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Le Garde des sceaux, Éric Dupond-Moretti, a fait deux bras d'honneur mardi 7 mars au sein de l'Assemblée nationale. Olivier Marleix, président du groupe "Les Républicains" à l'Assemblée nationale, venait d'énumérer toutes les affaires dont étaient visées les ministres du gouvernement. Le ministre de la Justice s'est justifié en disant "faire un bras d'honneur à la présomption d'innocence". 

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Transcription
00:00 Mathieu Croissandre, que s'est-il passé hier à l'Assemblée ?
00:02 Il y a eu un bras d'honneur, un bras d'honneur ou deux bras d'honneur ?
00:05 Deux.
00:06 Deux bras d'honneur et tollé, deux bras d'honneur du garde des Sceaux.
00:09 Et Éric Dupond-Moretti, tollé, par l'excuse du ministre.
00:13 Il est sorti de ses gonds hier, Éric Dupond-Moretti, au Palais Bourbon,
00:17 alors qu'Olivier Marlex, le patron des députés LR,
00:19 venait dénumérer au micro les condamnations, les mises en examen
00:23 et les enquêtes visant des membres du camp présidentiel.
00:26 Et notamment celle d'Éric Dupond-Moretti,
00:29 qui a été soupçonné d'avoir profité de sa fonction
00:31 pour régler des comptes avec des magistrats auxquels il avait eu affaire
00:34 quand il était avocat, ce qu'il conteste.
00:36 Alors pour ceux qui ont manqué ce grand moment de notre vie parlementaire, regardez.
00:40 Il n'y a pas un bras d'honneur, il y en a deux,
00:43 mais accompagnés de paroles à chaque fois, qui sont…
00:46 Monsieur le ministre, de quoi vous parlez exactement ?
00:50 Vous avez fait deux bras d'honneur, c'est ce que vous êtes en train de dire à l'Assemblée ?
00:53 Si c'est le cas, ça n'est absolument pas admissible.
00:55 Alors je vous laisse finir vos propos.
00:57 J'ai dit madame, bras d'honneur à la présomption d'innocent, je l'ai dit deux fois.
01:03 Alors ce qu'il faut préciser Mathieu, c'est qu'on ne les a pas en image, on est d'accord ?
01:06 On les a pas, sinon on vous les aurait montré, et je pourrais presque arrêter là ma chronique
01:09 tant la séquence se suffit à elle-même.
01:12 On pensait avoir touché le fond il y a un mois avec les injures, les invectives, et non.
01:16 Alors le symbole est d'autant plus désolant qu'il vient d'un ministre,
01:19 et pas n'importe lequel, puisqu'il s'agit du garde des Sceaux.
01:22 Alors il y a eu des réactions outrageées évidemment, des demandes de démission,
01:25 que ce soit au Rassemblement National, que ce soit à gauche, notamment chez les Insoumis.
01:29 Alors on le sait, Éric Dupond-Moretti est un éruptif, il a expliqué que c'est bras d'honneur,
01:33 puisqu'il y en a deux, il l'a confessé lui-même devant l'incrédulité générale.
01:36 Et que ça ne visait pas Olivier Marlex mais les atteintes à la présomption d'innocence.
01:40 Et il a même fini par présenter ses excuses, mais tout de même, quelle dégradation du débat public,
01:45 quelle image déplorable pour l'ensemble de la classe politique,
01:48 et quel retour de karma pour le camp présidentiel.
01:51 Retour de karma dites-vous ?
01:52 Parce que là où cette histoire prend une saveur particulière,
01:54 c'est que la majorité présidentielle pensait faire un bon coup hier.
01:57 L'Assemblée débattait de quoi ? D'une proposition de loi d'Aurore Berger,
02:01 la patronne des députés Renaissance, qui visait à frapper d'une peine d'inéligibilité
02:05 les auteurs de violences, et notamment les auteurs de violences conjugales.
02:09 Vous me voyez venir, ça avait été imaginé au lendemain de la condamnation d'Adrien Catalans.
02:14 Et ça visait à quoi ? Cette proposition de loi ?
02:16 À mettre en difficulté les Insoumis évidemment, et même l'ensemble de la NUPES.
02:20 Résultat des courses patatras, non seulement la proposition de loi
02:23 a montré des lignes de fracture dans le camp présidentiel,
02:26 puisque les groupes Horizon et Modem ont refusé de la voter,
02:28 ce qui n'a pas permis de l'affaire adopter,
02:30 mais en plus elle est revenue en pleine poire de la majorité, si j'ose dire.
02:33 Et dans son pétage de plomb, Eric Dupond-Moretti s'en est pris à qui ?
02:36 Olivier Marlex, le patron des députés LR, que le gouvernement courtise depuis deux mois
02:41 pour faire passer sa réforme des retraites, et dont il aura bien besoin dans 15 jours
02:45 quand il s'agira de le voter à l'Assemblée nationale.
02:48 C'est donc un raté sur toute la ligne quand ça veut pas, ça veut pas.

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