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Transcription
00:00 Comment lundi dernier on peut décider de le mettre en prison et hier de le remettre en liberté ?
00:05 Parce qu'il y a eu un élément nouveau.
00:09 C'est quoi l'élément nouveau ?
00:11 C'est que je pense qu'il y a une expertise médicale qui a dû être ordonnée par le juge d'instruction
00:16 et que l'expertise médicale a dû dire que son état de santé était incompatible avec la détention.
00:21 Ou une expertise médicale ou un certificat médical du médecin qui s'occupe de Pierre Palmade
00:26 et qui a dit qu'il était impossible que celui-ci demeure en détention parce que son état de santé était incompatible.
00:31 Est-ce que ça veut dire que Pierre Palmade est très bien défendu ?
00:33 Oui, il est très bien défendu.
00:35 C'est ça ?
00:36 Absolument.
00:37 D'accord, donc l'avocat de Pierre Palmade, c'est Maître Céline Lassek, a fait très bien son travail ?
00:42 Elle a fait un travail de très bon professionnel.
00:45 D'accord.
00:46 En effet, la difficulté dans ce dossier, c'est qu'on a quelqu'un qui est mis en examen pour homicide involontaire
00:59 et avec des circonstances aggravantes qui sont notamment l'usage de stupéfiants.
01:07 Cet élément, cet homicide involontaire, qui est sur un enfance,
01:13 donc ça reste encore à établir puisque nous savons que la première expertise a dit
01:18 qu'à priori il ne pouvait pas se prononcer pour savoir si le fœtus était vivant ou non,
01:23 donc va se poser la question de l'homicide involontaire.
01:26 En revanche, on sait qu'il y a eu des blessés qui sont gravement touchés du fait de la collision
01:33 et M. Palmade conduisait alors qu'il était sous l'emprise des stupéfiants.
01:37 Ça, c'est le dossier.
01:38 Donc normalement, il aurait dû aller en détention provisoire.
01:41 Alors, aujourd'hui, le contrôle judiciaire de Pierre Palmade est assorti de plusieurs obligations.
01:45 Interdiction de quitter le territoire français, interdiction d'aller en Seine-et-Marne.
01:49 Alors, c'est où l'accident a eu lieu ?
01:51 - A eu lieu, absolument.
01:52 - C'est incroyable, ça.
01:53 - Et d'où vient la famille ?
01:54 - Attends, attends, attends.
01:55 Quoi ? Interdiction de conduire, interdiction de fréquenter les deux hommes
01:58 qui se trouvaient dans sa voiture au moment de l'accident,
02:00 obligation de se soumettre à un traitement à des fins de désintoxication.
02:04 Donc voilà, c'est tout ça.
02:07 Et tu voulais dire, ajouter un truc ?
02:09 - Oui, bien sûr.
02:10 - Le Seine-et-Marne, parce que la famille des victimes est originaire de Seine-et-Marne.
02:13 - Oui, bien sûr.
02:14 Ce qui s'est passé hier, le juge d'instruction a demandé la levée du placement
02:19 en détention provisoire pour raison médicale.
02:22 Et le parquet de Melun a formé un référé détention afin de contester
02:27 et donc de suspendre cette décision.
02:29 Pour résumer, donc en fait, c'est quoi ?
02:31 C'est que… c'est quoi le parquet ? C'est le procureur ?
02:34 - C'est le nouveau procureur de Melun.
02:35 - D'accord, d'accord.
02:36 - Le procureur de Melun qui lui veut que Pierre Palma d'aille en prison.
02:40 - Oui.
02:41 - Et le juge d'instruction, lui, dit non, on lève le placement en détention provisoire.
02:46 Maître, ça arrive souvent ça ou pas ?
02:49 - Oui.
02:50 - D'accord, ça arrive souvent.
02:51 - C'est-à-dire que la personne est remise en liberté par le juge d'instruction.
02:56 Comme vous le dites, le procureur fait appel.
02:59 Et donc la procédure sur l'appel, sur cette mise en liberté,
03:03 elle a lieu vendredi prochain.
03:05 En revanche, normalement, la personne sort immédiatement.
03:10 C'est pour ça que le procureur fait ce qu'on appelle un référé détention
03:13 en demandant à ce que la sortie de la personne avant que l'audience au fond ait lieu
03:20 ne puisse pas sortir.
03:22 C'est-à-dire que sa liberté soit suspendue.
03:24 - D'accord.
03:25 - Et là, on a eu… et là, ce n'est pas devant la même chambre,
03:28 c'est devant un seul magistrat, un président,
03:31 qui a décidé de ne pas suspendre la décision du juge d'instruction.
03:37 Et c'est pour ça que M. Palmade va comparaître libre à l'audience de vendredi.
03:43 - C'est ça. Vendredi matin à 9h.
03:45 - Il peut y être réincarcéré.
03:46 - C'est ça. Mais alors, moi, je n'y connais rien.
03:49 Maître, je vous dis la vérité, M. Ghiabarini, moi, j'y connais rien.
03:52 C'est qui qui a le dernier mot ? C'est le procureur ou le juge d'instruction ?
03:55 - Là, ça sera la chambre de l'instruction qui va se statuer vendredi.
03:59 - C'est qui ?
04:00 - C'est trois magistrats.
04:01 - Je suis venu, non ?
04:02 - C'est vous.
04:03 - C'est trois magistrats de la cour.
04:04 - Donc, moi, mais c'est quoi ? Ils sont avec qui ?
04:06 Ils sont avec le juge d'instruction ?
04:07 - Il y a l'une avec…
04:08 - Ils sont complètement indépendants.
04:09 Il n'y avait un clin ni avec l'autre.
04:11 Maintenant, la difficulté de…
04:12 - Et eux, s'ils disent… c'est eux qui vont décider.
04:15 C'est-à-dire que le parquet, il ne peut pas dire derrière non, on est flottant.
04:18 - Non. Le dernier mot appartiendra à la chambre de l'instruction.
04:22 - Mais on est d'accord, maître, que ce sera selon…
04:24 Ils se baseront sur l'avis des médecins.
04:26 - Si, si.
04:27 - Et vous dites tout à l'heure qu'il avait un très bon avocat.
04:29 Il faut aussi dire les choses.
04:31 Il n'est pas qu'un très bon avocat.
04:32 Il est vraiment opéré.
04:33 Il subit l'opération.
04:34 - Bien sûr.
04:35 - Ce n'est pas… on ne lui a pas inventé une maladie.
04:37 - Moi, j'ai déjà eu des dossiers de ce type où j'ai mené un combat, mais…
04:42 - Oui, je sais.
04:43 - De guerrier pour que la personne, mon client, puisse sortir.
04:47 J'avais des expertises faites par un collège d'experts
04:52 en disant que son état de santé était incompatible avec la détention.
04:55 Et malgré cela, le juge d'instruction faisait en sorte qu'il soit détenu,
05:00 alors que j'avais des expertises judiciaires qui disaient le contraire.
05:04 Donc, à partir du moment où vous avez une des parties
05:06 qui considère que cet élément nouveau, qui est un certificat médical
05:10 ou une expertise judiciaire, ce qui est encore plus fort,
05:13 considère que, eh bien, compatible ou pas compatible,
05:17 moi, je considère qu'il doit aller en détention,
05:19 eh bien, ça fait partie du combat judiciaire que l'on mène tous les jours.
05:24 Mais aujourd'hui, un magistrat instructeur ne doit pas aller contre l'avis
05:29 d'une expertise judiciaire qui dit que cette personne
05:32 est incompatible avec la détention.
05:34 Et s'il arrive quelque chose, on le met en détention.
05:38 On le met en détention. Et puis, cette personne, elle meurt.
05:40 - Et prenons pas le risque.
05:41 - On ne peut pas.
05:42 - À votre avis, vendredi, c'est le juge d'instruction qui va…
05:47 - À mon avis, si, dans le dossier que j'ignore, encore une fois,
05:51 moi, j'interviens en tant que technicien extérieur.
05:54 S'il y a cet élément médical qui dit que M. Palmade, encore une fois,
06:01 a un état de santé qui est incompatible avec la détention,
06:04 de quel droit il va se retrouver ?
06:06 - Alors pourquoi le conclure ?
06:07 - Pardonnez-moi, juste un point.
06:08 Il peut, parce que ça, ça arrive, que cet état de santé soit considéré
06:14 comme incompatible avec la détention sous réserve 2.
06:18 - Oui.
06:19 - Alors ce sous réserve 2, ça peut être tout et n'importe quoi.
06:23 C'est-à-dire, on peut dire, monsieur, son état de santé est incompatible
06:26 avec la détention. Cependant, si celui-ci est placé à l'hôpital de Fresnes,
06:32 puisqu'il n'y a que celui-ci de centre qui s'occupe des personnes
06:39 qui ont des difficultés de santé.
06:41 Si, eh bien, il a une infirmière 24 heures sur 24.
06:46 Si un médecin est capable de venir tous les jours pour le consulter
06:51 et pour vérifier quelle est sa situation de santé.
06:54 Sauf que ça, ce sont des réserves qui sont posées par les médecins,
06:57 mais qui ignorent ce qui se passe en détention.
06:59 Or, en détention, et ça, je l'affirme, il n'existe pas les moyens matériels
07:06 et humains pour gérer le cas de santé de personnes qui sont gravement atteintes.
07:12 C'est ça le postulat.
07:13 - Mais le procureur, il a le dossier.
07:16 Donc pourquoi il insiste pour le mettre en détention,
07:18 alors qu'à priori, de ce que vous nous dites,
07:20 c'est que si son dossier médical est béton, vendredi à 9h,
07:24 le juge d'instruction, ils vont donner raison au juge d'instruction.
07:26 Donc pourquoi il se bat autant le procureur ?
07:28 - Ça, c'est une très bonne question.
07:29 - Non mais c'est vrai. Pourquoi il se bat autant pour le mettre en détention ?
07:31 - C'est une très bonne question.
07:33 - Non mais vraiment, parce que c'est lié…
07:36 - Ça me touche. Franchement, ça me touche.
07:38 - Non mais c'est vrai, parce que je pense que c'est lié à la gravité des faits
07:43 et aux troubles à l'ordre public.
07:45 Et je pense que c'est un élément qui est déterminant
07:49 pour conduire aujourd'hui le ministère public à considérer qu'il y a un état de santé,
07:54 mais que cet état de santé, il peut être pris en considération
07:57 si celui-ci est placé en détention à l'hôpital de Fresnes,
07:59 ce qui est une grave erreur.
08:01 Et le procureur, lui, pense qu'il y a les moyens matériels et humains de le faire
08:05 et que par rapport à l'opinion publique, aux troubles publics causés par cette personne-là,
08:11 on ne peut pas accepter que celui-ci continue, entre guillemets,
08:15 à être libre avec l'accident qu'il a causé.
08:18 C'est ça l'équation.
08:20 - C'est ça, oui.
08:21 - C'est un procureur qui est arrivé à Melun 4 jours avant l'accident.
08:24 C'est son premier dossier.
08:26 C'est un procureur réputé pour sa sévérité.
08:28 Il a travaillé à la police judiciaire.
08:30 Il a travaillé sur l'antiterrorisme.
08:32 C'est son premier dossier. Il veut marquer le coup.
08:34 Lui, il juge qu'il a un dossier qui est accablant.
08:36 Pour le moment, il a été retoqué ce matin.
08:38 Et on verra vendredi s'il est retoqué une deuxième fois.
08:40 Mais lui, il ne démord pas depuis le début.
08:42 - Non, mais bon, après, il fait son boulot, le procureur.
08:44 - Il fait son boulot, totalement.
08:45 - Je peux pas faire un mec comme ça, qui est un mec qui dit…
08:47 - Ah non, non, non, bien sûr.
08:49 - Le procureur fait son métier.
08:51 Eh bien, il relève appel.
08:53 Encore qu'il pourrait aussi, parce que, encore une fois,
08:57 sous toutes les réserves, parce que j'ignore ce qu'il y a vraiment dans le dossier,
09:00 à part ce qui en a été dit dans la presse.
09:02 Mais, encore une fois, si on considère que la détention serait possible,
09:09 malgré l'état de santé de M. Palmade,
09:12 qui n'est pas, entre guillemets, un fake, qui est réel,
09:18 que celui-ci pourrait recevoir les soins nécessaires à l'hôpital de Fresnes,
09:24 on se fiche du monde.
09:26 C'est impossible.
09:27 - Mais il y a une guerre entre le procureur et le juge d'instruction ?
09:29 - Ah oui, là, oui.
09:30 - C'est souvent comme ça ?
09:32 - Rarement.
09:33 - J'ai vu, moi, une série, là, "Le juge et le proc".
09:35 C'était la guerre entre les deux.
09:36 - Rarement.
09:37 - Rarement.
09:38 [Musique]

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