Jean-Christophe Couvy : «Je vois l’érosion de l’autorité mais aussi de la confiance»

  • l’année dernière
Le secrétaire national de l’unité SGP, Jean-Christophe Couvy, remarque un éloignement entre la police et le reste du peuple. Selon lui, la police est passée d’une police de proximité à une police plus répressive : «Je vois l’érosion de l’autorité, mais aussi de la confiance» 

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00:00 moi je vois l'érosion de l'autorité, mais de la confiance.
00:03 Quand je suis rentré en 1999 dans le sondage, il y a aussi ça.
00:07 Donc ça fait 24 ans.
00:08 En 24 ans, si vous voulez, entre la confiance et la sympathie,
00:11 ça représentait 75% de pourcentage favorable,
00:15 et aujourd'hui on est à 58%.
00:17 Mais quand je suis rentré, il y avait une police de proximité.
00:20 Quand je suis rentré, c'est vrai qu'on était fier de porter notre uniforme,
00:24 les gens venaient spontanément vers nous, il y avait une discussion.
00:27 Entre temps, il y a eu plusieurs gouvernements qui se sont succédés,
00:30 et on a changé complètement la façon de faire la police.
00:33 On a fait une police beaucoup plus offensive, plus répressive,
00:36 et un peu, j'allais dire, coupée des gens.
00:39 On a fermé des commissariats, on a fermé des petits...
00:44 On avait dans les quartiers des postes de police,
00:47 on a fermé tout ça pour faire des espèces de...
00:50 On a regroupé justement pour faire des économies d'effectifs,
00:53 des gros commissariats.
00:55 Là, on le voit sur certaines villes, par exemple,
00:58 il y a 3-4 villes qui sont regroupées autour d'un seul commissariat.
01:01 Donc on a perdu cette proximité avec les gens, avec la population,
01:05 et puis c'est l'image qu'on dégage,
01:07 même si moi, mes collègues sont très affectés par ça,
01:09 parce qu'ils ont l'impression de donner le meilleur d'eux-mêmes.
01:12 Et c'est ça qui est pénible.
01:15 Après, vous savez, effectivement, quand les temps sont durs,
01:19 on demande à la police aussi toutes les missions de la société,
01:23 on est au cœur de la société,
01:25 et forcément, on a l'impression des fois,
01:27 les gens nous disent qu'on est un peu le bras armé de la politique.
01:30 Et c'est pour ça qu'il faut faire attention,
01:32 nous, on est au service de la République et de nos concitoyens.
01:34 On n'est pas au service de certaines idées politiques,
01:37 il faut bien qu'on le martèle.
01:40 Et après, j'allais dire aussi,
01:42 il y a les réseaux sociaux qui sont arrivés.
01:45 Et on a aujourd'hui des influenceurs politiques
01:48 qui minent tous les jours les missions de la police,
01:52 qui sont dans une espèce d'offensive
01:55 contre la police, contre cette autorité.
01:58 Et on voit que les jeunes sont réceptifs à ces messages négatifs.
02:03 [Musique]
02:06 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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