• l’année dernière
Comment vérifier une info qui circule sur les réseaux sociaux ? Comment savoir si une photo est
truquée ? Comment trouver les bonnes sources d’informations ? Les journalistes de la Cellule du Vrai
du Faux proposent aux élèves de plonger dans les coulisses de leur travail quotidien : traquer les
fausses infos et les rumeurs.

Revivez cet atelier interactif pour aiguiser l'esprit critique des élèves et apprendre les bons réflexes pour s’informer.

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Transcription
00:00 Bonjour et bienvenue au studio 221 de France Info pour la troisième édition de l'atelier
00:11 Le Vrai du Faux à l'occasion de la semaine de la presse et des médias à l'école.
00:15 Nous sommes ravis de vous accueillir.
00:18 Je m'appelle Caroline Félix et avec moi pour animer cet atelier Antoine Deiana.
00:22 Bonjour et Thomas Pontillon.
00:24 Bonjour.
00:25 Nous sommes tous les trois journalistes à la cellule Vrai du Faux, un service un petit
00:30 peu particulier puisqu'on chasse les fausses informations.
00:34 Et vous, vous êtes là aussi 500 classes partout en France, de collèges, de lycées,
00:40 on est ensemble pendant 45 minutes pour décortiquer les infos.
00:44 France Info c'est une radio d'informations en continu.
00:49 Notre but c'est de vous raconter ce qui se passe dans le monde et de vous le raconter
00:53 de la manière la plus fiable possible parce que le problème aujourd'hui, ce sont les
00:59 rumeurs, les fausses images, les vidéos truquées.
01:03 Vous-même, vous avez dû en voir passer sur vos réseaux sociaux.
01:06 Vous avez peut-être même été tenté de les partager.
01:09 On va voir quelques exemples avec vous, Antoine.
01:12 Oui, bonjour à tous.
01:13 On va notamment vous montrer des photos et vidéos qui ont circulé après le séisme
01:18 en Turquie.
01:19 Une vidéo de Volodymyr Zelensky qui pose question, vous allez voir, et on parlera des
01:23 différentes intelligences artificielles qui émergent.
01:26 Et vous, Antoine, vous allez nous donner les clés de vérification de l'information.
01:31 Oui, on verra notamment comment fonctionne la recherche d'images inversées.
01:35 Ça permettra de retracer l'origine d'une image.
01:37 Il y a aussi plusieurs techniques pour essayer de trouver des indices.
01:40 Puis on essayera aussi de parler de ce qui est essentiel en journalisme, c'est d'aller
01:43 chercher l'information à la source.
01:44 Et vous, dans vos classes partout en France, soyez attentifs parce qu'on va vous faire
01:49 participer.
01:50 Vous allez nous poser des questions et à la fin de cet atelier, c'est vous qui poserez
01:54 des questions puisque la chef de notre cellule, le vrai du faux, va nous rejoindre en plateau.
01:59 Émilie Gautreau sera là pour répondre à vos questions.
02:01 Et mais tout de suite, on commence dans le vif du sujet avec un premier cas pratique
02:09 avec vous, Antoine et Thomas.
02:11 Oui, on va partir de tweets viraux après le séisme en Turquie et en Syrie, où plus
02:15 de 50 000 personnes sont mortes après les tremblements de terre.
02:19 C'était le 6 février dernier.
02:21 Il y a eu plusieurs messages sur les réseaux sociaux accompagnés de photos et tout ce
02:26 qu'on voit passer, vous allez voir, n'est pas forcément vrai.
02:29 On va vous montrer plusieurs exemples.
02:31 Il y a ces photos, cet enfant qui pleure, ce chien qui aboie, ce vieux monsieur qui
02:36 pleure aussi et cette femme dévastée.
02:39 Le message qui circule sur les réseaux sociaux nous dit qu'il s'agit tout simplement
02:43 des images les plus tristes d'Internet.
02:46 Autre exemple, cette vidéo, cette vidéo où on nous dit que c'est le tremblement
02:52 de terre en Turquie qui a créé une explosion nucléaire dans une centrale.
02:57 Alors tous ces posts, ils ont été viraux.
02:58 Thomas, tu vois ça, comment tu réagis ?
03:00 D'abord, je suis très prudent parce qu'on est vraiment quelques heures après le séisme.
03:04 Il y a assez peu d'images, très peu d'images dans la presse.
03:07 Donc en voir aussi rapidement sur les réseaux sociaux, ça me donne une première alerte,
03:12 surtout que les photos semblent de bonne qualité et prises par des professionnels.
03:15 Deuxième alerte, en plus d'être partagé très vite, les images jouent toutes sur une
03:20 corde sensible qu'on retrouve toujours dans la désinformation, c'est l'émotion.
03:24 On est forcément ému en voyant cet enfant qui est en train de pleurer ou alors on a
03:28 aussi forcément peur quand on voit cette explosion.
03:31 Et ce type d'image qui crée des émotions très fortes très vite, il faut souvent s'en méfier.
03:36 Thomas, on remet le premier post, le premier post Twitter, vous le voyez à l'écran.
03:41 Là, quelles sont les questions à se poser pour un sujet comme celui-là ?
03:44 Alors d'abord, la première question que je me pose, est-ce que ces images viennent
03:47 bien de Turquie ou de Syrie et est-ce qu'elles sont bien liées au séisme qui vient de se produire ?
03:53 Puis on peut aussi se demander si c'est utile ou pertinent de partager ces photos,
03:56 sachant qu'on ne connaît pas encore vraiment à ce moment-là le contexte précis.
03:59 Alors on a ciblé les questions à se poser, donc maintenant on va passer aux outils pour y répondre.
04:04 Et Thomas, premièrement, quand il y a une image à vérifier, on utilise une technique
04:09 qui s'appelle la recherche d'images inversées.
04:12 En quoi ça consiste ?
04:13 Eh bien le principe est assez simple.
04:14 En fait, on télécharge la photo ou l'image à vérifier, on va sur Google Images,
04:19 Google Images avec un S à la fin, on peut choisir aussi Tinay ou Yandex qui est le Google Images russe.
04:25 Puis ensuite, vous importez votre image, là on arrive sur Yandex, on vous mettra tous les liens évidemment à la fin.
04:30 Une fois que votre image est importée, le moteur de recherche va vous dire si elle a déjà été utilisée et quand.
04:35 Et c'est un bon moyen de savoir si une image ancienne ressort sur les réseaux sociaux,
04:40 puisqu'il va vous dire quand elle a été publiée la première fois.
04:42 Alors on va reprendre la photo d'enfant pour faire un petit test.
04:48 Et donc, selon vous, les élèves, on va vous poser la question, selon vous,
04:53 est-ce qu'elle a été prise en Turquie après le séisme ?
04:56 Première réponse, oui, ça correspond, ça se voit, le jeune est sur des gravats ou non, elle est sortie de son contexte.
05:03 Alors vous allez voir, avec cette première question, ça va être un bon premier test,
05:07 car tout au long de cet atelier et tous les exemples qu'on va vous montrer,
05:10 on va vous poser des questions régulièrement pour que vous aussi vous participiez à la vérification d'informations
05:15 sur les images qu'on va fact-checker avec vous.
05:18 Et en fait, je vais demander à vos enseignants, qui seront un petit peu votre porte-parole,
05:23 de bien regarder sur la plateforme LiveStorm.
05:25 Tout en bas, il y a l'onglet "sondage", la question doit apparaître.
05:29 Et dans cet onglet, vous allez cliquer sur soit la réponse 1, oui, il s'agit bien d'une photo prise au moment du séisme en Turquie,
05:38 ou au contraire, 2, non, cette photo est sortie de son contexte.
05:43 Alors, à chaque fois, on vous laissera un peu de temps pour répondre.
05:47 Étant donné qu'il y a un tout petit décalage, peut-être qu'il y aura un certain moment où on sera...
05:51 - Ça laisse plus de temps pour réfléchir. - Ça laisse plus de temps, et surtout de bien regarder la photo,
05:56 puisqu'il peut y avoir des indices ou pas sur la photo qui permet de répondre aux questions.
06:00 Par exemple, on voit qu'il y a des gravats, donc effectivement, ça pourrait laisser penser qu'il y a eu un séisme.
06:04 C'est pas forcément vrai, je ne veux pas influencer,
06:07 mais il faut bien regarder, bien observer, il peut y avoir des indices sur l'image qui permet de déceler un peu et surtout d'émêler le vrai du faux.
06:15 - Oui, et puis on peut comparer avec d'autres images qu'on sait qu'elles sont vraies.
06:19 - On va voir la réponse dans quelques instants avec Thomas.
06:22 Mais alors, sachez que vous êtes plusieurs centaines à nous regarder en ce moment en direct, on vous remercie d'être avec nous.
06:29 Et pour le moment, je regarde déjà les premiers votes qui arrivent.
06:32 C'est partagé. Il n'y a pas d'unanimité. - Il n'y a pas de tendance qui se dégage.
06:35 - Alors si, il y a une tendance qui se dégage quand même, je vais vous le dire dans quelques instants,
06:38 mais je laisse quand même le temps à tout le monde d'y répondre.
06:41 Bon alors, on a déjà plusieurs centaines de votes, une grande majorité de non.
06:46 Plus de 80% des classes nous disent que non, cette photo n'a pas été prise en Turquie.
06:50 - Eh bien, bravo, c'est la bonne réponse. Effectivement, il fallait répondre la réponse de non.
06:55 Et en fait, il suffisait d'utiliser TINAI, comme on l'a vu il y a quelques secondes, la recherche d'images inversées.
07:01 Et en fait, en chargeant la photo, on peut voir qu'elle a déjà été publiée en novembre 2021.
07:07 Ce qui veut dire qu'elle était évidemment antérieure au séisme qui vient de se produire.
07:11 Donc, cette image était évidemment sortie de son contexte.
07:13 - Et on continue donc toujours sur le même sujet avec une deuxième photo, Thomas.
07:17 - On va prendre donc du coup ce vieil homme qui est en train de pleurer.
07:20 On va refaire aussi la même recherche d'images inversées.
07:25 Et on va se rendre compte que, encore une fois, cette photo n'est pas dans le bon contexte,
07:29 puisqu'elle a été publiée une première fois en 2008.
07:32 Si on va un peu plus loin, on va la retrouver en fait dans des articles de presse.
07:35 Et dans des articles de presse, on va retrouver le crédit, ce qui nous donne le nom du photographe,
07:39 le lieu, la date et le contexte.
07:40 Et on voit en fait que cet homme avait déjà été victime d'un séisme en Turquie.
07:45 Et c'était en 99. Donc là encore, rien à voir avec le dernier qui vient de se passer.
07:49 - Et Thomas, ça marche aussi avec les vidéos. C'est le même principe.
07:51 Prenons cette vidéo d'une soi-disant explosion nucléaire. On regarde.
07:55 *Explosion nucléaire*
08:01 - Et alors, une question pour vous. Est-ce que cette explosion est vraiment liée au séisme ?
08:06 Première réponse, oui, c'est sensationnel, je partage.
08:09 Ou deux, non, c'est faux, c'est une ancienne catastrophe.
08:12 - Même principe que tout à l'heure. Vous allez sur la partie sondage dans Livestorm.
08:17 Vous cliquez sur la réponse 1 si vous pensez que c'est la réponse 1.
08:21 Ou sur la réponse 2 si vous pensez que non, cette explosion n'est pas vraiment liée au séisme.
08:26 Là aussi, on vous laisse un peu de temps pour en discuter en classe avec votre enseignant,
08:29 qui sera votre relais tout au long de cette émission pour répondre à ces questions.
08:34 - Et on voit qu'il fait beau sur les images. - Ça peut être un indice.
08:37 - Ça a l'air d'être au bord de la mer, comme en Turquie. Il y a la mer aussi.
08:42 - Exactement, ça pourrait. En tout cas, cette vidéo peut laisser penser que ça vient...
08:46 Il faut se remettre dans le contexte. Le séisme a eu lieu dans la nuit.
08:49 Cette vidéo est partagée très tôt le matin, il est 7h30, 8h.
08:52 Vous venez de vous réveiller, vous savez qu'il y a un séisme. On vous montre cette vidéo.
08:55 Vous pouvez vous dire qu'effectivement, ça peut coller. Il y a la concordance des temps.
08:59 Maintenant, il reste à savoir s'il y a la concordance des faits.
09:01 Ça, c'est autre chose. Mais en tout cas, ça pourrait coller.
09:03 Et effectivement, il y a plusieurs questions qu'on peut se poser.
09:06 Par exemple, est-ce qu'il y a bien des centrales nucléaires en Turquie ou en Syrie ?
09:10 Est-ce qu'une telle explosion, c'est possible ? Est-ce que ça a déjà eu lieu ?
09:13 Il y a plein de petites questions à se poser.
09:15 Mais effectivement, la première sensation n'est pas forcément la bonne.
09:19 - Bon, alors là, il y a presque une unanimité autour de cette question.
09:24 96% de classes ont répondu non.
09:27 Et là, je pense que tout le monde a compris bien le principe, car tout le monde est en train de voter.
09:30 Donc, est-ce que c'est bien la réponse 2 ?
09:32 - Eh bien oui, c'est évidemment la bonne réponse. Cette vidéo, elle n'est pas liée au séisme.
09:35 - Ça va être un peu plus difficile après.
09:38 Mais en tout cas, on retrouve bien un ressort de la désinformation dont on parlait tout à l'heure.
09:42 C'est la peur, parce qu'en fait, en voyant cette vidéo, forcément, ça joue sur une corde sensible,
09:47 celle de la peur. On est forcément inquiet. Et dans le doute, on va se dire,
09:50 "Bah tiens, je vais la partager pour pouvoir prévenir mes proches."
09:53 Alors, c'est un réflexe qui n'est pas forcément le bon, mais qui est assez humain, finalement.
09:57 Ça peut arriver à tout le monde de partager une fausse information sans s'en rendre compte.
10:01 Et là, précisément, évidemment, c'était une fausse information.
10:04 Alors, pour pouvoir faire la recherche d'images inversées,
10:06 on va prendre une image fixe dans la vidéo, comme on l'a vu tout à l'heure,
10:09 celle qui sera la plus représentative. Donc là, on a choisi, évidemment, ce début d'explosion.
10:14 Ensuite, on fait la recherche d'images inversées. Donc là, on a choisi Google.
10:17 Et on se rend compte, en retournant à la source, que ça ne correspond pas au séisme qui vient de se passer,
10:24 puisque la vidéo montre l'explosion du port de Beyrouth au Liban.
10:27 C'était en 2020, donc ça n'avait évidemment rien à voir.
10:30 - Et des exemples, Thomas, comme ça, on aurait pu en prendre plein d'autres.
10:33 - Ah oui, parce qu'il y en a vraiment eu beaucoup.
10:35 Il y avait des vidéos de tsunamis faisant croire que c'était en Turquie,
10:37 alors que finalement, les images provenaient d'Asie. C'est celles qu'on voit.
10:41 Il y a aussi des vidéos d'immobes qui s'effondrent,
10:43 alors qu'en fait, c'était en réalité aux États-Unis.
10:45 Ces vidéos et ces photos, elles sont beaucoup partagées, sans contexte, sans explications précises.
10:51 Et elles doivent surtout attirer votre attention à ce moment-là.
10:54 Mais attention, ce n'est pas toujours si facile de les déceler.
10:57 On va reprendre notre premier exemple de tout à l'heure sur les quatre photos qu'il y a.
11:00 Il y en a une qui est vraie. C'est celle de la femme qui pleure.
11:03 Et cette photo, elle date bien du séisme.
11:06 Et ça, c'est encore une technique importante de désinformation,
11:08 c'est-à-dire de mêler un tout petit peu de vrai, une vraie photo, avec beaucoup de fausses photos autour.
11:14 Ce qui fait que la personne qui poste va essayer de gagner votre confiance
11:17 en diffusant un peu de vrai et beaucoup de faux.
11:19 Donc là, il faut être toujours vigilant.
11:21 - Toujours vigilant. Et on continue. Cette fois, vous allez vérifier les infos de A à Z.
11:27 On va vous en présenter un certain nombre.
11:30 Et donc, vous allez devoir utiliser les bonnes techniques et les bons outils. C'est parti.
11:35 - Et grâce à toutes les techniques que vient de nous présenter Thomas,
11:38 ça va être facile. Imaginez, vous êtes sur les réseaux sociaux
11:41 et vous voyez cette vidéo d'une adolescente qui s'appelle Greta Thunberg.
11:47 Vous la connaissez sûrement. Il s'agit d'une militante écologiste suédoise.
11:51 Elle est entourée de policiers, de caméras, de photographes et des internautes.
11:55 Évoque une énorme mise en scène. On regarde la vidéo.
11:59 (Rires)
12:02 (Propos en anglais)
12:04 - Il dit que c'est la route.
12:11 (Propos en anglais)
12:13 (...)
12:15 (...)
12:17 (...)
12:19 (...)
12:21 (...)
12:23 (...)
12:25 (...)
12:27 (Rires)
12:29 (Propos en anglais)
12:31 (...)
12:33 - Alors, ne vous inquiétez pas, on va vous repasser la vidéo tout au long de ce fact-check,
12:38 parce que nous, on l'a regardé beaucoup de fois pour la vérifier.
12:41 Vous avez passé ça sur les réseaux.
12:43 Quelle est la toute première de vos réactions ?
12:46 Premièrement, je partage, ça me semble vrai, je veux dénoncer les policiers ou encore la mise en scène.
12:51 Donc ça, c'est la réponse 1.
12:53 Petit 2, j'ai un doute sur le fait que ça soit vrai, mais dans le doute, je partage quand même.
12:58 Et petit 3, je fais des recherches sur le contexte de cette vidéo, où ça se passe
13:03 et pourquoi Greta Thunberg est entourée de policiers et de photographes et de caméras.
13:08 Donc là encore, discutez avec vos enseignants, posez-vous les bonnes questions.
13:12 Là, c'est Thomas qui va aussi répondre dans quelques instants.
13:16 On attend de voir d'abord le résultat des votes.
13:18 Je rappelle, on va dans l'onglet "sondage" tout en bas.
13:20 Et on répond soit à la réponse 1, la réponse 2 ou la réponse 3.
13:24 - Et on a dit que ça allait se corser un petit peu.
13:27 Il peut y avoir plusieurs bonnes réponses.
13:29 En tout cas, il peut y avoir des réponses plus ou moins bonnes, on va dire ça comme ça.
13:32 Encore une fois, il faut essayer de bien avoir la vidéo en tête,
13:36 d'essayer de regarder, d'essayer les indices, exactement comme pour l'explosion juste avant.
13:41 - C'est vrai que la première impression, c'est un peu étrange.
13:43 Une interpellation, en général, ça ne se passe pas comme ça.
13:46 - Généralement, c'est musclé, on est visiblement...
13:49 - Et donc, comme ça, instinctivement, dès qu'on a vu la vidéo pour la première fois,
13:52 on n'a pas eu tout de suite la réponse.
13:53 On s'est dit, c'est vrai, en effet, c'est étrange.
13:56 Donc là, c'est vrai qu'il y a eu plusieurs questions à se poser.
14:00 Et finalement, je me souviens, Thomas, on s'est plutôt amusé à faire ce travail d'enquête,
14:04 parce qu'en fait, on a dû vraiment travailler sur plusieurs éléments.
14:07 Alors ça y est, on a une majorité de votes quand même qui se dégagent autour de la réponse 3.
14:12 Thomas, quelle était la bonne réponse ?
14:14 - Eh bien, c'était la 3, la meilleure bonne réponse, on va dire, évidemment, avant toute chose.
14:18 On s'intéresse toujours au contexte et il n'y a pas de doute,
14:21 on fait toutes les recherches nécessaires.
14:23 Pourquoi Greta Thunberg est dans cette vidéo ?
14:25 Que se passe-t-il ? Où est-ce que ça se passe ?
14:27 Voilà, c'est ça qu'il faut savoir en premier.
14:28 - Et donc, vous avez travaillé sur ce sujet, Thomas.
14:30 Alors, avant qu'on passe à la question suivante,
14:32 est-ce que vous pouvez nous rappeler tout ce qu'il y a à savoir
14:34 sur les raisons de cette situation un petit peu étrange ?
14:37 - Alors, au moment où je vois passer cette vidéo,
14:40 cette manifestation, elle est dans l'actualité.
14:42 On en avait parlé à l'antenne de France Info.
14:44 On est mi-janvier de cette année.
14:46 La militante suédoise Greta Thunberg s'est rendue en Allemagne, à Lützerath.
14:50 C'est pas très loin de la frontière avec la France.
14:52 Et Greta Thunberg est venue soutenir avec des militants écologistes.
14:55 Ils sont venus manifester contre l'agrandissement d'une immense mine de charbon à ciel ouvert.
15:01 Et cette manifestation géante, elle était interdite.
15:03 Ce qui explique la présence des policiers.
15:06 Donc, voilà pour le contexte d'où sort cette vidéo.
15:09 On sait qu'il y a une grande manifestation qui se déroule près d'une mine
15:13 et que ça se passe avec Greta Thunberg.
15:15 Ça semble donc coller avec les images qu'on est en train de voir en ce moment.
15:18 - Bon, alors, grâce à toi, Thomas, on sait maintenant tout ce qu'il y a à savoir sur le contexte.
15:21 Maintenant, on sait que ça correspond à une manifestation en Allemagne.
15:25 Maintenant, on va chercher à savoir quelle est la date précise de cette vidéo.
15:29 Alors, vous qui êtes en classe, comment feriez-vous pour retrouver la date précise de cette vidéo ?
15:35 Petit 1, une recherche d'images inversées.
15:37 On en a parlé tout à l'heure.
15:38 Si vous avez été bien attentif, vous vous souvenez qu'on utilise Google Images,
15:42 Tinai ou Yandex pour prendre un élément de la vidéo pour le vérifier.
15:47 Petit 2, je contacte l'auteur du tweet pour lui demander.
15:51 Petit 3, je regarde à nouveau la vidéo pour tenter de retrouver des indices.
15:55 Alors, quelques instants pour en discuter en classe avec vos enseignants,
16:00 pour essayer de trouver la bonne réponse.
16:02 Je rappelle, l'onglet sondage.
16:04 On vous remet également la vidéo, comme ça, si vous décidez de choisir la réponse 3,
16:09 chercher des indices, peut-être que vous allez en trouver.
16:11 On vous laisse quelques instants pour y répondre.
16:15 Les premiers votes arrivent.
16:16 Donc, je vous rappelle, petit 1, j'utilise la recherche d'images inversées.
16:20 Petit 2, je contacte l'auteur du tweet pour lui demander.
16:23 Petit 3, je regarde à nouveau la vidéo à la recherche d'indices.
16:26 Et sachant, encore une fois, que plusieurs réponses restent possibles.
16:30 Évidemment, il y en a une qui est meilleure que les autres, on va dire.
16:34 Et plus rapide, peut-être.
16:35 Et plus rapide, peut-être, ou plus efficace, tout du moins.
16:37 Mais toutes les réponses, enfin, d'autres réponses peuvent...
16:40 Sans spoiler, évidemment, mais on va voir que plus ça avance et plus c'est difficile.
16:46 D'ailleurs, on voit que les votes arrivent plus lentement.
16:48 Donc, à mon avis, il y a des discussions en classe.
16:50 Mais c'est aussi ce qu'on a vu tout à l'heure.
16:51 C'est-à-dire que souvent, dans la désinformation, il y a un peu de vrai, beaucoup de faux.
16:54 Et qu'on a parfois un petit peu du mal à démêler tout ça.
16:56 C'est pour ça qu'on dit d'ailleurs "démêler le vrai du faux".
16:59 Parce que parfois, c'est évidemment plus compliqué que ça.
17:01 - Alors, c'est partagé pour celle-ci.
17:03 On a eu un certain pourcentage, 25% qui ont choisi la réponse 3.
17:08 Mais largement en tête, c'est quand même la réponse 1 qui l'emporte.
17:12 Une recherche d'images inversées.
17:13 75%, la réponse 1.
17:15 Thomas, bonne réponse ?
17:16 - Oui, bravo, effectivement.
17:17 C'était la première réponse.
17:18 En tout cas, moi, c'est comme ça que j'ai démarré pour pouvoir dater l'image.
17:21 C'est-à-dire qu'il faut essayer de connaître la date de cette vidéo.
17:25 Il faut faire une recherche d'images inversées.
17:26 Donc, on va le faire avec Tina.
17:28 On fait une capture écran.
17:29 On la passe ensuite dans le moteur de recherche.
17:31 Et ça va permettre d'essayer de trouver la plus vieille occurrence.
17:34 C'est-à-dire la première fois qu'elle a été publiée.
17:35 On voit que c'était en janvier 2023.
17:39 En clair, c'est-à-dire que cette image, elle n'avait jamais été publiée sur Internet avant.
17:43 Ça ne veut pas dire qu'elle date de ce jour-là.
17:45 Mais elle n'avait jamais été publiée avant.
17:47 Ce n'est pas forcément une preuve irréfutable.
17:49 Mais on peut supposer, en tout cas, que ça correspond bien à la manifestation.
17:53 Et puis, pour ceux qui avaient répondu pour les autres réponses 2 et 3,
17:56 ils n'avaient pas forcément totalement tort.
17:58 Puisque ça peut être utile de contacter l'auteur du tweet.
18:01 On le fait parfois.
18:02 Surtout si la personne qui partage a vraiment vécu la situation.
18:06 C'est ça qui va être important de savoir.
18:08 C'est-à-dire de se rendre compte si la personne est vraiment un témoin direct de l'événement.
18:13 Ou si elle ne fait que de le rapporter.
18:14 Ce sera plus ou moins fiable.
18:16 Et la réponse 3, ça peut être aussi utile de bien regarder la vidéo.
18:19 Alors là, c'était peut-être un petit peu difficile.
18:21 Mais il y avait des indices quand même qui montraient bien qu'on était en Allemagne.
18:24 Par exemple, il faut avoir l'œil.
18:27 Mais par exemple, il y avait la tenue des policiers.
18:29 Qui n'était pas pareil que celle de la France.
18:31 Alors forcément, il faut connaître la tenue des policiers en Allemagne.
18:32 Ce n'est pas forcément si évident que ça.
18:34 Il parlait un petit peu allemand aussi dans la vidéo.
18:36 Il y avait un peu d'allemand.
18:37 Mais en tout cas, il y a parfois des indices qui sont plus évidents.
18:39 Par exemple, des panneaux de signalisation.
18:41 S'il y avait les plaques d'immatriculation des voitures.
18:43 Bref, c'est sous tous ces petits indices qui permettent de pouvoir au moins localiser ou dater les images.
18:50 Alors, on a le lieu, on a la date.
18:51 Qu'est-ce qu'il nous reste à faire maintenant ?
18:53 Il faut aller plus loin et comprendre ce qui se passe dans cette vidéo.
18:55 Je rappelle, la plupart des...
18:57 Enfin, ceux, les internautes qui partageaient cet extrait de vidéo parlaient d'une énorme mise en scène.
19:02 Alors, que faites-vous pour essayer de comprendre ce qui se passe vraiment dans cette vidéo ?
19:07 Petit 1, je contacte les personnes qui apparaissent dans la vidéo.
19:11 Petit 2, je regarde en commentaire s'il n'y a pas des indices qui se cachent.
19:15 On va en parler de ça.
19:16 Et petit 3, je lance un appel sur les réseaux sociaux pour que quelqu'un m'explique.
19:21 Donc là encore, je vous laisse quelques instants, on vous laisse quelques instants pour en discuter avec votre enseignant en classe,
19:26 pour en discuter entre vous, mener le débat.
19:29 Là, comme disait tout à l'heure Thomas, plusieurs réponses sont parfois possibles.
19:32 Plusieurs réponses possibles et surtout, il faut se remettre aussi un petit peu dans le contexte.
19:35 Le jour où a été partagée cette vidéo, les commentaires disaient tous que c'était bien une mise en scène.
19:40 Voilà, donc du coup, ça influence aussi votre choix ce jour-là.
19:44 Et puis, c'était très varié, les personnes qui partageaient cette vidéo en parlant de mise en scène.
19:49 C'est-à-dire qu'il y a certaines personnes, pas trop sûres, qui disaient "attendez, c'est un peu bizarre quand même".
19:53 Alors, sans aller faire tout ce travail de recherche qu'on est en train de faire,
19:56 mais justement, ils étaient tout simplement en train de dire "il y a quelque chose qui ne va pas,
20:01 tous ces photographes, toutes ces caméras autour de Greta Thunberg, sachant qu'elle est très médiatisée".
20:06 Donc voilà, alors premièrement, je contacte les personnes qui apparaissent dans la vidéo.
20:10 Deuxièmement, je regarde en commentaire s'il y a des indices qui s'y cachent.
20:14 Ou petit trois, je contacte les gens sur les réseaux sociaux pour que quelqu'un m'explique.
20:19 Je vais tout de suite sur ma plateforme, dans l'onglet "sondage" pour regarder les premiers résultats qui arrivent.
20:25 Vous voyez, au fil des questions, ça met plus de temps à répondre parce que forcément, il faut...
20:29 - C'est que ça se complique un peu.
20:31 - Là, ils ont réfléchi. Alors, sachez que j'ai quelqu'un qui me parle dans l'oreillette.
20:34 C'est une personne qui va nous rejoindre tout à l'heure en studio, Émilie Gautreaux, notre chef de service.
20:38 C'est elle qui me dit déjà les premiers résultats qui arrivent.
20:41 Et elle a remarqué que sur cette question, ça a été plus long pour avoir des réponses.
20:46 Donc forcément, ça veut dire qu'en classe, il y a du débat.
20:49 Ça discute, ça discute.
20:51 - Ne vous disputez pas, sûr.
20:52 - Ne vous disputez pas. On reste calme. On est là pour prendre du plaisir.
20:55 - On ne veut pas créer de tension. Tout va bien.
20:58 - On me dit majorité pour la réponse 2. 70% de personnes qui disent "je regarde les commentaires".
21:06 - Alors, ça peut parfois, mais ce n'est pas ce que j'ai fait ce jour-là.
21:10 Alors, pas totalement, on va dire.
21:12 Moi, en premier, j'ai fait la réponse 1, c'est-à-dire que j'ai contacté les personnes qui sont dans la vidéo.
21:17 Alors, évidemment, vous, dans votre salle de classe, c'est un peu plus difficile.
21:19 Mais moi, le jour où j'ai fait ce sujet, j'ai d'abord contacté la police allemande.
21:23 J'ai été sur leur site Internet pour contacter la police locale.
21:26 C'était celle d'Aix-la-Chapelle. Je leur ai envoyé un petit mail pour leur demander des explications,
21:31 connaître le contexte, savoir ce qui s'était passé.
21:34 Et ils m'ont répondu assez rapidement.
21:36 En fait, les forces de l'ordre venaient à ce moment-là de vérifier les identités des militants
21:41 qui se trouvaient sur le site de la manifestation.
21:44 Et ils allaient être embarqués dans un fourgon de police.
21:46 Et en fait, la vidéo correspond précisément au moment où les identités viennent d'être vérifiées
21:50 et les militants vont aller dans le fourgon.
21:52 Donc c'est pour ça qu'il y a cette attente et qu'on a l'impression qu'il y a un espèce de flottement.
21:57 C'est parce qu'en fait, ils sont dans l'attente.
21:58 En tout cas, j'ai eu la première... Ma première source, ça a été celle de la police.
22:01 Une source, en journalisme, c'est pas suffisant. Il en faut une deuxième.
22:05 Donc j'ai contacté les militants écologistes.
22:07 Il y a une association qui organisait cette manifestation.
22:10 Et ils m'ont donné exactement la même version.
22:13 Ce qui fait que du coup, j'avais deux sources avec qui n'avaient pas de raison en plus de se mettre d'accord,
22:18 mais qui me disent la même chose.
22:19 On peut donc considérer à ce moment-là que c'est fiable.
22:21 Mais on peut aller encore plus loin.
22:23 Et c'est pour ça que si vous avez parlé des commentaires, c'était pas une si mauvaise réponse.
22:28 Puisqu'en fait, je l'ai fait aussi, mais dans un deuxième temps.
22:30 Et en fait, dans les commentaires, j'ai vu qu'il y avait le photographe en question qui avait mis un commentaire.
22:34 Et en fait, j'ai réussi à le retrouver sur les réseaux sociaux, à le contacter.
22:37 Et en fait, celui qui a fait la vidéo de Greta Thunberg m'a confirmé.
22:40 Ça faisait trois sources. Et donc là, c'était évidemment, du coup, irréfutable.
22:43 - Et maintenant, on passe à un autre exemple, pas très loin.
22:47 Vous reconnaissez peut-être à l'écran la photo de Volodymyr Zelensky, le président de l'Ukraine.
22:54 On va regarder maintenant une vidéo qui a été partagée par un député Rassemblement national.
22:58 On regarde cette vidéo.
23:16 Et le député, Caroline, qui partage ce poste, dit en commentaire que Zelensky réclame la Troisième Guerre mondiale
23:24 et qu'il veut que les États-Unis envoient leurs soldats.
23:27 C'est pas une information anodine. Cette affirmation, on vous le dit, elle est fausse.
23:31 Ça, c'est nous qui vous le disons. Mais par contre, à votre avis, pourquoi cette information est fausse ?
23:36 Ça, c'est la question qu'on vous pose.
23:38 Petit 1. Parce que c'est une image créée par une intelligence artificielle.
23:43 Petit 2. Parce que cette vidéo a été mal traduite.
23:49 S'il y a des enseignants d'anglais, ne donnez pas totalement la réponse aux élèves.
23:54 Et petit 3. Parce que la vidéo ne montre que la fin de la phrase, mais pas le début.
23:59 En gros, cette vidéo a été un peu tirée de son contexte.
24:02 Un seul extrait a été sélectionné pour lui faire dire un peu autre chose.
24:05 Donc là encore, on vous laisse quelques instants pour en discuter.
24:09 Ça commence à se corser. Vous allez voir, je pense que là, ça va être un peu plus serré dans les réponses.
24:15 Parce que c'est pas si simple comme ça, quand on voit passer cette vidéo,
24:18 de savoir comment la vérifier, comment trouver la bonne réponse.
24:22 Là, ils hésitent beaucoup. C'est-à-dire qu'on n'a pas tout de suite des réponses.
24:26 Ça discute en classe. Et d'ailleurs, ne vous inquiétez pas, on vous laisse un peu de temps.
24:29 C'est important. On commence à être dans des exemples un peu plus compliqués à traiter.
24:33 Mais voilà. Alors pour l'anecdote, cette fake, elle nous a été trouvée par une autre de nos collègues
24:40 qui est en ce moment en train de travailler à la cellule Vrai du Faux pour le Vrai du Faux de demain.
24:44 On parlera de ce rendez-vous peut-être un peu dans les questions réponses à la fin.
24:47 Armel Balogog, qui nous a dit "Pour vos élèves, pour la SPME, il y a cette vidéo de Volodymyr Zelensky que j'ai trouvée.
24:55 À mon avis, il y a quelque chose à faire."
24:57 Donc après, il a fallu la vérifier. Thomas, je me souviens, on a un peu travaillé sur ce sujet pour cette occasion d'ailleurs.
25:02 Vous avez bien pratiqué votre anglais d'ailleurs.
25:04 Exactement, je suis fluente en anglais. D'ailleurs, je conseille à tous les élèves de bien suivre leurs cours d'anglais.
25:11 Parce que c'est évidemment important, surtout après quand il y a des vidéos en anglais.
25:15 En tout cas, c'est vrai que cette question, elle est un peu difficile pour vous en réalité.
25:19 Parce qu'en fait, il y a peut y avoir plusieurs réponses possibles.
25:22 Les images créées par les intelligences artificielles, on va en parler un peu après.
25:25 C'est un vrai défi pour nous, mais aussi pour vous. Il peut y avoir un problème de traduction.
25:30 Il y a beaucoup de choses qui peuvent se dire autour de cette question.
25:34 Allez, j'arrête de faire durer le suspense. On me dit que c'est très, très serré.
25:39 Et en effet, c'est très serré. Il y a beaucoup, c'est très dispersé au niveau des réponses.
25:42 Et c'est la réponse 2 qui arrive en tête. Un problème de traduction.
25:46 Alors, ça aurait pu. Ça peut arriver. D'ailleurs, c'est surtout avec des...
25:51 Ça peut être le cas encore plus. Alors là, il parle en anglais, mais ça peut être encore plus le cas.
25:54 Par exemple, sur l'ukrainien ou le russe, forcément, on est un peu moins... On parle un peu moins ces langues là.
26:00 En tout cas, moi, ce jour-là, quand j'ai vu passer ce tweet, on s'est dit que cette déclaration, d'abord,
26:05 on s'est dit qu'elle n'allait pas être très crédible par rapport à ce qu'il dit d'habitude.
26:09 On a donc voulu en savoir plus et surtout savoir quand il a parlé.
26:12 On revient sur le fait de dater. Donc, on a refait une recherche d'images inversées,
26:16 comme on l'a vu tout à l'heure, et on a retrouvé l'origine de la vidéo.
26:21 En fait, cette vidéo, elle date de pas si longtemps que ça, du 24 février de cette année.
26:26 Volodymyr Zelensky s'exprimait au moment d'une conférence de presse donnée à la presse internationale.
26:32 - Donc là, Thomas, la réponse, c'est bien la réponse, du coup...
26:35 - La réponse 3, puisque c'est plutôt la réponse 3. Mais on va le voir en repartant un peu du début.
26:41 Donc du coup, là, on retrouve... On voit bien que c'est cette conférence de presse. On reconnaît bien le fond.
26:45 À ce moment-là, avec la recherche d'images inversées, on a donc retrouvé la date.
26:49 Ça, c'est important. On a la date, on a à peu près le contexte, premier anniversaire de la guerre.
26:53 Maintenant, on va essayer de trouver une autre vidéo de Volodymyr Zelensky, de cette conférence de presse,
26:57 puisqu'il y en a eu beaucoup. Et en fait, on l'a retrouvée sur YouTube.
27:00 Et sa conférence de presse, elle a duré 2h30. On ne va pas vous faire écouter les 2h30,
27:03 mais on a retrouvé le moment où il s'exprime. C'est juste après la question d'un journaliste américain.
27:08 - Des polls d'opinion aux Etats-Unis suggèrent qu'un grand nombre d'Américains croient
27:13 que les Etats-Unis donnent trop de soutien à l'Ukraine.
27:16 Quelle serait votre message pour ces Américains sur l'anniversaire ?
27:20 - Les Etats-Unis ne vont jamais abandonner les Etats membres de l'OTAN.
27:26 Si cela se passe de cette façon, l'Ukraine perdra,
27:30 la Russie entrera dans les Etats baltiques, les Etats membres de l'OTAN,
27:36 et les Etats-Unis devront envoyer leurs enfants et leurs filles
27:42 de la même façon que nous les envoyons, et ils vont devoir se battre.
27:49 Parce que c'est la nature dont on parle, et ils vont mourir.
27:53 - Voilà, en écoutant la vidéo en long, comme on dit, on voit bien que Zelensky n'appelle pas les Etats-Unis
27:59 à venir se battre en Ukraine. Il dit simplement que si l'Ukraine tombe, d'après lui,
28:04 la Russie s'en prendra ensuite aux Etats baltes, ceux qui sont dans le nord de l'Europe,
28:08 et qui sont surtout membres de l'OTAN, contrairement à l'Ukraine.
28:11 Et comme les Etats-Unis sont aussi membres de l'OTAN, ils sont liés par un traité,
28:15 et seront obligés d'envoyer leurs soldats. En clair, cette vidéo est tirée de propos
28:19 qui ont été vraiment prononcés, mais après un rapide montage, les propos ont été détournés,
28:23 ce qui fait que l'affirmation était fausse.
28:25 - Et voilà, le contexte, ça compte aussi.
28:27 Avant de passer à vos questions, on voulait vous parler d'une nouvelle technologie
28:31 qu'on a un petit peu abordée et qui peut tous nous induire en erreur,
28:35 vous et les journalistes aussi, ce sont les images créées par l'intelligence artificielle.
28:39 - Oui, ça, vous risquez de plus en plus d'en voir. On va prendre cet exemple,
28:44 avec cette image d'Emmanuel Macron. Ce n'est pas une vraie photo,
28:47 elle a été créée par le logiciel "Midjournée". Je suis persuadé que vous vous connaissez,
28:50 on dirait presque une vraie photo, sauf que là, en l'occurrence, c'est un journaliste
28:54 qui l'a fait pour montrer la puissance du logiciel, avec la dernière version
28:58 qui vient de sortir en mars. En fait, il a tout simplement demandé à "Midjournée"
29:01 d'imaginer Emmanuel Macron en train de pleurer, au milieu de manifestation, à Paris,
29:06 avec un journal dans les mains. Et donc voilà l'image que ça a donnée,
29:09 elle est très réaliste, on pourrait y croire, mais on peut voir qu'il y a quand même
29:13 quelques éléments qui clochent un peu. D'abord, le journal, il n'est pas en français,
29:17 les casques derrière ne correspondent pas à la tenue des pompiers en France,
29:20 c'était comme tout à l'heure avec les policiers allemands.
29:22 Et puis les mains d'Emmanuel Macron, si on regarde très bien,
29:24 elles ne sont pas très naturelles, mais vu les progrès fulgurants de l'intelligence artificielle,
29:30 on peut s'attendre à des images presque sans défaut bientôt.
29:34 Et donc, ça veut dire aussi de plus en plus trompeuses, comme il y a eu d'autres exemples
29:37 avec la fausse arrestation de Donald Trump. C'est cette image-là où on pourrait presque y croire,
29:43 mais encore une fois, il y a aussi quelques éléments qui clochent.
29:46 Il y a eu aussi d'autres images, vous avez peut-être vu passer le week-end dernier,
29:49 cette photo du pape François. - Elle est super réaliste celle-là.
29:52 - Elle paraît très réaliste, presque sans défaut, sauf si on regarde un petit peu la main,
29:55 on voit qu'il y a des défauts, mais on pourrait croire quand même que le pape se balade en doudoune au Vatican.
30:00 - Il fait froid au Vatican, il n'y a pas de chose à faire.
30:02 - Bah oui, si c'est très froid, pourquoi pas.
30:04 - Mais en tout cas, c'est vraiment assez compliqué aujourd'hui de pouvoir démêler le vrai du faux là-dessus.
30:09 Alors qu'est-ce qu'il faut faire quand on est face à ce genre d'image ?
30:12 On l'a vu déjà depuis tout à l'heure, il faut regarder qui partage la photo,
30:17 voir si l'information que donne la photo est bien relayée par des médias fiables ou par des journalistes.
30:23 Par exemple, sur Donald Trump, sur sa soi-disant arrestation, il n'y a pas eu d'article disant qu'il avait été arrêté.
30:28 Il faut absolument que ça vous alerte et que ça vous fasse dire que cette photo est peut-être fausse.
30:33 Ça, c'est vraiment le premier point.
30:35 Autre technique, on l'a dit, les intelligences artificielles ne sont pas toujours parfaites, elles font des erreurs.
30:40 Il y a parfois des incohérences, par exemple, il y a des images où les mains ont six doigts.
30:44 A priori, j'en ai toujours que cinq. Il y a parfois des oreilles, il y a des incohérences, les oreilles ne sont pas à la bonne hauteur.
30:50 Il y a tout un tas de petits détails, notamment aussi l'arrière-plan, parfois, qu'il faut regarder.
30:54 Et s'il y a des incohérences, ça doit vous alerter.
30:56 Et puis, il faut essayer de trouver d'autres photos de l'événement.
31:00 Par exemple, pour Donald Trump, s'il s'était fait réellement arrêter,
31:02 ou si Emmanuel Macron avait été la semaine dernière dans des manifestations,
31:05 je suppose qu'il y aurait beaucoup de photographes qui auraient fait beaucoup de photos,
31:08 ou alors des gens dans la rue qui auraient fait des photos.
31:11 En gros, s'il y a une seule photo d'un événement, il faut vous dire que c'est suspect sur un événement pareil.
31:17 Emmanuel Macron, dans les manifestations, il y aura eu évidemment plein d'images.
31:21 S'il n'y en a qu'une seule, ça doit évidemment éveiller en vous un doute.
31:24 Alors, l'intelligence artificielle, il y a beaucoup d'élèves qui nous ont demandé dans les questions
31:29 si on était inquiet, l'intelligence artificielle, donc mid-journée ou chat GPT.
31:34 Est-ce que c'est le cas, Thomas ? Est-ce qu'on doit s'inquiéter ?
31:37 Alors oui et non. C'est une réponse de Norman, un bon Norman que je suis.
31:43 Forcément, on est inquiet parce que les images, ça améliore vraiment très vite.
31:46 Là, on vient de le voir, c'est déjà devenu de plus en plus difficile de savoir si les images sont vraies ou fausses.
31:52 Ça va empirer, j'ai envie de dire, dans les semaines ou les mois ou les années qui viennent.
31:56 Donc forcément, de ce point de vue-là, on est inquiet parce que ce sera de plus en plus difficile.
31:59 Et en même temps, je dis non pour plusieurs raisons.
32:03 Un, parce qu'on vient de le voir, il y a encore moyen de pouvoir les débanquer,
32:07 de savoir que ces images sont fausses. Il y a quand même encore des techniques qui existent
32:10 qui permettent de démêler le vrai du faux.
32:12 Deux, parce que ce n'est pas la première fois qu'il y a une nouvelle technologie qui émerge,
32:16 dont on nous dit qu'elle va remplacer le journalisme ou qu'elle va accentuer la désinformation
32:21 et que finalement, je ne vais pas dire que ça fait pchit, mais qu'elle ne s'installe pas durablement dans le temps.
32:25 Par exemple, Wikipédia, il y a quelques années, on disait que ça purait le journalisme.
32:29 Finalement, il y a toujours besoin de journalistes pour avoir une information crédible et vérifiée.
32:34 Et puis trois, après, on vous fait aussi confiance à vous, tout simplement,
32:37 parce qu'on se dit que vous aurez les clés pour pouvoir démêler le vrai du faux.
32:41 Je me répète, mais c'est vraiment important de pouvoir vous rendre compte
32:44 si ces images sont vraies ou fausses et vous allez être vraiment des acteurs clés
32:48 dans la lutte contre la désinformation.
32:50 Merci Antoine et Thomas pour ces débunks et ces explications.
32:55 Avant de répondre à vos questions, on vous récapitule tout ce qu'on vient de voir.
33:02 Quand vous voyez une image ou une vidéo douteuse, les questions à se poser.
33:07 Qui est à l'origine de l'information, de la photo, de la vidéo ?
33:11 Deuxièmement, est-ce que ce message est particulièrement spectaculaire, anxiogène ?
33:16 Troisièmement, est-ce que ce contenu a des sources fiables ?
33:19 Et aussi, est-ce que ce contenu a été utilisé dans un autre contexte ?
33:24 Et enfin, cette information se trouve-t-elle dans des médias professionnels ?
33:29 Caroline, juste pour information, ce visuel là, parce que j'imagine que les enseignants vont être intéressés,
33:33 on va essayer de vous le partager dans le chat de Livestorm
33:36 pour que vous puissiez le réexploiter en classe.
33:39 Toutes les questions à se poser lorsqu'on voit une photo, une image ou une information un peu douteuse.
33:43 Toutes les questions à se poser avant de la partager.
33:45 Et on vous a posé beaucoup de questions à vous pendant ces 45 minutes.
33:49 Maintenant, c'est à votre tour d'en poser et pour y répondre.
33:53 On accueille en plateau la chef du service Vrai du Faux de France Info,
33:57 qui était avec nous depuis le début de l'émission en régie dans l'oreillette.
34:02 Bonjour tout le monde !
34:03 Bonjour, Émilie Gautreau.
34:04 C'était moi dans l'oreillette.
34:06 Donc, vous avez été très nombreux à nous envoyer vos questions.
34:09 Émilie, vous allez y répondre maintenant.
34:11 Alors oui, on a reçu beaucoup de questions sur notre boîte mail.
34:15 On vous la repartagera tout à l'heure, vous allez voir, ça va vous être utile.
34:19 On va commencer tout de suite, Émilie, avec des premières questions.
34:22 On a Claire qui est élève de 4ème B au journal La Voix des Collégiens,
34:27 au Collège de la Providence à Revelle, qui demande combien êtes-vous ?
34:30 Quelles sont les tâches de chacun ?
34:32 Et Aboubakar au lycée Guitenberg de Créteil, qui est votre journaliste le plus ancien ?
34:37 Bonjour, Claire et Aboubakar.
34:38 Alors, dans la cellule Vrai du Faux, on est six.
34:41 Donc, en plus de ceux qui sont autour de ce plateau,
34:44 on a Armel Balogog, qu'on a évoqué tout à l'heure,
34:46 qui a fait la chronique Le Vrai du Faux ce matin à l'antenne
34:49 et qui prépare celle de demain matin.
34:51 Donc, il y a en fait deux étages au-dessus de nous en ce moment.
34:56 Et puis, il y a le journaliste le plus ancien à France Info,
35:01 qui est Gérald Roux, qui est le chef adjoint du service de la cellule Vrai du Faux
35:07 et qui, en ce moment, a fait la conférence de rédaction ce matin.
35:10 C'est une réunion où, en fait, il y a tous les chefs de service
35:14 ou les chefs de service adjoints qui discutent de ce dont on va parler dans l'actualité,
35:18 qui évoquent les sujets que nous, dans notre service, on a envie d'aborder
35:21 et qui tranchent sur ce qu'on va faire dans la journée et ce qu'on va faire le lendemain.
35:24 Donc, ça, c'est ce qu'est en train de faire Gérald dans ce moment.
35:27 Et puis, ce que fait chacun ?
35:30 En fait, chacun a un rôle un peu déterminé au sein du service,
35:33 puisqu'il y a le rendez-vous Le Vrai du Faux du matin,
35:35 mais il y a aussi des rendez-vous de décryptage, d'explication dans la journée,
35:38 où on va expliquer des choses un peu compliquées de l'actualité dans tous les domaines
35:42 pour essayer de les rendre plus claires.
35:44 On a aussi des rendez-vous où on va prendre un fait d'actualité
35:48 et on va voir comment ça se passait avant.
35:50 Autrefois, ça s'appelle "C'était comment avant ?"
35:52 Ou alors, on va prendre un événement chez nous
35:55 et puis on va aller voir comment ça se passe dans d'autres pays.
35:58 On a appelé ça "C'est comment ailleurs ?"
36:01 Et puis, on a aussi le rendez-vous Le Vrai du Faux Junior,
36:04 dont on vous a déjà parlé, où on travaille avec des collégiens, des lycéens, des enseignants.
36:08 Ça s'est diffusé le vendredi à 14h20 et à 16h20.
36:12 Donc chacun de nous a un rôle plus précis, plus déterminé par rapport à tout ça.
36:17 Mais on est tous aussi un peu interchangeables et on travaille surtout beaucoup ensemble.
36:22 Parfois, quelqu'un commence à travailler sur un sujet et un autre enchaîne.
36:25 Et surtout, on se fait beaucoup relire ce qu'on écrit, on réfléchit beaucoup tous ensemble
36:29 parce qu'on travaille toujours beaucoup mieux à plusieurs cerveaux et en réfléchissant tous ensemble.
36:33 Avant de passer à la question suivante, vu qu'Emilie vient de parler du Vrai du Faux Junior,
36:37 j'en profite, petit instant promo, et je m'adresse à tous les enseignants qui nous écoutent.
36:41 Le Vrai du Faux Junior, c'est donc tous les vendredis.
36:44 Et je vous invite, à travers l'adresse de la cellule, qu'on va vous partager aussi dans le chat,
36:49 et bien tout simplement, si vous souhaitez participer au Vrai du Faux Junior,
36:52 si vous souhaitez que votre classe fasse partie de ce projet dès l'année prochaine,
36:56 parce que cette année, évidemment, c'est déjà complètement bouclé,
36:59 et bien envoyez votre candidature, envoyez le nom de votre classe, les moyens que vous avez,
37:02 car il faut pouvoir enregistrer les questions.
37:04 Elles passeront à l'antenne en direct sur France Info, avec le nom du collège,
37:08 le nom des élèves, qui entendront leur voix tous les vendredis.
37:11 Donc voilà, si vous voulez participer au Vrai du Faux Junior,
37:14 envoyez votre candidature à l'adresse cellule.francinfo@radiofrance.com
37:20 Donc voilà, on va vous partager cette adresse mail tout de suite.
37:24 On passe à d'autres questions.
37:27 Une question d'Hugo, qui est en sixième au collège Émile Combe à Bordeaux.
37:30 Est-il difficile de trouver des fake news ?
37:32 On a également une question de Médina, qui est en bac pro au lycée Gutenberg de Créteil.
37:37 Comment recevez-vous les informations à vérifier ?
37:39 Ainsi que du collège de Lerieux dans l'Ardèche, qui demande, Alice qui nous demande,
37:43 où trouvez-vous les informations ?
37:45 Alors la base de notre travail, c'est un travail de veille, en fait.
37:48 Tous les matins, la personne qui travaille sur le Vrai du Faux en priorité,
37:53 puisqu'elle arrive très tôt le matin, mais ensuite les autres membres de l'équipe qui la rejoignent,
37:58 vont écouter les invités politiques, puisque le Vrai du Faux est en fait avant tout
38:02 une vérification de la parole politique à l'origine.
38:05 On évoquait Gérald Drou tout à l'heure. Gérald Drou, c'est celui qui a créé le rendez-vous le Vrai du Faux,
38:09 il y a déjà 11 ans, à l'époque où il n'y avait aucun rendez-vous de fact-checking.
38:12 France Info a été la première radio à le créer.
38:15 Et c'était le premier but, avant qu'il y ait ces fausses infos massives sur les réseaux sociaux,
38:21 le premier but, c'était de vérifier dans la parole politique ce qui était vrai et ce qui était faux.
38:24 Donc on va écouter les invités politiques sur France Info, mais aussi sur tous les autres médias.
38:29 Donc ça fait beaucoup d'invités politiques à écouter.
38:32 Et on va essayer de repérer des choses qui nous semblent soit fausses,
38:36 soit qui nous semblent manquer de contexte.
38:38 Comme on l'a vu tout à l'heure, le contexte est extrêmement important.
38:40 Une déclaration peut faire référence à quelque chose où ça manque de contexte, ça manque de précision.
38:46 Ou alors on va avoir deux personnalités politiques qui vont avoir deux versions des choses totalement différentes ou un peu différentes.
38:52 Et là, on va se dire, tiens, on va faire écouter à l'auditeur un bout de son d'une personnalité politique, un bout de son de l'autre.
38:58 On va dire, voilà, vous voyez, ils disent deux choses complètement différentes.
39:01 Où est le vrai, où est le faux ? Et on va essayer de démêler ça.
39:04 Ça, c'est une première chose.
39:05 Et puis, il y a tout un travail de veille aussi sur les réseaux sociaux, où en fait, là, on va suivre des comptes.
39:12 Tu fais beaucoup ça, toi, Thomas, de suivre des comptes.
39:15 Alors, on sait qu'il y a certains comptes qui, particulièrement…
39:18 Qui vont partager plus que d'autres, effectivement.
39:20 Il y a des comptes qui partagent plus que d'autres.
39:21 Après, il y a des vidéos qui s'imposent un peu à nous, en fait, sur les réseaux sociaux.
39:24 Greta Thunberg, par exemple, le jour où la vidéo a été diffusée, on ne pouvait pas la rater.
39:29 Elle a été diffusée partout sur tous les comptes et relayée énormément.
39:32 Ce travail de veille sur les réseaux sociaux, il est important.
39:35 Et voilà, ça permet de voir émerger des messages ou des vidéos, des photos virales que vous voyez aussi sans doute passer.
39:42 Et Thomas, tu parlais d'aspects virales des choses, du fait que ça a été très partagé.
39:46 Ça, c'est un des critères qui font qu'on va choisir de vérifier ça plutôt qu'autre chose.
39:51 Il faut que ce soit très viral et il faut aussi… Un de nos critères, c'est que ça ait un intérêt, tout simplement, pour le grand public.
39:57 Parce que l'idée, ce n'est pas de faire remonter, de parler de choses qui sont fausses, mais que finalement, personne n'a vu passer.
40:03 Ça, ce serait de donner un écho, une caisse de résonance à quelque chose de faux que finalement, personne n'avait vu.
40:10 Et faire de la publicité pour quelque chose de faux.
40:13 Nous, notre rôle, ça va être de dire voilà, il y a ça qui est massivement partagé.
40:15 Beaucoup de gens se font avoir.
40:17 Attention, attention à ça.
40:18 Et du coup, on s'en empare.
40:20 Et puis l'autre travail de veille, c'est celui qu'on fait avec les élèves et avec les enseignants,
40:26 qui nous répercute ce que voient passer les élèves.
40:29 Ça passe beaucoup par les réseaux sociaux, beaucoup par TikTok,
40:32 où les élèves, chaque semaine, nous disent "j'ai vu passer ça sur TikTok".
40:36 Enfin, c'est souvent sur TikTok, où j'ai entendu dire ça entre nous, entre élèves,
40:41 où les profs nous disent ça, où j'ai entendu dire ça à la radio et je me demande si c'est vrai, si c'est faux.
40:47 Et puis ils nous répercutent ça et nous, on va travailler là-dessus.
40:50 Et surtout, les élèves nous disent aussi "on pourrait peut-être interroger telle personne, tel expert".
40:55 Et nous, on va répercuter vos questions, les questions des élèves, aux experts avec qui on travaille,
41:00 qui vont donner les réponses.
41:02 Alors justement, Émilie, on a une question de Clotide, qui est en classe de 1er bac pro,
41:06 qui nous demande "est-ce que c'est dur de trouver de bons spécialistes pour répondre à vos questions ?"
41:10 Alors, c'est de moins en moins difficile.
41:12 Ça, ce n'est pas la partie la plus difficile du travail,
41:14 parce que la cellule Vrai du Faux, elle existe depuis 4 ans.
41:18 France Info, ça existe depuis plus de 35 ans.
41:21 Et donc, on est assez connus et puis on connaît pas mal de gens dans différents domaines.
41:27 Alors nous, à la cellule Vrai du Faux, on a un carnet d'adresses de gens
41:30 avec qui on travaille assez régulièrement dans plein de domaines, puisqu'on s'intéresse à tous les sujets.
41:34 Et puis, on s'appuie aussi sur les contacts des autres services.
41:38 On travaille main dans la main avec tous les services de France Info,
41:41 ceux avec qui j'échange en conférence de rédaction,
41:44 mais on échange aussi tout au long de la journée dans les couloirs.
41:46 Ils viennent nous voir dans le service.
41:47 On va aller voir, nous, dans leur service, le service politique, le service poli-justice,
41:51 le service santé-environnement, le service reportage, le service culture, le service sport.
41:56 On va aller voir en disant "nous, on a tel sujet, à ton avis, qu'est-ce qu'il faudrait qu'on contacte ?
42:01 Ah, ben contacte un tel, je te donne son portable, je te donne son adresse mail."
42:05 Et puis, on avance comme ça avec les autres services.
42:10 - On enchaîne parce qu'on a vraiment beaucoup, beaucoup de questions qui nous arrivent.
42:13 On a la question d'Elisa, en première bac pro à Buxvilleur, en Alsace.
42:17 J'espère que je l'ai bien prononcé.
42:18 "Quand vous découvrez une fake news, est-ce qu'il faut se dépêcher pour vite y répondre ?"
42:23 - Alors, Elisa, non, surtout pas.
42:25 - Surtout pas.
42:26 - On ne va pas céder à la pression du temps.
42:30 Nous, on ira à l'antenne pour parler d'une information
42:33 et raconter comment la vérifier et donner la réponse.
42:37 Que quand on est absolument sûr et certain de cette réponse
42:40 et qu'on l'a vérifiée, revérifiée, recoupée, recroisée les sources,
42:43 comme on l'a montré tout à l'heure.
42:45 On l'avait vu avec l'exemple de Greta Thunberg.
42:48 Thomas n'est pas contenté d'une source, de deux sources.
42:50 Il a pris trois sources différentes pour être sûr.
42:52 Et c'est au bout de ce processus-là qu'on va à l'antenne pour donner la réponse.
42:57 Et du coup, ça joue aussi sur les informations qu'on choisit de vérifier pour le lendemain matin.
43:03 Parce qu'en fait, vous avez été aussi nombreux à nous demander
43:05 combien de temps on prenait pour vérifier.
43:07 Et parfois, une information, elle prend plusieurs jours à vérifier,
43:11 voire plusieurs semaines.
43:12 Et on n'a pas ce temps-là.
43:14 Il faut que tous les matins, à l'antenne de France Info,
43:16 il y ait une chronique Le Vrai du Faux.
43:18 Donc, on sait qu'on a maximum une journée.
43:20 Et en fait, on a 6-7 heures maximum.
43:23 Et Thomas et Caroline, qui présentent Le Vrai du Faux avec Armel,
43:26 ont cette pression-là de se dire, il faut que j'ai la réponse ce soir, grand maximum.
43:31 Et donc, parfois, en cours de route, Thomas, Caroline, Armel se disent,
43:35 non, là, finalement, on abandonne cette piste de Vrai du Faux,
43:38 parce qu'on n'arrivera pas au bout.
43:39 Donc, mieux vaut la laisser tomber et changer de sujet,
43:42 changer de fusil d'épaule pour aboutir.
43:44 Ce qui ne veut pas dire qu'elle est totalement abandonnée.
43:46 Elle peut être reportée.
43:47 Et il faut parfois plusieurs jours pour pouvoir vérifier.
43:50 Oui, parce qu'il y a des jours où il n'y a pas de fausses informations qui circulent.
43:52 Ça arrive.
43:53 Ça reste quand même assez rare.
43:55 On enchaîne avec une question d'un collège qui participe au Vrai du Faux Junior cette année.
44:00 Donc, je rappelle encore, si vous voulez y participer, n'hésitez pas à envoyer votre candidature.
44:04 Il s'agit du collège André Derain.
44:06 Et une question de gamin.
44:08 Est-ce que c'est vrai que...
44:10 Est-ce que c'est vous qui choisissez vos sujets ou les thèmes traités ou est-ce qu'on vous les impose ?
44:15 Alors, globalement, c'est nous, à travers tout le travail de veille dont on a parlé tout à l'heure.
44:20 On va écouter des choses.
44:22 On va décider entre nous.
44:24 Et puis, à partir du moment où nous, on se dit, on parlerait bien de ça demain.
44:27 Souvent, on a plusieurs idées.
44:29 On se dit, ça pourrait être ça.
44:31 Mais il y a aussi ça qui émerge.
44:32 Et puis, moi, je reviens de la conférence de rédaction en disant, la conférence de rédaction,
44:35 vraiment, se dit que les gros sujets qui émergent, c'est ça et ça.
44:37 Si on avait des choses dans ce domaine-là, ce serait pas mal.
44:40 Et puis, ensuite, on en discute avec le rédacteur en chef de la tranche d'informations concernées.
44:44 Donc, pour le Vrai du Faux, c'est le rédacteur en chef qui prépare la matinale du lendemain matin.
44:49 Et j'en discute aussi à la conférence de rédaction de l'après-midi, avec tous les autres chefs de service,
44:54 avec le directeur adjoint de la rédaction, parfois avec le directeur de la rédaction aussi.
44:58 On discute de ces pistes-là.
45:01 Et puis, parfois, ce sont eux aussi qui m'appellent, qui passent nous voir, qui m'envoient des SMS en me disant,
45:07 tiens, t'as vu passer ça ?
45:08 La petite commande de dernière minute.
45:09 Oui, la petite commande de dernière minute de fin de journée.
45:12 Et on est très contents dans ce cas parce qu'on sait qu'on va partir très tard.
45:14 Ce serait vraiment, vraiment bien qu'on se penche sur ce sujet pour demain.
45:18 Donc, dans ces cas-là, on essaie de travailler très vite.
45:21 Voilà.
45:22 Donc, ça part beaucoup de nous de manière très libre.
45:25 C'est des échanges, c'est un dialogue.
45:28 Exactement.
45:29 Et puis ensuite, c'est dans la discussion.
45:31 On enchaîne avec une question de Natalia, qui est en seconde pro au lycée Guttenberg de Créteil.
45:37 Est-ce que vous avez des sources avec qui vous faites totalement confiance ?
45:41 Alors, on a des sources qui, a priori, nous semblent fiables.
45:45 Évidemment, les journalistes, que ce soit les journalistes de France Info, de Radio France,
45:50 ou des journalistes confrères qui travaillent aussi dans le fact-checking.
45:54 On va évidemment plutôt avoir confiance.
45:56 Mais le principe de base, c'est qu'on revérifie tout.
45:59 C'est-à-dire qu'il arrive parfois qu'on parte sur un travail qui a déjà été amorcé par d'autres.
46:04 Et on va regarder ce qu'ils ont fait.
46:06 Et ça peut nous donner des pistes.
46:07 Mais on va toujours repartir de zéro.
46:09 On va toujours revenir aux ce qu'on appelle les sources primaires.
46:12 C'est-à-dire l'information, à l'origine, elle vient d'où ?
46:15 On va rechercher les experts spécialistes de la question, des rapports, des rapports parlementaires,
46:20 des rapports d'institutions qui nous donnent des clés de réponse.
46:23 On va passer des coups de fil, etc.
46:25 Et on va toujours tout revérifier, y compris ce qui a été fait par nous.
46:30 Puisque parfois, on va reparler dans des explicatifs ou des vrais du faux,
46:34 de choses dont on a déjà parlé quelques semaines, quelques mois, quelques années avant.
46:38 Et puis, parfois, on a des discussions où Thomas me dit "Oh, ça va, tu l'as fait il n'y a pas très longtemps,
46:43 puis c'est toi qui l'as fait, donc je te fais confiance".
46:45 Et je lui dis "Ben non, tu vas y compris me fact-checker, moi, et vérifier ce que j'ai fait".
46:49 D'abord parce qu'on peut toujours se tromper.
46:51 Et ensuite, et surtout, parce que l'information évidemment évolue,
46:55 et qu'on se rend compte que parfois, on ne pensait pas qu'il y avait eu un nouveau rapport,
47:00 ou des nouvelles données chiffrées qui viennent de sortir.
47:04 Et ça permet d'actualiser et d'être beaucoup plus précise.
47:07 Ça, c'est une chose importante aussi, Thomas, se relire entre nous.
47:10 Ça fait vraiment partie de notre travail au quotidien.
47:12 Oui, parce que parfois, tout à l'heure, Emile le disait, quand on fait un sujet,
47:16 parfois on est pendant 7 heures d'affilée sur le même sujet.
47:19 Par exemple, le jour de Greta Thunberg, pendant 7 heures, j'ai revu et revu la vidéo,
47:23 j'ai pensé qu'à ça, j'ai mangé en pensant à Greta Thunberg.
47:26 Et en fait, au bout de 7 heures, on n'a plus de recul, et on ne sait plus si on est très clair.
47:30 Et c'est vraiment bien de se faire relire aussi,
47:32 parce que ça permet de prendre un peu de recul nécessaire pour être compréhensif.
47:37 Parce que c'est vraiment le but.
47:39 Quand on a le nez dans le guidon, de manière générale, il faut faire une pause.
47:42 C'est comme vous, quand vous êtes en train de réviser un contrôle,
47:45 et puis au bout d'un moment, le cerveau, il sature et il vaut mieux aller prendre un goûter,
47:49 aller à la machine à café.
47:51 Je prends le goûter aussi.
47:52 Et puis s'y remettre avec l'esprit frais et en ayant discuté avec les autres.
47:56 On enchaîne avec une question de Léonie, qui est au collège, 6e au collège.
48:00 Emile Combes aborde, combien de fausses informations ont été découvertes en 2022 par vos services ?
48:06 J'espère que vous avez fait les comptes.
48:08 Alors, sachant qu'il y a un vrai du faux chaque jour, mais pas le samedi et dimanche,
48:14 donc cinq jours sur sept.
48:16 Et sachant qu'il y a un vrai du faux junior par semaine tout au long de l'année,
48:21 on peut estimer qu'on a à peu près 300 fact-checking par année.
48:28 Donc l'an dernier, c'était 300 par an.
48:30 Une question de Khaled, qui est au 6e au collège Emile Combes de Bordeaux.
48:34 Y a-t-il un domaine dans le journalisme plus porteur de fake news ?
48:37 Il pense notamment au sport et à la santé.
48:39 On va voir si c'est le cas.
48:40 Et Cléo, dans quel domaine les infos sont-elles les plus présentes ?
48:44 Alors Khaled, c'est un très bon exemple que tu as donné, parce que la santé en particulier,
48:49 c'est un domaine où il y a énormément de fausses infos qui circulent.
48:52 C'était déjà le cas avant le Covid.
48:54 Avant le Covid, il y avait beaucoup d'infos santé, de gens qui disaient
48:59 pour guérir du cancer, pour soigner telle maladie, il suffit de faire ci, il suffit de faire ça,
49:04 ou qui détournaient des études médicales ou qui les relayaient de manière très partielle.
49:09 Ça arrive ça aussi assez souvent, sans que ce soit forcément une volonté des infos,
49:15 mais une étude dont on va prendre une petite partie, qu'on va relayer sur les réseaux sociaux.
49:19 Et puis finalement, ça dira le contraire de ce qu'il y avait vraiment dans cette étude.
49:23 Mais ça s'est vraiment accéléré avec le Covid.
49:25 Le Covid, pour nous, on a énormément travaillé, ça a multiplié notre travail,
49:30 parce qu'il y a eu une masse de fausses informations au moment du Covid.
49:36 Et ça a du coup relancé aussi des fausses informations dans d'autres domaines,
49:39 dans le domaine médical. Et puis le sport aussi.
49:41 Le sport, il peut y en avoir beaucoup. Par exemple, vous avez vu Bappé qui va au Real de Madrid.
49:46 Les infos mercato. En tant que supporter du PSG, c'est vrai que c'est toujours une période très compliquée.
49:51 Ce sera peut-être vrai un jour. Pour l'instant, ça ne l'est pas. Mais c'est évidemment très compliqué.
49:56 Après, il y a aussi du poker monteur, puisque ça permet aussi de jouer sur les prix, les valeurs des joueurs.
50:00 Mais évidemment, avec le sport, on est évidemment touché.
50:03 Et puis la politique, évidemment. Petite chose, petite, juste petite chose concernant la politique.
50:09 Il ne faut pas croire que les politiques montent tous et veulent mentir tous.
50:12 Souvent, la désinformation, ce n'est pas une volonté de mentir.
50:16 Ça peut être aussi que les hommes et les femmes politiques, ils prévoient des éléments de discours
50:21 à travers des choses qu'ils lisent parfois aussi très vite, que parfois ils ne comprennent pas,
50:26 qu'ils ne prennent pas le temps de lire de manière totalement complète.
50:30 Ou alors ils vont prendre une partie d'une étude et puis une autre personnalité politique va prendre une autre partie.
50:36 Ça nous est arrivé récemment. En fait, indépendamment l'un de l'autre, ce qu'ils disent n'est pas faux, dit comme ça.
50:42 Sauf que ça manque de vision d'ensemble. Et la vérité est entre les deux.
50:46 Et c'est à nous, comme on l'a déjà dit, de resituer les choses.
50:48 On essaie d'aller rapidement, car on arrive bientôt à la fin de cette émission.
50:51 Merci encore pour toutes vos questions.
50:53 Diaba, du Collège de l'Erieu dans l'Ardèche, nous demande pourquoi avoir créé cette émission, en quelques mots.
50:59 Alors, le vrai du faux à l'origine, parce qu'il n'y avait aucune émission de fact-checking, de vérification de la parole politique,
51:03 et le vrai du faux junior qui a été créé il y a deux ans, parce qu'il n'y avait pas ou très peu de rendez-vous avec les adolescents
51:10 autour de la vérification de l'information, que ça nous semblait vraiment très important.
51:16 On s'est rendu compte que ça commençait à être au programme de certaines classes,
51:20 mais que parfois vos enseignants étaient un peu démunis, manquaient d'outils, étaient très demandeurs de travailler avec des journalistes.
51:26 Et que dans un contexte où vous êtes de plus en plus confrontés à des fausses informations sur les réseaux sociaux,
51:31 sans savoir les repérer, et sans que les adultes autour de vous sachent toujours très bien comment faire,
51:36 ne serait-ce que parce que parfois les parents, eux, ne vont pas sur TikTok.
51:39 Donc, ça nous a semblé vraiment intéressant de mettre ça en place.
51:42 Et je tenais à répondre à cette question de l'école de la deuxième chance dans les Yvelines, qui demande
51:47 "Peut-on faire confiance aux comptes certifiés sur les réseaux sociaux ?"
51:49 On l'a vu pas mal revenir aussi cette question, "Attention aux comptes certifiés sur les réseaux sociaux."
51:54 Depuis le rachat de Twitter par Elon Musk, maintenant avoir un petit macaron bleu pour dire que,
51:59 par exemple, vous êtes un spécialiste, un journaliste, une star, un politique,
52:03 eh bien, ça ne suffit plus. En fait, il y a des gens qui peuvent acheter ce macaron bleu.
52:07 Donc, avoir ce petit compte certifié, ce petit macaron, n'est pas forcément un gage d'authenticité, de fiabilité.
52:14 Donc, bien faire attention.
52:15 Quand quelqu'un dit quelque chose ou poste quelque chose avec ce macaron à coller à son @,
52:20 eh bien, ça ne peut pas forcément dire que c'est une personne fiable, que c'est une personne qui dit absolument la vérité.
52:25 D'ailleurs, même les personnes qui, avant, avaient ce macaron, pouvaient aussi dire des bêtises.
52:30 Donc, bien attention. Les comptes certifiés ne sont pas forcément gages de fiabilité, de confiance.
52:35 On enchaîne tout de suite avec une question de Yazid, classe de seconde bac pro, à Olyssey-Gutenberg, de Créteil.
52:40 "Est-ce qu'un média sérieux a sa place sur les réseaux sociaux, Emilie ?"
52:43 Oui, Yazid a un média sérieux à sa place sur les réseaux sociaux, évidemment,
52:46 puisqu'en fait, on va essayer d'être présent partout où circulent les fausses informations.
52:50 Donc, évidemment, sur les réseaux sociaux.
52:53 Et c'est ça qui nous a un peu compliqué la tâche, c'est que ça multiplie les endroits où on essaie d'être présent et de travailler,
53:00 et les supports aussi, la façon dont on est présent, puisqu'Antoine, en particulier, toi, tu travailles beaucoup sur des vidéos.
53:06 À la radio, on fait de la radio.
53:08 On fait des articles sur le site internet de France Info, donc plutôt, ça correspond à de la presse écrite.
53:14 Et puis, on fait aussi des vidéos où on est présent sur YouTube, où on est présent sur Twitter,
53:19 on est présent sur TikTok, on est présent sur Instagram.
53:22 La cellule est présente sur tout ça.
53:24 Et donc, parfois, il faut aussi faire des choix.
53:26 Et ça aussi, tous les jours, on choisit sur quel support on va aller en priorité.
53:31 Alors, on enchaîne avec une question qui demande "Y a-t-il des questions auxquelles vous n'avez pas pu répondre ?"
53:37 Il ne nous reste plus beaucoup de temps, donc on essaie de répondre rapidement pour essayer de traiter un maximum de questions,
53:42 des questions sur lesquelles on n'a pas eu de réponse.
53:44 C'est déjà arrivé, Thomas ?
53:45 Je vais vous donner un exemple rapidement.
53:47 En 2019, on m'a demandé de faire une chronique "Le vrai du faux", savoir si le Covid, ce serait dangereux ou pas.
53:51 Autant vous dire que je n'avais pas la réponse et on ne l'a pas eu pendant longtemps.
53:55 Et le Covid, c'est le bon exemple. Pendant longtemps, il y a plein de choses qu'on n'a pas sues.
53:58 Et en fait, ne pas savoir, c'est aussi une information.
54:00 Oui, parce que les spécialistes ne sont pas d'accord, n'étaient pas forcément d'accord entre eux.
54:04 Et nous, on allait à l'antenne en disant "Voilà, à l'instant T, voilà ce dont on est sûr, voilà ce dont on n'est pas encore sûr".
54:11 Et puis, au fur et à mesure, on a accompagné les gens comme ça.
54:14 Et je pense qu'on a noué à ce moment-là un rapport de confiance particulièrement avec les gens,
54:21 parce que chaque jour, on était un petit peu la boussole pour dire ce qu'on savait, ce qu'on ne savait pas.
54:25 Et ne pas savoir, c'est important, parce qu'en fait, souvent, les explications, elles ne sont pas simplistes.
54:30 Et souvent, quand c'est trop simple, c'est que c'est souvent un peu faux, voire très faux.
54:34 Et le Covid, c'était le bon exemple.
54:36 C'était compliqué et il y a besoin d'expliquer, mais en fait, parce que la réalité, elle est souvent complexe.
54:39 - Et puis, autre exemple, on l'a un peu traité aujourd'hui, mais la guerre en Ukraine aussi,
54:42 ce n'était pas toujours simple d'avoir tout le temps les bonnes informations, parce que ça se passe loin,
54:46 qu'on n'a pas tout de suite les informations qui nous viennent, des images des deux camps nous viennent.
54:50 Il faut vraiment faire bien attention.
54:52 - Et que comme toutes les guerres, la guerre, c'est de la propagande,
54:54 mais là particulièrement parce que c'est une guerre qui se joue aussi beaucoup sur les réseaux sociaux.
54:57 - Émilie, je te propose de répondre à une toute dernière question,
55:00 en fait, deux questions d'Ariane et Elisa, qui demandent "Pourquoi aimez-vous ce métier ?
55:04 Et comment avez-vous choisi ce métier ?"
55:06 - Alors, Ariane et Elisa, je vais essayer de ne pas être trop longue, parce que je pourrais en parler très longtemps,
55:12 mais c'est un métier que j'avais envie de faire quand j'avais votre âge,
55:15 quand j'étais au collège et au lycée, parmi d'autres métiers.
55:17 Mais je pense que ce qui fait qu'on a envie de faire ce métier,
55:20 c'est la principale qualité dans ce métier, c'est la curiosité.
55:23 C'est le fait de s'intéresser à plein de choses.
55:25 C'est le fait de se dire qu'on a envie de découvrir plein de choses,
55:29 de mieux comprendre les choses et de pouvoir les expliquer.
55:32 Donc ça, c'est quelque chose qui ne m'a pas quittée.
55:35 Je pense qu'il est commun à beaucoup, beaucoup de journalistes.
55:38 Et donc, je pense que si vous, au quotidien, au collège, au lycée,
55:44 vous aimez, par exemple, faire des exposés, vous aimez vous renseigner sur des sujets,
55:47 puis ensuite en parler devant les autres ou expliquer aux autres,
55:50 si vous avez aimé cet atelier, si vous avez envie de participer au Vrai du Faux Junior, si tout ça...
55:56 - Beaucoup de personnes dans le chat, d'ailleurs, on les remercie.
55:58 - Qui nous remercie, Salima Toulève, qui nous remercie,
56:01 et puis plein d'autres enseignants. Merci pour vos encouragements.
56:04 - Et si vous aimez aussi aller vers les gens, ça, c'est important aussi.
56:07 Aller discuter avec les gens, sentir les choses, essayer de voir comment se passe la vie des gens.
56:14 Tout ça, c'est des indices qui laissent penser que le métier de journaliste,
56:18 ça peut être intéressant pour vous.
56:20 - Merci, Émilie.
56:21 - Et merci à vous. Alors, vous avez posé beaucoup de questions.
56:24 On espère qu'on y a répondu le mieux possible.
56:27 On vous laisse retourner en cours. Nous, on doit aussi continuer à vérifier les informations.
56:33 On espère que ça vous a plu, que vous avez appris beaucoup de choses.
56:37 On rappelle, pour ceux qui veulent nous écouter la chronique Le Vrai du Faux,
56:41 c'est tous les matins sur France Info.
56:43 - À 7h34, précisément.
56:45 - 7h34, mais il y a deux heures de passage.
56:48 - Et avant ça, il y a aussi à 6h25 et ensuite à 10h20.
56:51 - Et voilà, pour ceux qui se lèvent le plus tôt, à partir de 6h25,
56:55 et puis Le Vrai du Faux Junior, avec vous, Antoine.
56:57 - 14h20, 16h20, tous les vendredis.
56:59 - Et merci à tous les enseignants et tous les élèves qui ont suivi ce cours.
57:04 Et merci à toute l'équipe en régie. Bonne journée à vous.
57:07 [SILENCE]

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