«C'est un travail fou !» : en Moselle, un maire croule sous les cercueils à fermer
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Transcript
00:00 6h05 sur Europe 1, on vous emmène maintenant dans la région Grand Est en Moselle où le maire d'Ars
00:04 Laconexi pousse un cri de colère.
00:06 La raison, l'accumulation des missions funéraires imposées par l'état aux élus des villages.
00:11 La mairie de cette commune de 950 habitants a d'ailleurs décidé de faire la grève, décelée de cercueils.
00:16 Cette tâche prend une place grandissante avec l'hôpital installé sur la commune et les chambres funéraires qui ferment par souci d'économie.
00:24 Nina Droff a rencontré le maire d'Ars Laconexi. Reportage.
00:28 "J'allume, j'allume, voilà, donc la cire coule, après on fait comme ça, et voilà, et vous avez le scellé."
00:35 Ce sceau en cire rouge, Dominique Strebli, le maire d'Ars Laconexi, la pose tous les jours sur les cercueils de personnes décédées dans l'hôpital de sa commune.
00:42 "Je prends ma petite boîte et je vais à la morgue, je vérifie déjà qui est dans le cercueil et je scelle les deux vis à chaque extrémité du cercueil pour empêcher l'ouverture."
00:49 Une tâche extrêmement chronophage, en 2022 Dominique et son adjoint ont scellé 445 cercueils.
00:55 "Des fois j'en ai cinq, j'en ai six, j'en ai sept, il y a des fois des orientations à prendre, ou même des votes à faire où je ne suis pas là parce que je suis allé fermer les cercueils."
01:01 Et la charge de travail continue de s'alourdir. A quelques kilomètres, le CHU de Metz a fermé une chambre funéraire, obligeant le maire à poser encore plus de scellés.
01:09 "Je ne le ferai pas, je refuse de fermer les cercueils des gens qui sont décédés dans des chambres mortuaires à l'extérieur de ma commune et qui sont rapatriés chez moi, je ne peux pas plus."
01:17 D'autant plus que cette tâche est loin d'être anodine.
01:19 "Quelques fois il y a des bébés, des petites boites blanches qu'il faut fermer, on les ferme aussi, ça laisse des traces."
01:25 Le maire a contacté le préfet de Moselle pour réclamer une solution. En attendant, il refuse catégoriquement de sceller tous les cercueils qui ne viennent pas directement de sa commune.
01:32 - Nina Droff, envoyée spéciale en Moselle pour Eurepain.