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Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent de l'inflation et des solutions pour y faire face.
Retrouvez "Punchline" sur : http://www.europe1.fr/emissions/punchline

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00:00 - C'est 18h35 en direct dans Punchline sur CNews et sur Europe 1, toujours avec Loic Lefloch-Prigent,
00:05 ancien président de GDF, Marc Twaty, économiste, Nicolas Mélland, ingénieur, expert en énergie, François Puponi,
00:10 et Louis Doragnel, spécialiste de politique française. - Plus que d'énergie.
00:14 - Plus que d'énergie. Alors on va laisser parler ceux qui connaissent.
00:17 On évoquait ce prix de l'électricité, Nicolas Mélland. Est-ce qu'il y a une solution simple en fait ?
00:22 Parce que là on a les partisans étranglés, le gouvernement qui dit "tout va bien madame la marquise", qu'est-ce qui se passe ?
00:28 - Je vais donner un petit élément de contexte pour savoir déjà comment on est arrivé là.
00:31 On est arrivé là parce qu'en 2010 Nicolas Sarkozy a signé le couteau sous la gorge, la loi NOM de libéralisation du marché,
00:38 parce que la commission le menaçait à la France d'une amende de 20 milliards d'euros pour concurrence déloyale
00:45 parce que nous avions des prix d'électricité trop compétitifs.
00:48 - Trop compétitifs ? - Trop compétitifs, trop faibles, par rapport aux allemands.
00:56 Donc qu'est-ce qui s'est passé ensuite ? On a créé un marché artificiel.
01:00 Moi j'ai regardé récemment parce que je pensais qu'il y avait peut-être 10, 12, 15 fournisseurs alternatifs,
01:04 c'est des gens qui fournissent des factures mais qui ne produisent pas d'électricité.
01:09 - Il y en a beaucoup plus ! - Il y en a 125 en tout.
01:11 - 125 ? - 125, donc vous imaginez 125 census qui sont comme ça sur le dos d'EDF,
01:16 aspiré son sang depuis 10 ans, et puis là on se réveille et on se dit "c'est bizarre, EDF a perdu 20 milliards d'euros, c'est quand même étrange".
01:22 - C'est bizarre. - 164 milliards d'euros de dettes, c'est complètement dingue.
01:25 Expliquez un truc, un marché où vous avez le concurrent principal qui vend à tous ses concurrents sous son prix de production et qui ne fait pas faillite, ça n'existe pas.
01:33 Donc on arrête, on enlève les census, on met fin à ce système.
01:37 Aujourd'hui, plus il y a de census, plus vous payez cher l'électricité.
01:40 C'est ce qui s'est passé aujourd'hui puisque comme les census ont le droit à 100 TWh sur 400,
01:47 si ils en demandent 200, ça veut dire qu'en gros votre prix d'électricité va être multiplié par 2.
01:51 C'est aussi simple que ça, on ne sait pas pourquoi, mais ça, ça a été le cas.
01:54 - On est passé de 100 à 120 quand même. - Et on est revenu...
01:58 Bref, donc ce qu'il faut savoir, c'est que comme on a des census, il faut s'en débarrasser.
02:03 Alors l'autre solution, bien évidemment, ça se passe au niveau européen,
02:06 mais au niveau européen, ça fait un an et demi que Bruno Le Maire nous dit que c'est absurde,
02:10 et là, on voit que les Allemands nous disent qu'on va peut-être attendre encore un an et demi avant de faire quelque chose.
02:14 - Ah ben ils veulent attendre les Européennes de 2025. - Et comme moi, j'ai pas vu d'initiative française depuis 30 ans pour prendre le contre-pied de l'Allemagne,
02:21 je sais pas si ça va se passer dans les semaines qui viennent.
02:23 - Et la seule solution, c'est d'arrêter de payer les factures, c'est ce que j'explique à tout le monde.
02:28 - Ils vont pouvoir commander nos petits artisans. - C'est la seule solution, c'est ce que je dis à mes...
02:32 - Mais ils ont pas les moyens de se battre contre les fournisseurs d'énergie.
02:36 - Là, l'association des commerçants qui regroupe 450 000 personnes, je les ai eues ce matin,
02:42 j'aurais dit "écoutez, la seule solution, c'est d'arrêter de payer les factures".
02:46 Les factures sont arrivées là, on voit bien qu'ils ont gêné, puisque les factures arrivent en ce moment,
02:50 depuis un ou deux jours. - Et elles sont salées ? - Arrêtées.
02:53 - Elles sont salées, les factures ? - Bah oui, elles sont six fois plus importantes que le mois de décembre.
02:59 - Ça ne marche que si tous décident d'arrêter de payer.
03:03 - Il faut que... - C'est à dire qu'on va pas faire autrement que là.
03:06 - La seule solution, c'est qu'il faut qu'un événement arrive, et moi je conseille ça aujourd'hui,
03:14 parce que c'est insupportable d'avoir des commerçants... 15 000 boulangers sur 33 000 vont fermer dans les semaines qui viennent.
03:24 C'est insupportable. - C'est un peu dangereux de conseiller ça, parce qu'effectivement,
03:29 il y a une dette qui va courir, et après... Les conseillers ne sont pas les pires.
03:35 - Je ne paye pas parce que je veux déchirer mon contrat.
03:40 - Et le gouvernement m'a dit que je pouvais déchirer mon contrat, alors je le déchire.
03:44 - On est d'accord, mais conseiller ça, on a un système de droit, on ne peut pas...
03:49 - C'est pour ça qu'on ne peut pas payer deux fêtes. - Voilà, deux fêtes, malheureusement.
03:52 - Parce qu'ils mettront la clé sous la porte. - Malheureusement.
03:54 - C'est ça. - Mais de facto, après, il y aura des poursuites, etc.
03:57 - Forcément, il y aura des poursuites, mais à partir du moment où l'État dit "Attention, vous pouvez déchirer les contrats,
04:03 vous inquiétez pas", c'est ce qui a été dit, à partir du moment où le président de la République, en octobre,
04:07 dit "Surtout, signez pas les contrats, parce qu'il n'y a pas de problème", et qu'un mois après,
04:11 la dirigeante de la Creu dit "Bah non, il faut signer les contrats, autrement vous n'avez pas d'électricité",
04:15 à partir de janvier, on voit bien que l'État dit des choses contradictoires, des injections contradictoires.
04:19 Donc je dis voilà, l'ingestion contradictoire qui consiste à dire "Je déchire mon contrat",
04:24 ben je déchire mon contrat, par conséquent je ne mets pas la facture, c'est tout.
04:27 - Il y a une solution, parce qu'Olivier Grégoire se plaint en permanence, de dire "Moi j'ai 12 milliards d'euros,
04:33 mais j'arrive pas à les distribuer, parce qu'apparemment les gens ne sont pas assez intelligents pour cocher une petite case".
04:37 Et de l'autre côté, on a des TPE et des PME qui disent... - C'est Agnès Meunier-René Hachet qui dit ça.
04:41 - Ah oui c'est vrai. - Sur la petite pomme. - De l'autre côté, on a des TPE et des PME qui nous disent
04:44 "Nous, on veut juste le bouclier tarifaire". Combien ça coûte pour eux ? 12 milliards !
04:48 Ben ça tombe bien, c'est exactement les 12 milliards d'Olivier Grégoire.
04:51 Donc peut-être on peut les mettre en relation, et comme ça on résout le problème.
04:55 - On envoie les factures à l'Elysée ou à Metziner ? - 12 = 12.
05:01 - En tout cas, ils ne sont pas sortis d'affaire. J'aimerais qu'on parle aussi de l'inflation,
05:04 parce que ça c'est votre grand dada, mon cher Marc Twaty. C'est LE principal sujet de préoccupation,
05:09 avec une explosion des prix de l'alimentation de 14 à 15%, et ça pourra prendre encore 10% d'après les spécialistes de la grande distribution.
05:15 On regarde toutes ces explications de Célia Judat et Olivier Madiné, et on en débat ensuite.
05:21 Un paillet de course encore plus cher dans les mois à venir. Le prix de nombreux produits vendus en grande surface
05:26 dépendra des conditions d'achat négociées entre fournisseurs et distributeurs.
05:31 Après 12% d'inflation alimentaire subie en 2022, les Français redoutent une nouvelle flambée des prix.
05:37 Je n'ai jamais de cadier en dessous de 100 euros, alors que je ne fais pas de folie dans les achats.
05:41 Ça devient très compliqué. Les pâtes sont à des prix intouchables, le lait, le beurre, tout a augmenté.
05:48 Oui, il y a beaucoup de prix qui ont augmenté, effectivement. Le fromage, qu'est-ce que j'ai remarqué ? Les pâtes, après la viande.
05:55 Les industriels qui connaissent une hausse de leur coût de production réclament quant à eux une augmentation des prix de 10 à 15% en moyenne sur l'achat de leurs produits.
06:04 Des hausses de prix exagérées pour les grandes surfaces, comme l'explique Dominique Schellcher, PDG de Système U.
06:09 Autant les choses étaient très justifiées tout au long de l'année dernière face à la guerre et à la hausse des matières premières,
06:14 autant cette année, je pense qu'il y a une recherche d'effet d'aubaine de la part d'un certain nombre d'acteurs.
06:19 Selon les chiffres de l'Association Nationale des Industries Alimentaires, à ce stade des négociations,
06:24 moins de 6 industriels sur 10 ont signé leur contrat avec les distributeurs, contre 8 sur 10 habituellement.
06:30 Mais quelle que soit l'issue des pourparlers, tous les acteurs s'accordent à dire que les prix en rayon devraient encore augmenter.
06:37 Voilà pour le constat, Marc Twaty. L'inflation, c'est une réalité intangible. On nous avait annoncé qu'elle baisserait...
06:43 Tous les mois, on nous annonce qu'elle va baisser et elle monte.
06:46 Encore, malheureusement, c'est triste à dire, mais il y a beaucoup de supériorité affichée par nos dirigeants.
06:53 Ils se sont plantés complètement depuis un an et demi. J'étais l'un des rares à dire que l'inflation va augmenter en 2021,
06:58 mais je ne suis pas devin. On voit bien cette inflation augmenter avant la guerre en Ukraine.
07:02 Il faudrait dire que cette inflation vient de la guerre en Ukraine. L'inflation est née en 2021 parce qu'on a injecté trop de liquidités
07:08 dans le circuit économique mondial, ce qu'on appelait la planche à billets, trop d'aides publiques, alors qu'il n'y avait pas d'offres en face.
07:13 C'est la règle de base de l'économie. La demande est supérieure à l'offre, les prix augmentent.
07:16 Et ensuite, on a laissé l'inflation s'installer. Est arrivée la guerre en Ukraine, ça a ajouté sur les prix des matières premières.
07:21 Vous savez, l'inflation, c'est comme le dentifrice. Une fois qu'il est sorti du tube, on ne peut pas le remettre.
07:25 C'est exactement ce qui s'est passé là. On a laissé filer l'inflation, on n'a pas réagi.
07:29 Et maintenant, nos dirigeants se font en panique parce qu'ils ne savent pas comment gérer.
07:33 Là, j'ai les chiffres, les derniers chiffres de l'INSEE du mois de janvier 2023.
07:37 Les prix du sucre, combien de hausses sur un an ? 37,3%.
07:41 C'est incroyable. On a les farines et céréales, plus 25%. Le beurre, 23%.
07:47 Les oeufs, plus 21%. C'est des chiffres complètement fous.
07:50 Donc, c'est là où on a ce problème d'inflation qui est affiché à 6%.
07:53 Mais c'est comme dans la météo, il y a des vents se creuser.
07:55 - C'est là, en vérité, il y a 15 années, sur la place des températures.
07:57 - Les mètres de température affichés, puis ressenti. On affiche 6%, mais c'est un panier moyen.
08:01 Et ce qu'on consomme au quotidien, notamment les biens alimentaires, sont en train de flamber.
08:05 Et la nouveauté, c'est que jusqu'à présent, on avait cette inflation qui était liée essentiellement à l'énergie, à l'alimentaire.
08:11 Maintenant, c'est en train de se généraliser.
08:13 Vous prenez l'inflation globale en France, donc elle est à 6% en moyenne.
08:16 Hors énergie et alimentaire, elle est à 5,6%.
08:19 Donc, c'est là le drame. C'est que cette inflation est en train de se généraliser.
08:23 Elle concerne tout le monde. Et comme les revenus et les salaires au sens large
08:27 n'augmentent pas à l'aune des prix, il y a une vraie baisse de pouvoir d'achat.
08:31 Donc, on me dit qu'on ne peut rien faire. Si le gouvernement, là, il pourrait faire quelque chose.
08:35 Comment on donne du pouvoir d'achat aux Français ? En baissant les impôts qu'on paye.
08:38 Par exemple, la CLG, que tout le monde paye. Là, tout de suite, on donne du pouvoir d'achat.
08:41 Simplement, si vous faites ça, il faut réduire certaines dépenses.
08:44 Et c'est exactement l'inverse qu'on fait. On augmente ces dépenses publiques en permanente.
08:48 Je vous rappelle que la dette publique française, en moins de deux ans, a augmenté de 580 milliards d'euros.
08:54 De combien a augmenté le PIB, c'est-à-dire la richesse qu'on crée en France,
08:57 avec l'inflation sur la même période ? 161 milliards. J'ai mis 581, j'ai récupéré 161.
09:04 Donc, il y a bien un problème aujourd'hui d'allocation de ces moyens
09:08 et d'inefficacité de la politique économique française. C'est malheureux à dire.
09:12 On va reprendre un truc simple que tout le monde comprendra.
09:16 Il y a, grossièrement, on était à un litre d'essence, un litre de diesel à un euro.
09:22 Maintenant, on vous dit qu'on va être à deux. Alors, qu'est-ce qui s'est passé ?
09:27 Est-ce que, pendant le même temps, il y a eu un coût du pétrole ou un coût du gaz qui a conduit à ça ?
09:36 Il y a eu juste un petit moment, mais aujourd'hui, ce n'est pas le cas.
09:39 On arrive à, grossièrement, avec les prix, les coûts de la production sur le pétrole,
09:50 à des prix où, à une période, on avait un super ou un diesel à un euro.
09:56 C'est le même prix.
09:58 Donc, il y a des gens qui se...
10:01 Donc, on a monté de 1 à 2.
10:03 Sur ces 2, combien il y a pour les taxes ?
10:07 Il faut le dire.
10:09 80% ?
10:10 1,1 euro. Quand on est à 1,80, on a 1,1 euro de taxes.
10:18 On peut le dire. Ce n'est pas la peine.
10:21 Donc, on a augmenté les taxes sur le diesel et sur l'essence,
10:28 ce qui a conduit à augmenter les prix.
10:30 Très bien. Alors, qu'est-ce que vous faites ?
10:32 Vous avez des transports qui augmentent par conséquent, donc c'est de l'inflationnisme.
10:37 Vous avez le fait que vos salariés viennent en voiture et ça leur coûte plus cher.
10:42 Vous avez tout un ensemble de choses qui... L'ensemble est inflationniste.
10:46 Qu'est-ce qui a créé cette inflation ?
10:48 L'État, en augmentant les taxes.
10:51 Alors, pourquoi on a augmenté les taxes ?
10:53 On a augmenté les taxes parce qu'il a fallu payer les taxes habituelles.
10:57 Puis ensuite, les éoliennes et le solaire, on ne pouvait pas les payer avec les taxes sur l'électricité.
11:03 Donc, il a fallu prendre un bout des taxes pétrolières pour le faire.
11:06 Puis ensuite, il y a les taxes carbone, c'est bon pour la planète.
11:09 On voulait mettre le diesel au niveau de l'essence.
11:11 Et ainsi de suite. Et on voulait... Etc.
11:13 Donc, on a fait ça.
11:14 Donc, maintenant, ce n'est pas la peine de dire "Ah ben, ça vient de la planète Mars, il s'est passé de l'Ukraine, etc."
11:19 Ce n'est pas vrai.
11:20 C'est aujourd'hui, 60% du prix que vous payez à la pompe, c'est l'État qui le prend.
11:27 Et donc, le distributeur d'essence et de gazole est devenu un agent fiscal.
11:35 Et la fiscalité a augmenté.
11:37 Le pompier, c'est un agent des maraux.
11:39 Mais ça, c'est sur le prix de l'énergie.
11:41 Mais sur le prix de l'alimentation, il n'y a pas de raison.
11:44 Quand je dis que les augmentations...
11:46 Le prix de l'alimentation, c'est assez.
11:48 La lessive a baissé.
11:49 Ah ben, c'est souvent, oui.
11:51 Nicolas Méhen.
11:53 Absolument.
11:54 Mais la lessive a baissé.
11:55 Pour l'alimentation, vous avez quand même besoin d'engrais.
11:57 L'engrais, c'est quoi ? C'est du gaz naturel.
12:01 Donc, le coût de l'engrais, il augmente depuis juin 2021.
12:04 C'est pour ça qu'on avait déjà de l'inflation.
12:06 Quand vous avez de l'alimentation, vous avez besoin de la transporter.
12:08 Donc, c'est du pétrole, c'est du carburant.
12:10 C'est là où vous retrouvez toute votre inflation.
12:12 Le problème, c'est que l'inflation, elle a mis un peu plus de temps à arriver,
12:14 puisque c'est des négociations en lien entre les distributeurs et les producteurs.
12:19 Moi, ce qui m'inquiète beaucoup, c'est qu'on a là,
12:23 quand on regarde le salaire réel des gens avec cette inflation-là,
12:25 c'est comme s'ils avaient perdu 10 %, ce qui n'est pas arrivé depuis 30 ans.
12:28 Et qu'est-ce qui va se passer derrière ?
12:30 Je fais le lien avec mes TPE, mes PME.
12:32 Ils vont moins consommer, ils vont moins acheter.
12:34 Aujourd'hui, le drame dont personne ne parle,
12:36 c'est que le chiffre d'affaires de toutes les sociétés qui vendent aux consommateurs,
12:39 qu'on va appeler B2C, il est en chute libre,
12:42 parce que les gens n'ont plus d'argent, les gens ne consomment plus.
12:44 Donc, ça va accélérer, ça va auto-alimenter ce phénomène de faillite,
12:50 et personne n'a la solution.
12:51 La seule solution, c'est les banquiers centraux qui se disent
12:53 "Bon, allez, on va augmenter les taux maximums."
12:56 Ils vont encore rajouter une couche là-dessus.
12:58 Ils vont encore plus freiner.
12:59 Non, c'est-à-dire que les taux d'intérêt, aujourd'hui,
13:01 c'est pour y agir si justement on avait une demande forte.
13:04 Aujourd'hui, ce n'est pas le cas.
13:05 Alors, ça peut effectivement limiter les anticipations d'inflation.
13:08 Oui, sur l'énergie, mais regardez, par exemple, je te disais tout à l'heure,
13:11 sur l'euro, par exemple, parce que, fréquentement,
13:14 on avait un prix de l'essence à 2 euros.
13:17 Maintenant, l'euro, à l'époque, avait baissé.
13:19 Donc, on peut dire, c'est logique, quand l'euro baisse,
13:21 les prix des produits importés sont plus chers.
13:23 Là, l'euro est remonté, et pourtant, légèrement, c'est vrai,
13:26 mais il a quand même remonté, et pourtant, les prix ont continué d'augmenter.
13:29 Alors que les prix, je dirais, de l'essence, du pétrole, au niveau mondial,
13:33 ont également légèrement baissé.
13:34 C'est ça qui est paradoxal.
13:36 Alors, sur l'économie, les taux d'intérêt sont passés à presque 5%.
13:39 Mais c'est ça le problème. 5% ?
13:41 Avec l'assurance.
13:43 Oui, mais les promoteurs qui ont emprunté à 1,5, 2, ils empruntent à 5, maintenant.
13:48 Ça veut dire qu'en fait, la production de logements va s'arrêter.
13:51 On était à 100 000 logements solaires, alors qu'il en ferait 300 000.
13:54 Ça va, c'est en train de se ralentir, il n'y a plus de stock.
13:57 Or, on s'est trompé avec le logement, c'est une partie de l'économie,
14:00 ça relance l'activité, et là, c'est en train de se ralentir, mais...
14:03 Je suis avoué de voir la rapidité avec laquelle le gouvernement et les parlementaires
14:10 parlent de sobriété dès qu'il y a un problème.
14:12 La sobriété, pour moi, c'est la pénurie.
14:14 Là, sur l'eau, vous venez d'entendre la première ministre.
14:18 Donc, on va faire un plan de pénurie.
14:20 Non ! Il y a des possibilités.
14:22 Elle parle de quoi ? Elle parle de l'eau qui tombe.
14:25 Il y a moins d'eau qui tombe.
14:26 Alors maintenant, qu'est-ce qu'il y a comme eau en France ?
14:29 Il y a des puits profonds, il faudrait chercher l'huile.
14:32 Ce n'est pas de l'eau comme l'huile, pour des millions d'années.
14:38 Non, c'est de l'eau qui se régénère.
14:41 Il y a des puits profonds, il faut les chercher.
14:44 Mais qu'est-ce que c'est, cette histoire ?
14:45 Sans arrêt, on nous dit "soyez calmes, pénurie, pénurie".
14:49 La pénurie, c'est l'inflation.
14:51 C'est clair, puisque ça augmente les prix.
14:53 Il faut arrêter.
14:55 Si jamais j'ai un produit abondant, il y a la possibilité de baisser les prix.
15:01 Si jamais il y a pénurie, les prix augmentent.
15:04 Et on a organisé la pénurie de pétrole avec les écologistes qui ont dit
15:10 "non, non, surtout n'allez pas chercher le pétrole".
15:12 Et le pétrole a monté.
15:13 C'est normal.
15:14 La pénurie et la sobriété, c'est la même chose.
15:17 C'est le même sujet.
15:18 Et je suis irrité, parce que je m'aperçois qu'on accepte ça.
15:21 "Ah oui, il faut être sobre, c'est vrai."
15:23 C'est une espèce de "on va être en robe de bure".
15:25 En permanence.
15:26 Et puis il y a des Iraniens qui se flagellent du shit.
15:29 Ils se flagellent.
15:31 On a l'impression qu'on est partis en Iran.
15:33 Emmanuel Macron, au Salon de l'Agriculteur, a été interpellé sur le problème de l'inflation
15:38 dû à des paniers d'alimentation trop chers.
15:40 Et il a dit "la grande distribution doit faire des efforts".
15:42 Écoutez-le.
15:43 Là on a besoin d'un effort collectif, d'un engagement.
15:46 C'est ça ce que je demande aussi à nos distributeurs aujourd'hui.
15:48 C'est de participer à l'effort.
15:50 Ils font des bénéfices, des profits, j'en suis heureux pour eux et leurs salariés.
15:53 J'espère qu'ils le redistribuent.
15:54 Mais dans ce moment-là, on ne peut pas demander un effort à nos producteurs.
15:58 Parce que nos agriculteurs, ils payent plus cher l'énergie,
16:01 ils payent plus cher les intrants divers pour produire.
16:06 Et on a besoin de garantir leurs revenus.
16:08 Et ils ont des revenus qui sont encore très faibles aujourd'hui.
16:11 Donc c'est pas eux qui peuvent faire l'effort pour baisser les prix de l'alimentation.
16:13 Bon, alors Marc Twaty, ça c'est incroyable, qui fait les lois ?
16:17 C'est-à-dire que, c'est incroyable, on a l'impression qu'il est candidat peut-être,
16:20 mais c'est quand même lui le président, il y a quand même une assemblée.
16:22 On peut aujourd'hui mieux, effectivement, réguler,
16:25 ou au moins mieux gérer les relations entre les industriels ou les agriculteurs,
16:30 et effectivement la grande distribution.
16:31 Il y a un manque de concurrence.
16:32 Mais qui décide ? C'est l'État.
16:34 C'est le gouvernement.
16:35 C'est pas l'État qui fait les accords entre les producteurs et les agriculteurs.
16:39 Le fait est qu'il n'y a pas cette concurrence, justement,
16:40 parce qu'il n'y a que 4-5 grandes centrales.
16:43 Donc évidemment, quand vous avez les petits producteurs qui arrivent face à cela,
16:46 on leur dit "si tu baisses pas tes prix, on te fait pas rentrer".
16:49 Donc bien entendu, ils sont pris à la gorge.
16:51 Mais ce qu'il faut savoir, c'est qu'aujourd'hui,
16:53 je faisais une conférence pour les maraîchers il n'y a pas très longtemps,
16:56 en fait tous les produits, les légumes, les fruits, etc.,
16:59 sont vendus au même prix à toutes les enseignes.
17:01 Et puis après, les enseignes se débrouillent,
17:03 et puis ils prennent plus de marge que d'autres, etc.
17:05 Mais c'est finalement globalement la même qualité.
17:06 C'est pas l'idéal qui est moins bien que d'autres, etc.,
17:08 comme on le fait parfois croire.
17:10 Donc c'est un problème de concurrence, tout simplement.
17:12 Alors il y a des pays où c'est pire, ça c'est vrai.
17:14 Mais encore une fois, ce que je suis en train d'entendre,
17:16 c'est que le président est en train de mettre encore dos à dos, effectivement,
17:20 à l'aide du CEL, les agriculteurs ou les distributeurs.
17:23 Il faut quand même aujourd'hui mieux gérer le travail de l'État.
17:26 Tu as quand même 60% des fruits et 40% des légumes qui sont importés,
17:32 et rien n'indique que les normes de secteur de production
17:36 soient les mêmes que les normes chez nous.
17:38 Non, non, non.
17:40 Et ça c'est quand même sacrément impressionnant, cette histoire.
17:43 Parce que lorsque tu es parti sur le sucre,
17:46 il y a de l'anticipation sur le sucre, bien sûr,
17:49 puisque si jamais on n'utilise plus les pexicides pour les betteraves,
17:56 il n'y a plus de sucre en France.
17:58 Dans les autres pays, il peut y en avoir, mais chez nous on ne peut pas.
18:00 Donc tout le monde a de l'anticipation.
18:02 Donc il y a un certain nombre de normes et règlements
18:05 qui sont donnés par l'État,
18:07 c'est l'État, c'est les chefs d'État qui parlent là,
18:10 qui sont inflationnistes.
18:12 Alors est-ce qu'on est capable d'aller dans l'autre sens ?
18:15 C'est-à-dire, voilà, j'ai un certain nombre de règlements inflationnistes,
18:18 j'ai essayé de les limiter pendant un certain temps,
18:20 pour limiter l'inflation.
18:21 C'est ça que je demande clairement.
18:23 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on a une conduite inflationniste générale
18:28 à l'intérieur de l'administration française et au gouvernement.
18:31 Et cette sobriété, moi, me sort par les yeux,
18:35 parce que pour moi la sobriété, c'est la pénurie.
18:37 Et la pénurie, c'est l'inflation.
18:39 - Nicolas Mélenchon. - Oui, juste une petite remarque.
18:40 Emmanuel Macron vient de demander un effort au distributeur.
18:43 La semaine dernière, il a demandé un effort à Total pour limiter le prix de l'essence.
18:46 Ils l'ont fait, l'effort.
18:47 Peut-être qu'il faudra demander un effort à l'État,
18:48 parce que je rappelle que moi, je regarde précisément
18:51 combien d'euros l'État gagne sur chaque litre de carburant vendu.
18:54 Eh bien, la semaine dernière, il y a une semaine,
18:57 c'était le record historique sur l'essence, sur le diesel.
19:00 L'État n'a jamais autant gagné d'argent à chaque litre d'essence et de diesel vendu.
19:05 Donc peut-être qu'on a un tout petit peu de marge ici,
19:07 parce qu'en plus, quand on parle de l'effet inflationniste de ces taxes
19:10 sur tout le reste de l'économie, il y a peut-être une réflexion à avoir.
19:13 Sauf que c'était voulu par les écolos.
19:15 Non, non, ce n'est pas voulu par les écolos, ça c'est lié.
19:17 Oui, mais c'est comme pour le tabac.
19:19 On va monter le prix, on a décidé d'augmenter les taxes sur le diesel,
19:22 pour dire en français, ne roulez plus au diesel.
19:25 Ceux qui le feront, ils vont payer, passé à l'électrique.
19:28 Comme pour le tabac, on taxe, pour soi-disant faire en sorte
19:31 que les gens n'en consomment plus, mais on encaisse.
19:33 Et en disant, vous avez la solution, c'est l'électrique.
19:35 Et ça a été fait volontairement.
19:37 Et pénurie électrique, donc augmentation des prix d'électricité,
19:39 et pénurie de nouveau.
19:41 Bon, on n'a pas eu de coupure de courant quand même.
19:42 On peut se faire illiciter de ça.
19:44 On est en situation de pénurie potentielle.
19:46 Il est clair que si jamais on change aujourd'hui 10% plus du parc,
19:52 on est en situation de pénurie, parce qu'on sait qu'on n'aura pas l'intervateur qu'il faut.
19:56 On le sait, Théo, très clément.
19:58 Souvenez-vous, en décembre, janvier, il a fait très très doux.
20:00 Il n'est pas aveugle.
20:01 Il a fait très très doux, surtout.
20:02 Et on est racheté de l'électricité.
20:04 Absolument, politiquement.
20:06 Et on est racheté de l'électricité en Allemagne, qui bute avec du charbon.
20:11 Il y a quand même une sorte de schizophrénie.
20:13 C'est-à-dire que d'un côté, effectivement, on croit justement de limiter la consommation.
20:16 On croit de la pénurie.
20:17 Après, on se plaint qu'il y ait de la passion.
20:18 Pour savoir ce qu'on veut.
20:19 Globalement, on ne peut pas avoir l'insomme d'autres.
20:21 Je pourrais m'interroger, Marc, après ce que tu dis,
20:25 sur l'existence ou non d'un gouvernement.
20:27 J'ai le droit de m'interroger.
20:29 Je prends l'exemple de la betterave.
20:31 On a supprimé le pesticide sur la betterave.
20:36 Donc, il y aura moins de production de betterave.
20:38 Donc, moins de production de sucre.
20:39 La seule raison pour laquelle le ministre l'a fait, c'est pour éviter d'être un jour mis en cause
20:42 pour des problèmes de santé publique.
20:44 Donc, il dit, moi, l'avenir se mêle.
20:45 C'est ma situation qui me préoccupe.

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