Médiamétrie dévoile le bilan TV 2023, qui montre la constante évolution des usages des téléspectateurs
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00:00 Votre invitée média Céline Baydercourt est la directrice TV de Médiamétrie, c'est l'institut qui mesure les audiences et qui publie son bilan de l'année télé 2023.
00:09 Bonjour Laurence Deléchapte.
00:10 Bonjour Céline.
00:11 On va rentrer dans le détail, mais je voudrais d'abord que vous nous expliquiez pourquoi vous avez intitulé ce bilan la télé plateforme des plateformes. Qu'est-ce que vous voulez dire ?
00:19 Aujourd'hui on est à l'ère de la plateformisation, on a vu l'essor des plateformes de SVOD, notamment pendant la période de Covid et puis qui s'est maintenue dans les habitudes des Français.
00:28 SVOD c'est les Netflix, Netflix, Amazon.
00:32 On assiste depuis maintenant quelques temps à une plateformisation des acteurs de la télévision qui ont tous développé des plateformes qui historiquement étaient des plateformes de rattrapage
00:44 et qui sont maintenant des vraies plateformes de destination des contenus avec des possibilités de rattraper toujours, mais aussi de regarder les contenus avant leur diffusion en têne ou même des contenus purement exclusifs digital.
00:54 Un Français regarde chaque jour 4h37 de programme télé, quel que soit le support. Le visionnage d'une chaîne de télé en direct reste le mode de consommation majoritaire, ça représente 2/3 du temps en vidéo des téléspectateurs, mais ça signifie que le tiers restant c'est de la vidéo à la demande.
01:10 Ça c'est une proportion inédite ?
01:12 Ça c'est une proportion inédite, ça a effectivement beaucoup progressé ces dernières années, c'est plus 7 points en 4 ans. Alors 4h37 c'est la consommation totale de vidéo, tout acteur confondu, ce n'est pas que de la télévision, c'est toute la vidéo qu'on peut consommer.
01:27 Donc même sur Youtube par exemple ?
01:28 Même sur Youtube, même sur TikTok, sur les plateformes sociales. Donc c'est effectivement 4h37. Dans ces 4h37, la télévision représente plus de 70% de ce temps de consommation.
01:40 Et pour la proportion entre le on-demand et le live, effectivement c'est un tiers de temps passé encore à consommer la télévision en live, versus 2/3 en live, versus un tiers à la demande comme vous l'avez dit.
01:56 Quel genre de contenu sont privilégiés en replay et en preview avant la diffusion linéaire ?
02:02 Le genre par excellence des plateformes, c'est la fiction. Plus d'un tiers de la consommation sur les plateformes des chaînes, c'est de la fiction, essentiellement des séries.
02:19 C'est d'ailleurs le cas aussi sur les plateformes de SVOD comme Netflix, on a une majorité de fiction. Il y a des fictions aujourd'hui qui font des scores assez colossaux en replay.
02:29 Si vous prenez l'exemple de Panda qui a fait 1,5 million de téléspectateurs en replay, on a des scores colossaux.
02:36 Le preview, ça évolue. L'offre de preview des chaînes, c'est la mise à disposition sur la plateforme avant la diffusion à l'antenne.
02:44 De plus en plus de contenus sont mis à disposition avant la diffusion à l'antenne par les chaînes.
02:49 Donc l'offre évolue et la consommation évolue aussi dans la foulée.
02:54 Et à l'inverse, certaines émissions sont très peu vues en replay mais font d'énormes scores en direct.
02:59 Je pense aux talk shows par exemple, c'est à vous TPMP quotidien, comment vous l'expliquez ça ?
03:04 Il y a dans les talk shows aujourd'hui, dans l'offre de talk show, il y a beaucoup de talk shows qui sont sur le traitement de l'actualité.
03:12 L'actualité, ça rejoint, c'est mon analyse, un petit peu le genre information où les français consomment l'information, comme le sport d'ailleurs,
03:22 majoritairement, très majoritairement en direct pour avoir cette fraîcheur d'accès à l'information.
03:27 Et donc, pour rester sur le sport, Laurence Deléchap, tant que les chaînes en proposeront, elles ne pourront pas disparaître ?
03:33 Ça va les sauver ça ?
03:35 Alors, on a vu, deux tiers de la consommation, la télévision, c'est du live. Il n'y a pas que du sport dans ce live.
03:40 Le sport, évidemment, c'est le genre fédérateur par excellence. C'est un genre qui est convoité par les plateformes aussi.
03:45 Le meilleur score de l'année, c'est encore un événement sportif. C'est le quart de finale de la Coupe du monde de rugby qui a réuni plus de 16 millions de téléspectateurs.
03:52 Donc forcément, ça attise les convoitises. Maintenant, les grands événements sportifs qui fédèrent beaucoup les gens autour de les grands,
03:59 ne sont pas si nombreux que ça. Et puis, les enjeux financiers autour d'acquérir ces droits sont aussi assez compliqués.
04:13 Donc, je ne suis pas sûre que le sport sauve le live. Je ne pense pas que le live ait besoin que du sport.
04:19 On va parler maintenant de la nouvelle méthode de calcul de Médiamétrie, calcul des audiences télé, qui a évolué depuis quelques jours,
04:25 depuis le 1er janvier. Médiamétrie prend en compte maintenant tous les foyers, y compris ceux qui n'ont pas de téléviseur.
04:31 Et tous les écrans, smartphones, tablettes, ordinateurs, ça fait 62 millions et demi de Français.
04:37 Il y a aujourd'hui beaucoup de foyers qui n'ont pas la télé.
04:40 Il y a 10% des foyers qui n'ont pas de téléviseur.
04:43 C'est un chiffre en hausse ?
04:44 Non, oui, pardon, c'est un chiffre en hausse. C'est 7 points de plus qu'il y a 10 ans.
04:51 On voit plutôt des jeunes.
04:52 C'est plutôt des jeunes, c'est plutôt des citadins, c'est plutôt des gens qui vivent seuls,
04:57 et c'est plutôt des catégories socio-professionnelles supérieures.
05:00 Donc c'est un profil effectivement un petit peu différent.
05:02 Donc ils vont regarder quand même la télévision, ces gens-là, mais différemment et un peu moins longtemps.
05:07 Les écrans internet dans la consommation totale des programmes télé, ça représente 2,5%.
05:12 Donc logiquement, les audiences, elles ont gonflé 2,5% depuis le 1er janvier ?
05:17 2,5% effectivement, mais comme on a rajouté cette population de gens qui n'ont pas la télévision
05:24 et qui consomment la télévision, mais moins longtemps,
05:27 en fait, on a rajouté des gens, 5 millions de personnes en plus dans la mesure.
05:31 Donc en volume, en nombre de téléspectateurs, on va avoir des audiences qui vont mécaniquement être en hausse.
05:37 En revanche, en pourcentage, comme on a intégré ces gens qui consomment moins,
05:40 on va être mécaniquement plutôt à la baisse.
05:42 Et ça profite à qui ce visionnage hors téléviseur ?
05:45 Quelle chaîne, quel programme ?
05:47 Alors c'est trop tôt pour donner vraiment le détail, parce que c'est des audiences qui sont très fragmentées
05:51 et donc il nous faut quand même de l'accumulation pour pouvoir tirer des conclusions sur des tendances.
05:57 Ça fait moins de trois semaines aujourd'hui qu'on publie ces nouveaux résultats.
06:01 Mais ça va profiter à tout le monde, parce que comme je vous le disais en introduction,
06:05 toutes les chaînes ont développé des stratégies de plateformisation.
06:08 Donc ce nouveau périmètre de la mesure, elle répond aux enjeux de tous les acteurs du média.
06:14 La prochaine étape chez Médiamétrie, c'est le calcul du preview.
06:18 Ça, ce sera cet été. Et puis, avant la fin de l'année, on n'a pas de date précise, je crois,
06:22 vous calculerez l'audience des plateformes.
06:24 Comment ça va se passer ?
06:26 On saura, contenu par contenu, le nombre de visionnages pour telle série, pour tel film ?
06:32 Sur un certain nombre de plateformes, oui, c'est notre objectif.
06:35 On a deux objectifs.
06:36 Mesurer la consommation des plateformes et pouvoir avoir les grandes métriques
06:41 sur la répartition du temps passé, le fameux 1/3 à la demande.
06:46 Aujourd'hui, savoir qui sont les acteurs qui se répartissent ce tiers de consommation
06:51 de ces 4h37.
06:53 Donc ça, c'est la première chose.
06:55 Effectivement, on compte pouvoir rentrer dans le détail, contenu par contenu,
06:59 pour les trois plus grosses plateformes de SVOD, que sont Netflix, Amazon et Disney+.
07:04 Ce sera une mesure quotidienne ?
07:06 On va les mesurer quotidiennement.
07:08 En revanche, ce ne sera pas une restitution quotidienne, pas dans un premier temps.
07:11 Pas comme pour les programmes télé qui tombent chaque matin ?
07:13 Dans un premier temps, non.
07:15 On verra la suite, vous viendrez nous en parler à ce moment-là, avant fin 2024.
07:19 Merci beaucoup, Laurence de Léger.
07:20 Merci à vous.
07:21 Merci beaucoup.
07:22 C'est Linne Baillet-Dercot, votre invitée et directrice TV de l'Institut Médiamétrie.