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Sport
Transcription
00:00 Salut à tous, c'est Théo Curain. Cette semaine, on se retrouve au Centre National d'Entraînement de la Fédération Française de Tennis.
00:05 Et aujourd'hui, on va rencontrer Charlotte Fairbank, une grande joueuse de tennis-fauteuil.
00:09 Salut Charlotte !
00:18 Ça va ? Je te fais un bisou.
00:20 Ça fait plaisir de te voir.
00:22 Très très cool.
00:23 On est un petit peu chez toi là ?
00:25 On est chez moi, c'est ma deuxième maison.
00:27 On est au Centre National d'Entraînement de la Fédération Française de Tennis.
00:31 Donc toi, tu t'entraînes ici et des fois aussi, tu fais partie des personnes qui ont justement la chance de s'entraîner à Roland-Garros, c'est ça ?
00:38 C'est ça. Donc principalement ici, surtout en hiver.
00:40 Et après, dès qu'on passe sur saison terre battue, on s'entraînera sur Roland et Jean Bois, mais principalement Roland.
00:48 Donc c'est assez chill, j'avoue.
00:50 Énorme. Les Jeux de Paris 2024, pour toi, ça va être tes deuxièmes Jeux déjà.
00:56 Et justement, c'est une chance pour toi, j'imagine, de pouvoir t'entraîner principalement sur les lieux de compétition ?
01:05 Oui, c'est vrai que c'est un énorme avantage de pouvoir s'entraîner justement sur le lieu de la compète.
01:12 Du coup, on s'habitue plus aux conditions et à l'ambiance un peu de Roland.
01:17 Enfin, c'est Roland, donc ce n'est pas un cours quelconque.
01:21 Et non, on a vraiment une énorme chance.
01:24 En plus, on a de la chance de s'entraîner ici aussi.
01:26 C'est vraiment à 200 mètres de Roland.
01:27 Donc on alterne entre les deux et ça nous prépare bien pour les Jeux.
01:33 Et alors justement, rentrons un petit peu dans le vif du sujet.
01:35 Comment tu te sens justement pour ces Jeux ?
01:37 Là, on est à un peu plus de 18 mois. Tu les vois comment ?
01:42 Oui, ça se rapproche vite, vite.
01:45 Écoute, je me sens... Je sais que je vais être prête.
01:48 Là, il y a encore pas mal de boulot.
01:51 J'ai été pas mal blessée l'année dernière.
01:53 Donc je reprends tout juste.
01:55 Mais non, j'ai hâte de vivre 2023 à fond.
01:59 Et surtout, avec Tokyo, ça m'a donné pas mal d'expérience pour les Jeux de 2024.
02:04 Et donc, je me sens un peu plus posée qu'avant la préparation pour les Jeux de 2020.
02:11 Et j'ai juste envie vraiment d'aller le plus loin possible,
02:15 de rendre fière ma famille, mes proches,
02:18 qui, j'espère, vont tous être là présents pour me regarder jouer.
02:23 Et juste, c'est banal de dire ça, mais juste de prendre plaisir sur le terrain.
02:30 C'est vrai que Tokyo, c'était mes premiers Jeux, donc un peu stressant.
02:35 Et là, j'ai juste envie de profiter du moment,
02:37 parce que c'est "once in a lifetime opportunity".
02:40 Enfin, c'est vraiment... Mais on ne le vit qu'une fois.
02:42 Et c'est vrai que d'avoir les Jeux à la maison, c'est vraiment spécial.
02:45 Donc vraiment, je vais chercher le plus loin possible.
02:47 Si j'arrive à chercher cette médaille, évidemment, je serais vraiment hyper heureuse.
02:52 C'est un rêve accompli.
02:53 Tu as commencé le tennis à 24 ans, si je ne dis pas de bêtises.
02:57 Est-ce que, quand tu as commencé là, à tes 24 ans,
03:00 tu t'imaginais un jour défendre les couleurs de ton pays,
03:05 à Roland-Garros, entourée de tout le peuple français ?
03:09 Est-ce que tu t'imaginais un petit peu tout ça ou pas du tout ?
03:12 Non, franchement, non.
03:14 Moi, j'étais juriste, presque avocate à l'époque, à l'âge de 24 ans.
03:21 Et je me suis mis au tennis parce que je voulais vraiment commencer un nouveau sport.
03:26 J'étais prête à commencer un sport en fauteuil.
03:29 Justement, je faisais beaucoup de natation avant.
03:31 Ah, une collègue !
03:33 Et au final, j'ai tellement kiffé dès le premier cours.
03:39 Enfin, je me suis mis à fond direct.
03:41 Et au bout d'un an, je me suis dit pourquoi pas ?
03:43 Il y avait l'idée qui titillait dans la tête.
03:45 Pourquoi pas me lancer à titre plus professionnel et en faire une carrière ?
03:49 Mais jamais j'aurais pensé de jouer pour la France, d'atteindre les JO,
03:53 deux fois potentiellement.
03:54 Enfin, c'est vraiment un rêve.
03:57 Et c'est un peu inattendu, quoi, parce que de passer de presque avocate
04:02 à une carrière de tennis, c'est vrai que c'est un peu atypique comme parcours.
04:06 Et donc, je le vis encore plus.
04:10 Je le vis vraiment pleinement parce que je ne le vis pas
04:12 depuis que je suis toute petite.
04:13 Ça s'est arrivé tardivement et du coup, il ne me reste pas non plus
04:18 des années devant moi.
04:20 Et donc, là, j'en profite encore plus que peut-être d'autres
04:23 parce que j'ai commencé tard et je finirai un peu plus tard.
04:27 Mais c'est vraiment une expérience de folie que je suis en train de vivre.
04:31 Il y a quelque chose que je trouve intéressant et que je voulais voir avec toi.
04:34 Il faut savoir que le tennis olympique et paralympique
04:38 forment une seule fédération.
04:40 Et je trouve ça hyper intéressant.
04:43 Moi, j'ai fait beaucoup de natation et c'est vrai que c'était
04:46 deux fédérations différentes.
04:47 Et des fois, c'était un petit peu conflictuel ou alors, en tout cas,
04:50 c'était pas super bien foutu.
04:52 Est-ce que justement, tu penses que l'association de ces deux fédérations
04:56 qui n'en font qu'une à la fin, c'est une force pour vous, les athlètes ?
04:59 Oui, vraiment, je peux dire que oui, parce que nous,
05:05 premièrement, on s'entraîne à côté d'athlètes, de joueurs valides
05:09 qui font partie des top joueurs dans le monde.
05:13 Donc, c'est déjà impressionnant de voir ça.
05:15 Et en plus de s'entraîner à leur côté, nous, ça nous booste,
05:17 ça nous donne encore plus envie.
05:19 Et là, avec les tournois internationales, on essaie vraiment
05:23 de justement professionnaliser notre circuit pour devenir un peu plus
05:27 comme l'ATP ou le WTH chez les filles.
05:30 Et donc, c'est important de s'entraîner ensemble,
05:35 de s'entraîner à leur côté.
05:36 Et puis, ça donne un petit peu plus de visibilité à notre sport, à nous.
05:39 Continuons de parler de visibilité.
05:41 Est-ce que tu penses que ces Jeux à Paris ne vont pas être justement un outil
05:45 que nous, athlètes paralympiques, on va pouvoir utiliser pour faire parler de nous,
05:50 faire avancer et améliorer nos fédérations, nos sports, nos disciplines ?
05:54 Oui, c'est sûr.
05:55 Je pense que les Jeux de Paris, ça va être historique dans cet aspect-là.
06:00 Je pense qu'on aura un énorme mouvement social dans le mouvement paralympique.
06:04 Je pense qu'il y aura une médiatisation qui, je pense, sera...
06:11 Je pense que les Jeux 2024 seront les Jeux les plus médiatisés
06:16 dans le paralympique jusqu'à présent.
06:19 Ça avait commencé à Londres, mais là, ça s'amplifie à chaque fois.
06:21 Et je pense que, pour nous, ça nous aide.
06:26 Ça nous... Ça fait montrer qu'on est des athlètes.
06:30 Avant tout.
06:31 Mais pas des super-héros, quoi, mais des athlètes,
06:33 des personnes, des athlètes.
06:35 Pas des athlètes handicapés, mais juste des athlètes.
06:37 Et non, c'est génial de pouvoir montrer ça
06:40 et de sensibiliser tout le monde à l'handicap.
06:42 C'est exactement ce qu'on veut.
06:44 En tout cas, merci beaucoup, Charlotte, pour toutes tes réponses,
06:46 de nous avoir accueillies ici.
06:48 Et puis, je te donne rendez-vous à Paris en 2024.
06:50 Et puis, je serai là pour te soutenir.
06:52 J'espère bien.
06:53 Merci.
06:54 ♪ ♪ ♪

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