là où on a une vision qui pourrait paraître aux yeux d'un néophyte catastrophique,
01:14 on est totalement sous contrôle.
01:16 La nef qui est devant nous, elle sera achevée en octobre de cette année.
01:21 Le sol sera refait, la dalle sera reprise.
01:26 Elle pourra supporter les futurs gradins des JO et nos futurs événements.
01:29 Donc tout ça est parfaitement sous contrôle.
01:31 Après on a des espaces que vous ne voyez pas à l'instant qui sont les galeries periphériques
01:37 qui seront livrées un tout petit peu plus tard, début 2024,
01:41 pour que les équipes de 2024 puissent investir correctement les lieux.
01:46 Voilà, c'est un challenge, mais c'est sous contrôle complètement.
01:53 Bon, on voit bien.
01:54 Alors le Grand Palais avait déjà vécu quelques rénovations dans les années 2000.
02:00 Pourquoi on refait des travaux maintenant ?
02:02 Tout le monde s'étonne un peu. Pourquoi ? Pourquoi encore le Grand Palais ?
02:05 Alors si on se souvient, en 1993, la nef a été fermée.
02:10 Il y a eu un boulon de la charpente qui s'est cassé la figure sur un stand.
02:14 Il paraît-il que c'était une bonbonnière de Jean-Paul Gaultier.
02:17 Bon, peu importe. Un stand. La nef fermée en 1993.
02:20 Parce qu'il y a eu des mouvements de fondation,
02:24 des mouvements de fondation qui faisaient que c'était devenu instable.
02:29 Effectivement, tout ce qui a été fait comme investigation en ce moment
02:33 a montré que la nef avait baissé de 13 cm du côté sud.
02:37 Donc il fallait faire quelque chose.
02:39 Fermer, donc le temps de faire des études, trouver des financements.
02:42 Donc les travaux ont démarré en 2002 et pour s'achever en 2005.
02:47 Qu'est-ce qui a été fait en 2005 ? C'est les renforcements de la nef.
02:50 Les fondations, toutes les fondations ont été reprises.
02:53 Tous les pieux en chaîne qui avaient été posés sous les fondations en 1900
02:57 ont été remplacés par du béton.
03:00 Et la charpente elle-même a été aussi reprise.
03:03 Tout a été ressoudé, re-rifeté et la baie a changé.
03:07 Tout ça, ça ne concernait que la nef.
03:09 Tout le reste du Grand Palais, c'est 70 000 m².
03:13 Rien n'avait été fait sur le reste.
03:15 On avait sur le reste du Grand Palais un patchwork d'occupation.
03:18 Le Palais de la Découverte qui était venu en 1937, un commissariat ici.
03:23 Il y avait 17 occupants différents.
03:24 On a eu un Crous, on a eu l'école d'archi, on a eu la Drac, on a eu plein, plein, plein.
03:30 Et tout ceci avait petit à petit balkanisé le Grand Palais.
03:34 Donc il a fallu remettre tout ça à plat.
03:36 Pour l'intérieur, c'est l'opération d'aujourd'hui qui permet de revenir à une situation, on va dire, pas d'origine.
03:41 On va retrouver, comme la structure originale du bâtiment, retrouver les transparences.
03:45 Là vous avez cette transparence magnifique de la nef.
03:47 Luminosité assez incroyable.
03:49 Mais vous aurez des transparences entre l'Est et l'Ouest,
03:52 l'avenue Wilson-Churchill et l'avenue Roosevelt qui avaient été perdues.
03:54 Vous aurez des transparences entre le Nord et le Sud, entre la Seine et le Champs-Élysées qui avaient été perdues.
03:59 Et le projet d'aujourd'hui c'est ça.
04:01 C'est retrouver un peu l'architecture d'origine tout en répondant à des besoins d'aujourd'hui.
04:07 Des besoins muséographiques, événementiels, etc.
04:11 Et justement, moi, quand je réfléchis à ça, je me demande comment on respecte un cahier des charges aussi important.
04:17 Parce que j'imagine qu'on doit respecter, en termes, on va dire, éthiques le bâtiment, qui est historique.
04:23 Et puis aussi, on a un côté environnemental à respecter.
04:27 Comment on fait pour respecter toutes ces choses-là ?
04:29 C'est un challenge, mais ça c'est le challenge magnifique auquel adorent se confronter les architectes et les maîtres d'oeuvre.
04:37 Le respect du bâtiment était la clé de leur action.
04:42 Donc comment je conserve la structure originelle tout en arrivant à glisser à l'intérieur les fonctions d'aujourd'hui.
04:50 Ça c'est un challenge. Et on y arrive, on sait faire cela.
04:54 Alors, il y a quelques petites entorses.
04:57 Ici, une rampe à chevaux. Alors, on avait des rampes à chevaux, puisque 1900, à la force, c'est le cheval, etc.
05:04 On avait un manège sous le palais d'Antin.
05:07 On avait ici des compétitions équestres en pagaille.
05:11 Ce manège, on accédait du manège à la nef par des rampes qui ont des pentes trop fortes pour que le public y accède.
05:18 Donc on a remplacé ces rampes par des escaliers.
05:21 Donc on a quelques petites entorses comme ceci, mais qui sont extrêmement mineures par rapport au respect général qui a été vraiment la clé de notre action.
05:35 Et alors, on va pouvoir accueillir combien de spectateurs ici ? Et comment ça va se passer ?
05:39 Est-ce que ça va être sous forme de cercle ? Est-ce qu'on va remplir les balcons ? Ça va se disposer comment ?
05:44 Alors, nous ne savons que ce que nous disent les Jeux Olympiques.
05:48 Nous leur livrons un espace. Le Grand Palais est une location un peu atypique pour les Jeux Olympiques.
05:53 C'est un bâtiment qui vivait avant et qui vivra après. Il vivra son après à lui.
05:59 Donc les Jeux se glissent dans ce bâtiment et font un petit peu avec, même s'il y a quelques petits curseurs que l'on peut bouger.
06:07 Donc là, aujourd'hui, c'est la nef qui sera le cœur du réacteur.
06:12 On imagine au milieu, sous le Campanile, la piste qui sera une piste rectangulaire.
06:17 Et dans les deux nefs latérales, des gradins permettant d'accueillir, à ce que l'on sait aujourd'hui, 8000 personnes.
06:23 Dans le projet que nous portons, la nef, demain, peut accueillir 9000 personnes.
06:26 Donc on est en phase avec les attentes de nos amis de Paris 2024. Voilà, 8000 personnes ici.
06:33 Les travaux que nous avons menés dans la nef permettent aussi d'améliorer la sécurité en termes de stabilité au feu des structures,
06:41 des charpentes, l'augmentation des structures. Tout ceci converge.
06:44 Merci beaucoup Daniel d'avoir répondu à nos questions. Je vous donne rendez-vous à Paris en 2024.
06:49 Paris 2024. Donc à partir de nous, on sera là jusqu'en juillet 2024. Pas de souci.
06:55 Eh bien, pas de problème. Merci Daniel.
06:56 Allez, à bientôt.
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