HPI, Balthazar, Tandem, Meurtres à… : TV Breizh surfe sur le succès des séries médias du mercredi 22 Mars 2023

  • l’année dernière
Christophe Sommet
directeur de pole thématique du groupe TF1

La chaîne du groupe TF1 conserve sa place de leader des thématiques payantes

Pour la 6e année consécutive, TV Breizh domine le classement des chaînes thématiques payantes les plus regardées, selon Médiamétrie, à égalité avec Paris Première. Elle doit cette place à son positionnement 100% séries et fictions. Certaines attirent jusqu’à 200 000 téléspectateurs en prime time, par exemple Les Experts ou HPI. Car c’est la force de TV Breizh : elle récupère les franchises de sa maison-mère, TF1. On peut ainsi voir Balthazar, Profilage ou Section de recherches. Mais aussi des marques de France Télévisions, comme Meurtres à… ou Tandem. 23 ans après sa création, elle n’a plus rien de breton…sauf son nom. Christophe Sommet, le directeur du pôle thématique du groupe TF1, est l’invité médias de Célyne Baÿt-Darcourt
Transcript
00:00 Bonjour Céline Vailledecourt, votre invité média dirige les chaînes thématiques du
00:04 groupe TF1, Histoire TV, Oushoaïa TV, la plus regardée de toutes les payantes, TV
00:08 Brest, ça fait 6 ans qu'elle est en tête des audiences d'après les calculs de Médiamétrique.
00:12 Bonjour Christophe Sommet.
00:13 Bonjour.
00:14 Leader, c'est vrai, avec 0,7% de part d'audience, mais rattrapé sur la dernière vague par
00:18 Paris 1ère, il faut le préciser par souci d'honnêteté, toujours est-il que TV Brest
00:22 s'accroche à cette place de numéro 1 des chaînes thématiques payantes.
00:25 Devez-vous une grande partie de ce succès au lieutenant Colombo dont vous diffusez
00:30 un épisode tous les mardis soirs je crois ?
00:31 Effectivement, ça fait 6 ans que la chaîne se classe leader sur les individus 4+, donc
00:37 c'est un vrai succès, également intriguant parce que la particularité de la chaîne
00:43 c'est vraiment un positionnement atypique.
00:45 Alors on ne diffuse plus en ce moment Colombo le mardi soir, mais il reste un des personnages
00:52 clés de la chaîne.
00:54 Il reviendra forcément sur l'antenne.
00:57 C'était la meilleure audience de TV Brest, mais qu'est-ce qui marche le plus sur cette
01:01 chaîne ?
01:02 Sur TV Brest, on a des audiences qui atteignent les 200 000 téléspectateurs sur certains
01:07 primes, par exemple les experts, par exemple HPI.
01:11 Vous avez récupéré HPI, qui est une série de TF1, dont on fait partie TV Brest, vous
01:17 récupérez les séries dont TF1 ne veut plus ?
01:19 Alors, ne veut plus…
01:20 Que TF1 a déjà diffusé !
01:21 Exactement, alors ça c'est la chance de la chaîne puisqu'elle appartient au groupe
01:26 TF1, effectivement.
01:27 C'est de pouvoir récupérer un certain nombre de franchises policières, par exemple Profilage,
01:32 Section de recherche ou HPI ou Balthazar, qu'on retrouve le mercredi soir en ce moment
01:37 sur l'antenne.
01:38 Donc ça, c'est une chance d'être dans ce groupe.
01:43 Mais on a aussi des fictions récupérées du service public, par exemple Tandem, Meurtre
01:50 A, les lundis et mardis, on a Callcase, on a les experts…
01:53 Très séries sur TV Brest ?
01:55 Très séries, séries fiction, 100% séries fiction.
01:58 Vous ne produisez plus aucun contenu ?
01:59 On ne produit plus aucun contenu, ce ne sont que de l'acquisition.
02:03 Alors c'est une chaîne qui aura 23 ans en septembre, elle a beaucoup changé depuis
02:06 sa création puisque c'était au départ une généraliste avec un prisme breton, d'où
02:12 son nom qui veut dire Bretagne.
02:13 Pourquoi avoir supprimé ce régionalisme en 2008 ?
02:16 C'est ça, la chaîne a été lancée en septembre 2000 depuis l'Orient.
02:21 C'était le souhait de Patrick Lelay, le PDG du groupe TF1 à l'époque, qui était
02:26 breton, de vouloir mettre en valeur la culture bretonne au niveau national et d'où le
02:31 lancement de cette chaîne.
02:33 Et assez rapidement, malheureusement pour des raisons de perte financière, la chaîne
02:38 a évolué pour gommer le côté breton sur sa programmation à partir de 2003.
02:43 Et maintenant, 100% séries fiction, même si on conserve le nom, la marque télébrésite.
02:50 Mais pourquoi vous gardez ce nom-là ?
02:51 Les téléspectatrices et les téléspectateurs viennent voir avant tout des programmes.
02:56 C'est une chaîne refuge, Cuckooning, et je pense que le nom n'est en aucun cas un
03:03 frein ni un levier pour faire croître l'audience.
03:07 Avec les plateformes américaines, les chaînes françaises ont un avenir dans le payant ?
03:11 L'audience des chaînes payantes, on l'a vu dans la dernière mesure Media Mat, ça
03:15 représente à peu près 10% de l'audience globale de la télé.
03:18 C'est un chiffre qui est relativement stable.
03:20 Donc je pense que pour certaines chaînes qui sont soit puissantes, soit d'affinité,
03:25 comme on peut avoir avec Histoire TV ou Shoya TV, il y a toujours un public pour ces chaînes-là.
03:30 D'autant plus que les distributeurs des chaînes, que ce soit les plateformes, les groupes
03:36 Boutet, L'Orange, Canal, SFR, etc. ont tous besoin de contenus de chaînes linéaires
03:43 mais aussi non linéaires.
03:45 C'est pour ça qu'on travaille depuis très longtemps sur l'enrichissement non linéaire
03:49 de tous nos catalogues de programmes.
03:50 Vous dirigez aussi Christophe Sommet, Histoire TV, qui a une concurrence de plus en plus
03:54 féroce sur le plan des documentaires, que ce soit sur les services de streaming ou même
03:58 à la télé avec France 5 ou encore Arte.
04:00 Comment vous vous différenciez ?
04:01 Sur Histoire TV, qui signe aussi au passage une excellente vague d'audience puisqu'elle
04:09 se classe première de toutes les chaînes découvertes, il y en a une dizaine qui existent,
04:13 leader sur la thématique histoire et avec un chiffre en forte progression sur les 25-49
04:18 ans, plus 168% en un an, la promesse de la chaîne c'est vraiment une généraliste.
04:23 On part de l'histoire antique jusqu'à l'histoire contemporaine avec beaucoup de
04:25 géopolitique.
04:26 On a évidemment la Seconde Guerre mondiale qui reste une période attendue par nos téléspectateurs,
04:32 mais en tout cas on adresse toute une variété de contenus sur toutes ces thématiques.
04:37 On commémore les anniversaires, les dates clés de l'histoire et avec un fort engagement
04:46 aussi sur l'évolution des droits, les droits des femmes, un très beau portrait de Gisèle
04:50 Halimi diffusé le 8 mars ou pour le 17 mai, journée mondiale de lutte contre les LGBTphobies,
04:55 un documentaire en cours de production porté par Marie Labaurie sur l'histoire des lesbiennes.
04:59 - Et là aussi, la même question pour TV Brèze, ce sont des programmes que vous fabriquez
05:04 ou pas ?
05:05 - Alors on achète une partie des contenus des antennes, documentaires, il y a 250 heures
05:10 à peu près par chaîne achetées mais 150 heures en plus de production.
05:13 Des productions qui sont soit en primo-diffusion chez nous, soit des productions qu'on fait
05:19 avec des chaînes en clair, par exemple Arte, France Télé, RMC, ce qui nous permet finalement
05:25 d'avoir accès à des contenus, je dirais plus fortement financés puisqu'avec les
05:30 chaînes en clair, on a un budget significatif ou des programmes qui sont exclusifs à nous
05:37 qu'on participe à produire.
05:38 - Et pour Ushuaïa TV, je caricature si je dis que c'est une chaîne écolo ?
05:41 - Un petit peu.
05:43 C'est une chaîne découverte qui a une forte sensibilité sur la protection de la planète,
05:48 c'est une chaîne pionnière, on a fêté les 18 ans en mars.
05:50 - À une époque où on parlait assez peu d'environnement.
05:53 - Tout à fait, en 2005, quand on a lancé la chaîne, on parlait de développement durable
05:57 à l'époque, un terme un peu barbare, on était dans une époque très anxiogène,
06:02 culpabilisante, même si on l'est encore un petit peu aujourd'hui.
06:05 L'idée vraiment de cette chaîne, c'est d'être sur du positif, des initiatives, des
06:08 solutions et de ne pas culpabiliser les téléspectatrices et les téléspectateurs dans cet univers compliqué
06:15 dans lequel on vit, avec la mise en valeur, notamment par exemple avec le programme qu'on
06:21 a lancé hier soir à Guy Lagache, Terre d'urgence.
06:23 Ça s'appelle, Guy, en fait c'est 3,70 minutes, le premier diffusé hier soir se passait au Congo.
06:31 Guy est allé au Congo pour voir les enjeux de la déforestation et surtout pour mettre
06:39 en valeur les initiatives, les solutions locales, pour voir comment on peut remédier à ce fléau.
06:44 - Donc ça va voir Henri Play, puis le prochain numéro je crois sera consacré à l'Inde.
06:47 - Tout à fait, à l'Inde, c'est ça, sur une thématique, montée des eaux, diffusion,
06:50 deuxième semestre de cette année.
06:51 - Vous recherchez de plus en plus sur cette chaîne des incarnations, des visages connus,
06:55 il y a aussi Fanny Agostini, c'est une volonté assumée de votre part ?
06:58 - Tout à fait, les visages, lorsqu'ils sont pertinents, cohérents avec les positionnements
07:04 éditoriaux des chaînes, c'est aussi valable sur l'histoire, finalement permettent aussi
07:10 de jouer sur la notoriété, la communication, le marketing à travers ses personnalités.
07:15 C'est vrai qu'avec Fanny Agostini, on a lancé la quatrième saison d'En Terre Ferme, et
07:21 on continue à creuser le sillon.
07:23 - Merci d'être venu nous voir Christophe Semes.
07:24 - Merci à vous.
07:25 - Merci à vous d'avoir été l'invité média de Céline Baydarco, vous êtes directeur
07:28 du pôle thématique du groupe TF1.

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