90 Minutes Info du 10/03/2023

  • l’année dernière
Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #90minutesInfo du lundi au vendredi

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00:00:00 Bonjour à tous, bienvenue sur CNews, heureux de vous retrouver pour ce nouveau numéro de 90 minutes info.
00:00:05 Avec au sommaire cet après-midi, Emmanuel Macron reçoit Rishi Sunak à l'Elysée.
00:00:10 Aujourd'hui, le Premier ministre britannique pour un sommet bilatéral avec sur la table des discussions
00:00:15 la présentation au Royaume-Uni il y a quelques jours d'une loi très controversée sur l'immigration.
00:00:20 Au sommaire également, moins célèbre que le 49-3, l'article 44-3 a été dégainé par Olivier Dussopt.
00:00:28 Il exige que le Sénat se prononce par un seul vote sur l'ensemble de la réforme des retraites
00:00:33 sans que les 1 000 amendements de la gauche soient retenus.
00:00:36 Vous verrez que pendant ce temps, les blocages se poursuivent dans le pays.
00:00:40 Et puis à Lyon, squatté pendant plusieurs mois, le propriétaire d'un immeuble a repris possession des lieux.
00:00:46 Mais il y a quelques semaines, les squatteurs ont déposé une plainte.
00:00:48 Ils exigent d'occuper à nouveau l'immeuble et réclament des dommages et intérêts.
00:00:54 Ils souhaitent donc récupérer leur squat, leur logement et ils souhaitent également qu'on remette l'immeuble en l'état.
00:01:07 On développe tous ces sujets dans un instant avec mes invités.
00:01:10 Je vais vous les présenter juste après le rappel des principaux titres de l'actualité.
00:01:14 C'est avec Mickaël Dos Santos.
00:01:20 On connaît désormais l'auteur de « La fusillade d'hier » dans un centre de témoins de Géova à Hambourg.
00:01:25 Philippe F, 35 ans, est un ancien membre de cette communauté avec laquelle il était en conflit.
00:01:30 Le tireur, connu pour des problèmes psychiatriques, a fait cette victime dont une femme enceinte au moment de la prière.
00:01:35 Il s'est donné la mort avant l'intervention des forces de l'ordre.
00:01:38 Pas de décision concernant l'avenir de Pierre Palmade.
00:01:40 Il faudra attendre mardi prochain 9h pour savoir si la Cour d'appel de Paris le place à nouveau en détention provisoire.
00:01:46 Mardi dernier, l'humoriste, auteur d'un accident de la route il y a un mois, avait été remis en liberté sous contrôle judiciaire.
00:01:52 Cela faisait suite à une décision de la juge d'instruction de Melun en charge de l'enquête.
00:01:57 Enfin, les perturbations se poursuivent ce vendredi dans les transports en commun.
00:02:01 Seuls deux TER sur 5 et un intercité sur 4 sont prévus.
00:02:05 C'est un sur deux pour les TGV Inouï et Ouigo.
00:02:08 À Paris, la situation s'améliore. Les lignes 8, 10 et 13 sont légèrement perturbées.
00:02:13 Les RER prévoyaient 3 RER sur 4 et 1 RER B sur 2.
00:02:18 Merci Michael Dos Santos pour le rappel des titres CNews.
00:02:21 90 minutes info, ravis de vous accueillir cet après-midi avec à mes côtés Céline Pina et C.Y.S.T.
00:02:27 Pierre Lelouch, ancien ministre. Bonjour Pierre.
00:02:30 Et puis Christopher Vesberg, député Renaissance des Français de l'étranger.
00:02:35 Quelle circonscription ?
00:02:37 Amérique du Nord, Etats-Unis, Canada.
00:02:40 Très bien, on est ravis de vous accueillir cet après-midi.
00:02:43 On va parler du Royaume-Uni, puisque Richie Sounac et Emmanuel Macron sont réunis aujourd'hui à Paris
00:02:49 pour un sommet franco-britannique, le premier depuis 2018
00:02:53 et le premier depuis que le Royaume-Uni a quitté l'Union Européenne.
00:02:56 Les relations semblent se réchauffer entre la France et l'Angleterre.
00:03:01 Pierre Lelouch, on se pose la question, c'est plutôt une bonne nouvelle ?
00:03:04 Oui, parce que, quant à la situation en Europe,
00:03:08 il s'agit des deux pays qui sont membres du Conseil de sécurité
00:03:12 et c'est les deux puissances nucléaires d'Europe.
00:03:15 Avec la guerre en Ukraine, il y a effectivement besoin de renouer des liens avec ce pays
00:03:21 qui est l'autre puissance nucléaire du continent.
00:03:23 On avait dans le temps, il y a une dizaine d'années, quand j'étais moi-même au gouvernement,
00:03:28 tissé des liens importants avec les accords de Lancaster House.
00:03:32 Il y a des discussions très approfondies en permanence avec les Anglais sur les questions nucléaires.
00:03:38 Mais c'est vrai que le climat n'était pas formidable depuis un certain nombre d'années.
00:03:42 Madame Truss, qui a précédé Soudan, a posé la question de savoir si la France était un pays ami de l'Angleterre.
00:03:50 C'est le genre de gentillesse, Boris Johnson, qui était traité de fou par le président de la République.
00:03:55 Beaucoup de choses qui rappelaient la guerre de 100 ans.
00:03:59 Je crois qu'il faut atterrir dans le monde réel et essayer d'avancer dans une Europe
00:04:03 qui est quand même aux prises avec une situation géopolitique sans précédent depuis la guerre.
00:04:08 Donc la France et l'Angleterre, dans les cas difficiles, sont unis.
00:04:12 Il y a beaucoup de sujets. Il y a eu des choses très désagréables côté anglais.
00:04:17 Je pense notamment à l'affaire des sous-marins australiens que les Anglais ont organisée pour nous couler avec les Américains.
00:04:25 C'est eux qui étaient à la manœuvre. C'était Boris Johnson.
00:04:29 Il y a des tensions extrêmement sérieuses sur les questions d'immigration qui durent depuis au moins deux décennies.
00:04:37 Il y a quelque chose comme 40 000 entrées illégales par an en Angleterre à partir du sol français.
00:04:43 Nous, nous jouons le rôle de garde barrière, ce qui est quand même extrêmement désagréable pour nos propres communes.
00:04:50 Il y a beaucoup de sujets compliqués.
00:04:52 Et les relations étaient tendues avec les deux prédécesseurs de Richie Sounak, finalement,
00:04:56 que ce soit effectivement Lestrosse ou Boris Johnson.
00:04:59 Juste avant de vous donner la parole, c'est limpidant, on va écouter justement Emmanuel Macron
00:05:02 qui vient de s'exprimer sur les relations justement franco-britanniques.
00:05:06 La volonté commune qui s'est imposée à nous comme une évidence,
00:05:11 c'est dans le nouveau contexte international que nous connaissons,
00:05:14 dans ce contexte qui place l'Europe au sens géographique du terme face à des responsabilités nouvelles.
00:05:21 Nous deux, membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies, membres fondateurs de l'OTAN,
00:05:26 puissances dotées, avec des intérêts communs et des vraies convergences,
00:05:30 nous voulons travailler ensemble et nous voulons bâtir des solutions concrètes pour notre avenir.
00:05:36 Céline Pinard, Richie Sounak est-il Emmanuel Macron britannique ?
00:05:40 Il y a une certaine ressemblance entre les deux hommes.
00:05:42 Ça devrait d'ailleurs aider à mieux se comprendre.
00:05:45 Oui, ils ont énormément de ressemblances.
00:05:47 D'abord l'âge, ensuite la formation, ils ont tous les deux travaillé dans la finance.
00:05:52 Donc il y a pas mal de points communs entre ces deux hommes qui doivent faciliter la discussion.
00:05:57 Ils sont fils de médecins tous les deux aussi.
00:05:59 Exactement, ils ont en fait un univers en partage.
00:06:03 C'est toujours plus facile de tisser des liens dans ce cadre-là.
00:06:07 Mais surtout, au-delà de ces questions personnelles, il y a de véritables enjeux importants pour les deux.
00:06:13 Quand vous avez deux pays qui se rapprochent comme ça, c'est en général que les deux en ont besoin.
00:06:18 Du côté britannique, comme l'a expliqué Pierre, il y a un vrai souci sur la question des frontières
00:06:23 et un vrai besoin de la France.
00:06:25 D'ailleurs, le Premier ministre a annoncé qu'il donnait un peu plus d'argent à la France
00:06:31 pour continuer à garder ce type de frontières.
00:06:34 Il y a aussi une question par rapport à l'Allemagne.
00:06:37 C'est-à-dire qu'aujourd'hui Emmanuel Macron est en difficulté sur un certain nombre de dossiers européens.
00:06:42 Notamment sur les questions de défense.
00:06:45 Il a besoin de rééquilibrer l'Allemagne qui essaie d'imposer un petit peu ses choix et ses manières de faire.
00:06:51 En renouvelant ses relations avec la Grande-Bretagne,
00:06:55 qui sont les deux seuls pays à avoir une armée qui en veille un petit peu la peine,
00:07:03 de fait, ils peuvent rééquilibrer aussi les relations à l'intérieur de l'Europe.
00:07:08 Pour toutes ces raisons, ces deux hommes ont intérêt à faire ensemble.
00:07:13 On voit que les intérêts sont pressants puisque la première visite,
00:07:17 c'est très symbolique mais c'est important, c'est un signe politique envoyé,
00:07:20 la première visite du roi Charles sera en France.
00:07:24 Christopher Wessberg, pourquoi cette visite de Richie Sounak, ce sommet à Paris, est important ?
00:07:31 Écoutez, moi je suis député des Français d'Amérique du Nord.
00:07:33 Emmanuel Macron a eu deux visites d'État aux États-Unis.
00:07:36 Je crois qu'évidemment, il y a probablement quelques convergences qui peuvent avoir trait à la personnalité.
00:07:42 Cela dit, quand même, Emmanuel Macron a été élu deux fois au suffrage universel
00:07:45 et M. Sounak ne vient pas d'une élection, donc il y a encore beaucoup de choses à prouver.
00:07:50 Mais au-delà de ça, la France, France is back.
00:07:54 C'est le cas quand Joe Biden reçoit pour sa première visite d'État le président de la République.
00:07:59 Et je pense que le fait qu'à la fois le premier ministre britannique,
00:08:02 mais aussi que le nouveau roi choisissent la France,
00:08:04 c'est parce qu'aujourd'hui, quand on veut parler aux Européens,
00:08:07 Emmanuel Macron c'est la référence absolue,
00:08:09 comme Angela Merkel a un moment été la référence.
00:08:13 Et ça, je pense qu'on peut tous s'en féliciter.
00:08:15 Pierre Leloup ?
00:08:16 Est-ce que je peux rappeler aux jeunes parlementaires qui sont devant nous
00:08:18 qu'en Angleterre, jusqu'à preuve de contraire,
00:08:20 le chef du gouvernement n'est pas élu au suffrage universel ?
00:08:23 Donc ça ne date pas de M. Sounak, ça a toujours été comme ça, depuis la Magna Carta.
00:08:28 Est-ce que je peux rappeler à l'ancien parlementaire que vous êtes ?
00:08:30 Non mais attendez, termine, vous permettez que je termine ?
00:08:33 Oui, oui.
00:08:34 Non, on ne peut pas comparer l'élection du président au suffrage universel en France
00:08:37 avec le système parlementaire britannique
00:08:39 où le premier ministre est élu par les membres de son parti.
00:08:43 Non mais bien sûr, mais il n'est pas élu d'une élection, c'est ça la question.
00:08:46 Non mais ça n'empêche pas, cher monsieur, qu'il soit au moins aussi légitime
00:08:51 contrairement à ce que vous laissez entendre.
00:08:53 Je ne dis absolument pas le cas.
00:08:54 Je rebondissais sur le fait que c'est une comparaison.
00:08:57 C'est deux systèmes politiques.
00:08:59 Le régime parlementaire est en effet différent qu'un régime présidentiel.
00:09:03 Cela dit...
00:09:04 Ceux qui nous écoutent, que l'anglais serait moins bien élu que le français,
00:09:09 lequel d'ailleurs, est élu dans les conditions que l'on sait,
00:09:13 avec une abstention massive et grâce à l'aide du Front National.
00:09:18 Mais tout va bien, sur le fond, vous dites la même chose.
00:09:20 Il est 15h38, on ne va pas commencer dès maintenant.
00:09:23 Le principal enjeu de cette rencontre est bien sûr la question de l'immigration
00:09:28 puisqu'il y a quelques jours, le Premier ministre britannique a présenté
00:09:31 une loi controversée au Royaume-Uni.
00:09:33 Il assure vouloir offrir refuge aux gens les plus vulnérables
00:09:36 mais veut briser les gangs criminels qui organisent les traversées illégales de la Manche.
00:09:41 Désormais, les clandestins ne pourront plus demander l'asile
00:09:44 et seront expulsés du pays dans un délai de quelques semaines.
00:09:47 Le sujet de Vincent Fandèj et ensuite le débat.
00:09:50 Ces personnes prenant la mer pour le Royaume-Uni
00:09:54 pourraient bientôt ne plus être en mesure de demander l'asile outre Manche.
00:09:57 C'est en tout cas l'initiative du gouvernement britannique
00:10:00 qui entend également expulser tout clandestin dans un délai de quelques semaines.
00:10:04 Une politique excessive selon cette sénatrice Les Républicains
00:10:08 mais qui pose les bonnes questions.
00:10:10 Il y a un migrant qui arrive, on le renvoie n'importe où,
00:10:12 ça c'est juste pas comme ça qu'il faut régler les choses.
00:10:14 Moi je crois sincèrement qu'y compris pour nous la France,
00:10:17 il faut qu'un migrant qui arrive sur l'étoile française de manière illégale
00:10:21 ne se dise pas "de toute façon je suis là définitivement"
00:10:24 parce que c'est ce qui se passe en gros aujourd'hui.
00:10:26 On n'a rien à faire d'être dans l'illégalité.
00:10:28 Pour Georges Fenech, la France manque également de fermeté.
00:10:31 On n'a pas été capables d'avoir des accords bilatéraux avec les pays du Maghreb
00:10:36 notamment pour tout ce qui est obligation de quitter le territoire.
00:10:39 Ce qu'il faut en faire c'est peut-être une politique migratoire.
00:10:42 Déterminer des quotas d'immigration par métier par exemple.
00:10:47 Revoir peut-être aussi sans doute la question du regroupement familial
00:10:50 qui est devenu une véritable immigration première si vous voulez.
00:10:54 Des mesures qui pourraient être intégrées dans le projet de loi immigration.
00:10:57 Le texte sera examiné au Sénat à la fin du mois.
00:11:00 Sarah Menaille est également avec nous, correspondante CNews au Royaume-Uni.
00:11:04 Bonjour Sarah.
00:11:05 Pourquoi ce brutal durcissement de la politique migratoire au Royaume-Uni
00:11:09 et pourquoi est-ce que ce sujet est aussi capital pour Rikishi Sunak ?
00:11:13 Bonjour.
00:11:14 Tout simplement parce que le système d'asile ici au Royaume-Uni
00:11:18 se dit aujourd'hui complètement dépassé.
00:11:21 Chaque année ce sont des milliers de personnes qui tentent la très dangereuse
00:11:24 traversée de la Manche à bord de petites embarcations.
00:11:27 En 2022 ce sont près de 45 000 personnes qui sont entrées par ce biais
00:11:31 illégalement sur le territoire britannique.
00:11:33 C'était un record absolu l'année 2022.
00:11:36 Depuis le début de l'année, depuis janvier, ce sont 3000 personnes
00:11:39 qui ont tenté cette traversée déjà.
00:11:41 Donc le système d'asile se dit complètement dépassé par ces arrivées massives.
00:11:45 La rétention puis l'expulsion de ces migrants prend aujourd'hui
00:11:49 avec la législation britannique actuelle, beaucoup de temps,
00:11:52 des semaines voire des mois pour renvoyer ces gens dans leur pays,
00:11:56 éventuellement lorsque c'est le cas, et c'est le cas pour très peu d'entre eux.
00:11:59 Et donc le gouvernement britannique veut accélérer cela.
00:12:02 Rikishi Sunak en a fait l'une des priorités de son mandat
00:12:05 tout simplement parce que c'était l'une des grandes promesses du Brexit.
00:12:08 Vous savez Rikishi Sunak, convaincu Brexiteur de la première heure,
00:12:12 c'était la grande promesse de la sortie du Royaume-Uni, de l'Union européenne.
00:12:16 Il a vraiment envisagé cette immigration clandestine.
00:12:19 Les gouvernements conservateurs successifs n'y sont pas parvenus.
00:12:23 Ils ont fait des échecs depuis, même bien avant Boris Johnson.
00:12:27 Et donc Rikishi Sunak veut arrêter cela, il en a fait l'une de ses priorités.
00:12:31 Merci beaucoup Rikishi Sunak, j'allais vous appeler Rikishi Sunak,
00:12:34 mais merci beaucoup Sarah Menaï, correspondante CNews au Royaume-Uni.
00:12:39 Alors, on va écouter justement Emmanuel Macron qui en pleine conférence de presse
00:12:43 s'est exprimé sur le sujet de l'immigration.
00:12:46 Et puis je voudrais vous écouter là-dessus juste après.
00:12:49 C'est évidemment dans la lutte contre l'immigration irrégulière
00:12:52 que nous voulons aussi avancer de concert.
00:12:56 Nous avons chacun conscience des enjeux humains qui s'y rattachent
00:13:00 et de l'extrême sensibilité de ces sujets.
00:13:03 Nous avons aujourd'hui décidé de continuer en ce sens,
00:13:06 de manière très opérationnelle, concrète,
00:13:09 et conscient du caractère partagé de notre responsabilité.
00:13:13 Et à cet égard, ce que nous avons décidé, justement,
00:13:17 d'une coordination renforcée de nos activités, de nouvelles initiatives,
00:13:21 nous oblige l'un et l'autre.
00:13:23 Et il s'agit pour nous d'agir ensemble dans un cadre tellement partagé,
00:13:27 mais nous l'avons dit aussi, de pouvoir le faire avec l'ensemble
00:13:30 des Européens qui sont concernés par les transits et le passage
00:13:36 de ces migrants et avec certains pays depuis lesquels
00:13:40 sont organisés les trafics.
00:13:42 Pierre Lelouch, on entend bien Emmanuel Macron qui parle
00:13:45 d'agir ensemble avec le Royaume-Uni, mais on voit bien aussi
00:13:48 que les méthodes diffèrent.
00:13:50 Oui, enfin, c'est un vieux, vieux sujet compliqué.
00:13:53 L'Angleterre n'a jamais fait partie de Schengen et ça fait fort longtemps
00:13:58 que la France sert de garde-barrière, ce qui est extrêmement désagréable
00:14:01 à Calais et ailleurs.
00:14:03 Les migrants arrivent du sud, ils passent par l'Italie, la France,
00:14:09 et pour certains veulent aller en Angleterre,
00:14:11 donc ils se fixent sur les côtes nord.
00:14:13 Il y a une nouveauté, quand même.
00:14:16 Depuis ce qui s'est passé au Danemark et désormais dans la législation
00:14:20 britannique, l'idée c'est de faire deux choses.
00:14:23 D'abord d'interdire aux migrants qui arrivent de postuler ensuite
00:14:27 à une demande d'asile.
00:14:29 Je rappelle qu'en France, n'importe qui rentre et peut faire
00:14:32 une demande d'asile, quelle que soit la façon de rentrer.
00:14:35 Et nous avons quelque chose comme 150 000 demandeurs.
00:14:38 C'est absolument considérable et même si la demande est refusée,
00:14:41 les gens y restent.
00:14:43 Premier problème.
00:14:45 Deuxièmement, l'idée des Anglais et des Danois, c'est de dire que
00:14:51 la demande d'asile doit se faire de l'autre côté de la Méditerranée.
00:14:55 Et à mon avis, c'est vers ça qu'il faut aller,
00:14:57 c'est vers ça qu'il faut tendre.
00:14:59 L'Union Européenne est en train de faire son chemin à l'intérieur
00:15:02 de l'Union Européenne.
00:15:03 Ce n'est pas encore fait, mais ce serait extrêmement important
00:15:07 d'y arriver.
00:15:08 C'est pour ça qu'avec les Anglais, ils sont dans une situation
00:15:12 complète parce qu'ils ne sont pas membres de l'Europe,
00:15:14 bien sûr, avec le Brexit.
00:15:15 Ils ne sont jamais été membres de Schengen et ils dépendent de nous.
00:15:18 Ils étaient, nous, Français, pour tenir leurs frontières.
00:15:20 Ce que l'on fait, plus ou moins bon gré, en étant plus ou moins
00:15:25 payés un peu par les Anglais parce que ça demande énormément
00:15:28 de poids, c'est très lourd pour nos populations.
00:15:30 Donc, le vrai sujet pour l'Europe, c'est la frontière extérieure.
00:15:34 Cette frontière extérieure, c'est surtout l'Italie, c'est Chypre,
00:15:38 c'est l'Espagne.
00:15:39 Il faut arriver à en faire en sorte que cette frontière soit respectée,
00:15:42 démenter les trafiquants, faire en sorte que les associations
00:15:45 ne servent plus de taxi aux trafiquants et faire en sorte que les demandes
00:15:50 d'asile soient étudiées dans les pays qui envoient ces gens.
00:15:54 Ce qu'ont fait les Anglais, c'est quand même assez drastique,
00:15:56 c'est de dire les gens qui n'ont pas de titre de séjour en Angleterre,
00:15:59 on les envoie au Rwanda où seront examinées les demandes d'asile
00:16:04 avec la coopération du gouvernement rwandais qui est payé pour ça.
00:16:08 - Et c'était l'objet de ma question, Pierre, dans le sens où Emmanuel
00:16:12 Macron parle d'action commune, Céline Pinard.
00:16:14 Les méthodes sont différentes.
00:16:16 La France doit-elle prendre exemple sur l'Angleterre,
00:16:18 sur cette question notamment des demandes d'asile dont vient
00:16:21 de nous parler Pierre ?
00:16:22 - Il est très possible qu'à la fin, nous n'ayons pas le choix.
00:16:25 Le problème, c'est qu'aujourd'hui, par exemple sur la question
00:16:27 des OQTF, on voit très bien que même quand il y a des progrès,
00:16:30 les progrès sont ridicules par rapport au nombre d'entrées.
00:16:34 Il y a un véritable ras-le-bol de la population qui ne supporte pas,
00:16:39 non pas que des gens puissent arriver, mais qu'on ne puisse jamais
00:16:42 les renvoyer quand ils n'ont rien à faire ici.
00:16:44 - C'est ce que nous disait Georges Fenech dans le sujet
00:16:45 qu'on a regardé tout à l'heure.
00:16:46 - Voilà.
00:16:47 Tout cela couplé à une véritable difficulté d'assimilation
00:16:50 ou d'intégration, voire à des populations qui sont
00:16:52 dans le refus de cette intégration parce qu'elles estiment
00:16:55 que les valeurs occidentales sont à rejeter.
00:16:58 Donc la situation est extrêmement complexe.
00:17:00 Et oui, de fait, quand on voit qu'aucun gouvernement n'arrive
00:17:03 à résoudre cette problématique du renvoi, eh bien, il est évident
00:17:07 que la chose qui s'impose, c'est de dire qu'il faut étudier
00:17:10 les demandes d'asile hors du pays.
00:17:12 Pourquoi est-ce que c'est possible ?
00:17:14 Tout simplement parce que la France, notamment, a un réseau consulaire
00:17:17 extrêmement développé et que les migrants traversent
00:17:21 un certain nombre de pays dans lesquels nous avons des consulats.
00:17:24 Donc il y aurait moyen d'accueillir et d'instruire des demandes
00:17:27 de cette manière.
00:17:28 La Grande-Bretagne a aussi un réseau consulaire important.
00:17:32 Mais je crois surtout que c'est l'incapacité à avoir
00:17:36 des relations stables avec les pays de l'autre côté
00:17:40 de la Méditerranée.
00:17:41 Quand on voit, par exemple, nos relations avec l'Algérie,
00:17:44 c'est humiliant pour nous et c'est absolument inefficace
00:17:47 et on est incapable de dénoncer les accords qui nous lient
00:17:50 les mains aujourd'hui.
00:17:52 Effectivement, de plus en plus, les Français vont se dire
00:17:55 que cette solution d'utiliser les consulats, de faire remplir
00:17:58 les demandes à l'extérieur, est la seule solution,
00:18:01 vu notre incapacité à gérer les gens qui arrivent
00:18:03 sur le territoire.
00:18:04 Un dernier mot sur ce sujet, Christophe Hervesberg.
00:18:07 En fait, je suis d'accord avec les solutions qui sont énoncées,
00:18:09 mais elles sont difficiles à mettre en œuvre pour les demandeurs d'asile.
00:18:11 Moi, je suis évidemment pour...
00:18:14 Pourquoi est-ce qu'elles sont difficiles à mettre en œuvre ?
00:18:16 Parce que, je vous donne un exemple sur l'immigration économique,
00:18:18 on peut demander à ce que les demandeurs fassent une demande
00:18:20 en dehors du pays.
00:18:21 Vous l'avez rappelé, les demandes de visa aujourd'hui
00:18:23 sont déjà instruites par les consulats, mais ce sont des demandes
00:18:25 de visa pour l'immigration régulière.
00:18:27 La difficulté avec les demandeurs d'asile, c'est que se posent
00:18:30 des questions très pragmatiques.
00:18:32 Le Royaume-Uni, c'est une île, c'est un pays insulaire.
00:18:36 Nous, on est beaucoup plus facilement confrontés
00:18:38 à cette immigration.
00:18:40 Et l'Italie encore plus, et la Grèce l'a été,
00:18:42 et l'Espagne l'est aussi.
00:18:44 Donc, quand on est face à cette immigration illégale,
00:18:46 c'est une question de l'efficacité.
00:18:48 Et je suis d'accord avec vous, je pense qu'on a essayé,
00:18:50 il y a eu des dialogues avec l'Algérie, il y a eu des dialogues
00:18:52 avec différents pays pour essayer de renforcer ces accords
00:18:54 de coopération et que ces OQTL soient effectifs.
00:18:57 Cela dit, malheureusement, dans les faits, c'est assez compliqué
00:19:01 parce qu'il faut aussi coopérer avec les autres pays.
00:19:03 C'est pour ça que d'ailleurs, c'est très bien que les deux pays
00:19:05 se rejoignent et essayent d'avoir une stratégie.
00:19:07 Allez Pierre, vous souhaitiez répondre très rapidement.
00:19:09 J'ai juste un mot pour vous dire qu'à mon sens,
00:19:12 la mesure qui a été prise en Angleterre,
00:19:14 et qui consiste à dire que toute personne entrée illégalement
00:19:19 ne peut pas ensuite demander l'asile,
00:19:22 est quelque chose de très important.
00:19:24 Et que nous ferions bien en France d'imiter cette formule.
00:19:28 Donc, de faire en sorte que cette question d'OQTF ne se pose pas,
00:19:32 dans la mesure où les pays d'émigration ne reprennent pas leurs ressortissants
00:19:36 et ne souhaitent pas les reprendre.
00:19:38 Parce que c'est une façon pour eux de se décharger d'une jeunesse
00:19:42 qu'ils ne veulent pas employer ou qu'ils ne peuvent pas employer.
00:19:44 Donc, ils l'envoient vers l'Europe et singulièrement vers la France.
00:19:48 Donc, la première mesure, c'est de dire que toute personne entrée illégalement en France
00:19:52 ne peut pas prétendre ensuite déposer un dossier de demande de séjour
00:19:57 ou même d'asile en France.
00:19:59 Allez, dans l'actualité également, le ministre de la Justice,
00:20:01 dans la tourmente, toujours depuis ses bras d'honneur de mardi,
00:20:04 à l'encontre du député LR Olivier Marlex,
00:20:06 qui ont provoqué un tollé à l'Assemblée nationale.
00:20:09 Olivier Marlex qui réclame une réaction plus ferme et plus concrète
00:20:12 d'Elisabeth Borne vis-à-vis de son ministre.
00:20:14 Les explications de Florian Tardif.
00:20:17 Oui, beaucoup commencent à s'agacer en interne du comportement
00:20:20 aujourd'hui d'Eric Dupond-Moretti.
00:20:21 Cela va être compliqué, estime-t-on au sein des macronistes,
00:20:23 de pouvoir reprocher aux députés de la France insoumise
00:20:26 de vouloir bordéliser, je cite, les débats à l'Assemblée nationale.
00:20:29 Après cette séquence désastreuse, la Première ministre elle-même
00:20:32 lui reproche d'avoir gâché en quelque sorte les bénéfices
00:20:35 de l'attitude irréprochable des députés de la majorité
00:20:37 durant les débats parfois tendus autour du projet de loi
00:20:40 de réforme des retraites.
00:20:41 Mardi soir, elle lui a clairement fait comprendre en l'appelant
00:20:44 directement et en lui demandant de présenter des excuses
00:20:46 à la fois à Olivier Marlex mais également à l'ensemble
00:20:49 de la représentation nationale des députés présents dans l'hémicycle.
00:20:52 Le lendemain, nouvelle passe d'armes entre les deux.
00:20:55 Durant le Conseil des ministres, le garde des Sceaux s'est permis
00:20:58 de critiquer le plan contre les violences faites aux femmes
00:21:00 présenté à ce moment-là par Isabelle Rohm, disant ne pas avoir
00:21:03 été suffisamment consultée à ce sujet.
00:21:06 La Première ministre lui a répondu sèchement en rappelant
00:21:08 que son cabinet avait été associé à chaque fois aux réflexions.
00:21:11 Comprenez qu'Éric Dupond-Moretti est aujourd'hui dans l'œil
00:21:14 du cyclone, il nous quittera bientôt je pense.
00:21:17 Voici ce que m'a confié un ministre hier soir, il pourrait faire partie
00:21:20 vous l'avez compris, des ministres remerciés lors du remaniement
00:21:24 d'ampleur post-retraite dont on parle déjà.
00:21:27 Éric Dupond-Moretti pourrait être remercié nous dit Florian Tardif
00:21:31 lors du prochain remaniement, Christophe Weisberg ?
00:21:34 Ça je n'en sais rien, ce n'est pas le rôle du député de savoir qui doit être...
00:21:38 Moi je suis franchement assez peiné par ce qui se passe parce que
00:21:41 quand on vit les moments de tension qu'on a vécu pendant les retraites
00:21:45 avec des conduites inacceptables de certains députés, on se doit
00:21:50 d'être non seulement exigeants mais irréprochables et le gouvernement
00:21:54 se devrait d'être irréprochable et ça n'a pas été le cas et franchement
00:21:57 c'est évidemment tout à fait condamnable et regrettable.
00:22:01 Céline Pilla, si Éric Dupond-Moretti devait être remercié
00:22:06 lors d'un prochain remaniement, si la décision a déjà été prise finalement,
00:22:10 est-ce que le gouvernement n'aurait pas tout intérêt à la rendre
00:22:13 effective dès maintenant pour montrer qu'il ne laisse pas passer
00:22:16 ce qui vient de se passer ?
00:22:17 Mais bien sûr, s'il change lors d'un remaniement durant lequel
00:22:20 on va bouger énormément de personnes, l'aspect sanction, l'aspect
00:22:24 "j'ai conscience que ce débordement est inacceptable" n'existe plus.
00:22:28 Pour un moins d'impact disons.
00:22:29 Exactement. En fait le problème c'est qu'aujourd'hui, on attend,
00:22:33 étant donné l'attitude de LFI et la façon dont le gouvernement
00:22:37 s'est positionné face à cette bordélisation à juste titre,
00:22:40 on attend finalement que face à un débordement pareil,
00:22:43 il n'y ait pas de fait du prince, autrement dit que ce ne soit pas
00:22:46 parce que l'homme soit ministre et qu'il est à la faveur du prince
00:22:49 qu'il reste quelle que soit son attitude. Ce que l'on attend,
00:22:53 c'est que finalement le président de la République en tire les conséquences
00:22:57 et dise "je n'accepte pas ce comportement-là de mes ministres".
00:23:01 Après s'il y a un lien personnel, s'il y a une amitié,
00:23:04 elle peut être conservée, il n'y a aucun souci.
00:23:07 Mais il faut avoir une exigence éthique tout simplement
00:23:10 parce qu'on est dans un contexte dans lequel les Français
00:23:14 se sentent parfois humiliés par leur représentation,
00:23:17 ont le sentiment parfois que leur gouvernement ne les entend pas,
00:23:21 ne les prend pas en compte et avoir l'impression que là où eux payent
00:23:25 chaque faute, chaque erreur ou même quand ils n'en font pas,
00:23:29 doivent payer les difficultés quotidiennes,
00:23:32 voir des gens privilégiés s'extraire de toute tenue
00:23:35 et de tout devoir est insupportable.
00:23:38 Stanislas Guérini était hier soir chez nos confrères du groupe Altice,
00:23:41 il condamne bien sûr les gestes, mais à la question "doit-il être sanctionné ?"
00:23:45 il répond qu'il s'est déjà excusé et qu'on en parle trop dans le débat public.
00:23:48 On en parle trop Pierre Lelouch ?
00:23:50 Il y a des principes de fond.
00:23:52 Très rapidement, on a la pub dans pas longtemps.
00:23:54 Un, c'est la séparation du pouvoir.
00:23:56 Il est impensable qu'un ministre, surtout garde de sceau,
00:24:00 insulte dans l'hémicycle la représentation nationale ce qu'il a fait.
00:24:04 Deux, le président de la République est garant des institutions.
00:24:07 La lie de jouer.
00:24:08 La présidente de l'Assemblée a dit ce qu'elle avait à dire
00:24:11 pour protéger son Assemblée, elle l'a fait correctement.
00:24:14 Le président de la République est garant des institutions.
00:24:16 La sanction va venir de lui.
00:24:18 Troisièmement, il est aussi garant de l'autorité judiciaire.
00:24:22 C'est l'article 64 de la Constitution.
00:24:24 Donc ça l'oblige.
00:24:26 Enfin, dans le cas de Dupond-Moreti qui a été un grand avocat,
00:24:28 la question n'est pas là, il a pu s'énerver.
00:24:31 Enfin, ça commence à faire beaucoup.
00:24:33 Je rappelle que quand même, il a essayé de régler des comptes avec trois juges successifs
00:24:38 et qu'il y a eu des embrouilles quand il était avocat.
00:24:41 Il est devant la Cour de justice de la République.
00:24:44 Il est obligé de demander à la Première ministre de se déporter sur un certain nombre de dossiers.
00:24:50 Après, le président décidera.
00:24:52 La pause et on revient dans un instant avec le journal de 16h.
00:24:55 On parlera de la réforme des retraites juste après sur CNews.
00:24:57 Pour la suite de 90 minutes info, restez avec nous.
00:25:00 A tout de suite.
00:25:01 Moins célèbre que le 49-3, l'article 44 alinéa 3 a été dégainé par Olivier Dussopt.
00:25:11 Il exige que le Sénat se prononce par un seul vote sur l'ensemble de la réforme des retraites.
00:25:17 Écoutez.
00:25:18 Nous avons constaté au fil des jours une volonté caractérisée et systématique
00:25:22 des groupes d'opposition de gauche de procéder à de l'obstruction.
00:25:25 L'obstruction comment ?
00:25:27 Avec des dizaines d'amendements identiques déposés pour supprimer tel ou tel article.
00:25:31 Habituellement, un groupe dépose un amendement de suppression, c'est légitime.
00:25:34 On en parle dans un instant pour la suite de 90 minutes info, juste après le journal de Simon Guillin.
00:25:39 Bonjour Simon.
00:25:40 Bonjour Mickaël et bonjour à tous ceux qui nous ont rejoints sur CNews.
00:25:43 On commence ce journal avec la visite du Premier ministre britannique à Paris, Richie Sounak,
00:25:47 et reçu à l'Elysée depuis ce matin par Emmanuel Macron.
00:25:50 Un sommet qui vise à écrire le renouveau de l'alliance entre la France et le Royaume-Uni.
00:25:54 Emmanuel Macron a évoqué il y a quelques instants un nouveau départ de la relation entre les deux pays.
00:25:58 On écoute le chef de l'État.
00:26:00 La volonté commune qui s'est imposée à nous comme une évidence,
00:26:04 c'est dans le nouveau contexte international que nous connaissons,
00:26:07 dans ce contexte qui place l'Europe au sens géographique du terme face à des responsabilités nouvelles.
00:26:14 Nous deux, membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies,
00:26:18 membres fondateurs de l'OTAN, puissances dotées, avec des intérêts communs et des vraies convergences,
00:26:23 nous voulons travailler ensemble et nous voulons bâtir des solutions concrètes pour notre avenir.
00:26:29 L'actualité c'est aussi l'affaire Pierre Palma des 7 questions.
00:26:33 L'humoriste va-t-il retourner en détention provisoire ?
00:26:35 Une nouvelle audience s'est tenue ce matin à la cour d'appel de Paris.
00:26:38 La décision a été mise en délibérée et sera rendue mardi prochain.
00:26:42 On va faire le point sur place avec Noémie Chouz et Florian Pau.
00:26:45 À l'issue d'une audience de 45 minutes, la Chambre de l'instruction a mis la décision en délibérée.
00:26:51 Cela signifie que Pierre Palma va devoir attendre 4 jours pour savoir s'il reste libre ou sous contrôle judiciaire
00:26:56 ou s'il est à nouveau placé en détention provisoire.
00:26:59 Alors on ne sait rien des débats qui se sont tenus dans la salle d'audience située juste derrière moi.
00:27:04 La présidente a ordonné le huis clos.
00:27:06 On sait tout juste que le parquet général a une nouvelle fois demandé le placement en détention provisoire de Pierre Palma
00:27:13 et ce malgré un état de santé fragile.
00:27:16 On le sait, il a fait un AVC sérieux il y a un peu moins de deux semaines.
00:27:19 C'est notamment pour raison médicale que la juge d'instruction a accepté lundi de le placer sous contrôle judiciaire.
00:27:26 Alors la Chambre de l'instruction va-t-elle confirmer cette décision ?
00:27:30 Rien n'est moins sûr, d'autant plus que ce sont les mêmes magistrates qui, il y a 10 jours,
00:27:35 avaient décidé d'envoyer Pierre Palma en prison qui vont devoir prendre la nouvelle décision.
00:27:41 Pierre Palma sera fixé sur son sort mardi à 9h.
00:27:44 D'ici là, il est en théorie libre, sous contrôle judiciaire, même si dans les faits, depuis l'accident, il n'a pas quitté son lit d'hôpital.
00:27:51 L'actualité, c'est aussi les grèves qui se poursuivent contre la réforme des retraites,
00:27:56 notamment dans les transports en commun.
00:27:57 Pour la quatrième journée consécutive, le trafic est une nouvelle fois très perturbé à la SNCF.
00:28:02 Vous le voyez à l'antenne avec un TGV sur deux en circulation aujourd'hui.
00:28:07 La galère continue donc pour les usagers.
00:28:09 Je vous propose d'écouter ces quelques témoignages recueillis ce matin à la gare de Paris-Montparnasse.
00:28:13 Je me suis juste levé un peu plus tôt.
00:28:16 Je posais un jour pour rentrer chez moi.
00:28:20 Normalement, j'étais censé rentrer hier.
00:28:22 Malheureusement, le train d'hier a été annulé.
00:28:25 J'ai dû prendre le train plus tôt ce matin.
00:28:27 Je n'avais pas pris les droits.
00:28:29 J'ai trouvé une place en dernière minute.
00:28:32 Mais ça a été difficile d'avoir à la fois un aller et un retour.
00:28:36 Ça finit par se débloquer.
00:28:37 Aujourd'hui, il n'y a pas de souci parce que j'ai un train.
00:28:40 On me l'a confirmé par SMS.
00:28:42 Par contre, je dois revenir dimanche matin.
00:28:45 Et au dernier moment, j'ai su hier soir que le train était annulé.
00:28:48 C'est pour ça que je suis un peu en avance pour savoir si je peux changer de liet.
00:28:53 Direction l'Allemagne.
00:28:55 La fusillade survenue hier soir à Hambourg a fait au moins 8 morts et une dizaine de blessés sur place.
00:29:00 Un centre des témoins de Jéhovah a été visé pendant un service de prière organisé par cette communauté.
00:29:05 On va aller justement sur place.
00:29:07 On va retrouver en direct nos envoyés spéciaux à Hambourg.
00:29:09 Jeanne Cancard avec Fabrice Elsner.
00:29:11 Jeanne, que s'est-il précisément passé hier soir là où vous vous trouvez ?
00:29:15 Quelles sont les dernières informations dont vous disposez à 16h ?
00:29:21 Eh bien, on s'est davantage sur le profil de l'auteur présumé de cette attaque qui s'est donné la mort juste après la fusillade.
00:29:27 Il s'agit d'un homme âgé de 35 ans.
00:29:30 Il faisait partie, il était membre de la communauté des témoins de Jéhovah avec laquelle il était en conflit.
00:29:36 Il faut savoir qu'ici en Allemagne, cette communauté est considérée comme une religion traditionnelle.
00:29:41 Communauté qu'il a donc attaqué hier, l'assaillant en entrant dans ce lieu de culte a tué 7 personnes âgées de 33 à 60 ans.
00:29:50 Dont une femme qui était enceinte de 7 mois.
00:29:52 D'autres personnes ont été blessées avec un état qui est aujourd'hui, un pronostic vital qui est aujourd'hui engagé.
00:29:59 Il faut savoir qu'à ce stade de l'enquête, eh bien désormais les policiers se concentrent à déterminer quelles sont les motivations,
00:30:05 les raisons qui ont poussé l'attaquant, l'auteur présumé des faits, à passer à l'acte de son côté.
00:30:10 Le procureur, lui, estime qu'aucun indice apparent ne peut mener pour l'instant à la piste terroriste.
00:30:17 Merci beaucoup Jeanne Cancart pour ces dernières précisions et merci à Fabrice Esner qui vous accompagne à Hambourg en Allemagne pour ces news.
00:30:24 Voilà pour ce tour de l'actualité à 16h. Tout de suite vous retrouvez Mickaël Dorian. C'est la suite de 90 minutes info.
00:30:30 Merci beaucoup Simon. Et avant de parler de la réforme des retraites, on va tout de suite retrouver Harold Imane qui est à l'Élysée,
00:30:35 notre spécialiste des questions internationales. Harold, la conférence de presse d'Emmanuel Macron et Rishi Sunak est terminée.
00:30:42 Ça y est, que faut-il retenir de ce sommet franco-britannique Harold ?
00:30:47 Alors deux choses. D'une part, l'ambiance était bien meilleure que sous Lys Strauss ou Boris Johnson, les prédécesseurs de Rishi Sunak.
00:30:58 Donc ça c'est un constat. Et deuxième chose, on a évoqué tout ce qu'on avait prévu d'évoquer,
00:31:05 c'est-à-dire l'immigration, les small boats qui traversent la Manche et que Rishi Sunak s'était engagé en Grande-Bretagne
00:31:15 à complètement juguler en mettant une certaine pression, polie certes, mais ferme sur la France.
00:31:22 Et d'un autre côté, la France dit qu'elle grosso modo fait ce qu'elle peut, mais va dans le sens d'une réaction européenne,
00:31:32 et non seulement française, à cette immigration. Sinon les autres dossiers, c'était généralement des choses plutôt sentimentales.
00:31:40 Et bien sûr, la sécurité, la défense et l'Ukraine.
00:31:44 Merci beaucoup Harold Iman en direct de l'Elysée. La mobilisation autour de la réforme des retraites à présent n'est-elle pas en train de se radicaliser ?
00:31:54 Alors qu'une nouvelle journée de manifestation est prévue demain, les blocages se poursuivent depuis mardi.
00:31:59 Raffinerie Transport Aéroport en fait le point avec Somaïa Labidi.
00:32:03 Si les cinq raffineries Total Énergie sont encore bloquées, les expéditions de carburant ont repris dans les dépôts des Soexone Mobiles.
00:32:12 C'est le cas de la raffinerie de Port Jérôme-Gravenchon près du Havre et celle de la fosse sur mer.
00:32:18 Pour le reste de la journée, de nouvelles assemblées générales sont prévues pour décider de la suite du mouvement.
00:32:24 Quant au stock de carburant, sur les 10 000 stations-service, seuls 3% d'entre elles manquent d'essence ou de diesel.
00:32:32 Côté transport, le trafic revient à la normale sur le réseau RATP. Seule la ligne B du RER reste perturbée.
00:32:40 En revanche, le trafic SNCF reste fortement restreint.
00:32:44 La moitié des TGV Inouïe et Ouïgô sont supprimés et 60% de suppression pour les TER.
00:32:50 Les compagnies aériennes contraintes de réduire la voilure ont dû annuler 20% de leurs vols prévus ce week-end en raison du mouvement de grève des contrôleurs.
00:33:00 Christophe Hervesberg, les syndicats nous disent que les blocages sont leur seul moyen pour se faire entendre et pourtant le gouvernement ne recule pas.
00:33:08 Ça c'est un classique, je vois bien, c'est les drapeaux de la CGT.
00:33:12 On a un syndicalisme contestataire en France qui fait que c'est une arme qui est régulièrement utilisée.
00:33:18 Je le regrette parce qu'on est en plein examen au Sénat d'un texte et que c'est le moment du Parlement.
00:33:22 Vous regrettez quoi ? Vous regrettez les blocages ?
00:33:25 Oui, je regrette les blocages mais après encore une fois je regrette de façon très passive.
00:33:29 En tant que parlementaire, on ne fait qu'observer ce qui se passe et je respecte la démocratie sociale.
00:33:33 Je vous pose aussi la question de façon très passive.
00:33:36 Exactement, je trouve juste que le Sénat est en train d'adopter, en train de faire des changements dans le texte, on le voit sur pas mal de points.
00:33:44 Et c'est le moment du Parlement d'agir et là-dessus il y a une légitimité démocratique,
00:33:50 il y a aussi la légitimité des corps intermédiaires mais là en ce moment c'est quand même le temps du Parlement.
00:33:55 Céline Pina, le mouvement est-il en train de se radicaliser ?
00:33:58 Non, je pense qu'effectivement les blocages sont les seuls moyens pour se faire entendre.
00:34:03 Ça ne sert à rien visiblement.
00:34:05 La loi n'a pas été votée.
00:34:07 La loi n'a pas été votée. Rappelez-vous par exemple pour la question du CPE, c'est ce qu'on appelait les emplois jeunes entre guillemets de l'époque.
00:34:15 La loi a été votée, la contestation a continué et finalement elle n'a jamais été appliquée.
00:34:20 Donc vous pouvez même avoir des moments de tension dans un pays où les blocages continuent après la loi.
00:34:26 Donc après c'est une question de stratégie.
00:34:28 En fait quand vous êtes un politique, le problème aujourd'hui c'est que justement il n'y a pas de politique, il n'y a que des technocrates.
00:34:35 La différence entre le technocrate et le politique, c'est que le politique essaie de trouver un équilibre entre ce qui est acceptable et ce qui est nécessaire.
00:34:43 Et de fait il accepte la négociation.
00:34:46 Le technocrate lui pense qu'il a la bonne solution, la meilleure solution et que le peuple est trop bon pour le comprendre
00:34:53 ou alors a trop d'intérêt et ne veut pas faire d'efforts et donc essaie de l'imposer envers et contre tout.
00:35:01 C'est la situation dans laquelle on est.
00:35:03 Dans cette situation-là, effectivement, vous rentrez dans des rapports de force et c'est à la nuisance que vous arrivez en fait à remettre autour de la table des négociations,
00:35:12 des gens prêts effectivement à reculer sur certains points ou en fait à négocier
00:35:17 et pas des gens qui pensent que vous êtes tellement stupides qu'une fois qu'ils vous auront convaincus de la qualité de vos solutions,
00:35:24 vous n'aurez plus qu'à leur tomber dans les bras.
00:35:26 C'est le problème qu'on a aujourd'hui.
00:35:28 Si la réforme passe, que va-t-il advenir de ce mouvement ?
00:35:31 Après, en fait, tout dépend du degré d'exaspération des Français ou du degré de résignation.
00:35:39 Vous pouvez être très en colère et totalement résigné en pensant qu'il n'y a pas de chemin ou en colère et prêt à vous faire entendre.
00:35:45 La question, c'est quel sera le soutien apporté à ce mouvement-là ?
00:35:49 En 1995 ou dans le cas des emplois, il y avait un fort soutien de la population et une véritable mobilisation dans les rues.
00:35:58 Là, on voit soit la mobilisation continue et peut-être que ça peut faire bouger les choses, soit elle s'arrête, les gens se résignent.
00:36:05 Mais attention, vous savez, c'est la question du réservoir.
00:36:08 Petite goutte par petite goutte, les choses se remplissent.
00:36:11 Et si l'exaspération grandit, elle n'explosera peut-être pas maintenant, mais il y a de quoi la faire exploser plus tard.
00:36:18 Donc, c'est quand même un risque que cette frustration qui s'accumule de plus en plus.
00:36:23 Dès mardi soir, après les manifestations, les syndicats avaient demandé à être reçus par Emmanuel Macron.
00:36:28 Le président était depuis resté muet, mais aujourd'hui, il a répondu dans une lettre.
00:36:33 Le gouvernement est, comme il l'a toujours été, à votre écoute pour avancer par le dialogue,
00:36:38 trouver des solutions innovantes sans transiger sur la nécessité de restaurer un équilibre durable de notre régime de retraite, a déclaré le président.
00:36:47 Il ne donne cependant pas suite à la demande des syndicats de le rencontrer en urgence.
00:36:51 Pierre Lelouch, il dit d'un côté qu'il est à l'écoute des syndicats, que le dialogue est ouvert, mais en même temps, il refuse de les rencontrer.
00:36:57 C'est paradoxal.
00:36:59 C'est d'autant plus paradoxal que la réforme des retraites, c'était son argument principal.
00:37:04 C'est sa réforme.
00:37:05 C'est sa réforme et c'était sa promesse de campagne.
00:37:08 On considère qu'il a été élu sur un contrat dans lequel il y avait la réforme de retraite,
00:37:12 qui n'est pas la même que dans le premier quinquennat, mais il y avait la réforme de retraite.
00:37:16 Donc maintenant que le gouvernement est archi bloqué et que la procédure parlementaire est pour le moins compliquée,
00:37:23 on ne sait pas s'il y aura une majorité.
00:37:25 À supposer même que ça se passe bien en commission mise paritaire quand ça va revenir à l'Assemblée,
00:37:29 bien malin qu'il peut dire aujourd'hui s'il y a une majorité pour ce texte.
00:37:34 Ce qu'on sait, c'est qu'il y a 70% des Français qui sont contre.
00:37:37 Il y a beaucoup de réserve pour le dire gentiment à l'Assemblée.
00:37:41 Il y a une très forte mobilisation syndicale qui est très rare dans l'histoire syndicale,
00:37:45 puisque la CFD était complètement dans l'inter-syndical.
00:37:49 Donc deux choses l'une, ou bien vote bloqué, 49-3, ça passe au forceps et la loi est votée.
00:37:58 Auquel cas, ça se passera comme dans les feux de forêt, quand le feu est dans la tourbe,
00:38:05 le feu il continuera à couver et ça va plomber, il me semble, le reste du quinquennat,
00:38:11 en tout cas sur toute touche, la fiscalité sociale, l'inflation au niveau de vie,
00:38:16 au moment où par ailleurs nous sommes touchés par les conséquences de la guerre écrite.
00:38:20 Ou bien il y a une négociation et le gouvernement reprend le texte,
00:38:26 mais ça pour Macron ce sera une défaite personnelle.
00:38:28 Donc je ne comprends pas très bien qu'ils ne prennent pas le taureau par les cornes à ce stade de l'opération.
00:38:34 C'est risqué, mais ce qui est risqué aussi c'est qu'il ne se passe rien et qu'on passe éventuellement au forceps,
00:38:40 en laissant derrière une situation qui va être très difficile pour lui.
00:38:44 Parce qu'il faudra continuer à gouverner pendant quatre ans avec cette espèce de feu qui va couver,
00:38:49 et dans un pays qui est malheureux, parce que quand vous avez une inflation à 20-25% sur l'alimentaire,
00:38:55 sans parler de l'énergie, et une situation compliquée au niveau des comptes, ce n'est pas très confortable.
00:39:02 Christopher Westberg, on a l'impression que le président prend de la distance dans ce conflit social,
00:39:07 il s'exprime le moins possible, là il répond sans vraiment répondre et en faisant une lettre.
00:39:12 Pourtant, comme vient de le dire Pierre Lelouch, c'est sa réforme, c'était son projet.
00:39:16 Mais moi je vais vous écouter tous les deux.
00:39:19 D'abord vous avez parlé du CPE.
00:39:21 CPE 2005, chômage des jeunes qui est catastrophique en France jusqu'à 2018, 2019, 2020, on a perdu 15 ans.
00:39:30 Le CPE c'était une réforme tout à fait acceptable qui aurait eu des effets sur l'emploi des jeunes,
00:39:35 et on a perdu 15 ans parce qu'il y a eu un renoncement de l'exécutif.
00:39:38 Ensuite, monsieur Lelouch, vous avez fait partie d'une majorité.
00:39:42 Y compris pendant le CPE.
00:39:45 Et moi je m'interroge sur le fait que la réforme de Nicolas Sarkozy et du gouvernement Fillon,
00:39:56 elle est allée jusqu'au bout, c'était aussi une réforme courageuse, une réforme difficile,
00:40:00 une réforme très impopulaire avec beaucoup d'opposition.
00:40:03 C'est vrai que la différence entre 2010 et aujourd'hui, c'est que nous au moins on a eu un mandat explicite pour le faire,
00:40:09 alors qu'en 2010, Nicolas Sarkozy n'avait pas été élu en 2007 pour réformer les retraites.
00:40:14 Il y a une autre différence légère, pardonnez-moi, c'est qu'à l'époque, j'étais à la table du Conseil des ministres,
00:40:20 et on avait les 2 millions, pendant 8 ou 9 week-ends de suite, 2 millions de personnes dans la rue,
00:40:26 c'était pas facile à vivre, mais il y avait une différence majeure, c'est qu'on avait une majorité.
00:40:31 La difficulté du président de la République, même si la réforme, sur le fond, elle est pas,
00:40:36 franchement, c'est quand même pas une révolutionnaire, c'est même une réforme relativement modeste.
00:40:42 Le problème, c'est que le pays est en crise, c'est qu'il y a eu la guerre, c'est qu'il y a l'inflation,
00:40:47 c'est que le timing est catastrophique et que, franchement,
00:40:51 beaucoup de ministres l'ont plombé eux-mêmes dans la façon de s'expliquer, se contredisant les uns les autres,
00:40:56 découvrant des problèmes à mesure qu'on avançait, sur les femmes, sur les carrières longues...
00:41:03 - Sur les 1200 euros... - Les 1200 euros n'étaient pas les 1200 euros.
00:41:07 - Alors, dans sa lettre... - Franchement, dans le management de cette affaire,
00:41:10 Monsieur le député, je peux vous dire qu'il y a de la marge de progression.
00:41:14 - Pierre, on conclut avec Eric Boehr qui s'était chargé du dossier en 2010,
00:41:19 il n'a pas le même écho que vous, alors évidemment vous n'êtes plus au pouvoir.
00:41:22 - On va poursuivre, dans sa lettre, le président de la République dit aussi que l'heure était au temps parlementaire.
00:41:27 - Moi je suis resté constant avec mes convictions.
00:41:29 - Pierre, la réforme est toujours débattue au Sénat...
00:41:32 - Un moment, je vous exprime. - Je poursuis et on va poursuivre le débat juste après.
00:41:35 Pour contrer l'opposition de la gauche à la réforme des retraites,
00:41:38 Olivier Dussopt a dégainé l'arme constitutionnelle du vote bloqué devant le Sénat.
00:41:42 Écoutez le ministre du Travail et on va rejoindre juste après Elodie Huchard qui se trouve actuellement au Sénat.
00:41:48 74 heures de débat avec la volonté du gouvernement de laisser ce débat se dérouler dès lors qu'il est constructif.
00:41:54 Notre objectif est que chaque assemblée parlementaire puisse améliorer le texte.
00:41:58 Malgré tout, nous avons constaté au fil des jours une volonté caractérisée et systématique des groupes d'opposition de gauche de procéder à de l'obstruction.
00:42:06 L'obstruction comment ? Avec des dizaines d'amendements identiques déposés pour supprimer tel ou tel article.
00:42:12 Habituellement, un groupe dépose un amendement de suppression, c'est légitime,
00:42:15 mais là ils étaient déposés à 70, 80, 90 exemplaires avec autant d'explications de vote.
00:42:19 Nous avons vu fleurir des sous-amendements déposés en cours de débat pour par exemple demander que lorsqu'un amendement demande au gouvernement de remettre un rapport sur un sujet ou un autre pour le 1er février 2024,
00:42:31 les sous-amendements proposaient de décaler cette remise de rapport au 2 février, au 3 février, au 4 février jusqu'à tenir sur 2 mois ou 3 mois uniquement pour gagner du temps.
00:42:40 En place on retrouve en direct Elodie Huchard avec Jean-Laurent Costantini. Bonjour Elodie.
00:42:44 Elodie, le Sénat va donc se prononcer par un seul vote sur l'ensemble du projet de loi.
00:42:49 Oui c'est ça, un vote unique des articles 9 à 20, c'est-à-dire tous les articles qui restaient à étudier, tout ce qui a préalablement été voté et maintenu.
00:43:00 Et le gouvernement a aussi choisi de maintenir un certain nombre d'amendements, environ 70 amendements vont être étudiés,
00:43:07 majoritairement ceux qui avaient déjà été adoptés en commission. A noter que ce sont des amendements qui viennent essentiellement de la droite.
00:43:13 Aucun amendement de la gauche sénatoriale dans son ensemble n'a été retenu. Alors pourquoi ce choix ?
00:43:18 Olivier Dussopt le dit, le Sénat a déjà passé 74 heures à examiner ce texte et pourtant il y a toujours l'obstruction de la gauche.
00:43:25 La gauche d'ailleurs évidemment qui a vivement réagi, elle appelle au coup de force.
00:43:29 Guillaume Gontard notamment, président des écologistes ici, disait que le Sénat était devenu le toutou du gouvernement.
00:43:36 Et puis à droite on renvoie à la gauche devant leur responsabilité. Bruno Retailleau, patron des Républicains ici, disait à la gauche c'est de votre faute ce vote bloqué.
00:43:44 Et puis surtout la gauche elle avait un deal, c'était d'attendre, notamment avec Gérard Larcher, que la journée de blocage du 7 mars soit passée pour aller à l'article 7.
00:43:52 Tout le monde a respecté ce deal mais pourtant le texte ne va pas plus vite.
00:43:55 Alors attention parce que depuis l'annonce de ce vote bloqué, ce qu'on voit ce sont des sénateurs de gauche qui continuent de défendre leur amendement comme si de rien n'était.
00:44:03 Alors ça n'a aucune réelle utilité puisque de toute façon ils ne seront pas soumis au vote mais c'est un moyen pour eux de continuer à prolonger les débats.
00:44:11 Donc malgré cette petite accélération, il faut bien comprendre qu'ici les débats pourraient bien durer jusqu'à dimanche dans la nuit.
00:44:17 Merci beaucoup Elodie Huchard en direct du Sénat. Les images sont signées Jean-Laurent Constantini pour CNews.
00:44:23 Céline Pinard, coup de force ou aveu de faiblesse du gouvernement en dégainant cet article 44-43 ?
00:44:32 Ce qui est assez ridicule c'est que quand vous avez le dernier mot parce que c'est vous qui maîtrisez la procédure et que vous pouvez interrompre les choses quand vous le voulez,
00:44:40 vous avez plutôt intérêt à rester extrêmement calme, à laisser les choses se faire selon le timing.
00:44:46 De toute façon à la fin vous imposez votre volonté.
00:44:50 Le manque de sang-froid est toujours une preuve de faiblesse et ce gouvernement manque particulièrement de faiblesse parce qu'il a les moyens.
00:44:57 En tout cas ce n'est pas au Sénat qu'il est en difficulté. L'accord avec les LR fonctionne.
00:45:01 Dans ces cas-là, quand vous avez gagné d'avance, autant être magnanime, ça ne vous coûte rien, ça vous évite beaucoup de soucis.
00:45:09 Ce n'est pas la peine de rouler des mécaniques inutilement.
00:45:12 Quand on fait des frais inutiles, c'est qu'on ne sait pas où on va, on ne sait pas comment y aller et dans le fond on n'est pas très clair dans sa tête.
00:45:19 Donc je trouve cette comédie assez ridicule.
00:45:23 Après pour le reste l'obstruction c'est la seule chose qu'ont les oppositions.
00:45:27 Et je pense que quand on a été au Parlement, qu'on a vu comment ça se passait,
00:45:32 les milliers d'amendements déposés pour faire traîner les choses, c'est un grand classique.
00:45:37 Les vieux de la vieille, ceux qui maîtrisent leur métier, qui sont habitués en règle générale,
00:45:42 ils regardent passer mais quand il s'agit d'agir, là ils sortent au bon moment en étant organisés.
00:45:48 Donc tout ce que ça nous montre encore une fois, c'est une forme d'amateurisme et de perte de sang-froid qui est dommage parce que là ils ont toutes les clés.
00:45:55 Christopher Wessberg, ce recours du ministre de Travail était-il vraiment nécessaire
00:45:59 et est-ce que ça ne risque pas d'enflammer davantage le conflit social ?
00:46:03 En fait s'il n'y avait pas cette procédure-là, il n'y aurait pas de vote sur le texte.
00:46:06 C'est un moyen d'arriver à un vote sur le texte qui d'ailleurs convient parfaitement à la droite sénatoriale,
00:46:12 dont Jean-Ralarchier est le président, et ils ont voté des amendements et ils se retrouvent dans la même situation que nous.
00:46:18 Vous disiez tout à l'heure Madame que la filibusterie c'était un classique,
00:46:22 mais la filibusterie en 2010 lors de la dernière réforme, il y avait 800, 1000, 1200 amendements.
00:46:27 Nous à l'Assemblée on a eu 18 000 amendements.
00:46:29 Donc si on n'avait pas eu les procédures d'une constitution...
00:46:32 Vous êtes sûr qu'il y a des textes dans lesquels il y en a eu autant ?
00:46:34 Ah mais il y en a eu autant moi je...
00:46:35 C'est un classique même à 10 000 amendements.
00:46:37 Il n'y a pas eu de vote bloqué à l'Assemblée.
00:46:39 Il y a eu interruption du vote, c'est tout, il n'y a pas eu de vote bloqué.
00:46:42 Là, ce que dit Madame Pina, avec un certain consens il me semble.
00:46:47 Pourquoi le faire aujourd'hui, vendredi ? Laisse le Sénat discuter jusqu'à dimanche.
00:46:53 De toute façon, l'article qui a été utilisé le 47.1, de mémoire c'est le 47.1,
00:47:00 a fait que le temps de débat au Sénat était limité jusqu'à dimanche soir.
00:47:04 Ça s'arrête dimanche soir.
00:47:05 S'ils n'avaient pas tout examiné d'ici dimanche soir,
00:47:08 ils pouvaient se dégainer à la dernière minute en disant
00:47:11 "bon maintenant on fait vote bloqué puisqu'on n'est pas arrivé au bout,
00:47:13 il faut quand même qu'on aille en commission mixte paritaire".
00:47:15 Là, ils étaient complètement dans leur droit, le Sénat s'est exprimé,
00:47:18 l'opposition aussi, vous n'avez pas respecté les délais, désolé, on va au vote bloqué.
00:47:23 Pourquoi le faire vendredi matin alors qu'ils ont trois jours de débat ?
00:47:27 Vous avez bien vu qu'est-ce qu'ils font la gauche ?
00:47:29 Ils continuent, ce qui est normal.
00:47:31 Oui, ce que disait l'auditeur, qui disait que finalement ça disait ça.
00:47:35 Vous allez continuer jusqu'à dimanche, puisque la loi dit que c'est jusqu'à dimanche.
00:47:38 Il y aura un vote sur le texte à la fin.
00:47:39 Et l'auditeur, il y aura un vote.
00:47:40 Sinon il n'y aura pas de vote.
00:47:41 C'est ça la différence.
00:47:42 Pourquoi avoir fait ce...
00:47:45 En fait, c'est de l'expérience politique qui parle.
00:47:47 Parce que visiblement, ça ne fait pas accélérer les discussions.
00:47:49 C'est ce que nous disait Elodie Huchard du service politique.
00:47:52 Ça traîne toujours, les obstructions sont toujours là.
00:47:54 Encore un signe, si vous voulez, de panique à bord.
00:47:57 Ce n'est pas la peine.
00:47:58 Monsieur Retailleau, monsieur Bas, monsieur Larcher, ce n'est pas des inexpérimentés politiques.
00:48:03 Ce n'est pas la peine de me couper.
00:48:04 Ce n'est pas comme ça que vous allez...
00:48:06 Le fait de me couper ne vous donne pas nécessairement raison.
00:48:09 Donc respectez ce que j'essaye de dire.
00:48:11 Moi, je vous écoute.
00:48:12 Je dis simplement que madame Pina a quelque part raison.
00:48:15 La loi prévoyait un temps de débat à l'Assemblée.
00:48:20 Ça n'a pas été possible.
00:48:21 Ça a été interrompu.
00:48:23 À cause d'une procédure choisie par le gouvernement.
00:48:25 C'est lui qui est maître de la procédure.
00:48:27 Donc ils ont choisi cet article 47.
00:48:30 Le temps à l'Assemblée n'a pas permis le vote de la loi, ni même de l'article 7.
00:48:35 On passe au Sénat.
00:48:36 Le Sénat avait un certain nombre d'heures de mémoire.
00:48:39 5 jours, 12 jours, peu importe.
00:48:43 Ça se termine dimanche soir.
00:48:45 Et ensuite, on va en commission mixte paritaire.
00:48:47 Pourquoi avoir dégainé cette affaire,
00:48:49 faire cette espèce de psychodrame national autour d'une interruption de vote au Sénat,
00:48:55 alors que nous sommes trois jours avant la fin du délai ?
00:48:57 Il n'y a aucune raison.
00:48:58 On n'aura pas la réponse cet après-midi, je crois.
00:49:00 La Cour des comptes publie aujourd'hui son rapport annuel
00:49:03 et elle alerte sur l'état de nos finances publiques.
00:49:06 On va en parler dans un instant.
00:49:07 Pour la suite de 90 Minutes Infos, toujours avec Céline Pina,
00:49:10 Pierre Lelouch et Christopher Wesberg.
00:49:12 Restez avec nous sur CNews.
00:49:13 On se retrouve juste après la pause.
00:49:15 A tout de suite.
00:49:16 Il est quasiment 16h30 sur CNews.
00:49:21 Merci de nous avoir rejoints pour la suite de 90 Minutes Infos,
00:49:24 toujours en compagnie de Céline Pina,
00:49:26 Pierre Lelouch et Christopher Wesberg.
00:49:28 On va poursuivre nos débats juste après le rappel des principaux titres de l'actualité.
00:49:32 C'est avec Mickaël Dos Santos.
00:49:33 Le Royaume-Uni et la France signent un nouvel accord sur les migrants.
00:49:40 Lors d'une conférence de presse commune à Paris avec Emmanuel Macron,
00:49:43 le Premier ministre britannique Richie Sunak a annoncé augmenter progressivement
00:49:47 le budget dédié à l'immigration illégale jusqu'en 2026.
00:49:50 D'autres décisions ont été prises,
00:49:52 comme la construction d'un nouveau centre de détention dans le Nord
00:49:54 ou encore l'utilisation plus importante de drones.
00:49:57 46 000 embarcations de fortune avaient traversé la Manche en 2022.
00:50:01 On connaît désormais l'auteur de la fusillade hier dans un centre de témoin de Jéhovah de Hambourg.
00:50:06 Philippe F., 35 ans, est un ancien membre de cette communauté avec laquelle il était en conflit.
00:50:11 Le tireur connu pour des problèmes psychiatriques a fait sept victimes,
00:50:14 dont une femme enceinte.
00:50:16 Il s'est donné la mort avant l'intervention des forces de l'ordre.
00:50:19 Enfin, Neymar a opéré avec succès.
00:50:21 L'intervention s'est déroulée ce matin à l'hôpital Aspetar de Doha au Qatar.
00:50:26 Le numéro 10 du PSG avait été touché à la cheville droite en février dernier face à Lille.
00:50:30 Il ne devrait pas rejouer de la saison.
00:50:33 Merci Michael. La Cour des comptes publie aujourd'hui son rapport annuel.
00:50:39 Elle alerte sur l'état de nos finances publiques.
00:50:42 Son président Pierre Moscovici dit que la situation de nos finances
00:50:45 est l'une des plus dégradées au sein de l'Union européenne.
00:50:48 Je vous propose de l'écouter. Il était sur France 2 ce matin.
00:50:51 Nous sommes effectivement préoccupés par la situation des finances publiques françaises.
00:50:55 Pourquoi ? Parce que nous avons un taux de dépenses publiques dans le PIB
00:50:59 qui est le plus élevé d'Europe, 58%.
00:51:02 Nous n'avons pas pour autant une qualité de service public perçue par nos concitoyens
00:51:06 qui est toujours formidable. Il y a des interrogations sur l'état du système éducatif,
00:51:10 sur la politique du logement, sur la politique de santé.
00:51:13 Donc il y a cette question du rapport entre la quantité de la dépense et la qualité de la dépense.
00:51:17 Les déficits sont élevés. Ils sont de 5% du PIB en 2022, 5% à nouveau en 2023.
00:51:23 La dette publique est à 111%.
00:51:25 Et de surcroît, on ne voit pas bien baisser ni la dépense, ni les déficits, ni la dette.
00:51:30 Je ne suis pas du tout en train de dire que nous sommes en faillite.
00:51:32 Simplement par rapport à nos partenaires de la zone euro,
00:51:35 nous sommes plutôt dans une situation de dégradation.
00:51:38 Et je pense que ça finit par se voir.
00:51:40 Bonjour Éric Derry de Matten, spécialiste éco, CNews.
00:51:45 Avant d'en parler en plateau, on va essayer d'y voir plus clair sur ce rapport de la Cour des comptes avec vous.
00:51:49 Oui, déjà quand on écoute monsieur Moscovici, le tableau est dressé.
00:51:55 On se dira, s'il était ministre de l'économie, j'espère qu'il ferait des miracles.
00:51:59 Mais le constat est sévère.
00:52:00 Le constat est extrêmement sévère. J'étais ce matin à la conférence, donc je l'ai écouté.
00:52:05 C'est même triste de se dire que la France, notre pays, est dans cet état.
00:52:09 Parce qu'on sait bien qu'on dépense trop, qu'il y a eu le quoi qu'il en coûte,
00:52:12 et les circonstances atteignantes, c'est certain.
00:52:14 Et en ce moment, avec l'inflation, le gouvernement continue de lâcher beaucoup d'argent.
00:52:18 Et le problème, c'est ce qu'il emploie comme phrase.
00:52:20 La France fait partie des pays d'Europe où la situation est la plus dégradée,
00:52:23 alors qu'on est quand même la deuxième puissance économique en Europe.
00:52:26 Les dépenses sont trop lourdes. Stop au quoi qu'il en coûte, a-t-il dit ce matin.
00:52:30 Alors que vous savez que notre déficit maintenant est quand même à 5% du PIB.
00:52:33 Le PIB, je rappelle, c'est la richesse que crée la France.
00:52:36 Donc on est à 5%, on était à 7% il y a encore peu.
00:52:38 Et théoriquement, on devrait être à 3%, puisque les choses se sont calmées ou vont se calmer.
00:52:42 Mais le 3% qui est prévu, ce n'est pas avant 2027.
00:52:46 Vous imaginez le nombre d'années encore qui vont s'écouler.
00:52:49 Alors il parle de mesures urgentes. Il reconnaît bien sûr qu'il faut soutenir l'économie.
00:52:52 Ça, il le faut aujourd'hui. Mais mieux cibler les aides.
00:52:55 Alors moi, j'ai posé la question. J'ai levé le doigt, j'ai posé la question.
00:52:57 J'ai dit oui, mais si on cible mieux ou si on réduit les dépenses sociales aujourd'hui, les aides,
00:53:01 vous imaginez ce que ça va provoquer ?
00:53:03 Ça va catalyser encore la rancœur, le mécontentement.
00:53:07 Dieu sait si aujourd'hui les Français sont mécontents.
00:53:09 Alors il m'a dit oui, là effectivement, il faut qu'on cible mieux, qu'on choisisse les plus modestes.
00:53:13 Mais c'est déjà le cas, d'ailleurs, j'ai l'impression, aujourd'hui.
00:53:16 Après, vous avez des aides comme les chèques carburants.
00:53:19 N'oublions pas que la France verse 100 euros pour le carburant, ce qui n'est pas grand-chose en soi.
00:53:23 Et ça coûte une fortune. Il a donné le chiffre, je vous le dis, il faut que je le retrouve,
00:53:27 36 milliards en 2023 si on tient compte des aides sur le bouclier énergétique, qui continue,
00:53:33 et si on tient compte des remises à la pompe et des diverses aides sociales.
00:53:36 36 milliards. Alors c'est vrai que quand on dit aux Français qu'il y a un déficit des retraites à 10 milliards,
00:53:41 on vous annonce encore 36 milliards. Il y a un vrai, vrai problème en France de choix.
00:53:45 Et moi je dirais, là je vous laisse la parole, bien sûr, comment va-t-on aujourd'hui pouvoir serrer les vis
00:53:49 et réduire cette enveloppe d'aides qui continue d'augmenter, parce que si on continue d'aider comme ça sans compter,
00:53:55 ça veut dire qu'on va s'endetter. Et là Moscovici dit un truc intéressant, on s'endette avec des taux qui montent.
00:54:01 Je donne ce qu'il a dit, les chiffres de ce matin. Si les taux montent encore d'un point,
00:54:05 c'est 31 milliards de plus par an d'intérêts, rien que les intérêts, 31 milliards.
00:54:09 Et pendant ce temps, on oublie les hôpitaux, c'est ce qu'il dit, on oublie la fracture énergétique
00:54:15 et la fracture environnementale qui va obliger à faire de gros investissements.
00:54:19 C'est de l'argent en moins pour moderniser l'État. Un vrai problème aujourd'hui,
00:54:23 et surtout qu'en plus le service public, lui, ne s'améliore pas pour autant.
00:54:26 Pierre Lelouch, on s'étonne, mais chaque année, ce rapport, c'est un peu la douche froide pour le gouvernement.
00:54:30 Oui, mais malheureusement, personne n'en tient compte. C'est ce qu'on disait pendant la pause avec M. Ritmacen.
00:54:36 Malheureusement, la Cour des comptes, ses rapports sont toujours extrêmement intéressants et bien faits.
00:54:41 Le problème, c'est qu'ils ne sont pas appliqués. Parce que le pouvoir politique tranche, c'est normal,
00:54:47 c'est lui qui est élu. Si les taux d'intérêt, si on reste comme ça, en dépensant le volume actuel,
00:54:55 et qu'on continue à s'endetter, et que les taux d'intérêt augmentent d'un seul point,
00:55:00 ce sera deux fois l'économie attendue de la réforme de retraite.
00:55:04 Donc tous ces gens qu'on voit dans la rue, tous les débats depuis des mois, pour rien.
00:55:09 On va dépenser deux fois l'équivalent de l'économie de retraite si on continue comme ça.
00:55:15 J'ajoute qu'on est déjà à 50 milliards, à peu près 50 milliards d'intérêts sur la date actuelle.
00:55:21 Vous ajoutez 30, ça fait deux fois le budget de la Défense nationale qu'on a le plus grand mal à faire,
00:55:26 et nous sommes en pleine guerre. Donc on marche sur la tête.
00:55:29 Il y a évidemment des réserves d'économie à faire dans le pays, bien sûr.
00:55:35 Vous avez tout un tas d'institutions qui ne servent à rien,
00:55:38 toutes ces commissions théodules dans tous les sens,
00:55:41 il y a des centaines d'organismes qui ne servent rigourement à rien.
00:55:44 On n'a jamais mesuré le coût de l'immigration en France.
00:55:47 Combien coûtent les jeunes migrants non accompagnés ? Plusieurs milliards par an.
00:55:55 Le coût de l'immigration, de la non-intégration, de l'instruction des dossiers,
00:55:59 et je ne vous parle pas de l'aide médicale d'État.
00:56:03 Nous sommes le seul pays au monde où n'importe qui rentre et se fait soigner gratos,
00:56:07 et ça c'est plus d'un milliard et demi.
00:56:09 Donc si vous voulez chercher des économies, il y en a.
00:56:12 Mais si on continue comme ça, et donc on emprunte à hauteur de 200-300 milliards par an,
00:56:17 on arrive à avoir une dette qui est maintenant à 120-115% du PIB,
00:56:22 une charge de la dette qui est devenue dantesque par rapport à nos propres budgets.
00:56:28 On fait une réforme de retraite, très difficile à faire passer.
00:56:31 On dit aux gens "vous allez travailler deux ans", ils n'ont pas envie.
00:56:34 C'est très difficile à faire.
00:56:36 Et qu'est-ce qu'on économise après ? 0,5% de taux d'intérêt si ça devait augmenter sur notre dette.
00:56:41 Donc quelque part, gouverner c'est choisir.
00:56:45 La Cour des comptes donne les chiffres, puis après c'est au pouvoir politique de trocher.
00:56:48 Il y a un moment où il faut quand même avoir le courage de dire "bon, il faut trouver ces économies, elles existent".
00:56:53 Vous nous le disiez, vous étiez à la conférence cet après-midi, est-ce que ce rapport a fait des recommandations ?
00:56:57 Les recommandations, elles sont de mieux cibler les aides, mais si vous voulez dire "il faut faire attention",
00:57:02 il y a la décentralisation.
00:57:03 C'est vrai que Pierre Boscovici a beaucoup parlé de cette décentralisation,
00:57:07 qui a coûté cher quand même, mais qui n'a pas rapporté ce que l'on espérait.
00:57:11 Puisque finalement, il a donné des chiffres intéressants, entre 1985 et 2020,
00:57:14 les contributions de l'État ont doublé, vous vous rendez compte ?
00:57:17 Pour accélérer cette décentralisation, qui finalement n'a pas atteint son objectif.
00:57:20 Il a même dit que c'est un semi-échec.
00:57:23 Alors que les impôts locaux ont augmenté, en même temps, dans les régions.
00:57:27 Les effectifs aussi, dans les collectivités, ont augmenté.
00:57:29 Et ça c'est un poids pour l'État, les collectivités, bien sûr.
00:57:32 Il y a trop de communes.
00:57:34 On a parlé pendant des années de 36 000 communes en France.
00:57:36 On en a 34 000.
00:57:38 Donc vous voyez, cette décentralisation, où ils essaient de diminuer les dépenses
00:57:41 avec ces hôtels de département, tout ce qui a été créé,
00:57:44 ce mille-feuille territorial, on pense que c'est simplifié et allégé.
00:57:47 Finalement, ça n'a pas été le cas.
00:57:49 Il l'a dit, l'objectif n'a pas été atteint, ou n'a pas encore été atteint.
00:57:53 Il a essayé d'être gentil pour essayer de mesurer un peu.
00:57:55 Mais voilà, moi je pense qu'aujourd'hui, la France est devant un mur.
00:57:59 Il le dit d'ailleurs, Pierre Moscovici.
00:58:01 Il ne faut pas oublier qu'il a été ministre de l'économie de François Hollande en 2012.
00:58:04 À l'époque, si vous voulez, il n'était pas aussi virulent qu'aujourd'hui.
00:58:09 Peut-être qu'on aurait pu encore à l'époque prendre le taureau par les cornes et prendre des mesures.
00:58:13 Mais je dirais quand même une chose.
00:58:15 La question a été posée sur les impôts.
00:58:17 Puisque n'oublions pas que Pierre Moscovici était le ministre de François Hollande, l'économie.
00:58:21 Et François Hollande aujourd'hui est pour une hausse des impôts.
00:58:24 Et là, Pierre Moscovici a dit non, pas question.
00:58:26 La France est le champion du monde des prélèvements et de l'imposition.
00:58:29 Et des dettes.
00:58:30 Et des dettes. Donc on ne peut pas augmenter les impôts en France aujourd'hui.
00:58:33 Céline Pinard, ce rapport est affligeant ?
00:58:35 Il est inquiétant en tout cas.
00:58:39 Après, en fait, le problème c'est qu'aujourd'hui, il va être compliqué.
00:58:43 Vous pouvez avoir des dépenses qui ne sont pas indispensables mais utiles.
00:58:49 Et là, ce n'est pas faire des économies en coupant dans des dépenses inutiles.
00:58:53 Il va falloir couper dans des dépenses qui, effectivement, peuvent être une aide pour un certain nombre de personnes.
00:58:58 La question, finalement, c'est le champ de l'intervention de l'État.
00:59:02 Qu'est-ce qui est du domaine du non-marchand qui doit être pris en charge par l'État ?
00:59:07 Qu'est-ce qui doit être laissé aux marchands ?
00:59:09 Qui aide-t-on et jusqu'à quel niveau ?
00:59:12 Mais aussi, peut-être, quand vous voyez par exemple la question de Total
00:59:16 et cette espèce de refus des politiques de négocier avec les industriels
00:59:21 en leur disant "écoutez, vu l'ampleur de vos profits, à un moment donné, on peut taxer des profits légitimes.
00:59:27 Là, vous avez..."
00:59:28 Et on peut brandir la menace pour ne pas le faire et obtenir autre chose.
00:59:31 Mais là, vous avez une forme de...
00:59:33 Il y a des choses qui sont des tabous, que l'on s'interdit d'utiliser.
00:59:37 On s'interdit de tordre certains bras, que ce soit le bras de certains partenaires étrangers
00:59:42 ou le bras de certains partenaires industriels.
00:59:44 Il y a un vrai problème dans cet État qui met en avant énormément d'impuissance, une incapacité de choisir.
00:59:51 Je disais, en lisant ce rapport, en discutant avec un ami,
00:59:56 ça me rappelle les collectivités locales dans lesquelles les gars vous disent
00:59:59 "il faut vraiment travailler, choisir des priorités, établir le budget en fonction de ces priorités".
01:00:04 Et à la fin, ça finit avec moins 5% pour tout le monde.
01:00:06 Ce qui est exactement l'inverse d'une gestion stratégique.
01:00:10 Il se trouve que dans l'État, on en est là.
01:00:12 Mais...
01:00:13 Et ça montre aussi que les priorités choisies ne sont pas les bonnes.
01:00:15 En fait, il n'y a pas vraiment de priorités choisies.
01:00:18 Il y a un affichage verbal, mais qui se traduit rarement.
01:00:21 Parce que dès qu'il faut faire preuve d'un peu de courage et arrêter certains robinets de financement,
01:00:26 c'est faire preuve de courage, mais c'est pouvoir aussi avoir une réaction.
01:00:30 Quand vous êtes un pouvoir faible, c'est compliqué de gérer les réactions que l'on peut susciter soi-même.
01:00:36 Regardez l'histoire de la baisse de 5% de l'APL.
01:00:41 Oui, des 5 euros d'APL.
01:00:43 Voilà, Christopher Wessberg, ça interroge forcément sur la mauvaise utilisation des dépenses publiques.
01:00:48 Vous savez, moi, après, en 2012, quand Hollande a fait le procès à Sarkozy
01:00:54 pour exploser les dépenses publiques, je trouvais que c'était assez injuste
01:00:57 parce qu'on sortait d'une crise et que l'État avait dû faire des dépenses exceptionnelles par rapport à cette crise.
01:01:03 Admettons quand même que la crise qu'on a vécue pendant la pandémie
01:01:07 était aussi une forme de tsunami qu'on n'avait pas prévu et sur lequel il a fallu beaucoup investir.
01:01:12 La stratégie du quoi qu'il en coûte, elle a duré.
01:01:14 Je pense que le ministre de l'Économie a admis qu'il fallait passer à autre chose.
01:01:19 Il a dit plusieurs fois, il a récemment dit en plein débat sur les retraites d'ailleurs,
01:01:23 qu'il fallait faire des économies il y a trois semaines ou un mois, je crois, dans le journal du dimanche,
01:01:27 en disant de façon très claire qu'il y aurait un travail de la part de l'État pour réduire ses dépenses.
01:01:31 Mais je crois qu'il faut aussi ne pas s'abattre avec toutes les foudres du monde.
01:01:36 C'est-à-dire qu'il y a aussi des points positifs.
01:01:38 Le point positif, c'est que post-pandémie, on a quand même un taux de chômage qui est très bas.
01:01:42 C'est une chose positive sur laquelle on peut capitaliser
01:01:44 parce que ça veut dire que plus d'actifs, plus de rentrées fiscales.
01:01:47 On a aussi des réindustrialisations parce qu'il y a eu beaucoup de pertes d'industrie pendant les précédentes années.
01:01:52 Ça aussi, ce sont des choses positives.
01:01:54 Et l'État, c'est moins radical qu'une entreprise, ça prend plus de temps.
01:01:59 Moi, je sais que pendant la pandémie, il y a aussi de l'investissement qui a été fait dans la justice.
01:02:02 On a voté il y a peu de temps une loi de programmation sur le ministère de l'Intérieur, sur le ministère de la Justice.
01:02:08 Toutes ces lois ont donné des moyens supplémentaires.
01:02:11 Donc, il y a quand même un réinvestissement. Et dans l'hôpital aussi, il y a eu un réinvestissement.
01:02:14 Je pense que si on se prend tout sur la tête en ce moment en se disant que rien ne va plus,
01:02:17 on a de quoi déprimer tout le monde, alors qu'il y a quand même des choses positives
01:02:20 qui montrent qu'on peut avoir des rentrées fiscales supplémentaires,
01:02:23 et voir l'avenir avec plus d'optimisme.
01:02:25 L'hôpital n'est peut-être pas le bon exemple.
01:02:27 Squatter pendant plusieurs mois, le propriétaire d'un immeuble à Lyon a repris possession des lieux.
01:02:32 Mais il y a quelques semaines, les squatteurs ont déposé une plainte contre le propriétaire.
01:02:36 On va en parler dans un instant, dans la dernière partie de 90 Minutes Info.
01:02:40 Et on remercie Eric Dorey de Matten d'avoir été avec nous cet après-midi.
01:02:43 A tout de suite sur CNews.
01:02:45 [Générique]
01:02:52 De retour sur CNews pour la dernière partie de 90 Minutes Info.
01:02:56 Et direction Lyon à présent, où depuis plusieurs mois, des squatteurs occupaient un immeuble.
01:03:01 Le propriétaire a repris possession des lieux au début de l'année.
01:03:05 Mais il y a quelques semaines, coup de théâtre, il a reçu une plainte de ces squatteurs
01:03:09 qui exigent d'occuper à nouveau les lieux.
01:03:11 Ils réclament aussi des dommages et intérêts.
01:03:14 Les détails d'Olivier Madinier, le récit est de Thibault Marcheteau.
01:03:18 Au début de l'année, cette gérante d'une société de promotion immobilière
01:03:23 reprend possession de son immeuble, squatté pendant 18 mois, et ne peut que constater les dégâts.
01:03:29 Ils n'ont épargné aucune pièce.
01:03:31 Tout est, vous pouvez le constater, tout est tagué du sol au plafond.
01:03:37 Il y a quelques semaines, les anciens locataires illégaux de cet immeuble de 800 m2
01:03:42 décident d'attaquer en justice la propriétaire des lieux pour expulsion illégale
01:03:46 avant la fin de la trêve hivernale.
01:03:49 Ils réclament des dommages et intérêts.
01:03:51 Ils souhaitent donc récupérer leur squat, leur logement.
01:03:57 Et ils souhaitent également qu'on remette l'immeuble en l'état.
01:04:03 Les voisins craignent de voir revenir ces squatteurs si la justice leur donne raison.
01:04:07 Pendant près de deux ans, on a eu un spectacle permanent.
01:04:10 Il suffisait d'ouvrir la fenêtre pour avoir les gens qui dansaient, qui se baignaient
01:04:15 dans des tenues d'Ève.
01:04:17 La nuit, quand vous vous enlevez à 5h du matin ou 3h du matin pour entendre la musique
01:04:22 et puis les gens hurlaient, au bout d'un moment, c'est un petit peu fatigant.
01:04:25 La justice rendra sa décision le 14 mars prochain.
01:04:29 Situation totalement surréaliste.
01:04:33 Les squatteurs ont-ils une chance d'obtenir gain de cause selon vous, Céline Pina ?
01:04:37 En fait, s'ils le font, c'est probablement qu'ils en ont une.
01:04:40 Je ne vois pas tellement l'intérêt.
01:04:41 Ça coûte cher d'aller en justice.
01:04:43 Il faut se payer un avocat.
01:04:45 Ils doivent penser qu'ils sont dans leur droit, c'est sûr.
01:04:47 A priori, mais il est possible.
01:04:49 On a vu parfois des choses étonnantes.
01:04:51 La question, c'est qu'on a ce genre d'exemple.
01:04:57 Ce n'est pas une fois, ce n'est pas deux fois.
01:04:59 On en a des dizaines et des dizaines.
01:05:01 Voir chacun connaît dans son entourage quelqu'un qui a pu avoir un problème de squatte.
01:05:06 Et le seul souci, c'est qu'on en arrive à se dire comment se fait-il
01:05:10 qu'on n'arrive pas à gérer ces situations ?
01:05:12 Comment se fait-il en plus ?
01:05:15 On sait qu'un des problèmes du blocage de la location immobilière,
01:05:20 c'est justement la difficulté à expulser,
01:05:22 y compris des gens qui ne payent pas leur loyer.
01:05:25 Et que si on résolvait ces problèmes-là,
01:05:27 il est probable qu'on ait un peu plus de biens qui soient mis sur le marché
01:05:30 et qu'on résolve aussi un certain nombre des problèmes de logement.
01:05:33 Donc la seule question, c'est que ça fait des années et des années
01:05:36 que ce genre de cas se repose.
01:05:38 Comment se fait-il que l'on n'avance pas sur ces questions ?
01:05:41 C'est visiblement une première.
01:05:43 Des squatteurs qui attaquent un propriétaire,
01:05:45 c'est visiblement une première.
01:05:47 C'est ce que nous dit cet avocat spécialisé en droits immobiliers
01:05:50 qui a été interrogé tout à l'heure dans Midi News.
01:05:52 Écoutez.
01:05:53 Oui, je comprends qu'on tombe des nues.
01:05:56 Alors moi, en tant qu'avocat, je suis un peu plus habitué.
01:05:58 Alors c'est vrai que c'est une première de voir un squatteur
01:06:00 qui poursuit le propriétaire.
01:06:01 Et d'après ce que j'ai compris de ce dossier,
01:06:03 c'est qu'il y a eu une décision du juge qui lui-même,
01:06:05 et ça on le voit très fréquemment,
01:06:06 a décidé de faire bénéficier, malgré la loi Elan,
01:06:09 au squatteur du bénéfice de la travaille hivernale.
01:06:11 Et c'est ça que les squatteurs "reprochent" à leur propriétaire.
01:06:15 Mais la demande de dommages et intérêts,
01:06:17 elle est quand même assez rocambolesque.
01:06:19 Elle a un fondement juridique,
01:06:21 qui est effectivement le non-respect de cette décision de justice.
01:06:23 Il faut espérer quand même que le tribunal,
01:06:25 dans sa sagesse, déboute les squatteurs
01:06:28 de cette demande de dommages et intérêts.
01:06:30 Ce serait quand même surréaliste.
01:06:31 Pierre Lelouch, si la justice donne raison à ces squatteurs,
01:06:34 le signal qui sera lancé va être terrible.
01:06:37 Écoutez, la justice,
01:06:39 me référant au ministre de la justice,
01:06:41 je dis que dans cette affaire,
01:06:42 il y a des bras d'honneur qui se perdent.
01:06:44 Honnêtement.
01:06:45 Il y a un vieux principe de droit romain,
01:06:49 qui s'appelle "nemo auditur, turpitude in em elegance".
01:06:53 Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude.
01:06:57 Quand vous occupez illégalement un lieu,
01:07:00 ben, c'est pas à vous de vous plaindre.
01:07:03 Alors là, l'avocat dit "oui, mais le juge avait reconnu
01:07:06 qu'ils avaient droit à la trêve hivernale".
01:07:08 Il n'empêche que l'acte délictueux de base,
01:07:10 c'est quand même l'occupation illégale du bien
01:07:12 qui appartient à quelqu'un d'autre.
01:07:14 Donc, se prévaloir d'une violation du droit de propriété
01:07:16 pour demander de dommages et intérêts,
01:07:18 il faut être gonflé.
01:07:20 Donc, bras d'honneur et coup de pied au cul,
01:07:22 en ce qui me concerne.
01:07:23 Même si on ne fait pas ce genre de choses,
01:07:25 ni dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale...
01:07:27 Non, mais ici, on peut le dire.
01:07:28 Non, mais franchement...
01:07:29 On ne peut pas le faire sur un plateau de télé, mon p'tit Pierre.
01:07:31 Non, mais moi, je le dis parce que je sais
01:07:33 qu'il y a énormément de concitoyens
01:07:35 qui en ont ras le bol de vivre dans un pays
01:07:38 où c'est du grand n'importe quoi.
01:07:40 On rentre chez les gens, et ensuite, on les poursuit,
01:07:43 après avoir détruit leur bien.
01:07:45 C'est ça, Sorbesberg.
01:07:46 Est-ce qu'on protège davantage les squatters
01:07:48 que les propriétaires dans notre pays ?
01:07:50 Vous savez quoi ?
01:07:51 J'ai une bonne nouvelle.
01:07:52 Il y a une proposition de loi
01:07:54 qui a été adoptée en Assemblée nationale
01:07:56 par mon collègue Guillaume Casbary,
01:07:58 en président de la Commission des Affaires économiques,
01:08:00 soutenue par le groupe,
01:08:01 qui d'ailleurs a été votée avec les collègues LR,
01:08:04 voire même du RN,
01:08:05 mais pas de la France insoumise,
01:08:07 et qui va créer un nouveau délit
01:08:09 pour lutter contre les squattres,
01:08:11 tripler les sanctions.
01:08:12 Donc, dans un mois,
01:08:14 quand elle aura été définitivement adoptée,
01:08:16 on peut regretter que la procédure parlementaire
01:08:18 prenne du temps,
01:08:19 ça ne sera plus possible.
01:08:20 Et je trouve que ça nous permet aussi
01:08:22 de faire un point là-dessus.
01:08:23 Vous me confirmez, sur ce plateau,
01:08:25 que dans un mois, ce cas-là, ce type de cas...
01:08:27 Quand la loi sera adoptée,
01:08:28 alors ça va prendre le temps que ça va prendre,
01:08:30 il y a deux, trois, quatre...
01:08:31 Peut-être plus d'un mois, quand même.
01:08:32 Oui, mais ça prendra peut-être trois mois.
01:08:33 Ça prendra trois mois.
01:08:34 Mais ce texte permettra de le faire.
01:08:36 Et pourquoi on a attendu aussi longtemps,
01:08:38 aussi longtemps,
01:08:39 pour que le bon sens prévale ?
01:08:41 Parce que, pendant des années,
01:08:43 ce qui était la priorité
01:08:45 et ce qui était souvent soutenu par les oppositions,
01:08:47 c'était le droit au logement,
01:08:48 et que ce type de loi serait une loi
01:08:51 qui serait radicalement d'extrême droite
01:08:53 parce qu'elle nuirait au droit au logement.
01:08:55 Enfin, là, je pense qu'on a pu,
01:08:57 sur certains points, en parler,
01:08:59 on met fin à ces espèces de tabous
01:09:01 qui étaient des tabous un peu difficiles à comprendre,
01:09:04 et bientôt, ce ne sera plus possible
01:09:06 de squatter de façon totalement délirante,
01:09:08 parce qu'en effet, c'est totalement ubuesque.
01:09:10 Je rappelle simplement que le droit de propriété
01:09:12 est dans notre Constitution,
01:09:13 que c'est juste des comportements inacceptables.
01:09:15 Il faut arrêter avec le wokisme,
01:09:17 mais je suis content que le Parlement
01:09:19 renforce les dispositions qui étaient très insuffisantes.
01:09:22 Moi, j'ai eu à gérer, combien de fois,
01:09:24 des pauvres gens qui, souvent, étaient en EHPAD,
01:09:26 dont les logements étaient squattés,
01:09:28 qui devaient payer leur EHPAD
01:09:30 et qui étaient ruinés par des "locataires".
01:09:33 Ce sont des gens qui profitaient de la situation
01:09:35 et de la faiblesse des autres.
01:09:37 C'est inacceptable.
01:09:38 Merci, Pierre Lelouch, d'avoir été avec nous
01:09:40 cet après-midi.
01:09:41 Ancien ministre Céline Pinard, essayiste,
01:09:43 et puis Christopher Wessberg.
01:09:44 C'est un plaisir de vous accueillir,
01:09:45 député Renaissance des Français de l'étranger,
01:09:48 du Canada et des États-Unis.
01:09:50 Où le droit de la propriété est mieux respecté.
01:09:53 C'est le moins qu'on puisse dire.
01:09:56 Alors là, flingue !
01:09:58 Merci à tous les trois.
01:09:59 C'est Emeric Gontier qui était à la réalisation.
01:10:02 Au son, il y avait Raphaël Lissac.
01:10:04 À la vision, Philippe Gilbert.
01:10:05 Merci à David Pougeol et Julien Durou.
01:10:07 Dans un instant, punchline week-end avec Eliott Deval.
01:10:09 Et moi, j'aurais le plaisir de vous retrouver ce week-end,
01:10:11 demain, à partir de 10h30, pour Midi News.
01:10:14 Bonne soirée sur CNews. Salut !
01:10:15 Aux Etats-Unis, il ne leur viendrait pas l'idée de se demander un truc.

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