Pourquoi TikTok est (encore) dans le viseur des autorités aux Etats-Unis et en Europe
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00:00 les soupçons qu'on peut peser sur la Chine sont absolument crédibles,
00:03 dans la mesure où une démocratie comme les États-Unis y font même,
00:06 il n'y a absolument aucune raison d'imaginer que les Chinois s'en empêchent.
00:09 TikTok pose deux problèmes à l'administration américaine.
00:17 Le premier qui est assez clair, c'est un problème de cybersécurité.
00:22 On pourrait imaginer, même si à ce stade c'est une théorie conspirationniste,
00:26 que les Chinois fassent une espèce d'update un peu sournoise à TikTok
00:32 et le transforment en outil de surveillance comme le fameux Pegasus
00:35 qui a espionné Emmanuel Macron.
00:36 Ce n'est pas invraisemblable, ça n'ira rien prouver,
00:39 mais c'est une vraie possibilité et en cybersécurité,
00:42 on n'attend pas d'être attaqué pour se protéger d'une attaque.
00:44 Et c'est l'essentiel raison qui fait que dans les administrations,
00:48 au sein du personnel politique, on se méfie de TikTok
00:51 parce qu'on se méfie de l'espionnage chinois, qui est une réalité.
00:53 Et puis, il y a un autre problème que post TikTok,
00:56 et celui-là est beaucoup plus conséquent,
00:58 c'est que jusqu'ici, la totalité des réseaux sociaux
01:01 étaient des réseaux sociaux américains
01:04 et qui s'installaient sur des systèmes d'exploitation,
01:07 essentiellement de starpon, qui sont eux aussi américains.
01:09 Donc nous étions dans une extraterritorialité américaine,
01:13 plus ou moins régie par des lois nationales,
01:15 mais essentiellement régie, dirigée, utilisée,
01:18 instrumentalisée par le pouvoir américain.
01:20 Et c'est pour la première fois que dans le petit monde des réseaux sociaux,
01:24 qui a déjà emmené plus de 15 ans,
01:25 les Chinois débarquent avec un outil extrêmement puissant
01:28 qui capte l'attention de toute la jeunesse un peu partout dans le monde.
01:31 Et ça, évidemment, les Américains n'aiment pas partager,
01:34 ce qui jusqu'ici était une exclusivité.
01:35 L'Europe se positionne difficilement en tant qu'Europe.
01:44 Pour l'instant, elle se positionne en suivant les États-Unis.
01:46 Après, l'Europe est dans une situation de colonie.
01:49 On est intégralement colonisé, que ce soit les réseaux sociaux,
01:52 le cloud ou d'une façon générale les technologies.
01:55 On est sous une domination quasiment sans partage de technologies américaines.
01:59 Donc pour l'instant, l'Europe suit les États-Unis,
02:02 ce qui n'a rien de bien original.
02:03 Pour l'instant, tout ça relève de la théorie du complot,
02:10 tout ça relève d'une hypothèse qui voudrait que le pouvoir chinois
02:14 connecte TikTok à ses services de renseignement en direct
02:17 et utilise les données amassées par TikTok pour surveiller les populations,
02:22 mais plus particulièrement pour espionner certaines cibles bien déterminées.
02:26 Ça relève de la théorie du complot, il n'y a absolument aucune preuve de ça.
02:30 Mais par contre, la faisabilité est évidente.
02:33 Et puis, rappelons-nous qu'on sait depuis dix ans, depuis Edward Snowden,
02:36 que les États-Unis font rigoureusement la même chose.
02:38 Les États-Unis ont connecté leur système de réseaux sociaux
02:42 à leurs services de surveillance.
02:44 C'est la fameuse affaire PRISM, le tout début de l'affaire Snowden en 2013.
02:47 Les États-Unis certainement n'utilisent pas Facebook pour faire de l'espionnage ciblé.
02:53 Ça serait suicidaire pour la société Facebook.
02:56 Par contre, les États-Unis, tout comme la plupart des grandes puissances technologiques sur Terre,
03:01 font de l'espionnage ciblé à travers des rucelles qui sont tout à fait similaires au fameux Pegasus.
03:06 Donc, l'hypothèse que l'on fait sur TikTok,
03:09 les soupçons qu'on fait peser sur la Chine, sont absolument crédibles,
03:12 dans la mesure où une démocratie comme les États-Unis y font même,
03:15 il n'y a absolument aucune raison d'imaginer que les Chinois s'en empêchent.
03:18 On peut tout à fait imaginer une interdiction de l'application TikTok sur le territoire américain.
03:28 Ça relèverait d'une forme de protectionnisme,
03:30 mais ça relèverait aussi d'une forme de sécurité.
03:32 Il faut quand même bien réaliser que ça fait plus de 10 ans
03:36 qu'on a des opérations d'ingérence à tout bout de champ,
03:39 de la part d'une multitude de pays, aussi dans les États-Unis,
03:42 que les fameux trolls de Vladimir Poutine,
03:45 que les opérations qu'on a découvertes à travers Forbidden Story,
03:50 qui est d'origine israélienne,
03:51 que des affaires tout à fait similaires sur les entreprises françaises.
03:55 Le seul point commun à toutes ces opérations d'influence,
03:57 c'est que le vecteur d'attaque est américain.
04:00 C'est Facebook, c'est Twitter, ce sont des réseaux sociaux qui sont américains.
04:04 Donc, en ultime recours, on a la puissance américaine
04:07 qu'on imagine, ou en tout cas qu'on espère bienveillante.
04:09 Si les Chinois venaient à avoir leur propre vecteur d'attaque à travers TikTok,
04:14 dans ce petit jeu de l'influence des nations les unes sur les autres
04:17 et des populations les unes sur les autres, à travers les réseaux sociaux,
04:19 on changerait d'un point de vue géopolitique complètement le jeu.
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