Alexandre Devecchio : «On instrumentalise le sort de l'Ukraine pour se faire de la promotion»
Alexandre Devecchio, rédacteur en chef au Figaro, au sujet de l'aide polémique proposée aux sportifs ukrainiens en vue des Jeux olympiques 2024 : «On instrumentalise le sort de l'Ukraine pour se faire de la promotion»
Transcript
00:00 Oui, c'est une opération médiatique, encore une fois.
00:04 Politico-médiatique.
00:06 Politico-médiatique, on instrumentalise, j'ai envie de le dire, le sort de l'Ukraine,
00:10 qui a un sort dramatique aujourd'hui, pour se faire de la promotion.
00:14 Et ça apparaît en décalage, effectivement, avec les difficultés du pays.
00:18 On a l'impression d'avoir une classe politique qui s'intéresse davantage aux grandes causes lointaines,
00:24 qu'aux problématiques des Français ordinaires et des athlètes,
00:28 qui sont souvent des gens modestes, qui préparent les JO.
00:32 Il y a les trucs de gondole que sont nos grands sportifs professionnels.
00:36 Exactement, mais les JO c'est amateur, il faut le rappeler.
00:38 Je sorte le basket, le rugby, et je passe quelques grands sports,
00:42 mais pour avoir béni un petit peu dans le sport olympique au début de ma carrière.
00:46 On a l'impression qu'on est un pays et que notre belle carrière.
00:48 Quand vous faites du tir à l'arc, du tennis de table, de la voile, de la lutte, et j'en passe,
00:53 je peux vous citer un sport comme ça, olympique, qui brille,
00:56 sur qui la lumière est seulement tous les 4 ans.
00:58 Vous avez des gens qui travaillent à temps partiel, qui ont des revenus faibles,
01:02 qui font des appels à des cagnottes pour pouvoir se financer,
01:06 qui triment pendant 4 ans pour réussir à joindre les deux bouts,
01:09 pour pouvoir se présenter dans les meilleures conditions au jeu,
01:12 et avoir des possibilités d'entraînement qui leur permettront de performer le jour J.
01:17 Et la ministre semble oublier.
01:19 On a l'impression qu'on est dans un pays hyper riche, qui n'est pas endetté,
01:25 et qui peut distribuer l'argent public comme ça.
01:29 Je suis désolé, on est en pleine grève des retraites,
01:31 on a un pays qui trouve que cette réforme est injuste.
01:35 Si on est si riche que ça, pourquoi on impose cette réforme-là ?
01:41 Je ne veux pas tout mélanger, mais quand même, symboliquement.
01:44 Comment vous voulez ensuite expliquer aux gens qu'il faut faire des efforts et des sacrifices ?
01:49 Ça devient difficile.
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