Ottho, la première entreprise de formation no code en France

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Du lundi au vendredi, dans Demain au travail, un responsable d'entreprise raconte au micro d'Europe 1 une innovation mise en place au sein de son entreprise pour le bien-être de ses salariés.

Retrouvez "Demain au travail" sur : http://www.europe1.fr/emissions/demain-au-bureau

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00:00 Europe 1, la France bouge. Elisabeth Assaillague.
00:04 Bien sûr qu'elle bouge cette France et nous le voient chaque jour sur Europe 1 avec des entrepreneurs, des patronnes, des patrons, des parcours de vie.
00:11 Peut-être que vous aussi, vous avez envie de monter votre entreprise. Si vous êtes une femme, c'est le moment de vous lancer.
00:16 Peut-être votre association, vous avez une idée. Et bien aujourd'hui c'est une France qui bouge avec des femmes qui osent, qui réussissent, qui ont l'audace.
00:23 On en parle avec l'une d'elles, avec vous Gwendoline Kazna, vous êtes directrice générale du groupe Eurostar.
00:30 La femme doit-elle doublement montrer qu'elle doit être à la hauteur quand elle intègre des hauts postes comme les vôtres ?
00:38 Je ne sais pas. Moi ce que je ressens surtout, c'est que pour faire ce qu'on a fait, pour être en tout cas là où je suis,
00:47 c'est sans doute que j'ai eu besoin de deux fois plus d'énergie qu'un homme. Ça c'est certain.
00:53 Deux fois plus d'énergie ?
00:54 Oui, d'énergie, de combativité.
00:56 C'est vous qui vous êtes mise la pression toute seule ?
01:00 Ce n'est pas une question de pression, c'est finalement quand on veut tout.
01:04 Quand on veut être une dirigeante, avoir des responsabilités, changer les choses, accomplir.
01:10 Et prendre son petit déjeuner avec les enfants tous les matins.
01:13 Et avoir par ailleurs une vie sportive, sociale, etc.
01:17 Vous arrivez à faire du sport aussi ?
01:19 Oui, je fais du sport et je n'ai jamais arrêté.
01:22 C'est beaucoup, beaucoup, beaucoup d'énergie.
01:25 C'est plus ça je crois, quand je nous vois toutes les trois autour de vous, je pense que c'est plus ça qui nous caractérise.
01:34 On parlait de comment finalement garder cet équilibre et en fait, il ne faut jamais s'arrêter de pédaler.
01:41 Jamais s'arrêter de pédaler. Avec votre prise de poste en tant que patronne, vous avez lancé des gros chantiers,
01:46 notamment avec cette initiative "Spend the day with the CEO".
01:50 Quand vous allez aller à Londres, c'est-à-dire passez une journée avec le CEO.
01:53 C'est quoi ? Seriez-vous qui avez lancé ça ?
01:56 Oui, alors on est en train de lancer ça.
01:59 D'abord parce que, comme vous l'avez dit, je suis une militante de l'égalité de genre.
02:07 Et puis aussi parce que je voudrais donner accès aux jeunes femmes, aux jeunes filles qui n'ont pas les mêmes privilèges que ceux que nous avons, en tout cas sociaux,
02:18 de voir quel est le métier d'un CEO ou d'une CEO.
02:24 Et donc on a lancé cette initiative avec un lycée à côté de la Garde Saint-Pancras à Londres,
02:29 où on donne l'opportunité à des jeunes lycéennes de passer une journée avec moi et avec des senior managers d'Eurostar.
02:36 Parce que j'y crois, parce que je me dis qu'il faut qu'on ouvre, qu'on donne la possibilité à ces jeunes filles de voir que c'est possible.
02:44 Et que tout est là pour elles et que tout est ouvert.
02:47 Vous êtes une femme, il y a aussi cet objectif de prise en compte de l'égalité homme-femme à l'échelle européenne, puisque l'entreprise est européenne.
02:56 Vos équipes sont au courant ?
02:59 Totalement, et d'ailleurs mes équipes sont formidables parce que quand je suis arrivée, d'abord toutes les femmes m'ont dit "on est tellement contentes de vous avoir", etc.
03:08 C'est un vrai engouement, mais aussi ça nous oblige.
03:12 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, la journée de la femme, ce que je leur ai dit, je ne voudrais pas que cette journée reste coincée dans le calendrier entre la Saint-Valentin et la fête des mères.
03:22 Donc cela m'oblige à prendre des engagements et à dire finalement aujourd'hui on prend des engagements, on prend des cibles.
03:30 Vous parlez de vos 46% de femmes, nous on est très loin chez Eurostar, et donc ça me met la barre très très haut.
03:37 Rendez-vous l'an prochain ?
03:39 Rendez-vous l'an prochain, mais pourtant quand on regarde les grandes écoles, on a quand même l'impression que la féminisation est en marche.
03:47 On a reçu la patronne de Polytechnique récemment, déjà c'est une patronne, c'est la toute première.
03:53 Les femmes viennent petit à petit dans ces écoles d'ingénieurs, c'est encore peu évidemment, leur cohen.
03:59 Oui, c'est vrai ce que vous dites, je pense qu'on va dans la bonne direction.
04:04 Après on a des secteurs et des choix de carrière qui sont quand même sous-représentés par les femmes.
04:09 Moi je vais parler de mon 48% de femmes au sein de Certidine, mais la réalité c'est que dans mes équipes tech,
04:16 dans mes équipes de développeurs, d'ingénieurs, j'ai du mal à trouver cette parité.
04:22 J'y arrive pas, pour tout vous dire, je l'ai pas.
04:25 Il faut déjà qu'elles aillent à l'école.
04:27 Exactement, le choix de carrière.
04:29 Je suis ravie d'entendre que la directrice de Polytechnique observe qu'il y a de plus en plus de femmes.
04:36 Mais encore trop peu.
04:37 Encore trop peu, mais je crois vraiment en cet espoir et en cette direction.
04:42 Mais aujourd'hui, c'est encore trop peu représenté.
04:45 Et la réalité c'est qu'aujourd'hui le métier d'ingénieur,
04:48 effectivement ça peut ouvrir à des métiers dans des secteurs tels que le BP ou autre,
04:53 mais finalement, aujourd'hui l'école de commerce ouvre à plein de métiers différents,
04:59 et le métier d'ingénieur de la même manière.
05:02 On peut aujourd'hui être dans une équipe tech, mais finalement dans un secteur de la mode,
05:06 et finalement le secteur, c'est pas parce qu'on est une femme qu'on doit travailler dans le secteur de la mode ou de la santé.
05:11 Et aujourd'hui je dirige une société dans la tech, qui est pas du tout un secteur féminin,
05:17 et je suis super épanouie, j'ai un équilibre comme vous disiez dans ma vie, dans ma famille, dans ma vie professionnelle.
05:24 Ils ont quel âge d'enfant vous ?
05:25 Alors j'ai un enfant de 4 ans, donc encore petit, donc j'ai aussi mes petits-déjeuners avec lui,
05:30 je les dépose à l'école, et j'ai deux filles qui ont 11 ans et 13 ans.
05:35 Vous arrivez à les voir au moins un mois, un repas par jour, c'est la règle ?
05:38 J'ai bien aimé cette règle.
05:39 J'aime bien la règle aussi de Léonine, puisque le matin c'est vrai que ça fait partie de mon quotidien,
05:45 mais je trouve que tout est une question d'équilibre.
05:49 Donc finalement, même en rentrant tard le soir, je trouve que si finalement vous enlevez la frustration à vos enfants,
05:56 et qu'ils sont habitués, qu'ils le savent, qu'ils vous attendent, et que derrière le moment sera privilégié avec eux,
06:01 et de qualité, vous avez l'équilibre et vous êtes épanouis, et eux n'ont pas de frustration.
06:07 On a repéré une autre pépite aujourd'hui dans La France Bouge avec vous, Géraldine Martinez, cofondatrice d'Oto.
06:13 La France Bouge, la pépite du jour.
06:17 Géraldine, vous avez 34 ans, Oto existe depuis 3 ans, vous êtes marseillaise,
06:21 et vous vous avez démarré, vous avez d'abord fait du marketing c'est ça ?
06:25 Oui.
06:26 Au Galeries Lafayette.
06:27 Oui, j'ai fait du marketing, de la communication, j'ai travaillé en agence de prod, dans tout ce qui était vraiment communication et marketing.
06:34 Vous avez créé une première start-up que vous avez arrêtée, parce que vous avez dit aux équipes de La France Bouge,
06:38 à l'époque, être une femme a été un frein.
06:41 Ah c'était très compliqué.
06:42 Effectivement, c'était hyper compliqué, et il y avait aussi la barrière technique,
06:47 qui du coup donnait très peu de légitimité, même si on sait très bien s'en sortir, et qu'on arrive à défendre son projet.
06:56 On n'est pas légitime, parce qu'on n'est pas technique.
06:59 Ce que disait tout à l'heure Gwendolyn Casnav, quand on vous a dit "vous n'êtes pas ingénieur",
07:05 donc il y a l'aspect genré, il y a l'aspect technique, et ça ça constitue des freins.
07:11 Deux handicaps.
07:12 Et difficile de convaincre les investisseurs aussi.
07:15 À un moment donné, oui, on s'est frotté, j'étais associé justement avec une autre femme, on était une équipe complètement féminine.
07:22 Qui avait un homme aussi ?
07:23 Oui, qui était notre associé de développeur, mais qui était plus lui en bac,
07:27 c'est-à-dire qu'il n'était pas au front comme nous tous les jours.
07:30 Mais effectivement, à ce moment-là, on a eu des réflexions qui étaient hallucinantes,
07:36 et à cette époque-là en tout cas, et pour nous, ça nous concerne, c'était très compliqué d'être une femme.
07:40 Mais l'entreprenariat, vous n'avez vous aussi jamais lâché, et c'est ce qu'on aime ici dans la France.
07:44 On ne peut pas laisser tomber l'entrepreneuriat.
07:46 On ne laisse pas tomber, vous avez foncé, vous avez monté une autre entreprise qui forme au No Code,
07:51 vous allez tout nous raconter, ça s'appelle Oto, c'est à vous pour le pitch, on vous écoute.
07:56 Alors Oto, justement, on parlait de la barrière technique avec mon ancienne startup.
07:59 Oto, aujourd'hui, on est le leader de la formation au No Code.
08:03 Le No Code, qu'est-ce que c'est ?
08:04 C'est tout ce qui va vous permettre de créer n'importe quel produit numérique,
08:08 une application, un site internet, vous pouvez créer des choses comme Amazon,
08:12 vous avez envie de reproduire Amazon, de faire votre propre marketplace,
08:15 vous le pouvez, et tout ça sans aucune ligne de code, sans aucun bagage technique.
08:19 C'est un petit peu comme WordPress à l'époque quand il est arrivé,
08:23 ou Shopify qui nous a permis de créer des boutiques en ligne,
08:27 mais sans avoir besoin de qui que ce soit derrière.
08:29 Et nous, on forme à ces outils-là, parce que ce qu'on dit, c'est que c'est accessible, certes.
08:34 Pas besoin d'avoir fait d'études, pas besoin d'avoir 10 000 euros
08:37 et de lâcher ça dans une agence de développement, mais c'est accessible.
08:41 Néanmoins, il y a besoin de formation dessus pour vraiment acquérir un niveau qui soit acceptable,
08:47 qui permette l'employabilité derrière, parce que c'est ce qu'on défend,
08:50 et qui permet aussi d'accéder à des métiers, de se lancer dans le freelance,
08:54 et c'est ce qu'on fait chez Otto.
08:57 Merci pour votre pitch, Géraldine Martinez, cofondatrice d'Otto.
09:01 Alors si vous êtes ici parmi nous, dans la France Bouche, c'est aussi parce que vous avez des besoins.
09:05 On va rejoindre Nathalie Carré qui est en charge de l'entrepreneuriat à la Chambre de Commerce et d'Industrie.
09:09 C'est une femme, c'est... Voilà. Ça va Nathalie ?
09:12 Oui, ça va bien ! Bonjour tout le monde !
09:15 Bonjour !
09:16 Là, vous voyez qu'il y a des évolutions, Nathalie, vous du côté, avec vos lunettes de la CCIE,
09:21 il y a des évolutions au niveau de l'entrepreneuriat.
09:23 Les femmes osent, elles montent leur boîte maintenant, de plus en plus.
09:27 Oui, les femmes osent de plus en plus, même si les taux augmentent lentement,
09:31 mais les jeunes femmes osent de plus en plus.
09:34 En revanche, elles se brident encore un peu sur les rémunérations qu'elles se prennent,
09:39 sur l'ambition des projets. C'est de l'auto...
09:42 C'est de l'autocensure.
09:43 C'est de l'autocensure.
09:44 Gwendolyn Casenat, vous PDG du groupe Aurostar, vous les payez, les femmes,
09:48 est-ce que ça rentre en ligne de compte, le salaire ?
09:52 Est-ce qu'elles sont toujours moins bien payées ?
09:54 Elles gagnent quand même 15,8% moins que les hommes encore, aujourd'hui.
09:57 Oui, alors, je porte une attention absolument particulière à ce sujet-là.
10:02 J'observe pour l'instant, et oui, on a des sujets,
10:07 et ce sont des sujets sur lesquels nous devons travailler.
10:10 C'est à la fois vrai...
10:11 Vous devez travailler, donc c'est pas encore fait.
10:13 C'est pas encore... Enfin, on progresse,
10:16 mais nous avons, dans toutes les entreprises,
10:18 je l'ai vécu à titre personnel, je pense qu'on l'a toutes vécue,
10:22 ce sujet de l'argent, parce que là, pour le coup, l'énergie, il faut...
10:27 Alors, ça, oser parler d'argent avec son patron,
10:30 où j'imagine soi-même se rémunérer, c'est pas quelque chose de simple.
10:33 C'est compliqué.
10:34 Et ça fait partie des choses, moi, en tant que patronne,
10:36 sur lesquelles, évidemment, il faut que je continue à travailler.
10:38 Si vous regardez Le Gagnant...
10:40 C'est quoi, Le Gagnant ?
10:42 Le Gagnant, c'est un site, finalement,
10:45 qui enregistre tout le sujet des start-up et des sociétés,
10:51 différents sujets comme le salaire.
10:53 Et vous avez des grilles de salaire qui sont propres aux hommes
10:57 et des grilles propres aux femmes.
10:59 On disait depuis tout à l'heure, depuis le début de l'émission,
11:01 ça va mieux, il y a la loi Rixan,
11:03 qui a été adoptée en décembre,
11:05 qui fixe un quota de 40% de femmes en 2028
11:09 dans les instances exécutives.
11:11 La direction d'entreprise ne compte que 22% de femmes.
11:14 Gwendolyn Cazenave, est-ce qu'il faut ces quotas ?
11:17 Est-ce que vous êtes pour les quotas ?
11:19 Déjà, quand je suis arrivée à la tête du groupe Eurostar,
11:23 il y avait une femme dans le comité exécutif.
11:27 Ensuite, nous avons été deux, avec moi.
11:30 Et puis, j'ai recruté...
11:33 Je suis en train de recruter des femmes,
11:35 et j'ai recruté la première femme patronne industrielle chez Eurostar.
11:40 Oui, je suis pour les quotas.
11:42 Moi aussi.
11:43 - Laure ? - Oui, moi aussi.
11:45 - Bien sûr.
11:46 - Je suis pour les quotas, et je dis souvent,
11:49 alors les hommes trouvent ça épouvantable,
11:51 mais c'est pas grave, j'assume,
11:52 je suis un quota.
11:54 Et c'est OK.
11:55 - C'est politiquement pas du tout correct.
11:57 - Non, et c'est pas grave.
11:58 Je pense qu'il faut assumer ça.
12:00 Je dois ma carrière, je pense que
12:03 jamais aucun homme, aucun patron,
12:05 n'aurait osé me mettre à la tête des 450 conducteurs
12:09 quand j'avais 30 ans, si j'avais été un homme,
12:11 parce que j'étais une financière, contrôleur de gestion,
12:13 et je ne vois pas l'intérêt qu'il aurait eu à faire ça,
12:15 si j'avais été un homme.
12:16 Et je suis très fière de ça.
12:18 - Donc c'est un homme qui a osé ?
12:19 - C'est un homme qui a osé.
12:21 Moi, j'ai pris des risques.
12:23 Et donc, voilà, moi je suis le fruit des quotas.
12:26 Et c'est OK.
12:27 - Et puis les quotas sont des indicateurs,
12:29 sont des bons indicateurs, donc...
12:31 - Oui, ça force à agir.
12:33 - Ça force à se rendre compte,
12:36 à observer quelque chose de concret,
12:38 et pas des non-dits, ou des justement-dits,
12:42 mais basés sur rien.
12:44 Donc le quota vous permet de le faire améliorer,
12:47 de le faire évoluer.
12:48 - C'est un levier, en fait, le quota.
12:50 Si à un moment donné on ne met pas en place des quotas,
12:52 en fait, on n'y arrivera pas, je pense.
12:54 - Donc c'est un levier.
12:55 - Bien sûr, c'est un levier.
12:56 - Quotas et compétences.
12:58 - Oui.
12:59 - Évidemment.
13:00 - Évidemment que le genre n'est pas la priorité.
13:03 La compétence passe avant tout.
13:05 - Mais il faut passer par ces quotas
13:07 pour avoir toutes les personnes,
13:09 tous les CVs au même niveau.
13:12 Et ensuite vous faites le chemin
13:14 en fonction de la personnalité, des compétences, etc.
13:17 Vous restez avec moi toutes les trois
13:19 à suivre la saga du jour,
13:21 le portrait d'une femme.
13:22 C'était une des premières femmes à être chef de chantier.
13:25 - Extra.
13:26 - Restez avec nous,
13:31 elle a été l'une des premières femmes
13:32 à être chef de chantier.
13:33 Elle a réussi à se faire une place
13:34 à une époque où les femmes restaient à la maison.
13:36 Elle n'avait pas encore checké.
13:37 Elle s'appelle Gisèle Picot.
13:39 C'est la saga du jour.
13:40 jour.
13:41 Elisabeth Assayag sur Europa.

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