Fadel Barro: «Au Sénégal, il faut en finir avec ces politiciens qui promettent monts et merveilles»

  • le mois dernier
Ancien coordonnateur régional de la plateforme de protection des lanceurs d’alerte en Afrique (Pplaaf) et du mouvement « Y’en a marre » au Sénégal, Fadel Barro préside aujourd’hui « Jammi Gox yi », une organisation de la société civile très active sur la scène politique. Il revient pour l’Opinion sur les quatre premiers mois de pouvoir du président Bassirou Diomaye Faye et de son Premier ministre, Ousmane Sonko.

Category

🗞
News
Transcript
00:00Fadel Boarro, bonjour.
00:05Bonjour.
00:06Vous êtes président du mouvement djamiste, qui veut dire conquérir le pouvoir par la paix et qui s'intéresse bien sûr au Sénégal.
00:16On vous a connu dans d'autres mouvements de lutte, notamment pour la démocratie ou pour les droits citoyens, à travers notamment la plateforme Yonamar, que vous avez cofondée.
00:26Vous avez aussi coordonné des lanceurs d'alerte en Afrique. Quel regard portez-vous sur les 4 premiers mois de présidence de ce nouveau tandem au pouvoir au Sénégal ?
00:37Pour l'instant, on ne peut pas avoir une opinion définitive. 4 mois, c'est encore peu. On ne peut pas tirer de bilan ni avoir un jugement définitif. Mais par contre...
00:51Il n'y a pas des tas de grâces sur ces 100 premiers jours, cette transition que les analystes ou les journalistes ont plutôt dit réussie ?
00:58Est-ce que... Disons, les constats que j'ai faits sur des points précis par rapport à des engagements très très forts...
01:05Parce que la manière dont ce pouvoir-là est arrivé a suscité tellement d'espoir que 2024 ne peut être qu'une année de bonne chance, que ne peut être qu'une année de réussite et de succès.
01:16Avec une promesse de rupture.
01:17Cette promesse de rupture, il faut que ça commence d'abord par nous-mêmes, en changeant d'attitude vis-à-vis des pouvoirs qui arrivent.
01:24Qu'est-ce que j'appelle ? On a élu Abdoulaye Ouad en 2000, on l'a laissé faire. On a élu Macky Sall, on l'a laissé faire.
01:30Tous les Sénégalais qui se sont mobilisés pour élire Sonko et Diomaye, c'est à eux de changer d'attitude s'ils veulent que ce pouvoir-là ne finisse pas comme les autres pouvoirs ont fini.
01:40Et c'est là où il y a des problèmes à pointer. Déjà sur l'engagement d'avoir un État performant.
01:46Un État où c'est la méritocratie, un État qui mobilise les ressources, les compétences sénégalaises et les met à la disposition des Sénégalais pour nous tirer du gouffre.
01:55Amer donc ce pays est plongé depuis plus de 30 ans. Et cet engagement c'était faire des appels à candidature.
02:01Cet engagement c'était recruter les maires à chaque poste et arrêter le clientélisme et le népotisme politique.
02:07Et on a vu que ça, ça n'a pas changé.
02:09C'est une promesse de campagne.
02:11Et après ? Abdou Laïwad avait dit qu'une promesse de campagne n'engage que ceux qui y croient.
02:15On l'a dégagé. Makissane a fait la même chose, on l'a dégagé. Pourquoi on doit l'accepter aujourd'hui pour Sonko et Diomaye ?
02:20Si les Sénégalais procèdent de la même manière, on va continuer à regretter et à regretter encore.
02:25Il faut qu'on commence nous-mêmes à être beaucoup plus exigeants vis-à-vis des gens qu'on met au pouvoir.
02:30Il faut qu'on en finisse avec cette carte de politiciens qui peuvent promettre mots et merveilles et pour lesquels les jeunes vont mourir.
02:37Parce que les jeunes à qui on fait ces engagements-là, eux, ils croient.
02:41On a parfois l'impression, il n'y a toujours pas de discours de politique générale du Premier ministre.
02:48Les nouvelles autorités ont demandé l'instauration d'audits sur à peu près tous les secteurs d'activité, des hydrocarbures, des contrats passés, tout ça.
02:58Est-ce que le pays n'est pas à l'arrêt ? Est-ce que tout ça ne va pas être une force d'inertie ?
03:04Oui, il y a une force d'inertie comme un goulot qui nous écrase et qu'on ne sait pas où est-ce qu'on va.
03:10Mais le plus dur, c'est qu'il y a 86 morts pour que ces gens-là aillent au pouvoir.
03:16Et il y avait une promesse ferme de lutter contre l'impunité.
03:19En attendant de faire un discours de politique générale, il y a une loi d'amnistie.
03:24Le pouvoir, beaucoup de membres de la paire, ils ont dit qu'ils n'en voulaient pas.
03:28Des membres de l'opposition, ils ont tous dit qu'ils n'en voulaient pas.
03:31Pour l'instant, on ne fait rien. On fait comme si on l'oubliait.
03:34Et le pire, c'est qu'on va encore politiser ces morts.
03:37Attendre encore des législatives pour leur donner la majorité, on va enquêter.
03:41Mais même si on veut faire la paix, même si on veut réconcilier, même si on veut faire une réparation,
03:45le minimum, ils ont la police, ils ont la gendarmerie, ils ont tout un exécutif pour éclairer les Sénégalais.
03:50Comment des jeunes personnes sont mortes ?
03:52Un enfant de 12 ans tué par balle à Buñola.
03:56Des jeunes filles brûlées dans un bus, tout ça.
03:58Malheureusement, on continue ce même cycle d'impunité.
04:02Et on fait du taffiengle en disant que c'est de la politique.
04:04Et bien en politique, on peut continuer à tuer des Africains.
04:07C'est ça qui doit cesser.
04:09Beaucoup de Sénégalais sont contre l'impunité.
04:12Doit-on passer par la mise en place de structures qu'on a vues en Afrique du Sud
04:17ou dans d'autres pays, au Maroc, sur des commissions, vérité, réconciliation, justice,
04:24avec des processus de réparation, mais aussi surtout de témoignage ?
04:29Et de transparence.
04:31De transparence, appelons-le comme on veut.
04:33Mais cette impunité, cette nébuleuse autour de la jeunesse africaine qui est tuée, ça ne peut pas continuer.
04:39Le Sénégal est un petit bout.
04:42Mais ce qui est le plus remarquable, ce sont les jeunes qui sont utilisés dans tout ça.
04:47Et qui sont tués à chaque fois.
04:49Et qu'il ne se passe absolument rien.
04:51Et c'est ça pour moi la vraie rupture.
04:53La vraie rupture, c'est de donner de l'espoir à cette jeunesse
04:56qui est capable de se mobiliser pour ses hommes politiques.
04:59Mais une fois qu'ils arrivent au pouvoir, ils ont tendance à les oublier.
05:02Ou bien, regarde, quand ils ont décidé, ces nouveaux régimes,
05:04de faire du désencombrement de la ville de Dakar,
05:06ils sont allés taper sur ces jeunes-là.
05:08Les jeunes marchands ambulants.
05:10Alors qu'il y a les parcs automobiles, tous ces riches-là qui occupent la corniche.
05:13Regarde l'enquête sur la corniche.
05:15On a dit qu'ils ont bouclé un pré-rapport.
05:18C'est une demande sociale sénégalaise d'éclairer le foncier.
05:23Mais j'ai l'impression qu'on va encore continuer à noyer le poisson
05:26dans des rapports d'acteurs et d'adversaires.
05:28Et c'est tout ça qui doit finir, qui doit s'arrêter.
05:31On disait précédemment, toujours pas de discours de politique générale.
05:35Est-ce que selon vous, c'est lié aux rumeurs de dissolution de l'Assemblée nationale ?
05:41Je ne sais pas trop ce qu'ils mijotent.
05:47Ils n'ont pas la majorité pour le moment.
05:49Ils n'ont pas la majorité, mais quand vous êtes élu avec 54% de l'électorat,
05:55vous avez une majorité.
05:57Je pense que personne ne peut s'opposer ou s'arrêter la volonté de ces 54% de Sénégalais.
06:02Que ce soit la loi sur l'amnistie, que ce soit le foncier, que ce soit...
06:08Tous ces points-là, ils ont une majorité morale et une cochon de dresser un chemin.
06:15Mais je ne sais pas de quoi ils ont peur, je ne sais pas pourquoi ils tergiversent.
06:18Je ne sais pas pourquoi ils ont encore peur et ils veulent nous ramener dans une dualité.
06:23Macky Salle a été battue par les Sénégalais, il est parti.
06:26C'est les pastéphénicistes qui ont fait un très grand travail et on les a félicités.
06:29Pour ça, les Sénégalais les ont mis au pouvoir.
06:31Mais j'ai l'impression qu'ils ne veulent pas tourner la page.
06:33On est encore dans des guerrilles politiciens, on est encore dans des débats puérils de tel a fait ceci, tel a fait cela.
06:38Au lieu de mettre les moyens de l'État à amener les Sénégalais vers cette rupture,
06:42ouvrir un nouveau champ de possibles.
06:44Quelles sont les priorités économiques et sociales selon vous ?
06:47C'est de s'occuper de la jeunesse.
06:49Notre jeunesse aujourd'hui est comme un fardeau qu'on traîne partout.
06:53Ils sont en train de partir de partout.
06:56Ils sont en train de prendre la mer, de prendre le désert, de prendre par tous les moyens.
07:01Ils meurent en mer, ils sont traités comme moyen que rien sur toutes les routes de l'immigration clandestine.
07:05Mais aussi de l'immigration régulière.
07:07Jamais autant de jeunes n'aspirent à sortir du pays et surtout de bons profils.
07:13Vous voyez des femmes qui avaient des business dans la coiffure, dans l'habillement.
07:20Mais il y a comme une morosité, un manque d'horizon chez nous qui font que toutes ces forces vives
07:26préfèrent aller sortir du pays, aller par tous les prix,
07:30être dans les rues américaines ou les rues de l'Occident.
07:34Il faut s'en occuper.
07:35C'est ça.
07:36Et si on arrive à trouver une réponse à ces questions de la jeunesse,
07:39c'est ça qui va être le moteur qui va apporter tout le projet économique,
07:43tout le projet de transformation culturelle et sociale que les Sénégalais veulent.
07:47Le premier ministre Ousmane Sonko était très récemment en visite dans un pays frère, le Mali,
07:55dans lequel il a appelé à développer la coopération entre les deux pays.
08:00On a d'un côté un pouvoir légitimement élu par les urnes,
08:05de l'autre des militaires qui sont arrivés au pouvoir par la force il y a quatre ans.
08:10Selon vous, est-ce légitime ?
08:13Il y a une désinversation populiste chez nous que je ne comprends pas.
08:17Le Sénégal a toujours fonctionné comme un espace de résistance, de valeur démocratique,
08:21de valeur de principe démocratique, de non-violence, mais aussi de chemin clair.
08:25Le Sénégal a toujours éclairé par son leadership, a apaisé les tensions, a amené les gens.
08:31On n'a jamais, nous, connu d'autres parrainages bouddhistes.
08:34Je ne sais pas par quel populisme ils sont en train de vouloir flirter avec des bouddhistes.
08:39Le Sénégal ne peut pas hésiter sur ces principes-là.
08:42Tout le monde a applaudi à l'arrivée de ces armées-là parce que, aussi,
08:46les politiciens ont tellement échoué, parce que les politiciens et leurs partis politiques
08:50ont fini par tellement nous faire mépriser même la gestion du bien public.
08:54Et on n'en vaut pas, on n'en vaut plus pour plus.
08:57Quand les militaires arrivent, au début, tout le monde applaudit.
08:59Mais petit à petit, on se rend compte qu'ils sont pires que ces hommes politiques-là.
09:03Le droit, la privation des droits.
09:06Je mets toujours l'accent sur la jeunesse qui est utilisée.
09:09Regarde l'exemple du Burkina Faso.
09:11Aujourd'hui, c'est des magistrats qui sont enrôlés de force.
09:13Dans l'armée.
09:14Dans l'armée.
09:15Ou d'anciens ministres.
09:16Ou d'anciens ministres.
09:17Ou des jeunes activistes.
09:18Maitre Kame est encore en prison.
09:19Pourquoi ?
09:20Parce qu'ils ne veulent pas de voix discordantes.
09:22On ne peut pas construire un pays sans la contradiction.
09:24Mais le pire, c'est que cette jeunesse dont je parle,
09:27qui est utilisée par ces djihadistes pour tuer d'autres Burkinabés.
09:30On enrôle d'autres Burkinabés dans les VDP pour aller tuer d'autres Burkinabés.
09:35Au nom de quoi ?
09:36Pour garder le pouvoir.
09:37Ça ne peut pas continuer.
09:38Vous allez au Mali, vous allez au Niger.
09:40Ceux qui souffrent de ces régimes totalitaires-là,
09:43c'est toujours cette même jeunesse qui est utilisée.
09:45Et le pire, c'est que, justement, le Premier ministre du Sénégal,
09:50au lieu d'être clair.
09:51Surtout que l'ACDIO a donné la médiation au Sénégal.
09:55Au lieu de l'utiliser au meilleur profit.
09:57On joue au dilatoire.
09:58Je ne sais pas à qui on cherche à plaire.
10:01Quel peuple, quel discours vraiment populiste
10:05on cherche à plaire à des gens,
10:07au lieu de dire les choses telles qu'elles sont.
10:09Ce Sénégal qui a tendance à tout ressembler,
10:11à mettre les gens.
10:12Mais voilà, on est là, à terre de recettes.
10:15Je ne comprends pas.
10:16Vous qui avez confondé Yandamar,
10:19mouvement citoyen qui a vraiment été
10:22fer-de-lance de ces luttes démocratiques,
10:24avec d'autres mouvements citoyens en information.
10:27N'avez-vous pas l'impression que les militaires
10:29ont confisqué un peu les luttes que vous avez menées ?
10:35Oui, dans certains pays, c'est les militaires.
10:37Dans d'autres pays, c'est des hommes politiques
10:40qui ont créé les partis politiques classiques
10:43qu'on a connus et que nous venons de combattre
10:45aujourd'hui et qui se sont présentés
10:47comme des schengen-makers.
10:50Dans le fond, ils sont juste intéressés par le pouvoir.
10:52Oui, quand on regarde dix ans après la naissance
10:54de ces mouvements citoyens un peu partout en Afrique,
10:56regarde ce qu'il se passe en Guinée.
10:58Le FNDC qui a tout fait pour éviter un troisième mandat
11:01jusqu'à ce que quand Ndombuya prend le pouvoir.
11:03Aujourd'hui, vous regardez Fonique Mbengue en prison,
11:05Bouliba, on ne sait même pas où ils sont.
11:08Ils ont disparu.
11:09Et vos compagnons de lutte ?
11:11Nos compagnons de lutte sont dans les géos,
11:14dans les prisons, disparus, ils sont en fuite,
11:16ils sont en exil.
11:18Toute cette jeunesse qui a représenté un espoir
11:20à un moment parce qu'ils ont ouvert une nouvelle zone de possible,
11:23axée sur la non-violence et la démocratie,
11:26ces jeunes-là ont été abandonnés.
11:28Et surtout, ce qui me choque le plus,
11:30c'est le silence du monde entier.
11:32On ne dit rien, on laisse cette jeunesse-là.
11:34Parce que c'est se radicaliser que de vouloir
11:37prendre la mer ou de prendre le désert.
11:40Cette forme d'immigration, c'est une forme de radicalité.
11:42C'est aussi se radicaliser d'aller adhérer
11:44dans des mouvements comme Boko Haram
11:46et de faire exploser d'autres jeunesses africaines.
11:48Mais c'est aussi se radicaliser,
11:50mais de manière républicaine,
11:52de s'appeler Bale citoyen, de s'appeler Lucha,
11:54de s'appeler Iina ou Anataban,
11:56un peu partout en Afrique,
11:58et de vouloir changer les choses à l'intérêt de son pays.
12:00Mais une fois que vous commencez à le faire,
12:02qu'est-ce qui vous arrive ?
12:03Eh bien, on vous met en prison, on vous persécute.
12:05Et ceux qui disent défendre ces mêmes valeurs-là,
12:07eh bien, ils sont silenciés.
12:09C'est pourquoi, d'ailleurs, notre plateforme Afriki,
12:12que nous avons mis d'activistes,
12:14de mouvements citoyens,
12:16est en train de voir tous les moyens
12:18pour arrêter de tels ajustements.
12:20Et vous étiez récemment au Kenya
12:23pour une réunion de ces mouvements citoyens.
12:26Le Kenya, le Nigeria,
12:28tout l'été,
12:30il y a eu un certain nombre de manifestations
12:32contre la vie chère,
12:34contre les institutions de Bretton Woods aussi,
12:36qui imposent des programmes économiques
12:40avec des ajustements,
12:42la fin des subventions,
12:43qui ont des répercussions économiques et sociales
12:45importantes pour les populations.
12:46Oui, la génération Z,
12:48comme on les appelle communément,
12:49mais cette génération-là,
12:50elle demande que ça s'arrête.
12:52Il faut arrêter cette machine infernale.
12:54Et parce que ceux qui ont envie
12:57que les choses continuent comme à l'État,
13:00eh bien, ils sont bien casés.
13:01Ils ont des choses à préserver.
13:03Mais nous voulons une Afrique,
13:05mais avec un autre récit,
13:07un autre mindset, un autre rapport.
13:0960 ans après les indépendances,
13:11ce contrat social-là est fini.
13:13Il est obsolète.
13:14Et cette jeunesse qui pousse,
13:16que ce soit au Kenya,
13:18que ce soit au Nigeria,
13:20et je vois les mouvements de jeunes qui arrivent.
13:23Je vois, il y aura beaucoup de mouvements de foule,
13:25même au Sénégal, vous allez voir,
13:27parce que ça commence toujours
13:29par un découragement
13:32à vouloir tout laisser et sortir du pays.
13:34Et ensuite, ils se rendent compte que c'est très difficile.
13:36Après, on commence à regarder en face
13:39parce qu'il faut que les gens s'arrêtent un peu.
13:41Les promesses de changement,
13:43les promesses de rupture chantées tant
13:45par ces gens qui arrivent au pouvoir,
13:47eh bien, s'ils n'y arrivent pas,
13:48s'ils ne savent pas comment faire,
13:49ils n'ont qu'à s'asseoir avec cette jeunesse-là et demander.
13:51Parce que cette jeunesse-là, c'est ce qu'ils veulent.
13:53C'est une jeunesse connectée au monde.
13:54C'est une jeunesse qui pense qu'aujourd'hui,
13:56on peut avoir un nouveau récit de paix.
13:58En tout cas, nous, au niveau des diamistes,
14:00basé sur la paix, sur la sérénité,
14:03mais aussi qui fait appel à tout
14:05ce que nous avons pu démontrer à travers l'histoire.
14:09Il ne faut pas sous-estimer nos petites initiatives
14:11de résilience qu'il faut aujourd'hui transformer
14:14en un moteur de création, de l'épanouissement
14:17et non pas de développement.
14:18Parce que finalement, les concepts de développement,
14:20d'émergence et tout ça, on nous l'a promis
14:22depuis plus de 50 ans.
14:24Et ça n'a donné que de la misère.
14:25Ça n'a donné que des jeunes qui continuent de mourir
14:27et des femmes qui sont complètement exclues
14:29dans la gestion du bien public.
14:31On a compris, le combat citoyen n'est pas mort.
14:35Non seulement le combat citoyen n'est pas mort,
14:37mais aujourd'hui, le combat citoyen doit se réorganiser,
14:39se réinventer, pour ne pas être justement usurpé
14:43par ces hommes politiques qui, une fois arrivés au pouvoir,
14:45continuent de décevoir et continuent de trahir
14:47cette jeunesse et cette population africaine
14:49qui veut juste sortir du marasme
14:52dans lequel il est plongé pendant un peu trop longtemps.
14:55Merci.
14:56Merci bien.

Recommandée