Pierre Botton, qui a passé 602 jours dans un quartier VIP en prison raconte son incarcération !

  • l’année dernière
Matthieu Delormeau vous donne rendez-vous tous les vendredis pour TPMP People ! Entouré de sa bande de chroniqueurs, toute l'actualité people n'aura plus de secrets pour vous !

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Transcription
00:00 Il a commencé l'affaire Palmad, il était en détention provisoire, il devrait aller à Frenn, qui est une prison très vieille, qui paraît-il faut éviter.
00:08 La santé a été rénovée.
00:11 Et il y a des débats tous les jours sur les quartiers VIP, est-ce que les people qui sont en VIP sont à l'hôtel, contrairement aux autres ?
00:19 Est-ce que c'est dur ? Pas dur. Est-ce qu'il y a une justice à deux vitesses ?
00:22 Le mieux c'est d'avoir quelqu'un qui a fait 602 jours de prison.
00:26 C'est Pierre Botton qui est avec nous, merci beaucoup déjà d'être là.
00:30 On peut l'applaudir, il a payé.
00:34 C'est un citoyen lambda aujourd'hui.
00:37 Je résume un petit peu pour les gens qui ont...
00:40 Il y aura peut-être des inégalités, mais comme on ne refait pas l'affaire...
00:45 Je vous reprendrai quand même.
00:48 Vous avez passé 602 jours en prison, il y a 25 ans à peu près, après avoir mis en place un système de société fictive,
00:54 et plus récemment 17 mois à 7 mois de semi-liberté.
00:57 Et quand vous sortez de prison, vous montez deux associations, Prisons du Coeur et Ensemble Contre la Récidive.
01:02 Et là, on découvre que les deux assos, en fait, c'est des sociétés, que vous avez pris 50 % du pognon.
01:07 Donc vous en reprenez pour un petit coup.
01:10 Donc là, je suis obligé de vous reprendre parce que j'ai été relaxé de ces faits par la Cour d'appel.
01:13 Donc c'était vraiment des assos ?
01:15 - Je pense que je n'ai été accusé de rien sur mes associations, c'est important.
01:19 - Donc on va rester sur les 602 jours, parce que moi je ne suis pas magistrat, et l'affaire c'est un peu le problème de ces...
01:23 - Alors, 602 jours il y a 25 ans, 17 mois et 7 mois il y a un an.
01:28 - Alors j'ai des questions très précises, parce que les gens, c'est de la fiction en ce moment pour les gens.
01:32 Personne n'est rentré dans des prisons, on commence à voir des reportages, mais on dit tout et n'importe quoi.
01:37 Je me suis pris la tête avec Raymond.
01:39 Donc déjà, si on précise, quand on parle de quartier VIP, on ne parle pas de quartier VIP, mais de quartier vulnérable, c'est ça ?
01:44 - Oui, vulnérable. Alors le quartier dont on parle, dont tout le monde parle, c'est à la Santé.
01:49 La Santé c'est des étoiles, où il y a 4 bâtiments.
01:52 Il y a un bâtiment qui s'appelle le QB4, dans lequel 2 étages sont réservés aux arrivants.
01:58 C'est-à-dire que tout détenu qui arrive dans la prison se met dans le quartier des arrivants au premier ou deuxième.
02:03 Et en haut, il y a 18 cellules, qui sont réservées aux vulnérables, aux personnes qui doivent être isolées et aux gens qui sont médicaux.
02:12 - Alors ce qu'on entend par là, c'est VIP, c'est des gens connus et vulnérables, ça peut être un violeur d'enfant.
02:17 - Non, non, je suis désolé de vous reprendre. Est-ce que vous pensez qu'un violeur de nourrisson est un VIP ?
02:22 - C'est ce que je dis, c'est un vulnérable.
02:24 - Moi, j'ai été avec un violeur de nourrisson.
02:26 - Voilà, donc c'est ce que je dis, il y a des gens qui sont connus et des gens qui ne sont pas connus.
02:29 - J'ai été avec quelqu'un qui a violé 2 femmes et qui leur massacrait le visage avec un coup de casque pour pas qu'elles puissent se parler derrière.
02:36 - Donc quand on parle de ces quartiers qui sont vulnérables, je ne crois pas que ce soit des quartiers...
02:43 C'est une des raisons pour lesquelles j'ai accepté votre invitation, Mathieu.
02:47 C'est parce que mardi soir, je crois, Cyril, qui m'avait demandé de venir mais je ne pouvais vraiment pas, a reçu des gens, dont un surveillant que je vais assumer dans mes euros,
02:57 parce qu'il est arrivé masqué, déjà. J'aime pas les gens qui parlent masqué. Moi, j'arrive pas à masquer.
03:01 - Et il m'a dit pendant la pub, c'est l'hôtel.
03:04 - Non mais il vous a surtout dit des erreurs. Visiblement, il n'y est jamais allé.
03:08 Non, non, non, non, moi je vous le dis. Il n'a jamais été surveillant dans ce quartier-là.
03:12 Quand il vous dit qu'il n'y a pas de cellules doubles, c'est faux. Il y a 3 cellules doubles.
03:16 Quand il vous dit qu'on a des activités quand on veut, c'est faux. Et je vais vous expliquer pourquoi.
03:21 Parce que toutes les fois qu'on bouge dans la prison, on doit être escorté par 3 surveillants.
03:25 Et que justement, on est dans ce quartier-là parce qu'on ne doit pas être au contact des détenus.
03:30 Donc si on est dans une activité cinéma, dans une activité bibliothèque ou n'importe laquelle,
03:35 on serait au contact des autres détenus.
03:37 - Alors que je joue pour les gens quand même.
03:39 - Non mais c'est très important parce que les gens ont un fantasme là-dessus.
03:43 Et je vais vous raconter une petite...
03:45 - Alors est-ce que je peux résumer 3 choses ?
03:46 - Bien sûr.
03:47 - Il y a à ce quartier-là, il y a 18 vulnérables ou personnalités qui sont là,
03:51 qui sont dans des cellules et qui ne peuvent se retrouver que dans la cour,
03:57 à 18 aussi, ensemble, ça crée des liens ou ça ne crée pas des liens.
04:01 C'est tout. Qu'on s'entende bien et ne voit personne d'autre. D'accord ?
04:04 - Voilà.
04:05 - Et c'est pour ça que parfois ça peut créer des liens aussi.
04:07 Ce qui est étonnant, tout d'un coup on peut se mettre à parler avec quelqu'un qui est une horreur.
04:11 - Non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non.
04:13 On ne parle pas avec quelqu'un qui est une horreur.
04:15 - Vous vous dites que vous avez rencontré quelqu'un qui avait aidé Salmon Pati.
04:18 - Non, non, je vous dis qu'à un moment, il y a un détenu qui disait qu'il était là pour des affaires financières.
04:22 Et puis après, on a appris qu'il était là pour avoir violé des nourrissons.
04:26 Il n'est plus sorti de sa cellule.
04:28 - Ah d'accord, d'accord.
04:29 - On ne le voulait plus en promenade. Il ne sortait plus de sa cellule.
04:32 - Donc est-ce que vous comprenez par exemple, alors ça c'est un autre sujet,
04:35 mais quand la maman de Jonathan Daval dit "Ah bah moi mon fils, il est devenu pote avec Guy Georges".
04:40 - Ça le regarde.
04:41 - D'accord.
04:42 - Ce n'est pas du tout ma philosophie.
04:44 - J'entends. Alors, Jamal, qu'on avance un petit peu justement pour éviter...
04:47 - Ni pour les gens qui ont fait des crimes de sang, ni pour les gens qui ont fait quoi que ce soit avec les femmes.
04:50 - Le premier jour on est condamné. C'est ce que je veux, c'est du concret.
04:52 Le premier jour on arrive, Balkany qui est dans un documentaire dit "On arrive à poil".
04:57 Et là c'est l'horreur. C'est-à-dire que c'est une fouille à poil, des photos, des machins.
05:01 Le premier jour quand on arrive, qu'est-ce qui se passe ?
05:03 - Non, ce n'est pas une horreur, c'est ce que vit tout détenu qui rentre en prison.
05:07 Ce n'est pas une horreur, c'est la règle.
05:09 - Qu'est-ce qu'on vit ? On vit quoi ?
05:10 - On vit, on arrive, on vous prend en photo parce qu'il faut une...
05:12 - Vous vous mettez totalement nu ?
05:14 - Oui.
05:15 - C'est l'univers carcéral.
05:16 - Il faut vérifier.
05:17 - Vous vous arrêtez.
05:18 - Il faut vérifier.
05:19 - Non, mais j'ai compris. Donc on vous met nu entièrement, vous palpez tout ça.
05:21 - C'est la procédure.
05:22 - On vous emmène dans une cellule avec vos fringues.
05:24 - Oui.
05:25 - Et moi ma question c'est celle-là. Vous rentrez dans votre cellule, vous êtes seul.
05:28 Vous vous posez sur le lit. Qu'est-ce que vous vous dites ?
05:31 - C'est ce qu'on appelle le choc carcéral.
05:33 C'est ce sur quoi j'ai travaillé avec Michèle Alliomarie quand elle était ministre.
05:37 C'est-à-dire que c'est là où il faut éviter que le détenu bascule.
05:41 Et la plupart des suicides ont lieu dans cette période-là.
05:45 C'est un moment très très très difficile parce que vous vous retrouvez face à vous-même,
05:48 devant la réalité de vos fautes, de ce que vous avez fait.
05:51 Et donc voilà, il faut assumer.
05:55 - Et dans quelques mètres carrés.
05:56 - Pardon ?
05:57 - Et dans quelques mètres carrés.
05:58 - Oui, mais enfin ça, ça s'est beaucoup amélioré.
05:59 - Alors franchement, on a montré à quoi ressemble une prison à la santé.
06:02 Parce que Marco Muli a dit, ça c'est un hôtel Ibis.
06:05 Je ne sais pas si on a la photo.
06:07 À quoi ressemble une prison. Voilà, c'est ça.
06:10 - C'est ça.
06:11 - Donc on voit qu'il y a de quoi se chauffer.
06:13 Des toilettes un peu fermées, une télé, de quoi se faire un petit peu à manger.
06:17 - C'est une chambre étudiante.
06:18 - C'est une chambre étudiante quoi.
06:19 Voilà, lui il dit que c'est ça.
06:21 Ça ressemble à ça ?
06:22 - Oui, c'est exactement ça.
06:23 - C'est exactement ça. D'accord.
06:25 À quel moment le cerveau se dit, ok, maintenant je suis là 600 jours.
06:29 Faut que je me reprenne. Faut que je me crée un quotidien.
06:32 - Alors d'abord, vous ne savez pas que vous êtes là pour 600 jours.
06:34 - Ah, en plus.
06:35 - C'est une des complications de la détention.
06:37 - D'accord.
06:38 - C'est-à-dire que vous n'avez pas, à un moment vous avez une date, mais c'est très longtemps.
06:44 - Donc le matin à 7h on vous réveille, qu'est-ce que vous faites ?
06:46 - Rien.
06:47 - Vous restez 22h/24 en cellule et c'est très très difficile.
06:50 - 22h/24.
06:52 Mais on nous a dit ici, vous pouvez prendre des cours d'anglais, faire du sport.
06:56 - Pas nous, pas nous.
06:57 - Vous non ?
06:58 - Pas les vulnérables.
06:59 - Non parce que sinon ils seront en contact avec les autres.
07:01 - Mais Marco Voulu, le surveillant qui était là, il a dit justement,
07:05 les autres ils veulent faire du sport, c'est une semaine d'attente.
07:07 - Les VIP, ils ont la salle de sport tout de suite.
07:09 - Il y a même des sophrologues apparemment.
07:11 - C'est faux, je vais même vous dire, il y a un quartier qui est le QB1,
07:14 qui a droit au sport tous les jours.
07:17 Nous, nous avions droit au sport seulement le vendredi de 8h à 10h.
07:21 - Il y a qui dans ce quartier là ?
07:23 - Le QB1, c'est un quartier, c'est un peu compliqué, qui est un quartier respecto,
07:27 c'est des gens qui ont accepté certaines règles,
07:29 et on ouvre la cellule à 7h le matin et on la referme que le soir à 7h le matin.
07:35 - D'accord, donc le quotidien.
07:37 - Ça c'est un quartier qui est plutôt, voilà, quand on peut y accéder, c'est bien.
07:41 - Moi j'avais une petite question, quand vous êtes incarcéré,
07:43 que votre affaire est médiatisée, est-ce que vous pouvez la suivre en direct de votre cellule ?
07:47 - Bien sûr. - Mais c'est horrible.
07:49 - C'est horrible, vous voyez tout ce qu'on dit sur vous.
07:51 - Par exemple, Palmat, vous avez un quartier qu'on va pouvoir suivre,
07:53 toutes les solutions sont là.
07:54 - Grâce à Cyril, on a eu l'info, Palmat, dans sa chambre en ce moment d'hôpital,
07:57 il suit tout ce qu'on dit sur lui.
07:59 - C'est horrible.
08:00 - Il faut que je coupe la télé sinon il va se suicider.
08:01 - Au début, il n'avait pas le droit de regarder, les médecins ne voulaient pas qu'il regarde.
08:04 - Est-ce que ce n'est pas pire d'être seul dans la cellule ?
08:06 - Non.
08:08 - Non ? Parce que certains disent "ouais, nous on est 3-4, mais seul, on cogite tout le temps".
08:12 - Non, non, non. - Non ? Non, non, non, non ?
08:14 - Pour moi, il y a des détenus qui préfèrent être doublés, ce n'est pas mon cas.
08:17 - D'accord, alors vous appelez ça, là ça devient important parce que,
08:21 Didier Schuller, donc un ancien élu, lui, c'était Carlos,
08:25 qui était à la chambre à côté, il a refusé de lui parler, effectivement.
08:28 - Alors Carlos n'était pas à côté, il était en dessous.
08:31 - En dessous ? Ah vous étiez aussi ?
08:33 - Il faut savoir qu'il y a 25 ans après, je me suis retrouvé dans la même cellule,
08:41 la cellule 12, du même quartier.
08:44 - Oui, parce qu'il faut dire aussi que vous vous êtes retourné une deuxième fois.
08:47 - Oui. - Et ça c'est très intéressant ce que vous dites,
08:49 parce que vous dites en fait "la prison ne soigne pas,
08:53 quand on sort on est mort cérébralement quasiment et on ne peut que recommencer".
08:57 - Non, je ne dis pas ça, je dis seulement que c'est une école de la récidive.
09:00 - Ah ben, bien bien.
09:01 - Et ce que je dis c'est que je suis un détenu comme les autres.
09:04 C'est-à-dire que quand je dis que je suis un détenu comme les autres,
09:06 malheureusement, et j'en prends ma responsabilité, soyons très clairs,
09:09 j'ai assumé mes fautes, j'ai payé mes peines,
09:11 je pense un peu plus durement que les autres, et donc voilà.
09:16 Mais comme les autres détenus, 60% des détenus récidivent, et j'ai récidivé.
09:21 Je n'ai pas récidivé parce que je suis resté 25 ans sans rien faire,
09:24 donc ça s'appelle la réitération, mais bon peu importe.
09:26 Comme les autres détenus, je me suis mis à la religion en prison.
09:31 Il s'avère que moi, j'ai jamais...
09:32 - Parce qu'il y a beaucoup d'endoctrinement, vous dites aussi, dans les religions,
09:34 beaucoup d'endoctrinement aussi, beaucoup.
09:35 - C'est-à-dire que tout dépend, c'est une période où vous êtes particulièrement fragile,
09:39 donc tout dépend qui vous initie à la religion.
09:42 - Et là, vous dites un truc incroyable, vous dites, dans l'affaire Palmade,
09:45 s'il y a bien un endroit où il ne faudra pas le mettre, c'est en prison,
09:48 il circule plus de drogue en prison que dans toutes les soirées,
09:51 les rêves et les boîtes de nuit parisiennes.
09:53 - Sauf dans le café.
09:54 - C'est l'endroit où il y a plus de drogue.
09:56 - Alors moi, je ne vais pas dans les soirées parisiennes, mais j'ai été à la prison, en prison,
10:04 et c'est juste affolant.
10:06 - Affolant.
10:07 - Ah mais c'est affolant, c'est juste affolant.
10:08 Je raconte cette anecdote, c'est que l'été, vous êtes obligés d'ouvrir parce qu'il fait très chaud,
10:13 et que moi, les effluves de drogue qui remontaient des fenêtres à côté,
10:18 puisque j'étais au dernier étage, étaient telles que je me suis senti...
10:23 - Oui mais c'est des genres cannabis et tout ça, il n'y a pas de drogue genre comme l'huile,
10:27 les drogues de synthèse, c'est plus des trucs à fumer, non ?
10:30 - Il y a tout ce que vous voulez, madame.
10:31 - Alors Pierre, pardon, c'est très important, Marco Moli ici, est-ce qu'il faisait le malin,
10:34 dit "si vous avez de l'oseille", il dit "moi j'avais une cellule, j'ai fait rentrer un système de son,
10:39 j'avais un traiteur qui m'amenait à manger le soir, j'avais la plus grande des télés,
10:43 si t'as de l'argent, tu le payes cher, il payait 1000 euros un sandwich,
10:46 si t'as de l'argent, t'as tout".
10:47 C'est vrai ou pas ?
10:48 - Je serais toujours du côté d'un détenu, moi, vous voyez ce que je veux dire, ça dépend de ce qu'il a fait.
10:52 - Est-ce qu'on peut tout faire entre en prison ?
10:54 - Non, ce que je pense, c'est que si vous voulez, Marco, il est passé dans une autre chose,
11:01 ce n'est pas méchant ce que je dis, il fait du spectacle.
11:04 - Oui, c'est ça.
11:05 - Donc c'est du spectacle, donc il raconte ce qu'il le sert, il a peut-être raison,
11:11 mais ce n'est pas du tout la vérité.
11:14 - Oui, mais vous, ce n'est pas du spectacle quand vous dites "tout le monde a des armes en prison,
11:18 tout le monde est armé".
11:19 - Non, je ne vous dis pas "tout le monde a des armes", je vous dis que tout rentre
11:22 et qu'on saisit des couteaux en céramique parce qu'ils ne sonnent pas aux portiques.
11:26 - Oh là là !
11:27 - On peut avoir des armes en prison, c'est ce qu'il veut dire.
11:29 - Des armes rentrent en prison, vous en aviez, vous ? Non, rien du tout ?
11:32 - Vous plaisantez, n'est-ce pas ?
11:33 - Non, mais je n'en sais rien parce que ma question, elle est souvent aussi…
11:35 - Non, mais attendez, j'ai 68 ans, j'ai fait des problèmes financiers,
11:43 qu'est-ce que je fais d'une arme en prison ?
11:45 - Non, monsieur, Pierre, vous avez mal compris ma question.
11:47 Ma question, c'est qu'on a beau être 18, moi, toute la journée, je me dirais,
11:51 une cellule mal fermée, un truc, par hasard, je me retrouve du côté des détenus normaux.
11:56 - Non, pas du tout, pas du tout, ce n'est pas vrai du tout.
12:00 - Vous n'avez jamais eu peur ?
12:01 - J'ai eu peur, mais pas avec… J'ai eu peur à plusieurs reprises,
12:04 ce qui ne m'était pas arrivé il y a 25 ans, mais j'ai eu peur parce que des détenus
12:09 qui étaient avec nous dans les 18 cellules étaient des gens qui étaient
12:15 très instables psychologiquement et avec qui il fallait se défendre.
12:18 - Donc les 18 avec qui vous étiez ?
12:20 - Mais les autres détenus, d'abord, ils savaient ce que j'ai fait pour les prisons.
12:23 Les autres détenus de la prison en France, d'ailleurs,
12:25 savaient ce que j'avais fait pour les détenus et moi, voilà, je n'ai pas…
12:30 - Alors parlez des fantasmes, pardon.
12:31 - D'ailleurs, j'ai demandé, est-ce qu'on me relève de cette garde de surveillance ?
12:34 On m'en a relevé et ça s'est super, super bien passé.
12:37 - Alors j'ai une petite liste de 8 fantasmes aussi pour les gens.
12:39 C'est très important qu'on les écoute. Est-ce que c'est vrai ou pas que vous avez…
12:42 Vous pouvez vous laver tous les jours, contrairement aux détenus,
12:44 ou cellules, deux fois par semaine.
12:45 - C'est vrai et ça, c'est important. Il faut savoir qu'aujourd'hui à Freines,
12:49 encore à Freines aujourd'hui, en France, en 2023, on n'a droit qu'à trois douches par semaine.
12:55 On est en France, pays des droits de l'homme, on est encore là-dedans à Freines.
12:59 - Et les VIP, vous, c'est tous les jours ?
13:00 - C'est comme tous les prisons… Non, non, pas les VIP, pas les VIP.
13:03 - Les vulnérables ?
13:04 - Non, non plus.
13:05 - Les quoi ?
13:06 - Non, non.
13:07 - Les QB4 ?
13:08 - Toutes les cellules refaites de la santé, toutes.
13:11 - Ah, toutes, on le voit tous les jours ?
13:12 - Bien sûr, bien sûr. La prise de la cellule que vous avez montrée,
13:14 c'est la cellule qu'ont tous les détenus de la santé, les 800 détenus de la santé en France.
13:18 - À Freines, c'est pas la même, on est d'accord.
13:19 - Non, bien sûr.
13:20 - Donc à Freines, dans les quartiers VIP, on se…
13:22 - Freines est une horreur. Freines est une horreur.
13:24 - Donc à Freines, les VIP, ils se lavent pas tous les jours ?
13:26 - Je pense qu'il n'y en a pas beaucoup. Ils sont dans un autre quartier qui s'appelle l'isolement.
13:31 Il faut que vous sachiez que quel que soit le détenu, s'il s'estime en danger dans la détention,
13:37 il peut demander à être dans un régime qui s'appelle le régime de l'isolement.
13:41 - Vous en avez fait 7 des prisons, j'imagine que vous avez eu du goût d'en tirer un petit peu en danger.
13:44 - Oui, ça va bien.
13:45 - C'est le guide du roi d'Assad.
13:46 - Est-ce que la nourriture est la même ?
13:47 - Oui, bien sûr.
13:49 - Oui, ça c'est vrai ?
13:50 - Bien sûr, bien sûr.
13:51 - Oui, mon chou.
13:52 - J'avais une question. Est-ce que vous pouvez comprendre que des victimes, par exemple,
13:55 ne s'en fichent un peu que la personne qui soit mise en prison n'ait que 3 jours de douche ?
14:01 - Oui, alors, évidemment que je comprends la douche.
14:05 C'est un peu compliqué pour moi parce que je ne suis pas dans ce cas de figure-là
14:09 puisque moi, je n'ai pas eu de gens contre moi. J'avais le parquet financier contre moi.
14:12 Mais ce que je veux dire, c'est qu'il faut savoir, il y a des gars qui font de la…
14:19 s'ils appellent ça la justice réparative, je crois.
14:21 Et ils mettent en contact les victimes et les coupables.
14:26 J'avais été très marqué, vous êtes sans doute tous trop jeunes,
14:31 le pape était allé en prison et était allé voir la personne qui lui avait tiré dessus.
14:37 Et c'était un moment très, très fort.
14:39 - Il l'avait pardonné ?
14:40 - Je ne sais pas, mais en tout cas, il était allé le voir.
14:44 Le problème, c'est de savoir…
14:46 Vous voyez, dans le cadre, puisqu'on en parle de Pierre Palmade,
14:50 je pense que la prison ne sert franchement à rien.
14:53 - On le met où ?
14:54 - En revanche, je pense que de l'amener à Garches, dans les services des grands accidentés,
15:02 de le forcer à être aide-soignant dans ce service, de voir la souffrance,
15:07 de voir le gars à qui on va dire « maintenant, tu ne vas plus marcher,
15:10 il va falloir que tu aides ».
15:11 Et de voir qu'il a été à l'origine de ça.
15:14 - Il va être condamné 10 ans, il ne va pas pendant 10 ans être soignant à Garches ?
15:17 - Et le soir, dormir en prison, pourquoi non ?
15:19 - Je ne sais pas, je pose la question.
15:20 - Il sera encore VIP ?
15:21 - Oui.
15:22 - Une petite question, vous parlez des cellules de la santé,
15:24 vous nous dites que toutes les cellules de la santé sont comme ça aujourd'hui,
15:27 mais beaucoup sont composées de 2, 3 ou 4 détenus.
15:30 Vous êtes les seuls qui pouvaient avoir la chance d'être seul dans une cellule.
15:34 - Non.
15:35 - Comment expliquer qu'on répète en permanence qu'on manque de place en prison,
15:38 mais que des gens aujourd'hui…
15:40 - Il y a 18 cellules, hein.
15:42 - Il suffirait qu'on ait…
15:44 On pourrait les diviser au moins par 2 ou par 3, j'en sais rien.
15:47 C'est quand même une aberration.
15:48 - Tu mets en question le principe de l'isolement.
15:50 - Non, parce que des gens vulnérables peuvent être entre eux.
15:53 - Je me suis engueulé avec Raymond cette semaine.
15:55 Quand j'entends Raymond cette semaine, c'est ses limites pour moi,
15:57 qui dit « si tu es palmade, boton ou si tu es même un ancien président de la République,
16:02 tu y vas comme avec les autres, tu as une espérance de vie de 4 heures,
16:06 moins que sur le ton. »
16:07 - Mais eux, on peut au moins les rassembler et libérer des cellules,
16:09 c'est ça que je veux dire.
16:10 - Il y aura 9 personnes, c'est de la démagogie, ce que tu nous dis.
16:13 - Non, non, je vais vous répondre, monsieur.
16:15 Deux choses.
16:16 Il y a des cellules doubles dans le quartier.
16:20 - Vous avez dit 4.
16:21 - Non, il y a des cellules doubles.
16:22 J'ai vu dans ce quartier des matelés au sol.
16:25 C'est-à-dire dans les 18 cellules dont nous parlons…
16:28 - Des matelas au sol.
16:29 - Des matelas au sol.
16:30 C'est-à-dire que j'ai vu qu'il n'y avait tellement pas de place
16:31 que j'ai vu des matelas au sol.
16:33 Ensuite, quand les gens sont 2 ou 4, il faut…
16:37 Maintenant, il y a tellement de surpopulation.
16:40 Mais quand même, il y a 2 lits.
16:43 La cellule est prévue pour cela, y compris dans les autres bâtiments.
16:46 Y compris dans les ateliers de 2 ou de 4.
16:49 En revanche, la situation de la santé est très particulière.
16:52 Donc, ce n'est pas un exemple, si vous voulez.
16:54 Parce que, évidemment, dans toutes les grandes prisons
16:57 des grandes villes françaises, c'est juste une catastrophe.
17:00 - C'est ça, ça n'a pas été réglé.
17:01 - Pierre, j'ai une question.
17:03 Loïc Lefloque-Préjean, justement, a dit que…
17:06 - Avec qui j'ai été incarcéré ?
17:07 - Sa première nuit, lui, effectivement.
17:08 Il a dit "Quand je suis arrivé, il n'y avait rien.
17:10 J'ai posé mon manteau par terre, ma veste.
17:12 J'ai essayé de dormir, je n'ai pas réussi."
17:14 Ce que vous disiez, c'est-à-dire qu'il n'y avait rien de préparé.
17:16 - Oui, mais…
17:17 - Il n'y avait pas de…
17:18 - C'était il y a 25 ans.
17:19 - Oui, heureusement, ça…
17:22 - Non, mais en fait, l'opinion publique se trompe souvent là-dessus.
17:26 On appelle ça, en fait, les quartiers VIP.
17:28 Mais finalement, ce sont des quartiers d'isolement
17:30 pour les personnes qui sont vulnérables.
17:31 Donc ça, il faut bien l'expliquer.
17:32 Et surtout, vous, quand vous arrivez là-bas,
17:34 parce qu'on se dit "Ok, Balkany, c'est sympa, c'est la fête.
17:37 Il arrive, il est super bien traité, il a tout ce qu'il veut, vous aussi."
17:39 Mais ce n'est pas le cas, en fait.
17:41 Parce que vous vous retrouvez finalement dans ces quartiers vulnérables
17:43 avec des gens qui sont psychologiquement complètement dérangés,
17:46 qui sont aussi dangereux pour les détenus.
17:48 - Non, quand même pas. Pas tous.
17:49 - Ah, ben si !
17:50 - Non, non, non, pas tous. Beaucoup.
17:52 - Et surtout, Pierre, en quoi vous étiez vulnérable, vous ?
17:54 Parce que vous n'étiez pas connus ?
17:55 - Ben si, si, si.
17:57 - Vous plaisantez ou quoi ?
17:58 - Si, si, si.
17:59 - Moi, je me souviens, j'ai vécu ça.
18:00 - Ça a été quoi ?
18:01 - Super connu, hein ?
18:02 - Mais extrêmement médiatisé.
18:03 - Juste, pour revenir sur cette question de privilège,
18:06 je vais juste raconter quelque chose, parce que ce n'est pas vieux.
18:08 Ça s'est passé le 22 novembre 2021.
18:11 Donc ce n'est pas vieux.
18:13 Et dans la même semaine, pendant 4 mois,
18:16 j'ai eu une fouille à corps chaque semaine,
18:19 une fouille de cellules chaque semaine,
18:22 et j'avais un tapis de yoga qui était autorisé
18:24 dans tout le bâtiment, dans toute la santé.
18:28 Et moi, on me l'a retiré.
18:30 Donc il faut arrêter. Il faut arrêter.
18:32 - Est-ce qu'on avait peur qu'il y ait besoin de coïntance ?
18:34 - Pardon, parce que j'ai une question.
18:36 En 2021, vous étiez encore en prison ?
18:38 - Oui. Moi, je suis sorti le 12 juin.
18:40 - Mais vous récidivez combien de fois ?
18:42 - Non, non, juste...
18:43 - C'est une maladie ?
18:44 - Attendez, juste, je vous reprends encore.
18:46 Je ne récidive pas, parce que ça fait 25 ans
18:48 que je n'avais pas bougé une oreille.
18:51 Je réitère et je ne réitère que deux fois.
18:55 - C'est déjà pas mal quand même.
18:57 - Comme 60 % des détenus.
19:00 - 60 % des détenus.
19:02 Je pose une question et je vous la laisse à vous.
19:04 Est-ce qu'on a le droit à le plus de visites ?
19:05 Vous avez deux enfants.
19:06 - Non, pas du tout, pas du tout.
19:07 - Pas plus de visites ? - Pas du tout.
19:08 - C'est quoi les visites ?
19:10 - C'est mardi après-midi, pour ce quartier-là,
19:12 moi, je ne parle que de ce que je connais,
19:14 mardi après-midi, mercredi matin,
19:16 et samedi après-midi, 45 minutes.
19:19 Et vous avez la possibilité de demander,
19:23 à partir d'un moment, un parloir familial
19:26 qui peut durer trois heures, tous les mois.
19:29 - Et avec intimité ?
19:31 - Est-ce qu'on peut faire l'amour avec sa femme ?
19:33 - Il y a les parloirs.
19:34 - Dans le parloir intime, on peut ?
19:36 - Vous savez...
19:37 - Pardon, ma question est intime.
19:39 - Elle ne me concerne pas.
19:41 Mais je vais juste vous expliquer,
19:43 il y a une très grande solidarité avec les détenus sous ça
19:45 et avec les surveillants.
19:47 Donc si...
19:49 C'est une des choses, un des combats,
19:51 moi, j'ai 67 ans,
19:53 mais je ne comprends pas
19:57 pourquoi il faut priver les détenus de sexualité,
20:02 sauf ceux, bien sûr, qui ont été condamnés
20:04 pour des choses comme cela.
20:05 - Je peux insister là-dessus.
20:06 Vous dites sur l'affaire Panma, justement,
20:08 il faut aussi redire la vérité,
20:09 il y a un énorme problème d'homosexualité dans les prisons.
20:11 - Non, ce n'est pas un problème d'homosexualité,
20:13 pas du tout.
20:14 On était avec Fabien, vous savez, vous connaissez Fabien
20:16 qui était en Turquie pendant 4 ans ?
20:18 - Fabien, non.
20:19 - Non, mais ça vous dirait, ce personnage.
20:21 - Oui, bien sûr, celui qui a...
20:22 Oui, oui, Cyril l'a aidé.
20:23 - Donc Fabien, il était avec nous.
20:24 - On a beaucoup parlé de lui.
20:25 - Il était homosexuel assumé et tout ça,
20:27 il n'y a jamais eu de problème.
20:28 Non, en revanche, j'ai été très surpris
20:30 de voir au médical, dans les toilettes du médical,
20:33 des préservatifs et du lubrifiant.
20:35 Voilà.
20:36 - Ouh là !
20:37 - Ah, oui.
20:38 Bon, bon, moi, je protège.
20:39 Qui voulait poser une question ?
20:40 - Non, Pierre, il y a une chose qui me...
20:42 Je ne trouve pas un peu paradoxal,
20:43 c'est que vous dites, à part la santé,
20:44 les conditions sont terribles dans les prisons.
20:46 Mais est-ce qu'elles sont si terribles que ça ?
20:48 Parce que les gens restent ils-y et y retournent.
20:50 Est-ce qu'elles font assez peur ?
20:51 Parce que le but d'une prison,
20:52 c'est qu'on n'ait pas envie d'y retourner.
20:54 - Jean-Michel, vous avez été journaliste
20:57 et vous savez bien cela.
20:58 Si la prison...
20:59 C'est un de mes combats.
21:00 - OK, oui.
21:01 - Si la prison marchait, ça se saurait.
21:04 Ça fait plaisir au public.
21:06 Ça fait plaisir de dire...
21:08 D'ailleurs, c'est la 1re réaction.
21:10 On vous casse la voiture, vous dites,
21:12 qu'il aille au trou.
21:14 La question, c'est, il va au trou, très bien.
21:16 Il reste au trou.
21:17 Et après, il sort.
21:19 Aujourd'hui, il n'y a plus de détenus
21:21 qui sont enfermés jusqu'à la fin de leur jour.
21:23 On est d'accord ou on n'est pas d'accord.
21:26 Mais il n'y a plus de détenus qui restent en prison.
21:29 Et le problème, c'est que, est-ce qu'on veut...
21:31 Tous ces gamins qui dealent,
21:33 tous ces gamins qui dealent,
21:35 c'est rempli de dealers, les prisons.
21:37 Qu'est-ce qu'on fait ?
21:38 Qu'est-ce que la prison leur apprend ?
21:41 Pour qu'ils ne dealent plus.
21:43 - Mais ça, les victimes s'en foutent, Pierre,
21:45 de ce qu'ils deviennent après.
21:47 - Non, c'est pas vrai !
21:48 - Quand on a tué ton enfant, on s'en fout de savoir
21:50 que le mec qui va sortir, il va trouver du boulot ou pas.
21:52 - C'est pas vrai !
21:53 Quand vous avez un gars qui a violé une fille
21:55 et qui, après, dès qu'il sort,
21:57 retourne au même endroit et recommence le même fait,
22:01 on s'en fout pas, quand même !
22:03 C'est juste un scandale !
22:04 - Alors, j'ai une autre question.
22:05 Je retire.
22:06 Est-ce qu'aujourd'hui, la France,
22:07 c'est pas les Etats-Unis ?
22:08 Vox populi, tous les avocats disent
22:10 que Pierre Palman n'a rien à faire en détention provisoire.
22:12 Qu'est-ce que vous en pensez ?
22:13 - Je suis pas juge, moi.
22:14 Je suis pas juge.
22:15 Je pense que pour quelqu'un qui est drogué,
22:17 le mettre en prison, c'est une folie.
22:18 - Mais là, aujourd'hui,
22:19 est-ce qu'il aurait dû être en détention provisoire ?
22:20 - Je suis pas juge, je suis pas magistrat.
22:22 - Ah !
22:23 - Non, non, je suis pas magistrat.
22:24 - D'accord, d'accord.
22:25 Je n'ai rien dit, je n'insiste pas non plus.
22:27 J'étais là-dessus.
22:28 Qu'il y ait une question.
22:29 - Moi, j'ai une question.
22:30 Est-ce que vous comprenez les gens, quand même,
22:31 qui... Ce que vous dites, le quartier vulnérable,
22:33 donc, si j'ai bien compris, ça représente deux cas de figure,
22:36 c'est-à-dire soit les personnalités qui sont connues
22:38 ou les affaires publiques,
22:39 ou alors, ça représente...
22:40 - Les terrorists, les...
22:41 - Les enfants sont extrêmement dangereux.
22:42 - Les enfants sont dangereux.
22:43 - Les terroristes, etc.
22:44 - Les viols d'enfants, tout ça.
22:45 - Les viols d'enfants extrêmes.
22:46 - Finalement, quand on est peut-être à la place d'une victime,
22:51 on peut se dire, le dangereux extrême,
22:54 celui qui a violé des enfants,
22:55 est-ce que, quelque part,
22:56 il mérite d'être à l'écart pour être protégé ?
22:58 Je peux comprendre les gens qui se disent,
23:00 ils préfèrent peut-être être mélangés avec tout le monde.
23:03 Et puis, les VIP, quelque part,
23:05 c'est pas parce que t'es connue
23:06 que tu mérites d'avoir un traitement spécial.
23:08 On peut être une ordure et être connue.
23:10 - Il n'y a pas de traitement spécial.
23:11 On les protège des autres.
23:12 - On connaît des gens qui sont...
23:13 - On les protège aussi.
23:14 - Oui, mais pourquoi, en fait ?
23:15 - Pour qu'ils se fassent peur, on s'est lu pour les...
23:17 - OK, mais...
23:18 - Tu sais ce qu'a dit un maton ?
23:19 Un maton a dit...
23:20 - Non, il faut pas...
23:21 - Je ne suis même pas à le terme de maton, surveillant.
23:22 - Pardon, un surveillant qui a dit,
23:24 quand les détenus sont dans une cour,
23:26 je l'ai dit au début de l'émission,
23:27 ils font du foot et tout, ils n'y vont pas,
23:30 telle une cité où la police ne rentre pas,
23:32 ils attendent qu'il y ait un coup de couteau pour y aller,
23:34 ils n'y vont pas, c'est trop dangereux.
23:36 - C'est vous qui l'avez dit, je crois.
23:37 - Le combat à mener, c'est peut-être
23:38 d'avoir plus de sécurité pour les détenus,
23:40 mais non pas d'isoler les gens.
23:42 Moi, je pense que ces quartiers-là,
23:43 ils sont inutiles et qu'il faudrait les enlever.
23:45 Parce que les gens qui sont connus,
23:46 ils méritent d'être traités comme tout le monde.
23:48 - Non mais là, tu dis une blague toujours.
23:49 C'est un autre sujet, Magali.
23:50 Magali, c'est un autre sujet, on perd un peu de temps, là.
23:52 - Non, non, non, je peux vous répondre, Magali.
23:54 - Ils sont dangereux, ils méritent aussi d'être...
23:56 - Magali, c'est un autre sujet, ça.
23:57 - Je vous réponds juste rapidement.
23:58 Le gars qui a fait une saloperie en prison,
23:59 croyez-moi, il passe une très sale détention.
24:02 - Oui, c'est ça.
24:03 - Très sale détention.
24:04 - Alors, juste avant toi,
24:05 on a pris beaucoup de temps, Pierre,
24:06 juste une question, Pierre, qui est importante,
24:08 parce que tout à l'heure,
24:09 vous avez un peu botté en touche.
24:10 Vous avez quand même dit,
24:11 quand la femme de Balkany a été en détention provisoire,
24:15 elle a dit "Oh, j'ai le Covid".
24:17 - Elle n'a jamais été en détention provisoire.
24:18 - Voilà.
24:19 "Oh, finalement, je ne me sens pas bien,
24:20 je vais faire une tentative de suicide."
24:21 Et hop, elle ne l'a pas fait.
24:22 Donc, on peut y échapper, première question.
24:24 Et deuxième question...
24:25 - Mais tout le monde peut y échapper, hein.
24:26 Ce n'est pas parce que c'est Mme Balkany qu'elle a échappé.
24:28 - Et pardon, je ne vous ai pas posé cette question,
24:30 que j'ai lue sur vous,
24:31 qui est très sensible, pardon, de l'avoir évité.
24:33 Vous avez fait une tentative de suicide, vous, en prison.
24:35 - Oui, il y a 25 ans.
24:36 - Je peux vous demander comment ?
24:38 Comment on essaie ?
24:39 - Non, je n'ai pas envie d'en parler.
24:40 - Alors, j'entends.
24:41 - Je n'ai plus envie d'en parler.
24:42 - J'entends.
24:43 Mais on est sous médicaments en prison, c'est ma question.
24:45 Pour tenir.
24:46 - Il y a 80 % des détenus qui sont soit drogués, soit sous cacheton.
24:49 - Merci. Benoît.
24:50 - Non, pour en revenir à Magali,
24:51 tu es obligé d'isoler ces gens-là
24:52 pour le bon fonctionnement de l'ordre de la prison.
24:54 Parce que si tu les mets avec les autres,
24:56 tous les matons vont être obligés de les surprotéger
24:58 et un peu oublier les autres.
24:59 - Mais d'abord, ça veut dire qu'il n'y a pas de protection du tout.
25:01 - Non, mais tu es obligé de les isoler.
25:02 Par exemple, si Palmade, il était parmi tous les autres,
25:04 toute la service de sécurité devrait être sur lui
25:06 et un peu laisser les autres à l'écart.
25:08 Et là, ça pourrait désordonner le bon fonctionnement.
25:10 - Est-ce que les détenus, vous avez des psys qui viennent en prison ?
25:13 - Oui, il y a ce qui s'appelle le SMPR,
25:15 le Service Médico-Psychiatrique Régional,
25:18 qui est très intense,
25:19 avec une docteur qui est remarquable, d'ailleurs,
25:21 qui s'appelle le Dr Bada Bonjoie,
25:23 et tous ces services,
25:24 et qui essayent de faire ce qu'ils peuvent.
25:26 - Dernière question, Déborah.
25:27 - J'avais une question.
25:28 Vous avez fait deux époques complètement différentes en prison,
25:31 qui ne sont pas du tout les mêmes.
25:32 Est-ce que vous trouvez que les prisonniers sont les mêmes ?
25:37 - C'est fondamentalement différent, madame.
25:39 Et c'est la raison pour laquelle je m'exprime.
25:41 C'est parce qu'il y a 25 ans,
25:43 j'ai rencontré des surveillants qui n'étaient pas terribles.
25:47 Là, j'ai rencontré que des surveillants qui étaient nickels.
25:50 La violence m'a...
25:51 Mais c'est aterrant.
25:53 La violence, c'est fou.
25:55 C'est la violence qu'il y a en prison,
25:57 que je n'ai pas connue il y a 25 ans.
26:00 La violence, c'est pas que la mort, Mathieu.
26:02 Il y a 25 ans, la violence, la drogue et la religion.
26:07 Ce qui m'a sidéré, c'est ça.
26:10 - Mais moins de corruption, vous dites.
26:12 - C'était une interview exclusive.
26:13 - Quand là, vous vous êtes rentré la drogue, il y a de la corruption.
26:15 - Merci, Pierre.
26:16 C'était extrêmement intéressant.
26:17 - Très heureux de vous avoir eu.
26:18 Merci beaucoup.
26:19 cool.

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