Brahim Sidibe, chauffeur éboueur, était l’invité de BFMTV ce mercredi soir.
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00:00 Je suis éboué, ça fait 13 ans que j'ai fait ce métier-là.
00:03 Pendant 8 ans, j'étais à l'arrière de la baine à collecter les déchets.
00:06 Et aujourd'hui, je suis sur l'air pas lourd.
00:08 Je peux vous dire, le métier que nous, on fait, c'est un métier qui est pénible.
00:11 On a des collègues qui sont maintenant inaptes.
00:13 Certains qui n'arrivent même pas à l'âge de retraite qu'ils étaient avant.
00:18 Alors si on passe à 64 ans, moi je vous le dis, j'ai pas de langue de bois, je suis pas en politique.
00:21 - C'est 59, hein. - Non, non, non.
00:23 - Agent privé. - Agent privé.
00:26 Donc du coup, moi je vous le dis très clairement, vous me schizouerez, j'ai pas de langue de bois.
00:30 Cette réforme-ci, si ça passe, moi j'appelle ça une réforme d'assassin.
00:32 - Et vous allez continuer votre mouvement, même si la réforme était votée ?
00:36 - Franchement, madame, là, on parle de la santé.
00:40 Moi, j'ai pas envie de crever derrière la baine.
00:42 C'est-à-dire, j'ai travail, moi aussi, j'ai envie de profiter,
00:44 ne serait-ce que de 2 ans, 3 ans, d'avoir mes enfants grandir.
00:47 Vous imaginez ? Ça veut dire que nous, on compte pas.
00:50 Pendant la Covid-19, à ce temps-là, les Parisiens, tout le monde était couvert,
00:55 à se protéger contre le coronavirus.
00:58 Nous, on a répondu présent.
00:59 M. Goujon s'est rendu à notre site, à Vitry-sur-Seine,
01:02 pour venir nous féliciter, pour dire "les gars, ce que vous faites, c'est énormissime".
01:06 Mais aujourd'hui, j'ai l'impression que ça, ça a été mis à l'oubli.
01:09 Il faut avoir une conscience.
01:11 M. Macron, c'est le président de l'ARB, avec tout le respect que je lui dois,
01:14 il est dans son bunker, complètement déconnecté de la réalité.
01:18 Ces gens-là, moi je les invite à venir exercer le métier avec moi,
01:20 une journée, une journée, et le lendemain, on verra ce qu'ils diront.