Au Parlement comme dans la rue, revivez la journée où le gouvernement a eu recours au 49.3 afin d'imposer sa réforme des retraites

  • l’année dernière
Après le déclenchement du 49.3 annoncé par Elisabeth Borne afin d'imposer la réforme des retraites, le gouvernement doit composer avec une crise politique : les oppositions vont déposer vendredi des motions de censure alors que des manifestations de colère éclatent dans le pays.

Jeudi après-midi, l'exécutif a opté pour l'article 49.3 de la Constitution. Cette procédure, déclenchée pour la 11e fois par Élisabeth Borne, permet l'adoption d'un texte sans vote à l'Assemblée nationale, sauf si une motion de censure venait à renverser le gouvernement.
Le groupe des députés indépendants Liot projette de déposer une motion de censure "transpartisane", particulièrement surveillée par l'exécutif, et à laquelle devrait adhérer toutes les composantes de la Nupes.

Tout en encourageant les "mobilisations spontanées dans tout le pays", Jean-Luc Mélenchon a annoncé vendredi que LFI allait "retirer" sa motion de censure pour soutenir celle de Liot qui a davantage de chances d'être votée par des députés de droite défavorables à la réforme des retraites.

Le petit groupe Libertés, Indépendants Outre-mer et Territoires (Liot), qui compte 20 députés de diverses tendances politiques, se retrouve désormais en position de pivot dans les tentatives de faire tomber le gouvernement.

Les motions de censure doivent être déposées moins de vingt-quatre heures après le déclenchement de l'article 49.3, soit avant vendredi en milieu d'après-midi. Puis il faudra attendre au minimum quarante-huit heures pour qu'elles soient débattues.

Mais dans la rue, les opposants à la réforme sont bien décidés à ne pas abandonner le combat.
Depuis le milieu de l'après-midi, jeudi, des manifestants se sont rassemblés à l'appel de la CGT et Solidaires, place de la Concorde, non loin de l'Assemblée nationale où Elisabeth Borne a déclenché l'article 49.3.

Ils ont été rejoints peu après 16H30 par des manifestants massés près de l'Assemblée nationale et par un cortège de plus de 1.600 jeunes parti de la place de la Sorbonne, aux cris de "Emmanuel Macron, président des patrons, on vient te chercher chez toi" et "A bas le 49.3"

L'intersyndicale a appelé à "des rassemblements locaux de proximité" ce week-end ainsi qu'à une neuvième journée de grèves et de manifestations, le jeudi 23 mars. Elle a dénoncé un passage "en force" et dit mesurer "avec gravité la responsabilité que porte l'exécutif dans la crise sociale et politique qui découle de cette décision, véritable déni de démocratie".

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Transcription
00:00 (Applaudissements)
00:08 (Musique)
00:27 Sur le fondement de l'article 49 alinéa 3 de la Constitution,
00:32 j'engage la responsabilité de mon gouvernement
00:36 sur l'ensemble du projet de loi de financement rectificatif
00:40 de la Sécurité sociale pour 2023,
00:43 modifié par l'amendement de coordination
00:46 communiqué à l'Assemblée nationale.
00:49 La Première Ministre, en annonçant le 49-3,
00:51 vient de finir d'humilier, de bafouer le Parlement
00:55 une bonne fois pour toutes.
00:57 Ce gouvernement, cette Première Ministre,
00:59 n'est pas digne de notre démocratie,
01:01 n'est pas digne de la République.
01:02 Cette réforme est complètement illégitime aujourd'hui.
01:07 La mobilisation doit se poursuivre, nous la poursuivrons.
01:10 Et aujourd'hui, la suite, c'est le RIP,
01:12 le référendum que nous allons déposer, défendre.
01:16 Et pendant les neuf mois qui vont suivre
01:19 pour obtenir ces 4 millions de signatures,
01:22 cette réforme devra être suspendue.
01:24 Et donc, nous avons encore l'espoir de l'emporter,
01:27 de faire respecter le monde du travail
01:29 et de créer les conditions que cette réforme
01:31 ne soit jamais mise en application
01:32 en rendant le pouvoir au peuple.
01:34 Aujourd'hui commence le premier jour
01:37 du reste du quinquennat d'Emmanuel Macron,
01:40 de la fin du quinquennat d'Emmanuel Macron.
01:43 Et employer l'autoritarisme comme ils sont en train de le faire
01:46 pour passer en force une réforme des retraites
01:48 dont personne ne veut
01:50 et sur lequel, à vœu de faiblesse suprême,
01:52 ils sont obligés d'utiliser le 49-3,
01:54 est un signe qu'ils enfoncent le pays tout entier
01:57 dans une crise de régime.
01:59 Et nous le disons à toutes celles et ceux
02:01 qui se mobilisent dans le pays,
02:03 rien n'est fini.
02:04 Et à ceux qui, au pouvoir aujourd'hui,
02:07 sèment le chaos dans ce pays,
02:08 nous répandrons évidemment par la censure.
02:12 Nous irons avec d'autres groupes
02:13 déposer des motions de censure,
02:15 mais nous emploierons tous les moyens à notre disposition
02:18 pour continuer cette lutte
02:20 que mènent des millions de gens dans le pays.
02:22 Aujourd'hui, ce qui n'existe pas,
02:23 c'est un gouvernement soutenu par une majorité parlementaire,
02:26 c'est l'enseignement premier.
02:28 Et la deuxième chose derrière,
02:29 c'est que c'est un formidable élan supplémentaire
02:32 pour continuer la mobilisation
02:34 contre cette réforme des retraites.
02:35 Parce qu'ils vont vouloir le faire avec le 49-3 là,
02:38 nous aurons une motion de censure
02:40 et quoi qu'il arrive derrière,
02:41 quoi qu'il arrive,
02:42 cette réforme, elle est frappée
02:44 au sceau de l'illégitimité démocratique,
02:47 de la brutalité politique,
02:49 de la violence sociale.
02:50 Et donc ce 49-3,
02:52 c'est du carburant supplémentaire
02:54 pour dans les jours, les semaines, les mois et les années qui viennent,
02:57 nous opposer à cette mesure injuste de la retraite à 64 ans.
03:00 Ici se passe quelque chose d'historique, il me semble.
03:08 On est en train de dire non, en fait,
03:11 à cette attente à la démocratie qui s'est faite aujourd'hui.
03:14 Ce 49-3 est inadmissible
03:16 après toutes les luttes qui se sont faites
03:18 et on ne se fait pas entendre encore.
03:20 Donc là, il y a un ras-le-bol général
03:22 qui je pense est en train de vraiment prendre forme.
03:24 On l'a fait ce soir, il faut le faire demain, après-demain.
03:26 Il faut occuper le terrain,
03:27 il faut s'inscrire dans l'héritage
03:29 des révolutionnaires, des communards de 71,
03:31 de toutes celles et ceux qui ont toujours été debout
03:34 et ne rien lâcher.
03:34 On est attachés à cet héritage des conquis sociaux
03:37 ayant été conquis au prix du sang
03:39 et nous allons les préserver,
03:40 nous allons nous battre pour.
03:41 Donc voilà, prenons rendez-vous avec l'histoire
03:43 et soyons à la hauteur, on ne lâche rien.
03:46 - C'est la merde qui nous enverra !
03:49 - C'est la crêpe !
03:50 - C'est la merde qui nous enverra !
03:53 - C'est la crêpe !
03:54 - C'est la merde qui nous enverra !

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