Midi News du 23/03/2023

  • l’année dernière
Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews

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00:00:00 Bonjour à tous et ravis de vous accueillir dans Midi News.
00:00:03 On est ensemble jusqu'à 14h pour de l'info, de l'analyse, des débats à la une de votre émission.
00:00:08 Évidemment, s'agira-t-il aujourd'hui d'un baroud d'honneur, d'un bouquet final avant l'étiolement de la contestation sociale ?
00:00:13 C'est évidemment ce qu'espère le gouvernement pour les syndicats.
00:00:16 Bien au contraire, Emmanuel Macron attise la colère.
00:00:19 On attend jusqu'à 800 000 personnes aujourd'hui dans les rues de France.
00:00:22 Depuis une semaine à présent, le pays semble plus divisé que jamais.
00:00:25 On vous fait suivre cette 9e journée de mobilisation contre la réforme des retraites en direct sur CNews
00:00:31 avec nos correspondants et nos envoyés spéciaux à Marseille, Laure Parra et Stéphanie Rouquier,
00:00:36 à Rennes, Michael Chahou et Thibault Marcheteau, et nos équipes à Paris.
00:00:40 Pour le plus grand des cortèges, Augustin Donadieu, Régine Delfour et Thomas Bonnet.
00:00:43 Avant de vous présenter mes invités, avant de commencer ce débat, avant de suivre toute cette actualité très riche aujourd'hui,
00:00:50 tout de suite le journal de Michael Dorian. Bonjour Michael.
00:00:53 Bonjour Anthony, bonjour à tous. 9e journée de mobilisation contre la réforme des retraites.
00:00:58 Des manifestations sont organisées un peu partout en France, mais aussi des blocages,
00:01:02 comme à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, vous le voyez sur ces images.
00:01:06 Des manifestants bloquent actuellement l'arrivée des voyageurs.
00:01:10 Autre rassemblement tôt ce matin devant le dépôt de bus de Pantin.
00:01:14 Plusieurs syndicalistes se sont réunis pour empêcher les bus de partir.
00:01:18 Les manifestants ont dû être délogés par les forces de l'ordre.
00:01:23 La grève dans les écoles également, avec 21,41% d'enseignants grévistes.
00:01:29 Aujourd'hui, dont plus de 23% dans le primaire et près de 20% dans le secondaire,
00:01:34 annonce faite à l'instant par le ministère de l'Éducation nationale.
00:01:38 La colère des jeunes, ce jeudi les élèves du prestigieux lycée Louis-le-Grand à Paris
00:01:44 se mobilisent depuis ce matin contre la réforme du gouvernement.
00:01:48 Plusieurs d'entre eux se sont rassemblés devant leur établissement avec des pancartes
00:01:53 demandant la démission d'Emmanuel Macron et dénonçant l'usage du 49.3.
00:01:57 Écoutez cette lycéenne interrogée tout à l'heure.
00:02:00 En fait, il y a une grosse réflexion autour du fait que la jeunesse aurait pas,
00:02:04 que je vois moi, que j'entends, autour du fait que la jeunesse aurait pas à s'engager
00:02:07 parce qu'on n'en est pas encore à la période des retraites.
00:02:10 C'est faux, on ne veut pas arriver dans un monde de travailleurs
00:02:13 où on se fera marcher dessus comme ça.
00:02:16 On ne veut pas arriver dans un monde où on n'a pas de droit,
00:02:18 où on pense qu'on peut écraser les droits des travailleurs
00:02:20 de manière socialement antidémocratique comme ça.
00:02:22 Donc c'est maintenant qu'il faut s'y prendre et c'est ce qu'on fait.
00:02:25 À Paris, les déchets continuent de s'entasser ce matin.
00:02:30 Aucun camion poubelle ne pouvait sortir du garage d'Aubervilliers.
00:02:33 Selon la CGT, près de 200 manifestants ont bloqué l'accès.
00:02:37 Une centaine de véhicules sont restés immobilisés pendant près de cinq heures.
00:02:42 La situation n'est donc pas prête de s'arranger.
00:02:45 Les syndicats ont reconduit la grève des éboueurs.
00:02:47 La situation pourrait même se compliquer puisque les employés des sociétés privées
00:02:51 menacent de rejoindre le mouvement.
00:02:53 Les détails de Marion Bercher et Thomas Bonnet.
00:02:56 Les rues du 7e arrondissement sont propres.
00:03:00 Les camions Ben passent relativement régulièrement.
00:03:04 Ici, ce sont des sociétés privées qui sont en charge.
00:03:07 Sauf que la situation pourrait changer.
00:03:09 Des préavis de grève ont été déposés au sein de ces entreprises.
00:03:13 Effectivement, si le secteur privé se met en grève,
00:03:17 ça va être quand même assez difficile.
00:03:21 Et je crains que ça s'enlise, donc réquisition pour tout le personnel.
00:03:27 Il n'y a pas 36 solutions.
00:03:29 Mais comment on va faire ?
00:03:31 C'est des montagnes, des montagnes de...
00:03:35 C'est affreux.
00:03:36 On va repartir, on va s'exiler comme le Covid,
00:03:38 on va tous partir à la campagne.
00:03:40 Les rues pourraient donc bientôt ressembler à celles des arrondissements,
00:03:43 mais elles sont aussi des rues de voisins.
00:03:45 De quoi aggraver une situation déjà préoccupante.
00:03:48 Hier, 9500 tonnes de déchets jonchaient les rues de la capitale.
00:03:52 Un nombre en hausse par rapport au début de la semaine.
00:03:55 Preuve que les réquisitions peinent à produire leur effet,
00:03:58 avec toujours des blocages et des barrages filtrants dans certaines usines.
00:04:01 Pour faire face, la mairie de Paris a annoncé l'ouverture d'une cellule de crise.
00:04:05 Celle-ci pourrait tourner à plein régime dans les prochains jours.
00:04:09 Vous avez compris, les poubelles ne sont pas prêtes d'être ramassées dans les rues de Paris.
00:04:13 C'est la fin de ce journal. Place au débat de Midi News,
00:04:15 à présent avec Anthony Favalli et ses invités.
00:04:18 Merci à vous, Mickaël.
00:04:19 Je vous présente donc mes invités sur ce plateau.
00:04:21 J'ai le plaisir d'avoir aujourd'hui Caroline Pilastre.
00:04:23 Bonjour.
00:04:24 Bonjour, Anthony. Bonjour à tous.
00:04:25 Caroline Pilastre, éditorialiste.
00:04:26 Face à vous, Paul Melun, essayiste.
00:04:28 Bonjour à vous.
00:04:29 Bonjour, Anthony. Bonjour à tous.
00:04:30 Pour parler sécurité aujourd'hui, on aura Bertrand Cavallier,
00:04:32 expert en sécurité.
00:04:33 Bonjour.
00:04:34 Bonjour.
00:04:35 Merci d'être avec nous sur ce plateau.
00:04:36 Florian Tardif, du service politique de CNews, que vous connaissez bien.
00:04:39 Bonjour, Florian.
00:04:40 Bonjour, Anthony.
00:04:41 Et face à vous, Éric Le Riz de Mathènes, du service économie de CNews.
00:04:44 Merci d'être avec nous aujourd'hui.
00:04:46 Neuvième journée de mobilisation contre la réforme des retraites.
00:04:49 Combien seront-ils dans les rues de France aujourd'hui ?
00:04:51 On envisage 600 à 800 000 personnes, selon les renseignements.
00:04:55 320 cortèges sont organisés à travers le pays.
00:04:58 12 000 policiers et gendarmes mobilisés.
00:05:00 Les mots d'Emmanuel Macron sont donc loin d'avoir apaisé la situation.
00:05:04 Mais l'exécutif espère qu'il s'agit là du baroud d'honneur de ces manifestants,
00:05:09 des syndicalistes, que la contestation s'étiole au fur et à mesure des jours qui passent,
00:05:13 en tout cas d'ici ce week-end.
00:05:14 Et c'est justement la question que nous allons nous poser aujourd'hui sur ce plateau.
00:05:17 Tout en suivant ces cortèges, vous le voyez un petit peu partout en France,
00:05:20 avec nos correspondants, nos envoyés spéciaux.
00:05:23 Et on va tout de suite partir à Marseille, du côté des Bouches-du-Rhône,
00:05:25 rejoindre Stéphanie Rouquier.
00:05:27 Bonjour Stéphanie.
00:05:28 Alors, est-ce qu'il y a du monde à Marseille depuis ce matin ?
00:05:30 Est-ce que vous sentez un frémissement, quelque chose d'un petit peu différent dans l'atmosphère
00:05:34 par rapport à ces dernières journées de mobilisation ?
00:05:37 Le cortège qui s'était lancé en 11h30 est effectivement très fourni, plus fourni que la semaine dernière.
00:05:45 Les syndicalistes nous ont expliqué que, oui, ils allaient être sans doute aussi nombreux dans la rue
00:05:51 que le 31 janvier, qui avait été la journée la plus forte de mobilisation.
00:05:54 Et ces manifestants, ces syndicalistes sont reboostés, bien évidemment, par le 49.3 qui a été promulgué jeudi,
00:06:02 reboostés également par l'interview du président hier.
00:06:06 Le seul mot qui ressort ici de cette interview, c'est le mépris.
00:06:10 Ils ne nous écoutent pas, donc nous, nous sommes encore présents.
00:06:13 Et ici, un autre élément qui cristallise ici la colère de ces manifestants,
00:06:17 ce sont les réquisitions qui auront eu lieu par la préfecture de police des Bouches-du-Rhône
00:06:22 aux dépôts pétroliers de Fosses-sur-Mer, des réquisitions qui sont d'ailleurs prolongées de 48 heures.
00:06:27 Et là, bien sûr, ils expliquent, ces manifestants, que c'est antigrève, ils ne peuvent pas laisser passer tout cela.
00:06:33 Alors, pour l'instant, la manifestation se déroule, vous le voyez, dans une très bonne ambiance, dans le calme et sous le soleil.
00:06:40 Merci à vous, Stéphanie Roux, qui en direct débouche du Rhône.
00:06:43 On fera évidemment le tour de nos correspondants, de nos envoyés spéciaux, que ce soit à Marseille, Rennes ou encore Paris, dans quelques minutes.
00:06:49 On va commencer le tour de table avec mes invités.
00:06:52 Paul Melun, à votre avis, est-ce qu'on est au tournant d'une contestation qui se brutalise ?
00:06:57 Ou alors, comme l'espère le gouvernement, on ne va pas se mentir, c'est ce qu'il espère en tout cas,
00:07:01 c'est que ces mobilisations, en tout cas les cortèges syndicaux s'étiolent petit à petit, en tout cas d'ici le week-end prochain.
00:07:07 Je pense que le gouvernement, alors peut-être que vous me direz que je lui prête un certain cynisme,
00:07:12 mais en tout cas, il nous a appris à, effectivement, avoir cette appréciation de son action et de ses prises de parole, ce gouvernement.
00:07:18 Je pense que le gouvernement espère non seulement que la manifestation et que les mobilisations vont s'étioler, comme vous le disiez,
00:07:23 c'est-à-dire qu'il y aura moins de personnes dans les rues.
00:07:25 Vous savez, c'est un peu comme ça que se termine la plupart des grandes mobilisations sociales.
00:07:29 En 2010, sur la réforme des retraites, par exemple, il y a eu un pic des mobilisations,
00:07:33 puis après, peu à peu, elles diminuent du moment que la loi est adoptée.
00:07:36 C'est là-dessus que mise le gouvernement.
00:07:38 La deuxième chose, à mon avis, sur laquelle mise le gouvernement, c'est, outre ce pourrissement, c'est aussi la violence, la radicalité.
00:07:44 Et je pense, d'une certaine façon, que les scènes de désordre, en témoignent les propos du président hier sur les factieux et sur les factions,
00:07:50 servent la communication gouvernementale qui peut s'imposer comme le parti de l'ordre face à un désordre, à un chaos,
00:07:58 à une opposition qui ne serait pas construite, qui serait anarchique et que les Français ne soutiendraient pas.
00:08:02 Le gouvernement essaie de socialiser, quelque part, la contestation à ces brutalités, à ces violences ?
00:08:07 Oui, il ramène une contestation de plusieurs semaines, de plusieurs mois, de millions de personnes qui se sont mobilisées pacifiquement dans la rue.
00:08:13 Avec des mots d'ordre, avec des revendications, avec des contre-propositions,
00:08:18 contrairement à ce que disait hier le président de la République, et d'ailleurs, Laurent Berger l'a repris.
00:08:21 Mais les gens se sont mobilisés pacifiquement.
00:08:24 Il ne faut pas les amalgamer avec les excités de ces derniers soirs, qui représentent quelques centaines ou quelques milliers de personnes.
00:08:30 Quand on invoque les factions ou les factieux, à quoi fait référence le président au 6 février 1934 ?
00:08:36 Aux ligues, à l'extrême droite, au fascisme ? Enfin, c'est complètement fou, cette expression.
00:08:40 Il a même fait référence au Capitol à Washington, à ce qui s'est passé au Brésil, effectivement.
00:08:46 Caroline Pilla, je vais vous donner la parole dans un instant. Je voudrais tout d'abord qu'on aille rejoindre Régine Delfour dans le cortège parisien.
00:08:51 Bonjour Régine. Évidemment, la manifestation n'a pas encore commencé, mais est-ce que, d'ores et déjà, il y a du monde autour de vous ?
00:08:57 Les syndicats commencent à se rassembler autour de la place de la Bastille ?
00:09:01 Oui, bonjour Anthony. Effectivement, les syndicats ont commencé à se positionner.
00:09:07 Il faut savoir que cette mobilisation à l'appel de l'intersyndicale regroupe 9 syndicats.
00:09:12 Ils sont répartis entre le boulevard Beaumarchais et le boulevard Bourdon.
00:09:17 Nous sommes au niveau de la tête du cortège au niveau de Solidaires.
00:09:21 C'est eux qui ouvrent la marche de cette manifestation.
00:09:25 Donc, neuvième journée de mobilisation contre le projet de réforme des retraites,
00:09:29 mais première mobilisation depuis que cette réforme a été adoptée au Parlement.
00:09:35 Alors, pour le moment, il y a du monde. On attend entre 40 000 et 70 000 personnes à Paris.
00:09:41 Le cortège partira donc à 14 heures direction l'Opéra, avec une dispersion prévue aux alentours de 19 heures.
00:09:49 Merci à vous Régine Delfour. Régine Delfour, accompagnée de Charles Pousseau, Caroline Pilastre.
00:09:55 On voit ces manifestations qui s'organisent avec des risques de débordement.
00:10:00 Bien évidemment, c'est la crainte de tous et de black blocs qui viendraient en tête de cortège.
00:10:05 On aura aussi l'occasion d'en parler avec vous, Bertrand Cavalier.
00:10:08 Est-ce que vous avez le sentiment qu'on arrive à un tournant de ces manifestations ?
00:10:12 Pour moi, on est surtout à un point de rupture sociétalement parlant.
00:10:16 C'est-à-dire que, évidemment, les manifestants, qui se sont bien conduits, pour la plupart,
00:10:20 depuis des semaines pacifiquement dans les cortèges, ne pourront pas continuer à faire grève durant des semaines.
00:10:27 Parce que faire grève, ça coûte cher, surtout dans une période inflationniste.
00:10:31 Mais il y a quelque chose que le gouvernement n'a toujours pas compris en termes d'introspection.
00:10:35 C'est qu'il y a un mécontentement, une colère, un désarroi qui grandit,
00:10:40 qui ne fait que s'accroître depuis les Gilets jaunes.
00:10:43 Et le discours, l'interview, le monologue, selon moi, de M. Macron hier n'a rien à ranger.
00:10:48 Quand vous entendez qu'il fait effectivement, je vous rejoins Paul, l'amalgame avec tous les manifestants,
00:10:54 les extrémistes, les ultras, les black blocs, évidemment que ceux-là, on doit les mettre à part
00:11:00 et on doit les arrêter parce qu'ils sont là pour piller, pour saccager,
00:11:03 pour mettre le chaos dans notre pays, pour ne rien proposer.
00:11:06 Mais tous les autres qui n'ont pas été entendus, dont on a balayé d'un revers de main les revendications,
00:11:13 la désespérance, qu'en est-il ?
00:11:15 Et quand M. Macron ose nous dire, ça m'a heurtée en tant que citoyenne,
00:11:19 pour moi, la seule chose que j'ai mal faite, c'est de ne pas avoir été convaincant,
00:11:26 de ne pas avoir convaincu avec cette réforme.
00:11:29 Ce qui a été le point d'orgue pour moi ces derniers jours,
00:11:32 et qui est la goutte d'eau qui fait déborder le vase au sein de la société,
00:11:36 c'est l'utilisation du 49.3.
00:11:39 Cela ne passe pas au sein de la société parce que rappelons aussi que dans ces cortèges,
00:11:43 il y avait énormément de personnes qui manifestaient de manière transpartisane et intergénérationnelle.
00:11:48 Et d'ailleurs, on voit que depuis une semaine, il y a des violences qui se manifestent tous les soirs
00:11:53 dans des cortèges sporadiques.
00:11:55 Bertrand Cavalli, aujourd'hui on attend 500 gilets jaunes et 500 éléments radicaux à Paris.
00:12:01 On attend aussi des débordements liés à l'ultra-gauche dans une dizaine de villes.
00:12:06 Les cortèges, le risque aujourd'hui, c'est qu'ils se vident peu à peu de leurs manifestants classiques,
00:12:11 des familles que l'on observe, pour être remplacés par ce type de personnes
00:12:14 qui viennent perturber les manifestations.
00:12:16 Je crois que le défi des autorités, mais également des syndicats, qui travaillent en coordination étroite
00:12:21 quant à l'organisation de ces manifestations, c'est de permettre le bon déroulement
00:12:25 de cette expression des revendications sociales.
00:12:28 Et il est vrai que, d'une certaine manière, les Black Blocs constituent un adversaire
00:12:33 à la fois pour les syndicats, car ils viennent perturber le déroulement de manifestations
00:12:37 qui portent un certain message.
00:12:39 Donc ces Black Blocs, après, polluent ces manifestations, ce n'est pas nouveau.
00:12:43 Là, il y a une forme de perte d'image, de perte d'impact des syndicats.
00:12:47 Et bien entendu, les autorités ont une réponse qui est première dans le maintien de l'ordre public.
00:12:51 Et je rappelle quand même qu'il y a une population parisienne
00:12:54 qui est complètement excédée de ces dégradations.
00:12:57 Donc cet après-midi, dispositif qui est bien rodé, qui va porter la marque du nouveau préfet,
00:13:02 d'accompagnement, et ce ne sera pas un encadrement plus près, massif,
00:13:07 on est sur une autre philosophie, une autre conception de manœuvre,
00:13:11 avec quand même un dispositif comprenant plus de 30 unités de force mobile, gendarmerie, CRS.
00:13:16 Florian Tardif.
00:13:17 Je pense qu'il faut distinguer trois choses dans ce mouvement.
00:13:21 Premièrement, effectivement, il y a ces manifestations dites pacifiques
00:13:25 où l'on voit ces Français descendre dans la rue afin de protester contre la réforme des retraites.
00:13:29 On en a l'habitude maintenant depuis plusieurs semaines.
00:13:32 Il y a effectivement ce qui se passe parfois en marge des manifestations
00:13:36 qui n'a rien à voir avec le mouvement de protestation contre la réforme des retraites
00:13:40 où il y a une tentative de récupération de ce mouvement pour participer, entre guillemets, au désordre ambiant.
00:13:46 Ce sont les scènes que l'on peut malheureusement voir quasiment quotidiennement maintenant
00:13:50 depuis effectivement l'utilisation du 49.3.
00:13:53 Et il y a un troisième phénomène qui, lui, est beaucoup plus récent.
00:13:57 C'est ce que j'appellerais le désordre, et on en a quelques images à présent.
00:14:01 C'est-à-dire que, faute d'avoir été entendu dans la rue,
00:14:04 il y a certains manifestants pacifiques qui commencent à faire des actions ciblées
00:14:09 plus violentes, par exemple lorsque l'on voit effectivement qu'il y a une tentative de perturbation
00:14:17 que ce soit à l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, au niveau d'un péage,
00:14:23 ou que ce soit à Gare de Lyon ou dans d'autres gares de France.
00:14:26 Effectivement, faute d'avoir été entendu dans la rue, il commence, il y a cette tentative
00:14:30 de radicalisation, entre guillemets, de certains manifestants, à la fois également
00:14:35 en organisation syndicale, de faire des actions plus ciblées, plus violentes potentiellement,
00:14:40 et qui entraîneraient donc un désordre ambiant avec un "aléa" pour ces actions dites violentes
00:14:49 ou qui perturberaient ainsi l'organisation de la nation.
00:14:52 C'est effectivement le regard de la population vis-à-vis de ces actions
00:14:56 qui pourrait faire le jeu du gouvernement, qui incarnerait donc l'ordre.
00:15:00 On va poursuivre notre conversation.
00:15:02 Tout d'abord, qu'on parte à Rennes, rejoindre Mickaël Chahou et Thibaut Marcheteau.
00:15:06 Bonjour Mickaël. Comment ça se passe actuellement du côté de Rennes ?
00:15:10 Est-ce que vous sentez une tension particulière ? Est-ce que les choses ont changé
00:15:14 par rapport aux dernières manifestations ou c'est un cortège des plus classiques que vous observez ?
00:15:19 Il y a beaucoup, beaucoup de monde dans les rues de Rennes depuis ce matin.
00:15:24 Ce sont les étudiants qui ouvrent la marche avec leur syndicat majoritaire, l'Union Pirate,
00:15:30 qui ouvre ce cortège. Il y a énormément de monde dans les rues de la capitale bretonne.
00:15:35 Et puis ce que l'on sent surtout, c'est que la colère se contracte autour de la personnalité du président de la République.
00:15:46 Macron, le dictateur masqué, c'est ce qu'on peut lire ce matin sur des pancartes,
00:15:51 retourne faire du "j'esquie". Macron a au moins réussi une chose, nous disent les responsables syndicaux,
00:15:58 c'est de renforcer l'intersyndical qui a appelé à cette manifestation aujourd'hui.
00:16:04 Combien sont-ils ? Évidemment pour le moment c'est un petit peu tôt pour vous le dire,
00:16:08 mais à vue d'œil j'ai l'impression qu'ils sont quand même encore plus nombreux que le 15 mars dernier
00:16:13 où 15 000 personnes étaient annoncées dans les rues de Rennes selon les syndicats.
00:16:18 Alors que faire maintenant ? Comment sortir de cette crise ? En discutant avec les manifestants ce matin,
00:16:24 on entend deux choses. La première, et qui est certainement la solution, j'ai envie de dire, majoritaire,
00:16:29 c'est qu'il faut bloquer, bloquer, bloquer plus, grève, blocage. Macron dégage.
00:16:34 C'est ce qu'on peut lire sur des banderoles en tête de cortège. Bloquer l'économie pour que le MEDEF
00:16:41 appelle Emmanuel Macron à l'Élysée pour lui dire de tout arrêter. C'est ce qu'on entend beaucoup dans le cortège ce matin.
00:16:47 Et puis le deuxième espoir qu'on entend chez certains syndicalistes, notamment du côté de l'UNSA,
00:16:52 c'est que le Conseil constitutionnel décide que cette loi est inapplicable et que cela force l'exécutif à la retirer.
00:17:02 Merci à vous, Michael Chahut, en direct de Rennes pour cette prise de température dans le département d'Ille-et-Vilaine.
00:17:10 Il y a un truc qui est très très clair sur les images de Michael Chahut, c'est l'âge des manifestants.
00:17:14 On voit que la population est beaucoup plus jeune. Là aussi il y a un tournant. Il y a quelque chose qui se passe.
00:17:19 Il y a beaucoup plus de jeunes dans la rue en journée pour ces cortèges, mais aussi le soir.
00:17:23 Oui, ça tient aussi, il faut bien le dire, à la particularité de Rennes.
00:17:26 C'est que Rennes est une ville étudiante, universitaire, très très dans la contestation sociale,
00:17:31 avec un campus très à gauche qui a cette réputation là aussi. Et effectivement, c'est probablement eux qui ouvrent la marche.
00:17:37 Après, la convergence des luttes entre les leaders syndicaux, les travailleurs et les étudiants,
00:17:42 c'est un vieux point de bascule des mobilisations sociales.
00:17:46 En général, quand les étudiants ou les lycéens rejoignent une mobilisation sociale, ça lui donne un second souffle.
00:17:51 Ça peut tout changer. Donc si d'aventure c'est ce qui était en train de se produire là,
00:17:54 parce que jusqu'à maintenant ça ne s'est pas encore produit, il faut être honnête, là ce serait un tournant.
00:17:58 Mais je crois qu'il y a un autre élément, pardonnez-moi juste, d'un mot qui a été dit par votre reporter, par Michael Chahut,
00:18:03 qui est très important selon moi, c'est le fait que beaucoup des mots d'ordre sont adressés directement au président de la République.
00:18:08 Et ça montre bien à la fois le fait que nous sommes bien dans la Ve République,
00:18:12 et que le seul qui doit rendre des comptes c'est le président de la République,
00:18:15 parce qu'il était le suffrage universel direct depuis 62,
00:18:18 et qu'ensuite, c'est M. Macron, c'est le président de la République qui lui s'est mis en avant,
00:18:22 qui s'est mis en avant, on l'a vu d'ailleurs hier dans l'interview, face aux Français,
00:18:26 et donc c'est lui qui prend le plus de coups.
00:18:28 C'est désormais lui qui cristallise effectivement toute la colère.
00:18:30 Éric Derry de Matten voulait ajouter quelque chose.
00:18:32 Non, je voulais dire, simplement, vous voyez, le réflexe est de dire que MEDEF doit agir sur l'Élysée.
00:18:36 Je peux vous dire qu'il n'y a plus trop de contact entre le MEDEF et l'Élysée.
00:18:39 C'est exactement comme pour les syndicats.
00:18:41 Il le disait d'ailleurs, Geoffroy Roux de Bézieux,
00:18:44 il parlait même quand même de mépris de la part de l'Élysée,
00:18:47 puisque quand il demandait des rencontres avec les syndicats, ça n'a pas eu lieu.
00:18:50 Et je pense que la voix du MEDEF ne compte plus beaucoup.
00:18:53 Alors après, si vous voulez, si on se place du côté de l'activité économique,
00:18:57 c'est ça qui peut être inquiétant, parce que le mouvement, c'est vrai, rappelez-vous,
00:19:00 est parti de la réforme des retraites, ensuite on a dit, ah ben oui, mais aussi l'inflation,
00:19:03 il y a le mal-être de la société, et puis maintenant, il y a un problème qui s'ajoute,
00:19:07 c'est le rejet du président de la République.
00:19:10 Donc ça fait un ensemble finalement de points négatifs,
00:19:13 et tout ça pèse sur l'avenir du pays, sur l'économie.
00:19:17 Alors certains disent, oui, mais après on rattrape, ça ne durera pas.
00:19:20 Oui, mais la question, c'est combien de temps ça peut durer ?
00:19:22 Ça va nous coûter cher tout ça ?
00:19:24 Ça va coûter, pour l'instant, c'est toujours difficile de chiffrer à un moment donné,
00:19:27 parce que tout dépend de l'évolution, mais là, c'est quand même parti pour durer.
00:19:30 Si vous regardez l'impact, déjà, ne serait-ce à l'étranger,
00:19:34 mais beaucoup d'entre vous, aujourd'hui, j'ai interrogé ce matin des fédérations professionnelles
00:19:38 qui sont liées aux touristes, la restauration, l'hôtellerie,
00:19:41 c'est vrai qu'il y a des annulations, on n'a pas envie de venir en France.
00:19:44 Quand vous regardez, on me citait l'exemple des chaînes de télévision américaines,
00:19:47 comme CNN, qui diffusent en boucle des poubelles en feu, des jeunes qui manifestent.
00:19:51 Au Japon, l'impact est très, très négatif également.
00:19:54 Donc si vous voulez, il y aura un impact.
00:19:56 Les commerçants aussi en ont assez.
00:19:58 Le commerce de France que j'avais ce matin, Jean-Pierre Chedal,
00:20:00 qui était aussi longtemps au téléphone, me disait qu'il y a vraiment une vraie dégradation de l'activité.
00:20:04 - Et pour tous ceux qui sont sur les cortèges, sur les parcours des manifestations, c'est terrible.
00:20:09 - À un moment où vous avez une dégradation des marches,
00:20:12 parce qu'il y a eu, rappelez-vous, les PGE qu'il faut rembourser,
00:20:15 les factures d'électricité, la baisse de fréquentation dans les magasins
00:20:18 à cause de la circulation qui devient impossible dans certaines grandes villes,
00:20:21 et là, maintenant, de nouveau, ces grèves, ces manifestations,
00:20:24 ça fait beaucoup et ça menace réellement le commerce, si, bien sûr, ça dure longtemps.
00:20:29 - Mais pour revenir au Black Bloc, de toute façon, on les retrouve rituellement,
00:20:33 s'il vous plaît, ils mettent à profit une situation de tension pour agir,
00:20:37 et ils sont dans une autre logique qui n'est pas de tout seul,
00:20:40 qui vise à améliorer le système de retraite,
00:20:43 ils sont sur une contestation de l'ordre établi, donc on les retrouvera de façon systématique.
00:20:46 - Dans toutes les contestations sociales.
00:20:48 - Ce qui est plus préoccupant, c'est la jeunesse,
00:20:50 c'est-à-dire que c'est un véritable enjeu en termes de mobilisation,
00:20:53 et sur fond d'irrationalité, parce que cette jeunesse de 16-17 ans,
00:20:57 que c'est elle, donc de la réalité économique de notre pays,
00:21:01 des grands défis que devra relever la France,
00:21:05 vraiment dans un environnement très compétitif,
00:21:08 marqué d'ailleurs par un déclassement de notre pays,
00:21:11 où est également le sens de la belle retravaille ?
00:21:13 Si vous voulez, je crains fort qu'également là,
00:21:17 on soit dans une forme d'hédonisme et de refus des réalités.
00:21:21 - Paul Mellon n'a pas l'air tout à fait d'accord avec vous,
00:21:23 je ne sais pas si je dévoile quelque chose, mais j'ai vu votre tête.
00:21:26 - Vous avez raison, non, je n'ai pas tout à fait la même lecture que vous,
00:21:28 alors sur les Black Blocs, si, j'ai la même lecture que vous,
00:21:30 sur la jeunesse, pas tellement.
00:21:32 Je pense qu'on peut, à 15 ans, 16 ans, 17 ans, avoir une conscience politique.
00:21:35 - Surtout que la jeunesse, manifestement, il n'y a pas besoin de beaucoup de Français
00:21:38 qui sont plus âgés déjà.
00:21:39 - Bien sûr, ils ont des parents, ils ont des grands-parents aussi,
00:21:41 ils peuvent s'inquiéter pour leur avenir.
00:21:43 - Oui, absolument.
00:21:44 - Il ne faut pas dire la jeunesse, il faut dire des jeunes.
00:21:46 - Une certaine jeunesse, oui, déjà.
00:21:47 - Et les quels-elles-y proposer pour garantir leur propre devenir ?
00:21:51 Là, il faut aussi être dans un discours responsable.
00:21:53 - D'ailleurs, la jeunesse devrait se soulever,
00:21:55 si la jeunesse comprenait ce qui allait se passer dans les prochaines années,
00:21:58 mais devrait se soulever pour qu'il y ait une réforme du système des retraites,
00:22:02 puisque si la jeunesse avait étudié un minimum les prévisions,
00:22:06 effectivement, dont on parle beaucoup maintenant depuis plusieurs semaines,
00:22:10 elle se rendrait compte que le niveau de vie relative des retraités
00:22:14 ne va cesser de baisser à partir des années 2030,
00:22:17 c'est-à-dire qu'un jeune va cotiser toute sa vie
00:22:20 pour avoir une retraite avec un niveau beaucoup plus bas
00:22:23 par rapport au salaire des actifs quand il sera à la retraite
00:22:28 qu'un retraité actuellement.
00:22:30 C'est-à-dire que le niveau de vie des retraités,
00:22:32 qui est actuellement dans notre pays assez haut
00:22:35 par rapport à l'ensemble des autres pays de la zone euro,
00:22:38 va baisser continuellement pendant 40 ans.
00:22:41 - Neuvième journée de mobilisation contre la réforme des retraites.
00:22:44 Nous sommes aujourd'hui avec nos envoyés spéciaux
00:22:46 et nos correspondants dans les cortèges de France.
00:22:49 800 000 personnes attendues dans les rues, jusqu'à 800 000 personnes.
00:22:53 Nous serons donc à Marseille, à Rennes, à Paris
00:22:56 avec nos envoyés spéciaux.
00:22:58 Restez avec nous.
00:22:59 On revient dans quelques instants avec tous mes invités dans Midi News.
00:23:02 De retour dans Midi News pour cette neuvième journée
00:23:08 de mobilisation contre la réforme des retraites.
00:23:10 Jusqu'à 800 000 personnes attendues dans les rues de France
00:23:12 avec peut-être une violence qui monte un cran au-dessus
00:23:15 par rapport à ce qu'on a pu voir auparavant.
00:23:17 En tout cas, on va le voir au cours de cette journée.
00:23:19 On est un petit peu partout avec nos correspondants,
00:23:21 nos envoyés spéciaux, à Paris, à Marseille, mais également à Rennes.
00:23:25 Et immédiatement, on va partir à Rennes, sans plus tarder,
00:23:28 en Ile-et-Vilaine, rejoindre Mickaël Chahou,
00:23:30 où les premières tensions éclatent sur le terrain.
00:23:33 - Oui, premier jet de gaz lacrymogène,
00:23:38 alors que la manifestation se passait jusque-là très très bien.
00:23:41 Cortège ouvert par des centaines d'étudiants
00:23:45 et leur syndicat majoritaire, l'Union Pirate,
00:23:48 qui ouvrait donc ce cortège.
00:23:50 Des centaines d'étudiants qui étaient là.
00:23:52 (Tousse)
00:23:54 - Attention à vous, Mickaël Chahou.
00:23:56 On vous reprendra dans quelques minutes
00:23:58 quand vous serez à l'abri, vous ne serez plus en train
00:24:00 de respirer ces gaz lacrymogènes.
00:24:02 On voit donc ces premières tensions à Rennes.
00:24:04 On a vos images.
00:24:06 Des violences comparables à celles des Gilets jaunes,
00:24:08 voire un cran au-dessus, pardon, ce que je vous dis,
00:24:10 ce ne sont pas mes propos.
00:24:12 C'est ce que rapporte un policier blessé ces derniers jours
00:24:14 par le ministre de l'Intérieur,
00:24:16 venu à sa rencontre.
00:24:18 Des propos qui sont rapportés ce matin dans Le Parisien,
00:24:20 aujourd'hui en France.
00:24:22 Et c'est vrai que depuis une semaine,
00:24:24 chaque journée s'est soldée par 300 à 400 actions quotidiennes.
00:24:26 Pour l'émission de maintien de l'ordre,
00:24:28 il y a un avant et un après depuis le 49.3,
00:24:30 Bertrand Cavalier, vous qui êtes expert en sécurité.
00:24:32 On va vers une gilets jaunes de ce conflit,
00:24:34 ou pas, selon vous ?
00:24:36 - Si vous voulez, il y a tellement aujourd'hui
00:24:38 de tensions dans notre pays
00:24:40 qu'il y a peut-être un...
00:24:42 le risque d'un effet catalyseur, détonateur,
00:24:44 qui après se traduisent par des actions démultipliées
00:24:46 avec des violences généralisées.
00:24:48 Pour l'instant, je ne pense pas
00:24:50 qu'on soit dans cette situation-là.
00:24:52 La journée d'aujourd'hui va être d'ailleurs
00:24:54 assez déterminante de ce point de vue,
00:24:56 ainsi que l'observation des actions
00:24:58 de certains syndicalistes, de blocages.
00:25:00 Est-ce qu'il y aura une radicalisation
00:25:02 s'agissant du comportement de ses opposants ?
00:25:04 Je crois que c'est un sujet
00:25:06 qui est très important
00:25:08 et qui est très important
00:25:10 pour l'élection de ses opposants.
00:25:12 Je crois qu'il faut observer très attentivement
00:25:14 notamment ce qui va se dérouler à Paris.
00:25:16 Maintenant, pour ce qui est de Rennes,
00:25:18 vous êtes sur une situation assez classique
00:25:20 somme toute, avec le campus de Rennes,
00:25:22 avec un vivier d'ultra-gauche
00:25:24 qui est très structurel
00:25:26 et qui, de toute façon,
00:25:28 m'est à profit toute ma gestation pour créer du désordre.
00:25:30 Il n'y a rien de nouveau en cela.
00:25:32 - Mickaël Chahut, j'espère que vous allez un petit peu mieux.
00:25:34 On me dit que vous êtes un petit peu reculé désormais.
00:25:36 - Oui, ça va, excusez-moi.
00:25:38 - Je vous en prie, faites attention à vous surtout.
00:25:40 Expliquez-nous ce qui se passe actuellement.
00:25:42 - Écoutez, pour être tout à fait clair,
00:25:46 on a été très surpris
00:25:48 de ces premiers tirs de gaz lacrymogène
00:25:50 puisque la manifestation se déroulait
00:25:52 plutôt bien, très bien, avec des centaines
00:25:54 d'étudiants qui ouvraient
00:25:56 le cortège et puis,
00:25:58 arrivés sur les quais de la Villenne,
00:26:00 il y a eu ces premiers tirs
00:26:02 de gaz lacrymogène, comme vous l'avez constaté,
00:26:04 alors que quelques
00:26:06 manifestants étaient en train
00:26:08 d'amasser des poubelles.
00:26:10 Mais il n'y avait eu aucun geste, j'ai envie de dire,
00:26:12 de violence, donc on a été un petit peu
00:26:14 surpris. Il y a certainement
00:26:16 une volonté de fermeté,
00:26:18 de force de l'ordre,
00:26:20 qui s'exprime là, aujourd'hui.
00:26:22 Et évidemment, maintenant, ça crée
00:26:24 des tensions. Et voilà,
00:26:26 on voit des manifestants qui apportent
00:26:28 des poubelles, qui comme il y a la grève
00:26:30 des éboueurs ici, comme dans plusieurs villes de France,
00:26:32 n'ont pas de mal, les manifestants
00:26:34 n'ont pas de mal à trouver
00:26:36 ces poubelles remplies
00:26:38 souvent, en ce moment,
00:26:40 des jets de bouteilles de verre, vous le voyez
00:26:42 sur les images.
00:26:44 Et les forces de l'ordre répondent,
00:26:46 donc, par des gaz lacrymogènes
00:26:48 en nombre, comme vous l'assistez là,
00:26:50 sur les images.
00:26:52 Ce que je voulais vous dire, c'est que derrière
00:26:54 ce groupe là de manifestants,
00:26:56 il y a le cortège de l'intersyndicale,
00:26:58 avec des messages
00:27:00 plus peut-être
00:27:02 politiques que ces dernières semaines,
00:27:04 avec une colère qui est
00:27:06 cristallisée autour du Président
00:27:08 de la République, Emmanuel Macron,
00:27:10 dont on a
00:27:12 très mal reçu
00:27:14 ici, l'intervention télévisée
00:27:16 d'hier.
00:27:18 – Alors faites attention, Mickaël Chahyou,
00:27:20 je vois vos images, effectivement, ça commence à
00:27:22 exploser, on sent que la situation
00:27:24 est électrique
00:27:26 à Rennes, et que tout peut basculer
00:27:28 vraiment en quelques instants, et beaucoup plus
00:27:30 rapidement que ce qu'on a pu voir auparavant
00:27:32 ces dernières semaines. Il y a vraiment
00:27:34 quelque chose qui a changé dans la
00:27:36 physionomie de ces manifestations.
00:27:38 Bertrand Cavalli, expliquez-nous là ce qu'on
00:27:40 voit sur ces images, c'est
00:27:42 la tête de cortège, c'est ça ? – Là, les éléments
00:27:44 qui sont caractéristiques des Black Blocs
00:27:46 sont donc
00:27:48 ces éléments très déterminés
00:27:50 qui sont là pour affronter
00:27:52 les forces de l'ordre. C'est extrêmement
00:27:54 clair, vous regardez leur tenue, leur équipement,
00:27:56 il n'y a aucun équivoque.
00:27:58 Et je les différencie complètement des étudiants
00:28:00 qui ont pu
00:28:02 rejoindre ce mouvement. – Oui, on les a
00:28:04 vu ces étudiants tout à l'heure sur les images de
00:28:06 Michael Chayou, manifestés tranquillement, là, c'est pas les mêmes.
00:28:08 – Et il n'est peut-être pas à exclure
00:28:10 que les forces de l'ordre ont réagi
00:28:12 parce que les Black Blocs avaient déjà infiltré
00:28:14 la tête du cortège.
00:28:16 Donc là, on est sur un phénomène
00:28:18 malheureusement très
00:28:20 récurrent, qui vient polluer
00:28:22 les manifestations. C'est très
00:28:24 caractéristique, il n'y a rien de
00:28:26 nouveau de ce point de vue. – Mais ça donne le ton de cette journée.
00:28:28 – Non mais ça va donner… – Pas faux.
00:28:30 – Il faut attendre, si vous voulez, que
00:28:32 ce soit très intéressant de voir, notamment sur
00:28:34 Paris, comment les organisations syndicales
00:28:36 qui travaillent en conditions étroites avec la
00:28:38 préfecture de police vont
00:28:40 permettre le bon déroulement de la manifestation,
00:28:42 exprimer leurs vendications dans le calme.
00:28:44 Mais vous avez évidemment des éléments
00:28:46 qui vont essayer de déstabiliser
00:28:48 cette manifestation. Ceci dit,
00:28:50 je n'explique pas, comme je l'ai dit tout à l'heure,
00:28:52 qu'il y a une radicalisation
00:28:54 dans l'opposition,
00:28:56 y compris dans certaines mouvements syndicales.
00:28:58 Et où qu'il puisse y avoir
00:29:00 des actions maintenant désordonnées,
00:29:02 des actions sauvages
00:29:04 sur le territoire, comme à Paris.
00:29:06 – C'est pour cela qu'il faut bien distinguer
00:29:08 à la fois les manifestations pacifiques qui ont lieu dans la rue,
00:29:10 ces jeunes
00:29:12 ou…
00:29:14 ces jeunes habillés
00:29:16 de noir qui sont là, non pas
00:29:18 pour manifester et dont
00:29:20 n'importe quel sujet et prétexte,
00:29:22 on peut le dire,
00:29:24 à opérer ces actions violentes et qui sont là
00:29:26 uniquement pour casser du mobilier urbain,
00:29:28 casser des banques, casser des assurances
00:29:30 qui sont le symbole du capitalisme et casser du flic.
00:29:32 – Et sachant que… – Satan a validé,
00:29:34 Florian Tardif, le discours du chef de l'État
00:29:36 sur les factions
00:29:38 et les factieux.
00:29:40 Est-ce que Satan a conforté le chef de l'État ?
00:29:42 – Après, il faut faire attention
00:29:44 à ce que soulignait
00:29:46 derrière ces termes
00:29:48 le président de la République. On ne sait pas
00:29:50 qui il visait. Après, bien évidemment,
00:29:52 lorsqu'il dit cela, il souhaite
00:29:54 incarner l'ordre face
00:29:56 au désordre et il espère ainsi
00:29:58 que la population française
00:30:00 qui, pour l'heure, soutient
00:30:02 certaines actions violentes,
00:30:04 ne soutient pas, bien évidemment, ce qui vient d'être
00:30:06 opéré et ce qu'on voit actuellement
00:30:08 à l'image où une minorité
00:30:10 active tente de s'en prendre
00:30:12 aux forces de l'ordre
00:30:14 notamment, mais une partie de la population,
00:30:16 lors d'un récent sondage,
00:30:18 60% des Français soutenaient
00:30:20 potentiellement des actions violentes, comme on en a vu
00:30:22 ce matin à la fois, je citais tout à l'heure
00:30:24 ce qui s'est passé à la gare de Lyon ou à l'aéroport
00:30:26 Roissy-Charles-de-Gaulle
00:30:28 où une quinzaine, vingtaine, trentaine d'individus
00:30:30 viennent perturber la circulation
00:30:32 des routes ou de l'aéroport ou de la gare.
00:30:34 Mais Emmanuel Macron
00:30:36 compte sur,
00:30:38 il faut le dire, ce désordre
00:30:40 ambiant où, à un moment donné,
00:30:42 la population en aura marre et finira
00:30:44 par soutenir l'exécutif qui
00:30:46 incarne l'ordre et lui demandera
00:30:48 même d'intervenir. - Je vous donne tout de suite la parole
00:30:50 Bertrand Cavalli et Paul Melun
00:30:52 ensuite, je résume pour nos téléspectateurs
00:30:54 ce potentiellement qui nous rejoignent
00:30:56 actuellement sur ces news, les premières
00:30:58 tensions qui éclatent donc à Rennes
00:31:00 ça s'est passé en quelques minutes, ça a été très rapide
00:31:02 on a observé avec Mickaël Chaillou
00:31:04 notre correspondant sur place
00:31:06 un cortège qui défilait calmement, des étudiants
00:31:08 beaucoup de jeunes et puis en tête de cortège
00:31:10 soudain sont apparus ces black blocks
00:31:12 et des jets de projectiles, des jets de fumigènes
00:31:14 les forces de l'ordre ont répondu
00:31:16 par des jets de gaz lacrymogènes
00:31:18 voilà pour la situation que vous observez
00:31:20 en direct sur ces news, je vous donne la parole Bertrand Cavalli
00:31:22 - Je voudrais quand même
00:31:24 bien cadrer les choses, bon
00:31:26 le maintien de l'ordre ne va pas apporter toute la réponse
00:31:28 donc les forces
00:31:30 gendarmerie, les CRS sont là
00:31:32 pour éviter le chaos, à prévenir
00:31:34 des troubles majeurs, mais
00:31:36 on doit obligatoirement
00:31:38 permettre aujourd'hui, c'est vraiment
00:31:40 la vocation du maintien de l'ordre
00:31:42 permettre le retour à normal
00:31:44 avec un solutionnement politique
00:31:46 parce que nous sommes arrivés à un stade
00:31:48 où ce n'est pas l'action
00:31:50 des gendarmes et des CRS qui va apporter
00:31:52 une solution durable, ils doivent
00:31:54 permettre aux politiques
00:31:56 de reprendre la main en liaison
00:31:58 avec les partenaires sociaux etc, c'est ça
00:32:00 l'enjeu véritable aujourd'hui
00:32:02 - On entend le bruit d'une explosion
00:32:04 à Rennes, plusieurs détonations
00:32:06 dans les rues de Rennes, en Ile-et-Vilaine
00:32:08 où se trouve actuellement notre correspondant
00:32:10 Michel Chahut, peut-être sera-t-il
00:32:12 possible pour lui dans quelques minutes de nous donner
00:32:14 des précisions, en tout cas vous voyez ces images
00:32:16 impressionnantes
00:32:18 déjà des premières tensions
00:32:20 qui éclatent dans cette ville, qui peut-être
00:32:22 vont donner le ton de cette journée de manifestation
00:32:24 en France, on ne l'espère pas bien évidemment
00:32:26 mais voilà, c'est ce qui se passe aujourd'hui
00:32:28 à Rennes, on verra ce qu'il en est
00:32:30 à Paris là aussi, est-ce que justement
00:32:32 Bertrand Cavalli à Paris, on peut s'attendre aussi à des
00:32:34 débordements de ce type, des black blocs
00:32:36 qui prennent, voilà, on voyait les services de
00:32:38 renseignement qui disaient
00:32:40 on attend 500 gilets jaunes dans le cortège
00:32:42 et 500 éléments radicaux
00:32:44 éléments radicaux, je traduis, c'est des black blocs
00:32:46 Je pense que
00:32:48 ces mouvances, ces milices ultra-gauches
00:32:50 ont bien compris qu'on est dans un état d'exaspération
00:32:52 tel qu'il y a peut-être une fenêtre
00:32:54 pour provoquer des désordres
00:32:56 et initier une sorte d'effet catalyseur
00:32:58 détonateur, donc il faudra
00:33:00 aujourd'hui, de la part des forces de l'ordre
00:33:02 d'une très grande bruitrice, d'une très grande efficacité
00:33:04 et derrière ça
00:33:06 on va pas renouveler ça tous les samedis
00:33:08 tous les jeudis, il faut évitablement
00:33:10 qu'il y ait une stratégie de sortie de crise qui ne peut être
00:33:12 qu'évidemment politique, avec
00:33:14 une nouvelle pédagogie pour
00:33:16 expliquer aux français quels sont les vrais défis
00:33:18 Pour l'instant il y a plutôt une paralysie, Paul Melland ?
00:33:20 Non mais je rejoins totalement ce qui vient d'être dit, c'est-à-dire que
00:33:22 effectivement, constatant
00:33:24 l'impasse politique et démocratique
00:33:26 dans laquelle nous sommes et qui se matérialise
00:33:28 par l'usage du 49.3 dans une
00:33:30 situation sociale absolument explosive
00:33:32 on en vient maintenant se reposer
00:33:34 sur le courage des forces de l'ordre
00:33:36 et effectivement
00:33:38 on les envoie au feu si je puis dire
00:33:40 on les envoie en première ligne, alors même que
00:33:42 beaucoup de policiers étaient eux-mêmes opposés
00:33:44 à la réforme, pour des raisons
00:33:46 sociales, et ils étaient avec leur
00:33:48 syndicat, eux-mêmes, dans les manifestations
00:33:50 pacifiques, pour beaucoup d'entre eux
00:33:52 et là aujourd'hui, on les met si vous voulez
00:33:54 entre le marteau et l'enclume, puisqu'on
00:33:56 les met face à des éléments radicaux
00:33:58 violents, et là effectivement je souscris
00:34:00 à ce qui a été dit, ces personnes
00:34:02 ces black blocs, il y a une idéologie
00:34:04 derrière, ce sont pour beaucoup d'entre eux
00:34:06 effectivement, ils sont dans des relents anti-parlementaires
00:34:08 ils sont dans une contestation
00:34:10 de la République et de la démocratie
00:34:12 représentative, et ils veulent
00:34:14 effectivement mettre à bas l'État
00:34:16 les structures de gouvernement
00:34:18 tout ce qui s'apparente à une organisation
00:34:20 hiérarchique de la société, les structures
00:34:22 le capitalisme, et ils utilisent
00:34:24 et ça c'est une vieille méthode, ça existait
00:34:26 déjà avec les lois de Vaquet, ça existait
00:34:28 même avec d'autres mobilisations qu'il y a eu
00:34:30 après sur le CPE, sur tout ce que vous voulez
00:34:32 dès qu'il y a une grande mobilisation sociale
00:34:34 ces gens là, s'en viennent
00:34:36 infiltrer les cortèges syndicaux
00:34:38 viennent nuire aux services
00:34:40 d'ordre des syndicats, et fichent
00:34:42 la pagaille, s'en prennent aux forces
00:34:44 de l'ordre, etc. parce que eux
00:34:46 ils misent bien sûr cet état de
00:34:48 tension du pays pour le
00:34:50 grand soir, pour mettre à bas le
00:34:52 gouvernement, c'est une stratégie qui est
00:34:54 funeste, mais qui est rendue possible
00:34:56 par le fait que le gouvernement
00:34:58 a eu un abord, je trouve
00:35:00 sans négociation
00:35:02 sans une forme aussi d'explication, de communication
00:35:04 et de démocratie autour de cette réforme, voilà
00:35:06 où on en est rendu aujourd'hui. - Ah non, vous n'avez pas compris Paul Melan
00:35:08 c'est les syndicats qui n'ont pas à chercher
00:35:10 de compromis, manifestement.
00:35:12 - Je vais pas faire d'ironie, mais bon...
00:35:14 - Non mais vous avez entendu, mais justement
00:35:16 ce sera difficile de reprendre la main, parce qu'aujourd'hui
00:35:18 on est face à un mur en fin de compte
00:35:20 et quand effectivement Emmanuel Macron disait
00:35:22 hier "les syndicats n'ont pas proposé
00:35:24 fait de contre-proposition", alors là c'est
00:35:26 faux, parce qu'ils avaient réclamé d'ailleurs d'être reçus
00:35:28 par l'Elysée, ça a été
00:35:30 rejeté, et aujourd'hui reprendre
00:35:32 la main, alors il y a une conférence sociale
00:35:34 qui peut avoir lieu, mais est-ce que
00:35:36 Laurent Berger disait hier à
00:35:38 demi-mot qu'il s'y rendrait
00:35:40 si ça avait lieu, mais quel travail
00:35:42 il va falloir pour reconquérir justement
00:35:44 parce que vous vous rendez compte
00:35:46 quand on voit aujourd'hui les violences dans la rue
00:35:48 beaucoup de gens se disent "mais comment ça peut s'arrêter
00:35:50 s'il s'agit juste de remettre
00:35:52 des gens autour d'une table, de négocier
00:35:54 comme ça a pu être fait d'ailleurs pendant
00:35:56 les grands grenelles de négociations
00:35:58 sur les salaires, etc. Là il y a vraiment
00:36:00 un travail, un chantier qui prendra du temps
00:36:02 et ça se décide pas du jour au lendemain.
00:36:04 Cette violence est délétère et contre-productive bien évidemment
00:36:06 mais une fois de plus, ne mélangeant
00:36:08 pas tout, entre les manifestations
00:36:10 qui ont des revendications pacifiques
00:36:12 pacifistes, et qui étaient
00:36:14 pacifiques dans les cortèges, et ces black blocs
00:36:16 qui sont une fois de plus là
00:36:18 pour mettre le chaos, quand on pense que
00:36:20 récemment on a retrouvé une carte d'identité
00:36:22 d'un d'entre eux, qui était d'origine
00:36:24 espagnole, pardonnez-moi mais quel est le rapport
00:36:26 avec ce qui se passe dans les truies ?
00:36:28 - Oui ils viennent de toute l'Europe - C'est mondialement en fait
00:36:30 qu'ils arrivent, exactement, pour se
00:36:32 réunir, mais
00:36:34 il faut quand même comprendre qu'une confiance a été
00:36:36 rompue, c'est malheureux, mais
00:36:38 la majorité a quand même sa part de responsabilité
00:36:40 je veux faire un parallèle
00:36:42 c'est comme dans un couple, ou au niveau amical
00:36:44 quand vous n'avez plus confiance en l'autre, il y a
00:36:46 une défiance qui s'installe, et la majorité
00:36:48 silencieuse, qui n'a pas forcément
00:36:50 pu financièrement
00:36:52 qu'ils travaillent dans le public
00:36:54 ou qu'ils soient du privé
00:36:56 manifester ces derniers temps, n'ont
00:36:58 plus confiance envers ce gouvernement
00:37:00 qui a quand même menti sur beaucoup d'aspects
00:37:02 rappelons les 1200 euros qui avaient été
00:37:04 promis aux petites retraites, ça devait
00:37:06 être pour une majorité
00:37:08 de français, et à l'arrivée ça va
00:37:10 représenter 10 à 20 000 personnes
00:37:12 donc ça plus ça plus ça, à mon avis
00:37:14 mis bout à bout, fait que
00:37:16 oui, la parole politique
00:37:18 est la solution
00:37:20 mais comment faire quand il y a encore
00:37:22 un rapport de force et que chacun campe sur
00:37:24 ses positions, l'utilisation du 49-3
00:37:26 une fois de plus a été
00:37:28 vraiment pour moi le point d'orgue
00:37:30 c'est à dire que si démocratiquement
00:37:32 même si c'est un outil parlementaire
00:37:34 qui est donc autorisé, mais qui est considéré
00:37:36 par une majorité de français comme un déni
00:37:38 démocratique, n'avait pas été utilisé
00:37:40 là, c'était
00:37:42 dommageable pour l'ego du président, certes
00:37:44 mais ça passait mieux
00:37:46 au sein de la population parce qu'on se disait
00:37:48 vous voyez, ils ont quand même
00:37:50 réussi à écouter ce qu'on disait
00:37:52 nos protestations, notre contestation
00:37:54 et là en fait, c'est de l'autorité
00:37:56 de la fermeté, de la brutalité, c'est comme ça
00:37:58 que c'est perçu, donc vraiment je trouve ça
00:38:00 terrible ce qui est en train de se passer dans notre pays
00:38:02 à tout point de vue, mais je ne vois pas comment
00:38:04 on va pouvoir faire machine arrière
00:38:06 - Un mot pour décrire ces images, juste un instant
00:38:08 je vous donne la parole Florian Tardif, mais je décris
00:38:10 ces images pour ceux qui nous rejoignent
00:38:12 sur CNews, ces premières tensions qui éclatent
00:38:14 à Rennes, filmées par notre reporter
00:38:16 Mickaël Chaillou, qui ont éclaté
00:38:18 il y a maintenant peut-être une dizaine, une quinzaine
00:38:20 de minutes, alors que le cortège
00:38:22 se déroulait plutôt bien, beaucoup d'étudiants
00:38:24 d'ailleurs tout à l'heure en tête de cortège, des jeunes
00:38:26 que l'on observait, tout a
00:38:28 basculé en l'espace de quelques minutes
00:38:30 on va retrouver justement Mickaël Chaillou
00:38:32 ça a été très très rapide tout à l'heure, entre le moment où
00:38:34 vous nous décriviez une manifestation calme
00:38:36 et le moment où ces heures ont éclaté
00:38:38 entre des Black Blocs et la police
00:38:42 Ouais ouais, c'était très très rapide
00:38:44 en tête de cortège, on arrivait
00:38:46 sur les quais de la Villenne
00:38:48 près du musée de Bretagne, et puis
00:38:50 il y a eu en effet un petit groupe qui à ce moment-là
00:38:52 a décidé de
00:38:54 monter des débuts de barricades
00:38:56 avec des poubelles, et il n'en manque
00:38:58 pas dans les rues de Rennes comme dans de nombreuses villes
00:39:00 où les éboueurs sont en grève évidemment
00:39:02 et donc ils ont tenté de mettre
00:39:04 le feu à ces poubelles, et
00:39:06 c'est là très très vite, alors qu'il y avait
00:39:08 peut-être une petite dizaine, à peine plus
00:39:10 enfin quelques individus j'ai envie
00:39:12 de dire qui étaient en train de monter ce début de barricade
00:39:14 et très vite les forces de l'ordre sont
00:39:16 intervenues, n'ont pas du tout
00:39:18 laissé faire, et
00:39:20 voilà, et maintenant depuis environ 10 minutes
00:39:22 un quart d'heure, on est donc
00:39:24 à l'angle de ces quais de l'avenue Janvier
00:39:26 de deux axes très
00:39:28 importants de la ville de Rennes, centraux
00:39:30 dans la ville, qui sont inondés
00:39:32 de gaz lacrymogènes comme vous le voyez
00:39:34 sur les images de Thibaut Marcheudeau
00:39:36 en ce moment même.
00:39:38 Voilà ce qu'il se passe, une grande confusion
00:39:40 en tête de cortège
00:39:42 alors qu'à l'arrière il y avait
00:39:44 le défilé classique de l'inter-sadical
00:39:46 très remonté
00:39:48 aujourd'hui évidemment par rapport
00:39:50 à ce qui s'est passé hier, la prise
00:39:52 de parole du président Macron, et puis à noter aussi
00:39:54 un arrêté dont nous parlait
00:39:56 Force Ouvrière en début
00:39:58 de cortège, un arrêté préfectoral qui a été
00:40:00 pris pour justement
00:40:02 muscler j'ai envie de dire
00:40:04 et mieux encadrer, en tout cas encadrer
00:40:06 plus fermement cette manifestation
00:40:08 ce qui peut peut-être aussi
00:40:10 expliquer, je n'ai pas les détails
00:40:12 mais qui peut expliquer aussi cette réaction très
00:40:14 rapide des forces de l'ordre.
00:40:16 - Michael Chahut et Thibaut Marcheudeau
00:40:18 en direct de Rennes, en Ile-et-Vilaine
00:40:20 Florian Tardif
00:40:22 est-ce que ce qui se passe
00:40:24 là à Rennes est quelque part l'illustration
00:40:26 une illustration de cette
00:40:28 rupture qu'on observe entre Emmanuel Macron
00:40:30 et les français ? - Alors
00:40:32 je me garde bien de faire une analyse
00:40:34 sur ce qui est en train de se passer à Rennes
00:40:36 puisque comme je le dis depuis le début de cette émission
00:40:38 il ne faut pas confondre bien évidemment la mobilisation
00:40:40 qui a été décrite
00:40:42 tout à l'heure effectivement
00:40:44 par Michael Chahut et ce qu'on est en train de décrire
00:40:46 actuellement à l'image avec cette
00:40:48 poignée d'individus opportunistes
00:40:50 qui s'en
00:40:52 prend aux forces
00:40:54 de l'ordre. Ensuite
00:40:56 concernant Emmanuel Macron
00:40:58 et ce qui s'est passé ces derniers jours
00:41:00 effectivement c'est l'utilisation du 49.3
00:41:02 qui a relancé la contestation
00:41:04 et qui est vue par une partie de la population
00:41:06 comme un passage en force. Emmanuel
00:41:08 Macron aurait pu répondre
00:41:10 à une partie de cette population
00:41:12 qui proteste
00:41:14 aujourd'hui dans l'ensemble des
00:41:16 rues françaises contre l'utilisation de ce 49.3
00:41:18 en utilisant un autre article de la Constitution
00:41:20 c'est l'article 10. Il aurait
00:41:22 pu Emmanuel Macron, hier
00:41:24 pour tenter d'apaiser la situation
00:41:26 compte tenu du vote
00:41:28 en début de semaine à l'Assemblée nationale
00:41:30 a utilisé cet article. Cet article permet
00:41:32 au Président de la République
00:41:34 de reproposer au Parlement
00:41:36 un vote sous toute partie
00:41:38 d'un texte. Il aurait pu de nouveau
00:41:40 proposer, il peut encore le faire
00:41:42 de voter à l'Assemblée nationale
00:41:44 et au Sénat sur l'article 7
00:41:46 par exemple qui repousse l'âge d'égal de départ
00:41:48 à la retraite de 62 à 64 ans.
00:41:50 Il y a eu une majorité à l'Assemblée
00:41:52 nationale lundi puisque
00:41:54 le gouvernement n'est pas tombé. Donc Emmanuel
00:41:56 Macron s'il souhaitait apaiser
00:41:58 la colère en ce moment qui s'exprime dans la rue
00:42:00 montrer que finalement il a
00:42:02 peut-être entendu une partie de la
00:42:04 population qui proteste et qui lui reproche
00:42:06 d'avoir utilisé le 49.3, utiliser
00:42:08 l'article 10, faire un vote
00:42:10 justement, permettre
00:42:12 aux parlementaires de s'exprimer
00:42:14 et peut-être tenter d'apaiser la situation.
00:42:16 Je doute qu'il le fera.
00:42:18 Eric Derry, je voudrais que l'on parte du côté de Marseille
00:42:20 rejoindre Stéphanie Rouquier
00:42:22 où là c'est plus calme il me semble
00:42:24 Stéphanie que du côté de Rennes.
00:42:26 Oui effectivement ici l'ambiance
00:42:28 vous le voyez c'est extrêmement calme
00:42:30 et je tiens à préciser que depuis le début
00:42:32 du mouvement, eh bien toutes les manifestations
00:42:34 ici se sont déroulées dans le calme.
00:42:36 Il n'y a jamais eu de heurts à la fin
00:42:38 de ces manifestations. Seule petite différence
00:42:40 eh bien car le 49.3 est passé
00:42:42 c'est qu'on sent des propos un peu plus
00:42:44 électriques. Il y a beaucoup de
00:42:46 pancartes avec des doigts d'honneur
00:42:48 et il y a aussi de nombreux gestes
00:42:50 doigts d'honneur directement adressés
00:42:52 face à notre caméra qui sont
00:42:54 bien sûr pour Emmanuel Macron
00:42:56 pour le Président que tous nous ont expliqué
00:42:58 qu'ils ont essayé plus ou moins d'écouter
00:43:00 hier son interview mais qu'ils n'en ressortent
00:43:02 que du mépris. Ils ne sont pas
00:43:04 écoutés et donc bien sûr
00:43:06 ils scandent ici à bas Macron
00:43:08 Macron démission des manifestations
00:43:10 qui sont remontées à bloc par bien sûr
00:43:12 le 49.3 mais aussi je vous en parlais
00:43:14 tout à l'heure et ces réquisitions
00:43:16 aux dépôts pétroliers de fosses sur mer
00:43:18 contre la paie urée dans les stations-service
00:43:20 et pour eux ces réquisitions
00:43:22 ça ne passe pas.
00:43:24 Merci Stéphanie Rouquier
00:43:26 merci également à leurs paras
00:43:28 qui nous accompagnent. Eric Derry
00:43:30 de Matten, ce qui revient
00:43:32 qui est des violences ou pas
00:43:34 dans ces cortèges
00:43:36 ce qui cristallise la colère
00:43:38 des français on le voit c'est à chaque fois
00:43:40 Emmanuel Macron. Oui c'est ça
00:43:42 moi j'ai noté hier dans son intervention
00:43:44 il parlait beaucoup du conseil constitutionnel
00:43:46 vous savez beaucoup de personnes se disent
00:43:48 oui il y a encore cette porte peut-être
00:43:50 qui se fermera alors tout dépendra
00:43:52 de la décision de Laurent Fabius qui est très politique
00:43:54 mais ça va prendre 6 mois
00:43:56 6 mois pour avoir une décision
00:43:58 si je ne me trompe. Ah non non ça va être
00:44:00 beaucoup plus rapide puisque le gouvernement
00:44:02 a saisi le conseil constitutionnel donc ça devrait
00:44:04 prendre 8 jours à partir du moment où
00:44:06 le conseil constitutionnel est saisi donc c'est à dire la semaine prochaine
00:44:08 et ce qui pourrait effectivement relancer
00:44:10 la contestation si une partie du texte
00:44:12 ce qui est possible notamment sur l'index saignant
00:44:14 est censuré par le conseil constitutionnel. Alors là vous rassurez
00:44:16 heureusement parce qu'il a dit que ça va poursuivre
00:44:18 son chemin démocratique
00:44:20 et pourquoi je vous disais ça c'est parce que l'inquiétude
00:44:22 est énorme concernant l'économie française
00:44:24 on voit dans
00:44:26 plein de villes françaises aujourd'hui il y a des blocages
00:44:28 il y a des manifestations et moi je me mets à la place
00:44:30 de tous les gens qui continuent de travailler
00:44:32 parce que évidemment c'est une loupe grossissante
00:44:34 quand on voit des manifestations on se dit toute la France
00:44:36 est à l'arrêt c'est ce qu'on entend de tous
00:44:38 les pays environnants la France
00:44:40 qu'est-ce qui se passe dans ce pays tout est bloqué
00:44:42 à Paris on se bagarre bon en fait
00:44:44 il y a toute une France qui continue de travailler qui se donne
00:44:46 du mal il y a des auto-entrepreneurs
00:44:48 il y a des médecins, des infirmières qui vont au travail
00:44:50 il y a des entreprises, des restaurateurs
00:44:52 des commerçants et ceux-là moi je suis de leur côté
00:44:54 parce que je me dis que ceux-là ils en ont assez
00:44:56 de voir ce conflit s'enliser et durer
00:44:58 pour combien de temps c'est pour ça que je vous posais la question sur
00:45:00 le conseil constitutionnel parce que si c'est pour encore
00:45:02 6 mois c'est dramatique j'avais
00:45:04 un chiffre d'un économiste qui est intéressant
00:45:06 Marc Twaty il intervient souvent sur CNews
00:45:08 il expliquait que la France chaque
00:45:10 jour quand tout va bien elle génère
00:45:12 10 milliards de richesses vous vous rendez compte
00:45:14 que ça ne représente que 10 milliards de richesses
00:45:16 c'est presque le déficit de la retraite d'ailleurs
00:45:18 et bien aujourd'hui avec 10 ou
00:45:20 15% d'amputation
00:45:22 parce qu'on parle vraiment de 10 à
00:45:24 15% de perte d'activité on
00:45:26 perd en France on perdrait 1 milliard à 1 milliard
00:45:28 et demi à cause de ces mouvements par
00:45:30 jour donc il y a vraiment une question qui
00:45:32 se pose combien de temps ça peut durer et l'enlisement
00:45:34 n'est vraiment pas la solution
00:45:36 Pour revenir sur vos propos
00:45:38 on s'est intéressé à Arène
00:45:40 il y a eu récemment des affrontements très sérieux à Arène
00:45:42 avec les marins pêcheurs qui est une
00:45:44 population qui est en survie qui est en situation
00:45:46 de détresse je pense également
00:45:48 à la paysannerie à ces paysans qui doivent
00:45:50 maintenant à qui
00:45:52 on veut interdire la construction de bassines
00:45:54 qui ont des problèmes pour
00:45:56 irriguer leur champ c'est à dire que
00:45:58 je crois qu'aujourd'hui quand je parlais
00:46:00 d'un contexte extrêmement sensible
00:46:02 il n'y a pas que ces révendications portant sur le régime de retraite
00:46:04 Le chaudron social ne s'arrête pas à la
00:46:06 contestation contre la réforme des retraites bien évidemment
00:46:08 il y a un contexte. Il y avait des corporations qui sont dans des
00:46:10 situations extrêmement difficiles
00:46:12 et qui sont sur des enjeux de
00:46:14 vraiment de survie. Vous avez raison.
00:46:16 D'ailleurs en plus souvent liés à l'Europe
00:46:18 qui avec le partage des zones de pêche
00:46:20 on l'a bien vu avec Jersey, l'Angleterre etc
00:46:22 on se met à leur place sans compter les éoliennes
00:46:24 en mer avec les fameux draps
00:46:26 des coquilles Saint-Jacques. On est
00:46:28 à Arène, on est à Marseille
00:46:30 à Paris, on suit ces cortèges
00:46:32 pour cette 9ème journée de mobilisation
00:46:34 contre la réforme des retraites je le rappelle
00:46:36 on a au moins 800 000 personnes attendues
00:46:38 dans les rues de France selon les renseignements
00:46:40 on a un premier chiffre qui nous parvient c'est celui de la
00:46:42 CGT à Marseille qui évoque
00:46:44 280 000 personnes
00:46:46 280 000 manifestants
00:46:48 je précise selon la CGT
00:46:50 on verra ce qu'il en est du côté
00:46:52 évidemment de la police mais voilà
00:46:54 en tout cas pour ce premier chiffre annoncé par
00:46:56 les syndicats qui est responsable
00:46:58 de tout ce qui se passe aujourd'hui
00:47:00 est-ce que vous pensez que les mots d'Emmanuel Macron
00:47:02 hier lors de sa prise de parole ont eu une incidence
00:47:04 sur les événements de la journée
00:47:06 pour cette 9ème journée de mobilisation
00:47:08 Emmanuel Macron face aux français
00:47:10 sans regret droit dans ses bottes
00:47:12 qui se dit prêt à endosser l'impopularité de cette réforme
00:47:14 Très clairement oui
00:47:16 c'est à dire que je pense que la posture du président
00:47:18 de la République hier était tout sauf la bonne
00:47:20 la posture qui consiste à être
00:47:22 dans une forme de déni du réel
00:47:24 qui a été la sienne pendant l'ensemble
00:47:26 de son entretien
00:47:28 il a eu une forme d'auto satisfait
00:47:30 notamment sur sa politique en matière
00:47:32 de réindustrialisation, de plein emploi
00:47:34 il a dressé un certain nombre
00:47:36 de projets, de pistes pour les mois à venir
00:47:38 comme s'il faisait finalement un discours
00:47:40 de politique générale et qu'il venait d'être élu
00:47:42 à 80% au premier tour
00:47:44 donc si vous voulez, effectivement il arrive face aux français
00:47:46 il explique voilà tout va très bien madame la marquise
00:47:48 ne tenant pas compte du fait
00:47:50 qu'il aura du mal à constituer des majorités
00:47:52 à l'Assemblée Nationale parce qu'il a aussi une défiance
00:47:54 parlementaire face à lui et qu'il peut pas compter
00:47:56 sur les républicains, ne tenant pas compte
00:47:58 qu'il y a eu quand même, mis bout à bout, moi je dis ça
00:48:00 je dis rien, des millions de personnes dans la rue
00:48:02 qui ont contesté sa réforme
00:48:04 qu'avant il a eu les gilets jaunes
00:48:06 que pendant le Covid il y a eu aussi une certaine
00:48:08 défiance vis-à-vis de sa politique sanitaire
00:48:10 il cumule tout de même ce président
00:48:12 et il est dans une forme de déni
00:48:14 de déni que je qualifierais quasiment
00:48:16 de pathologique à ce niveau là
00:48:18 je pense qu'il faut qu'il y ait des gens qui viennent le voir
00:48:20 je sais pas s'il faut envoyer des technocrates de Bercy
00:48:22 ou je ne sais où dans la rue faire leur commission
00:48:24 pour que les gens viennent lui dire "Monsieur le Président, non
00:48:26 les français ne vivent pas mieux, le pouvoir d'achat
00:48:28 il est pas bon" quand il y a certaines
00:48:30 déclarations de lui ou de ses ministres, pardonnez-moi
00:48:32 on se pince, quand ils expliquent que le pouvoir d'achat ça va très bien
00:48:34 il manque d'empathie, que ce soit Emmanuel Macron ou le gouvernement
00:48:36 pas d'empathie, il n'a pas l'air de mesurer
00:48:38 la colère du pays, froid, déconnecté, c'est un peu
00:48:40 les adjectifs qui reviennent, Éric de Riedmanten, vous m'y ajoutez
00:48:42 oui mais je rebondis sur ce que dit Paul, est-ce qu'il aurait
00:48:44 pu dire "Français, Française, je vous ai compris"
00:48:46 et je remets autour
00:48:48 de la table les syndicats, on va rediscuter
00:48:50 ce projet, moi j'ai le sentiment que, vous dites
00:48:52 droit dans les bottes, c'était écrit d'avance
00:48:54 et il était fidèle à lui-même
00:48:56 il avait déjà pris la décision
00:48:58 c'est peut-être un peu tard pour faire ce que vous dites Éric
00:49:00 ça aurait été bien qu'il dise "bon écoutez, effectivement
00:49:02 il y a un tel cas où vous ne m'avez pas
00:49:04 compris, ben moi je vous ai compris, on va
00:49:06 remettre autour de la table, je ne retire pas
00:49:08 le projet parce qu'il faut une réforme, c'est indispensable
00:49:10 et ça je pense qu'on est d'accord pour
00:49:12 cette réforme, mais pas sous cette forme
00:49:14 elle était mal expliquée, mal ficelée comme on dit
00:49:16 mais il fallait vraiment
00:49:18 comprendre peut-être la situation, un peu le
00:49:20 drame qu'on vit en France aujourd'hui
00:49:22 de cette incompréhension. - Et Emmanuel Macron, il a
00:49:24 tendance à suivre des conseillers en communication
00:49:26 ou de tracer son propre chemin quand
00:49:28 il s'adresse aux français, parce que, voilà quand on
00:49:30 allume la télé, ça paraît quand même assez simple
00:49:32 on voit les français s'exprimer
00:49:34 on voit les sondages
00:49:36 on voit les parlementaires
00:49:38 c'est assez simple d'avoir, de prendre
00:49:40 un petit peu la température de ce qui se passe
00:49:42 dans le pays. - Il nous manque un Raymond
00:49:44 Souby, il était le conseiller de Nicolas Sarkozy
00:49:46 il nous manque un Raymond Souby qui est quelqu'un de bon sens
00:49:48 - Peut-être qu'il a des bons conseillers en communication
00:49:50 mais qui ne suivent sa propre stratégie
00:49:52 - La chose la plus encerclée de sa pratique est stratégie politique
00:49:54 c'est zéro jusqu'à présent. - Il aurait pu avoir un allié
00:49:56 c'est Laurent Berger, bon malheureusement il ne l'a pas écouté
00:49:58 - On a aujourd'hui quatre... - Il déteste agir sous la pression
00:50:00 - Moi j'ai voulu dire ce que je disais - Ah voilà, il y a déjà un
00:50:02 élément de réponse, vous me dites "il déteste agir sous la pression"
00:50:04 - Oui c'est d'ailleurs pour cela qu'il a expliqué
00:50:06 qu'il ne ferait ni référendum
00:50:08 ni dissolution, ni remaniement
00:50:10 après malheureusement, lorsque hier
00:50:12 il s'exprime devant les français
00:50:14 devant les journalistes, c'est retransmis
00:50:16 à la télévision et les français peuvent
00:50:18 effectivement regarder ce que dit
00:50:20 le président de la république à deux personnes
00:50:22 deux personnes en France, il est intéressant de le
00:50:24 souligner tout de même, on parlait de communication
00:50:26 il aurait pu faire ce qu'il a fait
00:50:28 durant la crise des gilets jaunes
00:50:30 s'exprimer justement, aller
00:50:32 dans un village, pourquoi pas
00:50:34 et voir si les français
00:50:36 ont compris ou pas sa réforme
00:50:38 puisqu'il a bien expliqué hier qu'il
00:50:40 avait quand même conscience
00:50:42 qu'une large partie de la population n'avait pas totalement
00:50:44 compris la réforme et où le gouvernement
00:50:46 souhaitait
00:50:48 pas compris, c'est plus trop le sujet
00:50:50 d'ailleurs
00:50:52 il s'exprime trop tard à ce sujet
00:50:54 c'est à dire que s'exprimer
00:50:56 lorsque la réforme a été votée
00:50:58 oui bon bah effectivement les français n'attendent
00:51:00 plus rien, c'est trop tard
00:51:02 moi j'ai quand même suivi toutes les discussions
00:51:04 à Matignon, on a
00:51:06 à chaque fois interrogé tous les leaders syndicaux
00:51:08 qui en sortaient, tous disaient "écoutez de toute façon
00:51:10 on n'a rien pu dire, de toute façon Mme Borne
00:51:12 avait pris sa décision, il s'est rien passé"
00:51:14 en gros c'était ça, tous les leaders syndicaux
00:51:16 quels qu'ils soient, même les cadres
00:51:18 l'encadrement qui pourtant sont des gens sensés
00:51:20 je parle pas de la CGT qui est un peu
00:51:22 plus "hard" comme on dit, mais là
00:51:24 les syndicats les plus modérés et les plus constructifs
00:51:26 n'ont pas été entendus, ils avaient fait ça
00:51:28 ils avaient fait ça eux, des technocrates
00:51:30 des membres de cabinet, ils prenaient des notes et ils les écoutaient pas
00:51:32 et depuis le départ c'est ce qui est reproché quand même à M. Macron
00:51:34 président de la Startup Nation, on a tous nos qualités et nos défauts
00:51:36 selon moi c'est quelqu'un d'intelligent
00:51:38 bien évidemment, qui a souvent la forme
00:51:40 mais rarement le fond par rapport à la compréhension
00:51:42 de l'intelligence
00:51:44 des français
00:51:46 et il n'a pas l'intelligence émotionnelle
00:51:48 c'est tout, donc on peut
00:51:50 ramener à un manque d'empathie
00:51:52 un manque d'humanité, un manque de bon sens
00:51:54 il ne comprend pas et il ne connait pas
00:51:56 les français, grand bien lui fasse
00:51:58 il est passé de Bercy à l'Elysée
00:52:00 il n'a jamais été élu local
00:52:02 et je pense que comprendre, sans que ce soit péjoratif
00:52:04 les problèmes du quotidien
00:52:06 de Mme Michur, c'est
00:52:08 toute la différence, on dit toujours
00:52:10 que les présidents et une part des politiques
00:52:12 est déconnectée
00:52:14 mais lui, il est encore plus
00:52:16 pour moi, par rapport à ça
00:52:18 quand il utilise des propos méprisants
00:52:20 depuis 6 ans, les autres l'ont fait aussi
00:52:22 je ne les dédouane pas, mais on se dit
00:52:24 que ça fait beaucoup et c'est pour ça
00:52:26 qu'il cristallise autant de détestation
00:52:28 et de haine à ce jour. - Et il est pile 13h
00:52:30 sur CNews, merci de nous suivre
00:52:32 bienvenue dans Midi News si vous nous rejoignez
00:52:34 encore une heure d'informations et de débats
00:52:36 on suit en direct cette 9ème journée
00:52:38 de mobilisation contre la réforme
00:52:40 des retraites avec mes invités
00:52:42 sur ce plateau, Caroline Pilastre
00:52:44 Paul Melun, Bertrand Cavalier, Eric Derry de Matten
00:52:46 et Gautier Lebret du service politique
00:52:48 qui vient de nous rejoindre sur ce plateau
00:52:50 bonjour Gautier, avant de poursuivre nos discussions
00:52:52 avant d'aller sur le terrain à Rennes
00:52:54 à Marseille ou encore à Paris
00:52:56 où le cortège se prépare à s'élancer
00:52:58 à 14h, tout de suite le journal signé
00:53:00 Mickaël Doriand, c'est à vous Mickaël.
00:53:02 Re-bonjour Anthony, bonjour à tous
00:53:04 vous l'avez suivi en direct sur CNews, un premier
00:53:06 coup de chaud à Rennes pour cette 9ème journée
00:53:08 de mobilisation contre la réforme des retraites
00:53:10 des manifestants, vous le voyez sur ces images
00:53:12 ont jeté des fumigènes et des affrontements
00:53:14 sont en cours avec les forces de l'ordre
00:53:16 Rennes où la mobilisation
00:53:18 semble massive aujourd'hui
00:53:20 la mobilisation à présent à Marseille, il serait
00:53:24 280 000 à défiler dans
00:53:26 les rues selon la CGT pour
00:53:28 demander le retrait de la réforme des retraites
00:53:30 écoutez ces manifestants interrogés tout à l'heure
00:53:32 de 60 à 62 ans
00:53:34 les années où on travaille sont
00:53:36 beaucoup plus dures, c'est à dire que
00:53:38 si vous travaillez jusqu'à 64 ans
00:53:40 c'est tout bénéfice pour le patronat
00:53:42 parce que ça veut dire que
00:53:44 non seulement vous cotisez pas
00:53:46 vous ne touchez pas votre retraite
00:53:48 mais en plus vous bourrez plus tôt
00:53:50 donc votre retraite vous la toucherez
00:53:52 moins longtemps, ils sont gagnants sur
00:53:54 toute la ligne. La colère continue à s'embraser
00:53:56 le pays
00:53:58 est quasiment au bord
00:54:00 de l'éruption, je crois qu'il faut
00:54:02 continuer à se mobiliser, à se battre
00:54:04 la détermination et la colère est encore plus grande
00:54:06 aujourd'hui après la déclaration
00:54:08 d'Emmanuel Macron.
00:54:10 A Paris, la gare de Lyon a été envahie aux alentours
00:54:12 de 11h30 ce matin, vous le voyez
00:54:14 sur ces images, de nombreux manifestants sont
00:54:16 descendus sur les voies ferrées
00:54:18 fumigènes à la main et banderoles
00:54:20 à l'effigie de la CGT, le trafic
00:54:22 a dû être interrompu
00:54:24 Des blocages, il y en a eu un peu partout dans le pays
00:54:28 en marge de ces manifestations
00:54:30 sur la réforme des retraites, tour d'horizon
00:54:32 des différentes actions menées ce jeudi
00:54:34 on voit ça avec Corentin Driot
00:54:36 Ce matin à Pantin en Seine-Saint-Denis
00:54:40 plus aucun bus ne sortait de ce dépôt
00:54:42 RATP. Les manifestants
00:54:44 bloquent les accès
00:54:46 avant de finalement laisser
00:54:48 passer au compte-gouttes
00:54:50 Depuis plusieurs jours, des blocages
00:54:52 s'improvisent un peu partout en France
00:54:54 La retraite à 64 ans ça va être long
00:54:56 on voit que Borne nous a dit
00:54:58 j'ai entendu Mme Borne dire
00:55:00 qu'elle allait gagner. Non, avec 9 mois
00:55:02 on ne gagne pas. On sait qu'elle a perdu
00:55:04 c'est pour ça qu'aujourd'hui la rue lui répond
00:55:06 par des blocages et des manifestations
00:55:08 de tous les jours. A Amiens par exemple
00:55:10 où un rond-point est bloqué
00:55:12 et filtre le passage des véhicules depuis 4h
00:55:14 ce matin
00:55:16 A Toulouse, c'est le périphérique
00:55:18 qui est bloqué par des feux de poubelle
00:55:20 L'ambiance était également à la contestation
00:55:24 à l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle à Paris
00:55:26 L'autoroute menant aux différents terminaux
00:55:28 a été bloquée par les manifestants
00:55:30 Résultat, les voyageurs ont été obligés
00:55:32 de rejoindre l'aéroport à pied
00:55:34 Les lycéens veulent également
00:55:36 se faire entendre. Au lycée Louis-le-Grand
00:55:38 dans le 5ème arrondissement de Paris
00:55:40 seuls les élèves en classe préparatoire
00:55:42 étaient autorisés par les manifestants à rentrer dans le lycée
00:55:44 En fait, il y a une grosse réflexion autour du fait
00:55:48 que la jeunesse aurait pas, que je vois moi
00:55:50 que j'entends, autour du fait que la jeunesse aurait pas
00:55:52 à s'engager parce qu'on n'en est pas encore à la période des retraites
00:55:54 C'est faux, on veut pas arriver dans un monde
00:55:56 de travailleurs
00:55:58 où on se fera marcher dessus
00:56:00 comme ça en fait, on veut pas arriver dans un monde
00:56:02 où on n'a pas de droit
00:56:04 Des raffineries et des ports bloqués, des coupures d'électricité ciblées
00:56:06 un trafic ferroviaire
00:56:08 très perturbé
00:56:10 Les actions de contestation sont plus présentes que jamais
00:56:12 en cette 9ème journée de mobilisation
00:56:14 Et puis la mobilisation dans les transports
00:56:16 la SNCF, le taux
00:56:18 provisoire de grévistes était de 25%
00:56:20 Ce midi, la mobilisation
00:56:22 est en légère hausse mais reste en dessous
00:56:24 des chiffres du début de la mobilisation
00:56:26 Demain, la journée sera également
00:56:28 perturbée, 15% des cheminots
00:56:30 devraient être en grève selon les syndicats
00:56:32 Et c'est la fin de ce journal
00:56:34 La suite de Midi News
00:56:36 Les débats se poursuivent sur CNews
00:56:38 avec Anthony Favali et ses invités
00:56:40 Merci à vous Mickaël Dorian
00:56:42 On continue à décrypter, à observer
00:56:44 cette journée de mobilisation contre la réforme des retraites
00:56:46 12 000 policiers et gendarmes
00:56:48 mobilisés aujourd'hui à travers
00:56:50 le pays, plus de 320
00:56:52 cortèges enregistrés, jusqu'à
00:56:54 800 000 personnes attendues dans les
00:56:56 rues de France et selon la CGT, il y avait déjà
00:56:58 280 000 personnes à Marseille
00:57:00 Mais tout de suite, on va prendre la direction de Rennes
00:57:02 où les premières tensions ont éclaté tout à l'heure
00:57:04 ça s'est passé très très rapidement
00:57:06 des Black Blocs qui ont pris la tête du cortège
00:57:08 et Mickaël Chahou, vous êtes sur place
00:57:10 on observe, il y a beaucoup de monde sur les
00:57:12 images que vous nous rapportez
00:57:14 et le calme semble être revenu désormais
00:57:18 Oui, le calme est revenu
00:57:20 après ce moment de tension très très
00:57:22 fort tout à l'heure en début de cortège
00:57:24 et ce qui est impressionnant, vous le voyez à l'image en ce moment
00:57:26 en effet, c'est la mobilisation
00:57:28 très très importante aujourd'hui
00:57:30 à Rennes, les syndicats
00:57:32 estiment que ça pourrait être la plus forte
00:57:34 mobilisation ici depuis
00:57:36 le début du mouvement, vous voyez c'est le
00:57:38 foule amassée sur les quais
00:57:40 de la Vélène devant le musée des
00:57:42 Beaux-Arts de Rennes, alors là en ce
00:57:44 moment c'est le syndicat Sud
00:57:46 solidaire qui passe devant nous
00:57:48 derrière il y a toute
00:57:50 l'intersyndicale qui est regroupée
00:57:52 derrière une banderole pour dire non
00:57:54 évidemment à cette réforme
00:57:56 et ce que l'on
00:57:58 sent depuis ce matin ici
00:58:00 c'est une cristallisation
00:58:02 de la colère autour de la personnalité du
00:58:04 président de la République, Macron
00:58:06 ton pays ne tourne pas rond
00:58:08 pouvait-on lire tout à l'heure sur
00:58:10 une pancarte, grève, blocage
00:58:12 Macron dégage, voilà ce que
00:58:14 les manifestants scandaient aussi
00:58:16 tout à l'heure dans
00:58:18 le cortège, donc on sent bien qu'il y a
00:58:20 une espèce de cristallisation, je vous le
00:58:22 disais, autour de la personne du
00:58:24 président de la République et puis quand on
00:58:26 discute avec les manifestants, qu'on leur demande
00:58:28 comment sortir de cette situation
00:58:30 la plupart nous disent
00:58:32 il faut bloquer plus fort, bloquer
00:58:34 l'économie pour que les
00:58:36 patrons, pour que le MEDEF appelle
00:58:38 Emmanuel Macron et lui demande de mettre
00:58:40 cette réforme à la poubelle et puis
00:58:42 d'autres ont un petit
00:58:44 espoir que le conseil constitutionnel
00:58:46 invalide ce
00:58:48 texte de loi.
00:58:50 Et donc voilà pour cette foule compacte
00:58:52 que l'on observe à Arène sur les images
00:58:54 de Mickaël Chahut et Thibaut Marcheteau
00:58:56 en île et vilaine, merci à
00:58:58 tous les deux, on revient vers vous évidemment
00:59:00 dès que vous le souhaitez, dès que vous le
00:59:02 pouvez, on a vu tout à l'heure des débordements
00:59:04 on était avec vous Bertrand Cavallier
00:59:06 justement à Rennes
00:59:08 quel est le profil de ces Black Blocs
00:59:10 qui sont-ils, d'où viennent-ils, est-ce que
00:59:12 ce sont aussi les mêmes que l'on observe
00:59:14 depuis 7 jours
00:59:16 tous les soirs un petit peu partout en France
00:59:18 qui causent aussi des débordements dans les différentes
00:59:20 villes du pays et notamment à Paris ?
00:59:22 C'est une vraie question parce que c'est une
00:59:24 nébuleuse qui se raccroche à certains
00:59:26 mythes
00:59:28 anarchistes
00:59:30 socialement on trouve des gens de tout milieu
00:59:32 y compris des fils de bourgeois
00:59:34 donc
00:59:36 ce sont des jeunes qui ne sont d'ailleurs pas très nombreux
00:59:38 mais souvent sur des populations de
00:59:40 300 à 400 pour la capitale
00:59:42 et qui viennent pour
00:59:44 affronter les forces de l'ordre, pour
00:59:46 contester l'ordre état-public, pour s'en prendre aux
00:59:48 symboles du grand capital, de l'Etat
00:59:50 etc. Donc
00:59:52 c'est à dissocier je dirais
00:59:54 Alors, je vous coupe un instant puisque
00:59:56 Philippe Martinez s'exprime à l'occasion du
00:59:58 conférence de presse, leader
01:00:00 de la CGT. Bernard !
01:00:02 Bonjour monsieur Martinez
01:00:04 Bonjour monsieur Martinez
01:00:06 Bonjour monsieur Martinez. Dans quel état d'esprit êtes-vous
01:00:08 aujourd'hui ? Est-ce que ça va être une journée historique ?
01:00:10 Je me méfie de ce genre
01:00:12 de propos. En tout cas, les premiers
01:00:14 chiffres qu'on a c'est qu'on est
01:00:16 pour l'instant entre le 31
01:00:18 et le 7. C'est-à-dire que c'est une des plus grosses
01:00:20 mobilisations qu'on connaît depuis le début
01:00:22 L'état d'esprit
01:00:24 il est le même. La détermination
01:00:26 un peu de colère quand même
01:00:28 après l'allocution du président de la République
01:00:30 qui nous a vraiment
01:00:32 qui n'a pas répondu
01:00:34 du tout à ce qui se passe dans la rue
01:00:36 et ça c'est un signe de mépris
01:00:38 mais on a l'habitude avec le président de la République
01:00:40 donc la détermination est là
01:00:42 la combativité est là et l'objectif reste le même
01:00:44 retrait de la loi. Vous y croyez ?
01:00:46 Si je n'y croyais pas
01:00:48 je ne serais pas devant vous
01:00:50 en manifestation
01:00:52 mais vous avez remarqué qu'il n'y a pas que moi qui y crois
01:00:54 on est... le gouvernement
01:00:56 comptait sur l'essoufflement du mouvement
01:00:58 après le 49-3
01:01:00 y compris après l'intervention
01:01:02 du président de la République
01:01:04 tous les chiffres qui nous remontent
01:01:06 montrent que l'on est dans un très haut niveau
01:01:08 de mobilisation et tout le monde
01:01:10 n'est pas en manifestation parce que vous le savez
01:01:12 il y a des filtres, des filtrages
01:01:14 des blocages, des grèves
01:01:16 beaucoup de grèves dans le privé
01:01:18 la détermination est toujours très importante
01:01:20 Vous ne pensez pas qu'il faudrait faire des actions un peu différentes ?
01:01:24 Mais on fait des actions différentes
01:01:26 chère madame, vous allez noter que
01:01:28 d'ailleurs vous en parlez régulièrement
01:01:30 qu'il y a une grève des éboueurs par exemple
01:01:32 qu'il y a des problèmes d'essence
01:01:34 dans les pompes
01:01:36 ça veut dire qu'il y a des grèves dans les raffineries
01:01:38 aujourd'hui
01:01:40 pour la première fois depuis
01:01:42 le début du conflit
01:01:44 c'est la plus grosse baisse de production d'énergie
01:01:46 en France
01:01:48 je crois que c'est -22 000 MW aujourd'hui
01:01:50 et puis je ne vous cite pas
01:01:52 toutes les entreprises privées qui sont en grève
01:01:54 parce que sinon on va y passer la nuit
01:01:56 Les services d'enseignement redoutent des débordements
01:01:58 aujourd'hui
01:02:00 ils pensent que des éléments violents seront peut-être dans le cortège
01:02:02 c'est votre crainte aussi ?
01:02:04 Moi je n'ai pas de contact avec les services de renseignement
01:02:06 voilà
01:02:08 il y a en marge des manifestations
01:02:10 il se passe des choses
01:02:12 qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
01:02:14 En tout cas les manifestations elles restent
01:02:16 indéterminées, il y a de la colère
01:02:18 mais elles restent comme elles sont depuis le début
01:02:20 Le président de la République vous a explicitement
01:02:22 ciblé les syndicats hier, il a dit que
01:02:24 surtout un d'ailleurs
01:02:26 il n'y a rien proposé
01:02:28 c'est là où
01:02:30 c'est là où
01:02:32 c'est là où vraiment
01:02:34 je ne sais plus comment qualifier ça
01:02:36 c'est sûr que
01:02:38 lui c'est tout
01:02:40 dès que des syndicats proposent des choses
01:02:42 qui ne rentrent pas dans le cadre
01:02:44 de ce que lui il pense, ce ne sont pas
01:02:46 des propositions, des propositions on en a fait plein
01:02:48 et puis moi ce qui m'a scandalisé
01:02:50 peut-être l'avez-vous noté
01:02:52 c'est quand il déplore
01:02:54 que les minimas de branches
01:02:56 démarrent en dessous du SMIC
01:02:58 ça fait
01:03:00 on vous l'avait envoyé le courrier d'ailleurs
01:03:02 on avait écrit il y a deux ans à monsieur Castex
01:03:04 c'est celui qui était avant madame Borne
01:03:06 on lui avait dit 75%
01:03:08 des minimas de branches démarrent en dessous du SMIC
01:03:10 il faut faire quelque chose et d'ailleurs on avait proposé
01:03:12 qu'il y ait une loi qui prévoit
01:03:14 qu'à chaque augmentation du SMIC
01:03:16 les minimas de branches
01:03:18 automatiquement soient relevés
01:03:20 au niveau du SMIC ce qui n'empêche pas
01:03:22 la négociation de branches. Il nous sent un truc
01:03:24 hier comme s'il avait découvert quelque chose
01:03:26 vous voyez c'est ça
01:03:28 c'est une des symboliques du mépris
01:03:30 Monsieur Martinez c'est sans doute
01:03:32 votre dernière manifestation
01:03:34 en tant que secrétaire général
01:03:36 de la CGT
01:03:38 que souhaiteriez-vous passer
01:03:40 et qu'est-ce que vous souhaitez à l'intersyndical ?
01:03:42 J'ai pas de message
01:03:44 à faire passer, je suis pas le grand gourou
01:03:46 ou le grand gana
01:03:48 moi ce que je constate c'est que
01:03:50 la CGT syndicale
01:03:52 et tout le monde l'a fait le constat, il y a beaucoup de monde
01:03:54 qui est mobilisé
01:03:56 ça donne confiance, je pense que
01:03:58 c'est certainement sur d'autres sujets
01:04:00 c'est des choses à poursuivre
01:04:02 parce que si on a
01:04:04 des points de différence avec les autres
01:04:06 organisations syndicales
01:04:08 pour ne pas la citer avec
01:04:10 le monsieur qui est à côté, la CFDT
01:04:12 on a beaucoup de choses en commun
01:04:14 et à chaque fois qu'on a un objectif
01:04:16 commun, on fait la démonstration que
01:04:18 ça donne confiance au monde du travail
01:04:20 et ça permet d'énormes mobilisations
01:04:22 Depuis une semaine, il y a quand même
01:04:24 pas mal de mobilisations
01:04:26 spontanées avec parfois des heurts
01:04:28 est-ce que ça vous inquiète cette colère qui est en train
01:04:30 de monter ? Est-ce que vous vous appelez au calme
01:04:32 ou est-ce que vous renvoyez la faute sur le gouvernement ?
01:04:34 Plusieurs choses, premièrement il y a eu
01:04:36 beaucoup de choses d'organisées
01:04:38 ce qui n'est pas organisé c'est
01:04:40 assez marginal, à l'issue
01:04:42 des manifestations, ça j'en conviens
01:04:44 mais comme ça peut arriver dans celle-ci
01:04:46 il se passe des choses
01:04:48 par exemple ce week-end
01:04:50 95% des choses qui ont été faites
01:04:52 ont été organisées par les organisations
01:04:54 syndicales
01:04:56 après on a écrit
01:04:58 de façon sonalelle au président de la République
01:05:00 mais là aussi il n'a pas dû lire le courrier jusqu'au bout
01:05:02 on a évoqué, c'est écrit noir sur blanc
01:05:04 "situation explosive"
01:05:06 ça veut dire ce que ça veut dire, il s'en fout
01:05:08 donc voilà
01:05:10 Quel regard portez-vous sur
01:05:12 les manifestations qui émaillent les rues de la
01:05:14 capitale et les rues de certaines grandes villes depuis ces derniers soirs ?
01:05:16 C'est la symbolique de ce qu'on a
01:05:20 écrit au président de la République, situation explosive
01:05:22 il y a une grande colère
01:05:24 après
01:05:26 il y a une grande colère
01:05:28 il y a des jeunes
01:05:30 je pense qu'ils étaient occupés avec
01:05:32 leurs études, il y a eu des partiels etc
01:05:34 ils nous l'avaient dit d'ailleurs
01:05:36 il y a les inscriptions
01:05:38 sur Parcoursup, il y a eu le bac
01:05:40 mais les jeunes ne sont concernés
01:05:42 j'ai noté depuis
01:05:44 aujourd'hui par exemple dans les manifestations
01:05:46 il y a beaucoup de lycéens, beaucoup d'étudiants
01:05:48 il y a des facs qui sont bloqués
01:05:50 c'est plutôt une bonne chose
01:05:52 après on fait beaucoup mais c'est sûrement une stratégie
01:05:54 du gouvernement
01:05:56 de mettre en avant des incidents que je ne nie pas
01:05:58 que vous savez c'est pas notre
01:06:00 on partage pas
01:06:02 ce genre de trucs
01:06:04 il y a des incidents mais
01:06:06 faire une généralisation de quelques incidents
01:06:08 c'est pas la réalité
01:06:10 quand le président de la république compare
01:06:12 les mobilisations en France
01:06:14 à ce qui s'est passé aux Etats-Unis
01:06:16 ou au Brésil, c'est de la provocation
01:06:18 une fois de plus, c'est assimiler
01:06:20 ceux qui manifestent pour leur droit
01:06:22 à l'extrême droite
01:06:24 ce qu'on a connu
01:06:26 au Brésil, ça c'est de la provocation
01:06:28 et ça ne
01:06:30 fait pas en sorte que ça se calme
01:06:32 dernière chose, c'est qu'effectivement
01:06:34 je pense que le ministre de l'Intérieur
01:06:36 et le président de la république ont donné des ordres
01:06:38 à la police pour que
01:06:40 ils soient plus énergiques
01:06:42 on va dire ça poliment
01:06:44 et vous avez noté, et d'ailleurs on n'est pas les seuls
01:06:46 à dénoncer
01:06:48 la Ligue des droits de l'homme
01:06:50 le syndicat de la magie Trastour
01:06:52 le syndicat des avocats de France
01:06:54 même la défenseure des droits
01:06:56 qui est sous la responsabilité de la première ministre
01:06:58 a critiqué un certain nombre
01:07:00 d'interventions policières et notamment
01:07:02 des arrestations arbitraires
01:07:04 je crois que même l'ambassade d'Australie me semble
01:07:06 à protester parce que deux
01:07:08 jeunes étudiants australiens
01:07:10 ont été arrêtés de façon
01:07:12 plus qu'arbitraire
01:07:14 en faisant cette comparaison
01:07:16 avec des étiquettes syndicales justement pour éviter
01:07:18 ces manifestations un peu improvisées et spontanées
01:07:20 vous allez me vexer là
01:07:22 plus que ce qu'on fait
01:07:24 on va essayer, mais on fait déjà beaucoup madame
01:07:26 en faisant la comparaison le président de la république
01:07:28 a jeté de l'huile sur le feu selon vous ?
01:07:30 pas que selon moi, selon tout le monde
01:07:32 toutes les organisations syndicales
01:07:34 ont eu avec des mots différents
01:07:36 les mêmes réactions, oui il a
01:07:38 quand il y a un tel conflit
01:07:40 le rôle du président de la république c'est de calmer le jeu
01:07:42 hier il a eu la volonté
01:07:44 peut-être que c'est de la maladresse
01:07:48 peut-être, mais il a eu la volonté
01:07:50 en tout cas il a jeté
01:07:52 un bidon d'essence sur le feu, pas de l'huile
01:07:54 un bidon d'essence
01:07:56 et ça va se voir aujourd'hui ?
01:07:58 écoutez la mobilisation je vous le dis elle est importante
01:08:00 très importante, on a pas encore tous les chiffres
01:08:02 mais le premier retour que j'ai c'est
01:08:04 on est presque au niveau du 7 mars
01:08:06 merci à vous et bon courage à vous
01:08:08 dans cette période
01:08:14 qui se déroule le soir de façon pacifique
01:08:16 en journée avec des barrages
01:08:18 filtrant de l'information et qui vont continuer
01:08:20 à se dérouler, mais il y en a
01:08:22 besoin de temps forts nationaux
01:08:24 et donc on verra ce soir comment on fait
01:08:26 le conseil constitutionnel ?
01:08:30 le conseil constitutionnel il est saisi sur deux choses
01:08:32 il est d'abord saisi sur la loi
01:08:34 et sa constitutionnalité sous deux angles
01:08:36 les mesures qui sont dedans
01:08:38 mais aussi le processus parlementaire
01:08:40 et donc moi j'attends que le conseil constitutionnel
01:08:42 fasse son travail et il le fera
01:08:44 je suis sûr, j'ai confiance en lui
01:08:46 pour expliquer ce qui est constitutionnel ou pas
01:08:48 à la fois dans le contenu et dans le
01:08:50 processus adopté pour faire adopter
01:08:52 cette loi, puis le deuxième point sur lequel
01:08:54 le conseil constitutionnel est saisi
01:08:56 c'est cette initiative de référendum, initiative
01:08:58 partagée, je crois que c'est une énorme
01:09:00 porte de sortie, je crois que c'est la
01:09:02 possibilité de mettre sur pause et de se
01:09:04 dire on va avec ce référendum
01:09:06 initiative partagée, voir s'il y a les
01:09:08 4 et quelques millions de signatures
01:09:10 qui permettent d'aller
01:09:12 à la consultation des citoyens
01:09:14 et je pense qu'à un moment où tout le monde
01:09:16 s'inquiète d'une forme
01:09:18 de blocage, ce serait
01:09:20 une forme de déblocage, donc
01:09:22 c'est ces deux attentes là qu'on a à l'égard
01:09:24 du conseil constitutionnel, je serais
01:09:26 je suis trop respectueux de
01:09:28 cette institution pour lui
01:09:30 dire ce qu'il a à faire et en plus je serais
01:09:32 incompétent sur le domaine juridique, mais ce
01:09:34 qui est sûr c'est qu'aujourd'hui le conseil constitutionnel
01:09:36 est au centre des préoccupations et au cœur du
01:09:38 au cœur du sujet.
01:09:40 - C'est là il y en a qui pensent que c'est votre baroude d'honneur
01:09:42 avec cette manifestation aujourd'hui, qu'est-ce que vous dites ?
01:09:44 - Bah je dis qu'il faut
01:09:46 venir nous voir s'il y en a qui pensent ça
01:09:48 mais je sais pas qui c'est, il y en a qui pensent que c'est notre
01:09:50 baroude d'honneur, un baroude d'honneur avec une
01:09:52 mobilisation qui sera sans doute parmi les plus puissantes
01:09:54 et qui sera sans doute au-dessus
01:09:56 de tout ce qui s'est fait depuis le début des années 90
01:09:58 c'est un sacré baroude d'honneur.
01:10:00 Donc non, je crois que c'est l'expression
01:10:02 y compris après le 49.3
01:10:04 et après l'expression du Président de la République
01:10:06 une contestation qui persiste
01:10:08 qui s'ancre aujourd'hui dans le monde du travail
01:10:10 durablement et le besoin
01:10:12 d'exprimer ça dans la rue de façon pacifique.
01:10:14 Donc on décidera ensemble
01:10:16 ce qu'on fera ce soir
01:10:18 mais voilà, ça fait depuis le début on nous dit qu'on allait
01:10:20 pas rester ensemble
01:10:22 dans l'unité syndicale, on nous dit que peut-être
01:10:24 il y a un déclin de la mobilisation, je peux vous dire
01:10:26 aujourd'hui, il y a un regain de la mobilisation par rapport
01:10:28 à la dernière fois.
01:10:30 - Des blocages, de barrages filtrants depuis ce matin
01:10:32 notamment avec des participations
01:10:34 de syndicats, est-ce que vous l'analysez
01:10:36 comme une amplification du mécontentement ?
01:10:38 - Oui, je crois que partout dans le territoire
01:10:40 des syndicats
01:10:42 à l'iste, des travailleurs
01:10:44 décident d'exprimer leur mécontentement
01:10:46 à travers différentes actions. Moi j'en appelle
01:10:48 au respect des biens et des personnes, à la non-violence
01:10:50 mais on peut le faire
01:10:52 comme on le fait depuis toujours dans le mouvement syndical
01:10:54 à des barrages filtrants
01:10:56 à de l'information des salariés
01:10:58 et à partir du moment où ça se fait
01:11:00 dans un bon esprit et que tout ça se fait
01:11:02 sans violence, c'est aussi une façon
01:11:04 de manifester
01:11:06 un désaccord. - Le blocage des raffineries
01:11:08 commence à produire ses premiers effets
01:11:10 est-ce que vous encouragez
01:11:12 à bloquer encore les raffineries ou est-ce que
01:11:14 vous demandez aux raffineurs de laisser travailler les gens ?
01:11:16 - Non mais vous savez, ça se passe pas
01:11:18 avec un bouton en fait, parce qu'un responsable
01:11:20 national dirait voilà ce qu'il faut faire
01:11:22 ça marche pas comme ça.
01:11:24 La CFDT est pas impliquée
01:11:26 dans le blocage des raffineries
01:11:28 c'est pas à moi de donner des conseils
01:11:30 aux autres organisations syndicales
01:11:32 ce qui est sûr c'est que jusqu'au bout il va falloir garder l'opinion
01:11:34 je l'ai dit depuis le début
01:11:36 c'est notre pépite. L'opinion est encore
01:11:38 largement en accord avec le mouvement
01:11:40 social, largement en désaccord
01:11:42 avec cette réforme. Pour le garder il faut
01:11:44 des actions non-violentes et qui n'handicapent
01:11:46 pas le quotidien des citoyens.
01:11:48 Voilà donc chacun va faire en fonction
01:11:50 de ce qu'il pense bon
01:11:52 mais je resterai toujours sur cette ligne.
01:11:54 - A travers les lignes là on se rend compte
01:11:56 qu'en fait vous êtes un peu contre ces blocages de raffineries
01:11:58 finalement ? - Non mais vous me ferez pas
01:12:00 m'exprimer là-dessus. Je vous ai dit la CFDT n'est pas
01:12:02 dans les blocages de raffineries, c'est pas moi qui vais donner des consignes
01:12:04 à des militants syndicaux
01:12:06 qui sont pas de mon organisation. Ce que je sais
01:12:08 et je le répète et je le dis ça
01:12:10 c'est que nous voulons des actions qui soient
01:12:12 non-violentes, qui respectent les biens
01:12:14 et les personnes, quelles que soient leurs opinions
01:12:16 y compris je condamne les attaques
01:12:18 contre les parlementaires qui ont pu se produire
01:12:20 c'est inacceptable
01:12:22 mais
01:12:24 aujourd'hui dans tout un tas de territoires
01:12:26 il y a des militants syndicaux qui expriment leur
01:12:28 désaccord avec la réforme de la retraite
01:12:30 de façon pacifique et respectueuse des biens
01:12:32 et des personnes. Bah voilà.
01:12:34 - Monsieur Berger, est-ce que vous avez encore un infime espoir
01:12:36 qu'Emmanuel Macron bouge ?
01:12:38 Qu'il change de posture et de discours ?
01:12:40 - Bah écoutez
01:12:42 sinon on serait pas là
01:12:44 mais je crois...
01:12:46 Oui mais vous savez je crois qu'aujourd'hui ce qui
01:12:48 s'exprime dans la rue
01:12:50 c'est le monde
01:12:52 du travail, dans sa profondeur, dans sa réalité
01:12:54 et qu'hier on a pas entendu parler
01:12:56 des travailleurs. On a entendu
01:12:58 parler de nécessité budgétaire
01:13:00 on a entendu parler
01:13:02 d'objectifs et de comportement politique
01:13:04 mais on a pas entendu parler de la vie des
01:13:06 travailleurs réellement. Et là
01:13:08 c'est encore ça qui s'exprime aujourd'hui. Faut
01:13:10 l'écouter. Voilà. On peut pas faire autre chose que lancer
01:13:12 un appel sonanel à mettre sur pause
01:13:14 et sur pause ça permettra
01:13:16 de reposer les affaires, de discuter
01:13:18 puisqu'on veut discuter c'est une très bonne chose
01:13:20 d'usure du travail, allons-y. D'emploi des
01:13:22 seniors, allons-y. Et pour
01:13:24 tous ces sujets là, il faut d'abord mettre sur
01:13:26 pause cette réforme des retraites. - Pourquoi vous
01:13:28 auriez écouté aujourd'hui plus que les 8 dernières
01:13:30 manifestations ? - Parce qu'aujourd'hui il y a sans doute
01:13:32 plus d'un million de personnes dans les rues
01:13:34 selon les chiffres
01:13:36 qui sortiront de la police j'espère si on
01:13:38 n'est pas sur des chiffres... Voilà donc je sais pas
01:13:40 combien il y aura de personnes. Ce que je peux vous dire c'est que c'est plus fort
01:13:42 que le 31. Donc c'est vraiment encore une
01:13:44 très grosse mobilisation partout où ça nous remonte
01:13:46 et on peut se dire que c'est unique
01:13:48 une fois une loi adoptée
01:13:50 même si c'est pas le 49-3, c'est unique
01:13:52 qu'il y a autant de gens qui
01:13:54 croient qu'on puisse encore peser
01:13:56 aujourd'hui sur les choix politiques de notre pays.
01:13:58 - Il est de l'importance de conserver l'opinion
01:14:00 publique de votre côté.
01:14:02 Est-ce que vous partagez la même position avec Philippe Martinez
01:14:04 qui se trouve à 1m50 de vous ? - Mais oui
01:14:06 vous allez essayer jusqu'au bout
01:14:08 mais il ne reste plus beaucoup de temps mais vous allez essayer
01:14:10 jusqu'au bout de faire, de montrer qu'on n'est pas
01:14:12 dans la même organisation syndicale. On le sait.
01:14:14 On n'a pas les mêmes pratiques syndicales
01:14:16 parfois, on le sait. On n'a pas les mêmes
01:14:18 analyses sur tout. Mais depuis le début
01:14:20 à 8 organisations syndicales
01:14:22 on est unis, on est dans
01:14:24 un comportement entre nous irréprochable
01:14:26 c'est-à-dire on décide ensemble
01:14:28 et donc on continuera.
01:14:30 Et je crois pas qu'il y aura le moindre coin entre nous
01:14:32 il y a évidemment des cultures syndicales
01:14:34 qui sont différentes, qui se respectent
01:14:36 et on n'essaye pas de changer les autres, on essaye d'agir ensemble.
01:14:38 - Concernant cette manifestation
01:14:40 à Paris, les services de renseignement craignent
01:14:42 des débordements. Est-ce que vous redoutez
01:14:44 des difficultés dans le maintien de l'ordre ?
01:14:46 - Oui, je le redoute, ici
01:14:48 comme partout. C'est pas toujours simple ailleurs en province
01:14:50 ce qui nous remonte
01:14:52 mais j'en appelle au calme
01:14:54 et à la mesure de tout le monde
01:14:56 de ceux
01:14:58 qui pourraient tourner autour des manifestants
01:15:00 qui sont, je le rappelle, pas souvent des militants syndicaux
01:15:02 ni des travailleurs
01:15:04 et travailleuses qui manifestent contre la réforme des retraites
01:15:06 et puis d'un côté aussi la façon
01:15:08 dont va s'exercer le maintien de l'ordre
01:15:10 mais je crois vraiment qu'il faut
01:15:12 des manifestations pacifiques
01:15:14 et du calme et pas de violence.
01:15:16 - Est-ce que la jeunesse est là aujourd'hui, M. Berger ?
01:15:18 - Dans ce qui nous remonte, il y a un peu plus
01:15:20 de jeunes dans les cortèges qu'il y en avait précédemment
01:15:22 c'est encore un peu tôt pour le dire
01:15:24 mais effectivement
01:15:26 il nous remonte ailleurs
01:15:28 en France, une présence de jeunes
01:15:30 plus importante.
01:15:32 - Merci.
01:15:34 - Et vous venez donc
01:15:40 d'entendre en direct
01:15:42 Laurent Berger, le leader de la CFDT
01:15:44 et juste avant, Philippe Martinez
01:15:46 celui qui est encore leader de la CGT
01:15:48 pour une semaine. Gauthier Lebret,
01:15:50 on va en parler avec vous. Ils ont mis un petit peu
01:15:52 les pieds dans le plat tous les deux. La question qu'on se pose
01:15:54 depuis le début de cette émission, c'est de savoir s'il s'agit là
01:15:56 d'un baroud d'honneur, d'un bouquet
01:15:58 final, finalement, un étiolement
01:16:00 de cette contestation sociale d'ici
01:16:02 le week-end, c'est en tout cas ce qu'espère bien sûr
01:16:04 le gouvernement, ou alors
01:16:06 au contraire, Emmanuel Macron
01:16:08 attise la colère. On vient d'entendre d'ailleurs
01:16:10 Philippe Martinez nous dire il y a quelques minutes
01:16:12 c'est pas de l'huile sur le feu qu'il a mis, mais un bidon
01:16:14 d'essence. - Là on assiste à un regain de la mobilisation
01:16:16 puisque je vous rappelle qu'avant l'usage du 49.3
01:16:18 les deux précédentes mobilisations
01:16:20 étaient à l'essoufflement. Donc il y a eu l'utilisation
01:16:22 du 49.3, il y a eu l'interview
01:16:24 hier du président de la République
01:16:26 jugée par beaucoup de Français
01:16:28 et par les leaders syndicaux méprisantes
01:16:30 et puis il y a eu les petites phrases rapportées
01:16:32 devant les parlementaires à l'Elysée
01:16:34 "c'est une victoire le rejet des deux motions de censure"
01:16:36 et "la foule illégitime". Alors certes
01:16:38 il fait la différence entre foule et peuple
01:16:40 entre factieux et
01:16:42 ceux qui manifestent pacifiquement
01:16:44 aujourd'hui dans la rue, mais il y a quand même
01:16:46 une ambiguïté, parfois un amalgame
01:16:48 fait par le président de la République
01:16:50 une ambiguïté entretenue par le
01:16:52 président de la République. Alors sur ce qui
01:16:54 rassemble les syndicats, évidemment l'interview
01:16:56 d'Emmanuel Macron jugée très durement à la fois
01:16:58 par Laurent Berger qui a parlé de déni
01:17:00 et de mensonge, puisque Emmanuel
01:17:02 Macron a mis en cause la CFDT qui selon
01:17:04 le président n'a pas fait de proposition, ce qui n'est
01:17:06 pas vrai puisqu'on rappelle que la CFDT soutenait la réforme
01:17:08 à point sous Édouard
01:17:10 Philippe. Et puis Philippe Martinez
01:17:12 qui a dit hier que c'était, je le cite, du
01:17:14 "foutage de gueule" l'interview présidentielle et on l'a
01:17:16 ré-entendu. Le foutage de gueule et du mépris pour des millions de personnes
01:17:18 qui manifestent. Voilà. Et par contre
01:17:20 ce qui dissocie les deux hommes, c'est
01:17:22 le mode d'action. On voit bien que Laurent Berger, il est
01:17:24 préoccupé, il ne veut pas perdre l'opinion des Français.
01:17:26 Pour le moment, l'opinion des Français, elle est
01:17:28 très farouchement derrière les syndicats
01:17:30 et très farouchement opposée, cette France
01:17:32 sur dix, ça n'a pas bougé, à cette réforme
01:17:34 des retraites. Donc il y a, depuis le début
01:17:36 d'ailleurs, des divergences sur le mode d'action, sur
01:17:38 les blocages, des raffineries, sur
01:17:40 descendre sur les voies à Gare de Lyon par exemple.
01:17:42 Laurent Berger n'aime pas tellement
01:17:44 ce modus operandi. Alors que Philippe Martinez
01:17:46 pour Philippe Martinez, pour que le président
01:17:48 s'aide, faut des blocages et des
01:17:50 blocages dans la durée. Donc on voit que
01:17:52 les deux hommes sont, depuis le départ,
01:17:54 côte à côte, mais il y a quand même des dissonances
01:17:56 sur le mode d'action et c'est très intéressant.
01:17:58 Et je pense par contre que du côté de l'Elysée,
01:18:00 on minimise, pour ne pas dire, on sous-estime
01:18:02 la mobilisation d'aujourd'hui
01:18:04 et des jours précédents.
01:18:06 Pour l'Elysée, par exemple, ce qui se passe dans les
01:18:08 rues de France, c'est donc défactieux,
01:18:10 je reprends le terme employé
01:18:12 par le président de la République, alimenté
01:18:14 par la France insoumise et par
01:18:16 Jean-Luc Mélenchon. Et le pari de
01:18:18 l'Elysée depuis le départ, c'est celui du pourrissement.
01:18:20 L'Elysée espère que, face
01:18:22 aux violences, face aux blocages, au bout d'un
01:18:24 moment, les Français en aient marre et demandent
01:18:26 au président, quelque part, d'incarner l'ordre.
01:18:28 Ses opposants lui répondront que depuis qu'il est président,
01:18:30 c'est pas l'ordre qui règne, mais le désordre.
01:18:32 Alors que nous dit le spécialiste de l'économie
01:18:34 et du dialogue social, Éric de Ribemain-Teyn.
01:18:36 Juste ajouter un mot, c'est que
01:18:38 la CFDT, c'est vrai, aurait pu
01:18:40 être un allié pour l'Elysée.
01:18:42 C'est même dommage d'ailleurs que Emmanuel Macron
01:18:44 n'ait pas compté sur lui pour avancer,
01:18:46 pour faire des contre-propositions parce qu'elles sont réelles.
01:18:48 En revanche, pour la CGT, il ne faut pas se tromper.
01:18:50 Philippe Martinez, de toute façon,
01:18:52 n'est pas en odeur de sainteté
01:18:54 à l'Elysée. Et puis en même temps,
01:18:56 c'est vrai que de tout temps,
01:18:58 la CGT n'a pas pesé, même si
01:19:00 elle est importante sur le terrain, dans le monde ouvrier.
01:19:02 Mais c'est vrai que,
01:19:04 je n'oublie pas ce que dit Philippe Martinez,
01:19:06 c'est que de toute façon, il rejetait en bloc
01:19:08 la réforme, quelle qu'elle soit. C'était
01:19:10 62, voire 60 ans.
01:19:12 Donc vous voyez, c'est
01:19:14 cette ligne qui est complètement diamétralement opposée.
01:19:16 - Eric de Rivematel, je dois vous couper
01:19:18 puisqu'on voit sur
01:19:20 notre écran ce qui se passe à Rennes, en Ile-et-Vilaine.
01:19:22 La situation se tend à nouveau.
01:19:24 Une situation électrique depuis ce matin.
01:19:26 Il y a déjà eu des débordements tout à l'heure. On vous rejoint.
01:19:28 Mickaël Chahou s'était revenu au calme.
01:19:30 Et désormais, on voit à nouveau ces fumées
01:19:32 de gaz lacrymogènes.
01:19:34 - Vous voyez à nouveau un moment
01:19:36 de tension puisque les manifestants, si vous voulez,
01:19:38 tentent maintenant de rejoindre le
01:19:40 centre-ville historique qui se trouve sur la droite
01:19:42 de l'image, là où vous voyez le canon
01:19:44 à eau actuellement à l'image.
01:19:46 Il y a en fait deux canons à eau qui sont de chaque
01:19:48 côté de cette grande artère
01:19:50 en centre-ville. Et les manifestants
01:19:52 voudraient rejoindre
01:19:54 le centre historique
01:19:56 de Rennes. Mais vous voyez que les canons à eau
01:19:58 sont en action pour éviter
01:20:00 tout mouvement. Ce que je voulais vous dire également
01:20:02 qui est très important, c'est qu'on a eu
01:20:04 un premier chiffre de mobilisation
01:20:06 de la préfecture
01:20:08 d'Ile-et-Vilaine qui annonce plus de
01:20:10 22.000 manifestants
01:20:12 aujourd'hui. C'est une des plus fortes
01:20:14 mobilisations dans la capitale bretonne depuis
01:20:16 le début du mouvement puisqu'on était
01:20:18 à 23.000 le 31 janvier
01:20:20 ou 25.000 le 11 février.
01:20:22 Donc ça serait la troisième plus forte
01:20:24 mobilisation si on en croit les chiffres
01:20:26 de la préfecture. 22.200
01:20:28 manifestants annoncés par la préfecture, 35.000
01:20:30 selon le syndicat
01:20:32 force ouvrière. Toujours
01:20:34 évidemment ce jeu
01:20:36 de pronostic
01:20:38 entre les deux.
01:20:40 Vous voyez donc que la place
01:20:42 est inondée de gaz à effet de serre et
01:20:44 de canons à eau qui sont en
01:20:46 action pour essayer de tenter de repousser
01:20:48 les manifestants qui essaient
01:20:50 de joindre le centre de vie historique
01:20:52 de Rennes.
01:20:54 - Merci à vous, Mickaël Chahou. Merci également
01:20:56 à Thibault Marcheteau. Faites bien attention
01:20:58 à vous évidemment dans ce
01:21:00 cortège à Rennes, cortège
01:21:02 un petit peu plus compliqué que les autres pour le
01:21:04 moment. On l'a vu où les premières tensions ont éclaté
01:21:06 depuis déjà une bonne
01:21:08 heure. Tantôt un retour au
01:21:10 calme, tantôt une atmosphère
01:21:12 assez électrique avec des gaz lacrymogènes.
01:21:14 En quelques mots, quelle est la difficulté
01:21:16 principale pour les forces de l'ordre lorsqu'elles
01:21:18 sont confrontées à ce type d'événement
01:21:20 Bertrand Cavallier ?
01:21:22 - La difficulté c'est évider que
01:21:24 les black blocs, les éléments ultras se rassemblent
01:21:26 en forme de
01:21:28 masse qui après est capable
01:21:30 d'agir de façon
01:21:32 beaucoup plus agressive contre
01:21:34 les forces de l'ordre. Donc l'impératif
01:21:36 qui va s'imposer également à Paris
01:21:38 cet après-midi, c'est
01:21:40 d'éviter tout regroupement de ces ultras
01:21:42 de façon à leur interdire toute liberté
01:21:44 d'action. C'est ça maintenant
01:21:46 vraiment la préoccupation
01:21:48 première, sachant qu'en fait les manifestations
01:21:50 se déroulent correctement. Là vous avez
01:21:52 95% des participants
01:21:54 qui sont calmes, qui expriment leurs
01:21:56 vendications. Le problème c'est
01:21:58 cette minorité.
01:22:00 Et là vous avez un mode d'action
01:22:02 classique des forces de l'ordre
01:22:04 qui consiste à utiliser les gaz lacrymogènes
01:22:06 pour maintenir à distance, tout en
01:22:08 pouvant combiner avec des actions
01:22:10 offensives
01:22:12 s'il faut interpeller des personnels.
01:22:14 - Ça permet de relancer la manifestation
01:22:16 classique ?
01:22:18 - Dans ces cas-là, l'administration est stoppée.
01:22:20 De toute façon elle a un itinéraire
01:22:22 qui a été arrêté avant. Elle doit
01:22:24 suivre cet itinéraire. Donc il y a
01:22:26 une canalisation
01:22:28 des flux et
01:22:30 bien entendu, cette vigilance
01:22:32 et cette intervention
01:22:34 au plus tôt pour pouvoir prévenir le regroupement
01:22:36 des éléments les plus violents.
01:22:38 C'est ça aujourd'hui le maintien de l'ordre.
01:22:40 - Si vous nous rejoignez sur CNews, il est à 13h30.
01:22:42 Bienvenue dans Midi News. Tout de suite c'est l'heure
01:22:44 du rappel de l'actualité à 13h30.
01:22:46 Et c'est avec vous Somaïa Labidi.
01:22:48 [Musique]
01:22:50 - Le secrétaire général
01:22:52 de la CGT tira boules et rouges
01:22:54 sur Emmanuel Macron avant le départ
01:22:56 du cortège parisien.
01:22:58 Le ministre Martinez est revenu
01:23:00 sur l'allocution du président.
01:23:02 Hier il n'a pas répondu à la rue selon le syndicaliste
01:23:04 qui prévient que la situation
01:23:06 est explosive et la colère
01:23:08 est grande.
01:23:10 Des heurts ont éclaté à Rennes aux alentours
01:23:12 de midi 40. Les forces de l'ordre
01:23:14 ont procédé à des jets de gaz lacrymogènes.
01:23:16 Les manifestants ont répliqué
01:23:18 avec des pavés et en créant des barricades
01:23:20 avec des poubelles qui se trouvaient
01:23:22 à proximité. Des tensions
01:23:24 qui sont toujours en cours.
01:23:26 Et puis ces images à présent
01:23:28 de la gare de Lyon à Paris.
01:23:30 De nombreux manifestants ont envahi
01:23:32 les voies ferrées, fumigènes à la main
01:23:34 et banderoles à l'effigie de la CGT.
01:23:36 Pour ce 9e jour de mobilisation
01:23:38 contre la réforme des retraites, la contestation
01:23:40 prend donc de multiples visages
01:23:42 comme vous pouvez le voir sur ces images.
01:23:44 [Musique]
01:23:46 - Et on suit donc sur ces news en direct
01:23:48 cette 9e journée de mobilisation
01:23:50 contre la réforme des retraites avec près de
01:23:52 800 000 personnes attendues
01:23:54 dans les rues de France selon les services
01:23:56 de renseignement. Un cortège
01:23:58 parisien qui s'élance à 14h
01:24:00 de la place de la Bastille, là où on attend jusqu'à
01:24:02 70 000 personnes et on va rejoindre sur place
01:24:04 Régine Delfour. Vous êtes du côté du
01:24:06 boulevard Beaumarchais, c'est non loin
01:24:08 le boulevard Beaumarchais, de la place de la Bastille
01:24:10 d'où doit s'élancer le cortège dans quelques minutes.
01:24:12 [Musique]
01:24:14 - Oui c'est cela Anthony, nous sommes
01:24:16 à l'angle de la rue du chemin vert
01:24:18 et du boulevard Beaumarchais.
01:24:20 C'est à peu près à 400 mètres de la place
01:24:22 de la Bastille et dans moins d'une demi-heure
01:24:24 vous l'avez dit, le cortège
01:24:26 va s'élancer. Comme vous pouvez le voir
01:24:28 sur les images de Charles Pousseau
01:24:30 il y a beaucoup, beaucoup de monde
01:24:32 d'énormément, une foule assez hétéroclite
01:24:34 énormément de salariés, des
01:24:36 divers, que ce soit
01:24:38 de la SNCF, de l'énergie,
01:24:40 des enseignants, du milieu de la santé
01:24:42 des retraités aussi.
01:24:44 On a vu aussi beaucoup de retraités
01:24:46 et puis des jeunes. Alors le message
01:24:48 à Paris est exactement le même
01:24:50 qu'à Rennes ou à Marseille. Ils ne comprennent
01:24:52 pas ce mépris
01:24:54 d'Emmanuel Macron à leur rencontre. On entend
01:24:56 démission d'Emmanuel Macron,
01:24:58 on entend aussi "sors de ta tour
01:25:00 d'ivoire, viens voir
01:25:02 écoute ce que le peuple
01:25:04 te dit". La dernière, on est à
01:25:06 une semaine, jour pour jour
01:25:08 de l'enclenchement du 49.3.
01:25:10 Hier il y avait l'intervention du président
01:25:12 au journal télévisé qui a été
01:25:14 aussi vécue comme un affront,
01:25:16 comme un mépris et ça a encore
01:25:18 recristallisé encore toute
01:25:20 l'attention sur lui. Ils veulent
01:25:22 tout simplement qu'il parte. Ils veulent
01:25:24 aussi le retrait de cette
01:25:26 réforme même si elle a été adoptée
01:25:28 au Parlement. Ils nous disent qu'ils
01:25:30 iront jusqu'au bout,
01:25:32 jusqu'au bout de ce retrait, Anthony.
01:25:34 Merci Régine Delfaux. Merci également
01:25:36 à Charles Pousseau qui est derrière la caméra. On l'observe
01:25:38 sur ces images, évidemment atmosphère plus
01:25:40 détendue là pour le coup dans le cortège parisien,
01:25:42 bien plus détendue qu'à Rennes. On verra ce
01:25:44 qu'il en sera dans le courant de l'après-midi. Je voudrais
01:25:46 que vous reviennent puisque c'est à Paris que tout à l'heure se sont exprimés
01:25:48 les leaders syndicaux Laurent Berger
01:25:50 et Philippe Martinez, leaders
01:25:52 respectivement de la CFDT
01:25:54 et de la CGT. On va revenir avec vous
01:25:56 là-dessus, Gauthier Lebret. Ils ont évoqué
01:25:58 tous les deux et ce qu'ont
01:26:00 évoqué également d'ailleurs nos envoyés spéciaux,
01:26:02 nos reporters dans les différentes régions de France,
01:26:04 c'est qu'il y a plus de jeunes. Oui, c'était un échec
01:26:06 de la France Insoumise pour le moment,
01:26:08 l'entrée des jeunes dans le mouvement puisque
01:26:10 depuis le début des mobilisations contre la réforme
01:26:12 des retraites, la France Insoumise s'employait
01:26:14 à essayer de faire rentrer les jeunes dans le mouvement
01:26:16 à commencer par Louis Boyard qui allait
01:26:18 de lycée en lycée, de fac en fac pour essayer
01:26:20 d'attiser la colère des jeunes. Et jusqu'ici,
01:26:22 c'était un échec. Et là, effectivement,
01:26:24 selon nos reporters, selon les représentants
01:26:26 des principaux syndicats,
01:26:28 il y a plus de jeunes dans
01:26:30 les cortèges. Et c'est un enjeu effectivement pour ceux qui sont
01:26:32 opposés à cette réforme des retraites avec un exemple précis
01:26:34 en tête, le CPE,
01:26:36 contrat premier embauche, parce que c'est la jeunesse
01:26:38 à l'époque qui avait fait reculer
01:26:40 le gouvernement de Dominique de Villepin
01:26:42 ou Jacques Chirac. Je rappelle que la loi
01:26:44 avait été votée et Jacques Chirac
01:26:46 avait fait le choix de la retirer juste avant de la
01:26:48 promulguer. On est pile à cet instant-là
01:26:50 aujourd'hui sur cette réforme des retraites.
01:26:52 On est juste avant la promulgation puisqu'elle est au
01:26:54 Conseil constitutionnel. Caroline Pilastre,
01:26:56 on va revenir dans un instant d'ailleurs avec vous
01:26:58 Gautier Lebret sur cette affaire du
01:27:00 Conseil constitutionnel plusieurs fois évoquée par
01:27:02 les syndicats. Mais tout d'abord, Caroline Pilastre, vous avez
01:27:04 écouté les syndicats s'exprimer tout à l'heure
01:27:06 qui reviennent très largement sur
01:27:08 les mots d'Emmanuel Macron hier
01:27:10 et qui qualifient de méprisants.
01:27:12 Ils pensent comme
01:27:14 une partie de la population française
01:27:16 malheureusement. Alors en ayant évidemment
01:27:18 deux visions du syndicalisme
01:27:20 mais moi je le dis depuis le départ, le tour
01:27:22 de force de la Macronie, de renaissance depuis le départ
01:27:24 c'est d'avoir réussi à rallier
01:27:26 cet intersyndical.
01:27:28 Laurent Berger qui est un modéré
01:27:30 continue en fait
01:27:32 cette manifestation. Et contre toute
01:27:34 violence, les blocages,
01:27:36 évidemment ils ont des visions, des angles différents
01:27:38 du syndicalisme. Mais l'union fait
01:27:40 la force et s'ils veulent agir
01:27:42 au maximum avant cette
01:27:44 promulgation, leur intérêt
01:27:46 c'est quand même de rester soudés. Donc
01:27:48 oui, vous écoutez beaucoup de français
01:27:50 ils vont vous dire que le président a été
01:27:52 une fois de plus méprisant, a fait preuve
01:27:54 d'arrogance, ne les a pas
01:27:56 écoutés, puisque de toute manière
01:27:58 il y a été pour
01:28:00 ne pas remanier,
01:28:02 il ne veut pas de dissolution et
01:28:04 il ne veut pas de retrait de
01:28:06 cette réforme. Donc d'un autre côté on se demande
01:28:08 à quoi a servi cet exercice de style
01:28:10 à 13h. Il voulait initialement
01:28:12 parler au territoire, aux gens qui rentrent déjeuner
01:28:14 mais pour ne rien leur dire
01:28:16 à l'arrivée. Donc pour moi
01:28:18 ça a été contre-productif
01:28:20 et c'est ça qui fait qu'actuellement
01:28:22 on est en train de remettre, enfin
01:28:24 l'exécutif est en train de remettre une pièce dans la
01:28:26 machine en termes d'exaspération
01:28:28 de la population. Je ne dirais pas ça
01:28:30 parce que je n'aime pas la violence, mais
01:28:32 en tout cas il n'a pas réussi à atténuer
01:28:34 la colère, à apaiser. Il n'a rien
01:28:36 compris en fait à cette protestation.
01:28:38 Alors, rapidement Gauthier Levrait et ensuite Paul Mollard.
01:28:40 Je peux vous dire à quoi ça a servi cette interview
01:28:42 dans l'esprit du chef de l'Etat et de l'Elysée hier
01:28:44 à parler à son électorat, à rassurer
01:28:46 son électorat, à savoir une grande partie
01:28:48 des retraités qui regardent
01:28:50 le journal de 13h, de TF1 et de France 2.
01:28:52 Et qui se demandent comment on va financer leurs retraites. Exact.
01:28:54 Comment on va financer leurs retraites ? On rappelle que cette
01:28:56 réforme n'impacte pas les retraités.
01:28:58 Donc ils sont majoritairement favorables à cette réforme
01:29:00 selon l'IFOP, puisque je rappelle que l'un des grands
01:29:02 arguments du président de la République
01:29:04 et de l'exécutif, c'est de dire
01:29:06 on va demander aux Français de travailler deux ans de plus
01:29:08 parce qu'on ne va pas augmenter les cotisations et on ne va pas
01:29:10 baisser les pensions. Donc quelque part
01:29:12 hier Emmanuel Macron a voulu rassurer
01:29:14 son électorat et renvoyer
01:29:16 une image de l'ordre républicain.
01:29:18 D'ailleurs c'est une des questions
01:29:20 que lui a posée notre
01:29:22 consœur de TF1. Ça a d'ailleurs fait
01:29:24 beaucoup parler sur les réseaux sociaux à Caen.
01:29:26 Un retour à l'ordre, monsieur le Président.
01:29:28 Ça lui a permis effectivement, une nouvelle fois,
01:29:30 d'affirmer sa stratégie et d'essayer
01:29:32 d'incarner l'ordre républicain face
01:29:34 à ceux qu'il appelle les factieux.
01:29:36 - Je vais donner la parole
01:29:38 avant de donner la parole
01:29:40 à Paul Melun, qu'on commente un instant
01:29:42 ces images, puisqu'on a vu des canons à eau,
01:29:44 on a entendu des détonations à Rennes à l'instant.
01:29:46 Les précisions qui nous sont données
01:29:48 par Michael Chahut, à 7h, un homme
01:29:50 de 41 ans présent dans le cortège
01:29:52 a subi un traumatisme au genou, il a été
01:29:54 pris en charge par les pompiers. Trois fonctionnaires
01:29:56 ont été impactés par des jets de projectiles.
01:29:58 Il y a eu des dégradations de mobilier urbain,
01:30:00 des jets de projectiles, des jets d'acide, des feux de poubelle.
01:30:02 Quatre interpellations
01:30:04 selon les infos de la préfecture
01:30:06 d'Île-et-Vilaine. Voilà ce que l'on sait,
01:30:08 les dernières informations qui nous parviennent
01:30:10 de Michael Chahut, les images que l'on observe
01:30:12 Michael Chahut et Thibault Marcheteau
01:30:14 depuis la ville de Rennes, en direct.
01:30:16 Et ces tensions qui ont éclaté depuis maintenant
01:30:18 quelques minutes. Paul Melun.
01:30:20 - Ce que vous commentez à l'instant, Anthony,
01:30:22 rejoint tout de même ce que disait
01:30:24 Philippe Martinez avec son bidon
01:30:26 d'essence sur le brasier.
01:30:28 C'est-à-dire que là, c'est un peu l'effet
01:30:30 de cette prise de parole du président de la République,
01:30:32 j'ai l'impression. Les images que l'on commente
01:30:34 à l'instant, elles sont terribles. Et moi,
01:30:36 elles me font un peu penser aux images,
01:30:38 vous savez, lorsqu'il y avait les gilets jaunes
01:30:40 qui se retrouvaient d'acte en acte sur les Champs-Elysées,
01:30:42 etc., où on voyait les blindés
01:30:44 de gendarmerie qui arrivaient. Et on se disait
01:30:46 bon, ben voilà la réponse du président,
01:30:48 finalement, au mécontentement et à la colère,
01:30:50 c'est l'ordre. Et c'est
01:30:52 effectivement de mettre les forces de l'ordre
01:30:54 en première ligne face au mécontentement
01:30:56 social. Je trouve ça
01:30:58 assez affligeant comme message
01:31:00 du dialogue social. - Ces images ne font pas du tout l'affaire
01:31:02 d'ailleurs des syndicats. Je le rappelle,
01:31:04 Laurent Berger appelle à la non-violence, il l'a dit
01:31:06 il y a quelques minutes. - Il y a bien raison, monsieur Berger.
01:31:08 Le problème, si vous voulez, c'est qu'effectivement,
01:31:10 les éléments dangereux,
01:31:12 radicaux, qui vont ficher la pagaille
01:31:14 dans les manifestations, desservent
01:31:16 précisément la mobilisation sociale.
01:31:18 Et le président de la République,
01:31:20 en ignorant sciemment la mobilisation
01:31:22 sociale pacifique, laisse libre
01:31:24 cours à ce type d'agissement.
01:31:26 C'est une évidence. Et lorsque, et Gauthier
01:31:28 avait raison de le rappeler, il s'adresse aux 13h,
01:31:30 le président de la République, à son électorat
01:31:32 et qu'il omet par là même
01:31:34 de s'exprimer auprès de tous les
01:31:36 Français, et il aurait pu effectivement
01:31:38 aller dans les territoires parler, faire une grande conférence
01:31:40 de presse à 150
01:31:42 journalistes, comme faisait le général De Gaulle,
01:31:44 il y avait mille façons de redonner le pouvoir
01:31:46 ou la parole au peuple ou au contre-pouvoir.
01:31:48 Mais non, ce président, il choisit
01:31:50 deux journalistes, et effectivement,
01:31:52 il utilise un moment à 13h où il va
01:31:54 s'adresser à son électorat, principalement,
01:31:56 et il va faire semblant qu'il ne se
01:31:58 passe rien en France pendant plusieurs longues
01:32:00 minutes, c'était difficile à entendre,
01:32:02 dans lesquelles il nous fait un discours
01:32:04 de politique général en ignorant les choses.
01:32:06 Donc après, effectivement, quand vous regardez les
01:32:08 slogans des manifestants, beaucoup d'entre eux
01:32:10 disent "et alors, est-ce que tu nous vois en parlant
01:32:12 du président de la République ? Est-ce que vous
01:32:14 voyez notre mobilisation ? Nous sommes là, nous existons,
01:32:16 nous ne sommes pas invisibles, nous ne sommes pas
01:32:18 ceux qui ne sont rien, comme dit ce président dans les gares,
01:32:20 nous existons." Et je pense qu'il y a un cri
01:32:22 du cœur de la part du peuple de dire
01:32:24 "le peuple existe et il doit être entendu."
01:32:26 Et je pense que continuer vers ce mutisme,
01:32:28 c'est dévastateur, et qu'à
01:32:30 terme, ça va très mal finir.
01:32:32 - La grande question, c'est quelle est la réalité profonde
01:32:34 de l'opinion publique,
01:32:36 quel est le ressenti de la population, parce que comme je l'évoquais
01:32:38 tout à l'heure, - Bertrand Cavalier -
01:32:40 les forces de l'ordre qui sont massivement
01:32:42 déployées, d'ailleurs il y a un phénomène d'usure, il ne faut pas
01:32:44 le nier, mais elles sont là pour
01:32:46 en préservant l'ordre public,
01:32:48 favoriser une situation qui
01:32:50 doit déboucher sur une solution politique.
01:32:52 Rétablir l'ordre
01:32:54 en soi, ce n'est pas
01:32:56 l'objectif principal.
01:32:58 C'est ce qui doit favoriser, tout le monde
01:33:00 veut qu'il y ait de la sécurité, mais cette sécurité
01:33:02 doit déboucher sur des réponses
01:33:04 à une attente de la population
01:33:06 dès lors que ces attentes sont réelles,
01:33:08 sont objectives. - Alors justement,
01:33:10 parmi les attentes, on a entendu tout à l'heure
01:33:12 Gauthier Les Syndicats nous parler du Conseil Constitutionnel,
01:33:14 Laurent Berger il dit "le Conseil Constitutionnel
01:33:16 il est au coeur des préoccupations,
01:33:18 au centre du sujet". Pourquoi ? Qu'on comprenne bien ce qui
01:33:20 se passe en ce moment au Conseil Constitutionnel. - Bah parce que
01:33:22 c'est le Conseil Constitutionnel qui a
01:33:24 repris la balle, si j'ose dire, de cette réforme
01:33:26 d'air-traite, puisque cette réforme d'air-traite est en ce moment au Conseil
01:33:28 Constitutionnel, qui aurait eu
01:33:30 un mois pour se prononcer, si le gouvernement
01:33:32 n'avait pas fait le choix également de le
01:33:34 saisir, puisque le Rassemblement National
01:33:36 et la France Insoumise, ainsi que le gouvernement
01:33:38 ont saisi le Conseil Constitutionnel. Alors
01:33:40 qu'est-ce qui peut se passer ? C'est très
01:33:42 improbable que Laurent Fabius et les Sages,
01:33:44 puisque je rappelle qu'il y a des ministres, des anciens ministres
01:33:46 d'Emmanuel Macron, comme Jacqueline
01:33:48 Gourault, qui siègent au Conseil Constitutionnel,
01:33:50 que le Conseil Constitutionnel donc retoque
01:33:52 l'entièreté de la réforme. Il y a peu de chance
01:33:54 ou peu de risque, c'est selon.
01:33:56 Par contre, ce qui peut se passer, c'est
01:33:58 que le Conseil Constitutionnel retoque
01:34:00 un ou plusieurs articles. Pourquoi ?
01:34:02 Parce que le gouvernement a fait le choix de passer par un texte
01:34:04 budgétaire. Je rappelle que sur les textes budgétaires,
01:34:06 on peut utiliser autant de
01:34:08 49.3 que possible, contrairement
01:34:10 aux autres textes où c'est un 49.3
01:34:12 par session. Et donc, il faut que
01:34:14 tous les articles soient des articles budgétaires.
01:34:16 Et il y a des doutes, par exemple,
01:34:18 sur l'index senior qui vise les entreprises
01:34:20 à publier leurs données sur
01:34:22 l'emploi des seniors en leur sein.
01:34:24 Alors, si c'est juste des articles comme celui
01:34:26 de l'index senior qui est retoqué par le Conseil
01:34:28 Constitutionnel, c'est pas si grave pour le gouvernement,
01:34:30 puisqu'il peut remettre cet index senior
01:34:32 dans la loi travail qui va arriver
01:34:34 au Parlement. Et justement,
01:34:36 j'en profite de parler de cette loi travail, puisqu'Emmanuel Macron
01:34:38 en a parlé hier, il veut que les partenaires sociaux,
01:34:40 les syndicats reviennent autour de la table. Mais c'est là
01:34:42 où il est paradoxal Emmanuel Macron, parce que dans la même interview,
01:34:44 il leur demande de revenir autour de la table.
01:34:46 Déjà, on l'a vu, ça va être très compliqué. On a vu leur réaction
01:34:48 très vive hier et aujourd'hui,
01:34:50 à l'instant, dans les cortèges parisiens.
01:34:52 Et dans le même temps, donc, quelque part,
01:34:54 il leur envoie, oui, une flèche, puisqu'il
01:34:56 dit qu'ils n'ont pas été capables
01:34:58 de formuler des propositions.
01:35:00 Et je rappelle en plus que Philippe Martinez va
01:35:02 effectivement laisser son siège dans une semaine.
01:35:04 La première mesure de celui ou de celle qui va
01:35:06 lui succéder ne sera pas de retourner
01:35:08 à la table des discussions avec Emmanuel Macron.
01:35:10 On va repartir à Rennes, rejoindre
01:35:12 Michael Chahut. On voit que la situation
01:35:14 est loin de s'apaiser. Ça fait déjà
01:35:16 quelques minutes que c'est extrêmement
01:35:18 tendu sur place, Michael Chahut. Tout à l'heure,
01:35:20 ça avait été de manière sporadique,
01:35:22 le calme était revenu. Mais là, on voit que c'est compliqué.
01:35:24 Les canons à eau sont lancés.
01:35:26 - Oui, les canons à eau sont en action,
01:35:28 parce que si vous voulez,
01:35:30 il y a eu la volonté...
01:35:32 Là, on le voit, l'image, en fait. C'est l'intersyndical
01:35:34 qui essaye de continuer
01:35:36 le défilé de cette manifestation.
01:35:38 Et c'est très compliqué, parce qu'il y a
01:35:40 toujours ces éléments perturbateurs
01:35:42 qui étaient là au début du cortège,
01:35:44 qui veulent, eux, aller vers le centre-ville.
01:35:46 Donc il y a un peu une petite confusion
01:35:48 entre, d'un côté, l'intersyndical,
01:35:50 les gens qui sont là pour manifester
01:35:52 contre cette réforme, qui veulent
01:35:54 continuer le défilé, et puis
01:35:56 ces éléments perturbateurs qui sont là
01:35:58 pour essayer d'en découdre
01:36:00 avec les forces de l'ordre,
01:36:02 et d'aller rejoindre le centre-ville
01:36:04 de Rennes, d'où, depuis quelques minutes,
01:36:06 ces échanges
01:36:08 très tendus
01:36:10 des jets de gaz d'acrymogène,
01:36:12 bien sûr, avec deux canons à eau en action
01:36:14 ici au centre-ville de Rennes,
01:36:16 et de l'autre, des manifestants
01:36:18 qui lancent des pavés.
01:36:20 On a vu des pavés tout à l'heure.
01:36:22 La préfecture parle de jets d'acide.
01:36:24 Voilà ce qu'on voit ici,
01:36:26 avec, en effet, vous voyez,
01:36:28 un moment un peu plus compliqué
01:36:30 dans ce cortège
01:36:32 Rennes,
01:36:34 qui essaye maintenant de progresser,
01:36:36 de continuer la manifestation.
01:36:38 Dernier élément factuel très important,
01:36:40 la préfecture a compté
01:36:42 plus de 22 000
01:36:44 manifestants ici à Rennes
01:36:46 aujourd'hui. C'est l'une des plus
01:36:48 fortes mobilisations
01:36:50 depuis le début du mouvement.
01:36:52 Ça serait la troisième plus forte mobilisation
01:36:54 depuis le début du mouvement,
01:36:56 avec, en effet,
01:36:58 des messages de colère
01:37:00 qui se cristallisent
01:37:02 autour de la personnalité
01:37:04 du président de la République.
01:37:06 – Merci à vous, Michael Chahyou.
01:37:08 Merci également à Thibault Marchoteau,
01:37:10 derrière la caméra, faites bien évidemment attention
01:37:12 à vous, Bertrand Cavalier.
01:37:14 Ces débordements que l'on observe à Rennes,
01:37:16 là aujourd'hui, sur ces images,
01:37:18 est-ce que c'est le prélude de ce qui peut se passer
01:37:20 aujourd'hui ailleurs en France, et notamment à Paris,
01:37:22 ou alors c'est spécifique à la sociologie
01:37:24 de la ville de Rennes et de ses alentours ?
01:37:26 – Bon, il y a une spécificité sociologique
01:37:28 à la ville de Rennes,
01:37:30 un contenu, je vous dis, d'un vivier
01:37:32 très important de l'ultra-gauche,
01:37:34 mais revenons sur Paris,
01:37:36 parce que c'est cet après-midi
01:37:38 que vraiment ce défi de maintenir l'ordre
01:37:40 et de garantir le bon développement
01:37:42 de la manifestation va se…
01:37:44 – On attend 500 gilets jaunes
01:37:46 et 500 black blocs, ou en tout cas,
01:37:48 éléments radicaux, nous dit-on, voilà.
01:37:50 – Cet après-midi, très concrètement,
01:37:52 ces ultra-gilets jaunes ou black blocs
01:37:54 vont essayer de s'imposer
01:37:56 en tête de la manifestation,
01:37:58 de façon à complètement polluer…
01:38:00 – Comme ils le font à la Rennes, par exemple.
01:38:02 – Comme ils le font.
01:38:04 Donc, alors, ils pourraient le faire
01:38:06 à l'intérieur du cortège, mais pour l'instant,
01:38:08 selon les renseignements recueillis,
01:38:10 ils seraient plutôt tentés d'emblée
01:38:12 de prendre la tête du cortège.
01:38:14 Donc, cet après-midi, vous avez un dispositif
01:38:16 qui porte un peu la marque du nouveau préfet,
01:38:18 on n'est pas sur les postures
01:38:20 de son prédécesseur,
01:38:22 on est sur un dispositif qui se veut
01:38:24 à distance, d'accompagnement,
01:38:26 avec une ouverture d'itinéraire,
01:38:28 et puis du jalonnement, mais très discret,
01:38:30 mais avec une capacité, ce qui va être très important,
01:38:32 de pouvoir très rapidement intervenir
01:38:34 en tête du cortège ou à l'intérieur
01:38:36 pour pouvoir dégager,
01:38:38 neutraliser des éléments violents.
01:38:40 Sachant que, j'ai bien écouté
01:38:42 les représentants des confédérations syndicales,
01:38:44 mais tout ça a été bien expliqué
01:38:46 aux responsables
01:38:48 du mouvement syndical
01:38:50 qui vont manifester cet après-midi.
01:38:52 Il y a des services d'ordre,
01:38:54 n'oublions pas qu'il y a également
01:38:56 des services d'ordre propres aux syndicats.
01:38:58 Donc, il y aura des difficultés
01:39:00 pendant le cortège,
01:39:02 et puis, comme toujours,
01:39:04 vous aurez la dislocation vers l'opéra,
01:39:06 avec là,
01:39:08 l'impératif d'éviter
01:39:10 d'avoir des flux
01:39:12 qui iraient converger vers
01:39:14 les Champs-Elysées, la place de la Concorde,
01:39:16 au plus près des organes
01:39:18 gouvernementaux majeurs, au plus près
01:39:20 de l'Assemblée nationale. Donc, ça va être une manœuvre
01:39:22 d'importance cet après-midi, avec
01:39:24 le déploiement, notamment, de
01:39:26 31 escalons de l'armée mobile et CRS.
01:39:28 - Gauthier Lebret. - Depuis le départ,
01:39:30 au moment où le 49.3 a été utilisé,
01:39:32 les renseignements alertaient sur
01:39:34 une possibilité que le
01:39:36 mouvement se renforce et se radicalise.
01:39:38 Et selon plusieurs observateurs,
01:39:40 ceux qui commettent des violences,
01:39:42 ceux qui s'en prennent aux forces de l'ordre,
01:39:44 ceux qui brûlent des poubelles, sont quelque part les idiots
01:39:46 du pouvoir. Pourquoi ? Et d'ailleurs,
01:39:48 on pense la même chose du côté de l'Elysée,
01:39:50 pour l'avoir entendu de mes propres oreilles,
01:39:52 quand il y a pourrissement,
01:39:54 on se retourne vers le chef de l'État.
01:39:56 C'est du moins le pari, effectivement...
01:39:58 - Le réflexe légitimiste. - Exactement. Et c'est quelque part
01:40:00 ce qui s'est passé pendant la campagne présidentielle,
01:40:02 aussi avec l'effet de rapport sur un tout
01:40:04 autre sujet, comme l'Ukraine.
01:40:06 C'est-à-dire qu'en plus, les campagnes
01:40:08 présidentielles d'Emmanuel Macron, la première comme
01:40:10 la seconde, il les a faites sur
01:40:12 le thème "c'est moi ou le chaos",
01:40:14 "c'est moi ou le désordre".
01:40:16 Ses opposants, comme je le disais tout à l'heure, lui, il répondrait
01:40:18 que c'est lui et le chaos, c'est lui et le désordre,
01:40:20 avec les mouvements qu'on peut voir
01:40:22 aujourd'hui, ou dont on se rappelle
01:40:24 comme celui des gilets jaunes.
01:40:26 Mais très clairement, l'Élysée parait aujourd'hui
01:40:28 sur la lassitude de l'opinion,
01:40:30 si elle ne peut plus faire le plein, si elle ne peut plus
01:40:32 déposer ses enfants à l'école...
01:40:34 - En fait, ça fait des affaires de l'Élysée, quelque part.
01:40:36 - Quel signe ? - C'est très court-termiste
01:40:38 comme raisonnement, pardonnez-moi. Enfin, je suis totalement d'accord
01:40:40 avec ce que vient de dire Gauthier, je partage sa démonstration.
01:40:42 Enfin, lorsque vous êtes le chef de l'État,
01:40:46 vous êtes le garant de l'intérêt général,
01:40:48 pas de votre réélection. Encore que là, il ne s'agit pas
01:40:50 de réélection, puisqu'il a terminé son mandat.
01:40:52 - Il l'a ramené hier, d'ailleurs. - Et d'ailleurs, il le rappelle,
01:40:54 et il le rappelle même à l'envie, à ses propres parlementaires
01:40:56 en expliquant que lui n'est pas en danger
01:40:58 pour son siège. Là aussi, ça pourrait être
01:41:00 un débat sur son cynisme, cher Gauthier.
01:41:02 Mais je pense que c'est extrêmement dangereux,
01:41:04 quand même, cette stratégie du chaos.
01:41:06 Les images qu'on voit, d'ailleurs, parlent d'elles-mêmes.
01:41:08 C'est-à-dire, vous mettez une pression,
01:41:10 une brutalité sociale ou politique
01:41:12 avec des dénis de démocratie successifs.
01:41:14 C'était M. Berger qui avait parlé d'un vice démocratique
01:41:16 en parlant du 49-3.
01:41:18 Vous mettez sous pression et sous tension le pays,
01:41:20 et après, lorsque la tension finit par s'exprimer
01:41:24 par des blocages, par des gilets jaunes
01:41:26 qui vont revenir dans le match,
01:41:28 par des gens qui vont avoir des actions plus violentes,
01:41:30 et bien là, vous dites, effectivement,
01:41:32 réflexe légitimiste, revenez à moi,
01:41:34 mesdames et messieurs, chers concitoyens,
01:41:36 et votez pour la légitimité,
01:41:38 pariant sur un effet, vous savez,
01:41:40 un peu similaire à ce qui était arrivé
01:41:42 à l'après-mai 68, où le général De Gaulle
01:41:44 avait gagné massivement les élections législatives
01:41:46 parce qu'il incarnait l'ordre.
01:41:48 Bon, d'abord, on n'est pas De Gaulle qui veut,
01:41:50 et je crois qu'Emmanuel Macron n'est vraiment pas De Gaulle,
01:41:52 loin de là, mais si vous voulez, cette stratégie-là,
01:41:54 elle est extrêmement dangereuse,
01:41:56 alors que, je suis désolé de me répéter,
01:41:58 la bonne stratégie serait celle de l'entente,
01:42:00 de l'écoute, du dialogue social, de l'apaisement.
01:42:02 L'apaisement, dans la bouche du président de la République,
01:42:04 c'est un mot. Je veux apaiser. Oui, mais enfin,
01:42:06 comment apaiser si on ne fait pas de référendum,
01:42:08 si on ne fait pas d'issolution, si on ne change pas ses ministres,
01:42:10 si on ne vient pas au peuple par élection ?
01:42:12 Voilà, on a bien vu qu'il ne voulait pas apaiser.
01:42:14 La stratégie de l'interview hier montre très clairement
01:42:16 qu'Emmanuel Macron... - Ce n'est pas une stratégie d'apaisement.
01:42:18 Voilà, exactement. Absolument pas. - Il reste très libre.
01:42:20 Au contraire, même. Il clive. Il clive
01:42:22 quand il sépare la poule...
01:42:24 La foule du peuple,
01:42:26 quand il rappelle le Capitole,
01:42:28 quand il rappelle le Brésil, et qu'il essaye de faire
01:42:30 un grand amalgame de tout ça, même si,
01:42:32 on comprend bien quand même, il faut le rappeler,
01:42:34 que pour Emmanuel Macron, un manifestant pacifique
01:42:36 n'est pas un factieux. - J'espère.
01:42:38 Voilà. Ou que ceux...
01:42:40 Il ne fait pas d'amalgame entre... Mais il entretient l'ambiguïté.
01:42:42 En fait, c'est ça. Il entretient l'ambiguïté.
01:42:44 Autre salle, autre ambiance, si je
01:42:46 puis dire. Je vous propose d'aller du côté de Marseille,
01:42:48 où il y a moins de tensions
01:42:50 et plus de soleil. On va rejoindre sur place
01:42:52 Stéphanie Rouquier, si elle nous entend.
01:42:54 Stéphanie, de votre côté, comment
01:42:56 ça se passe à Marseille ? Est-ce que c'est toujours
01:42:58 calme et bon enfant, comme tout à l'heure ?
01:43:00 Vous nous avez dit, bon, c'est pas dans le tempérament
01:43:02 des Marseillais, en tout cas depuis le début de cette contestation,
01:43:04 d'avoir des heurts et des violences sur place.
01:43:06 - Oui, effectivement. Et là, après
01:43:10 plus de deux heures de marche, le cortège
01:43:12 vient d'arriver à la Porte d'Aix,
01:43:14 le point final de cette manifestation.
01:43:16 Et, vous le disiez, l'ambiance est toujours
01:43:18 très bonne ici. Il n'y a aucune
01:43:20 tension. En arrivant
01:43:22 ici, à la Porte d'Aix,
01:43:24 les slogans repartent de plus belle.
01:43:26 Les chansons, les chants, aussi,
01:43:28 qui sont réservés dans le
01:43:30 vélodrome, le "Aux armes", qui est scandé
01:43:32 sans arrêt ici, à la Porte d'Aix.
01:43:34 Et, eh bien, ici, ces manifestants
01:43:36 y redoublent de force contre cette
01:43:38 réforme des retraites, mais aussi et surtout
01:43:40 contre Emmanuel Macron. Il est dans
01:43:42 toutes les bouches, il est sur toutes les pancartes.
01:43:44 A noter que la CGT
01:43:46 vient d'annoncer que ce rassemblement,
01:43:48 ils sont plus de 280 000.
01:43:50 En revanche, la préfecture de police, ici,
01:43:52 c'est toujours le petit jeu des chiffres. La préfecture
01:43:54 de police, elle, a annoncé 16 000
01:43:56 manifestants à Marseille, aujourd'hui.
01:43:58 - Merci, Stéphanie.
01:44:00 - Pas classique à Marseille. - Merci, alors,
01:44:02 Para, qui vous accompagne. Effectivement, j'allais dire,
01:44:04 le chiffre de 280 000 manifestants
01:44:06 selon la CGT, il est effectivement très marseillais,
01:44:08 ce chiffre. On le sent que, par rapport à...
01:44:10 - Mais vous voulez vous dire, Anthony ?
01:44:12 - Je ne sais pas. Non, non, c'était amical
01:44:14 pour nos amis marseillais, bien évidemment.
01:44:16 Pardon, Paul Melun, je vous écoute. - Non, c'était une
01:44:18 plaisanterie. Je disais peut-être que les 16 000 manifestants,
01:44:20 ça ne paraît pas beaucoup, annoncés par la préfecture
01:44:22 de police, il y a peut-être aussi des marseillais à la préfecture.
01:44:24 - Oui, oui, voilà. Non, mais c'est ça.
01:44:26 C'est pour ça qu'ils sont tous marseillais. Je veux dire, tant à la préfecture
01:44:28 que parmi les manifestants, il y a certainement un
01:44:30 entre deux dans les cortèges.
01:44:32 En tout cas, voilà. - Mais ça se déroule
01:44:34 dans le calme. - C'est ce qui compte. Il y a beaucoup
01:44:36 de solidarité. Il faut quand même le rappeler. Il y a eu
01:44:38 le temps des cerises et le temps des gilets jaunes.
01:44:40 Le retour. Et on espère qu'il n'y aura pas de heurts
01:44:42 à Paris non plus, même si
01:44:44 nous ne sommes pas dupes et il y aura toujours
01:44:46 des infiltrations de Black Bloc. Mais il y a
01:44:48 une agrégation de colère, de mécontentement, de résignation,
01:44:50 je le dis depuis le départ, qui n'est pas
01:44:52 comprise, en dehors de ne pas être
01:44:54 entendue par la majorité. Et c'est ça qui est
01:44:56 détestable et déplorable.
01:44:58 Parce que ce qui est en train de se passer, c'est une fracture
01:45:00 grandissante dans le pays qui existait déjà
01:45:02 depuis plusieurs années. Mais entre
01:45:04 temps, on a eu quand même la Covid. On a
01:45:06 eu la guerre en Ukraine. On a toujours la guerre en Ukraine
01:45:08 avec les problèmes liés à l'inflation.
01:45:10 Et ça va ne faire
01:45:12 qu'accroître. - Mais ça, vous évoquez
01:45:14 quelque chose qui me paraît central. C'est-à-dire qu'en ce centre-là,
01:45:16 on se focalise sur l'âge des retraites.
01:45:18 Mais il y a des fragilités structurelles
01:45:20 aujourd'hui, notamment la baisse du
01:45:22 pouvoir d'achat, la paupérisation
01:45:24 des couches populaires, des classes moyennes.
01:45:26 Donc il y a,
01:45:28 dans notre pays aujourd'hui,
01:45:30 véritablement un climat
01:45:32 qui est de plus en plus préoccupant et qui
01:45:34 doit véritablement déboucher sur
01:45:36 une mise à plat de tout le système pour mieux
01:45:38 répondre aux attentes de la population.
01:45:40 L'âge de la retraite, ce n'est qu'une chose.
01:45:42 Et puis quand on parle de l'âge de la retraite,
01:45:44 il faut parler également du niveau
01:45:46 des pensions, parce que tout ça
01:45:48 est lié. Prendre sa retraite
01:45:50 plus tôt, mais avec des niveaux de pension qui s'effondreraient,
01:45:52 ne contenterait pas la population
01:45:54 et on reviendrait à la case départ. Donc je crois
01:45:56 vraiment que l'apaisement aujourd'hui
01:45:58 est urgent pour pouvoir véritablement
01:46:00 rétablir un dialogue et poser les vraies
01:46:02 questions aujourd'hui qui se posent
01:46:04 en France. - Gauthier Lebret.
01:46:06 - Je pense qu'au-delà des chiffres marseillais ou
01:46:08 non, la vraie question, c'est
01:46:10 est-ce qu'il y aura une hausse ? Et on voit
01:46:12 clairement que c'est vers ce qu'on se
01:46:14 dirige, du mouvement entraîné
01:46:16 par le 49.3, par l'interview
01:46:18 du chef de l'État qui n'a pas réussi à apaiser
01:46:20 les colères et les tensions hier,
01:46:22 par les petites phrases rapportées.
01:46:24 D'ailleurs c'est très intéressant, si je peux faire une aparté là-dessus,
01:46:26 les petites phrases d'Emmanuel Macron
01:46:28 qui sortent de l'Elysée alors qu'il s'exprime auprès de ses
01:46:30 plus proches et auprès des députés de la majorité.
01:46:32 Ça montre bien, déjà
01:46:34 on le sait du côté des députés de la majorité, des députés
01:46:36 renaissants, on est sonné par l'utilisation de ce
01:46:38 49.3. Certains auraient préféré aller au vote.
01:46:40 Et il faut avoir un peu de sens politique
01:46:42 pour le savoir, mais franchement je ne doute
01:46:44 pas que les députés et les cadres de la majorité
01:46:46 en aient. Ça montre bien donc que même du côté
01:46:48 de la majorité, en rapportant auprès des journalistes
01:46:50 les petites phrases d'Emmanuel Macron sur
01:46:52 la victoire, sur la foule qui n'a pas
01:46:54 de légitimité, on cherche à nuire...
01:46:56 - Ils sont mal à l'aise eux-mêmes. - Voilà, on cherche à nuire au chef de l'État.
01:46:58 Très clairement, il y a des députés
01:47:00 qui n'ont pas du tout apprécié l'utilisation
01:47:02 du 49.3. - Je rappelle juste ses propos
01:47:04 et je vous donne la parole tout de suite. La foule n'a pas
01:47:06 de légitimité face au peuple qui s'exprime
01:47:08 souverain à travers ses élus. Voilà ce que dit
01:47:10 le président. - Et puis les parlementaires... - À travers ses élus quand on leur permet de voter.
01:47:12 - Ce qui est fondamental à comprendre, c'est que
01:47:14 Bertrand Calais retourne dans leurs circonscriptions.
01:47:16 - Bien sûr. - Ils sont au contact
01:47:18 avec leurs administrés. - Ça a beaucoup joué sur
01:47:20 les républicains. Ça explique pourquoi beaucoup
01:47:22 de républicains n'ont pas voulu voter cette réforme. - Ils n'ont pas
01:47:24 cette distance qui est inhérente
01:47:26 au positionnement d'un président
01:47:28 de la République. Donc
01:47:30 ils sont confrontés de façon très
01:47:32 directe à ce qui se passe aujourd'hui.
01:47:34 Et leur position peut devenir attenable.
01:47:36 - Et un mot sur l'inflation parce que Caroline
01:47:38 faisait référence à l'instant. - Pendant qu'on voit
01:47:40 les images de Rennes où la situation est toujours extrêmement
01:47:42 tendue. Je vous laisse poursuivre. - Il y a une phrase qu'on n'a pas
01:47:44 forcément assez relevée du chef de l'État
01:47:46 hier mais qui a énormément résonné du côté
01:47:48 des manifestants et des syndicats.
01:47:50 C'est sa phrase sur les "smicards". Je le cite.
01:47:52 "Les smicards n'ont jamais eu autant de pouvoir
01:47:54 d'achat", selon Emmanuel Macron,
01:47:56 que sous son quinquennat
01:47:58 premier et début de
01:48:00 second. Et alors qu'on rappelle
01:48:02 le contexte dans lequel on est, d'une inflation
01:48:04 galopante où les Français ont l'impression
01:48:06 justement que leur pouvoir d'achat recule
01:48:08 en fonction de l'inflation.
01:48:10 Alors oui, il y a eu des aides de l'État,
01:48:12 des chèques pour notamment
01:48:14 faciliter le plein
01:48:16 d'essence et de carburant. Mais
01:48:18 les Français n'ont pas du tout la sensation de mieux
01:48:20 vivre ces dernières semaines et ces
01:48:22 derniers mois. - Ils donnent l'impression de mieux savoir que les
01:48:24 Français eux-mêmes, ce qu'ils vivent au quotidien.
01:48:26 - D'où la déconnexion parlementaire. - Exactement.
01:48:28 C'est le terme que j'allais employer, la déconnexion.
01:48:30 - Les marges manœuvres n'existent plus aujourd'hui. Avec un
01:48:32 déclinement à 3 milliards.
01:48:34 - 3 000 milliards même.
01:48:36 - 3 000 milliards.
01:48:38 - 3 000 milliards, ce serait rassurant.
01:48:40 Donc, quelle est la marge de manœuvre pour pouvoir
01:48:42 s'endetter davantage ? Donc, compliqué.
01:48:44 - Le sujet du pouvoir d'achat est absolument central
01:48:46 parce que je pense qu'il emporte sur son passage
01:48:48 beaucoup de revendications et que peut-être
01:48:50 s'il devait y avoir, et c'est en cours à mon avis,
01:48:52 convergence des luttes et en tout
01:48:54 cas, s'il voulait, une espèce d'agglomération
01:48:56 d'un certain nombre de contestations
01:48:58 autour de ces manifestations, c'est précisément
01:49:00 sur ce sujet-là que ça va avoir lieu. Et la
01:49:02 déclaration sur le SMIC et sur les SMICAR, pardonnez-moi,
01:49:04 est purement irresponsable.
01:49:06 Je veux dire, vous avez des personnes
01:49:08 qui effectivement font des notes à Bercy,
01:49:10 au ministre, au Bruno Le Maire, au président
01:49:12 de la République, expliquant sans arrêt
01:49:14 que, en vertu de tel ou tel calcul
01:49:16 un peu savant, qui après tout ne sont pas
01:49:18 si savants que ça, expliquent que les gens vivent
01:49:20 mieux, qu'il y a davantage de pouvoir d'achat.
01:49:22 Enfin, à un moment donné, ce qu'il faudrait peut-être, c'est qu'un
01:49:24 certain nombre de hauts fonctionnaires de Bercy
01:49:26 descendent au supermarché en bas de chez eux pour constater
01:49:28 la hausse du prix sur la plaquette de beurre,
01:49:30 sur le litre de lait ou sur la baguette de pain.
01:49:32 Parce que là, je ne sais pas dans quel monde parallèle
01:49:34 ils vivent, mais pour oser dire
01:49:36 les yeux dans les yeux, comme dirait l'autre,
01:49:38 à 10 millions de téléspectateurs, que le
01:49:40 pouvoir d'achat des SMICAR il a augmenté,
01:49:42 pardonnez-moi, là c'est vraiment vivre dans une
01:49:44 dimension parallèle. - Et j'ai un mot pour
01:49:46 conclure sur l'opinion des Français,
01:49:48 parce que même les Français sont contradictoires dans cette histoire.
01:49:50 On parle depuis le début, est-ce qu'ils vont se
01:49:52 retourner vers le chef de l'État
01:49:54 à un moment donné où ils en auraient marre des débordements
01:49:56 et des violences ? Mais il y a eu un sondage de l'IFOP qui est paru ce matin
01:49:58 qui montre que l'opinion
01:50:00 et les Français sont
01:50:02 favorables à une radicalisation du
01:50:04 mouvement, donc à des blocages, à des grèves, etc.
01:50:06 Et dans le même temps, quand on leur
01:50:08 demande s'ils soutiennent les réquisitions
01:50:10 sur les éboueurs notamment,
01:50:12 comme on a pu le faire ici à CNews
01:50:14 auprès de l'institut CSA, les
01:50:16 Français sont favorables aux réquisitions. Donc on voit
01:50:18 bien qu'eux aussi sont partagés et
01:50:20 ne savent pas forcément comment aussi prendre
01:50:22 ce mouvement. - Je voudrais qu'on finisse, si vous le voulez bien,
01:50:24 par repartir à Rennes.
01:50:26 On observe toujours les images en direct de Thibault Marcheton.
01:50:28 On va rejoindre Miquel Chahut qui est sur place
01:50:30 et qui observe ce qui se passe. On voit désormais
01:50:32 des choses brûlées. J'imagine que c'est un feu de poubelle
01:50:34 Miquel Chahut qui est en face de vous.
01:50:36 - Oui,
01:50:38 c'est un simple
01:50:40 feu de poubelle. Ce qui est
01:50:42 inquiétant, oui, c'est
01:50:44 la tension qui règne ici
01:50:46 en ce début d'après-midi.
01:50:48 Place de la République ici
01:50:50 à Rennes, avec
01:50:52 des affrontements entre
01:50:54 des éléments radicaux et les forces
01:50:56 de l'ordre qui sont là, avec deux
01:50:58 canons à eau, usage
01:51:00 également de grenades de désencerclement,
01:51:02 de grenades lacrymogènes
01:51:04 également. Et puis
01:51:06 en face, des
01:51:08 militants radicaux qui
01:51:10 sont là
01:51:12 avec essentiellement
01:51:14 des jets de projectiles
01:51:16 divers et variés.
01:51:18 On a vu des pavés
01:51:20 tout à l'heure. La préfecture a annoncé
01:51:22 dans un communiqué des jets d'acide, même.
01:51:24 Je ne l'ai pas constaté moi-même
01:51:26 sur place. Voilà, on est sur ce moment
01:51:28 de tension ici, place de la République, par les forces
01:51:30 de l'ordre qui ne veulent pas que les manifestants
01:51:32 rejoignent
01:51:34 le centre-ville. Et là, vous le voyez à l'image,
01:51:36 les responsables syndicaux
01:51:38 de la CFDT
01:51:40 qui s'avancent avec l'intersyndical
01:51:42 devant les éléments radicaux
01:51:44 pour se mettre devant
01:51:46 les forces de l'ordre. J'imagine que c'est
01:51:48 une image très forte, puisque
01:51:50 on avait dit que souvent, ces affrontements
01:51:52 étaient liés à
01:51:54 des éléments radicaux. Vous voyez là
01:51:56 les responsables de la
01:51:58 CFDT qui passent devant les forces de l'ordre
01:52:00 dans ce mouvement
01:52:02 qui veut dire
01:52:04 qu'il faut arrêter
01:52:06 ces affrontements et que ça se passe
01:52:08 plutôt de façon
01:52:10 plus safe, en tout cas,
01:52:12 excusez-moi,
01:52:14 plutôt d'une façon beaucoup plus
01:52:16 posée, j'ai envie de dire. Voilà le
01:52:18 message en ce moment des responsables
01:52:20 syndicaux. Il y a l'intersyndical avec la CGT
01:52:22 là maintenant, qui repasse et qui veut
01:52:24 à tout prix, si vous voulez,
01:52:26 continuer
01:52:28 de manifester
01:52:30 sans être soumis
01:52:32 à la violence
01:52:34 des radicaux qui sont là pour vraisemblablement
01:52:36 parler autre chose que de réforme des retraites. Donc vous voyez
01:52:38 ce mouvement là, voilà,
01:52:40 la CFDT, l'intersyndical, la CGT,
01:52:42 l'UNSA, qui
01:52:44 passe devant les forces de l'ordre
01:52:46 avec
01:52:48 toujours évidemment
01:52:50 ces mots d'ordre autour
01:52:52 du retrait, de la réforme
01:52:54 des retraites. Voilà, c'est un moment
01:52:56 fort puisque souvent,
01:52:58 on disait que
01:53:00 on ne les voyait plus au bout d'un moment, dès que les tensions éclataient,
01:53:02 on ne voyait plus les responsables syndicaux.
01:53:04 Et bien écoutez, là, ils ont voulu
01:53:06 montrer qu'ils sont là et que
01:53:08 ils viennent, eux, entre eux, les éléments
01:53:10 radicaux et les forces de l'ordre, pour dire
01:53:12 qu'on n'est pas là pour
01:53:14 cautionner la violence,
01:53:16 mais on est là pour se battre
01:53:18 contre cette loi
01:53:20 de réforme des retraites.
01:53:22 Voilà ce qui s'est passé là,
01:53:24 en ce moment même, à Rennes, alors que vous le voyez,
01:53:26 il y a des pavés qui sont jetés
01:53:28 en ce moment même sur les forces de l'ordre.
01:53:30 C'est assez tendu
01:53:34 ici, à Rennes, cet après-midi.
01:53:36 - Image extrêmement forte à Rennes, qu'on va continuer
01:53:38 à commenter sur ces news avec Michael Chahut,
01:53:40 avec Thibault Marcheteau, qui sont sur place.
01:53:42 Tout de suite, la parole aux Français, avec
01:53:44 Lélie Mathias. Je remercie bien sûr mes invités autour de ce plateau.
01:53:46 - Non, on va pas y aller. - Non, on va pas y aller.
01:53:48 Merci.

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