Alexandre Devecchio : «Les Français ne sont pas ceux qui brûlent les poubelles»

  • l’année dernière
Le rédacteur en chef du Figaro, Alexandre Devecchio, estime que ce ne sont pas les Français qui brûlent les poubelles : «Les Français ne sont pas ceux qui brûlent les poubelles».
Transcript
00:00 Les Français ne sont pas ceux qui brûlent les boubelles.
00:02 Là, il y a...
00:03 - Je n'ai pas vu des Black Blocs, par exemple, brûler cette image.
00:06 - C'est une terrible violence.
00:07 - On ne sait pas, mais j'ai l'impression que...
00:09 - Des effigies des ministres et du président de la République brûlées vifs,
00:11 puisque c'est ça que ça représente.
00:13 Je n'avais pas l'impression que ce sont des Black Blocs qui étaient en train de faire ça.
00:15 - Non, mais je pense qu'il y a quand même des minorités radicalisées.
00:18 Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas une profonde colère des Français
00:22 que le gouvernement n'a pas entendue.
00:24 La violence greffe toujours, effectivement, sur une situation.
00:28 Jean Messiaen parlait de poudrière,
00:30 ce greffe sur une situation qui est dramatique.
00:33 Oui, je crois que le gouvernement, mais c'est depuis les Gilets jaunes,
00:36 ne voit pas toute une partie du pays qui se sent déclassé,
00:40 qui a l'impression qu'on demande toujours des efforts au même,
00:44 à ceux qui travaillent, en l'occurrence.
00:48 Et il ne veut pas les écouter.
00:50 J'ai envie de dire que ces images de chaos, on connaît un peu le scénario.
00:54 Le scénario, c'est ensuite jouer la carte du parti de l'ordre
00:57 et expliquer qu'on est le seul recours face au Rassemblement national.
01:00 C'est ça, hélas, ce qui va se passer,
01:01 mais ça ne permettra pas de répondre à la crise démocratique.
01:05 Et je crois que faire une réforme des retraites
01:08 dans un moment où on voit bien que le pays est malade,
01:10 si on a ces violences-là, c'est parce que le pays est malade,
01:13 ce n'était pas raisonnable et ce n'était pas l'urgence du moment.
01:16 Je pense que c'est ça que disent les Français.
01:18 Il y a encore 10 millions de sans-activités dans ce pays.
01:21 On a un problème d'immigration massive,
01:23 on a des problèmes de violence systémique
01:25 et tout ce que tout va faire le gouvernement...
01:27 Si la loi était passée par un vote,
01:28 on n'aurait pas vu ces images ce soir, vous croyez ?
01:29 Sans doute pas, oui, ça crue la chose,
01:32 parce qu'en réalité, Emmanuel Macron est non seulement minoritaire dans le pays,
01:36 on le voit dans les sondages,
01:36 mais il est minoritaire en réalité à l'Assemblée nationale.
01:40 C'est pour ça qu'il y a eu un 49-3.
01:42 On en parlait hier, Emmanuel Macron a cherché une majorité,
01:45 mais c'est une majorité introuvable.
01:47 Donc, il a été obligé de se résoudre à ce 49-3.
01:52 Donc, ça veut dire qu'on est dans une impasse démocratique
01:55 et ça fait longtemps en réalité que ça dure.
01:57 Il a été élu une première fois face à Marine Le Pen,
01:59 une deuxième fois face à Marine Le Pen.
02:02 Le problème, c'est qu'en face,
02:04 il n'y a pas d'alternative politique crédible.
02:07 Donc, on a une crise de régime,
02:08 mais pas forcément de plan B, j'allais dire,
02:12 de personnes qui seraient susceptibles
02:14 de récupérer le pouvoir et de redresser le pays.
02:16 [Musique]
02:20 [SILENCE]

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