90 Minutes Info du 15/03/2023

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Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #90minutesInfo du lundi au vendredi

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00:00:00 Bonjour, bienvenue sur CNews. L'actualité en direct depuis la manifestation parisienne contre la réforme de retraite, ce sera dans quelques instants.
00:00:08 Je vous présenterai mes invités pour commenter ce cortège. Mais avant cela, le rappel des principaux titres avec Michael de Santos.
00:00:15 La commission mixte paritaire valide l'article 7, celui du report à 64 ans de l'âge de départ à la retraite. Jusqu'à maintenant, il était fixé à 62 ans.
00:00:27 Les 7 sénateurs et les 7 députés continuent de débattre pour trouver un compromis sur l'ensemble de la réforme des retraites.
00:00:33 En cas d'accord, un texte pourrait être voté jeudi au Parlement.
00:00:36 A près d'un quart de grévistes chez EDF, selon la direction, 22,45% des salariés ont cessé tout travail pour cette 8e journée de mobilisation.
00:00:45 Un chiffre en très forte baisse, le 7 mars dernier, ils étaient presque deux fois plus nombreux.
00:00:50 Enfin, le fort de Brégançon sans électricité, selon le président de la CFECGC Energy Côte d'Azur, la résidence officielle de la présidence de la République,
00:00:59 lieu de vacances du couple Macron dans le Var, a été touché par plusieurs coupures de courant.
00:01:03 Un geste symbolique en pleine contestation contre la réforme des retraites.
00:01:07 Et pour m'accompagner aujourd'hui, j'accueille Judith Vintrobe. Bonjour Judith. Je rappelle que vous êtes grand reporter au Figaro Magazine.
00:01:15 Merci d'avoir répondu à notre invitation. Bonjour Benjamin Morel, maître de conférence en droit constitutionnel à Paris.
00:01:21 Et à vos côtés, Pascal Bitto Panelli. Vous allez nous parler maintien de l'ordre dans le cortège en espérant que tout se passe bien aujourd'hui.
00:01:28 Nous le verrons pour l'instant. Ça a l'air plutôt calme, vous l'aurez compris.
00:01:31 On va parler de la contestation de la réforme des retraites. C'est un tournant sans doute aujourd'hui parce que, vous le savez,
00:01:37 à l'Assemblée a lieu en ce moment la commission mixte paritaire. Elle est réunie d'ailleurs il y a quelques minutes, un peu moins d'une heure maintenant.
00:01:44 L'article 7, le fameux article 7 sur le départ à 64 ans a été validé. Et puis cette séquence, elle sera donc peut-être suivie d'un vote solennel demain,
00:01:53 à moins que le 49-3 ne soit enclenché. Nous le verrons. Et puis la rue, bien sûr, vous le voyez déjà sur cette image, avec des syndicats qui veulent afficher
00:02:02 une détermination plus forte que jamais alors que des actions de blocage, vous le savez, se poursuivent dans le pays. On va parler de tout cela.
00:02:08 Et on va rejoindre sans plus tarder dans le cortège parisien qui s'était lancé des Invalides pour rejoindre la place d'Italie,
00:02:13 Jeanne Cancard. Jeanne, racontez-nous un petit peu la teneur de la mobilisation, l'ambiance qui règne, sachant qu'il y a au fond une double actualité,
00:02:22 une actualité législative qui est en train de s'accélérer et puis donc cette contestation de la rue qui ne veut pas plier.
00:02:27 Oui Nelly, exactement. Et justement, les manifestants qui sont présents ici aujourd'hui, bien ils le savent, c'est un petit peu la dernière ligne droite pour eux,
00:02:37 même si ce qui frappe aussi quand on les interroge c'est qu'ils nous disent "même si cette loi, cette réforme des retraites, elle est adoptée, elle est votée,
00:02:45 même si c'est par le 49.3 ou bien par une majorité, eh bien on continuera à être mobilisés, on continuera la contestation, même si ça doit passer par une grève générale".
00:02:54 Alors pour l'instant, la mobilisation se passe plutôt dans le calme. Le cortège a été lancé il y a maintenant un peu moins d'une heure de l'esplanade des Invalides,
00:03:02 direction la place d'Italie. On était d'ailleurs tout à l'heure, pas très loin finalement, de l'Assemblée Nationale, du Palais-Bourbon,
00:03:08 là où en ce moment se tient donc cette fameuse commission mixte paritaire. Ce qu'ils nous disent aussi, les manifestants, eh bien c'est qu'ils comptent sur une mobilisation très forte,
00:03:17 une mobilisation au moins aussi importante, ils espèrent, que celle de mardi dernier, celle du 7 mars, où eh bien 700 000 manifestants s'étaient réunis à Paris,
00:03:26 selon les syndicats, 80 000 selon le ministère de l'Intérieur. Alors là, c'est toujours un petit peu difficile de vous dire précisément si c'est plus, si c'est moins,
00:03:34 puisque il faut savoir que sur ce parcours, eh bien les boulevards sont assez larges, donc la population, les manifestants sont assez clairsemés,
00:03:41 mais ils nous le disent, eh bien ils comptent bien et ils espèrent bien que cette mobilisation soit forte. Et puis c'est aussi une journée de contestation,
00:03:46 qui est sous tension. La préfecture de police a prévenu, il se pourrait qu'il y ait plusieurs centaines d'éléments radicaux, de casseurs,
00:03:55 de mêles ici, dans les allées du cortège. C'est pour cette raison, eh bien qu'un dispositif policier très important est déployé aujourd'hui,
00:04:02 pour cette 8e journée de manifestation contre la réforme des retraites.
00:04:05 Merci beaucoup Jeanne, et évidemment on vous retrouvera un petit peu plus tard dans le cortège à mesure qu'il progresse.
00:04:10 Alors on va voir, avant de faire réagir, de quel bois se chauffent les leaders syndicaux. Aujourd'hui à commencer par Philippe Martinez,
00:04:16 il y a toujours la perspective du 49-3 quand même, qui plane à l'horizon en cas d'inobtention, je ne sais pas si on peut dire ça comme ça.
00:04:26 Si on ne pouvait pas réunir une majorité pour procéder à un vote solennel, écoutons ce que disait Philippe Martinez tout à l'heure au début du cortège.
00:04:33 D'ailleurs c'est le pire du pire. On a, je ne vais pas refaire l'histoire, on a le gouvernement qui a choisi un processus qui n'est pas habituel
00:04:44 pour une loi aussi importante, puisque c'est un cas de projet de loi significatif d'une institution sociale.
00:04:50 Une procédure donc accélérée, qui n'a pas pu aller à son terme dans les débats. Au Sénat, rebolote, processus accéléré.
00:04:59 Si on passe par le 49-3, le moins qu'on puisse dire c'est que ça va poser un problème, un grave problème de respect de ce qui se passe dans la rue et de ce qu'on pense au milieu.
00:05:13 Et puis, à contrario, un Laurent Berger qui lui aussi évoque ce qui va se passer demain dans les deux hémicycles, dans les deux assemblées.
00:05:23 S'il y avait un passage positif au vote de cette loi, ça n'enlèverait rien à l'appréciation négative qu'on y porte d'abord.
00:05:30 Il y aura je crois profond malaise dans le monde du travail et on continuera d'y exprimer notre volonté de faire avancer les droits des travailleurs d'une manière ou d'une autre.
00:05:40 Judith Ventrebom, si le vote passe, en gros, c'est la fin de l'union syndicale ?
00:05:46 Oui, je pense, parce que dans d'autres déclarations récentes, Laurent Berger a dit que la CFDT serait toujours du côté de la légalité.
00:05:54 Dimanche, il disait même, pas clairement mais disons de façon un peu moins obscure, qu'il y avait deux hypothèses
00:06:03 où la loi était adoptée selon une procédure normale et auquel cas il y aurait des divergences syndicales
00:06:11 puisque la CFDT considérerait que la démocratie parlementaire s'est exprimée
00:06:17 ou alors le gouvernement recourait au 49-3 et dans ce cas-là, il se réservait la possibilité de continuer à manifester.
00:06:26 Mais franchement, il n'avait pas l'air très très chaud pour continuer à investir les rues.
00:06:33 Là, il le dit sans embâche aujourd'hui et en plein cortège.
00:06:36 Benjamin Morel, en gros, on a là un Front syndical qui veut y aller coûte que coûte
00:06:41 et qui se fiche peut-être, en tout cas, qui veut outrepasser ce qui peut se passer du côté législatif
00:06:47 et puis un autre qui reconnaît la légitimité du vote.
00:06:49 Oui, qui reconnaît la légitimité du vote mais peut-être faut-il voir un petit peu sur le long terme
00:06:53 parce qu'il y a deux éléments à prendre en compte.
00:06:55 Le premier élément, c'est qu'on a vu que Laurent Berger, sur cette réforme comme sur d'ailleurs la précédente,
00:07:00 était assez facilement dépassé par sa base.
00:07:02 Et donc, si jamais un mouvement doit continuer, est-ce que vraiment les CFDTist resteront en retrait de ce mouvement ?
00:07:08 Ce n'est pas si évident que ça. Peut-être que lui prendra ses distances
00:07:11 mais il n'est même pas certain qu'il ait la marge de manœuvre pour le faire.
00:07:14 Le deuxième élément, c'est qu'il y a une autre bataille qui est en train d'être lancée
00:07:17 qui a notamment été lancée hier par Valéry Rabault, qui est la bataille d'un référendum d'initiative partagée.
00:07:22 Et donc, on va probablement avoir des parlementaires.
00:07:24 A priori, si on prend la jurisprudence sur ADP, le référendum ne devrait pas poser de problème.
00:07:30 Et donc, pendant neuf mois, il va y avoir une collecte de signatures.
00:07:32 Cette collecte de signatures va passer par les réseaux de l'AFI, par la réseau des Verts, du PS,
00:07:36 mais également par les réseaux syndicaux, de la CGT et probablement de la CFDT.
00:07:41 Ce qui va faire que la question des retraites risque de rester, à ce moment-là, dans les tuyaux médiatiques,
00:07:47 dans les tuyaux syndicaux et que la CFDT ne pourra pas jouer en la matière des mises en retrait.
00:07:52 Et puis, il y en a qui y croient mordicus et qui veulent aller encore plus loin, mener le combat.
00:07:58 Vous connaissez tous Olivier Matheux, maintenant, de la CGT 13, qui lui dit
00:08:02 "on ne pliera pas, quelles que soient les circonstances".
00:08:05 On va continuer, on va continuer.
00:08:07 Quoi qu'il se passe à la commission mixte et demain à l'Assemblée, on continuera.
00:08:11 Cette loi ne levera pas le jour.
00:08:13 Au fil du temps, au fil des entourloupes du gouvernement et du patronat,
00:08:16 l'opposition à la réforme, elle se renforce. Il n'y a aucune raison.
00:08:19 Et quelle que soit la façon dont, soit ils se sont achetés une majorité, soit ils passent en force,
00:08:23 ça ne fera pas de la réforme un progrès social.
00:08:26 Donc on va la combattre jusqu'à ce qu'elle soit rangée aux oubliettes.
00:08:28 On va retourner dans le cortège qui progresse, qui progresse,
00:08:31 en tout cas qui n'est pas entravé par des éléments perturbateurs à l'heure qu'il est.
00:08:34 Bonjour Vincent Farandes, vous êtes un sur un autre, une autre portion du parcours parisien.
00:08:39 Aujourd'hui, racontez-nous un petit peu les slogans que vous avez entendus,
00:08:42 le degré de détermination, est-ce qu'il est intact ?
00:08:44 Parce qu'on voit quand même que dans la mobilisation, il y a une petite déperdition.
00:08:47 On le voit aussi au niveau des déclarations, par exemple du côté de la fonction publique.
00:08:50 La mobilisation est moindre aujourd'hui.
00:08:54 Oui, absolument. Avec Olivier Gangloff, on suit aujourd'hui la tête de cortège
00:08:59 qui vient tout juste d'arriver à notre niveau, là où les leaders syndicaux défilent.
00:09:03 Et c'est vrai que pour le moment, ce cortège est assez dense, on peut le dire.
00:09:10 Depuis l'esplanade des Invalides jusqu'à où on se trouve actuellement,
00:09:14 on n'a pas énormément avancé parce que justement, le cortège est plutôt dense.
00:09:19 Pas d'échaufourée non plus. Ça, c'est une chose importante à souligner.
00:09:24 Autre chose à souligner également, c'est vrai qu'on voit que très peu,
00:09:29 les forces de l'ordre, assez retirées dans les rues adjacentes,
00:09:32 comparées aux autres manifestations, ils étaient un petit peu plus présents.
00:09:35 Peut-être que ça explique justement que ça calme un petit peu, j'allais dire,
00:09:39 les velléités des éléments perturbateurs.
00:09:43 En ce qui concerne les revendications, c'est vrai que les personnes
00:09:48 que nous avons pu rencontrer sont toujours aussi, j'allais dire, combatives.
00:09:51 Il y a deux scénarios. Le premier, c'est la loi qui est... la réforme, pardonnez-moi,
00:09:56 qui est votée à l'Assemblée et au Parlement.
00:10:00 Il y aura d'autres actions, mais sous d'autres formes, nous disent
00:10:04 les responsables syndicaux et les manifestants.
00:10:06 L'autre scénario, c'est le 49-3. Et là, ça pose plus de problèmes aux manifestants
00:10:10 qui jugent que c'est un déni de démocratie. Et donc, ils continueront
00:10:14 de descendre de la rue pour manifester contre cette réforme des retraites.
00:10:17 On verra si la mobilisation peut tenir la distance, parce qu'on sait aussi
00:10:21 que ça coûte. On a comme coutume de dire que ça coûte de faire grève.
00:10:24 Et voilà, il faut tenir la distance. On verra si sur la durée, ça peut s'inscrire.
00:10:29 Puisqu'on parle de la mobilisation, et Pascal Bito-Panine, j'aimerais vous donner
00:10:32 la parole également, on évoquait aujourd'hui une fourchette de 300 à 500 éléments
00:10:38 perturbateurs potentiels pour se greffer au cortège et tenter de l'entraver.
00:10:42 Quelques centaines de gilets jaunes également. Alors, il y a déjà eu des contrôles.
00:10:45 Je crois que 2 800 contrôles ont été effectués depuis ce matin.
00:10:48 D'ores et déjà, des interpellations, peut-être parce qu'il y avait des armes,
00:10:52 des projectiles qui posaient problème aux mains de ces manifestants
00:10:56 qui tentaient de rejoindre le cortège. Mais on a aussi coutume de dire que
00:10:59 plus ça se tend avec l'exécutif, plus les actions se radicalisent.
00:11:03 Est-ce que c'est à craindre, ça ?
00:11:05 Oui, c'est forcément à craindre, surtout qu'on est sur des épisodes renouvelés.
00:11:09 La tension monte. Donc aujourd'hui, une journée importante pour la politique
00:11:14 et sensible pour le maintien de l'ordre et l'ordre public.
00:11:17 On sait, d'après les services d'enseignement, et ça serait d'ailleurs assez illogique
00:11:21 qu'ils ne soient pas là, qu'on peut craindre plusieurs centaines d'ultras,
00:11:26 quels qu'ils soient, puisqu'on peut avoir affaire à beaucoup de monde,
00:11:30 des anarchos libertaires, des mouvances libertaires et anarchiques,
00:11:34 de l'ultra gauche, des ultra jaunes, des jeunes très révoltés.
00:11:39 Donc, cette pénétration, tout particulièrement dans la tête de cortège
00:11:44 et les montées en tension, peuvent absolument être tout à fait plausibles.
00:11:49 C'est pour ça que, d'une part, le préfet de police de Paris met un dispositif
00:11:53 très conséquent et bien calibré. Et par ailleurs, dans ce nouveau maintien de l'ordre,
00:11:58 pour éviter les provocations, vous l'avez vu, le met plus en profondeur.
00:12:02 C'est-à-dire qu'on sort les forces mobiles de sécurité du décor, pour le moment.
00:12:06 Ce qui s'est passé, juste un petit addendum, ce qui s'est passé lors de la dernière mobilisation,
00:12:10 le fait qu'il y ait eu ces heures qui étaient les plus conséquentes
00:12:13 depuis le début de la mobilisation, avec, on s'en souvient, cette voiture de médecin
00:12:18 qui était en intervention, qui a été prise à partie, qui a été cassée.
00:12:21 Puis, à la suite, une comparution immédiate et un jugement assez rapide pour l'auteur des faits.
00:12:27 Est-ce que ça peut quand même, d'une certaine manière, les revigorer,
00:12:31 c'est-à-dire agiter ces éléments qui aussi ont à cœur de faire parler d'eux ?
00:12:36 Ils sont dans une espèce de veine porteuse, si je puis dire.
00:12:39 – Absolument, oui. Je pense que l'étincelle est toujours là
00:12:42 et on a toujours des gens qui souhaitent mettre fin à cette propagande par le fait,
00:12:47 pour lesquels d'ailleurs, ils disent souvent, même sur leur réseau,
00:12:52 que ce type de manifestation ne sert à rien, qu'il faut de la propagande par l'action,
00:12:58 qu'il faut aller au combat pour que ce soit payant,
00:13:01 que c'est la seule façon de faire céder le gouvernement.
00:13:04 – Judith Van Tromp, tu as un commentaire peut-être ?
00:13:06 – Oui, ce que nous disent nos envoyés spéciaux sur place, les journalistes du Figaro,
00:13:12 c'est qu'il y a beaucoup de gens très très jeunes et beaucoup de retraités,
00:13:17 c'est d'ailleurs ce qu'on voit à l'image.
00:13:18 Il y a beaucoup de gens qui ont apparemment l'âge de la retraite
00:13:21 et de gens extrêmement jeunes qui ne sont pas encore…
00:13:24 – Mais très peu de salariés au milieu.
00:13:25 – Voilà, sur le marché du travail.
00:13:27 Et en fait, la présence de ces jeunes, dont certains sont radicalisés,
00:13:31 pose un problème spécifique aux forces de l'ordre,
00:13:34 mais aussi aux services d'ordre des syndicats.
00:13:37 Ils sont d'abord ultra politisés, travaillés par les réseaux d'extrême gauche,
00:13:42 des coloniaux, etc.
00:13:44 Et on entend des slogans du genre "inflique une balle justice sociale",
00:13:49 ça, ça a été beaucoup entendu dans les précédentes manifs.
00:13:52 Ils ont une stratégie qui consiste à se coller dans le cortège
00:13:57 aux services d'ordre des syndicats pour que quand la police charge,
00:14:01 ce soit les services d'ordre qui s'en prennent plein la figure.
00:14:04 Les services d'ordre évidemment ne se laissent pas faire,
00:14:07 donc du coup ils se font insulter par ces jeunes qui leur crient "CGT Colabo"
00:14:11 et autres gracieusetés.
00:14:13 Et pour les forces de l'ordre, un public très jeune,
00:14:18 c'est forcément d'un maniement délicat, serait sur le gâteau.
00:14:22 S'ils se font attraper, ils risquent beaucoup moins
00:14:26 que quelqu'un qui est plus aguerri, un black bloc.
00:14:29 – Alors, puisqu'on est sur l'image, vous voyez le cortège parisien,
00:14:31 ça se passe à gauche, à droite des images qui nous viennent de Toulouse
00:14:35 où traditionnellement on se mobilise beaucoup
00:14:38 depuis le début de cette contestation.
00:14:40 On parlait d'heures, il y en a eu un certain nombre ce matin,
00:14:43 signalé à Nantes, c'est pour ça que je vous disais,
00:14:45 il y a quand même un risque qui pèse aussi sur Paris,
00:14:48 parce qu'il y a souvent quand même des actions coordonnées,
00:14:50 même s'ils ne sont pas en lien direct,
00:14:52 il y a quand même une sorte d'émulation qui se crée.
00:14:54 Mais j'aimerais qu'on aille voir ce qui se passe du côté de Lyon,
00:14:57 où à Lyon aussi on avait eu un certain nombre d'affrontements,
00:15:00 d'échauffourés. Bonjour Olivier Madinier, vous êtes sur place,
00:15:03 le cortège qui sans doute arrive à la fin,
00:15:06 et on nous a signalé quelques jets de projectiles,
00:15:09 est-ce que vous pouvez nous le confirmer ?
00:15:11 – Oui absolument, le cortège qui vient de traverser le Rhône
00:15:16 pour arriver Place Bellecour, et comme ici,
00:15:19 traditionnellement, il y a des affrontements avec les forces de l'ordre.
00:15:24 Pour l'instant c'est relativement calme,
00:15:26 mais on a vu quelques jets de projectiles, un camion à eau,
00:15:30 un canon à eau des forces de l'ordre est positionné
00:15:33 à l'entrée de la Place Bellecour, et le cortège,
00:15:36 en avant du cortège, il y a une centaine de black blocs,
00:15:39 qui, comme à chaque manifestation,
00:15:41 veulent en découdre avec les forces de l'ordre.
00:15:44 Il y a eu déjà quelques incidents dans le quartier de la Guilletière,
00:15:48 tout à l'heure, quelques tirs de cases lacrymogènes,
00:15:51 et à ce stade-là, le cortège, la manifestation,
00:15:54 est arrêté avant de pouvoir entrer sur la Place Bellecour.
00:15:58 – Si beaucoup pour cette première interprétation du cortège lyonnais
00:16:02 qui touche donc à sa fin.
00:16:04 On viendra vous revoir un petit peu avant la fin de l'émission, bien entendu.
00:16:07 J'aimerais qu'on prenne le pouls aussi de ce qui se passe
00:16:08 du côté politique, du côté législatif, avec cette question,
00:16:12 les voix LR seront-elles vraiment au rendez-vous
00:16:15 pour établir une majorité ?
00:16:17 On sait d'ores et déjà qu'un certain nombre de gages
00:16:19 ont été donnés ce matin, d'ailleurs, à priori sur les carrières longues,
00:16:23 bonjour Élodie Huchard, il faut 10 voix d'avance,
00:16:27 est-ce que la perspective aujourd'hui du 49.3 est en train de s'éloigner ?
00:16:32 – Alors, il faut évidemment être très mesuré,
00:16:37 ce qu'on voit, elle vous le disait à l'instant,
00:16:39 c'est que le gouvernement a beaucoup cédé à la droite,
00:16:42 vous avez parlé des carrières longues, mais il y a aussi
00:16:44 tout ce qui avait été voté plus tôt dans la matinée,
00:16:46 l'index senior pour les entreprises de plus de 300 salariés
00:16:49 et non pas 50, comme le voulait le groupe majoritaire à l'Assemblée,
00:16:52 la création d'un CDI senior, il avait été rajouté au Sénat,
00:16:55 à la base le gouvernement n'en voulait pas,
00:16:58 la surcote pour les femmes aussi, qui sans grande surprise,
00:17:00 devrait être adoptée, et puis effectivement,
00:17:02 cette question des carrières longues, elle est centrale
00:17:04 parce que Aurélien Pradié, le fameux frondeur finalement
00:17:07 au sein de la droite, en avait fait une question totalement personnelle,
00:17:09 il voulait que le gouvernement reprenne son amendement,
00:17:12 alors si on est très honnête, dans la logique,
00:17:14 effectivement le gouvernement reprend son amendement,
00:17:17 43 annuités maximum pour ceux qui ont commencé à travailler tôt,
00:17:21 mais Aurélien Pradié avait fait un amendement avec beaucoup de virgules,
00:17:24 de sous-conditions, etc., qui ne sont pas forcément reprises par le gouvernement,
00:17:28 en revanche, du côté des Républicains, il faut le reconnaître,
00:17:30 plus ça va, plus cette réforme quand même ressemble à celle
00:17:33 qu'ils avaient pu défendre dans le cadre de l'élection présidentielle,
00:17:36 et ressemble, comme on le disait, à l'amendement qui avait été voté au Sénat,
00:17:39 donc c'est plutôt bon signe quand même pour le gouvernement
00:17:42 d'aller vers ce texte, et puis en ce qui concerne l'ambiance
00:17:44 en ce moment en commission mixte paritaire, c'est un peu plus calme
00:17:47 parce qu'on vient de passer l'article 7 sur le recul de l'âge légal,
00:17:50 on a passé l'article 8 sur les carrières longues,
00:17:53 on va arriver à des articles un petit peu plus tranquilles,
00:17:55 donc le rythme devrait s'accélérer normalement.
00:17:57 - Mais c'est quand même Aurélien Pradié et ses alliés ou ses amis
00:18:00 qui ont la clé aujourd'hui, est-ce qu'il s'adrera aux sirènes personnelles,
00:18:05 enfin de la notoriété, ou est-ce qu'il rentrera dans le rang ?
00:18:08 Évidemment c'est toute la question. Merci beaucoup Élodie,
00:18:10 on se retrouve un petit peu plus tard, vous nous ferez part des avancées
00:18:13 en commission mixte paritaire.
00:18:16 Évidemment, l'ANUPS en sortie de commission tout à l'heure a dit
00:18:22 "ils se sont fait enfuer les LR", mais finalement l'exécutif,
00:18:26 il avait une sorte de botte secrète de dernière minute,
00:18:29 c'est sa dernière carte à abattre en fait.
00:18:31 - Il va falloir faire attention quand même, parce que le 49 à INA3,
00:18:33 ça implique quoi ? Ça implique que grosso modo,
00:18:35 si la motion de censure passe, votre texte tombe, et vous également,
00:18:39 mais si jamais la motion de censure ne passe pas,
00:18:41 et bien à ce moment-là, le texte passe.
00:18:44 En revanche, obtenir une majorité sur le texte, c'est plus compliqué,
00:18:47 parce qu'il ne faut pas 289 députés sur le papier,
00:18:50 la moitié de 577, il vous faut une majorité en séance.
00:18:53 Ça signifie que le député Renaissance ou le député Modem,
00:18:57 qui ce jour-là devra comme de par hasard inaugurer un musée
00:19:01 sur le commerce dans la Tiretaine au 19ème siècle,
00:19:04 s'il n'est pas là, il ne compte pas pour le gouvernement.
00:19:07 Donc pour le gouvernement, il y a trois incertitudes.
00:19:09 Il y a une incertitude sur ses propres troupes,
00:19:11 et on sait qu'on a des députés Renaissance et Modem notamment,
00:19:14 qui ont déjà dit qu'ils ne voteraient pas la réforme.
00:19:16 Il y a une incertitude sur la présence,
00:19:18 parce que les députés Nupes et Rennes, eux, ils seront là.
00:19:21 Quel va être le taux de présence dans la majorité ?
00:19:23 On se joue à quelques voix près, et là, il y a une incertitude.
00:19:26 La troisième incertitude, vous l'avez dit, c'est sur les députés LR.
00:19:30 Et là, l'amendement qui a été retenu sur les carrières longues
00:19:33 ressemble beaucoup plus à l'amendement Marlex qu'à l'amendement Pradié.
00:19:36 Donc il n'est pas sûr que ça convainque Pradié.
00:19:39 De l'autre côté, certes, le CDI senior est repris.
00:19:42 Et le CDI senior, il y a de grandes, grandes choses
00:19:44 qui seront inconstitutionnelles dans le cadre d'un PLFSS.
00:19:47 Vous pouvez dire « open bar », vous pouvez faire des cadeaux,
00:19:49 mais si une finale conseil constitutionnel, Laurent Fabius, sabre la chose,
00:19:52 eh bien c'est un cadeau pour rien.
00:19:54 Donc ça, il n'est pas certain que ça emporte une grande partie du groupe LR.
00:19:58 Donc aujourd'hui comme hier, ce 49 Alina 3, il est tout aussi incertain.
00:20:02 D'autant que Mathilde Panot s'est emprisonné de dire,
00:20:04 lorsqu'il y a eu une suspension de commission,
00:20:06 que finalement seulement un tiers, que c'était un faux gage sur les carrières longues notamment,
00:20:10 parce qu'un tiers des personnes seraient réellement concernées par cette « avancée ».
00:20:16 Sur l'absentéisme, est-ce qu'on peut raisonnablement penser
00:20:19 qu'un jour aussi crucial, les gens vont avoir une excuse de « pardon, j'ai piscine »
00:20:23 pour ne pas aller voter ce texte ?
00:20:25 Ce qui aura une piscine, ce sera une décision politique.
00:20:27 Voilà, c'est un message politique fort à envoyer.
00:20:29 Ce qu'il faut comparer, c'est toutes les incertitudes dont a parlé Benjamin.
00:20:35 Il y a quand même peu d'incertitudes sur le fait qu'en cas de visage du 49.3,
00:20:40 la motion de censure qui sera déposée par l'opposition ne sera pas adoptée.
00:20:46 Donc ce n'est pas un danger de mort pour le gouvernement.
00:20:49 Il faut comparer ça au risque social que représente l'usage du 49.3.
00:20:54 Je le disais tout à l'heure, Laurent Berger a distingué deux cas de figure.
00:20:59 Un cas où c'est adopté normalement, où le gouvernement utilise le 49.3
00:21:05 et dans ce cas-là, il a bien l'intention de continuer la mobilisation.
00:21:09 Ça va laisser des traces dans la société.
00:21:11 Le 49.3, rappelez-vous, les précédentes fois, notamment au moment de la loi Travail,
00:21:17 ça a été un des arguments qui ont soudé la mobilisation et qui l'ont fait durer.
00:21:25 Le 49.3, on n'en a jamais passé autant que sous des présidents socialistes.
00:21:30 Oui, mais l'important c'est comment est-ce que vous le politisez.
00:21:32 Le 49.1.3 est devenu quasiment une méthode de gouvernement
00:21:34 depuis le début de la législature sur les textes financiers.
00:21:36 Mais là, celui-là est tout de même très symbolique.
00:21:38 Il arrive en fin de texte sur un texte très compliqué, après un vote bloqué à 47 tirères.
00:21:42 Bref, on a fait toute la panoplie de la Constitution.
00:21:44 C'est bien pour les conscionalistes, mais évidemment, ça crée un effet de gradation.
00:21:48 Le deuxième élément, c'est qu'en effet, le 49.1.3,
00:21:50 je rejoins tout à fait ce qui a été dit, pour un gouvernement, il est délétère.
00:21:53 Mais un vote négatif sur son texte, ce serait bien plus délétère.
00:21:56 Et donc demain, quand Elisabeth Borne arrivera en séance,
00:21:59 elle comptera ses troupes, elle verra un petit peu comment les motions préalables
00:22:03 sont votées ou pas par les différentes tendances de LR.
00:22:05 Et si jamais il faut le dégainer, dans le pire des cas, elle le fera.
00:22:08 Vous pensez vraiment que ça va se décider demain et non pas ce soir,
00:22:11 parce que ça se peut pas prendre plus de latérale collée le plus possible aux conditions réelles du vote.
00:22:16 Avec toujours cette incertitude que certains mentent sur leurs intentions.
00:22:19 Bien sûr, mais pour déclencher votre 49.1.3, il a simplement pour nécessité
00:22:23 d'être délibéré préalablement au Conseil des ministres.
00:22:26 Alors là, il y a tout un teasing, il y aura peut-être un Conseil des ministres demain.
00:22:30 Mais il a pu être délibéré il y a deux semaines et il peut être déclenché demain.
00:22:33 C'est-à-dire que là, c'est probablement déjà dans l'arsenal du gouvernement.
00:22:36 Si demain, on voit qu'il y a en effet de l'absentéisme dans les troupes de la majorité,
00:22:40 il va y avoir des motions de procédure avant si on voit que les amis de Aurélien Pradié votent ces motions.
00:22:45 À ce moment-là, pour le gouvernement, il va y avoir le sentiment qu'en effet, rien n'est acquis et qu'il y a un risque.
00:22:51 Et là, dégainer le 49.1.3 peut être intelligent parce qu'une fois que le texte est voté et rejeté, c'est trop tard.
00:22:56 De mémoire de journaliste qui suit la politique, Judith, est-ce qu'on a déjà été aussi...
00:23:03 autant dans un mouchoir de poche sur un vote aussi crucial,
00:23:06 est-ce que ça a déjà été aussi serré dans l'histoire de la 5e ?
00:23:10 À propos d'une loi quand même sociétale, structurante comme celle-ci.
00:23:14 Je ne crois pas. En tout cas, sur une loi sociétale comme ça, il n'y en a pas qui me reviennent en tête.
00:23:22 Donc on est quand même dans un cas de figure assez particulier avec une issue très incertaine, y compris pour les dirigeants.
00:23:28 Oui, parce qu'en fait, vous disiez tout à l'heure à juste titre que c'est sous la gauche que le 49.3 a été le profil utilisé,
00:23:34 sous Michel Rocart qui était en majorité relative, mais c'est devenu une méthode de gouvernement pour lui.
00:23:40 Ça ne correspondait pas à Suspend, il savait qu'il n'avait pas la majorité,
00:23:44 donc il y allait tranquillement avec des règles d'engagement du 49.3 différentes d'ailleurs.
00:23:49 Peut-être pour ceux qui nous regardent, rappelez pourquoi quand on fait le compte hier,
00:23:53 on disait, parce que voilà, tout le monde sort les tablettes en ce moment,
00:23:56 on disait il y a 3-4 voix d'avance, mais ça ne suffira pas.
00:23:59 Pourquoi on dit il en faut 10, justement pour pallier cette possibilité que certains se défaussent en dernière intention ?
00:24:04 Oui, c'est ça, c'est-à-dire que, admettons, j'évoquais tout à l'heure ce qui va se passer avant.
00:24:08 Vous savez, Elisabeth Borne, mettez-vous à sa place, elle arrive en séance,
00:24:11 elle voit qu'il lui manque quelques troupes, déjà il faut les compenser.
00:24:14 Elle voit que vous avez un groupe LR qui se divise sur les votes préalables, les motions de procédure,
00:24:18 mais qui vous dit que la personne qui ne vote pas la motion de procédure va ensuite voter quand même définitivement le texte.
00:24:23 Tout ça, c'est très très incertain.
00:24:25 Donc si vous êtes à quelques voix près, et qu'il faut voir que tout le monde n'est pas en séance au même moment lors des votes,
00:24:31 je peux avoir envie d'aller au petit coin au moment du vote.
00:24:34 Et ça, c'est une incertitude qu'il faut bien pallier.
00:24:37 C'est un jeu parlementaire.
00:24:38 Évidemment, ce moment-là, je n'avais pas vraiment envie d'aller au petit coin,
00:24:41 mais politiquement, tout d'un coup, je m'absente.
00:24:44 Et donc, tout ce jeu parlementaire, c'est un jeu parlementaire qu'il faut prévoir auparavant.
00:24:49 Si vous ne le prévoyez pas, vous êtes battu.
00:24:51 Et si vous êtes battu, ça peut avoir des conséquences importantes,
00:24:53 d'où le fait qu'il faut vous assurer une marge d'avance pour éviter un désastre politique.
00:24:58 Donc, même cinq voix de rab, enfin d'avance, c'est quand même un risque.
00:25:02 Si vous les avez sur le papier, et qu'elles se traduisent dans la réalité, c'est suffisant.
00:25:06 Si vous ne les avez que sur le papier, en effet, c'est très, très dangereux.
00:25:09 Regardez cette image.
00:25:11 C'est la première vitrine endommagée sur le cortège parisien.
00:25:14 Ça vient de se passer sous nos yeux.
00:25:17 Je ne sais pas trop ce que c'est.
00:25:19 C'est une agence d'intérim, visiblement.
00:25:22 On sait que d'ordinaire, ce sont les banques, les agences immobilières.
00:25:25 Ça a été le cas la dernière fois avec une agence guillotin.
00:25:27 C'est une agence d'intérim.
00:25:29 Je ne sais pas si l'une de nos équipes peut nous...
00:25:32 Elle ne nous entend pas, mais regardez, le saccage est quand même déjà assez impressionnant.
00:25:36 Toute la vitrine a explosé.
00:25:38 Et le mobilier à l'intérieur semble avoir été quelque peu endommagé.
00:25:43 Les panneaux d'affichage pour les petites annonces sur la vitrine initiale également.
00:25:48 Ce qui suscite évidemment l'intérêt de tous les badauds et des journalistes.
00:25:52 Je ne sais pas si notre équipe peut réagir à ces images et nous les commenter par rapport à ce qui vient de se passer.
00:25:59 Jeanne, est-ce que vous avez vu qui s'en est pris à cette agence d'intérim ?
00:26:05 Et qui sont ces personnes qui s'avancent dans les locaux ?
00:26:07 En fait, ce qui se passe, c'est qu'on a vu plusieurs centaines de personnes entièrement vêtues de noir
00:26:15 qui viennent de se changer il y a quelques minutes maintenant
00:26:17 et qui donc commencent à s'en prendre à cette vitrine.
00:26:20 Vous voyez, c'est exactement ça.
00:26:21 C'est une agence d'intérim.
00:26:22 Ils ont pu pénétrer à l'intérieur, à l'instant, justement, en cassant, en brisant cette vitre.
00:26:28 Donc, vous avez des éléments radicaux qui ont pu pénétrer à l'intérieur.
00:26:31 Tout à l'heure, il y a eu des premiers feux de poubelle, des premières destructions d'abribus.
00:26:36 C'est malheureusement des images qu'on a l'habitude de voir ici dans ces manifestations.
00:26:40 Même s'il faut dire, il y en a certaines qui étaient beaucoup plus calmes.
00:26:43 Là, ça fait à peu près une heure et demie que le cortège s'était lancé.
00:26:45 Donc, on peut dire qu'on assiste maintenant aux premières tensions ici dans ce cortège.
00:26:49 On est plutôt à l'avant du cortège et on a vu tout à l'heure plusieurs centaines de personnes
00:26:54 qui étaient entièrement vêtues de noir et qui commençaient à préparer des projectiles.
00:26:59 Merci. Vous restez pas trop loin de nous.
00:27:02 On vous rejoindra dans un instant parce qu'on va continuer de commenter ces premières images de dégradation.
00:27:07 C'est toujours assez déplorable.
00:27:08 Il faut le dire parce qu'à l'hôpital Palais, vous le pressentiez quand même.
00:27:10 Il y a cinq minutes, vous nous disiez « Je suis à peu près sûre qu'ils vont y aller, qu'ils vont procéder de la sorte ».
00:27:16 Et c'est intéressant ce qu'elle nous dit.
00:27:18 Ils se sont changés.
00:27:19 À la dernière minute, c'est évidemment leur modus operandi.
00:27:22 Absolument, toujours dans la même technique de ces mouvements ultra-radicaux ou black blocs.
00:27:28 De la casse, là on n'est pas vraiment sur quelque chose qui symbolise le capitalisme ou l'État.
00:27:33 Mais on casse, on fait de l'image, on fait du buzz.
00:27:37 Là, on voit même des pénétrations à l'intérieur du local pour essayer ou de dégrader un peu plus,
00:27:43 de mettre le feu, voire de voler ce qui peut l'être.
00:27:46 Donc on est sur les mêmes images.
00:27:48 Je pense que ces gens en plus, qui n'ont pas, ceux les premiers que j'ai vus, qui n'étaient pas cagoulés,
00:27:54 seront interpellés et que de suite les unités d'interpellation vont venir en renfort
00:28:00 et essayer de fixer ces gens, de protéger la zone.
00:28:03 Est-ce qu'on peut s'étonner quand même qu'il n'y ait pas,
00:28:05 parce que là ça fait déjà deux, trois minutes qu'on est sur l'image,
00:28:07 qu'il n'y ait pas de forces de l'ordre qui viennent sécuriser le périmètre
00:28:10 ou sauver ce qui peut encore l'être ?
00:28:12 Ça veut dire forcément qu'ils sont occupés ailleurs ?
00:28:16 Alors ils sont là, ils sont en renfort, ils sont moins dans le décor,
00:28:20 mais ils sont quand même là avec tant des unités lourdes qui sont là pour faire du maintien de l'ordre
00:28:25 et des unités d'interpellation, des modules d'interpellation
00:28:29 qui viennent dans l'infulgurance et dans la mobilité interpeller.
00:28:33 Sachez que logiquement avant une manifestation,
00:28:36 la préfecture de police prépare, si j'ose dire, l'itinéraire.
00:28:41 Ça y est, des charges sous nos yeux. Je vous laisse les commenter bien sûr.
00:28:44 À des premières interpellations, des forces mobiles.
00:28:49 Donc les modules d'interpellation, c'est les BRAV, les Briades de répression de l'action violente.
00:28:55 Ce sont les compagnies d'intervention, ce sont une unité particulière des CRS
00:29:00 et les pelotons d'intervention de la gendarmerie mobile.
00:29:03 La difficulté, Judith en parlait tout à l'heure, discriminer les publics,
00:29:07 c'est-à-dire rentrer dans une foule hostile et bien interpeller
00:29:11 et extraire juste les éléments qui répandent la tension.
00:29:15 Maintenant, sachez que non seulement avant une manifestation,
00:29:19 l'itinéraire est dégagé de tout ce qui pourrait être cassé ou servir d'objet
00:29:25 et la préfecture de police donne ce qu'on appelle un avis commerçant,
00:29:29 c'est-à-dire demande de la prudence aux commerçants qu'ils peuvent,
00:29:34 par exemple aux restaurateurs, de faire main de retirer les chaises et les tables
00:29:38 et de tirer le rideau de sûreté pour les boutiques qui pourraient en avoir un.
00:29:43 Qu'il n'y ait aucune casse sur de telles manifestations n'est pas possible.
00:29:47 – D'accord, il y aura toujours une cible ?
00:29:49 – Absolument, si on a dans une manifestation,
00:29:52 quel que soit le service d'ordre, des éléments indicaux qui veulent casser,
00:29:56 ils arriveront à le faire.
00:29:58 – Alors, l'image fige un petit peu, donc on la voit par intermittence malheureusement,
00:30:02 mais moi ce qui me frappe d'ores et déjà, c'est qu'ils sont quand même très nombreux,
00:30:07 j'avais l'impression qu'ils étaient un petit peu moins nombreux,
00:30:09 en tout cas moins regroupés, ces forces de l'ordre, c'est brave,
00:30:12 et qu'ils agissent un peu, enfin ils font un peu bloc,
00:30:14 comme des ceinturions romains un peu à l'époque.
00:30:17 – Oui absolument, le maintien de l'ordre c'est un peu cette tactique-là,
00:30:21 l'image est bonne, quand on voit des gens avec le petit bouclier écarré,
00:30:24 c'est le peloton d'intervention de la gendarmerie mobile,
00:30:27 donc des unités, des modules qui en surpluent des forces lourdes
00:30:31 qui font du maintien de l'ordre, sont, avec l'avis du terrain et la DOPC,
00:30:36 la salle de commandement de la DOPC, qui vont à l'interpellation.
00:30:40 – D'accord. – Là ils sont prêts à le faire.
00:30:42 – Jeanne Coquart, vous êtes, ça se passe sous vos yeux,
00:30:45 nous on a vraiment le point de vue…
00:30:47 [Tirs]
00:30:49 – Ça monte en tension, on a des tirs de mortier,
00:30:52 on va avoir des points de cristallisation et d'affrontement.
00:30:54 – Il y a quelqu'un qui semble-t-il a été blessé au sein de cette agence d'assurance,
00:30:57 sur la gauche de l'écran. Jeanne, je ne sais pas si vous pouvez nous répondre,
00:31:00 parce que l'important aussi c'est que vous vous mettiez à l'abri
00:31:02 si ça venait à chauffer un peu trop,
00:31:05 mais si vous le voulez, je vous laisse la parole,
00:31:07 libre à vous de commenter ces images, on a le point de vue, l'angle,
00:31:11 nous montrent les policiers, mais pas vraiment ce qui se passe en face.
00:31:14 Qui sont-ils ces éléments en face de ?
00:31:16 [Tirs]
00:31:18 – Oui, je vous entends bien Nelly, là ce que vous voyez en ce moment
00:31:20 sur les images de Fabrice Hassner, ce sont donc les forces de l'ordre
00:31:22 qui sont positionnées ici avec en face de,
00:31:24 les éléments les plus radicaux qui sont présents ici dans cette manifestation,
00:31:27 [Tirs]
00:31:28 les individus qui sont tous vêtus de noir,
00:31:30 donc il faut rappeler évidemment que ce ne sont pas les manifestants
00:31:32 qui participent en ce moment à ces affrontements, à ces heurts,
00:31:34 mais bien les personnes qui se sont infiltrées ici dans le cortège.
00:31:37 La préfecture de police, elle avait prévenu que ça allait être une journée sous tension
00:31:42 puisqu'elle s'attendait, elle redoutait bien la présence d'environ
00:31:45 un millier d'éléments radicaux ici présents dans le cortège.
00:31:49 Ça fait maintenant un peu plus d'une heure et demie que le cortège s'était lancé,
00:31:52 maintenant on peut dire qu'il est en quelque sorte scindé en deux,
00:31:55 justement en raison de ces tensions qui sont en train d'éclater ici,
00:31:59 boulevard du Montparnasse.
00:32:01 Les forces de l'ordre qui jusqu'à présent étaient assez discrètes,
00:32:04 on ne les avait pas vues pour l'instant sur le parcours de la manifestation,
00:32:07 mais là étant donné le niveau de tension qui est en train de monter au fur et à mesure,
00:32:11 les forces de l'ordre ont procédé à une charge puisque des projectiles
00:32:15 sont en ce moment envoyés dans leur direction,
00:32:18 des pétards ainsi que des tirs de mortier ont été fabriqués
00:32:21 et envoyés contre les forces de l'ordre.
00:32:23 Donc pour le moment on peut dire que malheureusement la manifestation a perdu de son calme.
00:32:27 Je ne sais pas si vous pouvez encore nous répondre parce que ne courez aucun risque,
00:32:31 et s'il le faut éloignez-vous quelque peu,
00:32:34 mais combien sont-ils face à eux ?
00:32:36 Parce qu'on voit beaucoup les policiers, il y a quoi, 10, 20, 30 personnes,
00:32:39 une centaine comme la dernière fois ?
00:32:41 Non aujourd'hui on peut dire qu'à l'instant T ils étaient une centaine,
00:32:47 même si c'est toujours un peu compliqué pour nous de filmer les éléments radicaux
00:32:52 qui rapidement soit nous taguent la caméra,
00:32:54 soit la décale de façon à ce qu'on ne puisse pas filmer la pub.
00:32:57 Pour tout vous dire, il y a du gaz lacrymogène qui vient d'être envoyé par les forces de l'ordre,
00:33:00 donc ça va être un petit peu plus compliqué pour finir ce duplex.
00:33:02 Bien sûr, on va vous laisser vous mettre à l'abri et reprendre un petit peu vos esprits.
00:33:06 On va continuer à commenter l'image avec nos invités.
00:33:09 Judith, ça fait partie des risques du métier,
00:33:12 malheureusement ce sont les images, et c'est déplorable aussi,
00:33:16 que l'on retient, on a le coutume de le dire,
00:33:18 et pas forcément de la mobilisation,
00:33:20 mais de ceux qui veulent finalement revendiquer tout et n'importe quoi.
00:33:25 Non, ce qui est le plus déplorable, c'est pas que ça gâche la mobilisation,
00:33:28 c'est que des commerçants qui ont déjà subi le confinement,
00:33:34 les manifs contre la réforme de la SNCF, etc.
00:33:42 aujourd'hui doivent encore affronter ce genre de risque,
00:33:48 et soient encore obligés de fermer, c'est ça qui est déplorable.
00:33:51 Je trouve qu'on pense bien peu à tous ces gens-là.
00:33:55 C'est la 8ème mobilisation, manif à Paris,
00:34:00 c'est la 8ème fois qu'il y a des tas de commerçants qui sont attaqués
00:34:03 ou qui sont obligés de fermer boutique,
00:34:06 c'est une perte considérable,
00:34:08 dans un contexte d'inflation et d'explosion des coûts de l'énergie,
00:34:13 en plus, c'est vraiment lamentable.
00:34:15 Il y a un manque à gagner conséquent.
00:34:18 Que vous inspirent ces images ?
00:34:20 Est-ce que vous êtes inquiet pour la suite du cortège ?
00:34:22 Pour la suite du cortège, on va probablement avoir des heurts.
00:34:25 La question c'est est-ce qu'on est réellement inquiet pour la suite du mouvement ?
00:34:28 Et là, il peut y avoir en effet un effet de radicalisation,
00:34:31 il va falloir voir ce que donnent les choses,
00:34:33 mais si on a des syndicats qui peuvent un peu se retirer,
00:34:35 on a menté tout à l'heure la déclaration de Laurent Berger,
00:34:37 si donc on a des services d'ordre qui sont moins présents,
00:34:39 même si la CGT sera probablement encore à la manœuvre,
00:34:41 mais très clairement pour rentrer dans le bras de fer,
00:34:43 il y a peut-être la perspective référendum,
00:34:45 il y a peut-être la perspective blocage,
00:34:47 mais la perspective manif ne sera pas la première privilégiée par les syndicats,
00:34:51 parce que, or, le texte est en réalité relativement peu efficace.
00:34:57 Donc on risque d'avoir des manifs qui, d'un coup, ont lieu,
00:35:01 mais sans réelle structure.
00:35:03 Et là, on rentre plutôt dans une perspective de gilets jaunes.
00:35:06 Un climat presque insurrectionnel, comme le disent certains.
00:35:08 Même si ce sont des manifs avec très peu de personnes,
00:35:10 en réalité, les manifestations de gilets jaunes, ça n'a jamais été des millions de personnes dans la rue.
00:35:14 Mais dès le moment où elles sont peu encadrées,
00:35:16 il y a toujours des risques de débordements,
00:35:18 et donc c'est peut-être pas la dernière poubelle qui brûle.
00:35:20 On parlait de dégradation tout à l'heure,
00:35:22 et là, cette autre image est évidemment très symbolique,
00:35:24 puisque vous avez vu des poubelles en feu,
00:35:26 ça rejoint à l'autre actualité, c'est-à-dire que les éboueurs sont en grève, vous le savez,
00:35:29 les ordures ne sont pas ramassées depuis maintenant dix jours dans la capitale.
00:35:33 On avait dit, voilà, le lieu de passage du cortège,
00:35:38 le tracé, le parcours, et nettoyer de tous ces poubelles qui pourraient servir de projectiles.
00:35:43 Bon, c'est pas très compliqué, on imagine assez bien que c'est pas très compliqué
00:35:47 d'entraîner sur quelques centaines de mètres des rues adjacentes,
00:35:50 et c'est visiblement ce qui est en train de se passer, puisqu'elles sont pleines à craquer.
00:35:54 Et ça, ça peut être aussi dangereux, évidemment, parce qu'elles sont tous en éclats.
00:36:00 Bien sûr, bien sûr.
00:36:01 Barricades, feux, slogans, tags, tout ça,
00:36:04 c'est des éléments moteurs de la manifestation plus violente, on le sait.
00:36:09 Et aujourd'hui, l'ordre public, c'est gérer deux manifestations en même temps,
00:36:14 une manifestation traditionnelle, qui d'ailleurs ne doit même pas se rendre compte de ce qu'il arrive,
00:36:19 et une autre, souvent en pré-cortège, en tête de cortège,
00:36:23 où on a affaire à des éléments radicaux qui font passer le service d'ordre,
00:36:27 en maintien de l'ordre, voire en rétablissement de l'ordre,
00:36:30 avec des affrontements, des points de tension, et des unités mobiles de sécurité
00:36:35 qui sont obligées non seulement d'aller au contact, mais d'interpeller.
00:36:38 On est à peu près, d'ailleurs, de mémoire, au même endroit, à peu de choses près,
00:36:43 que les exerctions de la dernière fois, c'était à peu près au niveau de Port-Royal,
00:36:47 donc pas loin du boulevard du Montparnasse.
00:36:49 C'est ça, on est sur la même zone globale.
00:36:50 C'est toujours à mi-parcours que ça intervient ?
00:36:52 Oui, oui, absolument.
00:36:53 Les gens ont le temps de s'organiser, de se regrouper,
00:36:55 de décider d'actions sur les flancs et sur les boutiques.
00:37:00 C'est l'image qui restera sans doute de ce milieu de journée,
00:37:03 et on aura peut-être l'occasion aussi de parler de l'attitude de la mairie de Paris,
00:37:08 et d'Anne Hidalgo, pour ne pas la citer.
00:37:10 Ces poubelles qui n'ont pas été ramassées, pas de plans contingents,
00:37:15 en tout cas pas de décision politique pour faire appel à des services privés
00:37:18 pour pallier la grève des éboueurs.
00:37:22 Elle portera une forme de responsabilité dans ce conflit, Anne Hidalgo, pour vous ?
00:37:27 Oui, c'est une circonstance aggravante, disons, la manifestation,
00:37:31 et le risque de se servir des ordures non ramassées comme projectiles.
00:37:36 Mais la responsabilité première qu'elle porte,
00:37:39 c'est de ne pas assumer ses devoirs en termes de santé et de salubrité publique.
00:37:44 C'est surtout ça.
00:37:45 Et puis ça va au-delà, puisqu'elle a décidé aujourd'hui
00:37:48 qu'en signe de soutien avec la mobilisation qu'elle soutient,
00:37:54 qu'elle a fait de ses voeux même,
00:37:56 il n'y aurait pas de Conseil de Paris, enfin il n'y aurait pas de travaux à la mairie de Paris.
00:38:00 Donc ça lui a été reproché, une décision unilatérale.
00:38:03 Est-ce qu'elle outrepasse sa fonction en faisant ça ?
00:38:05 Pas vraiment.
00:38:06 Alors, il y a une délicatesse lorsque vous avez une mairie,
00:38:09 c'est notamment le cas au début du mouvement,
00:38:11 qui dit à ses employés "Soyez payés, mais faites grève".
00:38:14 Là, il y a un vrai vrai problème juridique.
00:38:16 Et d'ailleurs, ça a été condamné par l'Etat.
00:38:18 Mais là, en l'occurrence, le fait de ne pas vouloir se supplier en mouvement
00:38:23 parce qu'on soutient, ça m'apparaît relativement logique.
00:38:25 On peut reprocher beaucoup de choses à Anne Hidalgo,
00:38:27 sa gestion des déchets, la façon dont on traite le patrimoine à Paris,
00:38:31 la façon dont on défigure la ville.
00:38:33 Je ne suis pas sûr que là, une position politique assumée dans la légalité
00:38:36 par la ville de Paris puisse être reprochée.
00:38:39 En l'occurrence, elle est relativement cohérente avec elle-même
00:38:42 et avec son positionnement politique.
00:38:43 Double fenêtre qui nous montre les mêmes images de dégradation
00:38:47 avec des trottinettes qui ont été basculées,
00:38:53 enfin qui sont tombées par terre, qui ont été poussées.
00:38:55 - Ça va peut-être fâcher à Anne Hidalgo.
00:38:59 - Ça va peut-être fâcher à Anne Hidalgo, parce que là,
00:39:01 si on s'en prend à ces trottinettes, attention.
00:39:03 Non mais blague à part, on est là au pied de la tour Montparnasse.
00:39:07 On est sur le boulevard du Montparnasse,
00:39:09 un endroit que les Parisiens connaissent bien dans le XIVe,
00:39:12 puisqu'on est vraiment au pied de la tour Main-Montparnasse.
00:39:15 Vincent Farandège, racontez-nous un petit peu ce qui s'y passe.
00:39:18 Les poubelles, visiblement, ils en ont trouvé, ces éléments radicaux.
00:39:23 - Oui, alors effectivement, ce sont des poubelles des rues alentours
00:39:29 qui ont été amenées jusqu'ici.
00:39:31 Ces poubelles-là ne se trouvaient pas en soi sur le cortège,
00:39:34 sur le trajet de la manifestation.
00:39:37 Et je dois ajouter également que ce n'étaient pas des poubelles
00:39:41 des montagnes de poubelles qu'on a pu le voir ces derniers jours dans Paris.
00:39:45 Voilà, c'était des poubelles, somme toute, normales,
00:39:48 mais qui étaient effectivement dans les rues adjacentes du trajet, du parcours.
00:39:52 Effectivement, certains éléments perturbateurs en ont profité
00:39:55 pour tenter d'ériger une espèce de barricade et de les incendier.
00:40:00 On a vu quelques personnes, quelques citoyens, j'allais dire,
00:40:05 qui ont tenté de remettre un petit peu d'ordre,
00:40:08 d'éteindre également autant que possible ce feu de poubelle.
00:40:12 Bon, ils ont vite été insultés également, ils ont vite abandonné.
00:40:16 Donc voilà, des tensions vraiment en marge de cette manifestation,
00:40:20 loin de ce qu'on a pu voir la semaine dernière, par exemple.
00:40:23 - Vincent, puisqu'on va en profiter un petit peu,
00:40:26 tandis qu'on voit encore des panneaux de la ville
00:40:28 qui ont été dégradés sous vos yeux,
00:40:30 on voit quand même que les gens continuent d'aller et venir autour,
00:40:34 c'est-à-dire que bon an, mal an, la manifestation peut quand même
00:40:37 progresser malgré ces entraves sur le parcours, sur le passage ?
00:40:42 - Oui, la manifestation continue.
00:40:47 On est vraiment juste devant le cortège officiel,
00:40:49 et on voit juste derrière nous, effectivement,
00:40:51 le cortège officiel avec tous les responsables syndicaux
00:40:54 qui poursuit sa route, bon, assez lentement, effectivement,
00:40:58 mais ça n'arrête pas le cortège, effectivement,
00:41:00 qui va faire, qui va, comment dire, détourner ce feu de poubelle,
00:41:05 parce qu'encore une fois, les tensions que l'on voit aujourd'hui
00:41:08 dans le cortège, en tout cas pour le moment,
00:41:10 sont vraiment en marge, et loin d'être aussi importantes
00:41:14 que celles de la semaine dernière,
00:41:16 donc les services de sécurité des syndicats estiment
00:41:19 que le cortège peut poursuivre sa route normalement.
00:41:22 - Merci beaucoup, Vincent, vous nous joignez
00:41:24 dès qu'il se passe quelque chose de concernant ou de significatif,
00:41:30 et on reviendra vers vous.
00:41:32 À quoi ça sert, Pascal Vitopalli, mettre des poubelles ?
00:41:34 Enfin, du point de vue des radicaux,
00:41:39 ce n'est pas vraiment un projectile,
00:41:41 c'est vraiment mettre le feu pour montrer qu'on est là ?
00:41:43 - C'est ça, c'est ça. Afficher sa présence, sa détermination,
00:41:47 on est là, on fait un peu ce qu'on veut,
00:41:49 même si le parcours a été nettoyé,
00:41:52 en guerriers urbains que nous sommes,
00:41:55 on va chercher du matériel, et on dégrade,
00:41:58 on montre, on affiche notre présence et notre volonté de guérir.
00:42:02 - C'est un peu le symbole de la barricade, quoi.
00:42:05 On revient aux fondamentaux de la barricade.
00:42:08 - Absolument, c'est ça.
00:42:10 Pour autant, vous avez vu, l'ensemble de la manifestation,
00:42:13 grâce à la technicité des forces mobiles,
00:42:16 quand même, dans cette dynamique de progression,
00:42:19 est, je dirais, quasi normale.
00:42:21 On arrive à isoler, à cisailler ces éléments
00:42:24 pour faire baisser la température
00:42:26 et faire en sorte que le reste de la manifestation
00:42:29 puisse se dérouler normalement pour arriver à l'équilibre,
00:42:32 sécurité et liberté, ce qui n'est pas toujours simple.
00:42:35 - On parlait de densité des manifestations.
00:42:38 Là, on n'est pas quand même sur une manifestation très dense,
00:42:41 on sait que les effectifs sont moindres.
00:42:43 Ca va peut-être contrecarrer les projets
00:42:45 de ceux qui veulent en venir aux mains ?
00:42:48 - Oui, peut-être, avoir plus de difficultés
00:42:51 de pénétration et de dissimulation.
00:42:53 N'oublions pas qu'en plus, on a quand même
00:42:55 des services d'ordre syndicaux qui sont très présents,
00:42:58 qui sont en muscle et qui sont efficaces,
00:43:01 qui protègent leurs manifestations
00:43:03 et qui, parfois, interviennent eux-mêmes
00:43:05 avant les services d'ordre et font sortir des gens
00:43:08 qui font monter la tension.
00:43:09 Donc, il y a quand même plus,
00:43:11 dans ces manifestations co-organisées,
00:43:14 difficultés pour les ultras de pouvoir
00:43:17 semer la tension et la panique.
00:43:19 - On va parler un peu de politique,
00:43:20 parce que, vous savez, les leaders de la gauche,
00:43:22 eux aussi, veulent tenir bon.
00:43:24 Ils étaient dans la rue.
00:43:25 Jean-Luc Mélenchon a rompu avec sa tradition
00:43:28 de manifester à Marseille, puisqu'il était à Paris
00:43:31 cet après-midi, pour ce grand jour,
00:43:33 puisque ça se passe aussi à l'Assemblée nationale.
00:43:36 Je vous le rappelle.
00:43:37 Donc, il voulait sans doute montrer
00:43:38 qu'il était, lui aussi, dans la capitale,
00:43:40 là où les décisions se prennent aujourd'hui.
00:43:42 Et écoutez ce qu'il a dit,
00:43:44 juste avant que le cortège ne s'élance.
00:43:47 - Ils essayent de rouler tout le monde
00:43:52 en faisant des promesses, des paroles creuses.
00:43:54 Et là, ils sont en train d'essayer d'entortiller
00:43:57 les Républicains, qui sont là comme une espèce
00:44:00 de bagage accompagné, qui attend qu'on les descende du train, là.
00:44:04 Et ils essayent de les rouler à la commission
00:44:06 mixte paritaire.
00:44:08 Donc, c'est un moment où la bataille est à nouveau
00:44:10 sur deux fronts.
00:44:12 L'Assemblée, jusqu'à demain,
00:44:14 et la rue, jusqu'à ce que le retrait ait lieu.
00:44:17 - Ça sert à quoi de chanter
00:44:19 de manière respectueuse de slogan ?
00:44:20 Ça sert à quoi de rester calme ?
00:44:22 - Ils n'écoutent pas.
00:44:23 Et donc, évidemment, il y a beaucoup d'inquiétude
00:44:25 sur ce qui peut se passer si le gouvernement
00:44:27 continue de ne pas écouter.
00:44:28 - Et donc, nous sommes en train de discuter
00:44:30 de la façon dont nous pourrons avancer,
00:44:32 et tous les outils à notre main
00:44:34 pour continuer la mobilisation.
00:44:36 - Il y aura beaucoup d'inquiétude sur ce qui va se passer
00:44:38 si le gouvernement fait la sourde oreille.
00:44:40 Marine Tendelier disait ça.
00:44:41 Ça veut dire quoi ?
00:44:42 On va vers un climat insurrectionnel, potentiellement ?
00:44:45 - Je ne voudrais pas créditer Marine Tendelier
00:44:49 de Europe Écologie Les Verts d'une capacité de mobilisation
00:44:52 plus grande qu'elle ne l'a jamais exprimée.
00:44:55 - En tout cas, c'est la grande qu'elle émet.
00:44:56 Je ne sais pas si elle est capable de le réunir.
00:44:58 - Mais le commentaire, vous,
00:44:59 pour l'ensemble des dirigeants politiques
00:45:01 que vous venez de montrer,
00:45:02 on a bien vu quand Jean-Luc Mélenchon
00:45:04 a essayé de mobiliser la jeunesse,
00:45:05 il avait lancé une marche de la jeunesse
00:45:07 qui n'a absolument pas mobilisé,
00:45:10 ou en tout cas, dans des effectifs
00:45:12 très, très, très loin de ses espérances.
00:45:16 Dans ce mouvement, les politiques de gauche
00:45:20 se sont mis à la remorque des syndicats.
00:45:23 Alors, ils essaient de présenter la chose
00:45:24 comme vient de le faire Mélenchon
00:45:25 en disant qu'il y a deux combats,
00:45:27 ce qui se mène à l'Assemblée,
00:45:29 où Mélenchon n'est pas,
00:45:30 un dans la rue où il est à la remorque des syndicats.
00:45:32 Dans les deux cas, ce n'est pas lui qui est à la main.
00:45:36 - Benjamin Morel, votre commentaire
00:45:38 sur Jean-Luc Mélenchon et la gauche
00:45:40 qui se met un petit peu dans le…
00:45:42 Comment dire ?
00:45:43 Qui embraye le pas des syndicats,
00:45:44 mais qui clairement n'a pas été à la manœuvre
00:45:46 sur cette mobilisation ?
00:45:48 - Non, elle n'a pas été à la manœuvre
00:45:49 dans cette mobilisation,
00:45:50 mais les partis politiques, de manière générale,
00:45:52 ont toutes les difficultés du monde
00:45:53 à être à la manœuvre.
00:45:54 Donc là, on a des syndicats
00:45:55 et des syndicats qui ont réussi
00:45:56 à relativement bien structurer cette mobilisation.
00:45:59 Mais la question, c'est pourquoi ?
00:46:00 Et le vrai danger, c'est si jamais cette réforme passe,
00:46:04 quoi qu'on pense de cette réforme sur le fond,
00:46:05 eh bien, quels peuvent être demain
00:46:08 les leviers de contestation ?
00:46:09 Si les partis politiques,
00:46:10 même quand ils imposent à une majorité relative
00:46:14 à l'Assemblée nationale,
00:46:15 n'ont pas des moyens de levier
00:46:17 pour faire valoir une opinion,
00:46:19 alors que vous avez 60 à 70 % d'opinions
00:46:21 qui, à tort ou à raison,
00:46:22 sont contre la réforme.
00:46:23 Si les syndicats qui battent des records de mobilisation,
00:46:26 1,3 million, 1,4 million,
00:46:28 selon les chiffres lors des piques,
00:46:33 lors de cette crise,
00:46:35 eh bien, n'arrivent pas non plus
00:46:36 à faire tomber une réforme.
00:46:38 Si jamais je suis en colère,
00:46:40 si jamais je suis contre la réforme,
00:46:42 quelles sont les possibilités ?
00:46:43 Et là, il y a deux possibilités.
00:46:45 Marine Le Pen disait au début de l'examen parlementaire
00:46:48 qu'il y a un parallèle à faire avec 2005.
00:46:50 Elle n'a pas tort sur ce point, le référendum.
00:46:52 Soit je considère que le politique ne peut plus écorceter,
00:46:56 auquel cas je me réfugie dans l'abstention.
00:46:58 Soit je suis très, très en colère.
00:47:00 Et dans ce cas-là, j'ai deux options.
00:47:01 Soit le vote anti-système,
00:47:03 soit la gilets jaunes et je retrouve les ronds-points.
00:47:06 Donc le vrai risque à terme,
00:47:08 c'est une frustration démocratique
00:47:10 qui se manifeste soit par la dépolitisation,
00:47:12 soit par un vote qui va être un vote
00:47:14 visant à faire exploser le système.
00:47:17 La comparaison avec le référendum de 2007
00:47:19 a quand même des limites,
00:47:20 parce que là, effectivement,
00:47:22 il y avait conflit de légitimité.
00:47:25 On ne peut pas, en tout cas c'est mon opinion,
00:47:27 en démocratie, opposer une légitimité des sondages,
00:47:32 même si la majorité des sondés
00:47:35 et une majorité écrasante des sondés
00:47:37 désapprouvent et critiquent cette réforme,
00:47:39 à l'expression du suffrage universel.
00:47:41 Non, certes, mais quand on regarde un petit peu
00:47:43 la procédure liée à cette réforme,
00:47:45 les constitutionalistes sont heureux du dernier mois.
00:47:47 On n'a jamais parlé autant de droits constitutionnels.
00:47:49 Mais malgré tout, on a un Parlement
00:47:51 qui a été quelque peu marginalisé
00:47:53 avec tous les dispositifs possibles, imaginables
00:47:55 et même ceux qu'on n'imaginait pas
00:47:57 pour justement marginaliser ce Parlement.
00:47:59 Et ça, à tort ou à raison, ça a été ressenti par l'opinion
00:48:01 avec le sentiment, surtout si on devait aller
00:48:03 vers un 49 alinéatoire,
00:48:05 que certes, il y a eu un vote aux législatives,
00:48:07 certes, ce vote n'a pas donné une majorité absolue,
00:48:09 mais que, in fine, bon an, mal an,
00:48:11 le gouvernement fait ce qu'il veut.
00:48:13 Et là, évidemment, d'un point de vue démocratique,
00:48:15 ça crée un conflit de légitimité au Quai de l'Enseignement.
00:48:17 On va prendre le pouls de ce qui se passe
00:48:19 du côté de l'Assemblée nationale.
00:48:21 On nous attend à nouveau, Elodie Huchard,
00:48:23 tandis qu'on garde, bien sûr, une partie de ces images
00:48:25 sous les yeux, avec toujours les forces de l'ordre
00:48:27 qui sont en bonne place et en action
00:48:29 pour sécuriser le parcours.
00:48:31 On voit qu'il y a une grosse semaine,
00:48:33 vous le voyez, enfin une dizaine de jours maintenant,
00:48:35 avec la rotonde.
00:48:37 On est là, à l'angle du boulevard Montparnasse
00:48:39 et du boulevard Raspail.
00:48:41 Elodie Huchard, vous,
00:48:43 vous êtes au Palais Bourbon.
00:48:45 Où en est la commission mixte paritaire
00:48:47 à cette heure ?
00:48:49 La commission paritaire est toujours
00:48:53 en train d'étudier l'article 9.
00:48:55 Il faut se rappeler que la première partie
00:48:57 du texte de loi, les articles 1 à 6,
00:48:59 donc la partie recette,
00:49:01 a déjà été votée.
00:49:03 Les articles emblématiques, même si évidemment
00:49:05 tous les articles sont importants, l'article 7
00:49:07 pour l'âge légal de départ à la retraite
00:49:09 et l'article 8 sur les carrières longues, c'est fait aussi.
00:49:11 C'est quand même un gros morceau pour le gouvernement.
00:49:13 On sent quand même
00:49:15 que les parlementaires qui sont au sein de cette commission
00:49:17 commencent à nous dire que c'est un peu
00:49:19 fatigant. De toute façon, on sait,
00:49:21 cette commission mixte paritaire, elle va être
00:49:23 conclusive. On sait qu'il y avait eu de toute façon
00:49:25 un accord en amont, à la fois
00:49:27 entre l'Assemblée et le Sénat, mais aussi
00:49:29 entre la majorité et puis
00:49:31 la droite, donc forcément, ça traîne
00:49:33 et ça commence à agacer, mais on le voit,
00:49:35 la gauche, tous les groupes de gauche d'ailleurs, continuent
00:49:37 d'avoir la même attitude qu'au Parlement,
00:49:39 la même attitude qu'ils ont eue, par exemple,
00:49:41 au Sénat, quand ils ont voulu continuer de défendre
00:49:43 leurs amendements, même si c'était uniquement
00:49:45 de manière symbolique. Eh bien, la gauche continue
00:49:47 de faire des points presse assez
00:49:49 réguliers en salle des quatre colonnes, juste derrière moi,
00:49:51 continue aussi de défendre
00:49:53 ces amendements et aussi de lutter contre ce qu'ils
00:49:55 appellent les mensonges de cette loi.
00:49:57 - Je veux avoir un petit...
00:49:59 Comment dire ? Une petite idée du temps que ça
00:50:01 prendra, à la louche,
00:50:03 vers quelle heure les choses devraient être
00:50:05 pliées ce soir ? Qu'est-ce qui se dit dans les couloirs
00:50:07 précisément ?
00:50:09 - Alors, dans les couloirs,
00:50:11 les plus optimistes nous disent 17h,
00:50:13 mais ce que aussi je peux vous dire, c'est que depuis
00:50:15 tout à l'heure, plus on avance dans le temps, plus
00:50:17 les horaires changent. On est sur la partie
00:50:19 de la loi qui est, en théorie, la plus
00:50:21 rapide à examiner pour les
00:50:23 députés. A priori, on n'ira
00:50:25 pas jusqu'à minuit, mais on nous
00:50:27 dit 17h, ça me semble peut-être un peu optimiste
00:50:29 quand même. On nous dit, on vous retrouvera
00:50:31 puisque 17h, c'est notre heure, donc
00:50:33 on viendra vous voir bien avant.
00:50:35 Benjamin Morel. Ce qui est assez cocasse dans cette
00:50:37 histoire, c'est qu'on évoque presque
00:50:39 pour la première fois pour le grand public,
00:50:41 l'article 9, alors qu'on n'était même pas allé jusqu'au
00:50:43 fameux 7. On pensait, beaucoup croyaient
00:50:45 d'ailleurs que les choses et que les débats
00:50:47 se refermaient autour de l'article 7,
00:50:49 que c'était lui qui vraiment venait clore
00:50:51 les choses. Or, on se rend compte qu'il y en avait
00:50:53 beaucoup plus et que, même pas en rêve,
00:50:55 à l'Assemblée, lorsqu'il y avait
00:50:57 des milliers d'amendements déposés,
00:50:59 y serait-on arrivé un jour ?
00:51:01 Ne serait-ce que pour les évoquer, quelle que soit
00:51:03 l'issue, bien sûr. Exactement, même pas
00:51:05 en rêve, on aurait pu l'examiner à l'Assemblée nationale
00:51:07 au vu du temps contraint et au vu de
00:51:09 l'usage assez mauvais, en réalité,
00:51:11 des dispositifs anti-obstruction. Je ne vais pas
00:51:13 rentrer dans les détails, mais il y a quand même des choses qui ont été
00:51:15 introduites en 2009 qui auraient pu être utilisées par le
00:51:17 gouvernement, qui n'ont pas été résultats. On est
00:51:19 arrivé à l'article 2. Au Sénat,
00:51:21 on a eu certes un
00:51:23 examen du texte en entier, mais à partir
00:51:25 justement de l'article 10, on est
00:51:27 passé au vote bloqué. Et donc, avec le vote
00:51:29 bloqué, il y a eu un examen, mais un examen
00:51:31 qui était tout de même assez cavalier,
00:51:33 assez rapide, puisqu'on pouvait présenter les amendements
00:51:35 de façon extrêmement rapide, avec un seul
00:51:37 orateur, etc. Donc, au fond,
00:51:39 ce qui peut être problématique dans ce texte, c'est que
00:51:41 avant aujourd'hui, l'examen
00:51:43 réel, avec la possibilité
00:51:45 d'amender article par article,
00:51:47 le Parlement ne l'a jamais eu. Il ne l'a
00:51:49 qu'aujourd'hui, en commission mixte paritaire
00:51:51 à huis clos. Alors, il y a eu tout un débat sur
00:51:53 faut-il une commission mixte paritaire à huis clos. En règle générale,
00:51:55 oui, les parlementaires sont demandeurs, tout bêtement, parce que
00:51:57 c'est le seul moment où ils peuvent délibérer
00:51:59 sans avoir le gouvernement sur le dos. Mais là,
00:52:01 en effet, le fait que ces articles
00:52:03 de la fin du texte
00:52:05 ne soient examinés que dans ce cadre-là,
00:52:07 réellement, ça pose un
00:52:09 problème de lisibilité démocratique,
00:52:11 de visibilité démocratique.
00:52:13 Et là, quoi qu'on pense du texte, encore une fois,
00:52:15 d'un point de vue procédural,
00:52:17 le gouvernement s'est quand même pris comme un manche.
00:52:19 On aurait pu faire autrement, et on aurait pu
00:52:21 voir le même texte dans de meilleures conditions.
00:52:23 Là, c'est une bonne leçon de ce qu'il ne faut
00:52:25 pas faire en termes parlementaires.
00:52:27 Avec plus de temps, plutôt qu'à tel point...
00:52:29 Même pas plus de temps. Vous savez, en 2009, on a introduit ce qu'on appelle
00:52:31 le temps législatif programmé. Vous prévoyez
00:52:33 un temps, et ce temps limité, vous examinez
00:52:35 le texte dedans, vous le prévoyez
00:52:37 en avance, en conférence des présidents.
00:52:39 Ça aurait pu être déclenché si le gouvernement avait agi
00:52:41 un peu différemment, laissé six semaines de battement,
00:52:43 etc. Mais ça, ça marche aussi s'il n'y a pas d'amendement.
00:52:45 Mais s'il y en a des milliers... Pareil.
00:52:47 Pareil. Exactement pareil. C'était inventé
00:52:49 à l'époque, lors de la révision Sarkozy, justement
00:52:51 pour mettre fin à l'obstruction.
00:52:53 Encore faut-il l'utiliser. Ils ont été incapables
00:52:55 de l'utiliser en 2020. Ils ont été incapables
00:52:57 de l'utiliser en 2023. En 2020,
00:52:59 ça a donné les scènes qu'on a,
00:53:01 dont on se souvient, avec le 49 à l'INEA 3
00:53:03 d'Edouard Philippe, une veille de municipale.
00:53:05 Et là, ça donne, et bien, un 47-1
00:53:07 et une procédure passée à la USARD,
00:53:09 avec qui plus il y a de vrais risques en termes de constitutionnalité.
00:53:11 Vous le rejoignez dans ce constat, Judith ?
00:53:13 Oh, ben c'est...
00:53:15 Les mobiles de sécurité qui protègent
00:53:17 la rotonde sont les CRS et les gendarmes
00:53:19 qui sont là pour l'ordre public.
00:53:21 Mais on a, comme je vous le disais
00:53:23 précédemment, des modules
00:53:25 d'intervention qui vont
00:53:27 interpeller les individus
00:53:29 qui cassent ou qui sèment la tension
00:53:31 ou qui sont venus affronter les forces de police
00:53:33 pour les extraire,
00:53:35 pour essayer de les séparer,
00:53:37 de faire en sorte
00:53:39 de faire tout de suite redescendre
00:53:41 la tension pour repartir ensuite
00:53:43 en profondeur et faire
00:53:45 disparaître les forces de l'ordre, pour essayer
00:53:47 d'être au maximum dans, je dirais,
00:53:49 quelque chose de
00:53:51 beaucoup moins rugueux qu'on a pu le voir
00:53:53 avec le préfet précédent.
00:53:55 Il est 16h30 quasiment.
00:53:57 Si vous avez raté l'actualité
00:53:59 du jour, le rappel
00:54:01 des principaux titres, c'est tout de suite
00:54:03 en compagnie de Michael Dos Santos.
00:54:05 Bonjour Michael.
00:54:07 La mobilisation en légère
00:54:11 hausse à Lyon. 8500 personnes
00:54:13 ont manifesté aujourd'hui selon la
00:54:15 préfecture du Rhône. C'est 1500 de
00:54:17 plus que le 11 mars dernier. Selon
00:54:19 la CGT, 22 000 manifestants
00:54:21 étaient réunis aujourd'hui dans les rues de Lyon.
00:54:23 Le fort de Brégançon sans
00:54:25 électricité, selon le président
00:54:27 de la CFE CGC Énergie Côte d'Azur.
00:54:29 La résidence présidentielle,
00:54:31 lieu de vacances du couple Macron dans le Var,
00:54:33 a été touchée par plusieurs coupures
00:54:35 de courant. Un geste symbolique en pleine
00:54:37 contestation contre la réforme des
00:54:39 retraites. Enfin, 57%
00:54:41 des Français sont favorables à des réquisitions
00:54:43 de personnel pour amasser les poubelles à Paris.
00:54:45 C'est le résultat du récent sondage
00:54:47 CSA pour CNews. Un chiffre
00:54:49 qui grimpe à 62% pour les habitants
00:54:51 de la capitale. Depuis 10 jours, les
00:54:53 éboueurs sont en grève pour protester contre la
00:54:55 réforme des retraites.
00:54:57 Et on aura sans doute l'occasion d'y revenir, commenter
00:54:59 ces images et les décisions, ou manque
00:55:01 de décisions du côté de la mairie
00:55:03 de Paris. Mais puisqu'on est
00:55:05 jour de manif, on va
00:55:07 rejoindre sans plus tarder l'une de nos équipes.
00:55:09 On a trois équipes aujourd'hui sur le
00:55:11 cortège parisien. En l'occurrence, Jeanne Cancart.
00:55:13 Jeanne, on le rappelle, il y a eu
00:55:15 des échauffourées, mais la
00:55:17 calmie est assez vite revenue
00:55:19 quand même, il faut le signaler.
00:55:21 Oui, les forces de l'ordre
00:55:23 ont très rapidement su
00:55:25 calmer ces tensions, su encadrer
00:55:27 les éléments radicaux qui
00:55:29 s'en prenaient à eux pour ensuite
00:55:31 permettre quelques interpellations
00:55:33 qui ont eu lieu. Ce qu'on peut vous dire aujourd'hui, ce qui nous frappe
00:55:35 dans cette manifestation, pour avoir
00:55:37 fait les mobilisations précédentes,
00:55:39 c'est le dispositif policier.
00:55:41 Le dispositif policier qui est réellement
00:55:43 impressionnant au début de la manifestation
00:55:45 quand le cortège s'était lancé, on peut dire
00:55:47 que les forces de l'ordre étaient assez discrètes.
00:55:49 On ne les voyait pas, c'était plutôt barricadé
00:55:51 dans les rues perpendiculaires
00:55:53 au cortège, alors que là, depuis évidemment
00:55:55 qu'il y a eu les tensions qui ont éclaté,
00:55:57 le dispositif policier, il est
00:55:59 très voyant et c'est peut-être ça aussi
00:56:01 qui a permis à la Calmy de revenir
00:56:03 ici dans la manifestation. Il faut savoir
00:56:05 que nous, on n'est pas dans le cortège, on est vraiment
00:56:07 dans le pré-cortège, là où il n'y a
00:56:09 pas encore les syndicats, là où il y a quelques
00:56:11 manifestants et donc là où il y avait les éléments
00:56:13 radicaux qui maintenant ont en tout
00:56:15 cas, à notre vue, disparu. Des manifestants
00:56:17 qui espèrent évidemment que la mobilisation
00:56:19 se déroule le plus possible
00:56:21 dans le calme. Manifestation
00:56:23 qui se poursuit ici pour arriver platitantis.
00:56:25 Est-ce que vous avez vu, Jeanne,
00:56:27 je vais vous garder quelques secondes,
00:56:29 quelques minutes même, est-ce que vous avez vu
00:56:31 sous vos yeux quelques interpellations, des arrestations
00:56:33 et est-ce que ça se passait de la même manière
00:56:35 qu'il y a une dizaine de jours, c'est-à-dire qu'on cible
00:56:37 et on intervient par petits groupes
00:56:39 de manière assez éclaire, rapide ?
00:56:41 Oui, c'est la stratégie. Après, vous dire
00:56:45 précisément s'il y a eu des interpellations,
00:56:47 c'est toujours difficile, mais en tout cas, il y a eu des
00:56:49 ex... Ils ont fait en sorte
00:56:51 d'exfiltrer les personnes, quelques
00:56:53 personnes qui posaient problème. Après,
00:56:55 il faut savoir qu'il y a évidemment des fouilles qui sont
00:56:57 effectuées par les forces de l'ordre avant
00:56:59 que le cortège ne s'élance, mais voilà.
00:57:01 Parfois, les fouilles laissent passer
00:57:03 certains individus qui ont l'habitude,
00:57:05 qui vont se changer, qui cachent parfois même
00:57:07 des habits ici, sur le parcours, pour
00:57:09 après se transformer à ce qu'on
00:57:11 appelle, vous savez, des black blocs et qui viennent
00:57:13 semer
00:57:15 et créer les tensions
00:57:17 ici, dans le cortège. Nous, ce qui nous a aussi
00:57:19 évidemment frappé lors de ces tensions,
00:57:21 c'est ces images assez habituelles, malheureusement,
00:57:23 de personnes qui s'en prennent
00:57:25 aux vitrines de magasins. Généralement, c'est plutôt
00:57:27 d'ailleurs, vous savez, tout ce qui va représenter un petit peu
00:57:29 le capitalisme. Ça va être les banques, les sociétés
00:57:31 d'assurance, mais là, par exemple, c'était une société
00:57:33 d'intérêt, mais puis aussi, comme d'habitude,
00:57:35 les panneaux publicitaires, les abris de bus
00:57:37 et des poubelles. Donc forcément, ça a aussi une connotation
00:57:39 un petit peu particulière en ce moment. Des poubelles
00:57:41 qui n'ont pas forcément été ramassées, mais elles n'étaient
00:57:43 pas très nombreuses. C'était quelques poubelles qui ont
00:57:45 été prises pour être...
00:57:47 qui ont donc été incendiées et pour faire
00:57:49 une espèce de barricade. – Une dernière question.
00:57:51 Est-ce qu'il y a un itinéraire d'ordinaire ?
00:57:53 Il y a un itinéraire bis, enfin une sorte d'itinéraire
00:57:55 de délestage qui est prévu. Est-ce que ça a été
00:57:57 le cas aujourd'hui encore ou pas du tout ?
00:57:59 – Alors, il y a toujours un itinéraire bis, oui, en effet,
00:58:03 qui est prévu par les forces
00:58:05 de l'ordre en cas de problème.
00:58:07 Et puis aussi, s'il y a une forte
00:58:09 affluence. Là, pour l'instant, nous, on est vraiment sur
00:58:11 l'itinéraire, sur le parcours, on va dire, classique.
00:58:13 Le parcours qui était prévu pour
00:58:15 ces manifestants. Alors là, vous l'entendez, on accélère
00:58:17 un petit peu le pas parce que forcément, on entend
00:58:19 parfois des tensions
00:58:21 qui peuvent éclater un petit peu plus
00:58:23 en amont, un petit peu plus devant le cortège.
00:58:25 Des tensions qui arrivent,
00:58:27 qui s'arrêtent. C'est assez,
00:58:29 c'est un petit peu le jeu du chat et la souris, malheureusement,
00:58:31 avec des tensions qui ont lieu
00:58:33 à certains moments de la manifestation.
00:58:35 Et les forces de l'ordre font donc leur maximum
00:58:37 pour éviter ces tensions et pour que
00:58:39 les manifestants puissent
00:58:41 marcher ici, continuer le cortège
00:58:43 pour, évidemment, afficher
00:58:45 leur colère. La dernière ligne,
00:58:47 c'est un petit peu pour afficher
00:58:49 leur colère
00:58:51 et leur refus de cette
00:58:53 réforme des retraites.
00:58:55 Merci parce que le son est devenu un petit peu chaotique.
00:58:57 Ça crachouille un petit peu. Alors là,
00:58:59 c'est très intéressant. Souvenez-vous,
00:59:01 on est au même point
00:59:03 d'échafaudage
00:59:05 où les Heures avaient éclaté la dernière fois.
00:59:07 Corrigez-moi si je me trompe, mais
00:59:09 bon, l'immeuble est toujours en réfection.
00:59:11 On n'a pas enlevé l'échafaudage, mais
00:59:13 on a des serviettes projectiles. Là, les policiers
00:59:15 l'ont compris, ils sont en train de sécuriser cet angle.
00:59:17 C'est ça, absolument.
00:59:19 Sur les points
00:59:21 de vulnérabilité, de tensions
00:59:23 du dernier épisode,
00:59:25 bien sûr, la préfecture de police
00:59:27 prend les devants
00:59:29 et décide en amont de sécuriser
00:59:31 certains points. La rotonde est cet
00:59:33 établissement et cet échafaudage
00:59:35 de manière, cette fois, bien sûr,
00:59:37 non seulement à éviter la réitération
00:59:39 des choses et les débordements.
00:59:41 Je vois sous votre titre
00:59:43 un dispositif de sécurité musclé.
00:59:45 C'est bien sûr l'évidence.
00:59:47 Quand on a autant de monde
00:59:49 dans les rues, il faut être très prudent,
00:59:51 avoir toujours un dispositif
00:59:53 bien calibré
00:59:55 et bien dimensionné et surtout
00:59:57 ne pas être en risque d'être
00:59:59 en sous-effectif. Ça serait une grosse erreur
01:00:01 parce que les dynamiques
01:00:03 de basculement du maintien de l'ordre peuvent
01:00:05 surgir en quelques secondes.
01:00:07 On les voit, là. Ils sont mobiles, maintenant.
01:00:09 Ils sécurisent un endroit, puis ils bougent
01:00:11 en même temps que le cortège pour se rendre
01:00:13 vers un autre. Et là, on a vraiment
01:00:15 une image
01:00:17 de plein pied
01:00:19 de ces forces de l'ordre.
01:00:21 On est aux premières loges grâce à nos équipes
01:00:23 à qui on rend hommage. Merci aux images
01:00:25 de Fabrice Elzner que j'ai oublié de citer
01:00:27 tout à l'heure. Concernant la physionomie
01:00:29 de ces manifestants
01:00:31 qu'on aperçoit un petit peu mieux sur la droite de l'écran,
01:00:33 Judith Ventrobbe,
01:00:35 vous, il vous semble quand même qu'il y a des catégories
01:00:37 en âge
01:00:39 ou en catégorie socio-professionnelle
01:00:41 qui sont quand même assez marquées.
01:00:43 Alors, socio-professionnelle, c'est difficile à dire.
01:00:45 Ça ne se voit pas marqué sur la tête des gens.
01:00:47 Retraité,
01:00:49 en âge, plutôt en âge, alors.
01:00:51 En âge, tout à fait.
01:00:53 Du très jeune et du vieux.
01:00:55 Ça, c'est vous qui le dites.
01:00:57 Oui, oui, j'assume.
01:00:59 Âge de la retraite, en tout cas.
01:01:01 Des seniors, on va dire.
01:01:03 Pour utiliser le politiquement correct.
01:01:05 D'une part ça,
01:01:07 d'autre part ça,
01:01:09 mais ça, ce que vous disiez sur les catégories socio-professionnelles,
01:01:11 on le sait pour avoir
01:01:13 posé les questions dans les manifs,
01:01:15 les journalistes du Figaro
01:01:17 posaient les questions, et on s'aperçut
01:01:19 notamment dans les petites
01:01:21 villes de province
01:01:23 que la forte mobilisation
01:01:25 n'était pas due au fait
01:01:27 que des gens du privé
01:01:29 se joignaient aux gens de la fonction publique,
01:01:31 mais simplement au fait que
01:01:33 l'emploi dans la fonction publique
01:01:35 avait pris une place très importante
01:01:37 dans certaines villes de province.
01:01:39 Je pense par exemple à
01:01:41 Dignes-les-Bains dans
01:01:43 les Alpes-de-Provence
01:01:45 où l'hôpital emploie
01:01:47 1000 personnes sur 30 000 habitants au total.
01:01:49 Donc ça fait énormément
01:01:51 de monde. Et il y a des tas
01:01:53 de petites villes de province comme ça
01:01:55 qui vivotent
01:01:57 grâce au CHU du coin
01:01:59 qui est un gros fournisseur d'emploi.
01:02:01 Et c'est cette place prépondérante de l'emploi
01:02:03 public, dans l'emploi en général,
01:02:05 en moyenne nationale c'est 21%.
01:02:07 Dans un coin comme Dignes-les-Bains
01:02:09 on est à plus de 30%
01:02:11 par exemple, pour vous donner une idée.
01:02:13 Alors effectivement, ces gens-là
01:02:15 qui sont facilement
01:02:17 mobilisables, bien que
01:02:19 je le rappelle,
01:02:21 la réforme des retraites ne change rien
01:02:23 au mode de calcul des retraités
01:02:25 de la fonction publique
01:02:27 qui s'effectue toujours sur
01:02:29 les six derniers mois
01:02:31 alors que pour les salariés du privé
01:02:33 c'est sur les 25 meilleures années
01:02:35 de la carrière, ça fait une
01:02:37 grosse différence.
01:02:39 Je rappelle qu'en plus
01:02:41 dans la fonction publique, on a droit
01:02:43 à une part de capitalisation
01:02:45 qui permet
01:02:47 de cotiser sur ses primes.
01:02:49 C'est comme ça que
01:02:51 le système se passe.
01:02:53 Chose qu'on n'a pas
01:02:55 avec le même régime fiscal
01:02:57 que dans le privé,
01:02:59 très marginalement, dans la fonction publique
01:03:01 c'est une part de capitalisation obligatoire.
01:03:03 Benjamin, pour compléter le propos,
01:03:05 sur le petit avantage dont dispose
01:03:07 le glissage sur 25 ans
01:03:09 dont disposent les fonctionnaires.
01:03:11 C'est surtout sur le sujet territorial en réalité.
01:03:13 Là je rejoins tout à fait ce qui a été dit.
01:03:15 Si vous regardez en réalité les villes moyennes
01:03:17 ou les territoires
01:03:19 hors métropole, vous avez
01:03:21 deux sources de revenus principales.
01:03:23 Les salaires des fonctionnaires
01:03:25 et les pensions.
01:03:27 Si vous touchez à l'un à l'autre
01:03:29 avec des publics mobilisables,
01:03:31 forcément vous avez une situation problématique.
01:03:33 Même si vous êtes dans le privé,
01:03:35 mon fleuriste, comment est-ce qu'il vit ?
01:03:37 Il vit indirectement du salaire des locaux.
01:03:39 Et les salaires c'est quoi ?
01:03:41 C'est soit les traitements des fonctionnaires,
01:03:43 soit les pensions.
01:03:45 Il faut bien comprendre qu'aujourd'hui notre modèle
01:03:47 d'égalité territoriale très dysfonctionnelle
01:03:49 ne tient en grande partie qu'à ça.
01:03:51 Il tient justement à ces deux sources là.
01:03:53 Vous avez un sentiment accru de fragilité
01:03:55 au sein de ces territoires.
01:03:57 Et ça explique aujourd'hui pourquoi en effet
01:03:59 il y a une mobilisation qui est très forte.
01:04:01 Oui, Emmanuel, c'est aussi un signe
01:04:03 de profonds problèmes économiques.
01:04:05 Ça veut dire que l'industrie
01:04:07 a terriblement reculé.
01:04:09 Alors ce sont des territoires
01:04:11 qui pourraient justement porter une politique économique
01:04:13 industrielle intéressante.
01:04:15 Parlons quand même
01:04:17 de la suite de la mobilisation.
01:04:19 Parce que bon, quels que soient
01:04:21 les tissus du vote demain,
01:04:23 évidemment si le 49.3 qui est enclenché,
01:04:25 ça risque de revigorer
01:04:27 un peu tout le monde, en tout cas de provoquer
01:04:29 une colère.
01:04:31 En tout cas ça fournira une raison à Laurent Berger et à la CFDT
01:04:33 pour continuer à appeler à la manif.
01:04:35 Il l'a dit.
01:04:37 Pour l'instant on n'en est pas là.
01:04:39 On verra demain qui sera dans l'hémicycle et qui n'y sera pas.
01:04:41 Enfin dans les deux chambres.
01:04:43 Du côté du Sénat il ne devrait pas y avoir trop de surprises a priori.
01:04:45 Mais bon voilà,
01:04:47 ça détermine grandement
01:04:49 la suite de la mobilisation,
01:04:51 sachant que ça coûte, on le rappelle quand même,
01:04:53 ça coûte cher aux salariés
01:04:55 de faire grève.
01:04:57 Ils ne peuvent pas se permettre de descendre dans les rues
01:04:59 tous les deux trois jours.
01:05:01 Depuis que Jean-Pierre Traffarin a décidé.
01:05:03 On ne paierait plus les jours de grève dans l'Europe.
01:05:05 Est-ce que c'est pas de manière un peu cynique
01:05:07 là-dessus aussi que mise Emmanuel Macron
01:05:09 qui le savait fort bien
01:05:11 lorsqu'il a décidé de ce calendrier
01:05:13 alors que l'inflation commençait à pointer le bout de son nez ?
01:05:15 L'objectif si vous voulez,
01:05:17 une fois que vous avez voté un texte,
01:05:19 c'est que le fleuve rentre dans son lit.
01:05:21 Après,
01:05:23 entre guillemets,
01:05:25 la situation malgré tout rend pour Emmanuel Macron
01:05:27 la suite de la mobilisation
01:05:29 relativement incontrôlable.
01:05:31 Aujourd'hui il y a des sources, il y a des fondements
01:05:33 à cette mobilisation qui sont certes la question des retraites
01:05:35 mais quand vous interrogez les manifestants
01:05:37 et ce qu'ils vous ont fait,
01:05:39 vous voyez qu'il y a d'autres motivations.
01:05:41 C'est tout le reste.
01:05:43 Et donc la possibilité que demain ce mouvement
01:05:45 malgré tout perdure, malgré tout continue
01:05:47 est un vrai point d'insécurité pour le gouvernement.
01:05:49 Donc certes, il y a l'argument
01:05:51 qui est de crise de l'inflation
01:05:53 et donc difficulté à faire grève.
01:05:55 Mais aujourd'hui vous voyez que la possibilité
01:05:57 de bloquer un service si c'est vraiment voulu, on l'a vu notamment
01:05:59 pour les raffineries, n'implique pas forcément
01:06:01 d'avoir une grève de l'ensemble du personnel.
01:06:03 Vous avez besoin de quelques éléments bloquants.
01:06:05 En revanche, la possibilité de voir la contestation
01:06:07 s'élargir sur les sujets de pouvoir d'achat
01:06:09 c'est très compliqué, très radioactif
01:06:11 pour le gouvernement. C'est évidemment ce qui est craint.
01:06:13 Il faudra voir si demain, en effet,
01:06:15 ces mobilisations perdurent
01:06:17 et s'ils finissent hors de contrôle.
01:06:19 Donc il y a encore des paramètres qu'on ne maîtrise pas.
01:06:21 Alors juste une petite...
01:06:23 Non, vous nous avez tout à l'heure montré
01:06:25 c'était pas une précision, c'était pour aller dans le neuf sens.
01:06:27 Vous nous avez montré tout à l'heure
01:06:29 le sondage
01:06:31 sur ce que les Français pensent
01:06:33 de la grève des éboueurs, la mobilisation
01:06:35 chez les éboueurs.
01:06:37 On voit qu'ils sont manifestement
01:06:39 favorables,
01:06:41 autoritairement, pardon, favorables
01:06:43 aux réquisitions.
01:06:45 Donc en fait, les Français
01:06:47 quand on les interroge sur les blocages
01:06:49 en général, sur la mobilisation en général,
01:06:51 ils disent "Allez-y, allez-y, allez-y".
01:06:53 - Sans les transports, d'ailleurs, ils ont été assez soft.
01:06:55 - Mais quand ça les touche
01:06:57 directement par le biais des poubelles
01:06:59 ne pas ramasser, alors là,
01:07:01 ça change. - On va faire un détour par le
01:07:03 parcours, le cortège, avec ces musiques
01:07:05 que vous entendez derrière et ces tambours
01:07:07 qui signifient qu'à priori tout se passe bien.
01:07:09 En tout cas, ça se passe de manière plutôt bonne en fonction du parcours.
01:07:11 Vincent Farandesh, vous êtes avec une de ces manifestantes.
01:07:13 Je vous laisse la parole.
01:07:15 - Oui Nelly, vous savez, on aime pendant
01:07:19 les cortèges, les manifestations,
01:07:21 parler aux manifestantes et aux manifestants
01:07:23 pour savoir un petit peu pourquoi
01:07:25 ils sont là, un petit peu établir
01:07:27 leur profil également. Et on est tombé sur Valérie.
01:07:29 Valérie a 58 ans.
01:07:31 Elle est chercheuse, vous êtes chercheuse. Valérie, bonjour.
01:07:33 Merci d'être avec nous en direct.
01:07:35 C'est pas la première fois que vous descendez
01:07:37 dans la rue contre la réforme des retraites.
01:07:39 Vous arrivez normalement
01:07:41 bientôt à la retraite.
01:07:43 Pourquoi vous manifester
01:07:45 aujourd'hui contre cette réforme ? - Alors je suis absolument
01:07:47 contre cette réforme de la retraite. Alors pour ce qui
01:07:49 me concerne, vous savez, ma retraite
01:07:51 actuellement avant la réforme, elle devrait être à
01:07:53 62 ans, mais il me faudrait attendre
01:07:55 67 ans pour toucher
01:07:57 75% de ma retraite.
01:07:59 Donc pas à taux plein.
01:08:01 Jamais je ne me donnerai ma
01:08:03 retraite à taux plein à plus de 70 ans.
01:08:05 Vous avez compris. Donc je ne peux pas
01:08:07 envisager encore un recul de 2 ans qui
01:08:09 reporterait d'autant
01:08:11 la possibilité que je sois à la retraite
01:08:13 normalement. Je fais un métier passionnant.
01:08:15 Je suis aussi grand-mère de 3 petits-enfants et je vais pouvoir
01:08:17 profiter en bonne santé
01:08:19 de ce moment-là, partagé avec eux.
01:08:21 Vous avez calculé
01:08:23 si la réforme venait à passer,
01:08:25 à être votée, à quel âge vous partiriez à la retraite ?
01:08:27 C'est des annuités
01:08:29 que je n'atteindrai jamais. C'est d'autant plus
01:08:31 important.
01:08:33 Plus de 70 ans.
01:08:35 Et si jamais
01:08:37 la loi est votée
01:08:39 demain, ou alors si jamais
01:08:41 le gouvernement utilise les 49.3,
01:08:43 vous allez continuer à descendre dans la...
01:08:45 Je continuerai à me battre, ça c'est certain.
01:08:47 Même si la loi est votée au Parlement ? Absolument.
01:08:49 Je compte en me battre pour moi, mais vous savez,
01:08:51 pour les générations à venir, c'est tous ces jeunes
01:08:53 que j'encourage à faire des études comme j'en ai fait moi.
01:08:55 J'ai fait 10 ans d'études,
01:08:57 5 ans à l'étranger, 5 ans à l'étranger qui ne sont pas
01:08:59 pris en compte dans le calcul de ma retraite.
01:09:01 Mais je continuerai quand même à encourager mes enfants,
01:09:03 mes petits-enfants à étudier,
01:09:05 à faire des boulots intéressants, mais
01:09:07 à se défendre pour ce droit à la retraite. C'est un minimum.
01:09:09 Merci beaucoup Valérie d'avoir été
01:09:11 avec nous. Et justement
01:09:13 le témoignage de Valérie est assez symbolique
01:09:15 de ce qu'on en entend depuis le début de cette manifestation.
01:09:17 Des manifestants qui, même si
01:09:19 la loi est votée, par un vote
01:09:21 au Parlement
01:09:23 ou par un 49.3, ce sont des manifestants qui
01:09:25 continueront à descendre dans la rue contre cette réforme.
01:09:27 Merci
01:09:29 Merci beaucoup. Benjamin Morel,
01:09:31 bon voilà, il faut en prendre en laissé, on n'est pas toujours
01:09:33 d'accord non plus avec tout ce que disent
01:09:35 les manifestants. Il faut aussi
01:09:37 remettre un petit peu de mesure dans tout cela.
01:09:39 Votre sentiment
01:09:41 sur le degré
01:09:43 de... comment dire...
01:09:45 sur les motivations des uns
01:09:47 et des autres. C'est-à-dire que tout le monde voit
01:09:49 la même chose ou il y a aussi
01:09:51 des disparités par rapport au degré
01:09:53 de mobilisation. C'est-à-dire qu'il y en a qui manifestent
01:09:55 certes pour les retraites mais d'autres qui sont peut-être plus portés
01:09:57 à s'opposer au pouvoir d'achat,
01:09:59 au manque de pouvoir d'achat ou à l'inflation.
01:10:01 Je crois qu'il y a trois types aujourd'hui de motivations.
01:10:03 Il y a la motivation originelle
01:10:05 qui est évidemment la motivation concernant
01:10:07 la réforme des retraites. Cette motivation-là,
01:10:09 on peut la comprendre, elle est raccord aujourd'hui
01:10:11 avec les mots d'ordre. Ensuite, il y a la mobilisation
01:10:13 de pouvoir d'achat qui est clairement pas distingable
01:10:15 mais qui touche une catégorie beaucoup
01:10:17 plus large. Tout à l'heure, on commentait le profil
01:10:19 de ceux qui manifestent. Il y a beaucoup de retraités
01:10:21 et de jeunes en effet. Alors les jeunes peuvent être
01:10:23 évidemment concernés par la retraite mais il y aura d'ici là
01:10:25 plusieurs réformes et ce ne sont pas forcément
01:10:27 les catégories qui ressentent avec le plus
01:10:29 d'urgence le sujet, même s'il ne faut pas
01:10:31 négliger évidemment l'angoisse vis-à-vis d'avenir.
01:10:33 En revanche, le sujet pouvoir d'achat les impacte
01:10:35 directement, idem pour les retraités.
01:10:37 Et donc là, il y a un élément fort
01:10:39 de la structuration dans le long terme d'une contestation
01:10:41 sociale. Et ensuite, vous avez toute une partie
01:10:43 de la population qui
01:10:45 aujourd'hui rentre dans une crise larvée
01:10:47 vis-à-vis du pouvoir. Regardez certaines enquêtes
01:10:49 qui sont parues sur la colère des Français
01:10:51 vis-à-vis du gouvernement, etc.
01:10:53 Il y a aujourd'hui une colère qui est latente.
01:10:55 On a eu un gouvernement qui,
01:10:57 déjà la présidence de l'égislature, a toujours été
01:10:59 extrêmement clivant. Grosso modo, si vous prenez
01:11:01 notamment la figure d'Emmanuel Macron dans les enquêtes,
01:11:03 vous avez un soutien fort dans une base
01:11:05 qui est une base de soutien et un rejet
01:11:07 fort au contraire
01:11:09 dans une base d'opposants.
01:11:11 Et ça évidemment, quand vous rentrez dans une
01:11:13 logique de crise sociale larvée,
01:11:15 de crise économique, et bien vous avez
01:11:17 tout d'un coup une surmobilisation politique
01:11:19 et cette surmobilisation politique,
01:11:21 elle peut potentiellement être extrêmement
01:11:23 explosive, extrêmement dangereuse.
01:11:25 Donc à voir ce que ça donne. Pour le gouvernement,
01:11:27 le pari c'est qu'une fois le texte voté,
01:11:29 tout se termine. Il n'est pas évident
01:11:31 que ce soit le cas.
01:11:33 Pascal Bitto-Banelli, tandis qu'on découle sur ces images
01:11:35 à nouveau les forces de l'ordre qui sont en
01:11:37 mission de sécurisation, là ils sont devant
01:11:39 une pharmacie. Il y a certains lieux stratégiques
01:11:41 comme ça, qu'on protège
01:11:43 plus volontiers.
01:11:45 Ça nous permet peut-être de revenir
01:11:47 aussi sur le dispositif. On a entendu
01:11:49 quelques tirs, soit de mortier
01:11:51 soit de gaz lacrymogène.
01:11:53 Sans commune mesure avec
01:11:55 ce qu'on a pu apercevoir, et un petit
01:11:57 peu plus tôt cet après-midi, et lors de la
01:11:59 manifestation passée, avec les dégradations
01:12:01 que l'on sait, ça nous
01:12:03 donne peut-être l'occasion de revenir sur
01:12:05 la méthode Laurent Lugnès de maintein de l'ordre
01:12:07 qui tranche évidemment
01:12:09 avec celle de Didier
01:12:11 Lallement en son temps.
01:12:13 Qu'est-ce qui fait sa spécificité ? Pourquoi est-il
01:12:15 crédité finalement de ce point de vue ?
01:12:17 Alors,
01:12:19 on reste sur la
01:12:21 doctrine du schéma national
01:12:23 de maintien de l'ordre de 2020,
01:12:25 mais on est sur une pratique
01:12:27 qui est différente, et une
01:12:29 mise en action opérationnelle différente.
01:12:31 C'est-à-dire avec des éléments
01:12:33 lourds de pur maintien
01:12:35 de l'ordre, CRS et Gendarmerie mobile,
01:12:37 qu'on sort du décor, qu'on met
01:12:39 plus en retrait,
01:12:41 mais bien sûr prêt
01:12:43 à revenir en jalonnement ou en intervention.
01:12:45 Et, comme précisé,
01:12:47 des unités mobiles
01:12:49 d'intervention et d'interpellation
01:12:51 pour, en fulgurance
01:12:53 et en mobilité totale,
01:12:55 interpeller les individus, les sortir
01:12:57 et faire redescendre
01:12:59 la tension. On avait
01:13:01 du temps de M. Lallement,
01:13:03 technique de maintien de l'ordre, qui était
01:13:05 plus sur l'interopérabilité
01:13:07 dynamique et qui faisait intervenir
01:13:09 beaucoup plus les éléments
01:13:11 d'intervention
01:13:13 pour faire du flagrant délit.
01:13:15 Donc, on était sur des choses plus
01:13:17 rugueuses et plus impactantes.
01:13:19 Donc,
01:13:21 on a ce nouveau préfet
01:13:23 qui pratique
01:13:25 non seulement cette technique,
01:13:27 mais aussi celle du dialogue,
01:13:29 de l'ouverture, de la
01:13:31 cogession, de la coopération.
01:13:33 On voit aujourd'hui que les portes
01:13:35 de la préfecture de police sont ouvertes,
01:13:37 non seulement avec les organisateurs,
01:13:39 avec l'hôtel de ville, et avec
01:13:41 l'ensemble des
01:13:43 acteurs
01:13:45 de l'ordre public, ce qui est très
01:13:47 important, surtout à la veille de
01:13:49 très gros événements, comme la coupe du monde
01:13:51 de la rugby en septembre, et bien sûr
01:13:53 les Jeux olympiques
01:13:55 de 2024. - On dit qu'un peu
01:13:57 de chahut à nouveau se produit. Je ne sais pas
01:13:59 exactement à quel niveau on est
01:14:01 du cortège, mais je vous laisse
01:14:03 peut-être commenter ces images de chahut. - Quelques points de tension,
01:14:05 bien sûr, avec des éléments
01:14:07 perturbateurs qui ressortent et qui sont
01:14:09 tout de suite, pour le moment,
01:14:11 canalisés et mis à distance
01:14:13 par les forces de l'ordre, qui pour l'instant vont
01:14:15 utiliser les grenades
01:14:17 et le gaz lacrymogène pour
01:14:19 mettre à distance, éviter
01:14:21 le contact, jusqu'à
01:14:23 ce qu'il y ait sans doute des
01:14:25 interpellations. - Mais là, ce qui est plus
01:14:27 concernant, c'est que tout à l'heure, il y avait un face-à-face
01:14:29 avec une certaine distance, quand même.
01:14:31 Là, il y a vraiment une charge. On est au plus près,
01:14:33 il y a un face-à-face assez direct.
01:14:35 - Plus direct, avec des bouts offensifs.
01:14:37 - C'est un point de tension, donc on va
01:14:39 tout de suite faire intervenir
01:14:41 ces modules d'intervention
01:14:43 pour sans doute interpeller
01:14:45 et faire redescendre la tension. Et d'autres
01:14:47 unités qui vont se mettre en barrage d'arrêt
01:14:49 fixe fermé ou en jalonnement
01:14:51 pour protéger et montrer,
01:14:53 par contre, être moins en profondeur,
01:14:55 et montrer leur présence,
01:14:57 justement, pour faire redescendre
01:14:59 la tension. Il n'y en a pas eu
01:15:01 beaucoup jusque-là.
01:15:03 - Mais ça comporte quand même, ça n'est pas dénué de risques
01:15:05 dans le sens où on voit quand même les manifestants
01:15:07 qui sont aux abords directs du lieu
01:15:09 où c'est en train de s'échauffer.
01:15:11 Il y a toujours, évidemment,
01:15:13 pour les forces de l'ordre, le risque de victimes
01:15:15 collatérales de ces affrontements.
01:15:17 - La difficulté, absolument,
01:15:19 je dirais même plus,
01:15:21 la sensibilité. On voit qu'on a
01:15:23 une expression contestataire
01:15:25 très polymorphe, et notamment jeune,
01:15:27 jeune et féminine.
01:15:29 Donc, bien sûr, on a toujours,
01:15:31 tout particulièrement
01:15:33 pour les forces de maintien de l'ordre,
01:15:35 Malik Ousekine,
01:15:37 en 1986,
01:15:39 ce traumatisme qui a marqué
01:15:41 les forces mobiles. Donc, quand on a
01:15:43 un public qui est jeune, il faut être
01:15:45 très prudent dans l'interpellation,
01:15:47 dans les charges,
01:15:49 discriminer les publics. C'est très délicat,
01:15:51 très difficile,
01:15:53 dans une foule très dense,
01:15:55 de monter au contact
01:15:57 et d'interpeller les bonnes personnes
01:15:59 en faisant
01:16:01 au maximum pour qu'il n'y ait pas
01:16:03 de blessés, ni de dommages
01:16:05 collatéraux. C'est pour ça
01:16:07 qu'il importe, et s'est fait maintenant,
01:16:09 une façon prioritaire
01:16:11 de faire intervenir
01:16:13 des unités très professionnelles
01:16:15 et spécialisées en
01:16:17 maintien de l'ordre, que sont les CRS et les gendarmes.
01:16:19 - Des forces de l'ordre qui sont
01:16:21 copieusement sifflées, là, on entend
01:16:23 beaucoup les bruits d'ambiance autour.
01:16:25 Et moi, j'ai un peu
01:16:27 le sentiment d'une forme d'encerclement,
01:16:29 de ces gendarmes mobiles
01:16:31 et de ces braves qui sont au milieu
01:16:33 de cette esplanade. Judith ?
01:16:35 - Alors, encerclement...
01:16:37 - On voit qu'il y a beaucoup de monde autour.
01:16:39 - Ce que vous soulignez est tout à fait exact.
01:16:41 On voit que l'expression
01:16:43 de la foule vient plutôt en soutien
01:16:45 des casseurs
01:16:47 et des gens qui jettent
01:16:49 des projectiles et qui insultent
01:16:51 les forces de l'ordre.
01:16:53 Quand des forces défoncent dans l'ordre,
01:16:55 ça c'est évident.
01:16:57 Ça correspond d'ailleurs
01:16:59 au slogan politique qu'on a entendu,
01:17:01 au drapeau
01:17:03 avec Che Guevara,
01:17:05 au foulard palestinien.
01:17:07 On connaît cette population
01:17:09 qui s'illustre
01:17:11 dans les cortèges d'ultra-gauche
01:17:13 et qui est très anti-police.
01:17:15 - Et là, on voit quand même,
01:17:19 un certain nombre d'interpellations qui ont eu lieu
01:17:21 parce qu'elles bitent au planier.
01:17:23 - Il y a des interpellations, il y a des montées
01:17:25 des modules d'intervention
01:17:27 parce qu'on voit que sur cette zone,
01:17:29 ce qu'on voit à l'antenne,
01:17:31 on est sur une zone où on a des radicaux
01:17:33 qui viennent à l'affrontement.
01:17:35 On va faire des bons offensifs,
01:17:37 les individus vont être interpellés,
01:17:39 les unités qui étaient en profondeur
01:17:41 vont se rapprocher de la manifestation
01:17:43 en espérant que ces interpellations
01:17:45 et ces extractions
01:17:47 vont faire redescendre
01:17:49 la tension sur ce point,
01:17:51 mais ça devrait être le cas.
01:17:53 - On voit quand même un monsieur
01:17:55 qui se faisait emporter par les forces de l'ordre
01:17:57 qui n'était pas correspondé,
01:17:59 en tout cas physiquement,
01:18:01 au profil type qu'on a pu décrire
01:18:03 du semeur de trouble,
01:18:05 du Black Bloc et de ses matières.
01:18:07 - Ça peut être quelqu'un qui a fait des gestes
01:18:09 sur les forces de l'ordre,
01:18:11 qui a commis d'autres faits qu'on n'a pas vus
01:18:13 et qui est interpellé.
01:18:15 - Il y a une radicalisation d'opportunisme
01:18:17 qui peut se mettre en place
01:18:19 avec une forme d'émulation dans ces moments-là ?
01:18:21 - Oui, on a vu des manifestants
01:18:23 qui peuvent se ranger du côté des radicaux.
01:18:25 Ça se faisait plus quand on avait
01:18:27 un maintien de l'ordre assez fort,
01:18:29 assez violent.
01:18:31 - Ça s'est vu à l'époque des Gilets jaunes.
01:18:33 - Là, on constate qu'on l'a un peu moins.
01:18:35 - C'est quand même une image
01:18:37 qui tranche nettement avec ce qu'on a pu apercevoir
01:18:39 tout à l'heure. On en est presque à du corps à corps
01:18:41 dans certains cas de figure.
01:18:43 C'est un peu plus impressionnant visuellement,
01:18:45 Judith Vintrobain.
01:18:47 - Oui, c'est assez...
01:18:49 On sent tout de suite que les choses
01:18:51 sont un peu moins maîtrisées.
01:18:53 - Oui, c'est-à-dire que je pense qu'on n'a absolument
01:18:55 pas les éléments pour prédire
01:18:57 comment les choses vont évoluer.
01:18:59 Il faut être extrêmement prudent.
01:19:01 On ne sait pas du tout si ça va se calmer
01:19:03 ou au contraire si ça va s'enflammer,
01:19:05 si ça va continuer.
01:19:07 On demandait tout à l'heure
01:19:09 à vos envoyés spéciaux s'il y avait eu
01:19:11 des interpellations.
01:19:13 Elles n'en avaient pas vu de là où elles étaient.
01:19:15 Si on ne retire pas
01:19:17 les black box,
01:19:19 les radicaux les plus expérimentés du cortège,
01:19:21 ils savent pas être
01:19:23 en retrait, puis ensuite
01:19:25 lancer une nouvelle offensive
01:19:27 dans la même manifestation.
01:19:29 Ça se voit extrêmement souvent.
01:19:31 - Vincent Fenday, je ne sais pas si ces images
01:19:33 se déroulent sous vos yeux, mais je vous laisse
01:19:35 prendre la main pour commenter
01:19:37 le moment où ça a dégénéré finalement
01:19:39 et à quel endroit se trouve-t-on précisément
01:19:41 en ce moment ?
01:19:43 - Alors,
01:19:45 nous sommes juste après
01:19:47 Port Royal exactement.
01:19:49 Ce qui s'est passé exactement, on ne l'a pas réellement vu,
01:19:51 on est un petit peu plus loin.
01:19:53 Néanmoins, effectivement, on entend
01:19:55 déjà beaucoup de
01:19:57 casse, beaucoup de pétards.
01:19:59 On voit également
01:20:01 quelques petits mouvements de foules
01:20:03 et on voit surtout
01:20:05 ces mortiers d'artifices
01:20:07 qui sont envoyés assez régulièrement.
01:20:09 Ça peut être très dangereux d'ailleurs pour la foule
01:20:11 et pour les gendarmes également.
01:20:13 Ce que je voulais dire également,
01:20:15 il y a peut-être
01:20:17 effectivement une poignée d'éléments
01:20:19 radicaux de cette manifestation qui vont
01:20:21 venir en soutien des casseurs. Néanmoins,
01:20:23 la totalité,
01:20:25 j'allais dire la quasi-totalité
01:20:27 des manifestants attendent
01:20:29 patiemment de pouvoir continuer
01:20:31 leur cortège, leur manifestation,
01:20:33 parce que c'est leur manifestation.
01:20:35 La plupart sont désabusés quand ils
01:20:37 voient les poubelles brûler,
01:20:39 quand ils voient les tensions
01:20:41 des forces de l'ordre et ils attendent
01:20:43 effectivement que le cortège reprenne sa marche.
01:20:45 Ils attendent que ces
01:20:47 tensions se calment tout simplement,
01:20:49 parce que c'est vrai que lorsque ça se passe
01:20:51 de cette manière, c'est un petit peu
01:20:53 j'allais dire
01:20:55 les casseurs qui prennent en otage
01:20:57 en quelque sorte, j'aime pas ce mot encore une fois,
01:20:59 mais qui prennent en otage
01:21:01 le rythme de la manifestation
01:21:03 qui n'est plus dicté du coup par les vrais
01:21:05 manifestants et par les syndicats.
01:21:07 Vincent, alors là on voit carrément
01:21:09 des jets de projectiles, on va se quitter
01:21:11 d'ici une minute et demie
01:21:13 sur ces images parce que c'est Laurence Ferrari
01:21:15 qui prendra la main pour le début
01:21:17 de punchline, qui continuera bien sûr de commenter
01:21:19 avec ses invités ces images. Juste un dernier
01:21:21 mot en guise de conclusion, Pascal Vito Panelli,
01:21:23 est-ce qu'ils vous paraissent un tout petit peu
01:21:25 débordés là où ils sont vraiment dans une
01:21:27 configuration
01:21:29 habituelle ?
01:21:31 Débordés non, on est dans l'opérationnel
01:21:33 où on met des unités
01:21:35 en préparation d'interpellations
01:21:37 comme on le disait en début
01:21:39 d'émission, il ne peut pas y avoir
01:21:41 quand il y a autant de monde
01:21:43 la possibilité que toute la
01:21:45 manifestation soit dans le calme. On a
01:21:47 forcément des éléments radicaux
01:21:49 qui ont pénétré la manifestation
01:21:51 et qui vont sur certains points
01:21:53 affronter les forces de l'ordre.
01:21:55 Merci beaucoup, dans un
01:21:57 petit instant c'est donc Laurence Ferrari que vous
01:21:59 retrouverez tandis qu'on se quitte
01:22:01 sur ces images, le cortège parisien qui s'était lancé
01:22:03 à 14h des
01:22:05 Invalides, de la place des Invalides, de l'Est-Planète des Invalides
01:22:07 précisément, pour rejoindre
01:22:09 son point d'arrivée a priori
01:22:11 si tout se passe bien d'ici
01:22:13 une heure et demie. Maintenant
01:22:15 ce sera à la place d'Italie
01:22:17 un cortège relativement classique
01:22:19 avec ça et là, vous l'avez vu
01:22:21 des heures et donc
01:22:23 ces manifestants qui eux continuent leur
01:22:25 parcours et qui attendent aussi
01:22:27 l'issue de ce qui va se passer du côté
01:22:29 de l'Assemblée Nationale puisque vous le savez
01:22:31 aujourd'hui la commission mixte paritaire
01:22:33 est réunie. L'article 7
01:22:35 d'ores et déjà a été
01:22:37 on s'est mis d'accord sur cet article 7
01:22:39 ce qui fait qu'on progresse comme nous le disait
01:22:41 notre reporter à l'Assemblée
01:22:43 vers l'article 9
01:22:45 semble-t-il, pour une fin
01:22:47 de commission qui est prévue aux alentours de
01:22:49 19h-20h pour
01:22:51 les prévisions les plus optimistes
01:22:53 semble-t-il et puis demain
01:22:55 nous verrons aussi quelle sera l'issue du vote
01:22:57 s'il y a un vote solennel, si le
01:22:59 l'exécutif, la majorité, prend
01:23:01 le risque d'aller vers un vote solennel
01:23:03 ou si elle estime que
01:23:05 des votes ou des voix manqueront
01:23:07 à l'appel et à ce moment-là elle enclenchera
01:23:09 le 49-3 avec des conséquences
01:23:11 qu'on ne connaît pas tout à fait
01:23:13 pour l'instant. On va se quitter sur ces images
01:23:15 dans une poignée de secondes
01:23:17 le temps que Laurence se mette
01:23:19 en place avec ses invités. Voilà vous voyez
01:23:21 ces images du côté du boulevard
01:23:23 du Montparnasse
01:23:25 on a quand même progressé, là on est
01:23:27 plutôt du côté du boulevard
01:23:29 de Port-Royal et on en est
01:23:31 dirons-nous à la moitié
01:23:33 du parcours environ avec des manifestants qui sont
01:23:35 toujours déterminés, toujours un front syndical
01:23:37 alors qu'il est uni. Nous verrons
01:23:39 si l'issue du vote demain déterminera
01:23:41 une autre
01:23:43 disons, une autre attitude
01:23:45 de la part de Laurent Berger, notamment on en a beaucoup parlé
01:23:47 cet après-midi, la CFDT
01:23:49 qui risque finalement de laisser
01:23:51 la CGT faire cavalier seule si jamais
01:23:53 le vote légitime
01:23:57 tel que l'a dit Laurent Berger, le vote solennel
01:23:59 de l'hémicycle, venait à
01:24:01 enteriner les choses, nous verrons bien. On se quitte
01:24:03 sur ces images avant de laisser Laurence Ferrari
01:24:05 prendre la main dans un instant.
01:24:07 [brouhaha]

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