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Parfois, l’avenir d’une franchise NBA tient à très, très peu de choses, et les Indiana Pacers de la fin des années 70 pourront amplement en témoigner. Pour ça, rendez-vous en 1976, lorsque la ABA et la NBA ont fusionné, et lorsque les Pacers de l’Indiana ont eu l’occasion de rejoindre la grande ligue.

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00:00 Parfois l'avenir d'une franchise NBA tient à très très peu de choses et les Indiana Pacers de la fin des années 70 pourront amplement en témoigner.
00:07 Pour ça rendez-vous en 1976 lorsque la ABA et la NBA ont fusionné et lorsque les Pacers de l'Indiana ont eu l'occasion de rejoindre la Grande Ligue.
00:15 Si la franchise a pu faire partie de celles qui ont obtenu le fameux Sésame, c'est qu'elle faisait partie des plus performantes de ABA.
00:20 En 9 ans d'existence, écoutez bien les Pacers ont remporté 3 titres, dont un back to back en 72 et en 73, sur 5 finales disputées.
00:27 Pas mal non ? Mais ce qui lui a d'autant plus accordé une place en NBA après la fusion, c'est surtout le chèque de 3,2 millions qu'elle a dû signer pour rejoindre la Grande Ligue.
00:35 Une somme gigantesque pour l'époque.
00:37 Ça, ça a mis les Pacers dans une difficulté financière incroyable.
00:40 Toutes les caisses étaient vides à tel point que la franchise ne put pas honorer les deux dernières payes des joueurs, relative à la saison 1976-1977.
00:47 Ça craint.
00:47 En une campagne à peine en NBA, cette équipe était complètement à sec et n'avait aucunement réussi à engendrer les bénéfices suffisants pour assurer la pérennisation de leur projet.
00:56 Pourtant, sportivement, même si le bilan n'avait pas été fabuleux, il n'avait pas non plus été calamiteux.
01:01 36 victoires pour 46 défaites, on aurait pu imaginer pire pour une saison d'inauguration.
01:05 Le problème, en plus du prix d'entrée, fut centré autour des frais de fonctionnement de la nouvelle salle, qui avait ouvert 3 ans plus tôt, la Market Square Arena.
01:11 Les banques blacklistent alors les dirigeants des Pacers partout et plus personne ne peut recevoir son chèque.
01:16 Slick Leonard, le coach, prône la patience, assurant que tout va rapidement se régler, mais on peut le comprendre, dans les coulisses à Indianapolis, ça gronde.
01:24 Alors que Slick était en déplacement à Hawaii pour scouter de jeunes universitaires en compagnie de sa femme Nancy,
01:29 qui occupait le poste de General Manager en étroite collaboration avec son époux, il reçoit un coup de téléphone.
01:34 La situation financière de la franchise est dramatique et le couple doit immédiatement revenir à Indianapolis pour participer à l'élaboration d'une solution d'urgence.
01:42 Sans ça, la franchise serait vendue et probablement délocalisée, ce qui aurait représenté un cataclysme pour ces Pacers,
01:48 au vu de tout ce qu'ils avaient investi pour rejoindre la grande ligne.
01:50 De plus l'Indiana, on le sait, est l'une des terres du basket universitaire, avec bon nombre de fac de renom installées dans l'état.
01:56 Là-bas, le basketball est roi et priver les locaux d'une équipe NBA n'était définitivement pas quelque chose d'envisageable.
02:02 C'est ainsi que le couple Leonard empaqueta ses affaires en quelques minutes et prit le premier avion pour retourner à la maison,
02:08 et tenter de gérer la situation du mieux qu'il pouvait.
02:10 Sauf que soyons honnêtes, il ne semblait plus y avoir grand chose à faire, tant les dirigeants se retrouvaient dos au mur.
02:15 Les banques n'en pouvaient plus, les prêts qu'elles accordaient au propriétaire Bill Eason, basé sur la bonne foi, ne passaient plus.
02:20 Dans le comité directoire, il n'y avait aucun millionnaire, aucun sous garde à vie,
02:23 juste des businessmen honnêtes, originaires du coin, avec une fortune limitée, et passionnés par le basket.
02:28 La franchise n'avait donc plus aucun moyen de récupérer ne serait-ce qu'un seul dollar,
02:31 et le nombre de solutions pour sauver les paysieurs s'amenuisait dangereusement.
02:35 La plupart des joueurs majeurs avaient déjà été transférés contre du cash.
02:38 Comment faire désormais pour survivre ?
02:40 Pour beaucoup, l'avenir de l'équipe dans l'Indiana était juste foutu.
02:43 Heureusement, la plupart des employés, joueurs compris, comprenaient l'attachement de la ville d'Indiana Police à sa franchise.
02:47 C'est ainsi que la grande majorité accepta de ne pas recevoir son salaire.
02:51 Cependant, il ne fallait pas traîner, et contacter un maximum d'investisseurs,
02:54 afin de les convaincre que les payseurs pourraient toujours avoir un avenir dans l'Indiana.
02:58 Le calcul est rapidement fait, si les payseurs obtiennent 8000 abonnements pour la saison 1977-1978,
03:04 cela leur procurera environ 2 millions de liquidités.
03:07 Avec une telle somme, qui serait gage de sérieux, il pourrait attirer des promoteurs,
03:10 et récupérer environ 750 000 dollars supplémentaires.
03:13 Une somme totale de presque 3 millions de dollars, qui pourrait au moins permettre à la franchise de sortir temporairement la tête de l'eau.
03:19 Le problème, c'est que nous sommes en juin.
03:20 Personne ne sait encore à quoi ressemblera l'effectif de la saison suivante,
03:23 et il est bien trop tôt pour faire la promotion des abonnements.
03:25 Mais les dollars, eux, doivent arriver mi-juillet, ou plus tard, pour éviter la délocalisation.
03:30 Comment vendre tant de tickets en quelques semaines à peine ?
03:33 La mission s'annonce totalement impossible.
03:35 C'est là que Nancy, réputée par sa ténacité, sa loyauté, et sa nature optimiste, eut une idée de génie.
03:40 Organiser un téléthon, afin de mobiliser les fans, et les impliquer dans la survie de la franchise.
03:44 Il fallait pour ça, organiser un énorme événement à la télévision,
03:47 et tenter de faire comprendre aux locaux que l'avenir de la NBA à Indianapolis était entre leurs mains.
03:52 Pour ça, ils devraient faire confiance à l'équipe, et acheter leurs tickets de manière totalement anticipée.
03:56 Pas simple.
03:57 Là, soyons honnêtes, au premier abord, absolument personne n'y a cru.
04:00 Le front office fronça les sourcils, se demandant quelle mouche avait piqué Nancy Leonard,
04:04 première femme GM de toute l'histoire du sport pro US.
04:06 Dans ce monde à l'époque réservé aux hommes, personne ne la prenait réellement au sérieux.
04:10 Beaucoup la considéraient davantage comme la femme du coach, que pour le poste qu'elle occupait.
04:14 Et puis quoi encore ? Un téléthon organisé pour sauver une équipe sportive.
04:18 Personne n'avait jamais entendu parler de ça.
04:20 Généralement, ce genre d'événement est organisé dans un but caritatif, pas pour du sport.
04:24 Et pour le front office, cela n'avait aucune chance, aucune, de fonctionner.
04:28 Cependant, après avoir retourné et creusé toutes les pistes,
04:31 tout le monde se rendit très vite compte qu'il n'y avait pas d'autre choix.
04:33 Sam Dicknapp, responsable des relations publiques de l'équipe, apporta son soutien à Nancy.
04:37 Consciente que cette tentative de la dernière chance, bien que totalement inédite,
04:41 représentait réellement la dernière solution pour sauver les Pacers.
04:44 La franchise, sans argent, mais avec un palmarès long comme le bras en ABA,
04:48 avait réussi à intégrer la NBA contre toute attente.
04:50 Elle avait tout investi pour ça.
04:52 Impossible de tout abandonner maintenant.
04:54 Il était hors de question de voir le basket professionnel disparaître comme ça,
04:57 d'un coup d'un seul, de l'état passionné de balle orange qu'était l'Indiana.
05:00 Voilà pourquoi les dirigeants des Pacers acculaient, acceptaient,
05:03 et essayaient de faire ça du mieux possible.
05:05 Pour ce Téléthon, ils décidèrent de cocher la date du 4 juillet,
05:07 jour férié, car jour de fête nationale.
05:09 Une date où beaucoup de monde serait devant la télé.
05:12 Par contre, organiser un événement d'une telle ampleur n'était pas simple,
05:14 et pour être prêt dans les temps, il faudrait bosser jour et nuit.
05:17 Par exemple, il faut savoir que pour obtenir un créneau à la télévision,
05:20 même locale, il fallait s'y prendre plusieurs mois à l'avance,
05:23 et ce phénomène revêtait une importance de taille.
05:25 Sans diffusion à la télé, un élément à la base du Téléthon bien sûr,
05:28 impossible de toucher suffisamment de locaux.
05:30 Et sans leur argent, impossible d'envisager la survie de la franchise.
05:34 Et c'est justement là que la passion du basket de l'état de l'Indiana a fait son oeuvre.
05:37 Consciente de l'urgence, la chaîne WTTV4 déprogramme absolument tout ce qu'elle avait prévu ce 4 juillet,
05:42 s'engageant à offrir 16 heures de direct en continu pour ce Téléthon aux Pacers.
05:47 Boum ! Ce geste inespéré apportait déjà un semblant d'espoir.
05:50 De plus, dans les quelques jours précédents le Téléthon,
05:52 bien évidemment, la franchise a communiqué autant qu'elle le pouvait sur son projet,
05:56 via les journaux notamment.
05:57 Tous les fans de basket de l'état se mobilisent alors,
05:59 et en quelques jours, 5720 abonnements sont déjà vendus,
06:02 soit plus de 70% de l'objectif déjà atteint.
06:05 Tout le monde commence à y croire, même si, évidemment,
06:07 le projet s'apparente à une réelle course contre la montre.
06:10 C'est ainsi que le jour de l'événement, Slick Leonard,
06:12 qui devait être le visage de la franchise pour ce Téléthon de la dernière chance,
06:15 s'avança sur un plateau télé de fortune,
06:17 élaboré à la dernière minute,
06:18 vêtu d'un blazer rouge et d'un pantalon blanc.
06:21 Nous sommes dans la salle de spectacle du Convention Center,
06:23 et plusieurs personnalités viennent soutenir Leonard.
06:25 A ses côtés, le maître de cérémonie a réuni un plateau de marque,
06:28 composé du gouverneur Otis Bowen,
06:30 du coach légendaire de l'Université de l'Indiana, Bobby Knight,
06:33 du coach de la fac de Purdue, Fred Shost,
06:36 et de l'ancienne gloire de la franchise, George McGuinness,
06:38 qui à cette époque jouait pour les Sixers.
06:40 Tous avaient pour but ultime de convaincre les habitants d'Indianapolis
06:43 de réserver leur siège pour la saison,
06:45 dès maintenant.
06:46 Une très grosse mission.
06:47 Nous étions le 3 juillet, il était 22h,
06:49 et l'organisation avait jusqu'à 14h30 le lendemain
06:51 pour obtenir les 2280 abonnements manquants.
06:54 Vous imaginez bien que même si la mobilisation
06:56 qu'il y avait eue les jours précédents était prometteuse,
06:58 absolument rien n'était gagné.
07:00 Surtout sur une plage horaire majoritairement nocturne.
07:02 Comme prévu, au début, les chiffres montent très lentement,
07:05 mais au petit matin, une nouvelle lueur d'espoir fait son apparition.
07:09 Rapidement, le téléphone se met à sonner,
07:11 de plus en plus souvent,
07:12 et au guichet, une file d'attente s'organise.
07:14 On y voyait des familles entières, café à la main,
07:16 et des fans qui faisaient leur fond de poche,
07:18 payant parfois en liasses de billets d'un dollar,
07:20 prêts à investir pour sauver leur franchise de cœur.
07:23 Devant cette vision, tout le monde était ému,
07:24 les yeux humides, en remarquant à quel point
07:26 les paysieurs c'était important dans le cœur des locaux.
07:28 A midi et demi, soit deux heures avant le gong final,
07:31 les chiffres sont ultra encourageants.
07:32 On annonce un total de 7552 abonnements vendus,
07:35 sur l'objectif des 8000.
07:37 Rien n'est encore gagné,
07:38 mais au terme d'un dernier effort,
07:39 lors de la dernière ligne droite,
07:41 la franchise pourrait être sauvée.
07:43 Sauf que là, nouveau cataclysme.
07:44 Les dirigeants des payseurs,
07:45 la mort dans l'âme,
07:46 apprennent qu'il y a eu une erreur dans le comptage des ventes.
07:49 La somme totale n'est pas de 7552,
07:51 mais de 6730.
07:53 Une différence énorme.
07:55 En d'autres termes, cela voulait dire qu'en 14 heures de direct,
07:57 la franchise n'avait vendu que 1000 abonnements.
07:59 Pour atteindre les 8000,
08:00 il faudrait maintenant en vendre 1270,
08:03 en à peine deux heures.
08:04 Comment ne pas se décourager ?
08:06 L'ambiance dans la salle était électrique.
08:07 Il y avait toujours du monde au guichet,
08:09 mais les chiffres à combler semblaient bien trop importants
08:11 pour espérer quoi que ce soit.
08:12 L'ascenseur émotionnel,
08:13 dû aux erreurs de comptage,
08:14 avait fait beaucoup de mal aux morales des troupes.
08:16 Mais en contrepartie,
08:17 elle donna encore plus envie aux locaux de se mobiliser.
08:19 Plus l'heure fatidique approchait,
08:21 et plus la file d'attente gagnait en volume.
08:23 Y aurait-il encore un faible espoir ?
08:25 C'est maintenant ou jamais.
08:26 A ce moment-là, dans la salle ou à la télé,
08:28 personne n'a encore de vision précise sur le décompte.
08:30 Le suspens est donc à son comble,
08:32 et tout le monde n'attend qu'une chose,
08:33 que Nancy Leonard débarque sur le plateau
08:36 afin de faire le point.
08:37 Le temps passe,
08:38 et chaque minute semble ressembler à une éternité.
08:40 Mais à 14h20, soit 10 minutes avant le gong final,
08:42 la dirigeante arrive,
08:44 les larmes aux yeux.
08:45 Personne ne sait encore s'il faut se réjouir ou non,
08:47 mais lorsqu'elle prend le micro,
08:48 l'annonce est faite.
08:49 Les Pacers ont finalement vendu 8028 abonnements.
08:51 Et la franchise est sauvée,
08:53 ça s'est joué à si peu.
08:54 De ce que dit la légende,
08:55 les fans sont allés jusqu'à donner leur dernier billet,
08:57 quitte à payer leurs abonnements plus chers.
08:59 Ceux qui n'avaient pas les moyens de s'acheter un abonnement,
09:01 mettaient leurs sous en commun avec leurs proches,
09:03 offrant même à la franchise des billets de 5 ou 10 dollars,
09:06 sans rien attendre en retour.
09:07 Même les gamins ont refilé leurs pénis qui traînaient dans leur tirelire.
09:10 Ils allèrent même jusqu'à collecter des pièces de 10 ou 25 cents dans la rue,
09:14 pour faire gonfler la cagnotte.
09:15 Tout ça, pour donner une chance à la franchise de rester à Indianapolis.
09:18 Quelle histoire !
09:19 Absolument tout le monde dans l'Indiana
09:21 voulait œuvrer en fonction de ses moyens
09:22 pour participer à cette mission sauvetage.
09:24 Dans cet état considéré plutôt comme campagnard,
09:26 il n'y avait pas de grosse fortune,
09:27 mais il y avait de la cohésion,
09:28 et surtout, un immense amour pour la balle orange.
09:31 Personne dans la région ne s'imaginait un avenir sans les Pacers
09:34 pour rythmer leur soirée NBA.
09:36 Et c'est dans cette dynamique super touchante
09:38 que l'objectif fut finalement atteint.
09:40 L'émotion dans la salle était folle,
09:41 toute la foule explosa,
09:42 et Slick Leonard était euphorique,
09:44 clamant que c'était aussi dingue que de gagner un titre,
09:46 et affirmant qu'il n'y avait que dans l'Indiana
09:48 que l'on pouvait assister à des choses pareilles
09:50 pour sauver une franchise de basket.
09:51 Le coach, grâce à sa femme Nancy,
09:53 mais grâce aussi au soutien de Sandy Knapp,
09:55 assit pour l'occasion encore davantage son statut de légende de la franchise.
09:59 Pourtant, ces Pacers dans sa carrière,
10:01 même avant cet événement,
10:02 il les avait marqués déjà,
10:03 c'est un euphémisme.
10:04 De son vrai nom Bobby Leonard,
10:05 rapidement, tout le monde s'est mis à l'appeler Slick,
10:07 le petit malin en gros.
10:09 Ce nickname, c'est la légende des Lakers, George Mikan,
10:11 qui le lui avait attribué,
10:12 à la suite d'une partie de cartes dans les années 50,
10:14 lorsque les deux hommes partageaient le maillot des Lakers.
10:16 À la fin d'une carrière de meneur de jeu en NBA,
10:18 qui fut correcte, sans plus,
10:19 et qu'il arrêta à à peine 30 ans,
10:21 il décida tout de même de rester dans le monde de la balle orange,
10:23 en devenant coach.
10:24 Tout de suite, on lui offrait une place chez les Zephyrs de Chicago,
10:27 puis chez les Bullets de Baltimore en NBA.
10:28 Le problème, c'est qu'aucune de ces deux expériences ne fut convaincante.
10:31 Sur ces deux saisons, il obtint un bilan de 26% de victoire seulement,
10:34 et les portes du coaching en NBA se refermèrent devant lui,
10:37 aussi vite qu'elles s'étaient ouvertes.
10:39 Il dut ensuite passer 4 saisons sans coacher,
10:41 mais en parallèle, les Pacers, eux,
10:43 créèrent leur franchise en ABA, en 1967.
10:45 Pour leur deuxième campagne,
10:46 après un début d'exercice très compliqué,
10:48 deux victoires pour sept défaites,
10:49 ils décidèrent de limoger leur coach,
10:51 Larry Staverman,
10:52 et de donner une nouvelle chance au coaching athlique.
10:54 Le tacticien les emmènera directement en finale ABA,
10:57 avant de remporter le titre dès l'année suivante,
10:59 puis deux autres en trois saisons.
11:01 Un sacré palmarès en si peu de temps.
11:03 C'est avec ce succès qu'il a construit sa légende dans l'Indiana,
11:05 et qu'il a continué à faire partie de l'aventure
11:07 lors de la fusion ABA-NBA.
11:09 Sa devise devant ses joueurs,
11:10 à l'approche d'un grand match à domicile,
11:12 "No fears, no tears."
11:13 Pas de larmes, pas de peur.
11:14 Jouez cette rencontre avec une attitude
11:16 qui montre qu'ici c'est chez vous,
11:18 chose que lui-même a toujours faite.
11:19 Avec son charisme et sa façon de guider ses troupes,
11:21 il est devenu un vrai mythe chez les Pacers.
11:23 Quand il s'agissait de se faire respecter,
11:25 Slick avait ses propres méthodes.
11:27 Lui qui n'avait pas hésité à menacer le légendaire Redowerback
11:29 lors d'une rencontre tendue face aux Celtics,
11:31 ou qui lors d'une dispute avec l'un de ses joueurs,
11:33 l'avait chassé du vestiaire avec une crosse de hockey à la main.
11:36 Ses coups de colère, qui pouvaient aussi très bien se diriger
11:38 contre les arbitres, furent remarquables,
11:40 mais cela ne l'empêchait pas d'être hyper proche de son effectif,
11:43 n'ayant instauré la tradition, après une victoire,
11:45 de payer la première tournée de bière à ses joueurs.
11:48 Puisqu'il faut savoir, pour encore augmenter sa légende,
11:50 c'est que Leonard était né à Terre Haute, dans l'Indiana,
11:53 état dans lequel il a fait sa fac,
11:54 et a même remporté le titre NCA en 1953,
11:57 inscrivant le lancer franc décisif.
11:59 C'est à cette période d'ailleurs qu'il a rencontré Nancy,
12:01 puis en a fait son épouse.
12:02 Vous commencez à comprendre un peu à quel point Slick
12:04 était aimé dans la région,
12:05 tant son passif est important là-bas,
12:07 et à quel point l'amour pour le couple a encore plus gonflé
12:09 suite à Steyleton.
12:10 Pour beaucoup, il est encore aujourd'hui le personnage basket
12:12 le plus important de toute l'histoire de l'Indiana,
12:15 devant de grosses personnalités,
12:16 comme Bobby Knight, ou même Larry Bird,
12:18 qui lui aussi a grandi, et a fait sa fac dans l'état.
12:21 Malheureusement, suite au sauvetage des Pacers,
12:23 jamais il n'arrivera à mener sa franchise
12:24 jusqu'au Playoff NBA en tant que coach.
12:26 C'est ainsi qu'en 1980, il fut amené à quitter son poste,
12:29 mais peu importe, au vu de tout ce qu'il avait fait pour l'équipe,
12:31 il fallait quand même lui trouver un rôle dans l'organisation.
12:33 En 1985, on lui fila le micro,
12:35 pour devenir commentateur, à la radio, et à la télé locale,
12:38 rôle dans lequel il a marqué toute une génération,
12:40 en décrivant notamment les actions et les coups de chaud
12:43 d'une autre légende, Reggie Miller,
12:44 avec sa fameuse catchphrase, "Boom Baby".
12:47 Avec son style inimitable, micro en main,
12:49 on disait qu'il pouvait commenter un match avec une analyse fine,
12:51 tout en parlant comme aurait pu faire votre père.
12:54 Un hot dog à la main, sans aucune arrogance,
12:56 mais avec un amour profond pour sa franchise.
12:58 Malgré une carrière de joueur peu marquante,
13:00 où il s'est quand même construit une réputation de mec dur,
13:02 compétiteur et affamé,
13:03 Slick, au vu de tout ce qu'il avait fait en tant que coach,
13:05 puis en tant que dirigeant, et même en tant que commentateur,
13:08 fut intronisé au Hall of Fame en 2014.
13:10 On peut également voir son nom suspendu actuellement
13:12 au plafond de la Gainbridge Field House,
13:14 affublé du numéro 529,
13:16 son nombre de victoires à la tête de la franchise en tant que tacticien.
13:18 Sans aucun doute, celui que l'on surnomme désormais
13:20 Mister Pacers, représente la personnalité
13:22 la plus importante et la plus charismatique
13:24 de l'histoire de la franchise.
13:26 Ceci dit, n'oublions pas non plus sa femme, Nancy,
13:28 et son idée lumineuse de téléton,
13:30 sans qui aujourd'hui, les Pacers n'existeraient peut-être plus,
13:32 du moins, pas à Indianapolis.
13:34 Décédé en 2021 à 88 ans,
13:36 Slick restera à jamais l'âme de l'organisation,
13:38 l'homme qui a sauvé la franchise,
13:40 et a permis aux habitants de l'Indiana de continuer à supporter
13:42 leur équipe dans la grande ligue.
13:43 En plus d'être coach, puis dirigeant, et commentateur,
13:46 il a toujours également été le plus grand fan
13:48 de ses Pacers, toujours prêt à les soutenir,
13:50 quitte à sacrifier ses heures de sommeil,
13:52 pour cette organisation qu'il appelait sa famille.
13:53 Aujourd'hui, tous ceux qui ont participé à cette mission sauvetage
13:56 affirment que c'était autant pour aider la franchise
13:58 que pour soutenir le couple Leonard,
13:59 auquel les locaux étaient immensément attachés.
14:02 Alors pour tout ça, pour tout cet engouement
14:04 qu'ils ont su mobiliser autour d'eux,
14:05 nous ne pouvons que tirer un grand coup de chapeau à Mister,
14:08 mais aussi à Mrs Leonard,
14:09 qui désormais sont un peu les parents de tous les joueurs
14:12 qui ont pu par la suite revêtir l'uniforme des Indiana Pacers.
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14:19 mais aussi à celle du 6ème homme
14:21 pour avoir deux visions complémentaires de la NBA.
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