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Transcription
00:00 Culture Média sur Europe, Philippe Vandel avec votre invitée Nils Schneider à l'affiche du film "Apache" qui sort mercredi.
00:06 Ça ferait une belle BD d'ailleurs "Apache". Sébastien Bordenave, bonjour.
00:09 Bonjour Philippe, bonjour Nils.
00:10 Vous parlez avec nous de bande dessinée. Aujourd'hui vous nous proposez une BD sur la vie d'une diva.
00:14 D'ailleurs c'est le titre... Alors, il y a un petit souci.
00:17 Parce qu'Anissa m'a dit il faut dire "oum kalsoum" et pas "oum kaltoum".
00:20 Ah non, pas du tout ! Alors il pouvait mentir !
00:23 Il faut dire "oum kaltoum" et pas "oum kalsoum".
00:25 C'est pas faux, mais nous on prononce "oum kaltoum". Moi depuis mon enfance je dis "oum kaltoum".
00:30 "Oum kaltoum", donc "Naissance d'une diva", c'est une biographie dessinée consacrée à la plus grande chanteuse du monde arabe.
00:36 Au dessin Shadia Loess Lati, au scénario Nadia Atroubi Safsaf, la BD "Oum Kaltoum", "Naissance d'une diva", commence par sa naissance en Egypte
00:45 et se termine en 1975 sur ses funérailles retransmises en direct à la télévision.
00:50 Le cercueil est porté par la foule des millions de personnes dans les rues du Caire.
00:55 Il paraît même, Nils, qu'on avait prévu d'autres cercueils vides pendant la cérémonie pour tromper la foule et pour mieux les disperser.
01:03 - Pour diminuer le risque des motes. - Exactement.
01:06 - Parce que chacun voulait être près du cercueil. - Voilà, il y en a qui ont été près du cercueil.
01:10 Les surnoms de "Oum Kaltoum" en disent long sur la légende qu'elle fut et qu'elle est toujours.
01:14 On l'appelait la 4ème pyramide, l'astre de l'Orient, la cantatrice du peuple ou encore simplement "Elsepht", la dame.
01:21 La BD raconte aussi deux dates mythiques, 13 novembre et 15 novembre 1967.
01:26 "Oum" se produit à l'Olympia. 5 mois avant, c'était la fameuse guerre des 6 jours.
01:30 Tout le monde pensait qu'elle allait annuler.
01:32 Et bien non, en fait, elle va demander à être payée cher, très cher, très très cher.
01:36 Et elle va reverser tout son cachet à l'armée égyptienne.
01:40 Pour tous ses concerts, la star annonce qu'elle va juste interpréter 3 chansons.
01:44 Pour toute la soirée, elle va faire juste 3 chansons.
01:46 - Cocatrice comprend pas. - Cocatrice, c'est le patron de l'Olympia.
01:48 - Cocatrice, exactement. Il blémit, il comprend pas.
01:51 Puis en fait, il assiste au spectacle et il raconte au micro d'Europe 1.
01:54 La première chanson a duré une heure.
01:57 Après, il y a eu un entrave d'une demi-heure.
01:59 Puis il y a eu une seconde chanson qui a duré une heure.
02:01 Et puis à nouveau un entrave d'une demi-heure.
02:03 Puis une troisième chanson qui a duré une heure.
02:05 Et puis à nouveau un entrave d'une demi-heure.
02:06 Finalement, tout cela avait fait 4h30 de spectacle.
02:09 - Elle n'a jamais chanté hors du coeur.
02:11 Quand ils ont su qu'elle chantait à Paris, ils ont essayé de venir.
02:14 Il y a des charters entiers qui sont arrivés, qui ne trouvaient plus de place, évidemment.
02:19 - Les premiers charters, c'était pour le concert de Mkhaltoum.
02:25 Premier charter en France.
02:26 Mkhaltoum en live, c'est un mélange hypnotisant de précision, de rigueur, d'improvisation.
02:31 Parce que la star peut, de façon lancinante, chanter longtemps, très longtemps, le même couplet,
02:37 en rechantant le même mot, mais en fait elle chante juste imperceptiblement la note.
02:42 Du coup, le public s'en rend compte.
02:44 Il entre alors en trance.
02:45 Trance qu'on appelle le tarab.
02:47 Le tarab, c'est comme...
02:49 - Comme quand vous avez un chagrin d'amour, votre cerveau est paralysé.
02:52 Il tourne autour d'une même phrase, toute la nuit, la même souffrance.
02:56 Et ces morceaux suivent la souffrance.
02:58 Comme dans le blues ou le flamenco, qui sont des musiques de la souffrance.
03:03 Armand Altaï dans le DVD "Mkhaltoum, l'astre de l'Orient".
03:06 La BD, elle, décrit très bien les contradictions de cette femme.
03:09 À la fois spirituelle, parce qu'elle a tout appris de son père, imam, qui enseignait le Coran.
03:12 Mais aussi sensuelle, parce qu'elle chante l'amour et ses émotions dans ce monde arabe très pudique.
03:17 Dans la BD, on découvre comment Oum Khaltoum, durant toute sa carrière,
03:20 a refusé d'être sexualisé, d'être un objet sexualisé.
03:23 C'est une femme qui s'est mariée en inscrivant dans son contrat une clause l'autorisant à divorcer.
03:28 C'est une révolution, c'est une première et un grand exemple pour les Égyptiennes.
03:32 La BD "Oum Khaltoum, naissance d'une diva" propose un graphisme accessible à tous.
03:36 Une BD à la fois douce et solennelle, elle rend parfaitement hommage à l'idole.
03:41 On apprend beaucoup de choses sur Oum et sur cette période de l'histoire.
03:44 Et surtout, quand on la lit, cette BD, on a envie d'écouter d'Oum Khaltoum.
03:47 Et c'est une très bonne idée, parce que moi j'ai Spotify, mais j'ai pas d'abonnement.
03:50 Et en fait, toutes les deux chansons, j'ai une pub, et les chansons font 53 minutes.
03:53 Non, mais c'est vrai !
03:55 Attendez, c'est pas une blague ?
03:57 Non, c'est pas une blague, c'est vrai !
03:58 Non, non, c'est vrai !
03:59 Ah, il y a un truc ?
04:00 Ah non, mais moi j'ai fait des trajets Clermont-Ferrand, rabats, en voiture, donc plusieurs jours de route,
04:06 avec les albums Oum Khaltoum.
04:08 L'avantage, c'est que vu que les chansons font entre 1h et 1h15, l'album il dure longtemps dans la voiture.
04:12 Incroyable !
04:13 Et elle répète tout le temps la même litanie, ou alors est-ce que c'est un refrain qu'elle chantourne et qu'elle...
04:18 Non, c'est souvent la même litanie, mais chantée plusieurs fois, avec plusieurs vitesses, avec plusieurs intonations.
04:24 Avec des improvisations musicales.
04:25 Extraordinaire !
04:26 C'est fascinant, non ? On n'est pas d'accord avec ça ?
04:27 Ah bah c'est totalement fascinant, oui, c'est ce que disait son producteur, quoi.
04:31 Un concert, 3h, 3 chansons, quoi.
04:34 Il n'y avait plus de métro à la fin, les gens étaient de 2h du mat', les gens sortaient de l'Olympia,
04:37 et en fait il y a encore plus de personnes dehors de l'Olympia que dedans, c'est fou.
04:40 On va redire le titre de la BD, Oum Khaltoum, naissance d'une diva publiée chez Jean-Claude Lattès.
04:45 Et la série elle s'appelle, elle est à voir sur Paramount+.
04:47 Elle s'appelle Love Me, tout simplement.
04:49 Vous étiez sur le coup tous les deux, c'était un plaisir, c'est la dernière ligne droite de Culture Média avec Niels Schneider.
04:54 à tout de suite sur Europe In.

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