Lenglet-Co and You du 10 mars 2023
Regardez Lenglet-Co du 10 mars 2023 avec François Lenglet.
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00:02 RTL Matin
00:06 Il est 7h38, L'Anglais Co avec vous François Langley.
00:09 Bonjour à tous.
00:09 Alors Emmanuel Macron reçoit donc aujourd'hui à Paris le Premier ministre britannique
00:12 pour le premier sommet bilatéral depuis cinq ans, je viens depuis cinq ans.
00:16 L'occasion de mesurer en fait le rapport de force économique entre les deux nations et il a changé.
00:22 C'est vrai. Les relations entre la France et les deux prédécesseurs de Richie Sounak, c'était Boris Johnson et Liz Truss.
00:28 Elles étaient tellement mauvaises que les sommets n'étaient même plus organisés.
00:32 Le climat se réchauffe aujourd'hui avec cette visite et celle que va faire à Paris dans 15 jours le roi Charles III bien sûr.
00:39 Et c'est vrai que le Royaume-Uni n'est plus celui qu'on a connu, il ressemble au pays éreinté des années 70 avant Margaret Thatcher,
00:47 miné par les grèves, par les déficits.
00:50 Voilà plusieurs siècles que nous nous affrontons France-Angleterre, que nous nous comparons avec ce voisin au destin exceptionnel.
00:58 Et c'est vrai que pour une fois la France a l'avantage.
01:00 Alors expliquez-nous, à quoi mesure-t-on cet avantage français ?
01:03 Écoutez, il ne s'agit que d'un symbole mais il compte pour les britanniques.
01:06 Depuis plusieurs semaines, la valeur de la bourse de Paris est supérieure à celle de Londres, la fameuse City.
01:12 Bon, de peu certes, à cause des taux de change c'est vrai aussi et de l'avantage français du secteur du luxe,
01:18 très représenté dans notre indice 40, qu'à 40 on en parlait il y a quelques jours, et en pleine forme.
01:23 Mais c'est quand même la vérité des prix.
01:25 Autre symbole important, la France est désormais le premier pays d'accueil des investissements étrangers en Europe,
01:32 une place que le Royaume-Uni a très longtemps occupée.
01:36 Et quant à l'économie réelle, si j'ose dire ?
01:38 Les deux nations ont à peu près le même PIB.
01:41 C'est drôle d'ailleurs parce que c'est vrai depuis plusieurs décennies, elles se battent pour la sixième place mondiale.
01:46 Mais récemment, côté croissance, c'était avantage France aussi.
01:49 L'activité a été plus forte chez nous et les perspectives sont meilleures.
01:53 Côté chômage en revanche, ce sont les Anglais qui nous battent largement depuis des décennies avec un taux à 3,7%.
01:59 C'est deux fois moins que chez nous.
02:01 - Alors si le rapport de force a changé, est-ce dû au Brexit ?
02:05 - Écoutez, avant le Brexit, si on prend le symbole dont on parlait,
02:08 la valeur de la Bourse de Londres était 50% supérieure à celle de Paris.
02:12 Donc ça a changé.
02:13 Et le Royaume-Uni était le pays le plus attractif pour les entreprises étrangères
02:18 qui voyaient un moyen d'entrer sur le marché unique européen.
02:23 Les Anglais étant aujourd'hui sortis d'Europe Brexit,
02:26 leurs avantages de fiscalité et de flexibilité sociale par rapport à la France
02:30 ne sont plus suffisants pour compenser le coût des barrières douanières pour exporter en Europe.
02:35 Le Brexit a donc été déterminant.
02:38 Mais plus encore que le Brexit lui-même, c'est la façon dont il a été mis en place
02:42 par le clown Boris Johnson, on le compare souvent à un clown,
02:48 c'est ça qui coûte cher.
02:49 Le pays souffre en réalité de l'incroyable incompétence des dirigeants conservateurs
02:54 qui se sont succédés depuis des années, depuis David Cameron,
02:58 qui avait fait le choix de proposer justement le Brexit comme sujet de référendum,
03:02 un peu par bravade, pour tenter de sauver son poste.
03:05 - Bon, que peut nous apporter ce mai ?
03:07 - Ah écoutez, c'est important.
03:08 D'abord parce que les Britanniques vont se redresser, ils se redressent toujours.
03:12 Et c'est important de se réconcilier avec eux.
03:14 On se ressemble.
03:15 Nous sommes l'un et l'autre deux empires, deux ex-empires nostalgiques
03:19 de notre grandeur perdue.
03:21 Nous possédons l'un et l'autre les reliquats de la puissance.
03:24 Une diplomatie mondiale, une armée de rangs, je dirais, intermédiaires,
03:28 relativement bien équipées, avec des prétentions à être écoutées par le monde entier.
03:32 Nous avons l'un et l'autre investi massivement dans le nucléaire
03:35 au moment où la relation de la France avec l'Allemagne se distend
03:39 à peu près sur tous les sujets.
03:41 Alors que la guerre d'Ukraine ravive les clivages géopolitiques
03:45 entre l'Occident et le reste du monde,
03:47 c'est essentiel de ne pas laisser trop s'élargir la manche.
03:50 - Bon alors je résume, welcome Richie, welcome back !
03:53 - Oui, welcome back, merci beaucoup François.
03:55 de la France.
03:56 Merci à vous.
03:56 [SILENCE]