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Dans son édito du 28/03/2023, Jérôme Béglé revient sur la fin programmée du gouvernement Borne.

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Transcription
00:00 La politique avec vous, Jérôme Béglé, directeur général de la rédaction du Journal du Dimanche.
00:05 Bonjour Jérôme.
00:06 Bonjour Romain.
00:07 Ce matin, vous n'y allez pas par quatre chemins, comme on dit.
00:09 Vous pensez que le gouvernement d'Elisabeth Borne vit ses dernières semaines ?
00:13 Oui Romain, je prends mon risque, mais le paysage politique est un tel champ de ruines
00:17 que la seule carte dont dispose le président de la République, c'est de le remplacement de sa première ministre.
00:22 Alors l'idée était dans l'air depuis, on va dire, une quinzaine de jours, mais tout semble un peu s'accélérer.
00:26 Si j'en crois un ministre en fin de semaine dernière, Elisabeth Borne est cramée, me dit-il.
00:30 Alors elle pensait trouver une majorité à l'Assemblée, elle pensait qu'elle pourrait éviter le 49-3,
00:35 elle pensait qu'elle arriverait à se réconcilier avec les syndicats, autant d'échecs et de ratages.
00:39 Alors que le pouvoir exécutif sort singulièrement affaibli de la séquence,
00:44 voilà qu'elle annonce dans une interview à l'AFP dimanche soir qu'elle ne va pas utiliser le 49-3 pour des textes non budgétaires.
00:50 Se priver d'une disposition constitutionnelle au moment où celle-ci serait la plus utile,
00:55 voilà qu'il y a quand même une initiative qui a fait grincer quelques dents.
00:58 Cette annonce l'engage qu'elle, sans presséton de susurrer dans l'entourage du président de la République.
01:02 Vous comprenez, son successeur n'est pas tenu à cela et il n'y en a plus pour très longtemps.
01:07 Autre indice d'un remplacement proche, Aurélien Rousseau, qui est le directeur de cabinet d'Elisabeth Borne,
01:12 est déjà sur le départ, officiellement pour des motifs personnels.
01:16 Ce n'est jamais très bon signe de perdre son principal collaborateur quand le temps se couvre.
01:20 Enfin, le débat sur les retraites a montré que même au sein de Renaissance, de la majorité,
01:25 on avait lâché la locataire de Matignon.
01:27 L'erreur de la majorité était vraiment très clairsemée le jour où elle a bataillé contre la motion de censure.
01:32 Bref, d'où qu'on se tourne, il n'y a plus guerre de monde pour défendre Elisabeth Borne.
01:36 Et ce n'est pas le déjeuner des ténors de la majorité et de la Macronie hier à l'Elysée
01:40 qui dissipera cette mauvaise impression.
01:42 Jérôme, alors, quelle serait la meilleure date pour remplacer Elisabeth Borne à Matignon ?
01:47 Bonne question Romain.
01:48 Si ce remplacement ne fait plus de guerre de doute, la date effective de celui-ci relève du casse-tête.
01:54 On l'avait beaucoup raillé, rappelez-vous François Mitterrand,
01:56 qui après avoir nommé le Premier ministre Edith Cresson, l'avait congédiée
02:00 dix mois et dix-huit jours après sa nomination.
02:04 Or Elisabeth Borne est aujourd'hui en fonction depuis dix mois et onze jours.
02:08 La remplacer à court terme, c'est acter le fait que les deux seules femmes qui ont occupé les lieux
02:13 n'auront été que de très très courts CDD.
02:15 On entend déjà les féministes se déchaîner.
02:17 À moins qu'une femme, évidemment, ne la remplace à Matignon.
02:19 Mais quoi qu'il en soit, il y a urgence, car le poids politique de Madame Borne approche le zéro.
02:23 À mon avis, la fenêtre de tir s'ouvrira après la décision du Conseil constitutionnel,
02:28 qui doit intervenir dans la première quinzaine d'avril.
02:31 Soit il sanctionne une large partie de la loi sur les retraites
02:34 et il sera aisé de faire porter l'échec sur la Première ministre.
02:37 Soit les sages en valident l'essentiel et le président pourra remercier poliment sa collaboratrice.
02:43 Mais il lui faudra trouver un point de chute un peu reluisant quand même.
02:45 Allez, je prends un petit pari avec vous.
02:47 Le chef de l'État est en visite en Chine du 5 au 8 avril.
02:51 Puis après, il va aux Pays-Bas les 11 et 12 avril.
02:54 Ça sent retour de ses deux voyages que les choses sérieuses pourraient vraiment commencer.
02:58 Restera le plus difficile après un échec,
03:00 parce que remplacer son Premier ministre moins d'un an après sa nomination, c'est évidemment un échec.
03:05 Il faudra nommer un profil plus politique, plus solide
03:08 et capable de trouver des majorités stables au Parlement.
03:11 Une sorte de mouton à Saint-Pattes en somme, mais existe-t-il encore ou déjà en Macronie ?
03:16 Jérôme Béglé, donc vous misez sur un départ à la mi-avril.
03:19 Voilà, vous m'avez compris.
03:20 Entre la mi- et la fin avril.
03:21 Vous m'avez suivi.
03:22 ♪ ♪ ♪
03:25 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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