Retraites : "Oui, je souhaiterais que l'on retire cette réforme"

  • l’année dernière
Stéphane Ravier, sénateur (non inscrit) des Bouches-du-Rhône, membre de Reconquête, souhaite le retrait de la réforme des retraites : "Oui, je souhaiterais que l'on retire cette réforme. Que l'on fasse preuve d'intelligence et de réflexion. C'est une réforme de facilité".

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Transcript
00:00 Merci Stéphane Ravier de nous accompagner pendant cette première demi-heure.
00:02 – Merci pour l'invitation.
00:04 – Vous êtes élu des Bouches du Rhône, membre de Reconquête,
00:06 le parti d'Éric Zemmour, on va parler évidemment de la réforme des retraites,
00:09 nouvelle journée de mobilisation avant-hier, moins suivie que les précédentes.
00:12 Est-ce que l'exécutif est en train de gagner le pari de l'essoufflement de la mobilisation ?
00:16 – Il a considéré que l'affaire était pliée, on a entendu le ministre là, tout à l'heure,
00:21 et il souhaite discuter avec les syndicats à condition que les syndicats soient d'accord.
00:25 Ça c'est tout Emmanuel Macron, on veut bien discuter,
00:27 mais à condition qu'on soit d'accord avec lui.
00:30 Je crois que c'est monsieur Véran qui a fait savoir que la réforme des retraites
00:33 était derrière nous désormais, donc quelle que soit la réaction des Français,
00:39 leur mobilisation, moindre ou plus importante, considère que c'est terminé.
00:43 – C'est votre cas aussi, où vous dites "il faut continuer à mener la bataille politique".
00:47 – La bataille politique, oui, la bataille industrielle, la bataille des naissances,
00:51 parce que la solution elle est là en réalité.
00:54 Cette réforme, à mon avis, elle est injuste, elle est injustifiée, elle est précipitée,
01:00 c'est une réforme de facilité.
01:02 – Mais est-ce qu'il faut la retirer alors ?
01:05 Si vous considérez qu'elle est injuste ?
01:06 – Moi je souhaiterais qu'on la retire, oui,
01:08 et qu'on fasse preuve d'intelligence et de réflexion.
01:13 Quel est le problème ? 1,4 cotisants pour un retraité.
01:16 C'est vrai que le chiffre il est très parlant,
01:18 et que l'on a plus les moyens d'il y a quelques années,
01:22 quand il y avait 3, 4 cotisants.
01:23 Pourquoi ? Parce que la pyramide des âges fait que la population a vieilli,
01:28 que la natalité n'est plus là,
01:29 et bien il faut relancer une politique nataliste en France,
01:34 en faveur de la famille française, si vous me permettez.
01:36 – C'est quoi la famille française ?
01:37 – Ce sont les Français en France, ce sont les familles françaises.
01:41 On favorise exclusivement la famille française par des mesures fiscales,
01:45 par des mesures… En Hongrie, le président Orban a mis en place
01:51 une politique nataliste en faveur de la famille hongroise.
01:55 À partir de 3 enfants, on n'a plus d'impôts sur le revenu, on peut avoir…
01:58 – On peut les gens sur la nationalité française pour vous.
02:00 – Absolument, je pense que c'est une légitimité.
02:04 – C'est-à-dire que pour vous, sauver le système des retraites,
02:08 ça passe uniquement par la natalité ?
02:09 – Ça passe par la natalité d'abord, alors c'est une mesure à moyen voire à long terme,
02:14 on ne va pas faire des enfants et des travailleurs surtout en quelques mois,
02:17 mais ça passe par là parce qu'il nous faut une main d'œuvre française
02:20 à condition d'avoir des emplois au bout, à condition d'avoir avant ces emplois
02:24 une formation pour les jeunes qui soit digne de notre pays.
02:27 Donc il faudra un système scolaire, un système de formation qui soit adapté,
02:30 il faudra une réindustrialisation, évidemment,
02:34 sur quoi avec Éric Zemmour nous sommes tout à fait d'accord,
02:36 il y a toute une politique de fond…
02:37 – En revanche, il n'a pas l'air d'accord avec vous sur le retrait du texte,
02:39 lui, il n'a pas l'air de demander le retrait du texte.
02:42 – Il y a toute une politique de fond à mener et une réflexion,
02:45 évidemment Emmanuel Macron et son gouvernement ne sont pas prêts à cela,
02:50 comme ses prédécesseurs d'ailleurs.
02:53 Quant à moi, et comme Éric Zemmour, je suis favorable à ce que nous…
02:59 puisque nous avons besoin d'argent, nous avons besoin de 13 milliards,
03:02 c'est quand même pas une somme folle à trouver,
03:06 surtout quand Emmanuel Macron distribue l'argent du contribuable français
03:10 à travers, partout où il va, il a donné un milliard d'euros à l'Afrique du Sud
03:14 pour qu'elle sorte du charbon alors que nous nous y remettons
03:18 parce qu'Emmanuel Macron a participé au saccage d'autres outils nucléaires,
03:22 bref, il faut d'abord économiser ce que nous avons,
03:24 cesser de le distribuer aux quatre vents,
03:26 et puis aller chercher l'argent où il y en a,
03:29 parce qu'il y en a, il y en a beaucoup, 2 milliards et demi,
03:32 pour les cabinets de conseil, McKinsey et compagnie, 2 milliards et demi,
03:37 20 à 30 milliards d'euros de fraude sociale,
03:42 40 milliards d'euros de fraude fiscale et sociale,
03:46 près de 50 milliards d'euros de fraude migratoire,
03:49 de l'argent, il y en a beaucoup.
03:51 – Donc il n'y a pas besoin de travailler plus.
03:52 – Donc il n'y a pas besoin, non, il n'y a pas besoin d'une réforme bâclée,
03:56 d'une réforme imposée, d'une réforme qui, encore une fois,
04:01 ne s'attaque pas au fond parce que dans 10 ans, on le sait,
04:03 dans 10 ans il faudra y revenir.
04:04 – Allez chercher l'argent ailleurs, là où vous le dites,
04:06 est-ce que ça va permettre de sauvegarder le système par répartition ?
04:10 – Chercher l'argent où il y en a, il existe l'argent,
04:13 et il peut très bien être obtenu.
04:14 – Mais il faut sauvegarder le système par répartition,
04:16 où vous êtes favorable, comme ça a été évoqué au Sénat,
04:18 à l'introduction d'une part de capitalisation ?
04:20 – Je suis favorable à ce que ce système soit conservé,
04:23 mais rien ne nous interdit d'étudier des solutions alternatives ou complémentaires.
04:28 – Donc pas uniquement financées par les acquis.
04:30 – Le système de capitalisation, on pourrait en discuter,
04:32 on pourrait en débattre, on pourrait l'étudier,
04:33 il ne faut pas rester enfermé.
04:34 Ce que je vous dis aujourd'hui,
04:36 c'est que le système de répartition peut être très bien conservé,
04:39 à condition non pas de faire porter aux Français,
04:43 de leur infliger un sacrifice supplémentaire,
04:46 mais c'est l'État qui doit se sacrifier,
04:48 qui doit un petit peu travailler, se remettre en question,
04:50 en allant chercher l'argent où il y en a, parce qu'il y en a,
04:53 et cesser de le gaspiller.
04:54 – Marine Le Pen dit que si elle est élue, elle reviendra sur cette réforme.
04:57 Est-ce que vous y croyez ? Est-ce qu'elle aurait raison de le faire ?
05:00 – Marine Le Pen a tellement promis de choses
05:02 qu'elle n'a pas tenues avant même d'être élue.
05:04 Elle avait fait savoir que lorsqu'elle serait élue,
05:08 elle reviendrait sur le mariage homosexuel.
05:10 Elle ne démarrerait pas, mais elle abolirait cette loi
05:13 sur le mariage homosexuel.
05:15 Elle avait fait savoir qu'il y aurait un référendum sur la peine de mort,
05:18 et puis plus de référendum.
05:20 Alors une fois, deux fois…
05:22 – Donc pour vous, même si elle est élue,
05:23 elle ne reviendra pas sur cette ordre ?
05:24 – À partir de la troisième, moi je n'y crois plus.
05:26 C'est pour ça aussi que je suis parti, à force d'abandon.
05:28 Non, non, je ne pense pas qu'elle y revienne.
05:31 – On va parler des dernières mobilisations
05:33 qui ont été émaillées de violences dans plusieurs villes.
05:35 Ça a été le cas à Rouen, où on retrouve Pierre Durand-Grassian.
05:38 Bonjour, merci beaucoup d'être avec nous,
05:40 chef d'édition à la rédaction de Tendance Ouest du côté de Rouen.
05:43 On revient avec vous sur la manifestation de mardi,
05:46 Pierre, qui a été généré en dégradation et en affrontement avec la police.
05:50 Et l'heure est aujourd'hui au compte.
05:52 – Bonjour, oui, effectivement, à Rouen comme ailleurs,
05:54 on commence à compter après les deux dernières manifestations
05:56 du 23 et du 28 mars,
05:58 les deux manifestations post-49-3 finalement,
06:01 qui ont donné lieu à des débordements en marge des cortèges.
06:05 Alors, il y a bien sûr les abrébus, il y a le mobilier urbain qui est brisé.
06:08 Ce qui coûte très cher aussi, c'est le bitume
06:10 qui est dégradé par les nombreux feux de poubelle,
06:12 les feux de palettes, de pneus et qu'il va falloir refaire.
06:15 À cela, on peut ajouter la mobilisation des agents pour nettoyer,
06:18 réparer et qui ne font pas autre chose pendant ce temps.
06:20 Et puis, le préjudice aussi d'attractivité
06:23 pour les commerçants du centre-ville, notamment.
06:25 Bref, à Rouen, pour la municipalité,
06:26 estimation aux doigts mouillés.
06:28 Pour l'instant, cela fait au moins un million d'euros de dégâts
06:31 après les deux dernières manifestations.
06:33 La ville de Rouen qui a porté plainte contre X.
06:36 Alors, qui doit payer la facture, Pierre ?
06:38 C'est l'État, très clairement, pour le maire de Rouen,
06:40 le socialiste Nicolas Maher-Rossignol.
06:42 Vous le connaissez désormais pour avoir été candidat
06:45 au poste de premier secrétaire du Parti socialiste dernièrement.
06:47 Évidemment, toujours dans ses télans, son discours est très politique.
06:51 Ce n'est pas forcément d'ailleurs tout à fait facile à tenir
06:53 pour sa famille plutôt modérée.
06:55 D'un côté, il doit déplorer et condamner fermement
06:58 les violences, les dégradations, ce qu'il fait sans ambiguïté.
07:00 Mais de l'autre, en fervente opposant à la réforme des retraites,
07:03 il saisit aussi, avec une conférence de presse d'ailleurs hier,
07:06 l'opportunité d'épingler l'État et même directement Emmanuel Macron,
07:10 responsable du pourrissement de la situation selon lui,
07:13 et aussi d'ailleurs le seul capable de l'apaiser.
07:16 Et pour l'apaiser, je vous le donne en mille,
07:18 la solution de Nicolas Maher-Rossignol,
07:20 c'est le retrait de la réforme.
07:21 Pierre, vous avez une question pour Stéphane Ravier ?
07:24 Oui, bonjour Stéphane Ravier.
07:25 Question qui découle directement de ce que l'on vient de dire.
07:27 Quand on sait que le président est responsable de la cohésion dans le pays,
07:31 que l'État est responsable du maintien de l'ordre,
07:33 est-ce qu'il doit payer finalement pour les dégradations
07:35 en marge des manifestations ?
07:37 En somme, est-ce que vous êtes d'accord avec le socialiste Nicolas Maher-Rossignol ?
07:41 Non mais c'est un comble ça.
07:43 Vous évoquiez ce mobilier urbain, ce bitume, tous ces équipements publics.
07:47 C'est déjà l'État qui a payé, c'est-à-dire vous,
07:49 c'est-à-dire moi, c'est-à-dire vous, cher monsieur,
07:51 le seul contribuable qui a déjà payé tout ça.
07:52 Les astréaux contribuables ont payé à nouveau la casse
07:55 ou les conséquences de la casse.
07:57 À qui alors ?
07:58 On a inventé le concept de pollueur-payeur.
08:01 Bon, on peut l'étendre à casseur-payeur,
08:03 c'est au casseur à payer ce qui a été cassé.
08:06 Pour que ça soit réparé ou remplacé.
08:09 Non mais on ne va pas payer comme ça deux fois en plus des violences physiques.
08:13 Sauf qu'aujourd'hui, ce sont les collectivités qui payent.
08:16 Les collectivités, l'État, c'est toujours le même au final.
08:21 Il n'y a pas l'argent public, il n'y a que l'argent des contribuables.
08:24 Et le contribuable qui voit donc son environnement dégradé,
08:28 saccagé, quand il n'est pas lui-même physiquement agressé,
08:30 les commerçants, les policiers.
08:32 Et en plus derrière, il faut payer.
08:34 Il y a une triple injustice, il y a une triple agression.
08:37 – Vous vous dites c'est au casseur.
08:38 – C'est au casseur à payer.
08:39 Pollueur-payeur.
08:41 On a tous entendu parler de ce concept.
08:44 Eh bien, casseur-payeur.
08:46 – Pierre, une autre question ? Vous avez eu votre réponse.
08:49 – J'ai eu ma réponse, ça veut dire que vous considérez qu'il n'y a pas eu de faille
08:51 dans le maintien de l'ordre du coup ?
08:53 – Le maintien de l'ordre, lui, il ne peut pas tout faire.
08:55 Le maintien de l'ordre, les policiers sont, on le sait,
08:59 sur la brèche depuis plusieurs jours, plusieurs semaines.
09:02 Ils sont harcelés eux-mêmes, physiquement agressés.
09:05 Ils ne peuvent pas tout empêcher.
09:07 Je dirais qu'ils arrivent à préserver l'essentiel.
09:11 Ensuite, comment peuvent-ils empêcher des vitrines d'être brisées,
09:15 de bitume d'être démonté, des abribus saccagés ?
09:18 – On a vu Gérald Darmanin, il est sous le feu des critiques
09:20 après les événements de ces derniers jours.
09:21 Pour vous, il n'y a pas eu de faille dans la stratégie du maintien de l'ordre ?
09:24 – Je veux dire, j'évoquais le dernier maillon de la chaîne.
09:27 Ceux qui sont sur le terrain, ceux qui empruntent, pardonnez-moi l'expression,
09:30 plein la poire, c'est-à-dire les policiers, à qui j'apporte un soutien total.
09:35 En amont, il est certain que le ministre de l'Intérieur
09:37 n'a pas pris les décisions qui s'imposaient.
09:40 Et depuis longtemps, ces groupes de casseurs ultra-violents,
09:43 de l'ultra-gauche, antifa, black bloc, etc., ils sont connus, tous connus, reconnus.
09:51 Ils ont tous été plus ou moins arrêtés, une à plusieurs fois.
09:54 C'est en amont qu'ils devraient être arrêtés,
09:56 c'est en amont qu'ils devraient être bloqués.
09:58 J'ai entendu récemment sur un média un syndicaliste policier
10:03 faire savoir qu'ils savent, les renseignements généraux savent.
10:08 Ça s'appelait comme ça, mais les services de police savent.
10:12 Quand ces black blocs vont intervenir, par où ils vont arriver dans les manifestations ?
10:16 À quelle heure ?
10:17 – Comment vous les arrêtez tant qu'ils ne sont pas dans les manifestations,
10:19 tant qu'il n'y a pas de fait pour les arrêter ?
10:21 – Ça, c'est déjà vu.
10:22 Des arrestations préventives pendant la Coupe du monde de football,
10:25 on avait imaginé que des groupes d'ultra-droite allaient saccager,
10:30 aller déferler sur Paris et ils ont été, certains membres ont été,
10:36 jugés comme tels, ont été arrêtés, tous relâchés, sans aucune condamnation.
10:40 Mais ils ont subi des arrestations préventives.
10:43 Pourquoi aux uns et pas aux autres ?
10:45 Surtout que quand les autres, l'ultra-gauche, les black blocs et autres antifas,
10:50 militants d'extrême-gauche, alors que ceux-là,
10:53 on sait très bien qu'ils vont passer à l'action, ils sont déjà passés à l'action,
10:55 surtout quand ils sont soutenus, peu ou prou, par des députés de la nation.
11:00 On a entendu ce député écologiste faire partie des manifestations
11:04 dans le cadre justement d'une rassemblement pourtant interdit.
11:08 Bon, alors je crois que le ministre de l'Intérieur pourrait en réalité agir en amont,
11:13 mais il ne le fait pas.
11:14 Les policiers le regrettent parce qu'on pourrait donc empêcher ces saccages,
11:21 mais Gérald Darmanin a décidé de ne rien faire.
11:24 Il faudrait peut-être lui poser la question, savoir pour quelle raison.
11:26 – Il n'a pas complètement décidé de rien faire,
11:27 il a mis un dispositif de sécurité inédit dans la manifestation d'avant-hier,
11:32 13 000 policiers sur tout le territoire justement pour sécuriser les manifestations
11:35 et empêcher ces Black Blocs de commettre des violences.
11:39 – Une fois que c'est quasiment trop tard,
11:41 une fois qu'ils sont gérés sur le terrain d'opération,
11:44 de leurs opérations c'est quasiment trop tard,
11:46 moi je pense qu'on pourrait agir en amont pour empêcher la casse.
11:50 Alors on ne va pas demander à M. Darmanin de payer lui tout seul la casse,
11:54 mais on peut exiger de lui qu'il prenne des décisions qui s'imposent désormais
11:59 pour éviter que ces Black Blocs se réunissent et commettent leur saccage,
12:05 je dirais presque désormais dans tout le pays.
12:08 – On va remercier Pierre, depuis Rouen.
12:09 Merci beaucoup d'avoir été avec nous, la rédaction de Tendance Ouest.
12:13 Merci beaucoup Pierre, on va passer à l'actualité du Sénat,
12:16 ou ce qui aurait dû être l'actualité du Sénat cette semaine,
12:18 le projet de loi immigration qui a finalement été reporté,
12:21 alors verra-t-il le jour et sous quelle forme ?
12:23 On voit ça avec notre journaliste parlementaire, Mathias Araès.
12:26 [Générique]
12:33 – Bonjour Mathias. – Bonjour Oriane.
12:35 – Mathias, le texte immigration devait donc commencer son chemin démocratique au Sénat,
12:39 cette semaine, finalement ce n'est pas le cas,
12:41 est-ce qu'on peut parler de parcours chaotique ?
12:42 – Remontons le fil ensemble, Oriane.
12:44 Depuis des mois, on évoquait un projet de loi pour contrôler l'immigration
12:48 et améliorer l'intégration portée à la fois par le ministre de l'Intérieur,
12:52 Gérald Darmanin, et le ministre du Travail, Olivier Dussopt,
12:56 1er février, le projet de loi est présenté au Conseil des ministres,
13:00 mi-mars, en pleine discussion sur les retraites au palais du Luxembourg,
13:03 la commission des lois du Sénat examine le texte
13:06 et là, il y a des premiers remous, la majorité sénatoriale de la droite
13:11 et du centre qui n'est pas d'accord en son sein durcit le texte,
13:14 la suite on la connaît, le texte est l'une des premières victimes collatérales
13:18 de la crise politique soulevée par la réforme des retraites,
13:21 le président de la République, en concertation avec le président du Sénat,
13:25 Gérard Larcher, décide finalement d'ajourner son examen
13:29 dans un contexte jugé trop abrasif.
13:31 – Ajourner, ça veut dire que le texte n'est pas abandonné pour autant, Mathias ?
13:34 – Non, le texte est bien reporté, Oriane,
13:36 car comme l'a rappelé Olivier Dussopt il y a quelques jours,
13:38 le gouvernement reste très attaché à l'intégralité des dispositions,
13:43 tant celles qui permettent de mieux réguler l'immigration
13:45 que celles qui permettent de mieux intégrer par le travail,
13:48 c'est bien la méthode qui devrait changer,
13:51 Emmanuel Macron voudrait découper le texte,
13:53 les sénateurs préfèrent eux parler de saucissonnage,
13:56 mais selon le ministre chargé des Relations avec le Parlement,
14:00 Franck Riester, il était hier sur ce plateau, rien n'est encore décidé.
14:05 – On ne peut pas nous dire d'un côté, il faut faire des textes plus courts,
14:08 c'est trop compliqué, on n'y arrive pas,
14:11 et en même temps éventuellement reprocher de faire des textes plus courts,
14:15 tout en gardant évidemment une cohérence d'ensemble,
14:17 moi j'entends le message du Sénat qui dit "attention,
14:19 on ne peut pas sur des sujets aussi importants perdre une cohérence d'ensemble
14:22 pour une compréhension globale de sujet",
14:24 mais ça je le comprends très très bien,
14:26 après comment ça se traduit en termes de texte de loi,
14:29 de contribution des parlementaires à travers des propositions de loi,
14:32 tout ça n'est pas encore définitif.
14:34 – Qu'est-ce qui devrait se passer dans les faits Mathias ?
14:35 – Eh bien tout porte à croire qu'on devrait bien aller
14:37 vers un saucissonnage dans des plaies à Franck Riester,
14:39 plus un mais bien trois textes, un premier projet de loi
14:43 issu du gouvernement, inspiré du rapport du sénateur LR François-Noël Buffet,
14:48 contenant les mesures les plus techniques, les plus consensuelles aussi,
14:51 sur la simplification des procédures de demande d'asile
14:55 et le contentieux des étrangers, un deuxième texte plus dur,
14:59 issu des Républicains, sur l'éloignement des étrangers délinquants
15:03 et l'application des OQTF, enfin un dernier texte
15:06 qui émanerait de la majorité présidentielle,
15:09 qui sur le papier pourrait séduire la gauche,
15:11 sur l'intégration des étrangers par la langue et le travail,
15:15 en reprenant pourquoi pas le titre de "Séjour métier en tension"
15:18 monsieur le sénateur, saucissonner un texte qui ne traite au final qu'une thématique,
15:23 répond selon vous à une stratégie d'apaisement ou à une stratégie politique ?
15:27 – Cela répond, pour le gouvernement, à essayer de sauver ce qui peut encore l'être,
15:32 je crois qu'on n'a pas voulu remettre de l'huile sur le feu
15:37 des manifestations, de l'agitation, et on a voulu éviter pour un temps
15:42 que les milices d'extrême gauche ne se déchaînent à nouveau,
15:46 considérant que l'immigration est un bienfait, sinon pour l'humanité,
15:49 en tout cas pour la France, que c'est une chance pour la France,
15:51 il ne faut absolument pas restreindre ce torrent, ce déferlement,
15:56 ce grand remplacement des milices d'extrême gauche qui sont de plus en plus violentes
16:03 et attaquent tout ce qui n'est plus gauche, on en parlait il y a quelques minutes.
16:06 – Mais donc ce report est une bonne chose
16:08 ou vous regrettez que ce texte ne soit pas examiné ?
16:11 – Je voudrais quand même rappeler que ces milices d'extrême gauche
16:13 attaquent les militants qui s'opposent à l'immigration,
16:16 les militants de droite en général, et pas seulement de Reconquête,
16:20 il n'y a pas longtemps à Nice, il y a quelques jours à Nice,
16:22 ils se sont livrés à des exactions sur des militants
16:26 qui voulaient simplement débloquer une fac, à Marseille,
16:28 ce sont des militants de l'UNIC qui ont été agressés sauvagement
16:32 par ces milices d'extrême gauche, et je pense que si ce projet de loi
16:36 était venu sur la table, ces milices se seraient déchaînés.
16:41 – Donc c'est une bonne chose qu'il soit reporté ?
16:42 – Bien sûr que non, il ne faut pas céder,
16:44 il ne faut pas céder face à ces milices d'extrême gauche,
16:47 il faut les combattre…
16:49 – Il n'est pas abandonné, il est reporté,
16:50 est-ce que ce n'était pas le bon calendrier ?
16:52 – Il faut leur tordre le bras, il faut que force doit rester à la loi,
16:55 et que la loi, non pas sur l'immigration, parce que c'est la 28e loi je crois,
17:00 on est à peu près à la 30e loi sur l'immigration depuis le début des années 80,
17:05 il faut une loi, une loi contre l'immigration,
17:09 or cette loi n'est pas une loi contre l'immigration
17:12 mais une loi de régularisation de l'immigration massive en réalité, voilà c'est tout.
17:16 – Donc vous regrettez son report ?
17:17 – Bien sûr.
17:18 – Mais vous ne regrettez pas son saucissonnage, vous le regrettez ?
17:22 – Peu importe la façon dont ce sera présenté,
17:27 le tout c'est que l'on puisse finalement aborder le fond,
17:30 que ce soit en trois parties ou en un seul bloc,
17:34 moi ce que je souhaite c'est que le débat ait lieu,
17:37 que l'on puisse discuter, débattre et voter sur le fond,
17:40 le fond que moi j'estimais que l'urgence c'est non pas de régulariser les clandestins,
17:47 comme cette loi nous le propose et nous l'impose,
17:50 mais de combattre l'immigration clandestine et de combattre l'immigration du cours.
17:54 – En quoi il régularise les clandestins ?
17:57 – Ah ben c'est ces fameux métiers en tension, dont on nous dit…
18:02 – Ce sont des titres de séjour provisoire, a bien dit le ministre,
18:06 pour des personnes qui sont déjà là et qui devront faire un certain nombre de mois
18:09 sur le territoire et travailler un certain nombre de mois
18:12 avant d'obtenir ces titres de séjour.
18:13 – On sait bien que ce provisoire va durer,
18:15 évidemment il se fout de nous Gérald Darré, il se moque de nous,
18:19 c'est un provisoire qui va durer et ces métiers en tension,
18:22 c'est encore une fois solution de facilité, de cowardise,
18:27 de fainéantise plutôt que de réformer l'État,
18:31 si ces métiers, si ces employeurs notamment dans la restauration ou dans le bâtiment
18:36 ont du mal à trouver, alors qu'ils proposent des emplois, à trouver preneur
18:41 chez nos compatriotes, c'est parce que ces métiers sont mal payés,
18:44 c'est parce que les métiers sont difficiles,
18:47 parce que les horaires sont compliqués, notamment dans la restauration
18:50 et que nos compatriotes ne veulent pas travailler pour des salaires de misère,
18:53 ce qu'a peut-être le plus accepté un travailleur clandestin.
18:58 Eh bien il faut que l'État se réforme et si ces employeurs,
19:00 c'est ce que je voulais dire, pardonne-moi,
19:01 si ces employeurs ne peuvent pas proposer des salaires dignes,
19:05 c'est parce qu'ils sont écrasés par des charges patronales,
19:09 c'est parce que l'État ne veut toujours pas se réformer.
19:12 Nous avons des prélèvements obligatoires qui sont les plus élevés quasiment de l'OCDE,
19:16 donc c'est à l'État à faire l'effort de se réformer sur le plan fiscal
19:20 pour alléger cette pression, ce qui permettra au patron
19:24 de proposer des salaires plus élevés et nos compatriotes y répondront.
19:27 – Vous n'êtes pas d'accord avec ces titres de séjour provisoire,
19:30 est-ce que finalement le saucissonnage de ce texte va vous permettre d'en voter certains,
19:34 notamment celui par exemple sur l'application des OQTF ?
19:38 – Nous verrons le texte, mais bon…
19:41 – Non mais là le texte il a déjà été examiné,
19:43 il devait être examiné en séance,
19:45 donc il a déjà été examiné en commission des lois,
19:47 parce que là vous retenez la partie titre de séjour,
19:49 c'est un texte qui vise aussi à faciliter les obligations de quitter le territoire français,
19:53 à durcir la politique d'intégration, le Sénat a durci encore plus ce texte,
19:57 en redurcissant les critères du regroupement familial,
20:00 en réformant l'aide médicale d'État pour la restreindre,
20:03 qu'est-ce qui ne vous va pas, ça vous ne voterez pas ?
20:05 – C'est parce que c'est une amélioration,
20:07 tout ce qui va dans le sens de l'amélioration du combat ou de la lutte contre l'immigration,
20:11 dans son ensemble, et pas seulement l'immigration illégale,
20:13 dans son ensemble, parce qu'il y a 300 000 étrangers qui rentrent dans notre pays chaque année,
20:17 qui sont démunis de tout, qu'il faut assister en tout,
20:19 pendant qu'on dit à nos compatriotes qu'il faut qu'ils fassent de sacrifice en sacrifice,
20:24 je ne l'accepte plus et depuis longtemps.
20:25 – Mais est-ce que vous voterez le texte de la droite sénatoriale ?
20:27 – C'était le texte du Sénat qui a été durci, il va dans le bon sens,
20:32 mais moi ce qui m'inquiète c'est l'application, parce que le code pénal…
20:35 – Mais vous, vous voterez le texte de la droite sénatoriale ?
20:37 – C'est les moyens ensuite qui ne viennent pas,
20:39 c'est la volonté du gouvernement qui ne vient pas, les OQTF,
20:41 il y en a des milliers et on sait très bien que ce n'est pas appliqué,
20:45 moi c'est… il n'y a pas d'amour, il n'y a que les preuves d'amour,
20:50 alors moi… – Et ça, ce n'est pas une preuve pour vous ce texte ?
20:52 – C'est une intention, c'est une intention…
20:55 – Mais du coup vous ne me répondez pas,
20:57 vous le voterez ou pas ce texte de la droite sénatoriale ?
20:59 – Je verrai, je l'étudierai dans sa dernière mouture lorsqu'il viendra sur la table,
21:04 mais tout ce qui va dans le sens, évidemment, de la lutte contre l'immigration
21:08 et donc de la protection de nos compatriotes
21:10 dans tous les domaines économiques, sociaux, identitaires, sécuritaires,
21:13 parce que l'immigration, évidemment ses conséquences ruissellent
21:16 dans tous ces domaines, à Marseille, 54% de la délinquance est due aux étrangers,
21:22 donc évidemment que si ça va dans ce sens, je le soutiendrai,
21:26 mais je souhaite que nous allions en réalité beaucoup plus loin,
21:28 parce que c'est urgent et depuis longtemps.
21:31 – Merci Mathias, à tout à l'heure on va parler d'un tout autre sujet dans le club,
21:34 avec un reportage et on verra la question des homicides routiers avec vous.
21:39 Un mot sur votre partie, sur Reconquête, pour terminer,
21:42 il y a des sénatoriales au mois de septembre,
21:44 est-ce qu'il y aura des candidats de Reconquête au sénatorial ?
21:47 – Nous sommes en pleine réflexion, nous sommes en pleine réflexion.
21:52 – Sur la pertinence d'en avoir ou sur le fait que c'est difficile pour vous d'en trouver ?
21:57 – Non, d'en trouver non, c'est pas difficile,
21:59 nous réfléchissons à l'opportunité d'en présenter.
22:05 – Pourquoi c'est pas forcément important ?
22:07 – C'est important d'avoir des candidats et aussi des élus,
22:11 mais les candidats à la candidature se manifestent, ça c'est pas un souci.
22:15 – Vous pensez que vous pourrez en avoir, vous avez très peu d'élus ?
22:19 – Écoutez ça, le terrain, nous y sommes nous sur le terrain,
22:22 nous n'avons pas abandonné le terrain à chaque fois que nous pouvons
22:25 défendre la cause nationale, nous sommes là pour défendre notre identité,
22:31 c'est Reconquête qui est sur le terrain lorsque nos statues sont en voie d'être déboulonnées,
22:36 lorsque nos enfants sont victimes du wauquisme et de l'islamisme à l'école,
22:39 c'est Reconquête qui est sur le terrain.
22:41 – Mais où vous pourriez avoir des sénateurs dans les départements ?
22:44 – Pourquoi ne pas être sur le terrain aussi au sénatorial ?
22:46 Nous sommes au mois de mars, c'est pas encore tout à fait urgentissime,
22:50 nous y réfléchissons avec les membres du bureau exécutif
22:53 autour de notre président Éric Zemmour.
22:55 – Après il y aura les européennes, en 2024, qui pour conduire votre liste aux européennes ?
23:00 – Eh bien le bureau exécutif y réfléchit, je n'ai pas encore la décision.
23:08 – Vous souhaitez que ça soit qui ?
23:10 – Celui ou celle qui sera investi, désigné, sera celui ou celle que je soutiendrai.
23:16 – Mais qui est la bonne personne pour vous ? Éric Zemmour lui-même, Marion Maréchal ?
23:21 – Je crois que le bureau en discutera, le moment venu,
23:24 ce que vous le disiez, il y a les sénatorials d'abord,
23:26 il y a tant de choses, on n'est pas non plus dans une démarche électoraliste,
23:30 l'intérêt du pays, l'actualité nous pousse quand même
23:35 à répondre aux questions des Français qui s'imposent aujourd'hui.
23:38 – Vous n'êtes pas dans une démarche électoraliste,
23:40 mais est-ce qu'un parti pour vivre et pour survivre,
23:42 il n'a pas besoin d'avoir des élus ?
23:44 – Bien sûr que nous serons présents à l'occasion de ces élections européennes,
23:48 elles sont importantes, Éric évidemment en est convaincu,
23:52 comme les autres membres du bureau, comme l'ensemble des cadres de reconquête,
23:56 est-ce qu'Éric souhaite être candidat, s'il le souhaite ou pas,
24:01 dans les deux cas il en discutera avec le bureau exécutif.
24:02 – Il ne vous a pas dit s'il souhaitait être candidat ?
24:04 – Pas encore.
24:04 – Pas encore ? Il n'a pas fait connaître cette décision ?
24:06 – Non, le moment n'est pas encore venu.
24:08 – Un dernier mot, vous êtes encore en contact avec Jordan Bardella,
24:10 le président du Rassemblement National ?
24:12 Les digues sont… ?
24:14 – Ah les digues… non, non, plus de contact du tout, non.
24:18 – C'est-à-dire qu'il n'y a pas la possibilité d'un rapprochement
24:21 avec le Rassemblement National ?
24:23 – Nous, Reconquête, nous sommes dans une démarche de rassemblement des droites,
24:26 bon il faudrait que le Rassemblement National soit à droite.
24:30 – Ce n'est pas le cas ?
24:31 – C'est-à-dire que nous avons une direction en réalité à deux têtes,
24:34 parce que Jordan il préside mais ne décide pas.
24:37 – Et Marine Le Pen elle n'est pas à droite ?
24:39 – Bien évidemment que c'est Marine Le Pen qui décide,
24:42 et l'on entend et l'on voit Marine Le Pen adopter une ligne de plus en plus à gauche,
24:48 et Jordan est là pour essayer d'empêcher l'électorat droitier
24:54 du Rassemblement National de rejoindre Reconquête.
24:57 Mais ce que je vois, ce qui est clair avec Marine Le Pen qui décide,
25:02 c'est qu'elle est tout à fait hostile à ce rassemblement des droites,
25:05 ce qui la cornerise et ce qui la condamnera à perdre,
25:08 une fois de plus, si d'aventure elle était candidate,
25:13 une fois encore, pour la quatrième fois, à l'élection présidentielle.
25:18 Mais nous continuons à tendre la main bien sûr,
25:21 et en particulier au peuple du Rassemblement National
25:24 et à ses cadres locaux qui eux sont d'accord avec nous, avec ce rassemblement.
25:27 – Merci Stéphane Ravier, merci beaucoup d'avoir été notre invité dans 20 minutes dans le club.
25:31 On le disait, débat sur la question des homicides routiers,
25:33 faut-il créer le délit d'homicide routier et faut-il durcir les peines ?
25:38 Ce sera le débat du club.

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