Céline Géraud, accompagnée de la rédaction d’Europe 1, propose chaque midi un point complet sur l’actualité suivi de débats entre invités et auditeurs.
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00:0013h48 sur Europe 1, Europe 1 13h, dernière partie avec vous Céline Géraud et vos deux
00:06chroniqueurs du jour, la journaliste et essayiste Laëtitia Schros Bonnard et l'écrivain essayiste
00:10Paul Melland.
00:11Et on parle de ce gouvernement qu'on attend avec le casse-tête de Michel Barnier qui
00:17entame aujourd'hui donc sa tournée des groupes parlementaires du centre et de droite, il
00:20sera ce soir avec Gabriel Attal et les députés d'Ensemble pour la République et peut-être
00:26de la gauche, ce n'est pas sûr, on discute en attendant, écoutez justement Manuel Bompard,
00:31pour lui ce sera sans la gauche.
00:33Je n'y crois pas et je pense que toute personne qui rentrerait dans ce gouvernement ne pourrait
00:38pas être considérée comme une personne de gauche puisqu'il me semble que ce gouvernement
00:42est un gouvernement qui s'inscrit clairement dans une orientation dans la continuité du
00:47macronisme et encore plus à droite sans doute puisqu'il a été installé suite à un accord,
00:52tout le monde le sait désormais, entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen.
00:55D'ailleurs on voit bien qu'il donne des gages désormais à cet accord.
00:58Manuel Bompard, coordinateur de la France Insoumise chez nos confrères de France 2,
01:03impossible qu'une personne qui se dit de gauche entre au gouvernement alors que Michel
01:08Barnier le dit, il a passé des coups de fil quand même.
01:10On est quand même habitués au sectarisme de la gauche mais là c'est vrai que ça continue.
01:15Ce qui est quand même assez étonnant c'est qu'après l'été pendant lequel le Nouveau
01:19Front Populaire a voulu imposer sa candidate Lissi Castex après avoir échoué, ils ne
01:24sont pas capables de faire profil bas.
01:25Là quand même, il devrait se remettre à travailler tout simplement et ne pas forcément
01:30être dans la censure immédiate.
01:33Mais surtout dans le sectarisme c'est toujours cette éternelle idée de ne plus pouvoir appartenir
01:40à la gauche à partir du moment où on travaille avec des gens qui sont au centre et apprennent
01:45tout ce qu'il y a au centre.
01:46En fait on a l'impression que la droite pour Monsieur Bompard commence au centre gauche.
01:52Donc ça rend quand même assez compliqué la discussion avec les autres.
01:57C'est-à-dire qu'il n'y a pas de discussion, c'était toujours le programme, rien que le
01:59programme du programme qui nous ont rabâché.
02:02Il est trop fort Monsieur Bompard maintenant, il va falloir aller voir Manuel Bompard, le
02:06coordinateur France Soumise, pour recevoir des brevets de gauche.
02:08Ce n'est pas à lui de donner des leçons, rapport à ce qu'on disait tout à l'heure
02:12aussi sur les liaisons dangereuses avec les antisémites au sein de son parti, ce n'est
02:17pas à lui d'aller donner des leçons de gauche à des sociodémocrates sincères, à des gens
02:21comme Bernard Cazeneuve par exemple, qui ont fait toute une carrière à gauche.
02:24Non, non, tout ça est nul et non avenu.
02:26Et effectivement, Michel Barnier pourra trouver des personnalités de gauche, ça c'est déjà
02:32vu dans l'histoire et ce n'est pas d'aujourd'hui, des personnalités de gauche qui gouvernent
02:35avec des personnalités du centre et avec des personnalités de droite, il y a eu notamment
02:38accessoirement le Conseil National de la Résistance, le Général de Gaulle plus tard a eu même
02:41des ministres socialistes, il existait des gaullistes de gauche, et ensuite Nicolas Sarkozy
02:47avait fait l'ouverture à gauche avec des personnalités comme Bernard Kouchner ou Fadel
02:50Amara.
02:51Et maintenant, on peut imaginer très bien que Michel Barnier prenne attache avec des
02:55personnalités de gauche.
02:56Et quand M.
02:57Bompard dit oui mais il dégage à l'extrême droite, c'est parce qu'on a parlé d'un ministère
03:01de l'immigration.
03:02Mais parce que l'immigration c'est un sujet d'extrême droite, on ne peut pas, un pays
03:05souverain ne gère pas sa politique migratoire.
03:07Gérer sa politique migratoire c'est déjà à l'extrême droite, même si on la gère
03:10avec humanité.
03:11Enfin, tout ça ne tient pas debout, il n'est pas crédible M.
03:13Bompard et son secte arribe n'amènera jamais la gauche au pouvoir.
03:16En tout cas, c'est un casting complexe pour Michel Barnier qui fait donc la tournée des
03:20popotes.
03:21On l'a dit ce soir, il sera aux journées parlementaires des députés Ensemble pour
03:25la République.
03:26Gabriel Attal, un accueil glacial quand même là-bas parce qu'il y a beaucoup de députés
03:30qui ne voulaient pas le voir.
03:32C'est difficile pour Ensemble parce que finalement la nomination de Michel Barnier appuie là
03:37où ça fait mal.
03:38Et là où ça fait mal, on vient d'en parler, c'est l'immigration et les questions de sécurité.
03:42Il y a une vraie division au sein d'Ensemble sur ce sujet.
03:45Il y a une partie d'Ensemble qui penche à droite, qui est prête, je pense, très largement
03:49à construire une politique d'immigration.
03:51Il y a une autre partie d'Ensemble qui ne veut pas en entendre parler, qui considère
03:55en effet que c'est un sujet d'extrême droite.
03:58Et c'est là, à mon avis, que la constitution du gouvernement va nous montrer quelle orientation
04:05va être choisie.
04:07Il y a un risque qu'Ensemble, à un moment, se fissure parce qu'il y a des gens qui ne
04:12s'entendent vraiment pas du tout sur cette question.
04:15Après, l'immigration aujourd'hui en France, c'est un sujet qui dépasse les appartenances
04:19politiques au niveau de l'opinion.
04:21Quand vous faites des sondages d'opinion, la majorité des Français souhaitent qu'il
04:26y ait une vraie politique de régulation de l'immigration, notamment à gauche aujourd'hui.
04:31À gauche, il y a une majorité de gens qui veulent cela.
04:34Donc c'est très étonnant aussi d'entendre à chaque fois les personnalités de gauche
04:37expliquer qu'à partir du moment où on parle d'immigration, ça y est, on a sombré du
04:42côté obscur de la force.
04:43Absolument.
04:44Et le point de mêlure, du coup, ça complexifie encore un peu plus la tâche de Michel Barnier,
04:48trouver un équilibre et en plus de se dire je ne vais pas être censuré immédiatement.
04:53C'est pour ça que Michel Barnier a plutôt, je dirais, le bon profil et c'est pour ça
04:56qu'il a été recruté d'ailleurs et qu'il a été nommé par le président de la République.
04:59C'est-à-dire que Michel Barnier, ça a été un fin négociateur, notamment par rapport
05:03au Brexit.
05:04C'est-à-dire qu'il a l'habitude quand même, il a eu une longue carrière politique, il
05:06a été parlementaire, il a été ministre, il a appartenu à différents gouvernements.
05:10Il sait ce que c'est que des exécutifs et des exécutives y compris locaux et donc il
05:14va être là pour manœuvrer suffisamment bien pour mettre en place les équilibres
05:18dans son gouvernement, éviter la censure et pouvoir mettre en place une politique, une
05:24vraie politique.
05:25Et ça, c'est la tâche qui l'incombe désormais et c'est ce à quoi je pense, il s'attelle
05:29notamment en allant discuter avec ensemble.
05:32Mais vous savez, je pense qu'il n'existe pas, à moins d'être en Corée du Nord, de
05:36partis politiques dans lesquels il n'y a qu'une seule ligne et où aucune autre ligne
05:40n'est respectée.
05:41Ça, c'est peut-être en Corée du Nord, à Cuba, voire à la France insoumise où il
05:44y a la ligne du chef et les autres lignes sont purgées.
05:45Mais le parti présidentiel, il a plusieurs tendances, il y a des tendances notamment
05:50avec certains députés comme par exemple Sacha Houli, alors lui s'est un peu mis en marge
05:53mais un pôle à gauche ou avec Agnès Pannier-Runacher, d'autres plus à droite dans l'entourage
05:59de Gérald Darmanin lorsqu'il avait fait son projet de loi immigration.
06:02Il y en a certains qui sont un peu au milieu et ça dépend sur certains sujets.
06:06C'était pareil du temps du parti socialiste, il y avait plusieurs courants, c'était pareil
06:09du temps de LR, il y a plusieurs courants.
06:11Moi, je pense qu'on peut composer avec tous ces courants et qu'en tout cas, c'est le travail
06:14du chef de gouvernement.
06:1513h54, merci beaucoup à vous deux Laëtitia Strauss-Bonnard, Paul Belin.