La réforme des retraites, «le macronisme dans toute sa splendeur», lance Carole Delga

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Transcription
00:00 Sur le fond du projet, une question du député socialiste Jérôme Gage, le ministre du travail,
00:05 a encore revu à la baisse le nombre de personnes dont la pension sera portée à 85% du SMIC, soit 1200 euros cette année.
00:12 La mesure ne toucherait plus que 10 000 à 20 000 personnes.
00:16 On était à 40 000 il y a encore quelques semaines.
00:18 Est-ce que selon vous, c'est une communication hasardeuse du gouvernement ou bien un mensonge ?
00:23 Je crains qu'en effet cette réforme soit injustifiée et injuste.
00:29 C'est pourquoi je suis en soutien au syndicat.
00:32 On voit bien que personne n'est convaincu.
00:36 Les trois quarts des Français sont contre la réforme des retraites.
00:39 C'est-à-dire qu'il n'y a pas les bons arguments.
00:41 On fait croire que le régime des retraites est en faillite. C'est faux.
00:45 Mais là sur la...
00:46 Et sur cette question de la rémunération, je pense qu'en effet il y a eu une volonté de manipulation.
00:52 Et heureusement le travail parlementaire a permis de mettre en avant cette manipulation.
00:59 Et je salue le travail qui a été fait par Jérôme Huggage sur ce sujet.
01:02 Vous dites que vous faites partie de la gauche pragmatique.
01:04 Vous niez le fait qu'il y a un problème d'équilibre du système.
01:07 Il n'y a aucun problème de financement dans les prochaines années.
01:09 Tout va très bien ?
01:10 Non, tout ne va pas très bien.
01:12 Et en France, il y a beaucoup de sujets à améliorer.
01:15 Mais clairement l'urgence aujourd'hui, ce n'est pas la réforme des retraites.
01:19 Parce que le problème n'est pas sous deux ans.
01:21 Ça ce n'est pas vrai. Il n'est pas en faillite le système.
01:24 On doit y travailler.
01:26 Je pense qu'il faut justement travailler sur la question de la pénibilité.
01:29 Parce qu'il y a une vraie injustice.
01:31 Un ouvrier meurt sept ans plus tôt qu'un cadre en France.
01:35 Et donc là, on doit arrêter avec cette question de l'âge.
01:39 On doit travailler sur la durée de la cotisation en fonction de la pénibilité des métiers.
01:44 Mais on a d'autres urgences.
01:46 Aujourd'hui, les Françaises et les Français ne me parlent pas de cette problématique.
01:50 Mais vous avez tout dit, Karolin.
01:52 Il y aurait toujours d'autres urgences.
01:54 C'est jamais le bon moment pour une réforme des retraites.
01:56 Bien sûr qu'on peut avoir cet argument-là.
01:58 Mais l'argument aujourd'hui, c'est que les Françaises et les Français,
02:01 ils n'ont plus le pouvoir de vivre parce qu'il y a une inflation très importante.
02:05 Et le gouvernement protège les Français ?
02:08 Vous avez vu que Bruno Le Maire vote encore des nouvelles mesures
02:11 pour tenter d'amoindrir l'effet de cette inflation.
02:14 Vous n'y croyez pas ?
02:16 Il faut avoir une politique de fond sur la question de l'inflation.
02:19 C'est-à-dire que l'inflation est liée au coût de l'énergie.
02:22 Et donc, il faut avoir une nouvelle politique européenne
02:25 sur la définition des coûts de l'énergie.
02:27 Il faut prendre les problématiques au fond.
02:29 Et sur cette question de la réforme des retraites,
02:31 elle est profondément injuste
02:33 parce qu'on va taper plus ceux qui en moins.
02:36 Et là, on est avec le macronisme dans toute sa splendeur.
02:40 Parce qu'Emmanuel Macron qualifie ces gens qui ne sont rien,
02:44 et bien c'est là, encore demander plus à ceux qu'il considère comme rien.

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