La parole aux Français du 06/03/2023

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L'actualité vue par les témoins du quotidien, présenté par Clélie Mathias dans #LaParoleAuxFrancais

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00:00:00 Bonjour à tous, il est 14h et je suis ravie de vous retrouver, c'est la parole aux Français avec au sommaire aujourd'hui on va parler de la réforme des retraites, de la grande journée de mobilisation.
00:00:09 Demain vous êtes vous préparés à cette journée de grève et de manifestation, on en parlera. Nous serons d'ailleurs en ligne avec un conducteur routier et puis on parlera de la hausse des prix, du coût de la vie, de l'inflation et de l'impact que cela a bien sûr sur notre quotidien.
00:00:25 Avant cela, le journal et on a le plaisir de retrouver Mickaël Dorian. Bonjour Mickaël.
00:00:29 Bonjour Philippe, bonjour à tous.
00:00:31 Dans votre sommaire, forte mobilisation attendue demain contre la réforme des retraites pour cette sixième journée d'action. Les transports devraient être fortement impactés, les écoles aussi mais également les raffineries et notamment dans les Bouches-du-Rhône, c'est ce que nous explique Stéphanie Rouquier.
00:00:47 Les trois raffineries des Bouches-du-Rhône entrent dans le mouvement. Dès demain matin, plus aucune goutte de carburant ne sortira des sites, la CGT l'a annoncé. Les salariés de pétrochimie sont très mobilisés, ils refusent catégoriquement cette réforme des retraites et ils se sont organisés pour durer dans le temps.
00:01:05 Toutes les 24 heures, ils voteront la reconduite du mouvement et financièrement pour s'en sortir, ils ont d'ores et déjà mis en place des caisses de grève pour aider les plus bas salaires, à savoir que la CGT prévient le gouvernement.
00:01:19 Ce mouvement dur démarre dès demain mais personne ne sait quand il s'arrêtera. Une lutte qui s'élargit également par rapport aux revendications en plus du retrait de cette réforme des retraites. Les syndicalistes demandent à présent une revalorisation des salaires de tous les ouvriers et employés des secteurs en grève.
00:01:37 Le gouvernement de son côté continue de défendre son projet retraite. Olivier Dussopt, le ministre du Travail, était invité chez nos confrères de France Info ce matin. Il a notamment dénoncé ceux qui veulent "mettre à genoux l'économie".
00:01:51 L'économie, c'est une civilisation sociale illégitime, quoi qu'on en pense. Nous ne sommes pas favorables bien évidemment au blocage, nous l'avons dit, répété, et il y a un certain nombre d'expressions, "mettre l'économie à genoux" par exemple, qui ne sont pas entendables.
00:02:04 Parce que mettre l'économie à genoux, c'est en réalité mettre les travailleurs à genoux, c'est mettre ceux qui ont besoin d'un emploi à genoux, c'est mettre ceux qui déjà rencontrent des difficultés dans des difficultés encore plus grandes.
00:02:13 Et je suis convaincu, nous sommes tous convaincus, au gouvernement, dans la majorité, que l'expression d'un désaccord, c'est légitime, mais que ça ne doit pas entraîner un blocage du pays qui serait dangereux pour notre économie.
00:02:23 En plein débat sur la réforme des retraites, le Sénat vote la création d'un nouveau CDI pour favoriser l'emploi des seniors. Les sénateurs ont adopté cet amendement par 202 voix contre 123, contre l'avis du gouvernement et malgré l'opposition de la gauche.
00:02:40 Dans le reste de l'actualité, les autopsies des corps retrouvés en Charente-Maritime se poursuivent aujourd'hui. Elles vont permettre de déterminer si les deux corps retrouvés ce week-end sont bien ceux de Leslie et Kevin, disparus fin novembre dans les Deux-Sèvres.
00:02:54 Dans cette enquête, deux des trois suspects ont été mis en examen pour assassinat et placés en détention provisoire.
00:03:01 En Tunisie, des centaines d'ivoiriens et maliens ont commencé à être rapatriés ce week-end. Ils tentent d'échapper aux agressions et à l'hostilité dont ils sont victimes après le discours du président Kayy Saïed contre les migrants subsahariens en situation irrégulière.
00:03:20 Les précisions avec ce sujet signé Geoffrey Defebvre.
00:03:23 A Tunis, plusieurs dizaines de maliens bagages en main s'apprêtent à prendre un vol pour Bamako. Ils ne partent pas en vacances. Ils fuient la Tunisie après des manifestations hostiles et des arrestations par la police tunisienne.
00:03:36 La situation est devenue assez critique. Personnellement, je suis ici ça fait quatre ans. C'est ma quatrième année en Tunisie. Je fais mon master. J'ai décidé en pleine année universitaire de laisser mes études en plein et de rentrer chez moi parce que je ne me sens pas en sécurité.
00:03:50 Tout est parti d'un discours du président tunisien Kayy Saïed le 21 février accusant les immigrés clandestins subsahariens d'être une entreprise criminelle visant à changer la composition démographique du pays.
00:04:02 Depuis plusieurs jours, les pays subsahariens comme le Mali, la Guinée ou la Côte d'Ivoire s'organisent pour rapatrier leurs ressortissants. 144 Ivoiriens ont atterri à Abidjan ce dimanche.
00:04:14 Les Tunisiens ne reconnaissent pas ce qu'on appelle le migrant travailleur. Le migrant travailleur n'a pas de droit en Tunisie parce qu'il n'est pas reconnu par l'État. Il n'est pas reconnu par la constitution tunisienne. La Tunisie est devenue pour nous les subsahariens une prison à ciel ouvert.
00:04:29 L'association des étudiants étrangers en Tunisie a conseillé aux étudiants subsahariens de rester chez eux en attendant des garanties de sécurité de la part des autorités tunisiennes.
00:04:39 Et puis avis aux adeptes de gastronomie Alexandre Couillon. Nouveau trois étoiles du guide Michelin, le chef du restaurant La Marine à Noirmoutier a été promu à la plus haute distinction gastronomique.
00:04:53 Il est d'ailleurs le seul à l'être dans cette édition 2023 du célèbre guide. Je vous propose de l'écouter.
00:04:58 Un peu un peu sonné, on va dire, mais agréablement sonné. C'est une grande surprise pour nous. C'est l'histoire d'un couple. 24 ans après, on est passé en 99.
00:05:11 29, deuxième moment fort, la création de notre maison. Aujourd'hui, c'est une histoire à deux qu'on vit. Première étoile en 2007, ensuite 2013. Et puis aujourd'hui, c'est une grande surprise.
00:05:23 On est heureux. On est heureux. C'est un travail qui n'est pas fini. On a encore beaucoup de choses à raconter, beaucoup de choses à faire, ce qui est très important.
00:05:30 Et voilà, c'est la fin de ce journal. Bon après-midi sur CNews avec Clély Mathias à présent et la parole au français pour la suite.
00:05:37 Merci, Mickaël. Et félicitations donc au couple Couillon, parce que c'est une affaire de couple. Il le disait d'ailleurs. C'est un beau travail.
00:05:43 On les félicite. Une troisième étoile. C'est très beau et ça vient récompenser des années, des années de travail.
00:05:50 J'ai le plaisir d'accueillir Jean-Claude Dessier aujourd'hui. Bonjour. Bonjour, bonjour. Et bienvenue également Yvan Youfolle. Bonjour.
00:05:57 Eric Derritte-Matin du service économie nous a rejoint également sur ce plateau. On va bien sûr commencer par parler de la réforme des retraites et de la mobilisation.
00:06:04 La journée de grève et de manifestation est prévue demain, celle du 7 mars, celle qui doit mettre la France à l'arrêt, selon les dires des syndicats.
00:06:12 On verra ce qu'il est prévu, en tout cas si vous avez déjà des enfants. Plus de 60 % de grévistes mardi, donc dans les écoles.
00:06:19 C'est le premier syndicat du primaire qui a annoncé ces prévisions. Donc on imagine que vous avez pris vos précautions, appelé les grands-parents
00:06:27 ou trouvé la solution du télétravail pour faire garder votre enfant. En tout cas, on le sait déjà depuis plusieurs semaines, cette journée du 7 mars risque d'être une journée galère.
00:06:39 Certains mouvements d'ailleurs ont commencé. C'est le cas des routiers qui ont débuté leur grève dès hier. Ça prend plusieurs formes. Il y a des opérations escargots, des blocages parfois.
00:06:49 Nous sommes en ligne avec Sébastien Potet. Bonjour. Merci d'être en direct avec nous. Vous êtes conducteur routier depuis une bonne trentaine d'années.
00:06:57 Vous avez 52 ans. S'il n'y avait pas cette réforme des retraites, à quel âge vous partiriez en retraite ?
00:07:04 Moi, ce serait 64 ans. Mais à priori, je suis en carrière longue, donc je partirais à 59 ans. Mais logiquement, c'est 64.
00:07:13 Et vous êtes en forme. Est-ce que vous imaginez continuer un ou deux ans de plus ?
00:07:17 Non, non. 64 ans, c'est un peu trop. 60 balais, je pense que c'est le bon âge. Parce que 64 ans pour quelqu'un qui est toute la semaine sur la route et qui dort dans son avion,
00:07:30 je ne pense plus qu'on soit trop péchu pour prendre la route après 64 ans.
00:07:36 Vous avez déjà fait grève contre cette réforme lors des précédentes journées ?
00:07:41 J'ai assisté pendant les Gilets jaunes. Et après, les grèves chez nous, je travaille dans un groupe, c'est compliqué parce qu'on n'a pas de syndic et on n'a pas de délégué.
00:07:53 On ne sait pas trop ce qu'ils font. Donc, c'est des petits comités. On se met en place là où on se trouve.
00:07:58 Là, aujourd'hui, je suis dans le Béarn. Demain, je serai en Vendée. Je pense que ce sera demain que je vais rejoindre des collègues.
00:08:05 Juste une petite question technique, on a du mal à vous entendre. La liaison est bonne, mais si vous pouvez mettre bien le micro devant votre bouche,
00:08:12 je pense que ce serait encore mieux pour vous entendre. Si je comprends bien, si je résume ce que vous venez de dire,
00:08:18 comme il n'y a pas tellement de syndicats dans votre entreprise, c'est difficile pour vous de faire grève.
00:08:22 Ça veut dire que si demain, par exemple, vous êtes en grève et que vous participez à une opération de blocage, ça va vous coûter combien cette journée de grève ?
00:08:31 Sur votre salaire, c'est combien d'euros en moins une journée de grève ?
00:08:35 Déjà, on perd les 64 euros de déplacement dans la journée. Et après, voilà, entre 80 et 100 euros.
00:08:43 Donc, c'est une journée où tu peux perdre 100, 160, 170 euros dans la journée.
00:08:48 Ah oui, ce qui est beaucoup.
00:08:49 Oui, non, mais c'est bien sûr que c'est beaucoup. Surtout qu'un salaire de conducteur routier, ça tourne entre… ça dépend des contrats.
00:08:56 Moi, j'ai un contrat de 204 heures, donc je fais 2100 euros net. Et après, tu rajoutes les frais, tu fais 1100 et quelques euros de frais en plus.
00:09:04 Mais c'est beaucoup pour une journée pour un conducteur de sa grève. C'est beaucoup d'argent perdu, effectivement.
00:09:10 Vous restez avec nous Sébastien. Juste une petite question à Éric de Ritmatin.
00:09:13 Comment ça se passe d'ailleurs ? Parce que Sébastien, lui, il vient de nous le dire, ça peut coûter à peu près une centaine d'euros, un peu plus même.
00:09:19 Comment s'organisent les syndicats ? Parce que là, ça va être la sixième journée de mobilisation.
00:09:23 Pour ceux qui ont fait grève durant ces six journées, comment les syndicats s'organisent pour que les salaires, les gens, soient compensés ?
00:09:33 En fait, l'anamnisation, on a demandé à la CFDT. En gros, c'est 7,60 euros par heure non travaillée.
00:09:39 C'est-à-dire que quand vous faites votre relevé de grève, si vous ne travaillez pas une heure, vous n'aurez que seulement 7,60 euros.
00:09:44 Donc, ce n'est quand même pas énorme, au regard même du montant horaire du SMIC.
00:09:48 Deuxièmement, ça dépend des syndicats. Vous avez la CGT qui, elle, fait des cagnottes avec les sites internet Leachy, qui permet de mettre chacun un peu d'argent de côté.
00:09:59 Et donc là, d'après les chiffres que l'on a, ils n'ont que 550 000 euros. Ce qui n'est pas énorme. C'est de la participation qui est disponible pour aider les grévistes.
00:10:07 Alors bon, moi, ça me paraît un chiffre faible. Par contre, la CFDT, c'est carrément un prélèvement sur les cotisations syndicales.
00:10:15 Et ils auraient, selon les chiffres obtenus, 150 millions d'euros. Là, il y a de quoi aider les grévistes.
00:10:26 Là, on peut tenir plusieurs jours.
00:10:28 Maintenant, si vous me permettez, je voulais quand même, parce que j'étais étonné quand vous dites, monsieur, que vous partirez à 64 ans.
00:10:34 Parce que quand on interroge les syndicats, j'ai regardé tout à l'heure, vous avez chez les routiers le CFA, qui est le congé de fin d'activité,
00:10:41 qui permet de réduire quand même, de réduire votre âge de départ à la retraite.
00:10:46 Donc, 64 ans, c'est automatiquement, ce si je me trompe bien entendu, mais 64 moins, il faudrait retirer 6 ans.
00:10:53 Donc, vous voyez, alors bien sûr, peut-être que vous travaillerez deux ans de plus, mais là, vous deviez partir à 57, vous partirez à 59, mais pas à 64.
00:11:01 Surtout que vous avez commencé à travailler assez jeune, Sébastien, c'est ce que vous nous disiez.
00:11:05 Ah, alors on ne vous entend plus.
00:11:10 Est-ce que vous m'entendez là ?
00:11:11 Oui, ça y est.
00:11:12 Voilà, j'ai commencé à travailler à 16 ans, effectivement.
00:11:15 Donc, vous aurez un départ anticipé.
00:11:18 Oui, c'est ce que, la dernière fois sur le plateau, c'est ce qu'on avait parlé, c'est que logiquement, je devais partir à 59 ans.
00:11:25 Ce qui vous semble raisonnable, mais vous êtes quand même contre cette réforme des retraites.
00:11:29 Je suis contre cette réforme des retraites par rapport aux jeunes qui vont arriver dans le monde du travail,
00:11:35 parce qu'il ne faut pas oublier qu'en France, il manque à peu près 70 000 chauffeurs, conducteurs routiers,
00:11:39 et que 64 ans, franchement, c'est épuisant, c'est un métier très fatigant, par les amplitudes, la route, par tous les temps.
00:11:46 Je pense que sur le plan de la santé, ce n'est pas très correct, c'est peut-être même dangereux.
00:11:51 Oui, bien sûr, parce que vous devez être vigilant pendant de longues heures.
00:11:54 Une question d'Yvan Rioufol pour vous, Sébastien Poté.
00:11:56 Vous nous avez dit que vous aviez également manifesté, Naguère, avec les gilets jaunes.
00:12:02 Quand vous avez manifesté avec les gilets jaunes, quand vous avez rejoint ce mouvement, ce n'était pas pour les retraites, j'imagine.
00:12:07 Est-ce qu'au-delà des retraites, vous manifestez également pour autre chose ?
00:12:12 Je n'ai pas trop le temps de manifester, sinon c'est sûr que même sur les pouvoirs d'achat,
00:12:18 les augmentations qu'on subit depuis quelques temps, si j'avais le temps et si je n'avais pas de crédit,
00:12:24 comme beaucoup de Français, je pense que je manifesterais un peu plus.
00:12:27 Je pense qu'il y a une sorte de mécontentement général, global, qui s'exprime à travers notre interlocuteur,
00:12:36 parce que je conteste moi aussi qu'il parte à 64 ans, sûrement pas, il a une carrière longue.
00:12:41 Il part à l'heure actuelle.
00:12:43 Et c'est un métier qui est pénible, on l'a compris.
00:12:45 Bien sûr, c'est un métier où vous faites 10 ou 12 heures par jour.
00:12:47 Vous pouvez faire 12 heures, mais il faut deux fois seulement par semaine sur le mois.
00:12:53 Donc nul ne peut nier que ce soit un métier où il faut se concentrer,
00:12:57 il faut vraiment faire très attention à ce que l'on fait.
00:13:00 On est les premiers à regretter quand il y a des accidents graves,
00:13:03 et là ça arrive parfois avec les chauffeurs routiers.
00:13:06 Donc personne ne peut contester que ce soit un métier difficile, un métier pénible.
00:13:10 Mais justement, il me semble que la loi ne prévoit plus, pour eux,
00:13:14 surtout pour des gens qui ont commencé à 16 ans, de départ à 64 ans.
00:13:18 C'est inexact. Il partira à 60 ans avec 86 ans.
00:13:22 Et c'est aussi pour les jeunes, pour l'avenir de la profession,
00:13:25 s'il peut manifester demain.
00:13:27 Pour les jeunes, nous verrons.
00:13:29 Mais pour lui, je pense que la situation n'est pas celle qu'il décrit.
00:13:32 Les vents et les folles, oui.
00:13:33 Dans les modalités de votre protestation,
00:13:36 qu'est-ce que vous comptez faire en tant que chauffeur routier ?
00:13:40 Est-ce que vous comptez bloquer le pays,
00:13:42 ou est-ce que vous comptez simplement manifester
00:13:44 sans avoir à gêner la libre circulation des autres ?
00:13:48 Je suis contre de bloquer les voies de circulation
00:13:52 pour ceux qui n'ont pas le choix d'aller manifester
00:13:54 et qui doivent impérativement aller travailler.
00:13:57 Moi, je vise le plus les bases logistiques.
00:14:00 Bloquer les bases logistiques.
00:14:02 Les bases logistiques, oui.
00:14:04 Tout ce qui appartient aux grandes marques que vous connaissez tous,
00:14:07 on ne va pas les citer.
00:14:08 Bloquer, pour ne plus ravitailler les grandes surfaces.
00:14:12 Ma question rejoint la question d'Yvan Riofold, la question précédente.
00:14:17 Demain, c'est une mobilisation contre la réforme des retraites.
00:14:20 On va en parler dans l'émission, le problème de l'inflation, du coût de la vie.
00:14:24 Est-ce que votre colère contre la réforme des retraites
00:14:28 s'agrège à d'autres colères, d'autres sujets émotifs de mécontentement ?
00:14:32 Entre nous, depuis le Covid, la politique de l'autruche,
00:14:36 du clan Macron, c'est bon.
00:14:38 Je pense qu'on en bouffe assez, ces derniers mois.
00:14:41 C'est hyper compliqué.
00:14:42 Entre le Covid, les prix qui augmentent, le carburant.
00:14:46 Je ne sais pas où ils veulent s'arrêter, je ne sais pas où ils veulent en venir.
00:14:50 Mais franchement, c'est un ras-le-bol total.
00:14:52 Il n'y a pas que les retraites.
00:14:54 Les retraites, c'est le gâteau sur la cerise.
00:14:56 Franchement, là, il n'a pas peur.
00:14:58 Non, il n'a pas peur.
00:15:00 Après, je vais vous dire sincèrement, les Français ont voté.
00:15:04 C'était dans son programme.
00:15:05 Oui, il n'y a pas de surprise.
00:15:07 On le savait aussi.
00:15:09 Maintenant, il faudrait peut-être qu'il soit un peu plus à l'écoute.
00:15:12 Je sais que c'est compliqué.
00:15:13 Je ne suis pas président.
00:15:14 Je n'aimerais pas être à sa place.
00:15:16 Mais là, c'est bon, la carotte dans le fion, ça fait trop longtemps qu'on l'a.
00:15:19 Merci pour votre franc-parler.
00:15:22 Voilà.
00:15:24 C'est clair.
00:15:26 Oui, Yvan, une petite question.
00:15:27 Si, je comprends bien.
00:15:28 Donc, la question des retraites n'est qu'une sorte de prétexte, dans le fond,
00:15:32 à exprimer une colère beaucoup plus générale chez vous et chez d'autres.
00:15:35 On est bien d'accord avec ceci ?
00:15:37 Oui, bien sûr.
00:15:38 Mais bon, c'est pareil, la réforme des retraites.
00:15:39 De toute façon, un jour ou l'autre, s'il n'y a plus trop d'actifs par rapport aux retraités,
00:15:43 il va falloir trouver une solution.
00:15:44 Bon, mais je pense que cette réforme vient un peu trop vite,
00:15:47 avec tout ce qui se passe actuellement, le conflit en Ukraine, et puis voilà, tout le reste.
00:15:51 L'augmentation au carburant, tout ce que j'ai dit tout à l'heure.
00:15:53 Donc, je pense que c'est un ras-le-bol total.
00:15:56 Et puis, les personnes qui gagnent 1300 euros par mois,
00:15:59 on dit que les gens ne veulent pas travailler.
00:16:01 Mais comment on peut s'en sortir avec 1300 euros par mois, net, avec ce qui se passe ?
00:16:05 C'est impossible.
00:16:06 Donc, les gens ne veulent plus bosser, les gens sont en colère,
00:16:09 et puis ça va continuer.
00:16:10 Ce n'est pas possible de continuer comme ça.
00:16:12 Merci beaucoup Sébastien Pottier d'avoir répondu à nos questions.
00:16:16 Merci pour votre témoignage.
00:16:18 Nous sommes également en lien avec Francis Pouce, qui est le président national de la branche Station Service,
00:16:22 distributeur de carburant pour le syndicat Mobiliance.
00:16:25 Bonjour, merci d'être en direct avec nous.
00:16:28 Alors, on le disait, et vous avez suivi le témoignage précédent,
00:16:31 les routiers ont déjà commencé leur mouvement de grève,
00:16:34 mais c'est toute la France que les syndicats espèrent mettre à l'arrêt demain.
00:16:37 C'est la sixième journée de mobilisation contre cette réforme des retraites.
00:16:42 Ça va forcément impacter aussi les raffineries, les dépôts de pétrole.
00:16:46 Alors, ça ravive la crainte de la pénurie de carburant pour les automobilistes.
00:16:52 Quels échos vous avez de la part des raffineries ?
00:16:55 Alors, à l'heure où on parle, puisque bien évidemment,
00:16:58 dans une situation comme celle-ci, c'est mouvant d'heure en heure et de jour en jour.
00:17:02 On sait qu'on a eu entre 10 et plus 30% d'enlèvements en station-service
00:17:07 sur ces trois derniers jours, sur ce week-end.
00:17:10 Mais on sait aussi que, parallèlement à ça,
00:17:12 on est malheureusement habitués à ces situations de conflit
00:17:15 et les stations avaient bien anticipé le volume de remplissage de leur cuve,
00:17:20 le niveau de remplissage, donc pour l'instant, il n'y a pas de souci.
00:17:23 Concernant les raffineries, effectivement, il y a des annonces de mouvements de grève.
00:17:28 On n'en connaît pas exactement l'ampleur.
00:17:29 Quand je dis l'ampleur, c'est est-ce qu'on va arrêter la production ou pas ?
00:17:33 Ce qui est sûr, je pense, c'est que la partie dépôt des raffineries est bloquée.
00:17:37 Mais là, on parle de cette raffinerie et de cette dépôt,
00:17:41 effectivement des gros dépôts, qui seraient bloqués.
00:17:44 Néanmoins, vous avez effectivement 200 dépôts sur le territoire français
00:17:48 qui fait qu'on est alimenté de ces 200 dépôts d'habitude.
00:17:53 Aujourd'hui, ces 200 dépôts sont bien remplis aussi
00:17:56 et la partie stock stratégique dans les dépôts, elle est pleine
00:17:59 puisque après la crise de novembre dernier, les stocks sont intégralement reconstitués.
00:18:05 Les stocks commerciaux classiques, c'est un mois de consommation.
00:18:09 Les stocks stratégiques, c'est trois mois de consommation.
00:18:12 Vous êtes plutôt rassurant en tout cas.
00:18:14 Pour demain, inutile de se précipiter à la pompe ?
00:18:17 Inutile si vraiment on n'en a pas besoin.
00:18:20 Parce que comme à chaque fois, et ça vous l'avez pointé, vous et vos confrères,
00:18:23 c'est les pleins de précautions qui font le mal, j'allais dire.
00:18:27 Je comprends l'inquiétude des Français, mais si tout le monde,
00:18:30 tous les jours, consomme 10, 20 ou 30% de plus que d'habitude,
00:18:34 j'entends en termes d'enlèvement, forcément ça met notre réseau en difficulté
00:18:39 et après on part de plus loin pour réalimenter.
00:18:41 Donc il faut vraiment raison garder.
00:18:43 Pour l'instant, il y a du carburant et n'ayons pas d'inquiétude.
00:18:46 Est-ce que vous savez si les stations-services vont baisser également le rideau ?
00:18:50 Non, à ma connaissance, non, parce que vous avez une grande majorité
00:18:55 de celles que je représente, en tout cas à savoir les 5800 hors grande surface,
00:18:58 qui sont des exploitants indépendants, souvent des petites structures,
00:19:01 qui déjà ont eu des difficultés suite à la phase Covid,
00:19:07 suite aux différentes augmentations, et là il s'agit plutôt de sauver nos commerces.
00:19:11 Donc je ne pense pas qu'il y ait beaucoup de fermetures de stations.
00:19:14 Une question d'Yvan Rioufollon, ou une remarque ?
00:19:17 C'est une remarque plus générale, parce que je trouve que les syndicats
00:19:20 vont s'apprêtent peut-être à jouer un jeu dangereux, d'abord en imposant
00:19:24 un second confinement, si je puis dire, un confinement social
00:19:27 après le confinement sanitaire, si l'on empêche les gens d'aller venir
00:19:30 et de travailler, et de travailler à distance, et je pense que les Franciens
00:19:34 en ont un peu soupé, et puis surtout, j'ai en mémoire quand même
00:19:37 cette déclaration qui a été faite par un délégué CGT de l'Energie,
00:19:40 je crois, qui disait qu'il voulait mettre à genoux l'économie française.
00:19:44 Quand vous dites ceci, vous parlez comme le maire qui voulait mettre à genoux
00:19:48 l'économie russe, c'est-à-dire que vous vous adressez carrément
00:19:51 à un peuple ennemi, et je voudrais quand même, je mets en garde,
00:19:54 alors c'est bien au-delà de ce sujet-là, bien sûr, mais je vois qu'à travers
00:19:58 une radicalisation de certains syndicats de gauche, voire d'extrême-gauche,
00:20:02 on est en train de mépriser à nouveau une partie d'un peuple français
00:20:06 qui n'a pas besoin de cela, et donc je mets en garde naturellement
00:20:09 contre cet excès vindicatif, et j'espère que les grévistes,
00:20:14 que les syndicats, que les partis de gauche qui soutiennent ce mouvement,
00:20:17 qui reste un mouvement confisqué par la gauche, encore une fois,
00:20:21 d'après tous les mots d'ordre que l'on voit, que ce mouvement
00:20:24 ne devienne pas un mouvement pesant pour une grande partie
00:20:29 de la population qui pourrait se reconnaître naturellement
00:20:31 dans une colère, mais qui est une colère qui ne se résume pas aux retraites.
00:20:34 C'est ce que je veux dire, parce que vous dites confisqué par la gauche,
00:20:37 mais quand même une majorité de Français, ça se voit encore
00:20:39 dans tous les sondages, est contre et opposée à cette réforme des retraites.
00:20:42 Oui, mais j'observe dans les mots d'ordre et dans les discours
00:20:45 que c'est la gauche qui s'approprie cette colère-là.
00:20:47 D'ailleurs, c'est une erreur de stratégie.
00:20:49 Il y a une majorité de gens qui pensent aussi que cette réforme
00:20:51 va être votée et qu'elle va s'appliquer. Donc c'est difficile.
00:20:54 Moi, ce que je retiens des propos de notre interlocuteur précédent,
00:20:58 ce qui est vrai et ce qui se vérifie, c'est que peut-être
00:21:02 cette réforme des retraites, qu'il faudra faire, c'est incontestable,
00:21:05 on le sait, tombe peut-être mal. Parce qu'en effet, le souci des Français,
00:21:10 c'est d'abord probablement l'inflation, c'est-à-dire l'explosion des prix,
00:21:14 qu'il ait fait ce souci à juste raison de la manière dont ils vont terminer le mois.
00:21:19 Donc ça fait peut-être beaucoup entre l'inflation, la hausse des prix,
00:21:23 qui… Bon, alors il y a un gros effort qui est fait par la grande distribution
00:21:26 qui va se forcer de limiter tout ça, c'est bien, bravo, mais en même temps,
00:21:31 vous avez quand même un souci sur ce niveau et sur cette capacité
00:21:35 des ménages français à continuer de se nourrir convenablement.
00:21:39 Vous avez cette réforme des retraites qui en rajoute, sans parler des autres soucis
00:21:44 que nous avons déjà depuis un certain temps, la guerre en Ukraine n'étant pas la dernière.
00:21:48 Donc ça commence à faire beaucoup et je regrette et je trouve qu'on n'est pas loin
00:21:54 de ce qu'on pourrait appeler une épreuve de force, c'est-à-dire qu'aucune des deux parties,
00:21:59 ni le gouvernement, puis revenir si vous le souhaitez, ni les syndicats ne peuvent se permettre,
00:22:04 en tout cas aujourd'hui et probablement encore moins demain et demain soir,
00:22:08 ne peuvent se permettre de dire "oh là, on arrête, c'est très bien, on discute,
00:22:12 on essaie de trouver une situation d'accord". Je pense que c'est hélas quelque chose qui…
00:22:18 – C'est l'opinion qui tranchera. – La parole à Francis Pouy,
00:22:20 parce que les propos de Jean-Claude Dassier et d'Yvan Riophal rejoignent en fait
00:22:25 ce que vous nous disiez quand je vous ai posé la question de savoir
00:22:27 si certaines stations-services allaient fermer, vous me disiez "parfois ils n'en ont pas les moyens".
00:22:32 – Oui et c'est comme l'ensemble de nos collègues artisans et commerçants,
00:22:36 la situation est tendue, on ne vous apprend rien, il y a une histoire des coûts
00:22:39 de matières premières, l'énergie, donc on n'est pas dans un schéma et c'est d'ailleurs pas notre ADN
00:22:45 que de faire grève. La situation est encore une fois relativement tendue
00:22:50 et pour les stations que je représente, en particulier en zone rurale,
00:22:53 puisque je ne vous apprends rien, on aura encore besoin pendant quelques années,
00:22:57 voire même plus, puisque l'Allemagne bloque un certain projet de 2035,
00:23:02 que de vendre du carburant fossile, voire, et ça sera mieux,
00:23:06 du carburant de synthèse pendant des années. Mais à ce moment-là,
00:23:08 il faut que le réseau soit toujours présent et là on a de grandes craintes
00:23:12 quant à la distribution des produits fossiles ou les futurs produits plus vertueux,
00:23:17 puisque en zone rurale c'est déjà une accatombe.
00:23:19 Et alors la hausse des prix des carburants sur les stations-services en zone rurale,
00:23:25 elle a forcément un impact également ?
00:23:28 Oui, il y a toujours le même impact, et je le comprends,
00:23:31 le consommateur cherche le moins cher, donc forcément des stations en zone rurale
00:23:37 ont des volumes qui sont plus faibles avec des charges qui sont les mêmes,
00:23:40 puisque quand vous gérez une station-service, vous avez des obligations,
00:23:43 entre autres environnementales, à respecter, donc ça fait des coûts importants.
00:23:47 Et les volumes étant distribués étant moindres,
00:23:50 les prix d'achat de la station sont plus élevés,
00:23:53 donc ça crée effectivement des différences de prix,
00:23:55 et on a des seuils psychologiques, chaque consommateur a son seuil psychologique,
00:24:00 1,50€, 1,60€ ou le fameux 2€, qui fait que la clientèle se détourne.
00:24:06 Donc c'est compliqué de continuer à distribuer du carburant en zone rurale.
00:24:11 Merci beaucoup Francis Pouce pour votre témoignage,
00:24:13 on va marquer une petite pause très courte, on se retrouve juste après le flash de 14h30.
00:24:18 Et là justement, on parlera du coût de la vie, de l'inflation,
00:24:22 nous serons en ligne avec à la fois un commerçant, un gérant de supermarché,
00:24:26 qui voit les vols à l'étalage augmenter,
00:24:29 et puis on parlera également avec un boulanger à Nice
00:24:33 qui lui a vu ses factures terriblement augmenter.
00:24:36 Restez bien avec nous sur CNews.
00:24:42 C'est NewsElaye 14h30, on commence par le Flash Info avec Alexis Valet.
00:24:46 Forte mobilisation attendue demain contre la réforme des retraites.
00:24:52 Selon le premier syndicat des écoles primaires,
00:24:55 plus de 60% des enseignants seront en grève.
00:24:58 Plusieurs milliers d'écoles seront fermées.
00:25:01 L'objectif affiché est clair, bloquer le pays et faire reculer le gouvernement sur sa réforme.
00:25:07 L'armée ukrainienne compte renforcer ses positions à Bakhmout dans l'est du pays.
00:25:12 La ville stratégique pour la Russie est devenue l'épicentre des combats.
00:25:16 Ces derniers jours, les forces russes ont progressé autour de la cité,
00:25:20 qu'elles menacent d'encercler.
00:25:22 Mais les Ukrainiens continuent de la défendre avec acharnement.
00:25:25 Et Novak Djokovic privé d'entrée aux Etats-Unis.
00:25:29 Le numéro 1 mondial de tennis refuse toujours de se faire vacciner contre le Covid-19,
00:25:34 nécessaire pour entrer sur le territoire américain.
00:25:37 Le tennisman serbe avait également dû renoncer à participer au Mastermill d'Idean Wells pour les mêmes raisons.
00:25:45 La parole aux Français. Je suis toujours en compagnie d'Eric de Ritmaten, Yves-Henri Youfolle et Jean-Claude Dacier.
00:25:51 On va parler du coût de la vie, de l'inflation.
00:25:53 Vous savez que Bruno Le Maire a présenté ce matin un système anti-inflation,
00:25:58 un trimestre même anti-inflation, une opération commerciale qui va viser à bloquer certains prix.
00:26:05 Il y aura également un chèque alimentaire pour les plus démunis qui devraient avoir le jour cette année, en 2023.
00:26:11 On en parlera avec vous d'ailleurs Eric de Ritmaten.
00:26:14 Nous sommes en ligne avec Frédéric Roy. Bonjour.
00:26:17 Vous êtes boulanger à Nice, vous devenez au fur et à mesure une figure médiatique.
00:26:22 On vous a déjà largement entendu, puisque vous mobilisez vos troupes, vous mobilisez les boulangers,
00:26:27 contre justement le coût de l'énergie.
00:26:29 Vous avez créé un collectif pour la survie de la boulangerie et de l'artisanat, c'était déjà à l'automne.
00:26:33 Où en sont vos factures ?
00:26:35 Écoutez, c'est l'ironie de l'histoire, c'est que je n'ai pas reçu une seule facture depuis le 1er janvier.
00:26:40 C'est plutôt une bonne nouvelle alors ?
00:26:43 Ben oui et non. Oui, si elles sont annulées, non si elles se cumulent.
00:26:47 Mais j'ai quand même un petit peu peur qu'on joue la montre au niveau du gouvernement,
00:26:51 parce qu'il faut savoir qu'au mois d'avril on va repasser en horaire d'été,
00:26:54 donc avec des factures moins élevées, et on n'aura plus vraiment de raison de se plaindre,
00:26:58 alors que celles précédentes de la période d'hiver n'auront pas été payées et qu'il va falloir les accumuler.
00:27:04 Donc la situation est plutôt dramatique.
00:27:07 Et si vous voulez, pour en revenir à ce camionneur qui parlait tout à l'heure,
00:27:12 il faut qu'il sache que demain moi aussi je serai dans la rue à Nice
00:27:16 pour manifester aux côtés de la CGT Énergie, parce que ce n'est pas possible,
00:27:21 cette situation n'est plus possible.
00:27:23 Il y a deux raisons à cela.
00:27:25 La première, ce n'est pas moi qui ai mis la réforme des retraites en pleine crise de l'énergie,
00:27:29 qui est une crise dramatique pour les entreprises françaises.
00:27:34 Et en plus de ça, ce qui nous rassemble, c'est ce dépôt de projet de loi
00:27:38 par le député socialiste Philippe Brun, dans lequel il y a un amendement
00:27:42 sur l'étalement du bouclier tarifaire aux petites entreprises et aux moyennes entreprises.
00:27:47 Donc oui, demain je serai dans la rue, pour l'énergie, mais aussi pour les retraites.
00:27:51 Mais alors là, j'en reviens à vos factures.
00:27:53 Vous dites que vous n'avez rien reçu comme facture depuis le 1er janvier.
00:27:57 C'est grâce, j'allais dire, même si ce "grâce" pour vous est à mettre avec des gros guillemets,
00:28:02 c'est grâce aux aides qui ont été offertes par le gouvernement
00:28:05 pour justement reporter, étaler les factures ? Pas du tout ?
00:28:09 Non, pas du tout.
00:28:11 C'est qu'il y a eu un mot d'ordre du gouvernement,
00:28:13 puisque j'ai appelé le ministère il y a à peu près trois semaines
00:28:16 pour savoir pourquoi on ne recevait plus nos factures.
00:28:18 Ils nous ont expliqué qu'ils avaient demandé aux fournisseurs d'énergie
00:28:22 de nous envoyer les factures qu'une fois qu'ils seraient en capacité
00:28:26 de déduire les 20% d'aides auxquelles on a droit.
00:28:29 Donc visiblement, nous sommes le 6 mars, c'est toujours pas en place.
00:28:33 Donc il y a réellement de quoi s'inquiéter.
00:28:36 Est-ce que vous avez répercuté les hausses des factures
00:28:39 et même cette inquiétude sur le prix de vos produits ?
00:28:42 C'est dur d'appliquer sur des prix des factures qu'on n'a pas reçues.
00:28:46 Et au-delà de ça, on a déjà eu une première répercussion des prix,
00:28:51 mais celle-là c'était sur les matières premières,
00:28:53 puisque c'est pas un secret d'État de dire que depuis le mois de septembre
00:28:57 et dû à la guerre en Ukraine, on a subi des hausses de matières premières
00:29:01 sans précédent. Mais celles-ci sont déjà dures à répercuter.
00:29:05 Mais au jour d'aujourd'hui, je n'ai répercuté en aucun cas la hausse de l'énergie
00:29:08 puisque je ne reçois pas de factures.
00:29:10 Donc c'est dur de les calculer puisqu'on ne les reçoit pas.
00:29:13 C'est en fait, finalement, c'est totalement paradoxal,
00:29:15 puisque quand on vous avait appelé, c'était à l'automne, en novembre ou en décembre,
00:29:19 là vous vous bléniez d'un trop-plein de factures,
00:29:21 et de factures qui avaient explosé parfois, les chiffres étaient hallucinants.
00:29:25 Et puis là, vous nous le dites d'ailleurs,
00:29:27 vous nous dites "mais moi je ne peux même plus rien prévoir,
00:29:30 parce que je n'en ai plus de factures".
00:29:32 C'est UBS que finalement on passe d'une situation à une autre.
00:29:35 Vous avez raison, marche sur la tête, parce que j'ai quand même un courrier d'EDF
00:29:39 écrit qui m'explique au mois d'octobre que mes factures au 1er janvier
00:29:43 seront multipliées par 4.
00:29:45 Donc je sais que mes factures seront multipliées par 4,
00:29:48 sauf que je ne les reçois plus.
00:29:50 Donc je n'ai pas de solution aujourd'hui.
00:29:52 Si vous, vous en avez une, je veux bien l'écouter, bien l'entendre
00:29:55 et bien la mettre en place, moi je n'en ai pas.
00:29:57 Malheureusement, on n'en a pas de solution.
00:29:59 Mais je voudrais vous poser une question,
00:30:01 parce que vous connaissez beaucoup de boulangers autour de vous,
00:30:04 puis vous avez été, malgré vous, une sorte de porte-parole finalement des boulangers.
00:30:08 Est-ce que vous en connaissez beaucoup qui, ces derniers mois,
00:30:10 ont dû mettre la clé sous la porte ?
00:30:12 Oui, il y en a beaucoup.
00:30:14 L'un de nos cofondateurs, Philippe Seramie,
00:30:17 lui, il a mis la clé sous la porte à cause de la hausse du prix du fioul.
00:30:22 On n'en parle pas à la télé de la hausse du prix du fioul.
00:30:25 Pourtant, elle est là, elle est réelle.
00:30:27 Beaucoup d'artisans boulangers utilisent le fioul pour chauffer leur four.
00:30:30 Or, eux ne sont pas considérés par la hausse du prix de l'électricité,
00:30:34 puisque c'est du fioul.
00:30:36 Pourtant, le fioul a été multiplié par 3 dans les deux dernières années
00:30:39 et on n'en parle pas.
00:30:41 Donc ça, c'est un exemple parmi tant d'autres.
00:30:44 Oui, j'ai des collègues en grande difficulté.
00:30:47 J'en ai plusieurs à Nice.
00:30:49 D'ailleurs, demain, ils seront à mes côtés pour manifester.
00:30:52 Mais oui, la situation est grave, difficile,
00:30:55 et on n'a vraiment pas de solution à l'heure qu'il est.
00:30:58 La colère est entière.
00:31:00 Et c'est pour ça qu'on veut s'exprimer demain dans cette manifestation.
00:31:04 Alors, je vais laisser la parole au plateau, Eric de Ritmaten.
00:31:07 Vous restez bien sûr avec nous, avec beaucoup de questions
00:31:09 qui vont vous être posées. Eric de Ritmaten.
00:31:11 Théoriquement, c'est la taille de la boulangerie qui génère le soutien de l'État.
00:31:16 Si je comprends bien, quand on a une petite boulangerie de moins de 10 personnes,
00:31:19 ce qui est déjà quand même pas mal, une boulangerie avec 10 salariés,
00:31:22 là, vous avez l'engagement de l'État de ne pas faire augmenter l'électricité
00:31:25 de plus de 15 %. C'était ça, le bouclier, au départ.
00:31:28 Ensuite, vous avez les grandes boulangeries, effectivement,
00:31:31 industrielles ou non, mais en tout cas, celles qui emploient vraiment beaucoup de monde,
00:31:34 qui sont souvent des groupes. Ils ont un compteur, je crois, électrique assez puissant.
00:31:37 Et là, il y a un plafond.
00:31:39 Il ne faut pas l'expliquer à l'antenne parce que c'est très, très complexe,
00:31:41 mais qui limite à 180 € le mégawatts, alors qu'il a pu monter beaucoup plus haut que cela.
00:31:46 Donc, quand vous dites multiplié par 4, c'est ma question. Je suis surpris.
00:31:51 Alors, vous êtes surpris, mais c'est parce que vous ne connaissez pas,
00:31:54 vous n'avez pas bien analysé ce que vous auriez dû faire.
00:31:57 Allez, bim, Eric.
00:31:59 Nous avons un discours de milite. Il faut faire attention à ce qu'on dit.
00:32:03 Alors, expliquez-nous, expliquez-nous Frédéric.
00:32:06 Ce ne sont pas les entreprises de moins de 10 salariés qui bénéficient du bouclier tarifaire.
00:32:11 Ce sont les entreprises qui utilisent moins de 36 kVA, moins de kVA.
00:32:17 Moi, j'ai trois salariés. Je suis en tarif jaune, c'est-à-dire en dessous de 36 kVA.
00:32:23 Pourquoi ? Juste mon four les utilise, ces 36 kV.
00:32:27 Donc, vous comprenez que même les petites entreprises en boulangerie,
00:32:30 et c'est pour ça qu'en boulangerie, nous sommes énormément concernés,
00:32:34 c'est ça la réalité. C'est-à-dire que ce ne sont pas les entreprises seulement de moins de 10 salariés.
00:32:38 Sinon, j'en bénéficierais, mais ce n'est pas le cas.
00:32:40 Je n'ai que deux salariés et mon épouse, et pourtant, je suis en tarif jaune,
00:32:45 parce que nous sommes des grands consommateurs d'énergie.
00:32:48 Il ne suffit pas d'avoir moins de 10 salariés pour bénéficier des aides.
00:32:51 Sinon, bien évidemment, la majeure partie des TPE en bénéficierait, et ce n'est pas le cas.
00:32:57 Alors, une question d'Yvan Rioufol.
00:32:59 Ce sont donc les syndicats, avec l'appui des partis de gauche,
00:33:03 qui appellent demain à manifester pour la suppression de la réforme des retraites.
00:33:08 Vous, malgré tout, bien que vous ne parliez pas des retraites, mais de l'inflation,
00:33:12 vous allez rejoindre cette manifestation, qui est une manifestation
00:33:15 qui, dans le fond, affiche, malgré tout, une opinion politique, en tout cas,
00:33:19 une tendance politique. Est-ce que cela ne vous gêne pas ?
00:33:22 Est-ce qu'au contraire, vous acquiescez au fait que ce soit la gauche
00:33:25 ou les syndicats progressistes qui s'accaparent à cette colère française ?
00:33:29 Ou est-ce que vous trouvez qu'il y a, malgré tout, un excès d'appropriation de cette colère-là ?
00:33:34 Non, je vais être honnête avec vous.
00:33:36 Vous savez, je n'ai jamais rien eu à voir avec la CGT.
00:33:40 Pourtant, on va dire, les salauds de patrons et les feignants de la CGT vont se retrouver demain.
00:33:44 Et il y a deux raisons à ça.
00:33:46 J'utilise ces mots-là parce que c'est ce qu'on utilise depuis près de 20 ans.
00:33:49 C'est qu'à travers cette crise, on s'est retrouvés à deux raisons.
00:33:54 Un, ce n'est pas moi qui ai mis la réforme des retraites au milieu de la crise énergétique.
00:33:59 Et la deuxième, c'est qu'avec le syndicat de la CGT Énergie,
00:34:03 beaucoup de points font qu'on se rejoint dans nos idées.
00:34:08 C'est-à-dire que, comme je l'ai expliqué, le député Philippe Brun a déposé un projet de loi
00:34:14 sur la nationalisation d'EDF, à l'intérieur duquel apparaît un amendement
00:34:19 sur l'étalement du bouclier tarifaire pour les petites et moyennes entreprises.
00:34:23 C'est ce qui fait que cela nous rapproche.
00:34:25 Alors, je n'ai pas plus d'infinité avec les CGT que cela,
00:34:30 mais c'est ce qui fait que demain, on sera ensemble, côte à côte, pour défendre le même projet.
00:34:35 Non, moi je considère que le discours que nous entendons est très bénéfique,
00:34:43 très utile, très efficace, parce que si ce discours est vrai, j'ai pas de raison d'en douter.
00:34:48 Cela prouve qu'il y a des trous dans la raquette et que ce qui a été étudié,
00:34:53 prévu peut-être à Bercy, est insuffisant.
00:34:56 Donc je ne doute pas, sauf si notre ami ne fait que de la politique,
00:34:59 mais ce n'est pas le sentiment qu'il me donne, même s'il trouve quelque convergence.
00:35:04 EDF va être nationalisé, cela fait pas l'ombre d'un doute,
00:35:07 mais moi je vais vous dire, monsieur, c'est que je considère par une seconde
00:35:11 comme possible et loisible et pertinent qu'un gouvernement laisse une boulangerie
00:35:19 fermer les unes après les autres.
00:35:21 C'est politiquement impossible, surtout avec un gouvernement qui a fait
00:35:25 beaucoup de choses quand même, reconnaissez-le, au moment de la crise du Covid
00:35:31 et qui continue de le faire avec l'explosion des prix de l'énergie.
00:35:35 Je ne vous vois pas fermer demain votre boutique et je ne vois pas une seconde
00:35:39 le gouvernement le laisser faire, ça me paraît extravagant.
00:35:42 Oui mais alors, et là je vais donner la parole à Frédéric Roy,
00:35:46 mais à force d'aide aussi, ce qu'on nous dit, ce qu'on entend aussi,
00:35:50 c'est que les boulangers, mais vous n'êtes pas les seuls d'ailleurs,
00:35:53 les artisans, les commerçants, vous ne pouvez pas vivre à chaque fois
00:35:56 perfusés d'aide, ce n'est pas non plus l'objectif.
00:35:59 On ne le veut pas, moi je n'ai jamais vécu d'aide, vous savez,
00:36:02 je travaille depuis l'âge de 14 ans, j'ai 51 ans aujourd'hui,
00:36:05 j'ai toujours vécu de ce que je produis, je ne veux pas d'aide.
00:36:08 Vous savez, aujourd'hui, Olivia Grégoire, la ministre déléguée
00:36:13 à l'artisanat, a encore posté sur son compte Facebook un post
00:36:18 sur lequel elle demande aux artisans de remplir le document
00:36:22 pour bénéficier des aides. On reproche aux artisans de ne pas les remplir
00:36:26 ces documents-là, mais beaucoup ne savent même pas pourquoi ils y ont droit,
00:36:30 parce qu'on a tellement l'habitude de travailler de nos efforts,
00:36:34 on vit de notre travail, que des aides on n'en veut pas.
00:36:39 Ce qu'on veut, c'est sortir du cadre de l'énergie, du marché européen.
00:36:43 Voilà ce qu'on veut sur le fonds, c'est payer l'électricité
00:36:46 au prix qu'on l'a produit, et non pas au prix auquel on nous l'a imposée.
00:36:52 Et c'est ça le vrai fonds du problème, c'est sortir du marché européen
00:36:56 de l'énergie, mais il faut une volonté politique d'Emmanuel Macron
00:37:00 pour cela, et je crois qu'aujourd'hui ce n'est pas le cas.
00:37:03 - Donc jusqu'en 2025... - Ça discute, monsieur,
00:37:05 ça discute ferme en ce moment à Bruxelles.
00:37:07 - Mais ça va prendre du temps. - Mais ça va prendre du temps,
00:37:09 parce qu'effectivement l'Allemagne a fait beaucoup de bêtises,
00:37:11 et qu'on a du mal à sortir le calcul d'un prix de l'électricité raisonnable
00:37:16 qui vous permettrait de continuer à travailler dans de bonnes conditions,
00:37:19 couplé au prix du gaz, ce n'est pas possible de continuer comme ça.
00:37:23 Je suis d'accord avec vous, Bruxelles a fait beaucoup de bêtises,
00:37:26 et on a du mal, comme toujours, quand on est 25, 26 ou 27,
00:37:30 à mettre tout le monde d'accord, mais vous avez raison,
00:37:33 on ne peut pas rester dans une politique qui nous mène là où nous sommes,
00:37:36 c'est-à-dire dans une situation qui met les PME en grande difficulté.
00:37:40 - Une dernière question, puisque l'inflation touche tout le monde,
00:37:43 elle touche vous sur les prix à la fois des matières premières,
00:37:46 des carburants, de l'électricité, est-ce que vous constatez
00:37:49 dans votre boutique par exemple que les clients qui eux-mêmes
00:37:52 sont touchés par l'inflation achètent moins, au lieu de baguettes,
00:37:55 ils achètent une baguette, ils n'achètent plus de viennoiseries, peut-être,
00:37:57 ou est-ce que vous constatez un changement des comportements
00:38:00 de la part, en général, des gens qui viennent dans votre boulangerie ?
00:38:04 - J'ai la chance d'être dans une ville comme Nice,
00:38:07 qui est relativement animée, puisqu'on sort du carnaval de Nice,
00:38:10 il y a à peine une semaine, mais malgré tout, j'ai des clients,
00:38:14 on voit qu'il y a quand même une... on va dire qu'ils font attention,
00:38:18 j'ai des clients qui prenaient une baguette tous les matins
00:38:20 et deux pains au chocolat, aujourd'hui, ils ne prennent plus que la baguette.
00:38:23 Oui, on commence de l'avoir, les gens font attention,
00:38:25 alors il y a l'effet de la peur et il y a l'effet de la réalité,
00:38:29 mais la réalité, c'est que les gens en ont quand même moins dans le porte-monnaie
00:38:32 à la fin du mois qu'il y a un an en arrière.
00:38:35 - La tradition est à quel prix chez vous ?
00:38:38 La tradition est à quel prix ? Sans vouloir être indiscret.
00:38:41 - 1,30 €. - 1,30 €, oui, elle est élevée,
00:38:45 mais enfin, Nice, c'est une ville qui, globalement, a quand même les moyens,
00:38:48 mais 1,30 €, pour une tradition, moi, je la paye 1,05 €,
00:38:52 - 0,10 €, dans une campagne plus reculée que la vôtre.
00:38:56 - Vous la payez où à ce prix-là ?
00:38:58 - Dans le Loiret.
00:39:00 - Alors, votre boulanger doit avoir,
00:39:04 il serait intéressant d'analyser le bilan de votre boulanger ?
00:39:07 - Oui, oui, non, mais bien sûr, non.
00:39:09 - Vous lui posez la question, Jean-Claude, et il sera invité à témoigner.
00:39:11 - Mais il est normal, payant le prix de l'énergie où vous la payez,
00:39:13 même si vous avez pas reçu les factures, il est normal que les prix augmentent,
00:39:16 mais c'est vrai que ça pose des problèmes, une baguette ou une tradition,
00:39:19 si on prend 1,30 €, ça fait beaucoup plus qu'il y a un an.
00:39:24 - Jean-Claude, vous contacterez votre boulanger,
00:39:27 et il viendra témoigner, il nous expliquera.
00:39:29 - Il nous viendra au courant.
00:39:30 - On fera un Frédéric Roy, on pourra faire le comparatif,
00:39:32 et vous nous expliquerez comment, justement, sont établis les bilans et les factures.
00:39:37 - Mais il ne s'étend pas par reconnaissance.
00:39:38 - Merci beaucoup, en tout cas, Frédéric, d'avoir témoigné aujourd'hui.
00:39:41 Nous sommes en ligne, cette fois, avec un gérant d'un supermarché, là aussi.
00:39:45 Autre effet de l'inflation, eh bien, c'est les vols à l'étalage,
00:39:48 qui sont en augmentation de 14 % en un an.
00:39:51 Bonjour, monsieur.
00:39:52 - Bonjour.
00:39:54 - Alors, vous constatez que vos clients, j'allais dire, sont de plus en plus nombreux à voler.
00:39:59 Ça vous est arrivé à plusieurs reprises. Racontez-nous.
00:40:02 - Actuellement, depuis l'inflation, on a à peu près entre 3 et 4 infestations par jour.
00:40:09 On peut dire ça.
00:40:10 - Par rapport à combien, avant ?
00:40:14 - Par rapport à 2, 3, c'est pas beaucoup, c'est pas un nombre élevé,
00:40:19 mais on constate que de plus en plus, le vol, c'est plus, quoi, plus que d'habitude.
00:40:27 - Qu'est-ce qu'ils volent ? Quel type de produits ?
00:40:29 - On va dire ici, c'est plus tout ce qui est alcool.
00:40:36 - Et il n'y a pas des produits, par exemple, de première nécessité ?
00:40:41 Est-ce que vous voyez des gens qui volent, soit, par exemple, des paquets de pâtes
00:40:45 ou même des produits hygiéniques ?
00:40:47 - Jambon, fromage, tout ce qui est un peu plus cher, quoi.
00:40:51 Tout ce qui est cher.
00:40:53 - Et vous, vous liez, en fait, la hausse de ces vols à la hausse des prix ?
00:40:59 - Il y a les deux.
00:41:03 - Il y a les deux.
00:41:04 - Le vol, ça touche.
00:41:05 - Quel est le profil des voleurs ? Est-ce que ce sont plutôt des jeunes ?
00:41:07 Est-ce que ce sont plutôt des pères ou des mères de famille ?
00:41:11 - On a un peu de tout ici.
00:41:13 - Comment vous protégez ? Parce que je vois derrière vous, vous êtes devant vos caméras de vidéosurveillance.
00:41:19 Est-ce que vous avez mis en place plus de caméras ?
00:41:22 Est-ce qu'au contraire, vous avez mis peut-être un vigile à l'entrée ?
00:41:26 Comment ça se passe ? Comment vous vous défendez ?
00:41:28 - J'ai signé un contrat avec Eagle Security.
00:41:32 On a installé plus de 26 caméras.
00:41:35 En plus, on a rajouté six caméras depuis mon arrivée.
00:41:40 Et en plus de ça, on a aussi un vigile à l'entrée du magasin.
00:41:47 Et j'ai mis en place également des caméras qui détectent les gestes suspects dans le magasin.
00:41:57 Ça s'appelle des caméras qui détectent les gestes suspects dans le magasin.
00:42:05 - Donc vous êtes bien équipé finalement ?
00:42:08 - Oui, je suis très bien équipé.
00:42:10 - Est-ce que vous avez des résultats grâce à ce matériel moderne ?
00:42:13 - Beaucoup.
00:42:14 - Mais ça a dû vous coûter particulièrement cher d'installer tous ces systèmes ?
00:42:20 - Ça coûte cher, exactement.
00:42:22 - Mais vous pensez que l'investissement vaut la peine par rapport au nombre de vols ?
00:42:26 - Ça vaut la peine, exactement.
00:42:28 Et comme je vous avais dit, si je n'avais pas mis tout ça, on ne pourrait pas constater.
00:42:42 En fait, avant il y avait beaucoup.
00:42:44 Et du coup, avec toutes ces caméras, même les voleurs, ils prennent la fuite.
00:42:48 On les retrouve le deuxième jour.
00:42:50 - Est-ce qu'il y a des situations qui vous attendrissent ?
00:42:52 Des voleurs où vous vous retrouvez face à eux et où vous vous dites qu'ils sont venus voler,
00:42:57 je ne sais pas, un paquet de gâteaux, un paquet de pâtes, des légumes ou des fruits pour leurs enfants,
00:43:01 et vous vous dites "je n'appelle pas la police, je laisse passer".
00:43:05 - La police, c'est rare qu'on l'appelle car je peux rentrer dans leur situation.
00:43:11 Et c'est vrai qu'après, la marchandise m'appartient et du coup, il faut que je récupère.
00:43:17 Et je n'insiste pas trop qu'ils payent, mais ce serait préférable qu'ils payent quand même la marchandise qu'ils volent.
00:43:25 - Oui, je suis sûre.
00:43:27 - Vous avez en partie répondu à la question de Clélie.
00:43:31 Quand vous prenez quelqu'un sur le fait, ou à la sortie de votre magasin,
00:43:35 avec un paquet de pâtes ou je ne sais quoi qu'il ne devrait pas avoir, ou en tout cas qu'il n'a pas payé,
00:43:41 vous n'appelez pas la police, vous récupérez votre bien et puis vous laissez filer.
00:43:45 J'ai bien compris, c'est ça ?
00:43:47 - Exactement, ça m'a déjà arrivé de payer leur place.
00:43:51 - Ah oui, même !
00:43:52 - Vous êtes un brave homme !
00:43:53 C'est vrai que vous ne pouvez pas vous laisser déborder par une situation où chacun voudrait se servir dans vos rayons.
00:44:00 - Yvan Rioufol.
00:44:01 - Les vols dans les magasins...
00:44:03 - On a perdu monsieur, on va essayer de le rappeler.
00:44:08 - Les vols dans les grands magasins ne sont pas une découverte malgré tout.
00:44:12 Ces vols-là étaient liés jusqu'alors à une délinquance, à l'augmentation peut-être même d'une délinquance.
00:44:17 La question que je voulais poser était tout à fait banale, c'était de savoir si on pouvait faire le tri, si je puis dire,
00:44:23 entre l'augmentation de la délinquance qui est un fait et l'augmentation de la paupérisation qui en est un autre,
00:44:28 qui ne rendrait pas plus excusable naturellement un vol, mais qui malgré tout, si c'est un vol de nourriture,
00:44:33 et vous l'avez suggéré, laisserait comprendre en effet que la situation de certains s'aggrave dans la pauvreté.
00:44:39 - Alors on a retrouvé monsieur, je vais vous laisser reformuler votre question.
00:44:46 - Est-ce que vous avez une idée dans cette augmentation des vols que vous avez constaté,
00:44:50 de la part qui n'est pas prise par l'augmentation de la délinquance elle-même,
00:44:55 et de la part qui est prise par ceux qui par manque de moyens, par pauvreté,
00:44:59 et par insuffisance d'argent pour acheter de la nourriture, se mettent également à voler.
00:45:04 Est-ce que ce sont deux profils différents, ou est-ce que ce sont des profils qui se rejoignent ?
00:45:09 - À mon avis, ils n'ont pas la moyenne de payer. Ils n'ont pas autant d'argent pour pouvoir manger correctement.
00:45:20 - Oui, mais même ceux qui, vous avez dit tout à l'heure, que vous voulez surtout de l'alcool,
00:45:25 l'alcool, on peut peut-être s'en passer. Est-ce que ceux qui vous veulent de l'alcool,
00:45:29 ce sont également des gens qui n'ont pas d'argent, ou est-ce que ce sont des gens qui sont plus simplement
00:45:32 des délinquants et qui voleraient également une montre s'ils avaient une montre sous la main ?
00:45:37 - Mais c'est des gens qui manquent d'alcool, et sans alcool, ils ne peuvent pas vivre.
00:45:43 Et du coup, sur ça, je suis plus, on va dire, sérieux, je demande vraiment de payer leur alcool.
00:45:52 Et j'insiste. Mais après, quand on constate qu'ils n'ont pas le moyen, on laisse partir, on n'appelle pas la police.
00:45:59 - Je me suis laissé dire, mais dites-moi si je me trompe, que en réalité, ce pourcentage de vol,
00:46:07 il est stable, même s'il est en légère progression aujourd'hui, et que c'est déjà inclus dans les tarifs que vous pratiquez.
00:46:15 La démarche est une démarche connue, comme le doublant, depuis qu'il y a eu des supermarchés dans ce pays,
00:46:21 ou des hyper, et c'est bon, voilà, vous en tenez compte dans vos prix. C'est vrai.
00:46:27 - Oui, exactement. Et la démarche, c'est... - Ce n'est pas une excuse pour les voleurs, mais bon.
00:46:34 - Oui, ce n'est pas que la vol, on peut dire, mais la démarche, on constate qu'on a beaucoup de démarches à ce moment.
00:46:42 - Oui, à quel moment porte-t-on plainte ? C'est à partir d'un certain montant de vol ?
00:46:48 - Ah, je pense que non, on a de nouveau perdu la liaison, mais en tout cas, on le remercie vraiment d'avoir témoigné aujourd'hui
00:46:56 sur l'impact de l'inflation, donc la hausse des vols à l'étage, plus 14% en un an.
00:47:02 Restez bien avec nous, dans un instant, ce sera un journal de 15h, et on reparlera de la journée de mobilisation de demain,
00:47:09 la sixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites. Nous serons en ligne avec les commerçants,
00:47:15 qui, pour certains en tout cas, sont appelés à fermer rideau en solidarité avec le mouvement de grève.
00:47:20 Restez bien avec nous sur CNews. À tout de suite.
00:47:25 - Il est 15h, bonjour à tous, soyez bienvenus si vous nous rejoignez sur CNews.
00:47:29 C'est l'heure du journal pour commencer. Michael Dorian, c'est à vous.
00:47:32 - Rebonjour Kelly, bonjour à tous. Mauvaise nouvelle pour les parents qui vont devoir garder les enfants demain à la maison.
00:47:38 Plus de 60% de grévistes sont prévus demain dans les écoles, annonce du SNU-IPPFSU, le premier syndicat du primaire.
00:47:45 Le taux de grévistes le plus élevé chez les enseignants date du 19 janvier dernier.
00:47:49 Les syndicats avaient eux recensé jusqu'à 70% d'enseignants grévistes dans le primaire et 65% dans les collèges et les lycées.
00:47:57 Forte mobilisation également dans les raffineries. Demain, la raffinerie de Donge en Loire-Atlantique notamment sera bloquée dès 5h30.
00:48:05 Ecoutez le secrétaire CGT Total Energy du site de Donge.
00:48:09 - Alors donc, on a explicité les décisions qui ont été prises par l'intersyndicale CGT, FO et CFDT.
00:48:16 Aujourd'hui, c'est une grève reconductible qui s'amorce jusqu'à vendredi 13h30, date à laquelle nous referons un point avec les salariés pour voir les suites à donner au mouvement.
00:48:24 C'est-à-dire qu'elle commencera à partir de demain matin 5h00, plus aucune goutte de carburant ne sortira de la raffinerie, ni n'entrera ni par wagon, ni par camion.
00:48:33 Et alors qu'au Sénat, les débats se poursuivent autour de la réforme des retraites, les sénateurs ont voté aujourd'hui la création d'un nouveau CDI pour favoriser l'emploi des seniors.
00:48:43 Sur place, on retrouve Elodie Huchard avec Charles Bagé. Elodie, il s'agit d'un amendement adopté contre l'avis du gouvernement et malgré l'opposition de la gauche.
00:48:52 - Oui exactement, 202 voix pour, 123 voix contre. Vous le rappeliez, c'est donc la création d'un CDI seniors qui aidera les entreprises et incitera les entreprises à embaucher des chômeurs de plus de 60 ans.
00:49:04 Elles auront en échange une baisse ou une exonération des cotisations patronales.
00:49:07 Alors le gouvernement était contre parce que selon Gabriel Attal, ministre chargé du budget, cela coûte trop cher, 800 millions d'euros dit-il pour cette mesure.
00:49:15 On rappelle que le but de la réforme c'est quand même d'équilibrer le système des retraites et qu'à force d'avoir des concessions, et bien finalement tout ça perd un peu de son intérêt.
00:49:23 Alors du côté de la droite, c'est une victoire, il y avait eu déjà la victoire cette nuit avec l'index senior adopté pour les entreprises de plus de 300 salariés et non pas uniquement 50 salariés.
00:49:33 L'ambiance est relativement calme ici, vous le savez, au Sénat, même si à gauche on regarde avec beaucoup d'attention ce qui va se passer demain.
00:49:39 Parce qu'on voit les groupes de gauche, on sent qu'ils ont envie de ralentir au maximum le texte.
00:49:43 Et puis à noter une petite passe d'arme entre une sénatrice communiste, Eliane Assassi et Gabriel Attal.
00:49:48 Elle accuse le gouvernement d'être responsable du blocage, elle ne comprend pas qu'il ne cède pas à l'opinion publique.
00:49:54 Réponse de Gabriel Attal, les blocages vont pénaliser surtout les ouvriers, pas l'école blanc qui télétravaille dit-il.
00:50:00 Et puis en ce qui concerne les sondages, il lui dit que ça n'est pas une boussole pour faire de la politique.
00:50:04 Merci Elodie Huchard du service politique de CNews. Les images sont signées.
00:50:09 Charles Bagé, pendant ce temps le gouvernement continue de défendre son projet.
00:50:13 Écoutez le ministre du Travail Olivier Dussopt était l'invité de nos confrères de France Info tout à l'heure.
00:50:18 Grâce à cette réforme et évidemment en fonction du nombre de trimestres cotisés, de la carrière de chacun, tout le monde sait que le calcul des retraites est hyper difficile.
00:50:26 On a 1 800 000 retraités actuels qui vont avoir une revalorisation et que chaque année sur les 800 000 départs à la retraite,
00:50:32 200 000 auront une meilleure retraite que sans la réforme et on parle de petites retraites.
00:50:37 En Ukraine, des tirs ont été signalés ces dernières 24 heures à l'est du pays contre des zones d'habitation.
00:50:43 Des tirs qui ont fait au moins 5 morts selon les autorités ukrainiennes.
00:50:47 Près de Bakhmout, les habitants vivent toujours dans la peur depuis cet été comme nous le montre ce sujet de Saravarny.
00:50:54 Dans cette ville située à l'ouest de Bakhmout, les habitants ont appris à vivre au cœur des combats.
00:51:00 Ce soir-là, Victor prépare un repas à base de viande, un luxe en ce temps de guerre.
00:51:05 C'est notre chef cuisinier, il est génial.
00:51:09 De quoi mettre un peu de baume au cœur pour ces habitants.
00:51:13 Nous ne sommes pas sans peur, nous avons aussi peur, nous sommes des gens vivants, nous voulons aussi vivre.
00:51:20 Depuis des mois, les habitants se sont installés dans le sous-sol afin de se protéger, fatiguer et résigner.
00:51:27 Mais malgré leur peine, pas question de fuir.
00:51:33 Je veux juste la paix, le silence, le calme et juste être à la maison, sur notre propre terre, là où nous sommes.
00:51:41 Continuer à vivre malgré la bataille qui fait rage dans la région, dans cette épicente de la guerre à l'est de l'Ukraine, qui dure depuis des mois.
00:51:49 Et puis regardez pour terminer ces images impressionnantes prises à l'intérieur d'un avion de la compagnie américaine Southwest.
00:51:57 L'appareil a dû atterrir en urgence hier à Cuba à cause d'un problème au décollage alors qu'il partait pour la Floride.
00:52:04 Le Boeing a détecté un incident sur un de ses moteurs juste après avoir pris son envol. L'atterrissage n'a fait aucun blessé.
00:52:11 Voilà pour ce journal. L'actualité continue bien sûr avec Clémy Mathias. La parole aux Français et bien sûr les invités de Clémy.
00:52:20 Aucun blessé mais il y a de quoi être troublé quand même. Ils ont dû avoir une sacrée frayeur. Merci beaucoup Michael.
00:52:25 On se retrouve à 16h. Je suis en compagnie d'Yvan Rioufol, de Jean-Claude Dassier et de Gauthier Loubret du service politique de CNews.
00:52:32 Bonjour à vous. On va être dans un instant en ligne avec Francis Pallomby, le président de la Confédération des commissaires de France.
00:52:39 Vous savez, on est à la veille d'une grande journée, la sixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites.
00:52:46 Les syndicats appellent à mettre la France à l'arrêt. Pendant ce temps, la discussion du texte, et on l'a vu avec Elodie Hichard, se poursuit au Sénat.
00:52:54 Et il y a eu ce vote qui s'est fait. Là, un CDI senior. Vous voulez bien nous expliquer de quoi il s'agit ?
00:53:00 C'était une proposition des sénateurs Les Républicains, qui a donc été adoptée, puisqu'ils sont majoritaires au Sénat, contre l'avis du gouvernement.
00:53:08 Un CDI senior, en quoi ça consiste ? Vous êtes une entreprise, vous engagez un senior qui est au chômage, qui a plus de 60 ans.
00:53:14 Si vous le gardez jusqu'à son départ en retraite, vous êtes exonéré d'une part de cotisation.
00:53:19 Selon Gabriel Attal, ministre du Budget, qui était contre, comme l'ensemble du gouvernement et de la majorité à l'Assemblée, cette mesure.
00:53:27 Ça coûte 800 millions d'euros. Et on rappelle que l'argument sur lequel le gouvernement fait campagne pour défendre cette retraite, c'est la lutte contre le déficit.
00:53:37 A l'horizon 2030, 13,5 milliards. Selon les premiers pronostics, il sera quand même ce déficit de 600 millions d'euros.
00:53:46 Donc le gouvernement ne va pas réussir à effacer totalement cette ardoise. Et ça, c'était sans compter ce CDI senior, qui va donc coûter 800 millions d'euros,
00:53:54 et qui vient d'être voté par les Républicains. Et ce n'est pas la première fois que les Républicains demandent des concessions au gouvernement qui coûtent beaucoup d'argent.
00:54:01 Il y a eu les carrières longues, et puis il y a eu la surcote pour les départs en retraite des femmes de 5%.
00:54:07 Là, ça va coûter, et le gouvernement est d'accord, 300 millions d'euros. Donc l'intérêt de cette réforme, l'argument premier sur lequel le gouvernement fait campagne
00:54:15 pour défendre cette réforme de la retraite, est en train de tomber petit à petit.
00:54:18 Mais ce n'est pas fait encore. L'Assemblée nationale confirme.
00:54:21 Non, mais l'équilibre budgétaire n'existe plus. D'ores et déjà.
00:54:24 Déjà, auparavant, il n'existait plus.
00:54:26 Exact, mais je n'ai pas dit le contraire. J'ai dit que depuis les carrières longues, depuis les concessions sur les carrières longues,
00:54:31 effectivement, l'équilibre budgétaire de cette réforme est tombé, mais ça s'accélère.
00:54:35 Alors, c'était l'objectif initial.
00:54:36 Mais il y a aussi un objectif, et qui est très important, c'est de maintenir les plus âgés et seniors, comme on dit maintenant, dans l'emploi.
00:54:44 C'est quelque chose d'important, parce que là encore, on a une singularité française qui fait que ce n'est pas une situation supportable
00:54:50 de mettre les gens à 55-56 pour le chômage.
00:54:52 Éric ?
00:54:53 Oui, c'est vrai, il y a un taux d'activité qui est très faible au-dessus de 60 ans.
00:54:56 C'est assez dramatique. Mais là maintenant, est-ce qu'on peut contraindre les patrons à garder des salariés ? C'est un peu difficile.
00:55:02 Si aujourd'hui, on vous supprime toutes les sanctions sociales, de toute façon, s'ils ne font pas ça, les pauvres seniors iront s'inscrire au chômage.
00:55:08 Sinon, ils vont au chômage, ça coûte aussi.
00:55:10 Et c'est intéressant que ces concessions viennent des Républicains, qui, il y a quelques semaines, soutenaient une réforme des retraites à 65 ans.
00:55:17 Ils ont fait leur mue sociale, les Républicains, pendant les débats sur cette réforme de retraite, tant à l'Assemblée qu'au Sénat.
00:55:22 Je rappelle qu'il y a une semaine à peine, Bruno Rotaillot disait qu'il fallait retrouver l'équilibre budgétaire de cette réforme,
00:55:27 parce que les députés LR avaient demandé trop de concessions.
00:55:30 Donc en plus, il y avait un affrontement entre sénateurs et députés Les Républicains.
00:55:33 Bien là, les sénateurs LR en demandent encore plus.
00:55:35 Attendons la réunion de la Commission parité et de faire le bilan.
00:55:39 C'est vrai que la réforme commence à perdre des plumes.
00:55:43 Nous sommes en ligne avec Francis Pallombi, le président de la Confédération des commerçants de France.
00:55:46 Bonjour, merci d'être en direct avec nous.
00:55:48 Alors demain, je le disais, sixième journée de mobilisation.
00:55:51 Et des commerçants qui se sont rappelés à baisser le rideau en soutien.
00:55:54 Vous avez beaucoup d'écho à ce niveau ?
00:55:57 Très concrètement, des remontées nombreuses de commerçants qui vont baisser le rideau en soutien, pas véritablement.
00:56:06 Je l'ai déjà dit sur vos antennes, ce n'est pas dans les pratiques des commerçants indépendants de se mettre en grève,
00:56:13 de descendre dans la rue, mais pour autant, nous sommes particulièrement impliqués et surtout vigilants
00:56:21 par rapport aux mesures qui sont en train de se construire au travers de cette réforme.
00:56:29 Par exemple, pour constituer le nombre de trimestres, de semestres pour avoir sa retraite pleine,
00:56:37 c'est très difficile pour un indépendant parce que d'une part, il est à son compte, il est indépendant,
00:56:43 toutes ses heures ne sont pas forcément comptabilisées.
00:56:49 Donc nous sommes très inquiets pour que les commerçants, par exemple, puissent accéder aux 1200 euros minimum.
00:56:57 La colère de demain, est-ce qu'elle cristallise à la fois la réforme des retraites et peut-être d'autres sujets de préoccupation ?
00:57:05 On a longuement parlé des problèmes d'inflation, est-ce que c'est une colère qui est plutôt globale,
00:57:10 qui n'est pas forcément concentrée uniquement sur la réforme des retraites, de la part des commerçants en tout cas ?
00:57:15 Bien évidemment, la réforme des retraites existe aussi pour les TPE, particulièrement,
00:57:20 mais bien évidemment actuellement, le coût de l'énergie, l'inflation qui bondit en permanence,
00:57:29 ça crée des problèmes de chiffre d'affaires, ça crée des problèmes économiques graves pour payer ses charges.
00:57:37 Il y a un gros problème actuellement auprès de commerçants, un très grand nombre de commerçants envisagent d'arrêter leur activité,
00:57:46 ils demanderont d'arrêter leur activité à hauteur de 52% selon une statistique, donc c'est très préoccupant.
00:57:54 Et c'est vrai que les retraites font partie du lot, parce que s'il y a cette manifestation qui pourra durer, ça impactera.
00:58:04 Nous ne sommes pas contre le combat sur les retraites, puisque nous y sommes associés,
00:58:09 et nous ne sommes pas contre les revendications, le droit de grève, etc.
00:58:14 Mais pour autant, l'économie, le fonctionnement des commerces, la vie au quotidien va être impactée.
00:58:22 - Oui, bien sûr. Éric de Riedmantel ?
00:58:24 - Vous tirez quand même une balle dans le pied, parce qu'en encourageant les grèves, les blocages, c'est très mauvais pour le commerce.
00:58:30 Donc vraiment, je ne comprends pas comment les commerçants peuvent être concernés par cette réforme.
00:58:33 D'ailleurs, je précise un peu, monsieur Palombi, vous avez raison de mettre le doigt sur le problème,
00:58:37 les indépendants, ils peuvent oublier leur retraite.
00:58:40 On sait bien que quand on est commerçant, on espère pouvoir garder son capital en ayant éventuellement les murs ou un fonds de commerce,
00:58:46 mais la retraite, c'est impossible. Vous savez bien que la retraite minimum de 1200 euros qui est promise par le gouvernement,
00:58:51 elle ne sera versée qu'à ceux qui auront la totalité de leur trimestre.
00:58:55 - Mais ce qui est difficile, oui. - Or, dans le commerce, c'est quasiment impossible.
00:58:57 - 10 à 20 000 personnes. - Vous vous rendez compte ?
00:58:58 - Et ce sera difficile, mais je comprends votre propos, monsieur.
00:59:02 Je dis que pour autant, le principe et les retraites, ça compte aussi pour les TPE, malgré ce que vous venez de dire,
00:59:11 et qui est malheureusement juste.
00:59:13 Et c'est très compliqué.
00:59:15 Si le fonds de commerce s'est dégradé au niveau de son coût, le commerçant aura une piètre retraite.
00:59:24 Mais je ne vous ai pas dit que j'encouragais les grèves ou quoi que ce soit.
00:59:28 Simplement, cette grève, reconnaissez-le, c'est une grève nationale.
00:59:33 Il y a 70 % de citoyens qui sont contre, donc ce n'est pas la seule voix des commerçants qui peut solutionner les problèmes.
00:59:43 C'est une grève nationale, une grève généralisée par rapport à ce gros problème des retraites.
00:59:50 Et je l'ai déjà dit sur votre antenne, c'est bien malvenu que cette réforme soit produite par le gouvernement au moment où il y a de l'inflation.
01:00:04 - Mauvais timing, comme on dit. Yvan Rioufol.
01:00:06 - D'abord, je vais peut-être me répéter, mais je doute que la réforme des retraites puisse suffire à fédérer toutes les colères françaises,
01:00:12 qui me paraissent beaucoup plus diluées. Mais simplement, il y a au cœur de ce débat sur les retraites la question de l'égalité.
01:00:18 Elle me semble être mise en cause par précisément le Sénat, qui a voté la suppression des régimes spéciaux en se préservant dans son propre régime spécial à lui.
01:00:29 Et je trouve que là, cette incohérence me semble être une faute politique colossale qui pourrait alimenter, encore inutilement,
01:00:34 bien entendu, alimenter la frustration de tous ceux qui voient que, naturellement, ceux d'en haut se gavent, si je puis dire, pardon de parler ainsi,
01:00:40 tandis que ceux d'en bas s'en somment également de faire des économies sur le dos de la bête.
01:00:45 Et donc, je trouve que le Sénat ferait bien d'en urgence... Alors, j'entends bien l'argument du Sénat de dire que c'est un régime spécial
01:00:51 qui ne fait pas appel à l'argent public.
01:00:54 - C'est une caisse autonome.
01:00:55 - C'est une caisse autonome et les sénateurs payent davantage pour avoir une retraite assez importante.
01:01:00 Mais n'empêche qu'on pourrait offrir cette liberté-là à d'autres, pourquoi pas, ou en tout cas la supprimer pour eux-mêmes.
01:01:05 - Yvan, tu sais bien que cette suppression des régimes spéciaux ne passera pas le cap de la Commission parité.
01:01:09 - Non, non, mais à partir du moment où vous avez un législateur...
01:01:12 - Mais non.
01:01:13 - Non, mais juste, quand vous avez un législateur qui se permet de supprimer les régimes spéciaux...
01:01:18 - S'il vous plaît, s'il vous plaît.
01:01:19 - Quand vous avez un législateur qui se permet de supprimer les régimes spéciaux sans supprimer le sien,
01:01:25 cela devient absolument horripilant pour tout le monde.
01:01:28 - Merci beaucoup. Merci Francis Pallombi d'avoir témoigné aujourd'hui au sujet de la situation des commerçants.
01:01:34 Vous voyez que le débat continue en plateau en tout cas.
01:01:36 Merci à tous les quatre Gauthier, Jean-Claude, Yvan et Eric de Red Matel.
01:01:40 On se retrouve évidemment demain dès 14h.
01:01:43 Une journée qui sera spéciale.
01:01:45 On sera en direct évidemment des manifestations, des défilés contre cette réforme des retraites.
01:01:49 Sixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites.
01:01:52 On sera en direct des cortèges.
01:01:54 Dans un instant, c'est Nelly Denac et ses invités.
01:01:56 90 minutes info qui va revenir bien sûr à la fois sur l'inflation,
01:02:00 à la fois sur la journée de mobilisation contre la réforme des retraites.
01:02:03 Et puis n'oubliez pas cnews.fr pour plus d'informations
01:02:07 ou éventuellement pour revoir cette émission.
01:02:09 A demain.
01:02:11 - Il faut...
01:02:12 - Tout de suite, 90 minutes info avec Nelly Denac.
01:02:17 ♪ ♪ ♪

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