L'interview de Robert Ménard

  • l’année dernière
Le maire de Béziers, Robert Ménard, était l’invité de Laurence Ferrari dans #LaMatinale sur CNEWS.

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Transcription
00:00 - Bonjour, Robert Ménard. - Bonjour.
00:01 - Bienvenue dans la matinale de CNews.
00:02 On commence par la réforme des retraites.
00:03 Il y a beaucoup de sujets dans l'actualité que je veux évoquer avec vous.
00:06 Elle est étudiée à partir d'aujourd'hui dans l'hémicycle par les sénateurs.
00:10 Vous étiez, vous, pour une retraite à 65 ans.
00:11 Vous trouvez toujours que ce n'est pas une réforme courageuse, celle-là ?
00:14 - Je pense que c'est une réforme qui ne va pas assez loin.
00:16 Il faut réformer. De toute façon, on vit plus longtemps.
00:19 On a moins d'enfants.
00:21 Donc de toute façon, pour trouver un équilibre, il faut revoir ça.
00:25 Ce que je crains, c'est qu'à force de concessions en concessions,
00:28 économiquement, les économies qu'on va faire, ce ne soit pas grand-chose.
00:31 Et surtout qu'on soit obligé dans quatre ans de recommencer.
00:34 Mais on a peut-être une classe politique qui n'est pas capable d'assumer
00:38 un certain nombre de choses. Il faut assumer.
00:41 Il faut expliquer aux gens que ce sera plus dur.
00:43 Personne ne peut imaginer que travailler plus longtemps soit plus sympathique.
00:46 Ça n'existe pas. Mais en même temps, est-ce qu'à un moment donné,
00:49 il ne faut pas faire un certain nombre de choix ?
00:50 J'espère qu'après le foutoir et encore le mot,
00:55 le bordel qui a régné pendant deux semaines à l'Assemblée nationale,
00:59 on se retrouve au Sénat avec un débat de fond.
01:01 C'est très drôle d'ailleurs, parce que pour ma génération,
01:03 qui s'est toujours moquée du Sénat en disant "ces vieux sénateurs, patati patata",
01:07 on se rend compte que la raison et le bon sens, finalement,
01:10 c'est peut-être là en ce moment.
01:11 C'est un drôle de retournement de l'histoire.
01:13 – Ils s'intéressent à des mesures en particulier,
01:15 notamment sur les mères de famille qui sont lésées par la réforme
01:18 et ils veulent les avantager avec une surcote de 5%
01:23 ou un départ anticipé à 63 ans.
01:25 Vous dites banco là-dessus ?
01:26 – Mais bien sûr, attendez…
01:27 – Donc il y a bien des injustices dans la réforme ?
01:28 – Non, mais attendez, moi je ne pense pas.
01:31 Je pense qu'elle est nécessaire et qu'elle est injuste.
01:33 Elle restera injuste parce qu'il y aura toujours des gens qui paieront les pots cassés.
01:38 Mais oui, il y a des choses à changer, il y a à changer sur les mères de famille.
01:42 Si on dit qu'il faut inciter les femmes, les hommes et les couples en l'occurrence,
01:47 à avoir plus d'enfants, il ne faut pas que les mères qui ont des enfants soient pénalisées.
01:51 On nous avait dit, vous vous rappelez, pour faire des économies,
01:54 il faut par exemple les régimes spéciaux, on s'y prête.
01:57 Attendez, il y en a 17 en France sur les régimes spéciaux,
02:00 finalement ils n'en ont étudié que 5, sur les 5 il y en a 2 qui sont positives.
02:03 D'ailleurs dans leur compte tu te demandes pourquoi ils vont y toucher.
02:06 Donc il faut changer ça, il y a un certain nombre de mesures qu'il faut faire.
02:10 Aujourd'hui ça n'a pas été fait parce qu'il n'y a pas eu de débat.
02:13 Enfin c'était une foire d'armes poignes où on s'est insulté, bourreau, assassin,
02:18 je ne sais pas ce qu'on était allé dire.
02:19 Aujourd'hui oui, il faut prendre sur un certain nombre de points et faire des modifications.
02:23 Moi j'ai l'impression que les sénateurs sont prêts à le faire.
02:27 Mais il faut changer la tête, on ne peut pas dire "on reste comme tel".
02:30 C'est se moquer des gens, c'est être des démagogues de droite et de gauche
02:34 que de vouloir faire croire qu'on ne peut pas changer les règles du jeu.
02:38 Ce n'est pas vrai.
02:38 – Sur la politique nataliste entre guillemets sur laquelle veulent revenir les sénateurs,
02:42 est-ce que vous dites, comme Jordan Bardella,
02:43 c'est où on favorise les femmes françaises pour qu'elles fassent des enfants,
02:46 ou ce sont les immigrés ?
02:48 Est-ce que vous dites la même chose ou pas ?
02:50 – J'attends qu'on m'explique concrètement, concrètement, Pâle.
02:53 Aujourd'hui, comment vous allez donner des avantages à un certain nombre de femmes
02:58 quand elles sont d'origine française et d'autres qui ne le sont pas ?
03:01 Mais concrètement, vous allez écrire dans la loi ça ?
03:05 Enfin, tout le monde sait que ce n'est pas vrai.
03:07 Moi je pense qu'il faut inciter les femmes qui vivent en France à avoir plus d'enfants.
03:13 – D'accord, et sur l'index Senior, pareil,
03:15 les sénateurs veulent réintroduire cette mesure qui permet de l'embauche des seniors,
03:20 mais toutes ces mesures qu'on rajoute
03:22 peuvent être jugées inconstitutionnelles par le Conseil constitutionnel.
03:25 – Mais attendez, ça honnêtement, je n'ai pas les compétences pour le dire.
03:28 Ce que je pense que c'est sur ces terrains-là, il faut des améliorations.
03:32 Aujourd'hui, tout le monde le constate, il y a moins de gens à partir de 60 ans,
03:35 en gros, il y a peu de gens qui vont travailler.
03:37 Il faut les aider à travailler.
03:38 Est-ce que ce système mis en place,
03:40 cette espèce de contrat pour les seniors est efficace ?
03:45 On va voir, on va en débattre.
03:46 Mais qu'on en débatte, moi ce qui me tue, c'est qu'on ne débat pas des choses.
03:50 Vous avez vu, vous entendez les syndicalistes qui vous parlent,
03:53 "Ah oui, mais si jamais on votait cette réforme, ce serait le couloir de la mort."
03:59 Mais enfin, comment vous pouvez avoir des exagérations ?
04:02 Mais de l'autre côté, vous avez les mêmes propos.
04:04 Regardez sur les 1200 euros, d'abord on ne sait même plus si c'est net, brut.
04:09 – C'est brut, c'est brut, je vous rassure.
04:12 Au début, vous vous rappelez, au début, 1 800 000 personnes.
04:16 Aujourd'hui, on est entre 10 000 et 20 000.
04:18 Vous ne paraissez pas sérieux, honnêtement.
04:20 Moi, je ne jette pas la pierre au ministre,
04:22 qui en a pris suffisamment de pierre,
04:24 en termes symboliques évidemment, dans l'Assemblée pour ne pas en rajouter.
04:28 Mais enfin, quand même, ils nous disent tout n'importe quoi sur les carrières longues.
04:31 Alors, quand c'est à 16 ans, 18 ans et 20 ans, c'est une année paire,
04:35 tu peux partir à 64 ans, mais quand c'est une année impaire, tu vas partir.
04:39 Personne ne comprend quelque chose.
04:41 Il faudrait peut-être faire l'ENA ou Polytechnique pour comprendre la retraite.
04:44 – Et encore, ces 1 200 euros qui nous avaient été promis de pension minimum,
04:50 au départ pour tout le monde, arrivent dans un contexte d'inflation majeure.
04:53 14,5 % d'inflation au mois de février, ça risque d'augmenter au mois de mars.
04:58 Il y a des négociations entre distributeurs et fournisseurs
05:01 qui se sont terminées cette nuit.
05:03 Les Français vont craquer, le pouvoir d'achat, ils ne s'en sortent plus.
05:06 S'ils prennent une hausse supérieure à 20 % sur l'alimentation, comment ils vont faire ?
05:09 – Écoutez, moi je m'occupe de l'office des HLM de ma ville.
05:13 On a constaté ce mois, au mois de janvier et février,
05:17 un nombre d'impayés comme, je vous jure, on n'en avait jamais rencontré.
05:21 Les gens commencent à ne pas payer leur loyer dans les offices.
05:24 Ils se disent qu'on ne va pas les mettre dehors, évidemment,
05:26 qu'on ne va pas mettre dehors les gens et tout ça.
05:27 Mais oui, bien sûr qu'il y a un vrai problème.
05:29 Mais en même temps, Madame, la réponse,
05:31 ce n'est pas comme la France Insoumise qui vous répond
05:34 1 600 euros par mois minimum de vieillesse, personne ne le fera.
05:39 C'est se moquer des gens et les gens, ils le savent, vous savez.
05:42 Intuitivement, moi, je ne crois pas que ce soit la veille du grand soir.
05:45 Je n'y crois pas un instant.
05:46 D'abord parce que je vois qu'il y a moins de mobilisation dans ma ville,
05:49 moins de grévistes, moins de gens qui manifestent.
05:53 Parce que, d'abord, parce qu'il n'y a pas de réponse,
05:56 parce qu'ils sentent bien qu'il n'y a pas de réponse politique.
05:57 On ne leur dit pas "tiens, on pourrait faire ça et ça".
05:59 Et ça, c'est la première raison.
06:03 Et la deuxième raison, c'est qu'ils se disent
06:05 que c'est évidemment difficile pour eux de ne pas travailler
06:09 et donc de perdre du salaire.
06:11 Voilà, alors on en est dans cette situation.
06:13 Moi, je pense qu'il faut apporter des réponses concrètes, pratiques.
06:18 On arrête de s'insulter.
06:19 On essaye d'apporter des réponses concrètes.
06:22 Honnêtement, pour l'instant, je ne l'ai pas vu d'aucun.
06:25 Même les Républicains, il y a un an,
06:30 ils nous expliquaient qu'il fallait aller jusqu'à 65 ans.
06:33 Et maintenant, comme c'est leur opposition qui leur dit
06:37 "64 ans", un certain nombre d'entre eux pinaillent.
06:39 Enfin, c'est ce mot qui est du monde.
06:41 Je pense vraiment qu'on a une classe politique
06:43 qui nous discrédite.
06:45 Les débats, comme ils se sont passés à cause de la gauche,
06:47 l'irresponsabilité dans les propositions,
06:50 la surenchère permanente,
06:53 un gouvernement qui change d'avis comme de chemise
06:55 sur un certain nombre de choses,
06:57 l'absence de quelqu'un qui dise "c'est comme ça et je m'y tiens".
07:00 Honnêtement, ça nous discrédite tous.
07:02 Mais tous, tous.
07:04 Après, on ne s'étonne pas que les gens n'aillent pas voter.
07:06 Ils ne nous croient pas, les gens.
07:07 Et c'est la faute de toute cette...
07:09 - Caste ?
07:11 - Oui, cette caste, ces clans politiques, ces égaux.
07:14 Regardez les Républicains, vous me posez la question.
07:17 Ils sont divisés entre eux.
07:18 Est-ce que c'est vraiment pour le bien de la France
07:21 ou est-ce que c'est parce que chacun défend son petit intérêt
07:26 du côté des Rassemblements nationals ?
07:28 Moi, je suis plutôt copain avec un certain nombre d'entre eux.
07:30 Mais enfin, attendez, vous les avez entendus,
07:32 à part de faire deux coups politiques avec une motion de censure
07:35 et une motion, je ne sais plus comment ça s'appelle...
07:37 - Référendaire.
07:38 - Voire référendaire.
07:39 Quelle proposition il y a eu ?
07:40 Quelle proposition il y a eu ?
07:42 Il n'y en a pas.
07:42 - Et pourtant, Olivier Dissop dit que dans l'hémicycle,
07:45 celle qui a eu l'attitude la plus républicaine, c'est Marine Le Pen.
07:48 - Ah oui, attendez, par rapport aux autres,
07:49 elle n'est pas dans la taille de la boxe-pack de la même catégorie.
07:52 Elle s'est tenue convenablement
07:53 et ses députés se sont tenus convenablement.
07:55 Mais vous savez, il y a une violence, un discours de haine
07:59 tenu par l'extrême gauche sur lequel on devrait s'interroger.
08:03 Comment se fait-il qu'on tolère encore ça ?
08:05 Comment se fait-il que pendant des années,
08:07 on a montré du doigt, à juste raison, les fascistes, les nazis,
08:10 en disant "regardez ces discours racials et tout".
08:13 Mais attendez, de l'autre côté, il y a aujourd'hui,
08:15 dans la grande tradition communiste et soviétique,
08:18 M. Poutine en est l'incarnation aujourd'hui,
08:20 des discours de haine, des haines de classe
08:22 qui sont un vrai problème pour la viabilité de la démocratie.
08:26 - Avec des appels à la violence ?
08:27 - Insupportables.
08:28 - Enfin, vous pouvez ne pas aimer un ministre,
08:31 c'est un bourreau le ministre, c'est un assassin.
08:34 Comment on peut dire ça ?
08:35 - Le député LFI en question s'en est excusé.
08:37 - Oui d'accord, mais tu commences par le dire.
08:40 - On parle de Vladimir Poutine.
08:42 Jordan Bardella a cru vouloir clarifier la position
08:45 du Rassemblement national par rapport à la guerre en Ukraine
08:48 et à Vladimir Poutine.
08:50 Il parle de naïveté collective à l'égard des intentions
08:52 et des ambitions de Vladimir Poutine.
08:54 Il prend ses distances avec Marine Le Pen ?
08:56 - Oui, il prend ses distances par rapport à une histoire
08:58 qui est celle de son parti.
09:00 Il y a une fascination pour le nationaliste,
09:04 celui qui défendait ses traditions,
09:06 celui qui se faisait respecter.
09:08 Bref, M. Poutine, bien sûr qu'il y a une fascination
09:11 au Rassemblement national, d'ailleurs,
09:12 et pareil de l'autre côté à la France insoumise.
09:14 C'est la même fascination pour des hommes autoritaires
09:17 qui incarneraient je ne sais pas quoi,
09:19 enfin un peu des espèces de machos,
09:21 des super-mecs qui sauraient parler,
09:23 taper du poing sur la table.
09:27 Et puis il y a aussi ce qui guide ça,
09:29 ce que ne dit pas M. Bardella,
09:32 mais je pense qu'il dit des choses courageuses
09:33 quand il dit ça, c'est qu'il y a un anti-américanisme.
09:36 Ce qui guide, ce qu'il y a de commun
09:39 entre cette droite-là, la droite de la droite
09:42 et la France insoumise,
09:43 c'est la détestation des États-Unis.
09:45 La détestation.
09:46 Puis c'est bête comme chou,
09:48 mais vous savez, les ennemis de mes ennemis sont mes amis.
09:50 Ça fonctionne merveilleusement.
09:53 Que Marine Le Pen lui ait répondu comme ça,
09:55 c'est dit à quel point d'abord,
09:57 pour ceux qui pensent un instant
09:58 qu'elle ne sera pas candidate,
10:00 c'est une douce plaisanterie.
10:02 Et d'autre part, qu'elle est la patronne.
10:03 Elle est la patronne et elle entend le faire respecter.
10:06 Je trouve que c'est bien qu'il ait osé dire ça.
10:08 Elle dit qu'œuvrer à la peine n'est pas un acte d'allégeance,
10:11 si ce n'est à l'intérêt du monde et la considération des hommes.
10:13 Non mais enfin, attendez.
10:14 Ça y est, elle lui répond, donc les distances sont prises entre les deux ?
10:18 Un, ça, et puis il y a un vrai problème de fond.
10:21 Aujourd'hui, en Ukraine, on se bat pourquoi ?
10:23 Pour la paix ou la victoire de l'Ukraine ?
10:25 C'est juste un débat aussi simple.
10:27 Attendez, vous, moi, on est tous pour la paix.
10:29 Vous connaissez quelqu'un qui est contre la paix ?
10:30 Personne au monde.
10:31 Le problème aujourd'hui, ce n'est pas la paix.
10:34 Aujourd'hui, c'est la victoire de l'Ukraine.
10:36 Quand, face aux nazis, vous ne disiez pas
10:40 on va faire la paix avec les régimes nazis ou fascistes.
10:43 Vous avez vu, personne ne se dit ça aujourd'hui.
10:45 On se dit on va gagner la guerre.
10:46 Aujourd'hui, il s'agit de gagner la guerre.
10:48 Les gens qui vous font,
10:50 moi, il y a chez moi des manifestations pour la paix,
10:52 c'est des capitulars.
10:54 C'est des gens qui, quand vous, aujourd'hui,
10:56 vous réclamez la paix sans expliquer qu'il faut
10:59 que l'Ukraine retrouve la totalité de son territoire,
11:02 vous faites le jeu des,
11:04 j'allais dire des soviétiques, vous voyez,
11:05 vous faites le jeu de M. Poutine.
11:07 C'est ça, la réalité.
11:08 La paix, c'est le casse-sexe des gens qui n'osent pas dire
11:12 que M. Poutine est le seul entier responsable
11:15 de ce qui se passe aujourd'hui.
11:16 Pour revenir d'un mot aux RN,
11:17 il va falloir qu'elle clarifie les choses
11:18 par rapport à Jordan Bardella, Marine Le Pen ?
11:20 Je ne sais pas, non, elle peut s'en passer.
11:21 Elle est la patronne, vous savez,
11:23 il rentrera dans le rang comme tous les gens
11:27 du RN sont toujours rentrés dans le rang.
11:30 C'est un parti qui fonctionne de cette façon-là.
11:35 J'espère pour lui que non, mais je n'y crois pas un instant.
11:37 Un mot sur le projet de loi immigration,
11:39 qui est le prochain dossier complexe pour le gouvernement.
11:42 Les RN et LR estiment que le texte ne va pas assez loin.
11:47 Vous avez été interpellé par les propos du président Emmanuel Macron,
11:50 qui est en ce moment même en Afrique.
11:51 Lundi, il a fait une grande conférence en disant qu'il fallait
11:54 changer complètement de logiciel pour l'Afrique.
11:56 Il a dit si on veut engager une nouvelle relation avec l'Afrique,
11:58 il faut revenir à une politique de visa plus ouverte.
12:01 Enfin, il nous a dit le contraire il y a six mois,
12:04 en nous disant il faut arrêter de donner des visas
12:07 à des gens qui refusent d'accueillir chez eux
12:09 les délinquants ou les gens illégaux
12:11 dont on veut nous se débarrasser.
12:13 Je choisis le mot RDC, se débarrasser,
12:15 parce que c'est exactement ça.
12:17 Et il dit le contraire.
12:18 En fait, c'est une politique de girouette.
12:21 Je veux dire, qu'est-ce qu'on fait ?
12:22 Regardez, ils nous ont dit sur les pays du Maghreb,
12:25 on va arrêter de donner des visas, vous vous rappelez,
12:27 puisqu'ils ne veulent pas nous donner des, comment ça s'appelle ?
12:29 - Des cépassés consulaires. - Des cépassés consulaires et tout ça.
12:32 Attendez, moi, je vous pose une seule question.
12:34 On est revenu en leur donnant autant de visas.
12:38 Ils nous donnent plus de cépassés consulaires.
12:40 Personne n'obtient la réponse du ministre à cette question.
12:43 Ça y est, ils sont généreux.
12:45 C'est-à-dire quand on leur dit que ce type-là,
12:47 il n'a rien à faire en France, vous l'accueillez dans votre pays
12:49 puisqu'il est de nationalité algérienne, marocaine, utilisée.
12:51 Et c'est le cas. Bien sûr que non.
12:53 Bien sûr que non. Il faut assumer.
12:55 Mais ça, c'est le "en même temps".
12:56 Vous savez, le "en même temps", ça fonctionne dans un débat.
12:59 Moi, je peux vous dire, M. Macron a raison sur ça, il a tort sur ça.
13:02 Mais quand vous êtes en position de décider,
13:04 et il est en position de décider, le "en même temps", ça n'existe plus.
13:07 Il faut choisir.
13:08 Et là, on a un gouvernement qui est incapable de choisir.
13:11 On ne peut pas, sur l'immigration, vouloir faire plaisir à tout le monde,
13:14 à la gauche et à la droite.
13:16 Il faut faire plaisir à la France.
13:17 Il faut choisir les choix qui sont bien pour notre pays,
13:20 sans se soucier de la droite et de la gauche.
13:22 Mais indifféremment, c'est mal barré, une fois de plus.
13:24 – Et en même temps, Gérald Darmanin dit qu'il est favorable
13:26 à des restrictions du regroupement familial.
13:28 Il dit qu'il faut des tests linguistiques
13:30 pour délivrer les visas de regroupement familial.
13:32 – Non mais attendez, c'est ce mot qui est du monde.
13:34 Qui a élargi le regroupement familial en 2018 ?
13:37 C'est les mêmes qui l'ont fait.
13:39 Vous savez, aujourd'hui, c'est les parents et les enfants,
13:42 là, c'était les frères et les sœurs.
13:44 C'est ce même gouvernement.
13:46 C'est-à-dire, ils sont capables de faire une chose,
13:49 ou de nous dire une chose, et d'avoir fait exactement le contraire.
13:52 Aujourd'hui, il faut des mesures simples.
13:53 Je vais vous donner un exemple, par exemple,
13:55 parce que j'essayais, en pensant que j'allais vous répondre
13:58 à cette question, je me suis dit, qu'est-ce que je peux vous dire ?
14:00 Parlons, au Danemark, le Danemark, c'est quand même pas…
14:03 – Une dictature.
14:04 – Une dictature, ni un régime d'extrême droite.
14:06 Enfin, il ne faut pas déconner, quand même.
14:08 C'est un régime comme tout interdit.
14:09 Au Danemark, il y a un truc très simple.
14:12 Quand tu demandes la nationalité française,
14:14 la nationalité danoise, comme tu la demandes ici,
14:16 we are close, danoise.
14:18 Si tu as une contravention, tu mets un peu plus de temps pour l'avoir.
14:23 Si tu as une condamnation, tu ne l'auras plus jamais.
14:27 Mais pourquoi on ne fait pas des choses aussi simples que ça ?
14:29 Pourquoi, au lieu de se prendre la tête, au lieu de débats généraux,
14:33 au lieu de grandes déclarations, au lieu de discours,
14:36 on ne se dit pas, on peut prendre exemple sur un certain nombre de pays européens.
14:39 Vous avez compris, je ne choisis que des pays européens
14:42 qui sont démocratisés en disant,
14:43 est-ce qu'en Allemagne, il n'y a pas deux ou trois choses dont on peut s'inspirer ?
14:46 En France, on est le pays, ce n'est pas moi qui le dis,
14:48 c'est toutes les études, ce n'est pas les politiciens qui le disent,
14:51 on est le pays le plus généreux en matière d'immigration,
14:54 le plus généreux pour les aides, pour tout, pour tout, pour tout.
14:58 Est-ce qu'on ne pourrait pas être un peu moins généreux,
15:00 un peu moins généreux, du coup accueillir un peu moins de gens,
15:04 du coup les recevoir un peu mieux ?
15:05 - J'ai une dernière question concernant Nantes.
15:07 On a appris que deux bonnes sœurs doivent quitter le centre-ville de Nantes.
15:10 Tant les incivilités, les agressions au sein même de l'Église se multiplient,
15:14 menaces verbales, physiques, crachats, insultes,
15:17 ça symbolise quoi pour vous ?
15:18 C'est-à-dire que l'insécurité a gagné, ce sont les voyous qui ont gagné ?
15:23 - Il y a, comment dire, une espèce de laissée-prise,
15:26 vous voyez ce que je veux dire dans notre société ?
15:29 De laissée-prise, c'est-à-dire on accepte des choses qu'on n'accepterait pas.
15:32 Moi, je suis sidéré de tout un tas de gestes, de tout un tas de gens.
15:36 Je suis sidéré dans les rues, des enfants qui jettent par terre
15:40 et des parents qui disent rien.
15:41 Je suis sidéré de l'agressivité des gens.
15:44 Et je suis sidéré, c'est pour ça,
15:46 moi je ne connais pas l'affaire de Nantes, donc je ne vais pas en parler.
15:48 - Non, mais c'est deux bonnes sœurs qui doivent quitter le centre-ville.
15:49 - Elles sont en centre-ville, c'est pour ça que je vous fais redire ça.
15:52 En centre-ville, ça veut dire que longtemps, vous savez,
15:55 quand tu écoutes les médias, tu te dis "ouais, c'est les banlieues,
15:58 vous savez, les banlieues".
15:59 Mais non, mais non, dans tout un tas de villes,
16:01 moi je connais la mienne, c'est en cœur vide.
16:04 Dans le centre historique des villes...
16:07 - Et contre des religieuses.
16:08 - Et contre des religieuses, parce que personne ne respecte rien.
16:12 Personne ne respecte rien.
16:14 Personne ne respecte rien.
16:15 Aujourd'hui, on accepte...
16:17 Attendez, moi je rentre dans des classes où je vois des enseignants
16:21 qui ne demandent pas aux enfants de se lever quand je rentre,
16:24 qui ne se lèvent même pas eux-mêmes.
16:25 Enfin, madame, ça vous paraît, ce n'est pas monstrueux,
16:28 mais si tu commences par accepter qu'un adulte rentre dans la classe
16:32 sans que, comme vous l'auriez fait vous quand vous étiez petite,
16:35 vous seriez levé, d'acceptation en acceptation,
16:39 de compromis en compromis, de petite lâcheté en petite lâcheté,
16:44 on accepte tout.
16:45 C'est à ça qu'il faut dire non.
16:47 Mais ça, ce n'est pas que l'État,
16:49 c'est chacun d'entre nous, dans nos familles et tout.
16:52 Alors en même temps, je dis ça,
16:53 et je suis un peu hypocrite de vous redire ça,
16:55 parce que c'est plus compliqué que ça,
16:57 parce que même comme maire, je vois les limites qui sont les miennes
17:01 à faire changer les choses et tout.
17:03 Mais je sens, oui, peut-être qu'on est en train de perdre la bataille
17:07 d'une espèce de...
17:08 Tu sais, on disait "il est bien élevé".
17:10 Alors aujourd'hui, tu dis "il est bien élevé",
17:12 ça veut dire être bien élevé.
17:13 Oui, ça veut dire quelque chose, ça veut dire quand on vous croise,
17:16 "bonjour madame" et pas "bonjour".
17:18 Ça veut dire tout un tas de choses comme ça.
17:20 Et moi, je suis sidéré de notre incapacité à faire respecter ces règles-là.
17:25 Mais moi, comme les autres, je ne donne pas de leçons, madame.
17:26 Je ne dis pas que je suis mieux que les autres.
17:28 – Merci beaucoup Robert Ménard.
17:29 On va être encore ce matin dans la matinale de CNews.
17:31 [Générique]

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