Joseph Macé-Scaron sur les droits des femmes

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Joseph Macé-Scaron sur les droits des femmes : «La question de la peur de la violence, de l'impossibilité de marcher seule dans la rue, c'est absolument terrible»

Transcript

00:00 je suis père de famille, donc j'ai une fille,

00:02 donc je sais évidemment quelle est sa vie quotidienne,

00:06 quel est son salaire, quels sont ses problèmes.

00:10 Et je peux dire que le premier des problèmes,

00:12 évidemment, c'est la question des salaires,

00:14 mais la question de la peur de la violence,

00:19 la question de l'impossibilité de marcher seul dans la rue,

00:23 de se trouver seul dans la rue.

00:25 Moi, j'ai vu cette évolution comme elle,

00:26 elle a vu cette évolution sur des années et des années, d'accord ?

00:31 Et c'est absolument terrible.

00:32 Et à mon avis, le premier problème,

00:34 c'est évidemment la violence faite aux femmes.

00:36 Et c'est le fait que les femmes, aujourd'hui,

00:38 se trouvent dans une situation d'être des citoyens de seconde zone

00:42 parce que partout, que ce soit à Place de la République

00:44 ou dans le 5e arrondissement, pardonnez-moi,

00:46 ou en région, ou n'importe où, à Nantes,

00:49 comme dit Pascal Prou,

00:51 elles ne peuvent pas, il y a toujours un problème.

00:54 Et ça, c'est quelque chose qui est insupportable

00:56 dans notre pays.

00:57 Je me souviens qu'il y a des années,

00:59 puisqu'on parle très souvent de Simone Veil,

01:01 j'étais avec Moïse Safran, biographe de Simone Veil,

01:04 et on lui avait dit, bon,

01:06 le progrès que vous avez fait aux femmes,

01:09 fait grâce à vous, est formidable,

01:11 grâce à votre image, grâce à tout.

01:12 Et elle avait fait du Simone Veil,

01:15 c'est-à-dire qu'elle, tout d'un coup,

01:15 elle avait piqué une colère en disant,

01:17 mais vous n'avez rien compris, vous n'avez rien compris.

01:19 Vous nous avez renvoyé dans les corps en disant,

01:21 dans 15 ans, la régression sera terrible.

01:24 Eh bien, nous y sommes, nous y sommes.

01:25 Et oui, il y a un risque, il y a un risque.

01:27 En dépit même de tous les efforts salariaux,

01:30 en dépit d'une femme Premier ministre, etc.

01:32 Oui, parce que la violence et la pression sociale

01:37 qui est dans la rue, sur les femmes,

01:38 c'est insupportable en France.

01:40 Et je n'ai pas besoin d'une femme,

01:42 je suis tout simplement, voilà, le père d'une fille

01:45 et j'ai peur pour elle. Voilà.

01:46 [Musique]

01:50 [SILENCE]

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