Dans les coulisses d'une matinée à l'Humanité avec les Rosies

  • l’année dernière
Pour l'édition du 8 mars, journée internationale des droits des femmes, les Rosies ont arboré une nouvelle casquette : celle de rédactrices en chef du journal pour une journée.

Ce matin, la rédaction a accueilli Youlie Yamamoto, Valentine Gélin et Margot Bernard, trois membres des Rosies. Elles ont pris la plume sur différentes thématiques comme la culture, l’économie ou la politique.

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Transcript
00:00 [Musique]
00:13 Là, vous êtes à la conférence de rédaction qui a lieu tous les matins.
00:18 C'est là où on construit le journal à partir des propositions de chaque service qui est représenté autour de la table.
00:25 C'est un numéro très particulier puisque demain, on est à la fois sur un numéro spécial du 8 mars
00:31 et à la fois dans le traitement d'une journée qui va être décisive pour la suite du mouvement des retraites.
00:38 Donc, on trouvait que votre venue était d'autant plus symbolique puisqu'on aura deux bonnes raisons de faire le grève demain.
00:44 Et là, on a commencé à dessiner le journal sur ce qu'on appelle un chemin de fer,
00:48 parce qu'on est sur 24 pages où on a anticipé des sujets.
00:52 Mais bien entendu, c'est le but de votre présence.
00:56 Vous pouvez intervenir sur les choix qui sont faits et puis peut-être nous dire au fur et à mesure des propositions de sujets
01:02 dans les séquences, dans les pages, dans les rubriques, les sujets sur lesquels vous souhaitez intervenir dans le journal.
01:09 Et le jour avec, la dernière page, ce sera un jour avec avec vous où on va faire découvrir au lecteur qui vous êtes
01:17 et la manière dont vous êtes emparé du journal aujourd'hui, comme un petit reportage in situ.
01:22 C'est chouette.
01:24 On est en train de la retravailler, sur le logo, la visibilité du logo, mais c'est presque terminé.
01:30 Très très beau. Il y a bien le mot d'ordre, après le 7 en tant qu'immigrant.
01:35 La grève féministe, bien évidemment. Sans nous, le monde s'arrête.
01:39 Vraiment là, tout est dit.
01:42 Le câlin, le hug, parce que dans l'hérosier, c'est ce qu'on fait aussi.
01:48 On crée des cortèges joyeux, dynamiques et il y a beaucoup de care.
01:52 C'est à dire que dès le départ, on essaie de mettre en place des conditions safe pour les femmes,
01:57 pour qu'elles se sentent en sécurité dans les manifestations.
02:09 La présence visuelle des femmes dans les manifestations, ça peut pas être un petit billet ?
02:15 Je sais pas ce que vous en pensez, mais ça se prêterait super bien.
02:18 Tout ce que vous nous disiez à l'oral tout à l'heure.
02:21 C'est ce que j'avais écrit un petit peu.
02:23 D'accord.
02:24 Précédé sur l'économique.
02:25 Oui, mais au début, par rapport à mon ressenti, en répétant pour la première fois la petite chanson à cause de Macron,
02:34 on sentait vraiment qu'il se passait quelque chose, même si pour l'instant on ne savait rien.
02:38 Mais il y avait une émulation, je sais pas, moi j'avais vraiment l'impression que c'était quelque chose de nouveau.
02:44 Ensuite, 1, 2, 3, 4 pages.
02:47 On peut ? Garder ?
03:02 Je prends la fiche du coup.
03:04 Tu la ficheras dans ta bibliothèque ?
03:06 Ouais.
03:07 J'ai écrit sur la dépendance économique des femmes, mais comme je ne suis pas journaliste et que je n'ai pas fait un travail, on va dire,
03:15 analytique réellement de ce sujet, je suis animatrice lecture dans une école, j'ai convié mes collègues, agents de service,
03:26 agents de restauration scolaire et animateurs, et il se trouve quand même que sur une équipe d'une quinzaine,
03:31 on a une douze femmes, donc ça représente quand même un très gros pourcentage, et je les ai interrogées.
03:38 J'ai même découvert moi-même la grande précarité qui se jouait autour de moi.
03:44 Je savais que ce n'était pas des grands salaires, mais je ne pensais pas qu'il y avait autant de précarité,
03:48 donc j'en ai même appris quelque chose.
03:50 Alors moi j'ai écrit sur "Bon oeil sur Marne", dans une ville dans le 94 qui a pris l'initiative de féminiser
03:57 ses noms de plaques de rue et ses noms de bâtiments, donc justement, demain, le 8 mars, il va y avoir un conseil
04:03 municipal extraordinaire pour changer et imposer 60 noms de femmes visibles dans la rue, soit sur des plaques
04:09 ou des bâtiments, et c'était important pour moi de dire un petit mot sur ça, parce que l'enjeu qu'il y a derrière,
04:14 c'est rendre visibles les femmes dans l'espace public.
04:17 Moi j'ai écrit dans le journal, d'abord sur la place des femmes dans le cinéma, des femmes devant la caméra
04:24 et à la fois derrière la caméra et dans tous les autres postes de technique, puisque je suis ingénieure du son
04:29 dans le cinéma, et donc je constate qu'il y a peu de femmes techniciennes et peu de femmes réalisatrices,
04:35 et donc voilà, j'ai écrit sur cette indignation-là et sur ce que j'aimerais, je souhaite pour le cinéma français.
04:42 Là, on vous demande d'écrire sur des sujets qui, a priori, vous tiennent à cœur, que vous choisissez,
04:50 mais on vous demande vraiment de prendre la plume.
04:54 On peut prendre le temps de dire les choses avec les bons mots, moi je suis passionnée de la justesse des mots.
05:00 Il y a tellement de mots tellement précis qu'ils peuvent... Et je suis assez maniaque, je veux à tout prix trouver le mot
05:05 qui arrive vraiment à incarner ce que je veux dire. Vous voyez, j'aime bien...
05:10 Et là, je suis contente d'avoir l'occasion d'écrire, notamment pas sur des sujets d'hérosie, justement,
05:16 mais quand même, quand on nous demande notre avis féministe, il y a quelque chose qui met la pression, bien sûr,
05:23 et en même temps, on a envie de le faire bien.
05:25 [Générique de fin]
05:27 [Souffle]
05:28 [Clic]
05:29 [SILENCE]

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