Michaël Zemmour, maître de conférences en économie à l’Université Paris 1, était l’invité de 22h Max sur BFMTV ce mercredi soir.
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00:00 à la question, est-ce qu'elles seront forcément les grandes perdantes de cette réforme ?
00:04 Qu'est-ce que vous répondez ce soir, en ayant en tête un certain nombre de changements
00:09 qui ont été apportés, notamment du côté du Sénat, avec l'idée d'une surcote
00:12 qu'on va détailler dans un instant, pour les mères de famille.
00:14 Qu'est-ce que vous répondez à la question ce soir ?
00:16 Alors, oui, globalement oui, parce que si on regarde où se font les économies de la réforme,
00:23 le plus gros morceau des économies de la réforme, c'est sur les gens qui doivent décaler leur âge de départ
00:28 du fait du décalage de 62 à 64 ans.
00:31 Et quel est le profil qui part le plus à 62 ans, et qui va donc le plus décaler de 2 ans,
00:37 c'est-à-dire le maximum, c'est les profils de femmes qui ont à la fois des enfants et une carrière.
00:42 Si la réforme était appliquée aujourd'hui, parce qu'on manque de simulation précise sur l'avenir,
00:46 ce n'est pas très bien documenté, si elle était appliquée aujourd'hui,
00:49 on aurait à peu près une femme sur trois qui subirait un décalage de 2 ans de sa retraite.
00:53 Donc sur les économies immédiates, celles qui vont être réalisées d'ici 2030,
00:57 c'est bien majoritairement sur les femmes avec enfants et carrière,
01:01 qui a une majorité relative, c'est bien le groupe le plus important qu'on peut identifier.
01:05 En revanche, elles seront plus concernées, d'après ce que dit le gouvernement,
01:09 par les revalorisations des petites pensions.
01:11 C'était ça pour contrebalancer le fait qu'elles travailleront proportionnellement un peu plus que les hommes.
01:18 Alors il y a deux problèmes, d'abord ce n'est pas les mêmes.
01:21 Effectivement, les personnes qui ont des petites pensions, c'est aussi majoritairement des femmes.
01:25 Ce ne sont pas les femmes dont on a parlé à l'instant avec des carrières.
01:28 Vous avez à peu près 45% des femmes qui ont une pension inférieure à 1200 euros brut.
01:35 Parmi celles-ci, certaines vont bénéficier de la revalorisation des petites pensions, un petit peu,
01:40 et donc ce sera aussi des femmes.
01:43 Là où on passe un petit peu à côté du sujet, c'est qu'en n'ayant pas vraiment choisi, par exemple,
01:48 de faire une pension minimum garantie, on va quand même conserver des écarts très importants sur les montants.
01:54 Des écarts qui vont se resserrer un peu, mais juste pour avoir un ordre de grandeur.
01:58 Pour la génération 1972, sans réforme, les femmes ont des pensions moyennes de 81% de celles des hommes.
02:04 Avec réforme, c'est 82%.
02:06 Ça augmente un peu, mais on passe à côté du sujet de l'égalité.
02:10 Et avec un effort au niveau de l'âge qui est important, de fait.
02:13 Avec un effort au niveau de l'âge, donc encore une fois, ce n'est pas les mêmes,
02:15 c'est les femmes avec des enfants et carrières, qui est le plus important.
02:18 Le plus important.
02:19 Et qui va éroder un des dispositifs de solidarité qui était imparfait, mais avec une certaine efficacité,
02:26 la majoration de durée d'assurance pour enfants.
02:29 Les huit trimestres par enfant.
02:30 La réalisation de trimestre par enfant.