Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews
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00:00:00 Bonjour et ravi de vous accueillir dans Midi News, il est quasiment midi, on est ensemble
00:00:05 jusqu'à 14h pour de l'info, de l'analyse des débats avec tous mes invités.
00:00:08 On va évidemment longuement revenir sur cette 9ème journée de mobilisation hier contre
00:00:13 la réforme des retraites, ses conséquences dans le pays, vous le voyez en image, une
00:00:18 mobilisation qui persiste, une violence qui s'installe.
00:00:20 Cette journée d'hier a bien prouvé une chose, c'est qu'il y avait un avant et un après
00:00:25 au 49.3, un commissariat pris pour cible à Lorient, la porte de la mairie de Bordeaux
00:00:29 a été incendiée, tout comme les poubelles de Paris qui ont brûlé toute une partie
00:00:32 de la nuit dans certains quartiers.
00:00:33 Dans le 11ème arrondissement, on a même frôlé le drame lorsque la porte d'un immeuble s'est
00:00:37 embrasée mettant en danger la vie des habitants.
00:00:39 Alors cette question bien sûr, combien de temps encore l'opinion publique va soutenir
00:00:42 cette mobilisation au but des exactions commises par certains ? Pas longtemps, espère secrètement
00:00:47 le gouvernement qui mise sur la stratégie du pourrissement.
00:00:49 En attendant, une nouvelle journée de mobilisation est prévue mardi prochain, le 28 janvier.
00:00:53 On s'intéressera également au profil des casseurs, ces fameux black blocs qui infiltrent
00:00:57 les manifestations, ceux que Gérald Darmanin a surnommé tout à l'heure sur notre antenne
00:01:01 les "Black Bourges".
00:01:02 Voilà qui nous donne un indice sur l'origine sociale de ces manifestants d'ultra gauche.
00:01:06 Quelle est leur stratégie ? Quels sont leurs objectifs ? Je poserai bien sûr la question
00:01:09 à mes invités.
00:01:10 Et puis enfin, une extrême gauche, mobilisée à Sainte-Soline dans les Deux-Sèvres.
00:01:14 3200 policiers et gendarmes sont également mobilisés tout au long du week-end pour encadrer
00:01:18 les manifestations contre les mégabassines, ces retenues d'eau destinées aux agriculteurs.
00:01:22 Les autorités attendent la venue de 7 à 10 000 manifestants.
00:01:26 Voilà pour le sommaire de votre émission.
00:01:29 Tout de suite, c'est le journal avec vous, Michael Dorian.
00:01:31 Bonjour.
00:01:32 Bonjour Anthony, bonjour à tous.
00:01:33 Et on commence avec cette information confirmée il y a quelques minutes, la visite du roi
00:01:36 Charles III reportée, annonce faite par le palais de l'Elysée.
00:01:40 On retrouve tout de suite Sarah Mena et notre correspondante à Londres.
00:01:44 Bonjour Sarah.
00:01:45 La décision de ce report aurait été prise conjointement par les gouvernements français
00:01:48 et britanniques.
00:01:49 Bonjour.
00:01:50 Oui, effectivement, c'est une décision conjointe de repousser cette visite d'Etat.
00:01:58 C'est une décision qui était redoutée ici au Royaume-Uni.
00:02:01 La presse britannique avait déjà évoqué la possibilité d'un report au vu du contexte
00:02:06 social évidemment en France.
00:02:08 On voyait mal comment et dans quelles conditions le roi Charles III et son épouse, la reine
00:02:12 consorte Camilla, pouvaient être accueillies en sécurité en France.
00:02:15 Alors on parlait de mauvais timing et puis on disait surtout l'entourage du souverain
00:02:20 inquiet depuis quelques jours.
00:02:21 Le palais de Buckingham prenait le pouls au jour le jour auprès des autorités françaises.
00:02:26 Notamment les syndicalistes avaient annoncé une journée d'action notamment à Bordeaux
00:02:30 mardi et c'est ça qui inquiétait surtout l'entourage du souverain puisqu'il devait
00:02:34 être en tout cas dans le sud-ouest mardi.
00:02:37 Donc le palais qui prenait le pouls auprès des autorités et puis les événements d'hier
00:02:40 et les images qui circulent aussi ici beaucoup au Royaume-Uni, des manifestations.
00:02:44 Les images de Paris hier avec de nombreux départs de feu ont évidemment dû peser
00:02:49 dans la décision du palais de repousser cette visite, visite qui devait être historique,
00:02:54 première visite d'état du roi Charles III.
00:02:56 Pour l'instant il ne viendra donc pas en France mais son déplacement en Allemagne
00:03:01 à Berlin la semaine prochaine est pour l'instant maintenu à l'agenda royal.
00:03:05 Merci Sarah Menaï en direct de Londres.
00:03:08 Dans l'actualité également nouvelle nuit de violence.
00:03:11 Hier en marge des manifestations contre la réforme des retraites et le bilan du ministère
00:03:15 de l'Intérieur est lourd, 457 personnes interpellées, 441 policiers et gendarmes blessés.
00:03:21 Invité de CNews ce matin, Gérald Darmanin a affirmé en outre qu'il y avait eu 903
00:03:26 feux de mobiliers urbains ou de poubelles cette nuit à Paris.
00:03:30 Forte mobilisation hier donc pour la 9e journée de mobilisation contre la réforme des retraites.
00:03:35 À Rennes, la mobilisation a battu des records mais beaucoup de dégâts sont à déplorer.
00:03:39 On fait le point avec ce sujet signé Mathilde Couvillier-Fleurnois.
00:03:44 Des jets de projectiles et des fumigènes.
00:03:49 Hier à Rennes, la tension est montée entre les forces de l'ordre et les manifestants.
00:03:54 La ville a affiché des records de mobilisation, ils étaient 35 000 à manifester selon les
00:03:59 syndicats et 22 000 selon la préfecture.
00:04:01 De nombreuses heures ont éclaté en fin de journée, 14 manifestants ont été interpellés
00:04:06 par les forces de l'ordre.
00:04:07 De nombreux dégâts sont à déplorer proche de la place de Bretagne et des objets ont
00:04:12 été incendiés, les pompiers sont intervenus 18 fois.
00:04:15 4 manifestants et 3 policiers ont été blessés.
00:04:18 Les manifestants ne décollèrent pas après l'adoption de la réforme des retraites.
00:04:22 L'intervention de Macron hier, j'ai même pas voulu le voir tellement il me dégoûte.
00:04:26 On ne gouverne pas à coup de 49-3.
00:04:28 Je pense que s'il était allé au moins jusqu'au vote, on n'en serait peut-être pas là encore
00:04:35 dans la rue aujourd'hui.
00:04:36 Cette dernière mobilisation a rassemblé presque autant de manifestants que celle du 11 février
00:04:40 dernier, ils étaient environ 40 000 à défiler dans la rue.
00:04:43 Autre sujet de tension, après les retraites, celui des méga bassines.
00:04:50 Dans les Deux-Sèvres, les autorités se préparent à un week-end de mobilisation à haut risque.
00:04:54 Plusieurs milliers de personnes opposées à ce projet sont attendues à Sainte-Soline
00:04:57 où on retrouve Antoine et Steph.
00:04:59 Bonjour Antoine.
00:05:00 Sainte-Soline où les autorités ont interdit les rassemblements.
00:05:03 Elles craignent de nouvelles actions de guérilla et de sabotage.
00:05:06 Oui, et plusieurs informations à l'heure qu'il est, en tout cas sur place, c'est qu'à l'intérieur
00:05:14 du campement qui se trouve là-bas, alors ça c'est le campement qui a été établi ce
00:05:17 matin par les anti-bassines.
00:05:20 Très tôt ce matin, ils sont venus ici à plusieurs centaines pour établir ce premier
00:05:23 campement qui se trouve à Voldoiseau, à 3,5 km de la méga bassine de Sainte-Soline
00:05:27 où ont eu lieu les affrontements à la fin de l'année dernière.
00:05:30 Et ici, on a essayé de s'approcher, il y a une demi-heure de cela, avec Jérôme Rampenoux
00:05:33 qui est derrière la caméra, et on nous a raccompagné, manu militari, jusqu'à l'extérieur
00:05:38 du campement.
00:05:39 On nous a jeté de la peinture sur la voiture.
00:05:41 En gros, ici, on ne veut pas qu'on puisse travailler en tant que journaliste, en tout
00:05:44 cas, on n'a pas vu d'autres journalistes à l'intérieur, malgré les autorisations
00:05:47 des personnes qui sont censées s'occuper de la presse pour les écologistes qui se
00:05:52 trouvent ici, parce qu'on les a rencontrés tout à l'heure, ils étaient parfaitement
00:05:55 aimables avec nous, ils étaient prêts même à communiquer et à ce qu'on puisse faire
00:05:58 des images de leurs installations, mais pour l'instant c'est bloqué parce que des personnes
00:06:02 cagoulées nous ont raccompagnés en nous jetant de la peinture sur la voiture.
00:06:05 Donc vous voyez, les premières tensions ici sont palpables.
00:06:07 À chaque carrefour autour de cette zone, vous le voyez derrière moi, les policiers
00:06:13 CRS et gendarmes mobiles ont pris position.
00:06:16 Il y a des contrôles un petit peu partout, il y a des armes qui ont été saisies dans
00:06:20 des voitures ce matin, notamment une machette ou encore une hache.
00:06:23 Donc vous le voyez ici, en tout cas, les forces de l'ordre prennent leur marque en attendant
00:06:26 la manifestation qui se tiendra demain.
00:06:28 Merci Antoine et Steve et les images de Jérôme rompent nous pour C News.
00:06:32 Et puis la comédienne Marion Gamme est décédée, figure des années 70 et 80, d'abord au théâtre
00:06:38 et au cinéma.
00:06:39 Elle avait retrouvé la célébrité grâce à son rôle d'Huguette dans la série à
00:06:42 succès de M6, Scène de ménage.
00:06:44 Elle s'est éteinte hier en fin d'après-midi à son domicile en région parisienne, a indiqué
00:06:48 sa fille, elle avait 84 ans.
00:06:50 Et c'est donc la fin du journal.
00:06:54 Place à Midi News, à présent avec Anthony Favalli et ses invités.
00:06:57 Merci à vous Mickaël Dorian, on vous retrouve à 13h pour un nouveau journal.
00:07:01 Je vous présente mes invités autour de cette table.
00:07:02 Benjamin Morel, maître de conférence en droit public.
00:07:06 A vos côtés Naïma M.
00:07:07 Fadel, bonjour à vous.
00:07:08 Bonjour Anthony.
00:07:09 Et c'est Yst.
00:07:10 Gautier Lebret, dont on pensait qu'il allait suivre la visite d'Etat de Charles III en
00:07:16 France.
00:07:17 Je n'irai pas au Sénat, je n'irai pas à Versailles.
00:07:19 Ah ben manifestement non.
00:07:20 On va en parler dans un instant.
00:07:22 Vous allez me dire toute votre déception.
00:07:25 Mais je présente le reste de mes invités autour de cette table si vous le voulez bien.
00:07:28 Amaury Bucaud, du service Police Justice, avec qui on va revenir évidemment sur cette
00:07:32 9e journée de mobilisation contre la réforme des retraites.
00:07:35 Également avec Johan Cavallero, délégué national CRS Alliance.
00:07:38 Bonjour.
00:07:39 Merci d'être avec nous.
00:07:40 Bonjour à vous.
00:07:41 Et Raphaël Stainville, rédacteur en chef à Valeurs Actuelles.
00:07:44 Merci d'être avec nous.
00:07:45 Bonjour Anthony.
00:07:46 Bonjour à vous.
00:07:47 Donc une mobilisation qui persiste, une violence qui s'installe et parmi les conséquences,
00:07:52 j'ai envie de dire si les manifestants n'ont pas eu Emmanuel Macron, ils ont eu finalement
00:07:56 Charles III.
00:07:57 Ils ont coupé la tête de quelqu'un, si je puis dire.
00:08:00 Non, c'est un peu cavalier ce que je viens de dire.
00:08:02 Pardonnez-moi.
00:08:03 Mais ce que je veux dire c'est que cette visite d'État, et c'était la première visite
00:08:06 d'État de Charles III, du souverain britannique, et malheureusement, malheureusement il ne pourra
00:08:10 pas se faire, Gauthier Lebret, c'est quand même le signe d'une France qui ne maîtrise
00:08:15 pas en tout cas sa situation, sa grogne sociale quelque part.
00:08:18 La presse britannique faisait référence à 1789 en disant que c'était l'ambiance
00:08:23 qui régnait actuellement en France.
00:08:26 Effectivement, un dîner à Versailles la veille, la veille, ça devait être lundi
00:08:30 soir, la veille d'une nouvelle journée de mobilisation, puisque je vous rappelle que
00:08:32 la prochaine journée de mobilisation c'est mardi.
00:08:35 Emmanuel Macron était peut-être fatigué de renforcer les cortèges à la veille de
00:08:39 chaque journée de mobilisation, puisque je rappelle que sur l'interview, la veille
00:08:43 de la dernière journée de mobilisation n'est pas forcément étrangère au regain de participation
00:08:48 dans les cortèges.
00:08:49 Il y a évidemment le 49.3, les renseignements avaient prévenu, dès que l'utilisation
00:08:53 du 49.3 allait être faite, ça pouvait venir renforcer les cortèges et radicaliser le
00:08:57 mouvement.
00:08:58 Donc effectivement, il y a quand même, on sent une prise de conscience peut-être hier
00:09:02 à l'Élysée après ce qu'on a vécu hier, puisqu'on voit bien qu'il se passe quelque
00:09:06 chose.
00:09:07 Contrairement à ce qu'essayait de nous faire croire l'Élysée depuis l'utilisation
00:09:09 du 49.3, parce que je rappelle que l'Élysée a voulu minimiser le 49.3, minimiser les mobilisations
00:09:14 et les factieux, comme les appelle Emmanuel Macron, qui sont dans les rues tous les soirs
00:09:18 et qui sont quelques grappes, selon l'Élysée, manipulées par l'extrême gauche.
00:09:23 D'ailleurs, Gérald Darmanin, on pourra y revenir, il a fait à nouveau référence
00:09:25 ce matin sur notre antenne.
00:09:27 Donc face à ce contexte, effectivement, la visite est annulée.
00:09:30 Je rappelle en plus qu'il devait se rendre à Bordeaux.
00:09:32 Bordeaux, il y a eu des violences également hier, la porte de la mairie a été brûlée,
00:09:36 il devait prendre le tram à Bordeaux, la CGT avait menacé d'empêcher les trams
00:09:41 de rouler.
00:09:42 C'est assez cocasse.
00:09:43 Le mobilier national devait être également en grève, donc pas de tapis rouges, notamment
00:09:46 pour la visite de Charles III.
00:09:48 Et puis, selon le ministère de l'Intérieur, certains, on sait que maintenant, des militants
00:09:53 s'actionnent, se rassemblent grâce à des boucles WhatsApp, des boucles Telegram tous
00:09:57 les soirs dans Paris et dans plusieurs grandes villes.
00:10:00 Ces militants, avec le même modus operandi, avaient prévu de pourrir la visite d'État
00:10:08 de Charles III.
00:10:09 Donc évidemment, face à ce contexte, les deux pays se sont mis d'accord pour reporter.
00:10:12 Si je peux résumer en une phrase, les planètes n'étaient pas vraiment alignées pour le coup.
00:10:17 Est-ce que ça vous choque, ça vous surprend qu'on ne puisse pas accueillir ce souverain
00:10:23 à cause de la gronne sociale dans notre pays ?
00:10:24 Moi, ce n'est pas ça qui me choque ou me surprend.
00:10:26 Ce qui est vraiment hallucinant, c'est de voir à quel point le pouvoir est fébrile
00:10:32 et en plus ne communique pas entre eux.
00:10:34 C'est-à-dire qu'entre l'Élysée, qui se préparait à devoir renoncer à accueillir
00:10:40 le roi Charles III et le ministère de l'Intérieur, où justement ce matin, vous receviez Gérald
00:10:45 Darmanin, qui assurait que les conditions étaient satisfaisantes, pour pouvoir accueillir
00:10:51 le roi, on voit à quel point finalement la situation échappe au pouvoir.
00:10:58 Malgré les 4 000 policiers et gendarmes qui étaient annoncés pour sécuriser le dispositif
00:11:04 et sécuriser la visite du roi, ils ont pris cette décision, en commun d'accord avec
00:11:11 Londres, de renoncer à cette visite.
00:11:13 Ça montre à quel point le climat est irruptif et que finalement, le ministère de l'Intérieur,
00:11:19 pas plus qu'aux Élysées, ne maîtrise cette situation.
00:11:21 Justement, sur la question de la sécurité, Johannes Cavallero, une visite d'État,
00:11:25 c'est un dispositif lourd à mettre en place.
00:11:28 On vient d'entendre, vous m'avez dit 4 000, c'est ça à peu près, policiers
00:11:30 et gendarmes qui devaient être mobilisés pour cette visite.
00:11:34 Dans un contexte social où on a besoin justement de ces mêmes policiers et gendarmes pour
00:11:38 encadrer cette grogne sociale, ça aurait été très compliqué de l'accueillir ?
00:11:42 Oui, parce qu'aujourd'hui, on a des collègues, en tout cas pour les CRS, qui font des parallèles
00:11:47 transversales en France pour aller d'un point A à un point B, pour renforcer justement
00:11:50 les lieux d'importation.
00:11:52 Et là, on aurait eu des CRS qui, par exemple, auraient été accalés pour venir à Bordeaux
00:11:55 une journée et repartir sur Bordeaux par la suite.
00:11:57 Là, on a des collègues, sur 9 jours, on fait plus de 100 heures supplémentaires,
00:12:00 en plus de leur journée de travail.
00:12:02 Donc, ça devient compliqué.
00:12:03 Et donc, c'est un service, moi, je peux dire au niveau personnel, ça nous en ferait un de moins,
00:12:07 je veux dire, et tant mieux, parce que les collègues ont aussi besoin de souffler à un moment,
00:12:11 parce que le rythme s'accélère, l'événement s'augmente.
00:12:13 Et il faut aussi que les forces de l'ordre, si on veut durer dans le temps,
00:12:16 on puisse aussi se reposer et prendre un peu de recul.
00:12:18 Oui, d'autant plus qu'une autre manifestation est prévue mardi prochain.
00:12:22 Et même, Fadel, ça vous surprend, ça vous déçoit qu'on ne puisse pas accueillir un souverain ?
00:12:27 Ou alors, de toute façon, l'image était malvenue que d'accueillir le souverain britannique,
00:12:31 le roi Charles III, à Versailles, lundi soir, avec 160 convives, l'image du faste
00:12:36 et de la monarchie réunies comme ça, à la veille d'une grande journée de manifestation.
00:12:40 Évidemment, et puis là, pour le coup, l'Élysée a fait preuve de bon sens,
00:12:45 parce qu'il est évident que la symbolique, elle aurait été très forte.
00:12:48 C'est quand même un roi.
00:12:49 Tout le monde en appelle à 1789, regardez autour de nous, Eléphie, Mélenchon,
00:12:54 ils donnent énormément de signes autour de guillotiner le roi, de Robespierre, etc.
00:13:01 Et moi, je pense que, aussi, si ce roi-là devait venir, enfin Charles III devait venir en France,
00:13:06 c'est aussi la rencontre d'un peuple, la rencontre du peuple français.
00:13:10 S'il vient juste pour être enfermé dans le palais, enfin au château de Versailles, ça n'a pas de sens.
00:13:16 Donc, évidemment, ça aurait pu être effectivement pris plutôt pour une provocation qu'autre chose.
00:13:23 Et certainement que le président Macron aurait fait encore un discours
00:13:27 qui aurait donné encore plus de regain aux manifestations et à la radicalisation.
00:13:31 Amaury Boucault.
00:13:32 Oui, vous parlez des manifestations, mais il y a aussi une autre manifestation
00:13:35 qui va effectivement énormément mobiliser les CRS ce week-end, surtout derrière la légende armemobile.
00:13:40 C'est à Sainte-Soly.
00:13:41 Nous avons quand même 7000 à 10 000 manifestants très radicaux.
00:13:44 Gérald Darmanin a rappelé sur notre antenne ce matin que les images qui allaient être circulées ce week-end
00:13:51 allaient être particulièrement violentes.
00:13:53 On s'est procuré des images des saisines qui avaient été faites en amont,
00:13:56 des contrôles où vous voyez effectivement que des manifestants s'étaient munis de machettes et de couteaux de toutes sortes.
00:14:02 Donc, on sait que les forces de l'ordre vont être très sollicitées ce week-end.
00:14:06 Et il y a ça qui s'ajoute effectivement à la réforme des retraites.
00:14:10 Et je pense qu'effectivement, les CRS, en ce moment, sont extrêmement sollicitées.
00:14:13 Ça donne quand même une image de la France un petit peu compliquée aujourd'hui.
00:14:17 À l'international, l'image, effectivement, est désastreuse.
00:14:20 Mais ce qui est très vrai et que j'avais oublié de souligner, et Raphaël l'a fait à juste titre,
00:14:23 ce matin, Gérald Darmanin, sur d'autres antennes, chez Laurence Ferrari,
00:14:26 dit "Tout est en place, on est prêts, on sait faire, on est en capacité d'accueillir Charles III".
00:14:31 Et il devait prendre le train pour aller jusqu'à Bordeaux.
00:14:34 Pas de problème, on mettra un policier à chaque étape pour sécuriser le parcours du roi.
00:14:38 C'est-à-dire que si on ne parlait pas déjà suffisamment de ce qui se passe en France à l'étranger,
00:14:40 là, pour le coup, avec cet éclairage international sur la situation en France…
00:14:44 Toutes les caméras sont marquées sur nous.
00:14:46 La presse internationale se moquait déjà de nous pour nos poubelles.
00:14:48 Là, effectivement, avec l'annulation de la première visite d'État du nouveau roi,
00:14:52 pour notre image à l'international, c'est dramatique.
00:14:55 Mais ça dit quelque chose de la cacophonie au sein du gouvernement.
00:14:58 Ce matin, Gérald Darmanin, il doit être informé quand même que la possibilité
00:15:02 que la visite de Charles III soit reportée…
00:15:04 En tant que ministre de l'Intérieur, il y a des chances.
00:15:06 … est très élevée.
00:15:07 Pourquoi est-ce qu'il s'engage comme ça face à Laurence Ferrari ce matin
00:15:10 s'il sait que la possibilité que Charles III ne vienne pas est très élevée ?
00:15:13 Alors, en plus, on planchait depuis plusieurs jours à l'Élysée
00:15:16 sur au moins l'annulation du dîner à Versailles.
00:15:19 Pourquoi pas faire un dîner à l'Élysée ?
00:15:21 Finalement, tout a été décidé d'annuler.
00:15:23 Benjamin Morel, pour finir, et puis après, on va avancer
00:15:25 parce qu'on a plein de choses à se dire aussi.
00:15:26 Oui, mais ça, c'est en réalité le fait que la France entre, j'irais,
00:15:29 officiellement en période d'instabilité.
00:15:31 C'est-à-dire que jusqu'à présent, la stratégie de l'Élysée était de dire
00:15:33 « Écoutez, ça va passer, on va faire comme si de rien n'était. »
00:15:36 Et en restant, grosso modo, droit dans nos bottes,
00:15:39 les manifestations vont se calmer.
00:15:41 Hier a montré le contraire, parce qu'évidemment, il y a eu ces heures dans la soirée,
00:15:45 parce qu'également, il y avait plus de manifestants que l'espérait l'Élysée,
00:15:49 et que donc, ce faisant, ce n'est pas parce qu'il y a aujourd'hui
00:15:52 une loi qui a été adoptée, via 49 à 1 à 3,
00:15:55 et qui est actuellement chez Laurent Fabius,
00:15:57 que la colère semble s'éteindre.
00:15:59 Elle semble, au contraire, plutôt monter.
00:16:01 Et donc, ce faisant, faire comme si de rien n'était,
00:16:03 espérer en se bandant les yeux que demain sera meilleur qu'aujourd'hui,
00:16:06 ce n'est plus aujourd'hui une option envisageable.
00:16:08 Et donc, dès le moment où vous commencez à annuler des choses,
00:16:11 dès le moment où vous sortez de cette logique-là,
00:16:13 la réponse, c'est « Qu'est-ce que vous faites ? »
00:16:15 Et pour l'instant, la réponse, elle n'est pas là.
00:16:16 On va arriver au fond du problème, si vous le voulez bien,
00:16:18 parce qu'il faut avancer dans cette première partie.
00:16:20 Juste un mot. En fait, moi, ce qui m'étonne
00:16:24 et ce qui me fascine dans cette rencontre qui n'a pas eu lieu,
00:16:27 et qui me sert heureusement pour l'Élysée,
00:16:29 c'est que la France a prêté à accueillir un roi sans pouvoir,
00:16:33 autre que symbolique, et finalement, ça renvoie...
00:16:37 Mais tout est affaire de symbole.
00:16:39 ...la jambe des instants pour un président qui est également,
00:16:41 aujourd'hui, de plus en plus dépourvu de pouvoir.
00:16:43 Tout est affaire de symbole, Raphaël Stainville.
00:16:46 On va parler de ce million, plus d'un million de personnes
00:16:48 dans les rues, selon le ministère de l'Intérieur,
00:16:50 trois millions et demi, selon la CGT.
00:16:52 Mais un constat implacable, c'est qu'il y a un avant
00:16:55 et un après 49.3, et notamment à Paris,
00:16:57 où un millier de Black Blocs ont été recensés,
00:16:59 plus d'un millier, 1500, nous dit Gérald Darmanin ce matin.
00:17:01 Retour sur cette journée de mobilisation dans la capitale
00:17:04 avec Marine Sabourin et nos équipes sur le terrain.
00:17:06 Tu vas te commander plus tard ! Ferme la porte !
00:17:10 Les derniers habitants sortent totalement paniqués.
00:17:13 Il y a peut-être quelqu'un à l'étage, je ne sais pas.
00:17:15 Mais à l'intérieur, en face du chaussé, il n'y a personne.
00:17:17 La porte en bois de leur immeuble est en feu
00:17:20 et la fumée se propage dans les étages.
00:17:22 Les riverains et les commerçants aux alentours
00:17:24 tentent d'éteindre le feu avec les sauts d'eau.
00:17:27 D'autres enlèvent les poubelles enflammées
00:17:33 à l'origine de l'incendie du bâtiment.
00:17:35 Avant l'arrivée des pompiers, des policiers hors service
00:17:37 ont permis d'évacuer plus d'une dizaine d'habitants.
00:17:40 On est montés et on a fait ce qu'il y avait à faire.
00:17:42 Je préfère moi qu'eux.
00:17:44 Et les personnes étaient à quel étage ?
00:17:46 3ème, 4ème et jusqu'au niveau du balcon.
00:17:50 La façade de l'annexe d'un commerce
00:17:52 et plusieurs deux-roues à proximité
00:17:54 ont également été ravagées par les flammes.
00:17:56 Cet événement gravissime qui s'est produit dans Paris
00:18:01 qui aurait pu avoir des conséquences dramatiques.
00:18:04 Qui aurait pu avoir des conséquences dramatiques, absolument.
00:18:06 Ça pose la question des poubelles dans la capitale.
00:18:09 Ça pose la question de la mairie de Paris aussi.
00:18:11 Exactement.
00:18:12 Et la place et le rôle de la maire de Paris.
00:18:15 C'est extrêmement grave.
00:18:16 C'est elle qui a cette compétence-là.
00:18:18 Elle peut être même...
00:18:19 C'est-à-dire qu'elle a laissé pourrir la situation ?
00:18:21 Non, mais elle a même dit
00:18:22 "je ne casserai pas la grève sous ce prétexte-là".
00:18:25 Mais ce n'est pas vrai.
00:18:26 Elle peut complètement réquisitionner
00:18:28 pour au moins enlever une partie des poubelles.
00:18:32 Et c'est ça qui est dramatique.
00:18:34 C'est qu'aujourd'hui, on se retrouve devant
00:18:36 non par assistance à personne en danger.
00:18:38 C'est extrêmement grave.
00:18:39 Vous avez vu toutes les poubelles qui ont été brûlées.
00:18:42 Qui ont été même transportées devant des commerces
00:18:45 ou devant des immeubles pour être brûlées.
00:18:47 Donc aujourd'hui, on est dans une situation extrêmement grave.
00:18:50 Et ce que je ne comprends pas,
00:18:52 c'est pourquoi l'État, via le préfet, n'intervient pas.
00:18:56 Parce qu'ils ont ces missions de police.
00:18:59 C'est-à-dire que la maire a des missions de police.
00:19:02 C'est tel qu'il revient de faire ce qu'il faut faire.
00:19:06 Mais l'État, via le préfet, peut justement mettre sous tutelle
00:19:10 et faire ce qu'il y a à faire.
00:19:11 Vous avez raison, mais c'est pour ça que c'est compliqué
00:19:13 d'accabler absolument Anne Hidalgo,
00:19:15 qui a sa part de responsabilité immense en la matière.
00:19:18 Mais le préfet de police de Paris,
00:19:20 parce qu'il est en capacité, et c'est lui qui est à même
00:19:23 de pouvoir réquisitionner et de lever les...
00:19:27 Les blocus aussi sur les centres d'accélération.
00:19:29 Oui, bien sûr.
00:19:30 Et ça n'a pas été fait en dépit d'une communication
00:19:32 qui allait en sens.
00:19:33 Donc je pense que la principale responsabilité aujourd'hui,
00:19:36 c'est sur les épaules du préfet de Paris,
00:19:38 qui nous servent à laisser pourrir et s'envenimer cette situation.
00:19:43 Il y a quand même des milliers d'ébords qui ont été réquisitionnés.
00:19:45 Mais en fait, le problème aussi, c'est que certains font
00:19:47 le strict minimum.
00:19:48 Vous voyez des reportages là-dessus.
00:19:50 Plusieurs dizaines, plusieurs centaines,
00:19:52 plusieurs milliers d'ébords réquisitionnés font parfois
00:19:55 le strict minimum quand ils sont obligés de retourner au travail,
00:19:58 contraints et forcés, puisqu'ils sont réquisitionnés.
00:20:01 Exactement, Gauthier.
00:20:02 Mais dans ce cas-là, on prend le privé pour faire ça.
00:20:05 Non, parce qu'on ne peut pas réquisitionner le privé.
00:20:07 Non, pas réquisitionner le privé.
00:20:08 Mais le privé n'est pas en grève.
00:20:10 Il y a des sociétés privées qui ne sont pas en grève.
00:20:12 Notamment au Richembourg, ils ne sont pas en grève.
00:20:14 Donc on peut faire appel à eux, justement,
00:20:16 pour enlever ces poubelles.
00:20:17 Là, c'est ce qui se passe.
00:20:18 Regardez cet immeuble.
00:20:19 S'il n'y avait pas ces policiers, je crois que c'est des policiers
00:20:21 qui sont vos collègues, monsieur, qui sont intervenus.
00:20:25 Donc voilà, c'est juste à un moment, il y a non-assistance à personne endangée.
00:20:28 Ça, il faut en tenir compte.
00:20:30 Benjamin Morel.
00:20:32 Non, je suis d'accord.
00:20:33 C'est-à-dire que théoriquement, le préfet a un pouvoir de réquisition.
00:20:36 Et enfin, si vous voulez, il peut agir en carence si la collectivité ne le fait pas,
00:20:40 étant donné qu'il y a une question d'ordre public,
00:20:42 que cette question, en l'occurrence, c'est la salubrité publique,
00:20:44 et au-delà, même la sécurité.
00:20:46 Eh bien, vous pouvez avoir cet effet de réquisition.
00:20:48 Mais à quoi ça sert ?
00:20:49 Et là, je rejoins ce que disait Gauthier.
00:20:51 La réalité, c'est que fondamentalement, le problème des réquisitions,
00:20:54 c'est que c'est très bien sur le papier.
00:20:55 Chaque fois qu'il y a une grève, tout le monde le demande, etc.
00:20:58 Mais si vous avez des agents qui décident de, malgré tout,
00:21:01 ne pas vraiment faire le travail parce qu'ils ne sont pas contents d'être réquisitionnés,
00:21:04 eh bien, ça ne mène à rien.
00:21:05 Et vous pouvez toujours avoir des accords avec des sociétés privées,
00:21:08 mais ça implique de passer des contrats, etc.
00:21:10 On n'est plus dans le droit à la réquisition.
00:21:12 Et donc, ce faisant, ça prend plus de temps.
00:21:13 C'est un autre problème, et ça impliquerait d'avoir un pouvoir compétent,
00:21:16 notamment, en l'occurrence, la mairie de Paris.
00:21:18 Donc là, à l'instant T, pour des raisons qui échappent à la mairie de Paris,
00:21:22 qui, en effet, est dans un objectif politique clair,
00:21:25 il s'agit d'accorder un habitat au surmuleau.
00:21:29 Mais au-delà de ce sujet-là,
00:21:32 eh bien, vous avez aujourd'hui une impossibilité à sortir structurellement de cette situation.
00:21:37 On a évoqué, effectivement, on a vu à la loupe,
00:21:39 cette situation très particulière, très dangereuse pour certains Parisiens,
00:21:42 qui auraient pu tourner au drame, et qui, heureusement, n'a pas tourné au drame.
00:21:46 Justement, je voudrais vous poser une question,
00:21:49 surtout sur la situation dans Paris, aujourd'hui,
00:21:53 ces images, et le danger de ces manifestations, Raphaël Stainville.
00:21:58 Oui, mais on voit que ce n'est pas seulement un risque d'embrasement.
00:22:02 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, Paris, pour partie, brûle,
00:22:05 dès lors que la nuit tombe.
00:22:08 On voit que les Black Blocs, pour partie, s'emparent des rues,
00:22:14 et viennent s'agréger un certain nombre de manifestants,
00:22:19 qu'on ne voyait pas dans les premières mobilisations.
00:22:21 Est-ce qu'il y a un tournant, désormais, de la manifestation,
00:22:24 des manifestations, et c'est ce que nous a prouvé, finalement, la journée d'hier ?
00:22:27 Le gouvernement, et notamment Emmanuel Macron en premier,
00:22:32 avait fait le pari qu'une fois adoptées, les mobilisations s'effilocheraient,
00:22:38 et qu'il y aurait un retour à la normale.
00:22:42 L'usage du 49-3 n'a fait que raviver la colère et la mobilisation,
00:22:47 qui avaient tendance à s'affaiblir.
00:22:50 Il suffit de voir les chiffres des manifestants d'hier,
00:22:54 pour se rendre compte qu'aujourd'hui, il y a un regain,
00:22:57 qui s'explique très normalement, en unissermé.
00:23:01 Johan Cavallero, les policiers, depuis une semaine,
00:23:05 les policiers et gendarmes sont davantage ciblés ?
00:23:08 Oui, ça devient une habitude, malheureusement.
00:23:12 À chaque manifestation, la cible, c'est déjà les édifices publics,
00:23:16 les fonctionnaires de police.
00:23:18 On a des collègues, hier, notamment, je pense, à la service 22,
00:23:22 sur Nantes, qui a eu plus de 25 blessés.
00:23:24 On a des mains cassées, on a quand même des blessures
00:23:26 qui commencent à être assez lourdes.
00:23:28 Une force sur mer, un collègue qui a pris une fusée,
00:23:30 qui s'est fait opérer.
00:23:32 Mais malheureusement, ce n'est pas une nouveauté,
00:23:35 et c'est dommage qu'il n'y ait pas beaucoup de condamnations.
00:23:38 Ce matin, on parlait à la défenseure des droits,
00:23:40 qui suive un peu les violences policières,
00:23:42 mais je n'ai jamais entendu parler des violences
00:23:44 contre les forces de l'ordre, notamment.
00:23:46 On a l'impression que la tendance s'inverse.
00:23:48 441 policiers et gendarmes blessés, selon Gérald Darmanin,
00:23:51 pour la journée d'hier.
00:23:53 Des images, et on le verra dans quelques minutes,
00:23:55 celle d'un policier qui est touché par un pavé,
00:23:58 qui perd connaissance, littéralement.
00:24:00 Ça vous a choqué, ces images ?
00:24:02 Ça choque, et après, on n'est pas surpris.
00:24:04 Déjà, il faut savoir que le poids d'un casque, c'est 5 kg, déjà.
00:24:07 Sur les tenues, on a plus de 15 kg.
00:24:09 Donc, forcément, vous prenez un impact d'une violence,
00:24:11 ça vous sèche.
00:24:12 Et malheureusement, les collègues perdent connaissance.
00:24:15 Donc là, il est pris par un collègue.
00:24:17 Je sais que c'est le médecin de la SRS
00:24:19 qui a pu apporter les premiers secours.
00:24:21 Mais effectivement, c'est choquant,
00:24:23 mais apparemment, ça ne choque pas tout le monde.
00:24:25 Et c'est un peu dommage.
00:24:26 Naïma, ça vous a choqué, ces images ?
00:24:28 Oui, ça m'a choqué, et d'autres images aussi.
00:24:31 C'est pour ça inadmissible qu'on puisse s'attaquer
00:24:33 à nos policiers, à nos forces de l'ordre.
00:24:35 Mais vous savez, dans un État où on est particulièrement laxiste
00:24:38 en termes de peine, comment voulez-vous dissuader ?
00:24:41 C'est-à-dire que ces personnes-là n'ont pas peur.
00:24:44 C'est-à-dire qu'ils se disent finalement,
00:24:45 qu'est-ce que je risque ?
00:24:46 Parce qu'effectivement, ils évaluent les bénéfices et risques.
00:24:50 Et c'est ça qui est dramatique.
00:24:51 Tant qu'on ne décidera pas, une peine planchée,
00:24:54 et je vais vous dire, ce n'est même pas un an,
00:24:56 parce qu'à un moment, ça avait été proposé,
00:24:58 c'est 5 ans ferme qu'il faut.
00:24:59 Parce qu'on ne doit pas toucher.
00:25:00 Ils portent des missions régaliennes de protection de notre pays
00:25:04 et de protection des individus.
00:25:06 Ils risquent leur vie pour nous.
00:25:08 Et c'est inadmissible de voir la manière dont ils sont traités.
00:25:11 Et je dirais aussi autre chose,
00:25:12 la police, elle n'est pas là pour faire risette.
00:25:14 C'est-à-dire que quand on s'attaque à la police,
00:25:16 ils ne sont pas là pour tendre l'autre joue.
00:25:18 Donc effectivement, ils peuvent aussi pousser brusquement
00:25:20 ou donner un coup de poing.
00:25:22 Il ne faut pas être choqué par ça.
00:25:23 Encore une fois, elle n'est pas là pour faire risette.
00:25:25 Un dernier mot Gauthier Lebret.
00:25:26 On va marquer.
00:25:27 Non mais je voulais revenir sur effectivement,
00:25:29 alors il y a eu entre 1 500 et 2 000 Black Blocs,
00:25:32 selon le ministre de l'Intérieur dans les rues de Paris.
00:25:34 Les renseignements avaient prévu 500 Black Blocs.
00:25:37 Donc ils ont sous-estimé le nombre de radicaux
00:25:39 et d'éléments violents qui seraient dans les rues de la capitale.
00:25:42 Et donc, quelque part, l'Élysée, c'est du moins la version officielle,
00:25:45 a sous-estimé ce qui s'est passé hier.
00:25:47 Alors que les renseignements, là, avaient prévenu que le 49.3,
00:25:50 comme le disait Rinfeld,
00:25:51 allait provoquer un regain de mobilisation dans les cortèges
00:25:55 et une possible radicalisation du mouvement.
00:25:57 Et c'est ce qu'on a vu dès que le 49.3 a été utilisé.
00:26:00 Et Emmanuel Macron, s'il est surpris de la situation,
00:26:03 il aurait pu faire le choix d'apaiser dans son interview.
00:26:05 Et ce n'est pas le choix qu'il a fait.
00:26:07 Il s'est même mis à dos les syndicats encore plus
00:26:09 qu'il ne l'était avant l'interview.
00:26:10 On va marquer une courte pause.
00:26:11 On revient dans un instant.
00:26:12 On reviendra sur l'information principale de cette journée.
00:26:15 C'est l'annulation de la visite d'État du souverain Charles III,
00:26:19 le souverain britannique.
00:26:20 On sera dans quelques minutes et à Londres
00:26:22 avec notre correspondante Sarah Menaille.
00:26:24 Et à Bruxelles avec Harold Eman,
00:26:26 notre journaliste qui suit le déplacement
00:26:29 du chef de l'État Emmanuel Macron.
00:26:31 Toujours sur le plateau de Midi News avec
00:26:37 Benjamin Morel, Naïma M. Fadel, Gauthier Lebret,
00:26:40 Johan Cavallero et Raphaël Stainville
00:26:43 pour décrypter l'actualité de cette mi-journée.
00:26:45 Tout d'abord, avant de poursuivre nos débats,
00:26:47 notamment sur cette information,
00:26:48 le roi Charles III qui reporte sa visite en France,
00:26:50 le souverain britannique, le rappel de l'actualité.
00:26:53 C'est avec vous, Somaïa Labidi.
00:26:54 Le mouvement de grève se poursuit
00:26:58 dans le dépôt pétrolier de Fos-sur-Mer.
00:27:00 Comme vous allez le voir sur ces images,
00:27:02 les manifestants ne désarment pas.
00:27:04 Ils entendent poursuivre la lutte malgré les réquisitions.
00:27:07 Des réquisitions que dénonce le secrétaire départemental de la CGT.
00:27:11 Pour Jérémy Zuchelli, la préfecture a tout simplement
00:27:14 cassé le droit de grève des salariés.
00:27:16 L'accès à la raffinerie de Gonfreville en Seine-Maritime
00:27:20 a été débloqué par les forces de l'ordre.
00:27:22 Une opération pour permettre aux salariés réquisitionnés
00:27:26 d'y accéder et de reprendre le travail.
00:27:28 Cette réquisition a permis de relancer l'approvisionnement
00:27:32 en carburant de l'île de France qui était jusqu'alors sous tension.
00:27:36 Et puis, cette dernière information,
00:27:38 l'exécutif vient d'interdire l'installation et l'utilisation
00:27:42 des applications dites récréatives,
00:27:44 telles que TikTok ou encore la plateforme Netflix.
00:27:47 Face aux trop grands risques sécuritaires,
00:27:49 les 2,5 millions d'agents de la fonction publique
00:27:52 ne pourront donc plus y accéder depuis leur mobile professionnelle.
00:27:56 De nombreuses institutions et gouvernements
00:27:58 avaient déjà fait de même.
00:28:01 Et on commence donc avec ce coup de tonnerre diplomatique.
00:28:06 Conséquence de cette mobilisation sociale
00:28:08 contre la réforme des retraites en France,
00:28:10 c'est le report de la visite du roi britannique Charles III.
00:28:14 Ça paraissait presque inévitable, Gauthier Lebret,
00:28:16 au vu de la situation.
00:28:17 Bien sûr, et les opposants politiques d'Emmanuel Macron
00:28:20 s'en seraient servis contre lui.
00:28:21 À la veille d'une nouvelle journée de mobilisation,
00:28:23 il devait dîner à Versailles avec le roi d'Angleterre.
00:28:26 Vous imaginez un peu l'image que ça aurait renvoyée ?
00:28:28 C'est pas possible.
00:28:29 Et Jean-Luc Mélenchon vient de twitter,
00:28:31 je vais vous lire son tweet parce que je pense qu'il résume
00:28:32 la situation politique.
00:28:33 "La réunion des rois à Versailles dispersée par la censure populaire,
00:28:36 les Anglais savent que Darmanin est nul pour la sécurité."
00:28:40 Évidemment en référence à ce qui s'est passé au Stade de France.
00:28:43 Comment on peut s'en sortir ?
00:28:46 Emmanuel Macron.
00:28:47 Très franchement, ça va être compliqué
00:28:49 parce qu'il n'a pas de majorité absolue à l'Assemblée nationale.
00:28:53 C'est la première fois en fait.
00:28:55 Pourquoi c'est une situation inédite ?
00:28:56 Parce que quand Nicolas Sarkozy fait passer la réforme d'Eric Werth,
00:29:00 la dernière réforme qui décalait l'âge légal de 60 à 62 ans,
00:29:03 il est minoritaire dans la rue,
00:29:04 mais il est majoritaire à l'Assemblée nationale.
00:29:07 Et là, pour la première fois, situation inédite,
00:29:09 le président est minoritaire dans la rue et minoritaire à l'Assemblée.
00:29:12 Donc il va devoir très franchement,
00:29:15 sans possiblement reprendre la parole,
00:29:18 il l'avait dit d'ailleurs à la fin de l'épisode diplomatique
00:29:21 qu'il devait conduire avec la visite de Charles III,
00:29:24 puis après il doit se rendre en Chine.
00:29:26 Là, il est en ce moment à Bruxelles.
00:29:28 Il va sans doute reprendre la parole pour essayer de calmer et d'apaiser
00:29:31 ce qu'il n'a pas réussi à faire et ce qu'il n'a pas voulu faire
00:29:34 lors de sa première prise de parole il y a deux jours.
00:29:37 Il a même renforcé très vraisemblablement les cortèges de l'intersyndical.
00:29:41 Le risque était trop important de cette visite en termes d'image,
00:29:44 avec peut-être les images de manifestants aux abords du château de Versailles.
00:29:48 L'électricité coupée, par exemple, c'était l'un des risques.
00:29:51 Diplomatiquement, ça aurait été catastrophique,
00:29:53 parce qu'il se faisait qu'il y ait un accident,
00:29:55 pour que cet accident soit extrêmement commenté à l'étranger.
00:29:57 Donc la position de la France n'aurait pas sorti grandie.
00:29:59 Et politiquement, d'un point de vue interne, ça aurait été catastrophique.
00:30:02 Et je rejoins ce que disait Gauthier.
00:30:04 Le problème, fondamentalement, c'est que là,
00:30:06 on a un Emmanuel Macron qui doit parler, doit faire quelque chose,
00:30:09 mais le roi est nu.
00:30:10 C'est-à-dire que, économiquement, quelles sont les marges de manœuvre ?
00:30:12 Quels sont les leviers ?
00:30:13 On n'est plus au moment de la crise des Gilets jaunes.
00:30:15 Le quoi qu'il en coûte, aujourd'hui, arrive à la fin,
00:30:17 parce qu'on a une hausse des taux.
00:30:19 Donc qu'est-ce que vous voulez mettre dans la balance ?
00:30:21 De l'autre côté, vous n'avez plus de majorité parlementaire.
00:30:23 Jamais depuis 1962, il n'y a eu une majorité parlementaire aussi évanescente.
00:30:27 Au moins, Michel Rocard, Édith Cresson et Pierre Bérégovoy
00:30:30 pouvaient compter sur un groupe socialiste discipliné,
00:30:33 et un groupe communiste et un groupe centriste avec lesquels ils pouvaient négocier.
00:30:36 Là, la majorité est exposée façon puzzle, elle est effervescente,
00:30:39 elle ne soutient même pas sa première ministre,
00:30:41 et les seuls alliés potentiels, notamment les Républicains,
00:30:43 sont tout aussi effervescents et tout aussi exposés façon puzzle.
00:30:46 Donc, il n'y a rien qui tient à cet ivot-là.
00:30:48 Vous avez un président qui doit parler, mais qui n'a plus aucune manette.
00:30:51 La seule chose qu'il peut faire, c'est en fait capituler son quinquennat
00:30:54 en disant "je retire une loi et, court ce modo, je cesse de gouverner".
00:30:58 Et ça, politiquement, évidemment, c'est très compliqué,
00:31:01 et par définition, c'est aujourd'hui pourtant le dilemme devant lequel il est.
00:31:05 On va essayer de comprendre les coulisses de cette prise de décision.
00:31:08 Comment ce report a été décidé ?
00:31:11 On va partir à Bruxelles, rejoindre Harold Imane, notre journaliste,
00:31:14 spécialiste des questions internationales.
00:31:15 Bonjour Harold Imane, vous suivez le chef de l'État, Emmanuel Macron,
00:31:19 qui est justement à Bruxelles en ce moment.
00:31:21 La décision a été prise par les deux pays ?
00:31:24 Plus par l'Élysée, c'est ce que dit Buckingham Palace.
00:31:29 C'est surtout à la demande de l'Élysée.
00:31:32 Mais pour les Britanniques, c'est surtout quelque chose d'humiliant
00:31:37 pour Emmanuel Macron et non pas vraiment pour le roi Charles.
00:31:42 Même si Charles n'est pas aussi populaire que sa mère,
00:31:46 on lui a jeté des œufs à l'occasion dans la rue.
00:31:49 Donc c'est véritablement une humiliation pour Macron
00:31:53 qui n'est pas su dérouler le tapis rouge,
00:31:55 alors même que c'était convenu entre les deux.
00:31:59 Ce serait le premier déplacement à l'étranger du roi Charles.
00:32:03 C'est gigantesque comme symbole,
00:32:05 alors que le Premier ministre Richie Sounac, lui,
00:32:09 essaye de renouer avec la France pour que la France lui apporte,
00:32:14 je dirais, une espèce de bonne entente
00:32:18 qui effacerait les années Boris Johnson
00:32:21 et on se concentrerait sur les migrants qui traversent la Manche.
00:32:26 Tout ceci se défait à la suite de cette annonce,
00:32:30 mais c'est surtout une humiliation pour Macron.
00:32:32 Merci à vous Harold Imane, en direct de Bruxelles.
00:32:35 Johan Cavalleros, ça aurait été compliqué d'organiser cette visite,
00:32:39 en tout cas pour les forces de l'ordre en termes de mobilisation,
00:32:41 sachant qu'elles sont déjà surmobilisées, j'ai envie de dire,
00:32:44 quelque part à cause de casseurs qui, tous les soirs,
00:32:47 manifestent dans les villes de France,
00:32:49 à cause de ces manifestations à Sainte-Soline
00:32:51 qui vont avoir lieu ce week-end,
00:32:53 à cause de cette nouvelle journée de mobilisation
00:32:55 sur la réforme des retraites,
00:32:56 mardi prochain, ça aurait été très compliqué.
00:32:58 Oui, ça aurait été compliqué,
00:32:59 parce que je pense que ça aurait été,
00:33:01 un peu comme on voit tous les soirs,
00:33:02 un peu le jeu du chat et la souris,
00:33:04 c'est-à-dire peut-être des aimants perturbateurs sur le tramway,
00:33:06 ensuite ça aurait été très mobile.
00:33:08 Donc en fait, ça aurait été, je pense, compliqué déjà
00:33:11 de rassembler toutes les forces sur une partie sur Bordeaux,
00:33:14 mardi, et de les faire monter ensuite sur Paris,
00:33:16 parce qu'on voit aussi toutes les manifestations,
00:33:18 il y a Paris, mais il y a beaucoup d'autres villes.
00:33:20 Voilà, ça aurait été rajouter, comment dirais-je,
00:33:23 un poids supplémentaire aux forces de l'ordre.
00:33:25 Je pense qu'aujourd'hui, on n'en a pas besoin.
00:33:27 Ça donne l'image d'un chef de l'État
00:33:29 qui n'est pas capable de maîtriser, en tout cas, son propre pays,
00:33:31 la contestation sociale, ce qui se passe en France.
00:33:34 On vient de le voir avec Harold Diman,
00:33:35 l'image de la France à l'étranger
00:33:37 est affectée par le report de cette visite, Raphaël Stainville.
00:33:41 Toutes les unes des médias étrangers
00:33:43 sont consacrées à ce qui se passe aujourd'hui en France.
00:33:47 L'image, elle est déplorable pour le pays,
00:33:50 elle est déplorable aussi pour Emmanuel Macron.
00:33:53 C'est un échec diplomatique quelque part.
00:33:55 Oui, bien sûr, mais après, il faut peut-être ajouter
00:33:58 au soulagement finalement des forces de l'ordre
00:34:00 qui n'auront pas à sécuriser cette visite d'État.
00:34:03 Un élément, c'est que vous l'évoquiez tout à l'heure,
00:34:06 il y a aussi la question des heures supplémentaires.
00:34:08 Aujourd'hui, les forces de l'ordre,
00:34:10 je ne sais pas combien de millions d'heures supplémentaires
00:34:13 qui ne sont pas payées.
00:34:14 Et en fait, il y a une sorte de rétro-planning
00:34:16 avec en ligne de mire les Jeux olympiques
00:34:19 qui vont mobiliser énormément de policiers et de gendarmes.
00:34:24 Et donc, le budgétairement, de toute façon, ça ne tient pas.
00:34:29 Donc, il y a un moment où il faut faire des choix
00:34:31 et je pense que c'était le choix de la raison
00:34:33 que de renoncer, quitte à être humilié une fois de plus sur la matière.
00:34:37 Mais je pense que le principal drame d'Emmanuel Macron aujourd'hui,
00:34:40 c'est qu'il n'a pas de réponse politique à cette crise.
00:34:43 Il s'y est refusé finalement et c'était l'espèce de vacuité
00:34:46 de son intervention en télévisuel.
00:34:48 Et la seule réponse qu'il présente finalement,
00:34:51 c'est une réponse sécuritaire, c'est d'envoyer les policiers.
00:34:54 Mais combien de temps pourront-ils tenir face à cette colère ?
00:34:59 Sachant qu'on sait très bien que l'opinion publique
00:35:02 se retournera contre les forces de l'ordre
00:35:04 dès lors qu'il y aura eu un drame.
00:35:07 Et c'est ça qui est terrible, je pense, pour les forces de l'ordre
00:35:10 qui sont aujourd'hui utilisées un petit peu comme un dernier rempart
00:35:13 de la chair à canon.
00:35:14 Mais ce n'est pas leur rôle finalement, ce n'est pas leur rôle.
00:35:16 Il faut une réponse politique pour sortir de cette crise.
00:35:18 Mais ce qui est terrible dans cette histoire,
00:35:20 c'est que le président a méprisé aussi les syndicats,
00:35:23 l'union des syndicats qui était quand même exemplaire
00:35:25 dans l'organisation des manifestations, etc.
00:35:28 A partir du moment où ils lui ont tendu la main,
00:35:30 ils ont voulu être reçus par lui,
00:35:32 et il leur a fait quand même un affront de refuser cette main tendue,
00:35:36 il était évident qu'il y avait un avant et un après
00:35:38 et que ça allait se radicaliser.
00:35:40 D'ailleurs, c'est là où on a commencé à avoir de la radicalisation.
00:35:43 Et aujourd'hui, c'est ça son problème,
00:35:45 il ne parle même plus des syndicats avec lui.
00:35:47 Et le pire, c'est que lors de sa...
00:35:49 Quand il a pris la parole sur TF1, c'est ça ?
00:35:52 Au journal de 13 heures, oui.
00:35:54 Journal de 13 heures, où je n'ai pas pu assister
00:35:56 parce que je travaillais comme beaucoup de Français.
00:35:58 Et bien là, qu'est-ce qu'il a dit ?
00:35:59 Il a dit qu'il a tenu des propos contre les syndicats
00:36:02 qui ont été repris, notamment Laurent Berger,
00:36:04 qui a dit des mensonges, ce qui a été dit.
00:36:07 Donc c'est là où on voit quand finalement,
00:36:09 même ceux qui pouvaient éventuellement aller dans son sens,
00:36:13 discuter avec lui, etc., et bien il leur a fait cette affrontement.
00:36:16 Non mais pour revenir sur la visite de Charles III,
00:36:18 il y a vraiment eu un avant et un après les événements d'hier.
00:36:22 Et toute la stratégie de l'Élysée qui a consisté à minimiser l'usage du 49-3,
00:36:26 en disant qu'effectivement, c'était un article de la Constitution
00:36:29 qui permettait de l'utiliser.
00:36:30 Quelque part, circuler, il n'y a rien à voir.
00:36:32 En réunissant les parlementaires et les chefs de la majorité,
00:36:35 il parle de victoire, déjà dans un premier temps, Emmanuel Macron.
00:36:38 Ensuite, il parle de "foule illégitime".
00:36:39 Alors il fait une dissociation entre peuple et foule.
00:36:41 Le lendemain, il remet une pièce dans la machine
00:36:43 en parlant de factieux et de factions.
00:36:46 En faisant, encore une fois, le distinguo avec effectivement
00:36:49 les syndicats et les Français qui manifestent,
00:36:52 mais en entretenant une ambiguïté volontaire.
00:36:55 Et en fait, en minimisant tout cela, il s'est rendu compte,
00:36:59 on a l'impression qu'il est rattrapé aujourd'hui par ce qui s'est passé hier.
00:37:02 Et la décision qu'il prend avec nos amis britanniques
00:37:05 d'annuler la visite de Charles III
00:37:08 montre qu'il n'est pas en pleine possession
00:37:11 et en plein contrôle de ce qui se passe loin de là.
00:37:14 Et que la stratégie de la minimisation n'était pas forcément la bonne,
00:37:17 quitte en plus à parir sur un pourrissement,
00:37:19 comme on le sait, à l'Élysée, en essayant de retourner l'opinion.
00:37:23 Et que l'opinion, au bout d'un moment, se lasse des violences,
00:37:25 des blocages et se retourne vers la figure d'autorité du chef de l'État.
00:37:29 Il a fait deux campagnes présidentielles là-dessus.
00:37:31 Et il y a eu aussi l'effet drapeau, par exemple, sur un autre sujet,
00:37:34 comme la guerre en Ukraine, où les Français se retournaient
00:37:36 vers le chef de l'État, vers la figure d'autorité,
00:37:38 quand il y a une crise à nos portes.
00:37:40 C'est la stratégie mise en place par l'Élysée depuis le départ.
00:37:42 Et on voit aujourd'hui qu'elle n'est pas payante.
00:37:44 C'est vrai, mais elle n'a pas non plus marché bien
00:37:45 lors de la crise des Gilets jaunes.
00:37:46 Souvenez-vous, après les manifestations du 8 décembre,
00:37:49 l'opinion ne se retourne pas.
00:37:51 Pourtant, l'arc de triomphe est en grande partie saccagé.
00:37:55 Pourtant, il y a eu des violences dans les rues.
00:37:57 Et pourtant, l'opinion ne se retourne pas
00:37:59 contre le mouvement des Gilets jaunes.
00:38:00 Et on a, au contraire, une opinion qui attend d'Emmanuel Macron,
00:38:03 qui répond qu'on a une violence qui est même vue par environ 30%
00:38:06 des Français, selon des enquêtes du mois de janvier,
00:38:08 comme étant un outil légitime de revendication.
00:38:11 Et là-dessus, en cédant à la violence,
00:38:13 et en ne cédant pas à 1,4 million de personnes dans la rue,
00:38:16 on a également ouvert une brèche qui va être très difficile
00:38:19 demain de fermer.
00:38:20 Et donc, ce faisant, on a un Emmanuel Macron qui,
00:38:22 si vous regardez les enquêtes récentes,
00:38:24 est vu comme étant, à tort ou à raison,
00:38:26 le premier responsable de la situation actuelle.
00:38:28 Donc, si l'Élysée parie sur un pourrissement,
00:38:30 c'est à mon avis un pari extrêmement dangereux
00:38:32 pour le pays, bien évidemment,
00:38:33 mais pour Emmanuel Macron également,
00:38:35 parce qu'il risque d'être, justement,
00:38:37 le premier responsable de ce pourrissement
00:38:39 au regard de nos concitoyens.
00:38:40 Je voudrais qu'on regarde ce qui s'est passé à Paris, hier soir.
00:38:42 Après la manifestation officielle,
00:38:44 des cortèges sauvages se sont constitués.
00:38:45 Des manifestants, des casseurs,
00:38:47 ont joué au jeu du chat et de la souris
00:38:49 avec les forces de l'ordre,
00:38:50 brûlant encore des poubelles sur leur passage,
00:38:52 dans certains quartiers de la capitale,
00:38:53 notamment autour de la Bastille.
00:38:54 Les sirènes de police ont retenti toute une partie de la nuit.
00:38:57 Sarah Varney, avec nos équipes en région.
00:39:01 Un immeuble incendié.
00:39:02 Des boutiques pillées.
00:39:07 En marge de la manifestation qui s'est tenue hier,
00:39:13 des débordements et des affrontements violents
00:39:15 entre les forces de l'ordre et des cortèges sauvages.
00:39:17 Pas moins de 903 feux de mobiliers urbains
00:39:20 ou de poubelles recensés,
00:39:21 selon le ministre de l'Intérieur.
00:39:23 Au lendemain, l'odeur de brûlée est toujours présente
00:39:26 et les rues portent encore les stigmates de la soirée.
00:39:30 Gérald Darmanin souligne la radicalisation
00:39:32 d'une partie des manifestants
00:39:34 et compte près de 1 500 casseurs dans le cortège parisien.
00:39:37 Un bilan lourd pour cette manifestation parisienne,
00:39:40 avec 457 interpellations
00:39:43 et 411 policiers-gendarmes blessés.
00:39:45 Cette 9e journée de mobilisation contre la réforme des retraites
00:39:49 est la plus violente depuis le début du mouvement.
00:39:51 Est-ce qu'à votre avis,
00:39:54 l'opinion publique peut basculer Gauthier Lebrecht ?
00:39:56 C'est ce qu'attend évidemment le gouvernement, j'imagine.
00:39:58 Oui, c'est ce que je vous disais,
00:39:59 c'est la stratégie depuis le départ.
00:40:01 Imaginez que l'opinion puisse s'inverser
00:40:04 puisque la bataille sur le fond de la réforme,
00:40:05 elle est perdue depuis le départ.
00:40:06 7 Français sur 10 se sont opposés à cette réforme.
00:40:08 C'était très stable tout au long du mouvement.
00:40:11 Ça s'est même un peu accentué
00:40:12 au fur et à mesure de l'exercice de pédagogie
00:40:14 et des erreurs de communication
00:40:15 de la part de tel ou tel ministre.
00:40:17 Donc le pari cynique de l'Elysée,
00:40:20 c'est de dire que si les blocages perdurent,
00:40:23 si les Français ne peuvent pas aller faire le plein,
00:40:25 déposer leurs enfants à l'école,
00:40:27 prendre le train,
00:40:28 s'il y a trop de violence,
00:40:29 eh bien au bout d'un moment,
00:40:30 l'opinion, lassée, fatiguée par ces scènes,
00:40:34 pourrait se retourner et aller,
00:40:37 c'est du moins comme ça que l'espère l'Elysée,
00:40:39 se raccrocher à la figure d'autorité
00:40:41 du chef de l'État.
00:40:42 Mais ce n'est pas ce qui se passe actuellement.
00:40:44 Les Français, dans les enquêtes d'opinion,
00:40:46 rendent responsables,
00:40:48 comme le disait Benjamin Hattor
00:40:50 ou à raison Emmanuel Macron,
00:40:51 de la situation actuelle du pays.
00:40:55 Donc cette inversion ne s'est pas produite.
00:40:57 Et effectivement, au moment des Gilets jaunes,
00:40:59 elle ne s'est pas produite de manière aussi franche.
00:41:01 Mais par contre, si Emmanuel Macron cède aujourd'hui,
00:41:04 ça prouve qu'il ne cède qu'à la violence.
00:41:06 Et c'est le message qui sera envoyé.
00:41:08 Parce que la dernière fois,
00:41:09 il a cédé face aux Gilets jaunes,
00:41:10 après de multiples scènes de violence.
00:41:12 Je voudrais, après les images de la soirée d'hier soir,
00:41:15 qu'on retourne sur le terrain
00:41:16 avec Anne-Isabelle Tollet et Thibault Marcheteau.
00:41:18 Bonjour Anne-Isabelle.
00:41:20 On observe encore aujourd'hui dans Paris
00:41:22 les dégâts causés par les casseurs la veille.
00:41:25 Absolument, Anthony.
00:41:28 Là, nous sommes à Place de l'Opéra,
00:41:30 là où effectivement, les violences étaient très intenses hier soir.
00:41:34 De part et d'autre, au boulevard des Capucines,
00:41:36 les deux kiosques ont été littéralement brûlés, incendiés.
00:41:40 Donc depuis ce matin, l'entreprise Gico
00:41:42 et les gestionnaires de ces kiosques,
00:41:45 la mort dans l'âme récupère ce qu'ils peuvent récupérer.
00:41:49 Mais ils savent que de toute façon,
00:41:50 ces kiosques vont être remplacés.
00:41:51 Chaque kiosque vaut 150 000 euros.
00:41:54 On voit sur le sol encore beaucoup de débris de verre.
00:41:58 Ça sent très fort la fumée de plastique.
00:42:01 Et puis, il y a des tags absolument partout,
00:42:03 comme ici, Guillotime Vitte.
00:42:05 Alors, ce n'est évidemment pas adressé au roi Charles III,
00:42:08 qui vous le savez a annulé sa visite,
00:42:10 mais bien au président Emmanuel Macron.
00:42:12 Des tags qu'il y avait aussi également sur cette bijouterie.
00:42:15 Bijouterie qui a eu cette vitrine littéralement brisée.
00:42:19 Et donc, il n'y a pas eu que des dégâts,
00:42:21 il y a eu aussi des vols.
00:42:22 Je vous propose d'écouter le responsable de cette boutique.
00:42:25 Alors, je crois qu'il y avait déjà eu des petits incendies
00:42:29 au moment des Gilets jaunes.
00:42:31 Et à l'époque, on avait mis des planches tout autour.
00:42:35 Et puis, rebelote.
00:42:38 Il y en a pour un certain montant.
00:42:40 Mais le principe même de venir manifester
00:42:46 et puis de venir péter les vitrines,
00:42:49 je trouve ça proprement insupportable.
00:42:52 Alors, plusieurs milliers d'euros de montres
00:42:56 ont été volés dans cette vitrine.
00:42:58 Mais voyez, certaines enseignes,
00:43:00 comme cette banque, avaient pris les devants
00:43:02 et s'étaient barricadées, protégées,
00:43:04 si bien qu'il n'y a pas eu de dégâts
00:43:06 devant cette banque juste derrière moi.
00:43:08 Anne-Isabelle Tollet dans le quartier de l'Opéra à Paris
00:43:14 avec Thibault Marcheteau, merci à tous les deux.
00:43:17 Ces violences dans les manifestations,
00:43:20 elles ont aussi pour conséquence d'empêcher
00:43:23 de travailler tous les commerçants de ces quartiers-là.
00:43:25 Depuis déjà plusieurs semaines, des vitrines brisées.
00:43:28 Alors, on a les vitrines de ventures de banques
00:43:32 et de grandes chaînes.
00:43:33 Mais il y a aussi des petits commerçants
00:43:35 qui sont terriblement affectés par tout ce qui se passe
00:43:37 en ce moment à Imam Fahy.
00:43:38 Oui, vous avez tous les commerçants,
00:43:39 les restaurants, justement, les brasseries.
00:43:41 On en a vu certains se plaindre de ce qui se passait,
00:43:44 qu'ils ne pouvaient pas travailler
00:43:45 et qu'ils disaient aussi toutes leurs difficultés,
00:43:48 parce que ce n'est pas d'aujourd'hui.
00:43:50 Ça fait quand même pratiquement deux ans aujourd'hui
00:43:52 qu'ils vivent dans des situations difficiles.
00:43:54 Ils ont connu effectivement les Gilets jaunes,
00:43:56 où c'était tous les vendredis, tous les samedis,
00:43:59 pratiquement tous les week-ends, en tout cas.
00:44:01 Voilà, et ils n'en sortent pas.
00:44:05 Et c'est ça, la difficulté.
00:44:06 C'est qu'on voit bien qu'aujourd'hui,
00:44:07 on est dans des situations.
00:44:09 Cette situation d'aujourd'hui,
00:44:12 c'est une situation qui agrège toutes les colères,
00:44:15 toutes les grondes, toutes les difficultés.
00:44:17 Je crois vraiment qu'Emmanuel Macron
00:44:19 est complètement déconnecté du peuple de France,
00:44:21 qu'il ne sait pas lui parler.
00:44:22 Regardez ce que ça a fait, son intervention sur TF1.
00:44:26 C'est pire qu'avant.
00:44:28 Donc on voit bien, moi j'ai une amie, cadre supérieur,
00:44:31 qui a fait la grève hier et qui m'a dit,
00:44:34 ce n'est pas la réforme, c'est contre Emmanuel Macron.
00:44:36 Donc M. Macron, il doit entendre aujourd'hui
00:44:38 qu'il ne peut plus rester sur son piédestal
00:44:40 et qu'il doit descendre et écouter
00:44:42 la souffrance du peuple de France.
00:44:44 Vous parlez.
00:44:45 Non mais c'est ça qui est terrible.
00:44:46 Vous voyez, on a envie, je vais être honnête avec vous,
00:44:49 parfois on a même envie de le défendre en fait.
00:44:51 Parce que ce chaos, ce désordre,
00:44:54 ce saccage de nos villes, c'est insupportable.
00:44:57 Ce mal-être que vivent les Français,
00:44:59 ces commerçants qui ne peuvent pas travailler,
00:45:01 c'est insupportable.
00:45:02 Donc on a envie vraiment de le défendre.
00:45:05 Mais en fait, sincèrement,
00:45:07 il n'arrête pas de donner le bâton pour se faire battre.
00:45:10 C'est peut-être la nouveauté par rapport au gilet jaune,
00:45:12 c'est qu'aujourd'hui, on voit quand même, malgré tout,
00:45:14 lorsque l'on interroge les commerçants,
00:45:16 les restaurateurs qui sont souvent les premiers concernés
00:45:18 par cette violence et qui sont impactés
00:45:20 par cette impossibilité parfois de pouvoir travailler,
00:45:23 ils désignent beaucoup moins les casseurs
00:45:26 que finalement le gouvernement et Emmanuel Macron
00:45:29 comme principales incendiaires dans cette situation.
00:45:32 C'est ça qui est très étonnant.
00:45:34 Regardez même la grève des éboueurs,
00:45:36 je pense qu'il y a encore une dizaine d'années,
00:45:38 cette même grève, très rapidement,
00:45:40 les Parisiens se seraient lassés,
00:45:42 se seraient pris à Anne Hidalgo, aux bloqueurs.
00:45:46 Aujourd'hui, à chaque fois,
00:45:47 ils désignent le gouvernement et Emmanuel Macron.
00:45:50 Cette situation, elle est très nouvelle
00:45:52 et très compliquée pour Emmanuel Macron
00:45:54 qui ne dispose pas de marge de manœuvre aujourd'hui.
00:45:57 On va marquer une courte pause,
00:45:58 on revient dans un instant.
00:45:59 On parlera évidemment de toutes les conséquences
00:46:01 de ces manifestations,
00:46:02 les conséquences en France en matière de sécurité,
00:46:05 les conséquences sur les commerçants.
00:46:06 On va parler évidemment des conséquences diplomatiques
00:46:08 puisque c'est l'information de ce midi.
00:46:10 La report de la visite du souverain britannique Charles III en France,
00:46:14 il devait arriver ce dimanche soir
00:46:16 pour une visite d'État,
00:46:17 sa toute première depuis son accession au trône d'Angleterre.
00:46:20 Eh bien cette visite est annulée, elle est reportée.
00:46:22 On en parle juste après la pause,
00:46:24 juste après le journal de Michael Dorian.
00:46:29 Midi news se poursuit jusqu'à 14h avant de débattre encore
00:46:33 avec tous mes invités sur ce plateau,
00:46:35 décrypter l'actualité tout de suite.
00:46:37 Le journal Michael Dorian.
00:46:39 Rebonjour Anthony,
00:46:40 bonjour à tous.
00:46:41 La visite du roi Charles III à Paris reportée.
00:46:44 L'information a été confirmée par le palais de l'Elysée
00:46:47 qui précise que la décision a été prise
00:46:49 compte tenu de l'annonce d'une nouvelle journée d'action
00:46:51 contre la réforme des retraites mardi.
00:46:53 Harold Dieman, spécialiste des questions internationales,
00:46:56 vous êtes aujourd'hui à Bruxelles.
00:46:58 Harold, Bruxelles où il se dit que c'est le président français
00:47:01 qui est humilié par ce report et non le roi d'Angleterre.
00:47:04 Voilà, c'est ce que pensent mes collègues britanniques
00:47:08 dans leur ensemble.
00:47:09 C'est cela qu'on va ressentir au Royaume-Uni.
00:47:13 C'est-à-dire que ce n'est pas du tout un vrai camouflet
00:47:16 pour Charles III, lui qui n'est pas si populaire
00:47:19 que ça après tout,
00:47:21 mais qui ne souffrira pas de ce report,
00:47:25 cette visite en France devait être l'espèce de bouquet
00:47:30 pour ce rapprochement franco-britannique
00:47:34 après les années un peu chahutées
00:47:37 du passage de Boris Johnson et de son successeur Lee Strauss.
00:47:42 Merci beaucoup Harold Dieman, envoyé spécial CNews à Bruxelles.
00:47:46 Et après les dégâts, le nettoyage.
00:47:49 À Paris, de nombreuses dégradations ont eu lieu cette nuit
00:47:52 lors des manifestations, 9e journée de manifestation
00:47:55 contre la réforme des retraites.
00:47:57 Gérald Darmanin a précisé sur CNews qu'il y avait eu
00:47:59 903 feux de mobilier urbain ou de poubelle.
00:48:02 Les précisions dans ce sujet, signé Corentin Briot.
00:48:05 Après une journée de chaos, c'est maintenant l'heure du nettoyage.
00:48:10 Au lendemain des manifestations,
00:48:12 qui ont lieu hier partout en France,
00:48:14 la capitale, elle, n'a pas échappé aux nombreuses dégradations.
00:48:17 Mais pour certains, cette manière d'exprimer la colère
00:48:20 n'est pas légitime.
00:48:21 Elle se réprouve tout ce qui est dégradation.
00:48:24 La revendication est tout à fait légitime.
00:48:27 On peut en être d'accord ou ne pas en être d'accord,
00:48:30 mais elle est légitime.
00:48:31 Simplement, elle doit respecter les règles.
00:48:33 Des graffitis, des vitres brisées
00:48:36 ou encore des poubelles et trottinettes calcinées.
00:48:38 C'est une façon de se révolter
00:48:40 qui peut pourtant paraître pour d'autres compréhensible.
00:48:43 Moi j'ai plutôt la chance d'être sur un contrat cadre
00:48:49 avec un employeur dans le bureau,
00:48:51 mais je vois des personnes qui ont travaillé des charges lourdes,
00:48:54 ce genre de choses, et je peux comprendre que quand on leur dit
00:48:57 "Vous allez vivre 5-6 ans en bonne santé après la retraite,
00:49:00 on vous en retire deux",
00:49:01 c'est quelque chose qui est assez violent aussi
00:49:03 de la part du gouvernement.
00:49:05 Hier, ils étaient environ 800 000 à manifester à Paris.
00:49:08 Une capitale qui a pour le moment retrouvé son calme,
00:49:11 en attendant la prochaine journée de manifestation,
00:49:14 prévue pour le 28 mars prochain.
00:49:18 L'accès à la raffinerie de Gonfreville en Seine-Maritime
00:49:21 a été débloqué par les forces de l'ordre.
00:49:23 Une opération pour permettre aux salariés réquisitionnés
00:49:26 d'y accéder et de reprendre le travail.
00:49:28 En Ile-de-France, les réquisitions ont relancé
00:49:31 l'approvisionnement en carburant.
00:49:33 Autre sujet de tension après les retraites,
00:49:36 celui des méga-bassines dans les Deux-Sèvres à Sainte-Sauline.
00:49:39 Les autorités se préparent à un week-end
00:49:41 de mobilisation à haut risque.
00:49:43 Plusieurs milliers de personnes opposées à ce projet
00:49:46 sont attendues, les précisions de la préfète
00:49:49 des Deux-Sèvres, Emmanuelle Debré.
00:49:51 Nous estimons à ce stade le nombre total de manifestants
00:49:55 entre 5 et 10 000.
00:49:57 Mais parmi cette mobilisation totale estimée,
00:50:03 nous estimons que le nombre d'activistes violents
00:50:07 sont de l'ordre d'un millier.
00:50:09 Ce qui est plus important probablement
00:50:13 que le rassemblement qui avait lieu fin octobre
00:50:17 ici à Sainte-Sauline.
00:50:19 La comédienne Marion Gamme est décédée,
00:50:22 figure des années 70 et 80.
00:50:25 D'abord au théâtre et au cinéma,
00:50:27 elle avait retrouvé la célébrité grâce à son rôle
00:50:30 d'Huguette dans la série à succès de M6,
00:50:32 scène de ménage.
00:50:33 Elle s'est éteinte hier en fin d'après-midi
00:50:35 à son domicile en région parisienne,
00:50:37 a indiqué sa fille.
00:50:38 Elle avait 84 ans.
00:50:41 Dans un instant, la suite des débats de Midi News
00:50:44 avec Anthony Favalli et ses invités.
00:50:46 Mais d'abord, le sport avec le premier match
00:50:49 de Kylian Mbappé en tant que capitaine
00:50:52 de l'équipe de France de football.
00:50:54 C'est ce soir face aux Pays-Bas.
00:50:56 Kylian Mbappé, capitaine du Navire Bleu,
00:51:08 un nouveau chapitre dont les premières pages
00:51:10 se sont écrites lundi soir.
00:51:12 Quand le sélectionneur national vient vous voir
00:51:14 et vous dit "est-ce que tu veux être capitaine ?"
00:51:16 même si tu veux avoir une réflexion,
00:51:19 ta bouche elle dit toute seule "oui".
00:51:21 Mission acceptée, leader enjouée.
00:51:24 En mettant de côté tout ce qui est responsabilité,
00:51:27 joueurs et tout le tralala, c'est avant tout un kiff.
00:51:30 Je suis capitaine de mon pays,
00:51:32 donc ça c'est quelque chose qu'on ne peut pas éluder.
00:51:35 Première étape du voyage, ce soir,
00:51:37 face aux Pays-Bas.
00:51:39 C'était votre programme en équipe
00:51:41 avec les pros de Maxouti.com
00:51:43 Maisons, bricolages, équipements jardinage.
00:51:46 Maxouti.com
00:51:48 Mes invités du vendredi dans Midi News,
00:51:50 Naïma M. Fadel, essayiste,
00:51:52 Raphaël Stainville, rédacteur en chef à Valeurs Actuelles,
00:51:55 Benjamin Morel, maître de conférence en droit public.
00:51:58 Nous avons également Johan Cavallero, délégué national CRS Alliance,
00:52:02 Sandra Buisson, journaliste au service de police, justice de CNews.
00:52:06 Bonjour à vous qui nous a rejoints sur ce plateau.
00:52:08 Et Gauthier Lebret, du service police de CNews.
00:52:11 Oui, vous pouvez parler en anglais,
00:52:13 mais vous avez travaillé votre anglais toute la semaine.
00:52:15 Résultat, vous ne parlerez pas anglais avec le roi Charles III.
00:52:18 Vous n'irez pas dîner à Versailles,
00:52:20 vous n'irez pas dans le tramway.
00:52:21 Ce n'était pas prévu, parce qu'après j'ai vu les messages sur les réseaux sociaux,
00:52:23 j'étais pas prévu à la table.
00:52:24 C'est bien pour ça que je plaisante avec vous.
00:52:26 Moi j'étais prévue, j'étais prévue,
00:52:28 j'ai préparé ma robe de soirée, etc.
00:52:30 Vous avez travaillé votre meilleur anglais, Naïma M. Fadel,
00:52:32 pour vous adresser au roi Charles III.
00:52:34 Mais voilà, ce qui se passe,
00:52:36 c'est quand même un coup dur politiquement pour le gouvernement.
00:52:39 Je le rappelle, le roi Charles III,
00:52:41 qui ne fera donc pas sa visite officielle
00:52:43 comme prévu dimanche, lundi, mardi en France.
00:52:47 Visite d'État du souverain britannique,
00:52:49 qui a été donc reportée, Gauthier Lebret.
00:52:51 Oui, on entendait Harold Eamon depuis Bruxelles,
00:52:53 selon les confrères britanniques,
00:52:55 c'est une humiliation pour Emmanuel Macron.
00:52:57 Je n'ose imaginer la teneur des tabloïds,
00:52:59 toujours très mesurés,
00:53:00 demain quand ils feront leur une,
00:53:02 sur l'annulation de cette visite,
00:53:04 rendue impossible par le contexte et le climat social.
00:53:07 On sent bien qu'il y a eu un avant-après
00:53:09 journée de mobilisation d'hier,
00:53:11 que l'Élysée avait sans doute sous-estimé
00:53:13 les violences, le nombre de manifestants,
00:53:16 malgré les alertes des renseignements,
00:53:18 même si les renseignements ont été établis sur 500 Black Blocs,
00:53:20 il y en a eu quasiment trois fois plus,
00:53:22 même plus que trois fois plus.
00:53:23 Donc effectivement, c'est un sérieux revers pour la France.
00:53:26 Déjà, l'image qu'on renvoie à l'international,
00:53:28 effectivement, est pitoyable, est piteuse.
00:53:30 Au-delà de nos poubelles qui brûlent,
00:53:32 qui avaient déjà fait la une de plusieurs médias internationaux,
00:53:34 effectivement, cette annulation va venir relancer cela.
00:53:37 Alors, pourquoi c'était aussi impossible,
00:53:39 au-delà des violences ?
00:53:40 La CGT avait menacé d'empêcher le tramway de circuler,
00:53:44 le tramway qui devait prendre Charles III à Bordeaux,
00:53:46 puisqu'il devait également se rendre à Bordeaux.
00:53:48 Il devait faire d'ailleurs le trajet en train.
00:53:50 Gérald Darmanin, ce matin, sur notre antenne,
00:53:52 a affirmé que tout était prêt,
00:53:54 alors que deux heures plus tard,
00:53:56 annulation de la visite de Charles III.
00:53:59 D'ailleurs, il n'avait pas répondu non.
00:54:01 Si on est très honnête à la question de Laurence Ferrari,
00:54:03 Laurence lui demande "Est-ce que la visite va être annulée ?"
00:54:05 Il ne répond pas non, mais il affirme que tout est prêt.
00:54:08 Donc, on imagine que l'annulation était déjà dans les tuyaux
00:54:10 depuis plusieurs heures, pour ne pas dire plusieurs jours.
00:54:14 Et puis, il y avait ce dîner à Versailles,
00:54:16 ce fameux dîner à Versailles qui devait avoir lieu
00:54:18 à la veille d'une nouvelle journée de mobilisation,
00:54:20 puisque je vous rappelle que le dîner à Versailles
00:54:22 devait être lundi.
00:54:23 Et hier soir, l'intersyndical s'est réuni
00:54:25 et nouvelle journée de mobilisation, mardi.
00:54:27 Donc là, les images, évidemment,
00:54:29 la presse britannique dit que la France est obsédée
00:54:32 depuis plusieurs jours par 1789.
00:54:34 Ensuite, les images d'Emmanuel Macron,
00:54:36 j'imagine en queue de pied, recevant Charles III, Versailles,
00:54:40 buvant du champagne, etc.
00:54:41 À la veille d'une nouvelle journée de mobilisation,
00:54:43 ça aurait pu, une nouvelle fois, venir renforcer les cortèges
00:54:46 et la défiance contre le chef de l'État.
00:54:47 Et sans bain de foule.
00:54:48 Et sans bain de foule.
00:54:49 Parce qu'il y avait des descentes des Champs-Élysées aussi
00:54:51 qui étaient prévues.
00:54:52 Ah, ils étaient prévus ? Ah ben non, mais c'était impossible.
00:54:54 Il y avait un certain nombre d'annulés de symboles,
00:54:56 surtout, qui auraient été compliqués à assumer
00:54:58 au gouvernement.
00:54:59 Et selon le ministère de l'Intérieur,
00:55:00 plusieurs individus voulaient venir pourrir
00:55:02 le déplacement de Charles III.
00:55:04 Est-ce que ça peut avoir des conséquences diplomatiques
00:55:07 entre la France et la Grande-Bretagne ?
00:55:09 C'est la question que je voulais poser à Harold Eman,
00:55:11 qui est à Bruxelles, qui suit le déplacement du chef de l'État.
00:55:13 Ça peut porter à conséquence tout ce qui se passe ?
00:55:16 D'une certaine manière, oui.
00:55:18 Car Richie Sounak avait voulu se rapprocher de la France
00:55:22 après les difficiles années de Boris Johnson,
00:55:25 suivie de Lee Strauss, qui était franchement déplorable
00:55:28 pour les relations bilatérales.
00:55:29 Donc là, c'est une façon de tout remettre à zéro,
00:55:33 les compteurs à zéro et repartir de bon pied.
00:55:35 Et le roi était là pour, si vous voulez, ouvrir la danse.
00:55:38 Et maintenant, il ne le fera pas.
00:55:41 Lui-même, qui n'est pas si populaire que cela en Angleterre,
00:55:44 où il est beaucoup moins apprécié que sa mère, Elisabeth II.
00:55:48 Et de temps en temps, il se prend à neuf,
00:55:51 lancé en sa direction.
00:55:53 Et le roi Eumenie aussi, qui connaît les grèves,
00:55:56 avec les grèves dans le système de santé et dans les transports.
00:56:01 Donc, s'il vous plaît, il y avait une espèce de parallélisme mauvais.
00:56:04 C'était un mauvais feeling, un mauvais mood, on dirait,
00:56:07 de part et d'autre.
00:56:08 Et ce n'est pas si bon pour Richie Sounak
00:56:10 et les relations bilatérales.
00:56:11 Mais bon, il va falloir qu'ils attendent
00:56:13 et qu'ils relancent tout cela,
00:56:14 et qu'ils s'occupent vraiment du problème des "small boats",
00:56:17 les bateaux qui traversent la Manche
00:56:19 avec les migrants de la France vers les rivages de l'Angleterre.
00:56:23 Merci pour ces précisions, Harold Lehman.
00:56:26 Il y a quelque chose qu'on n'a pas dit d'ailleurs
00:56:27 depuis le début de l'émission.
00:56:28 C'était donc la première visite de Charles III,
00:56:29 la première visite internationale de Charles III
00:56:31 depuis qu'il est monté sur le trône.
00:56:32 C'était vécu comme un honneur fait à la France.
00:56:35 L'Angleterre faisait un honneur à la France
00:56:37 en réservant sa première visite d'État à l'ex-agonie.
00:56:39 Comme c'était le cas pour Elisabeth II d'ailleurs.
00:56:40 Exactement.
00:56:41 Et l'honneur, ben voilà, on ne l'a pas eu.
00:56:45 On ne l'a pas, voilà.
00:56:46 On n'aura pas non plus de symbole.
00:56:48 Merci Gautier Lebrel.
00:56:49 On va avancer puisque tout ça, c'est bien sûr
00:56:51 la conséquence de ce regain de mobilisation,
00:56:53 de ces violences inédites.
00:56:54 C'est le bilan de la 9e journée de mobilisation
00:56:56 contre la réforme des retraites.
00:56:57 Un peu plus d'un million de personnes dans les rues
00:56:59 selon le ministère de l'Intérieur.
00:57:00 3,5 millions selon les syndicats.
00:57:02 Et un constat implacable, il y a un avant et un après.
00:57:05 49-3, ces images de violences, on les a retrouvées à Paris.
00:57:08 On en a largement parlé depuis ce midi.
00:57:10 Je veux vous montrer également à présent
00:57:12 ce qui s'est passé en région.
00:57:13 Il y a eu la porte de la mairie de Bordeaux incendiée.
00:57:16 Le tribunal de Nantes pris pour cible.
00:57:18 Regardez aussi ces images à Lorient
00:57:20 où 7200 personnes ont manifesté.
00:57:22 L'hôtel de police et la sous-préfecture
00:57:24 ont été pris pour cible.
00:57:25 Le récit est signé Geoffrey Defevre.
00:57:27 Des vitres brisées, des murs calcinés,
00:57:32 des pavés retrouvés.
00:57:33 En marge de la manifestation,
00:57:35 l'hôtel de police de Lorient a été pris pour cible.
00:57:38 Pour protéger leur commissariat,
00:57:40 les forces de l'ordre ont lancé du gaz lacrymogène
00:57:42 pour disperser la foule.
00:57:44 À côté, c'est une effigie à l'image du président Macron
00:57:50 qui a été pendue et brûlée devant la sous-préfecture.
00:57:53 Dans un tweet, Gérald Darmanin,
00:57:55 le ministre de l'Intérieur, a condamné ces actes.
00:57:58 Selon le procureur de Lorient,
00:58:09 10 personnes ont été interpellées et placées en garde à vue.
00:58:12 Et nous sommes avec Sandra Buisson du service police-justice de CNU.
00:58:16 Sandra, vous avez des chiffres précis
00:58:18 sur le bilan de cette journée de manifestation hier ?
00:58:20 Oui, 457 interpellations au niveau national
00:58:23 dans les diverses manifestations à Paris et en région.
00:58:26 441 policiers et gendarmes blessés sur tout le territoire hier
00:58:30 parce qu'il y avait plus de violence de la part des casseurs,
00:58:33 mais il y avait aussi plus de policiers
00:58:35 qui allaient au contact très vite sur ces individus.
00:58:38 Plus de contact avec des individus violents,
00:58:40 donc plus de blessés à Paris.
00:58:42 Sur un cortège majoritairement pacifique
00:58:44 et de 119 000 personnes selon le ministère de l'Intérieur,
00:58:47 il y a eu 1500 casseurs qui se sont invités
00:58:50 pour casser du flic selon les termes de Gérald Darmanin.
00:58:53 Avec dégradation de mobilier urbain également,
00:58:56 plusieurs centaines d'incendies, au moins 103 interpellations.
00:58:59 Gérald Darmanin qui note une radicalisation
00:59:02 d'une petite partie du mouvement.
00:59:04 En région, vous l'avez dit, à Lorient,
00:59:06 il y a eu ces dégradations sur le commissariat
00:59:08 avec plusieurs interpellations.
00:59:10 À Bordeaux, pour l'incendie de la Porte que vous avez montré,
00:59:14 il y a eu quatre interpellations, profil ultra-gauche et en SDF,
00:59:18 qui a également été interpellé, suspecté d'avoir participé.
00:59:21 En région, selon une source que nous avons consultée ce matin,
00:59:25 les violences arrivent de plus en plus tôt dans les manifestations.
00:59:29 Et sur le profil, certains contacts nous disent
00:59:31 qu'il y avait des casseurs professionnels, bien sûr,
00:59:33 en très grand nombre, mais aussi un peu de jeunes,
00:59:36 de lycéens, d'étudiants, qui ont participé
00:59:38 à des incendies ou des dégradations.
00:59:40 Un dernier mot pour signaler ce chiffre donné
00:59:43 par le ministre de l'Intérieur ce matin.
00:59:45 Onze enquêtes ont été ouvertes cette semaine
00:59:47 pour suspicion d'usage illégitime de la force
00:59:49 par les forces de l'ordre.
00:59:50 Merci, Sandra Buisson.
00:59:52 Joanne Cavallero, vous êtes déléguée nationale CRS Allianz.
00:59:55 On voit bien qu'effectivement, depuis une semaine,
00:59:58 la contestation prend une autre tournure,
01:00:00 plus violente cette fois, avec un point culminant
01:00:02 qui a été cette journée d'hier,
01:00:04 cette neuvième journée de mobilisation.
01:00:06 Il va y avoir encore une autre journée de mobilisation
01:00:08 à l'appel des syndicats, mardi prochain, le 28 mars.
01:00:11 Combien de temps, vous, les forces de l'ordre,
01:00:13 vous allez encore pouvoir tenir ?
01:00:15 Est-ce que vous avez les moyens de tenir,
01:00:16 les moyens humains, les moyens matériels de tenir,
01:00:19 si cette contestation devient tout aussi violente
01:00:22 les prochaines semaines et que cela perdure ?
01:00:25 Ça va être très compliqué, parce qu'on nous laisse
01:00:28 les missions classiques et on rajoute des missions supplémentaires.
01:00:32 Je vais donner quelques exemples.
01:00:34 Notamment, on attendait, en CRS, on nous a toujours fait
01:00:36 la promesse de revenir à quatre sections.
01:00:38 Aujourd'hui, il nous faudrait 500 effectifs de plus
01:00:41 pour revenir à ces quatre sections.
01:00:43 Donc, auparavant, vous occupiez des rues à 90 fonctionnaires.
01:00:45 Aujourd'hui, vous devez tenir les mêmes rues à 60.
01:00:48 Forcément, ça pose problème.
01:00:49 Ensuite, plus la violence est accrue envers les forces de l'ordre
01:00:52 et plus on diminue nos moyens.
01:00:54 Je vais vous donner un exemple.
01:00:55 Les grenades de désencerclement.
01:00:56 Nous avions auparavant des grenades qui faisaient,
01:00:59 enfin, je vais rentrer dans les termes techniques,
01:01:00 mais c'est important, en termes de scénaristique,
01:01:02 70 à 80 joules.
01:01:03 Aujourd'hui, on nous donne des grenades qui font 36 joules.
01:01:05 On les diminue de moitié, alors qu'en face,
01:01:07 on a une violence qui est exponentielle.
01:01:08 Ça, c'est à l'ailement, c'est à prendre en compte.
01:01:10 On nous donne des grenades assourdissantes qui sont à l'essai.
01:01:13 Les marchés publics ne sont pas encore passés.
01:01:15 C'est-à-dire, on met les collègues, c'est lâcher un canon, en fait.
01:01:17 On les met devant.
01:01:18 Aujourd'hui, tout le monde soutient les policiers,
01:01:20 mais dans 15 jours, les collègues vont être tout seuls,
01:01:22 parce qu'il va falloir répondre à certaines convocations à l'IGPN.
01:01:24 Et c'est nous, les syndicats, qu'on va aller défendre nos collègues,
01:01:26 parce qu'ils vont être lâchés.
01:01:27 Ça me rappelle un peu comme les GJ jaunes.
01:01:29 Et ça, c'est insupportable pour nous,
01:01:30 parce que les collègues font leur boulot,
01:01:32 par rapport aux moyens qu'on leur donne.
01:01:34 Mais on voit, à travers les blessures,
01:01:35 et c'est des blessures de plus en plus graves par rapport aux collègues.
01:01:38 Hier, plus de 400 collègues blessés, c'est pas rien.
01:01:40 Et quand vous êtes à 60, tenez une rue,
01:01:42 et vous avez 20 collègues dans une compagnie,
01:01:44 je redonne l'exemple de la SRS 22, 25 blessés.
01:01:46 Cette compagnie a été relevée hier à Nantes,
01:01:48 parce qu'ils ont subi un niveau de violence extrême.
01:01:50 Et j'entends pas beaucoup les gens qui parlent de violence policière
01:01:53 soutenir les collègues.
01:01:54 Donc ça, c'est aussi agaçant à terme,
01:01:56 parce que les collègues ne font que leur travail.
01:01:58 - Sandra Buisson, comment vivent les policiers,
01:02:01 ce qui se passe en ce moment, ceux qui vous parlent, vos contacts ?
01:02:04 - Alors, ils nous disent déjà que c'est un niveau de tension
01:02:06 qui est le plus élevé depuis le début de cette contestation
01:02:08 de la réforme des retraites.
01:02:10 On est revenus, selon certains, au niveau de violence
01:02:13 de décembre 2018, donc au plus fort des manifestations
01:02:16 chiles-jaunes.
01:02:17 D'ailleurs, la stratégie des manifestations sauvages,
01:02:20 ça s'était passé le samedi 8 décembre 2018,
01:02:23 avec de multiples petits groupes qui avaient semé le désordre
01:02:25 dans la capitale.
01:02:26 Et on voit que c'est ce qui se passe quasi tous les soirs à Paris,
01:02:29 même quand il n'y a pas de manifestation déclarée,
01:02:32 comme hier, à la base, pour que les ultras s'y mêlent.
01:02:37 On a discuté ce matin avec un policier.
01:02:39 Il fait du maintien de l'ordre depuis 30 ans.
01:02:42 Il m'a dit que c'était énorme, hier, de l'ultra-violence.
01:02:45 Il y en avait partout.
01:02:47 On avait des cailloux qui nous arrivaient devant, derrière.
01:02:49 Ils ont commencé à casser dès le début, dans le précortège,
01:02:52 ces éléments radicaux.
01:02:54 Sur cet événement, il m'a dit qu'on était en situation dépassée.
01:02:57 Donc, même avec une organisation parfaite,
01:02:59 on ne pouvait pas maîtriser les événements.
01:03:01 Cet homme nous a dit qu'il a eu peur pour ses hommes.
01:03:04 Ça va être compliqué si ça continue, m'a-t-il dit.
01:03:08 À cause de ce niveau de violence extrême,
01:03:11 mais aussi à cause de cet engagement quotidien qui est inédit.
01:03:15 Il faut savoir que le matin, les effectifs sont mobilisés
01:03:19 pour débloquer les sites bloqués par les syndicalistes.
01:03:22 L'après-midi, ils enchaînent sur les manifestations classiques
01:03:24 ou les manifestations sauvages.
01:03:26 Une source nous disait ce matin que certains font 24 heures d'affilée.
01:03:30 Ce policier, lui, il m'a dit qu'il n'est pas satisfait
01:03:34 par la façon dont est menée cette réforme des retraites.
01:03:36 Mais lui, il m'a dit que je ne laisserai pas cramer Paris.
01:03:39 - Johan Cavallero, vous y retrouvez dans ce que décrit Sandra Buisson ?
01:03:42 - Oui, parce qu'il ne faut pas oublier qu'on est aussi touchés par la forme des retraites.
01:03:46 Quand on est en violence, les collègues ne peuvent plus prolonger sans arrêt.
01:03:50 Donc, on comprend les aspirations des manifestants classiques.
01:03:54 Mais ça va être compliqué, oui, à un moment.
01:03:56 Parce que les collègues sont usés.
01:03:58 J'ai l'exemple de compagnies où on leur fait traverser toute la France.
01:04:01 On leur fait faire 23 heures de service.
01:04:03 Le problème aussi, c'est d'avoir une sorte de management humain.
01:04:06 C'est-à-dire que, de temps en temps, il faut aussi lâcher un peu les collègues
01:04:09 par savoir annuler des missions, les refaire se reposer.
01:04:12 Et non, on accumule, on accumule, on accumule,
01:04:14 parce qu'on ne sait pas prendre de décisions pour soulager l'emploi des compagnies.
01:04:17 Et ça, c'est une erreur, en fait.
01:04:19 - Je voudrais qu'on s'interroge un instant sur ces Black Blocs.
01:04:21 Quel est leur profil, leur stratégie ?
01:04:23 Quels objectifs ils poursuivent ?
01:04:25 Tout d'abord, avant d'en parler avec vous, Sandra Buisson,
01:04:27 ce que nous dit Gérald Darmanin, ce matin, ministre de l'Intérieur,
01:04:29 qui était donc l'invité de Laurence Ferrari.
01:04:31 - Je veux constater aussi la présence de 1 500 à peu près casseurs des Black Blocs,
01:04:36 mais pas simplement des Black Blocs,
01:04:38 qui étaient manifestement là pour casser du flic et casser des bâtiments publics.
01:04:42 Je veux leur dire que nous sommes extrêmement déterminés,
01:04:46 que la violence ne passera pas,
01:04:48 que nombre d'entre eux ont été interpellés,
01:04:50 que les enquêtes judiciaires sont ouvertes
01:04:52 et que les images de caméras de vidéoprotection ne permettront de les confondre.
01:04:55 - Alors, c'était pas tout à fait le son que je voulais passer, mais c'est pas grave.
01:04:58 Il explique ce matin, il les décrit, entre guillemets,
01:05:01 il dit "Black Bourges", pour parler de leur niveau social, finalement.
01:05:04 - Parce que, souvent, ce qui a été remarqué au cours des derniers mouvements sociaux
01:05:10 dans lesquels les Black Blocs se sont illustrés,
01:05:12 d'ailleurs, c'est pas des Black Blocs, c'est des militants d'ultra-gauche,
01:05:15 qui se forment et qui constituent un bloc de manifestation.
01:05:18 - C'est un raccourci qu'on utilise pour...
01:05:19 - Oui, voilà, on dit des Black Blocs, mais en fait, c'est parce que c'est leur stratégie,
01:05:22 c'est de former un bloc très dense...
01:05:24 - Qui se vit en noir.
01:05:25 - Au moment de la manifestation, souvent dans le précortège.
01:05:28 Et là, effectivement, quand ils sont constitués en blocs à plusieurs centaines,
01:05:31 c'est très difficile pour les policiers de, ce qu'on appelle, "disloquer" ce bloc.
01:05:35 Donc, souvent, pourquoi le ministre parle de Black Bourges ?
01:05:38 Parce que, souvent, on retrouve des profils d'étudiants ou de jeunes majeurs,
01:05:43 très bien éduqués, effectivement, de milieux sociaux plutôt favorisés ou aisés.
01:05:50 Et ce qu'on sait aussi, c'est qu'ils sont extrêmement organisés.
01:05:54 C'est très difficile de les arrêter sur le fait,
01:05:56 puisqu'en fait, ils font le coup de force, c'est-à-dire qu'ils lancent les violences,
01:05:59 les incendies, mais souvent, ensuite, ils ont entraîné avec eux des manifestants
01:06:04 plus classiques qui se sont laissés déborder par la violence et qui s'y adonnent.
01:06:07 Et eux, les ultras, les vrais ultras, les vrais radicaux casseurs, sont déjà partis, en fait.
01:06:12 Donc, c'est très peu souvent qu'on peut les interpeller.
01:06:15 Et ils sont, effectivement, très bien organisés.
01:06:17 Moi, j'étais allée en comparution immédiate voir un individu,
01:06:20 qui, pour le coup, avait vraiment le profil d'un casseur radical.
01:06:25 Et il avait dans son téléphone un schéma avec un policier, un CRS, avec des flèches,
01:06:33 où il était indiqué qu'il fallait taper plus particulièrement
01:06:36 pour, effectivement, impacter le plus possible physiquement un CRS
01:06:40 quand vous vous y preniez contre lui, donc physiquement.
01:06:43 On a appris aussi que certains ont des sites sur lesquels ils s'entraînent.
01:06:49 Deux d'entre eux ont été démantelés par les autorités ces derniers mois.
01:06:54 Et un des individus qui a été interpellé avait même modélisé un site
01:07:01 sur lequel il y aurait eu une manifestation et où les casseurs voulaient passer à l'acte.
01:07:06 Donc, ils sont extrêmement organisés et très bien entraînés.
01:07:09 Raphaël Stainville.
01:07:10 Oui, moi, j'aimerais réagir notamment au propos de Gérald Darmanin.
01:07:13 C'est-à-dire que le ministre de l'Intérieur assure que ses actes,
01:07:16 notamment commis par les Black Blocs, ne resteront pas impunis.
01:07:19 Mais c'est bien là que le babelais.
01:07:21 On a l'impression, certes, qu'il y a des enquêtes judiciaires,
01:07:23 il y a des comparaisons immédiates, mais la réponse pénale, elle est très insuffisante.
01:07:27 On a même vu le syndicat de la magistrature, finalement, démissionner de sa mission de justice,
01:07:34 comme si ça faisait partie de sa manière de contester aussi la réforme des retraites.
01:07:41 Alors, il y a une telle idéologisation de la justice aujourd'hui
01:07:44 que finalement, les auteurs de ces actes, notamment contre les forces de l'ordre,
01:07:48 sont punis de manière très légère quand ils le sont.
01:07:53 Ça génère une lassitude, d'ailleurs, chez vous, Johan Cavallero ?
01:07:55 Oui, parce qu'à l'inverse, on va voir un collègue qui…
01:07:58 On va prendre dix secondes d'image d'une vidéo, ça va être tout de suite un scandale
01:08:01 parce que les gens parlent sans connaître la façon d'intervenir.
01:08:04 Le collègue, nous, il va passer en conseil de discipline, il va passer au pénal,
01:08:07 il va prendre des sanctions.
01:08:09 Et souvent, les gens qui passent au tribunal, il y a quasiment zéro.
01:08:12 Je reviens tout à l'heure à nous ce qu'on réclame, c'est des pleines planchers.
01:08:15 Et vous les retrouvez les mêmes dans les méfiestations les jours suivants.
01:08:17 Là, vous avez des méfiestations hier, vous les retrouverez les mêmes dans les méfiestations de mardi.
01:08:21 Ce que je rappelle aussi à l'époque, sur la loi anti-casseurs, ça n'avait pas été validé,
01:08:24 le fait que des gens puissent être assignés à un contrat judiciaire,
01:08:27 venir sur des commissariats les jours des méfiestations.
01:08:30 Donc en fait, on ne donne pas les moyens de lutter concrètement contre les casseurs.
01:08:33 Vous parlez de cette proposition de pleine plancher,
01:08:35 ça a été proposé par Orison et refusé par le gouvernement.
01:08:38 C'est là où on voit que…
01:08:39 Et les députés de la majorité.
01:08:40 Et les députés de la majorité, ça pose un problème de consuralité, c'est toujours le problème.
01:08:43 Oui, d'accord, mais…
01:08:44 Et c'était juste en cas de récidive.
01:08:46 Donc ce n'était même pas pour les premiers actes.
01:08:49 Moi, j'aurais juste posé une question, Sandra.
01:08:52 Moi, j'ai le sentiment qu'ils sont localisés quand même dans des villes de gauche.
01:08:55 Nantes…
01:08:56 Alors, localisés, c'est-à-dire qu'ils viennent de Nantes ?
01:08:59 Non, non, géographiquement, on a l'impression…
01:09:02 Effectivement, Nantes et Rennes sont connues pour être des bastions de l'ultra-gauche.
01:09:06 Et effectivement, c'est là, en général, que les manifs dégénèrent le plus souvent.
01:09:10 Alors, ce n'est pas forcément qu'ils y sont localisés et qu'ils y habitent.
01:09:13 Nantes, quoi, ils vont dans des villes de gauche.
01:09:15 Ils y passent beaucoup à l'acte et depuis des années.
01:09:18 Pour revenir sur les peines planchées, effectivement, ce qu'il faut préciser,
01:09:23 c'est que pour que ça puisse être applicable et que ça ne soit pas anticonstitutionnel,
01:09:28 il faudrait laisser au juge la possibilité d'y déroger.
01:09:32 C'est comme ça que ça a été appliqué la dernière fois par Nicolas Sarkozy.
01:09:36 Parce que si vous ne laissez pas la liberté au juge d'y déroger,
01:09:39 vous rompez l'individualisation de la peine et donc ça n'est pas constitutionnel.
01:09:44 Donc, ça avait été appliqué, mais très peu appliqué,
01:09:48 puisque à 70% les juges y dérogeaient.
01:09:51 Donc, en fait, c'est soit on change la constitution et on applique les peines planchées,
01:09:55 fermement, sans possibilité d'y déroger,
01:09:57 sinon ça donnera la même chose qu'avec Nicolas Sarkozy, 70% de mon argent.
01:10:01 On va marquer, si vous le voulez bien, Raphaël Stainville, je vous interromps,
01:10:05 on doit marquer une courte pause car on est un petit peu en retard.
01:10:07 On revient dans un instant sur l'information principale de cette mi-journée,
01:10:11 c'est le report de la visite du souverain britannique Charles III en France,
01:10:15 en lien avec justement les manifestations, la situation sociale dans notre pays.
01:10:19 Un plateau de qualité pour parler de toute l'actualité aujourd'hui.
01:10:26 Naïma M. Fadel, Raphaël Stainville, Benjamin Morel, Johannes Cavallero,
01:10:29 Gautier Levret et Sandra Buisson du service Police-Justice.
01:10:32 Mais pour être vraiment complet sur l'actualité, il faut évidemment sommeiller à la bidi.
01:10:35 Le rappel de l'actualité.
01:10:37 La visite officielle du roi Charles III, finalement reportée par l'Élysée,
01:10:44 un report dû au contexte particulièrement tendu lié aux manifestations
01:10:48 qui secouent le pays depuis le début du mois de mars.
01:10:51 Le monarque et son épouse Camilla disent se réjouir de venir en France
01:10:54 dès que des dates pourront être trouvées.
01:10:57 Deux usines d'incinération ont ouvert ce matin,
01:11:00 après deux semaines et demie de grève contre la réforme des retraites.
01:11:03 Les salariés de Saint-Ouen et d'Issy-les-Moulinons ont voté la fin de la grève.
01:11:07 Quant au troisième site, le plus important est situé à Ivry-sur-Seine.
01:11:11 Une assemblée générale est prévue dans 30 minutes
01:11:14 et doit décider de la suite à donner au mouvement.
01:11:17 Et puis, 33% des vols sont annulés ce dimanche au départ d'Orly
01:11:21 et 20% ce lundi des annulations préventives
01:11:24 qui concernent également Lyon-Saint-Exupéry et Marseille
01:11:27 qui seront imputés de 20% de leurs vols ce dimanche.
01:11:30 Les compagnies aériennes contraintent à nouveau de réduire la voilure
01:11:34 en raison du mouvement de grève des contrôleurs.
01:11:37 On en vient donc à cette nouvelle de la mi-journée.
01:11:43 Le roi Charles III qui n'arrivera pas comme prévu en France dimanche soir
01:11:46 pour une visite d'Etat, sa toute première depuis son accession
01:11:49 au trône d'Angleterre, Gauthier Lebret.
01:11:52 C'est quand même une défaite pour la France,
01:11:54 politiquement pour le gouvernement, l'exécutif surtout,
01:11:57 puisque cela veut dire qu'Emmanuel Macron finalement n'a pas su gérer
01:12:00 la contestation sociale dans le pays quelque part.
01:12:02 Oui, Emmanuel Macron ne contrôle plus les événements, c'est très clair.
01:12:05 Il avait la possibilité d'apaiser les colères lors de son interview
01:12:08 à la veille d'une nouvelle journée de mobilisation.
01:12:11 Il a fait l'exact contraire avec des petites phrases,
01:12:14 déjà l'avant-veille prononcée à l'Élysée, rapportées à la presse.
01:12:17 Et puis dans cette interview, quand il parle de factieux, de factions,
01:12:20 quand il fait des comparaisons avec la prise du capital aux États-Unis,
01:12:24 le Brésil, et puis il s'est mis à dos encore plus les syndicats
01:12:28 en les insultant, c'est comme ça qu'ils l'ont pris,
01:12:30 notamment Laurent Berger en disant qu'il ne faisait pas de proposition.
01:12:33 Alors sur la visite de Charles III, effectivement c'est un camouflet
01:12:38 diplomatique pour la France, c'était un honneur fait à la France.
01:12:41 C'est comme ça que l'Angleterre présentait cette visite,
01:12:43 puisque c'était la première visite d'Etat du roi.
01:12:47 Et pourquoi elle est annulée ?
01:12:48 Évidemment, les climats sociaux, les images d'hier ont dû changer
01:12:51 beaucoup de choses. La CGT qui menaçait de ne pas faire rouler le métro
01:12:55 qui devait transporter Charles III à Bordeaux.
01:12:58 Le tram.
01:12:59 Le métro, j'ai dit le tram, absolument, le tram à Bordeaux.
01:13:02 Il y avait des menaces de coupure d'électricité aussi dans tel bâtiment
01:13:06 où pouvait se rendre Charles III, et des menaces de manifestations
01:13:09 aux abords de Versailles. Et justement, j'en viens à Versailles, puisque...
01:13:13 On a cédé sur cette image catastrophique qui aurait été
01:13:15 "160 convives dans un cadre fastueux", en raison de la contestation.
01:13:23 Oui, depuis 48 heures, la presse britannique dit que nous sommes
01:13:26 obsédés par 1789. Donc effectivement, vous imaginez ce que peut charrier
01:13:30 Versailles, deux monarques à Versailles, un monarque qu'il l'est vraiment,
01:13:35 et puis un monarque républicain, selon Jean-Luc Mélenchon,
01:13:38 qui s'est déjà fendu d'un tweet pour réagir.
01:13:41 Donc évidemment, l'image aurait été désastreuse à la veille
01:13:43 d'une nouvelle journée de mobilisation, puisque Versailles,
01:13:45 ça devait être lundi soir, et la nouvelle journée de mobilisation, c'est mardi.
01:13:49 Donc évidemment, Versailles, le château de Louis XIV, Charles III,
01:13:53 Emmanuel Macron qui reçoit un roi, avec du champagne, des petits fours,
01:13:57 un dîner, j'imagine Emmanuel Macron en queue de pied.
01:14:00 Vous imaginez un peu tout ce que ça peut charrier et déclencher
01:14:03 comme colère, et ça aurait été récupéré, évidemment, tout de suite,
01:14:05 politiquement, par les opposants du président de la République.
01:14:08 Donc, valait mieux annuler pour toutes ces raisons de mobilisation
01:14:11 et d'image que ça pouvait renvoyer.
01:14:13 Alors, le chef de l'État va justement s'exprimer dans quelques minutes
01:14:15 lors d'une conférence de presse à Bruxelles.
01:14:17 Ce sera à suivre, bien sûr, sur CNews en direct.
01:14:19 Peut-être évoquera-t-il...
01:14:21 Alors, vous avez vu que, hormis l'interview qu'il a faite il y a deux jours,
01:14:24 hormis sa visite entre le Parlement, entre l'Assemblée nationale et le Sénat,
01:14:31 sa visite à Rungis, où il s'était exprimé sur cette réforme des retraites,
01:14:34 il commande toujours la réforme des retraites, d'une ou deux phrases,
01:14:37 depuis l'étranger, depuis le début des mobilisations.
01:14:39 Alors, c'est l'un jada diplomatique qui veut ça,
01:14:41 mais depuis le début des mobilisations, quasiment à chaque fois, il est à l'étranger.
01:14:44 Donc là, effectivement, il est à Bruxelles et il aura sûrement une phrase,
01:14:48 déjà sur la visite annulée de Charles III et sur les mobilisations d'hier.
01:14:51 Alors, juste avant de partir à Sainte-Sauline pour évoquer justement
01:14:55 la contestation là-bas contre les mégabassines,
01:14:57 Joan Cavallero, sur le report de cette visite de Charles III,
01:15:00 c'est plus raisonnable au vu de la mobilisation des forces de l'ordre
01:15:04 en ce moment face à la contestation sociale,
01:15:06 et notamment aussi ce week-end à Sainte-Sauline, par exemple.
01:15:08 Oui, je pense que c'est raisonnable, déjà en termes d'image,
01:15:10 comme c'est indiqué par rapport à la France,
01:15:12 mais en termes d'organisation aussi pour les forces de l'ordre,
01:15:14 ça va permettre un peu de souffler.
01:15:16 Et comme vous le signalez, à Sainte-Sauline, il y a un matière de l'ordre
01:15:19 dont on sait qu'il va être très violent, avec une forte mobilisation.
01:15:22 Donc oui, enfin, au niveau opérationnel, je pense que c'est une sage décision
01:15:26 de reporter ça, et je pense que les forces de l'ordre
01:15:28 n'avaient pas besoin de services supplémentaires par rapport à ça.
01:15:31 Je voudrais juste souligner, si vous me permettez, Anthony,
01:15:33 qu'on n'a pas assez soulevé, je trouve, c'est la responsabilité aussi
01:15:37 de la NUPES, de l'FI, par rapport à cette situation aussi de violence,
01:15:42 qu'ils n'ont absolument pas condamnée, Mélenchon ne l'a pas condamnée,
01:15:45 au contraire, ils attisent les flammes, et au contraire,
01:15:49 des syndicats qui, eux, ont condamné fermement.
01:15:52 Et donc, j'en appelle encore une fois, c'est toujours la question
01:15:55 de la responsabilité de certains partis politiques
01:15:57 qui veulent semer le chaos et le désordre.
01:16:00 Et aujourd'hui, il faut pouvoir aussi, à un moment, s'interroger
01:16:04 sur ces représentants du peuple qui sont indignes de la République.
01:16:08 - Allez, on va partir dans les Deux-Sèvres, où on s'attend
01:16:10 à un nouveau week-end de tension autour des projets de méga-bassines.
01:16:13 Des milliers de manifestants vont protester contre ces grandes
01:16:16 réserves d'eau agricoles à partir d'aujourd'hui dans le département,
01:16:19 également dans la Vienne. Antoine Estève et Jérôme Rampenau,
01:16:22 on vous retrouve sur place pour CNews. Il y a un important dispositif
01:16:25 de sécurité qui est déjà présent sur place.
01:16:28 - Effectivement, et deux informations importantes à l'heure qu'il est.
01:16:33 La première, c'est qu'il y a deux campements en cours de construction
01:16:37 par les militants anti-bassines. Il y a celui-ci que vous voyez
01:16:40 tout au fond, là-bas, sur les images en direct de Jérôme Rampenau.
01:16:43 Il y a beaucoup de tentes. Il y a deux grandes tentes qui ont été installées
01:16:46 aussi pour tenir des réunions. Beaucoup de militants qui sont déjà sur place.
01:16:50 D'autres qui continuent à s'y rendre. C'est un petit peu plus compliqué
01:16:53 depuis quelques temps, je vous assure, parce qu'il y a beaucoup,
01:16:56 beaucoup de forces de gendarmerie sur les routes. Regardez à gauche,
01:16:58 là, on est au carrefour qui est le plus près du campement des militants.
01:17:01 Il y a beaucoup de forces mobiles qui viennent d'arriver, des gendarmes mobiles.
01:17:04 Beaucoup de contrôles aussi. Quelques voitures avec des jeunes militants
01:17:07 ont été repoussées tout à l'heure et ont dû rebrousser chemin.
01:17:10 Tout cela, ça montre qu'il y a quand même beaucoup de monde
01:17:13 pour cette manifestation de demain, qui se tiendra demain.
01:17:16 Et la deuxième information qu'on peut vous donner à l'heure qu'il est,
01:17:18 c'est la radicalisation de ces jeunes. Parce que tout à l'heure,
01:17:21 on a essayé de rentrer à l'intérieur du campement avec Jérôme Rampenau.
01:17:24 On a pu rentrer dans le campement. On a pu s'entretenir avec les personnes
01:17:27 qui s'occupent des relations presse de ces militants anti-bassines.
01:17:30 Ils ont été parfaitement charmants et cordiaux avec nous.
01:17:33 On a pu discuter d'ailleurs. Ils nous ont dit qu'il n'y avait aucun problème
01:17:35 pour qu'on puisse faire notre comité de journalistes.
01:17:37 Sauf que, quand ils sont partis, des militants cagoulés sont venus nous voir
01:17:41 et nous ont clairement exprimé leur volonté de nous jeter en dehors du camp.
01:17:47 Ils nous ont raccompagnés et ont jeté de la peinture sur notre véhicule
01:17:50 au moment où nous sommes partis. Donc vous le voyez, il y a une forme
01:17:53 de radicalisation de ces jeunes en ce moment, ça c'est sûr.
01:17:56 Et un problème aussi avec ces militants plus traditionnels,
01:17:59 c'est-à-dire ces agriculteurs aussi, ces militants écologistes
01:18:02 qui viennent de la France entière. On a vu des voitures tout à l'heure
01:18:04 immatriculées aussi en Italie. Il y a des militants qui viennent de Suisse
01:18:07 pour ces manifestations ce week-end qui sont certainement un petit peu débordés
01:18:11 par cette radicalité de certains éléments un petit peu plus jeunes.
01:18:14 Oui, vous nous dites que vous subissez clairement des menaces
01:18:17 et des intimidations dans ce cadre-là. Merci à vous Antoine et Steve.
01:18:21 Merci également à Jérôme Rampenau qui est derrière la caméra.
01:18:23 Et bien sûr, faites attention à vous tout au long de ce week-end.
01:18:26 Sandra Buisson, justement, à quoi on peut s'attendre ce week-end ?
01:18:29 Ces deux manifestations, enfin ces manifestations, je le rappelle, sont interdites.
01:18:32 Alors, il faut s'attendre à ce que ce soit très violent.
01:18:35 Ce sont les inquiétudes des autorités qui attendent 7 à 10 000 personnes
01:18:42 dans ces événements prévus ce week-end, dont 1 000 à 1 500 radicaux violents,
01:18:47 dont certains viennent de pays étrangers, d'Italie et de Suisse,
01:18:51 notamment selon nos informations.
01:18:54 Leur objectif, au-delà effectivement de s'en prendre aux forces de l'ordre,
01:18:58 ce qui risque forcément d'arriver, puisque ça a déjà été le cas à l'automne dernier,
01:19:02 et ça avait occasionné 61 blessés chez les gendarmes,
01:19:06 l'objectif des militants, c'est de détruire les bassines, les saboter,
01:19:12 et de vraisemblablement monter une nouvelle ZAD.
01:19:15 C'est d'ailleurs comme ça que ça en prend le chemin,
01:19:17 puisque on voit ce que vous avez expliqué Antoine Estève,
01:19:21 notre correspondant sur place, c'est ce qu'il a pu constater.
01:19:24 Et donc, effectivement, puisque les forces de l'ordre seront là
01:19:27 pour empêcher la constitution d'une ZAD et les actes de sabotage,
01:19:31 il y a fort à parier qu'il y ait à nouveau des tensions et des violences.
01:19:36 On en veut pour preuve certains des éléments qui ont déjà été saisis
01:19:40 par les forces de l'ordre, qui commencent déjà à mener des contrôles en amont.
01:19:44 Il y a des contrôles aux frontières, il y a des contrôles au niveau du département,
01:19:47 et ensuite plus précisément aux abords des sites.
01:19:50 Et on va peut-être le voir, on a quelques images de ce qui a été saisi.
01:19:54 Ça a été saisi à Melles dans les Deux-Sèvres,
01:19:56 et on voit sur les images de l'acide, une hache, des bidons avec du liquide inflammable,
01:20:03 ce qui donne un petit peu la tonalité de ce qui est prévu sur ce week-end.
01:20:07 Je vais vous interroger dans un instant, Johanne Cavallero,
01:20:10 sur l'appréhension peut-être que les forces de l'ordre ont à gérer ce type d'événements,
01:20:14 à ce qui va se passer ce week-end sur place, tel que nous le décrit Sandra Buisson.
01:20:17 Je voudrais juste qu'on écoute tout d'abord le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
01:20:20 qui était donc l'invité de Laurence Ferrari ce matin,
01:20:22 qui s'est exprimé sur ces rassemblements, qui seront violents de son propre aveu.
01:20:26 C'est lui qui nous le dit. Écoutez.
01:20:28 Il y a des manifestations extrêmement violentes, pas pacifiques,
01:20:31 extrêmement violentes contre Sébastien dans les Deux-Sèvres, dans l'ouest de la France.
01:20:34 Combien d'unités seront mobilisées ?
01:20:36 Il y a 2 500 policiers et gendarmes, essentiellement des gendarmes qui sont depuis aujourd'hui,
01:20:42 samedi, dimanche, dans les Deux-Sèvres, c'est-à-dire quasiment deux fois plus
01:20:47 que le dernier week-end à Saint-Saëline, qui était au mois d'octobre,
01:20:49 où il y avait eu 61 gendarmes blessés, dont un extrêmement gravement,
01:20:53 qui a eu la tête extrêmement attaquée.
01:20:56 Et je veux redire que nous verrons des images extrêmement dures,
01:21:00 parce que là aussi, il y a une très grande mobilisation de l'extrême-gauche
01:21:03 et une très grande mobilisation de ceux qui veulent s'en prendre
01:21:06 et peut-être tuer des gendarmes, tuer des institutions.
01:21:10 Johanne Cavallero, délégué national CRS Alliance,
01:21:13 vous appréhendez ce week-end de manifestation ?
01:21:15 Les forces de l'ordre l'appréhendent ?
01:21:17 Oui, on essaie de se préparer au mieux par rapport à tout ça,
01:21:20 mais c'est vrai qu'on sait que ça va être violent.
01:21:23 Ce qui est effarant, c'est qu'on les laisse installer.
01:21:26 On sait que ça va être violent, mais on les laisse venir aux abords,
01:21:28 on les laisse installer, on sait qu'il va y avoir des violences, on les laisse faire.
01:21:31 Et on aurait pu faire mieux en amont ?
01:21:32 Je pense qu'aussi près, peut-être interdire les campements ou autre.
01:21:36 Mais après, oui, on va avoir des images, mais il faudra une fois de plus
01:21:40 que le pouvoir puisse soutenir un peu les gendarmes,
01:21:42 parce qu'on aura des hommages violentes.
01:21:43 Moi, ça ne me choque pas qu'un casseur, comme on dit,
01:21:45 prenne un peu sur la courge, comme on dit chez nous,
01:21:47 parce qu'à bout d'un moment, ça suffit.
01:21:49 Les collègues ne sont pas là pour servir de chair à canon.
01:21:52 Et les collègues ont été éprouvés déjà en octobre dernier.
01:21:54 Oui, les gendarmes notamment, il y a beaucoup d'escadrons,
01:21:57 mais c'est un peu comme les forces mobiles,
01:21:59 ils sont éprouvés, ils sont blessés, ce ne sont pas des petites blessures.
01:22:02 Donc, on essaie de se préparer au mieux,
01:22:04 mais le matière de l'ordre, c'est jamais une science exacte.
01:22:06 C'est toujours compliqué, il faut s'adapter au terrain.
01:22:08 Il y a plusieurs choses de faute et ça reste malgré tout politique.
01:22:11 On reste à faire des décisions du préfet.
01:22:13 Raphaël Stainville, vous voulez réagir ?
01:22:14 Oui, je voudrais réagir parce que je pense que le pouvoir
01:22:18 porte une immense responsabilité dans cette extinction du domaine de la ZAD.
01:22:22 On a vu ce qui s'est passé à Nantes, maintenant à Sainte-Soline.
01:22:26 Mais c'est précisément parce que le pouvoir,
01:22:28 alors même qu'il y avait eu un référendum local
01:22:31 qui avait validé la possibilité de cet aéroport à Notre-Dame-des-Landes,
01:22:36 qui a été finalement cassé par le gouvernement qui a cédé aux zadistes,
01:22:39 qu'aujourd'hui se constituent un peu partout des ZAD
01:22:42 dès lors qu'un projet est contesté.
01:22:44 Et donc, c'est là tout le paradoxe,
01:22:46 c'est-à-dire que le gouvernement peut bien aujourd'hui
01:22:49 s'en prendre à l'extrême gauche, mais en laissant faire,
01:22:52 en cédant finalement aux revendications de ces mouvements écologistes extrémistes,
01:22:58 il a laissé la porte ouverte à l'installation et à l'essimation
01:23:02 de ce genre de mouvements partout en France.
01:23:04 Alors, on y revient toujours à ça, mais en réalité,
01:23:07 le pouvoir n'a cédé que trois fois ces dernières années.
01:23:10 Notre-Dame-des-Landes, les Gilets jaunes
01:23:12 et les manifestations en Corse pour Yvan Colonat.
01:23:15 À chaque fois, il a cédé à la violence.
01:23:17 Et là, on a ouvert aujourd'hui une boîte de Pandore
01:23:19 qui va être très, très difficile à refermer,
01:23:22 que ce soit dans les manifestations de nuit à Paris
01:23:24 ou que ce soit demain à Sainte-Sauline.
01:23:26 D'ailleurs, c'est ce qu'avaient anticipé les renseignements
01:23:29 dans une note qu'on avait pu consulter il y a une dizaine de jours.
01:23:32 Ils disaient en fait, comme les manifestations calmes n'ont aucun effet,
01:23:37 ça attire de plus en plus de radicaux violents.
01:23:40 Et les renseignements prévoyaient aussi que c'était avant
01:23:43 qu'il y ait l'utilisation du 49Moi,
01:23:45 mais qu'en cas d'utilisation de l'article 49.3,
01:23:48 effectivement, il y ait des débordements et des violences accrues.
01:23:52 - Gauthier Lebret.
01:23:53 - C'est là l'erreur, excusez-moi, c'est là l'erreur en fait d'Emmanuel Macron,
01:23:56 c'est quand il n'a pas saisi la main tendue par les syndicats.
01:23:59 À partir de ce moment-là, il leur a fait affront,
01:24:01 donc les autres ne pouvaient que se dire,
01:24:03 il n'y a que par la radicalisation qu'on va y arriver.
01:24:05 - Un mot, si vous le voulez bien, de Gauthier Lebret
01:24:07 sur la mobilisation de ces militants d'extrême gauche.
01:24:11 - Oui, Gérald Darmanin les a très clairement ciblés ce matin,
01:24:14 tant pour les événements d'hier que pour ce qui va se passer
01:24:16 probablement ce week-end à Saint-Sauline.
01:24:18 Il les avait appelés en octobre dernier des éco-terroristes,
01:24:20 ce qui voulait d'ailleurs dire au passage que le gouvernement
01:24:23 avait cédé aux éco-terroristes à Notre-Dame-des-Landes.
01:24:25 Si on appelle les personnes de Saint-Sauline des éco-terroristes,
01:24:28 c'était quasiment les mêmes profils à Notre-Dame-des-Landes.
01:24:31 Voilà, exactement.
01:24:32 Et on le disait tout à l'heure, le gouvernement qui a aussi cédé
01:24:34 à la violence après l'épisode des Gilets jaunes.
01:24:36 Et j'entendais sur ce plateau Fabien Vidieu, par exemple,
01:24:38 représentant Sud Rail, qui disait, est-ce qu'il faut être violent
01:24:40 pour que le gouvernement nous entende ?
01:24:42 Là, je cloue la parenthèse.
01:24:43 Sur l'extrême-gauche, depuis le début des mobilisations
01:24:46 après le 49-3, je pense aux soirées dans les grandes villes en France,
01:24:50 pour l'Elysée, c'est très clairement des jeunes manipulés
01:24:53 par la France insoumise et par Jean-Luc Mélenchon.
01:24:56 Et quand vous échangez avec les conseillers du président de la République,
01:24:58 on vous explique que Jean-Luc Mélenchon et la France insoumise
01:25:01 veulent faire la révolution et qu'ils veulent la disparition du bloc central.
01:25:05 C'est-à-dire qu'il veut jouer son duel avec Marine Le Pen
01:25:08 pour la prochaine élection présidentielle dans quatre ans.
01:25:10 Donc, la stratégie de communication de la part de l'exécutif
01:25:14 qu'on voit quand on expliquait tout à l'heure que du côté de l'Elysée,
01:25:18 on tablait sur un pourrissement et qu'au bout d'un moment,
01:25:20 l'opinion pourrait s'inverser, être lassée des débordements
01:25:24 et se tourner vers la figure d'autorité du chef de l'État,
01:25:27 qui est venu faire ce matin Gérald Darmanin sur notre antenne,
01:25:30 incarner l'ordre et l'autorité face à ceux qu'il appelle,
01:25:34 pour le chef de l'État, les factieux et face à l'ultra-gauche et à l'extra-gauche.
01:25:38 - Alors, peut-être une précision, parce qu'effectivement,
01:25:40 ça c'est l'explication politique que donnent les autorités,
01:25:44 mais concrètement, l'ultra-gauche, telle qu'elle est connue
01:25:47 par les services de renseignement et les forces de l'ordre,
01:25:50 les casseurs professionnels, tels qu'on les appelle,
01:25:54 ils interviennent dans toutes les manifestations d'ampleur.
01:25:57 On se rappelle pendant les Gilets jaunes,
01:25:59 quand il y avait eu une manifestation de soignants,
01:26:01 eh bien, ils étaient venus faire le coup de poing pour la loi El Khomri.
01:26:05 Ils étaient là pour un 1er mai, avec l'attaque du McDo à Austerlitz.
01:26:09 C'était les casseurs violents.
01:26:12 Donc, il y a quand même une grande partie des casseurs violents
01:26:15 qui ne sont à la manœuvre d'aucun parti.
01:26:17 C'est-à-dire qu'en fait, ce sont des spécialistes du désordre.
01:26:20 Après, effectivement, peut-être que des jeunes,
01:26:22 qui eux ne sont pas spécialisés dans ces mouvements violents,
01:26:25 se laissent entraîner, effectivement, comme le dit l'Élysée.
01:26:28 - On a pu voir ces jeunes, qu'on a pu voir le soir,
01:26:30 plus que des Black Blocs, me semble-t-il, le soir,
01:26:32 après l'utilisation du 49.3, toutes ces soirées de violence
01:26:35 qu'on a pu vivre.
01:26:36 - Justement, est-ce que ces images de violence
01:26:38 qu'on a pu observer tout au long de la semaine
01:26:40 ont de quoi ragaillardir, finalement, ces militants d'ultra-gauche,
01:26:43 écologistes, que l'on retrouve à Sainte-Soline ?
01:26:45 Est-ce que, justement, ça peut avoir un effet d'entraînement,
01:26:47 quelque part, sur les violences qu'on va retrouver ce week-end,
01:26:50 par exemple ?
01:26:51 - Oui, je pense que ça aura forcément un effet d'entraînement,
01:26:54 parce qu'on voit ça se passe tous les jours,
01:26:56 et il n'y a pas forcément beaucoup...
01:26:57 Il n'y a pas de réponse judiciaire, d'ailleurs.
01:26:59 Donc, en fait, je vous dis, peut-être que là, sur Sainte-Soline,
01:27:01 vous allez retrouver des gens, hier, qui étaient sur Paris
01:27:03 ou ailleurs, dans des grandes villes, par exemple,
01:27:05 et Féchation, qui vont faire route vers Sainte-Soline.
01:27:07 Mais je pense qu'on peut retrouver un mème.
01:27:09 Et oui, effectivement, tant qu'il n'y aura pas de réponse
01:27:11 derrière pénale ferme, on aura toujours ce niveau de violence.
01:27:14 - Oui, peut-être la nuance que j'apporterais,
01:27:17 c'est qu'en fait, qu'il s'agit de Sainte-Soline
01:27:19 et de Notre-Dame-de-Lande, en fait, c'est une internationale
01:27:22 de l'extrême gauche qui se réunit.
01:27:25 C'est-à-dire qu'on a des groupes qui viennent d'Angleterre,
01:27:28 d'Allemagne, et qui se déplacent au gré des ZAD qui se constituent.
01:27:35 Donc, la réforme des retraites, pour certains,
01:27:38 elle est très, très éloignée, parce qu'ils ne sont pas du tout
01:27:40 concernés par rapport au sujet.
01:27:42 Et pour moi, m'être rendu pendant une semaine
01:27:45 à Notre-Dame-de-Lande, au cœur de la tension,
01:27:51 je crois que c'était en 2013, on voit que ces groupes étrangers
01:27:56 sont aussi très, très, très présents.
01:27:58 - On arrive à la fin de cette émission, le moment de vous remercier
01:28:00 tous autour de cette table.
01:28:02 Benjamin Morel, Naïma M. Fadel, Gautier Lebret, Sandra Buisson,
01:28:05 Johanne Cavallero et bien sûr Raphaël Stainville.
01:28:08 Vous restez avec nous sur CNews.
01:28:10 Je vous rappelle l'information principale de cette mi-journée,
01:28:12 c'est le report de la visite officielle, de la visite d'État
01:28:16 du souverain britannique Charles III en France,
01:28:19 en raison de la crise sociale que nous traversons
01:28:22 dans le pays en France.
01:28:24 Le chef de l'État Emmanuel Macron est en ce moment à Bruxelles.
01:28:26 Il va s'exprimer en direct dans quelques minutes
01:28:29 et ce sera à suivre avec Lélie Mathias dans La Parole aux Français.
01:28:32 A tout de suite sur CNews.
01:28:34 *bruit de clavier*