• l’année dernière
L'actualité vue par les témoins du quotidien, présenté par Clélie Mathias dans #LaParoleAuxFrancais

Category

🗞
News
Transcription
00:00:00 Bonjour à tous et bienvenue sur CNews, il est 14h, ravie de vous retrouver.
00:00:04 C'est la parole aux Français, on démarre avec le journal.
00:00:07 Miquel Dorian, bonjour Miquel.
00:00:09 Bonjour Clélie, bonjour à tous.
00:00:10 Sophie Binet, élue secrétaire générale de la CGT,
00:00:14 elle succède à Philippe Martinez et devient ainsi la première femme à prendre la tête du syndicat.
00:00:20 Mercredi, elle rencontrera Elisabeth Borne avec l'intersyndicale Amatignon
00:00:24 pour exiger le retrait de la réforme des retraites. On l'écoute.
00:00:27 Le 5 avril, vous savez que finalement, Elisabeth Borne et le gouvernement
00:00:33 qui n'avaient pas le temps de rencontrer l'intersyndicale, autre chose à faire,
00:00:37 ont subitement annoncé qu'ils souhaitaient nous rencontrer.
00:00:41 Donc il y a un rendez-vous de l'intersyndicale le 5 avril avec Elisabeth Borne.
00:00:46 Et nous irons, toute l'intersyndicale, unie, pour exiger le retrait de cette réforme,
00:00:53 de façon ferme, déterminée.
00:00:56 Elisabeth Borne s'est également exprimée sur cette rencontre prévue la semaine prochaine.
00:01:01 La Première ministre est aujourd'hui dans la Nièvre pour une visite sur le thème de l'éducation
00:01:06 dans les territoires ruraux, comme Emmanuel Macron hier.
00:01:08 C'est son premier déplacement en région depuis deux mois. On l'écoute.
00:01:12 On est dans une situation de majorité relative, ça ne vous a pas échappé.
00:01:17 Dans ce cas, on n'a pas le choix. Il faut qu'on puisse dialoguer.
00:01:21 Et c'est comme ça, c'est la condition pour qu'on puisse apporter les réponses
00:01:26 qu'attendent les Français. Donc moi, je déplore que certains fassent le choix
00:01:30 du refus du dialogue. En tout cas, moi, je reste toujours dans une position d'écoute,
00:01:36 de dialogue. Et avec tous ceux qui le veulent, je souhaite qu'on puisse trouver,
00:01:41 bâtir ensemble, les meilleures réponses pour les Français.
00:01:45 Dans le reste de l'actualité, les chiffres de la laïcité avec le port du voile
00:01:50 en forte augmentation chez les femmes, c'est le résultat d'une étude
00:01:53 réalisée par l'Ined pour le Figaro. Le port du voile est en hausse de 55%
00:01:58 chez les femmes musulmanes ces dix dernières années.
00:02:02 La préfecture de Leraud demande la fermeture de trois salles d'enseignement
00:02:06 coranique, des salles de classe dédiées à l'apprentissage de la religion
00:02:09 et aménagées en toute illégalité dans une mosquée de Lunel.
00:02:12 On voit ça avec ce sujet signé Clémence Barbier.
00:02:16 L'enseignement coranique se faisait en toute illégalité dans la mosquée El Baraka de Lunel.
00:02:22 Cette semaine, le préfet de Leraud a donné l'ordre de fermer les trois salles de classe
00:02:27 dédiées à l'apprentissage de la religion.
00:02:30 Lors de leur contrôle, les agents de l'État ont constaté la présence
00:02:33 d'une dizaine de jeunes filles voilées de 7 à 12 ans et une centaine d'enfants inscrits
00:02:38 pour suivre les enseignements coraniques.
00:02:41 Donc l'enseignement, c'est une des bases, une des sources de leur prosélytisme
00:02:45 pour amener des enfants à non seulement appliquer, apprendre leur version,
00:02:52 leur version de l'islam.
00:02:54 Lunel est tristement connu pour avoir hébergé des jeunes radicalisés
00:02:58 partis rejoindre les rangs de l'État islamique en Syrie.
00:03:01 Ça devait être en 2015, il y a eu des tensions et des menaces de mort même
00:03:06 contre l'imam de la mosquée qui avait dénoncé ses départs en Syrie,
00:03:10 qui avait dénoncé le djihad armé.
00:03:13 Depuis, la mairie a tenté de redorer son image.
00:03:16 Elle s'était déjà opposée à la création des salles de cours au sein de la mosquée El Baraka,
00:03:21 classée ERP, établissement recevant du public.
00:03:26 Et puis, c'est historique.
00:03:27 Aux États-Unis, un grand jury a décidé d'inculper au pénal Donald Trump.
00:03:32 L'ancien président américain est accusé d'avoir acheté le silence d'une actrice
00:03:36 de film pornographique avec qui il aurait eu une liaison.
00:03:39 Les précisions avec notre correspondante aux États-Unis, Elisabeth Guedel.
00:03:44 Écoutez, Donald Trump, c'est la grande question.
00:03:47 Est-ce qu'il va être arrêté ?
00:03:48 Ça sera violent.
00:03:49 En fait, Donald Trump devrait se rendre de lui-même à New York pour sa mise en examen.
00:03:54 Ce devrait être en effet mardi devant un juge au tribunal.
00:03:58 Alors, les termes de cette comparution sont en train d'être discutés
00:04:01 entre les avocats de Donald Trump et le juge.
00:04:04 Mais on s'attend à une comparution très rapide, 10 à 15 minutes,
00:04:06 procédure quasi normale avec prise de photo, des empreintes digitales.
00:04:12 Évidemment, ça sera dans des conditions exceptionnelles avec le Secret Service
00:04:15 qui l'entoure, ce service de protection dont bénéficient tous les anciens présidents américains.
00:04:20 Donald Trump saura alors qu'est-ce qu'on lui reproche.
00:04:23 Il connaîtra l'acte d'accusation.
00:04:24 Les médias américains parlent d'une trentaine de chefs d'accusation
00:04:28 liés à des fraudes fiscales comptables, dont celle liée au paiement de Stormy Daniels en 2016.
00:04:35 Alors, il faut s'attendre à une longue procédure judiciaire,
00:04:38 bataille judiciaire, ça peut prendre des mois, des années avant un éventuel procès.
00:04:43 Ça n'en devrait pas empêcher Donald Trump de faire campagne.
00:04:45 Évidemment, on va entendre beaucoup parler d'acharnement politique,
00:04:48 de persécution dont il se dit victime.
00:04:51 Pour le moment, la famille politique républicaine, son propre camp le soutient,
00:04:56 ainsi que sa base électorale.
00:04:58 Mais personne ne sait actuellement quel sera vraiment l'impact de cette mise en examen
00:05:02 sur ses chances d'être élu l'année prochaine.
00:05:05 Et voilà pour l'actualité, c'est la fin de ce journal.
00:05:08 La parole aux Français à présent, c'est avec Lélie Mathias et ses invités.
00:05:12 Merci beaucoup Mickaël et on se retrouve à 15h pour le Grand Journal de l'après-midi.
00:05:15 Bienvenue dans la parole aux Français.
00:05:17 Je rappelle d'ailleurs que si vous voulez vous aussi témoigner
00:05:19 ou alors nous envoyer des photos, des vidéos, n'hésitez pas.
00:05:22 Vous nous écrivez témoins au pluriel @cnews.fr.
00:05:26 On va commencer par ce sujet, cette étude démographique de l'INSEE.
00:05:30 Elle a été publiée hier.
00:05:32 Il y a 7 millions d'immigrés en France, c'était en 2021.
00:05:36 Ça représente 10,3% de la population.
00:05:38 Ce chiffre est en hausse et puis on apprend évidemment différentes choses dans ce rapport.
00:05:43 Déjà que les origines se diversifient.
00:05:46 Avant, les immigrés étaient plutôt originaires d'Europe du Sud, c'était il y a 50 ans.
00:05:49 Désormais, l'immigration a changé et ils viennent désormais principalement
00:05:53 du Maghreb, de l'Afrique ou de l'Asie.
00:05:56 Autre chose que l'on apprend dans ce rapport parmi une somme d'informations,
00:06:01 l'immigration déjà, elle se concentre dans les grandes agglomérations
00:06:05 et surtout, c'est la vague étudiante qui devance dorénavant l'immigration familiale,
00:06:11 dit regroupement familial.
00:06:12 Alors, pour en parler, nous sommes en ligne avec deux étudiants
00:06:15 que j'ai le plaisir d'accueillir et de saluer.
00:06:17 Aïtem, bonjour.
00:06:19 Vous êtes ingénieur chez IVECO Bus dans la région lyonnaise.
00:06:22 Vous allez nous expliquer votre parcours, tout comme Jirawen qui est étudiant toujours
00:06:26 et directeur général de COPIN, qui est une association de solidarité étudiante,
00:06:31 si je résume pas trop mal.
00:06:33 Mais on va en reparler.
00:06:36 Je commence avec vous Aïtem.
00:06:38 Vous êtes d'origine tunisienne, mais maintenant, dorénavant,
00:06:41 vous êtes français, vous avez 36 ans et vous êtes arrivé en France à 23 ans pour vos études.
00:06:46 Racontez-nous, qu'est-ce qui vous a donné envie de venir faire vos études en France ?
00:06:51 Oui, bonjour. Je me présente, c'est Aïtem Briky.
00:06:55 Je suis arrivé en 2010 en France.
00:06:59 J'ai déjà intégré une école prépa en Tunisie.
00:07:05 J'ai fait une école d'ingénieur.
00:07:07 J'ai une spécialité en hécatronique.
00:07:12 C'est vraiment quelque chose qui n'est pas très développé en Tunisie.
00:07:18 C'est là où j'ai eu l'opportunité de faire un master 2 en France,
00:07:25 dans la région du Bretagne, c'était avec le NSK1.
00:07:28 C'était pour se spécialiser vraiment dans la conception des systèmes hécatroniques.
00:07:34 Ce n'était pas possible en Tunisie, dans votre pays d'origine ?
00:07:38 Ça aurait été moins prestigieux ? Qu'est-ce qui manquait ?
00:07:44 Ce qui manquait, c'était pour vraiment voir d'autres cultures
00:07:53 et vraiment pour se spécialiser par rapport à tout ça.
00:07:57 Après, j'ai commencé à travailler sur le secteur des véhicules électriques.
00:08:02 En 2010, ce n'était pas très développé en Tunisie.
00:08:07 Quel est l'accueil que vous avez reçu en France parmi la communauté étudiante ?
00:08:11 Et pas seulement d'ailleurs. Quels souvenirs vous en gardez ?
00:08:16 J'ai été très bien accueilli.
00:08:20 Ça s'est très bien passé.
00:08:22 J'ai fait mes études à Rennes.
00:08:26 C'est une ville étudiante.
00:08:31 Ça s'est très bien passé.
00:08:33 La preuve, vous êtes resté en France.
00:08:36 Qu'est-ce qui vous a motivé à rester en France et non pas à retourner en Tunisie après vos études ?
00:08:42 C'était peut-être d'ailleurs le cas quand vous êtes venu en France.
00:08:46 Peut-être que vous vous êtes dit "je fais quelques années et ensuite je repars".
00:08:50 Exactement.
00:08:52 Quand je suis arrivé, c'était pour faire mes études.
00:08:56 Après, je me suis spécialisé un peu dans la conception des systèmes mécatroniques.
00:09:01 J'ai commencé à travailler sur les véhicules électriques, sur l'électrification.
00:09:07 J'en ai fait pas mal de publis avec l'IFPEN sur l'électrification des véhicules.
00:09:13 Vraiment dans la partie électrique, hybride, tout ça.
00:09:19 C'est un domaine qui est très bien développé en France.
00:09:25 C'est ce qui m'a vraiment motivé pour rester et pouvoir travailler dans ce domaine-là.
00:09:31 C'est un domaine qui m'intéresse et qui participe énormément à la réduction du CO2 dans le monde.
00:09:39 C'était par opportunité professionnelle et par intérêt aussi.
00:09:42 Vous pensiez qu'en Tunisie, vous auriez moins d'opportunités de ce type finalement ?
00:09:48 C'est ça, exactement.
00:09:50 Je vais poser à peu près, vous restez évidemment en ligne avec nous, Jihara Wang.
00:09:54 Racontez-nous aussi votre parcours.
00:09:56 Là, vous êtes étudiant.
00:09:57 Dites-nous quel âge vous avez, depuis combien de temps vous êtes en France, de quel pays venez-vous ?
00:10:01 Racontez-nous.
00:10:03 Moi, je suis Français, je suis étudiant parisien.
00:10:07 J'ai 23 ans.
00:10:09 Je pense que les questions sont un peu différentes.
00:10:12 En même temps, je suis directeur général de COPIN, Solidarité étudiante.
00:10:15 On aide des étudiants en situation de précarité.
00:10:18 On aide une partie des étudiants qui sont aidés chaque semaine, un peu de 3000,
00:10:22 à une partie qui sont des étudiants étrangers.
00:10:24 Il y a beaucoup d'enjeux assez importants autour des étudiants, qu'ils soient étrangers ou français.
00:10:32 Oui, vous le constatez.
00:10:34 Oui, pardon, j'ai confondu.
00:10:36 Mais vous le constatez qu'il y a quand même de plus en plus d'étudiants étrangers qui viennent,
00:10:41 comme l'histoire d'ITEM finalement.
00:10:46 Alors, ça, je ne peux pas avoir des chiffres généraux sur le nombre d'étudiants étrangers qui viennent en France.
00:10:51 Les constats qu'on fait, c'est qu'il y a beaucoup d'étudiants étrangers qui sont en situation de précarité en France,
00:10:57 sur le territoire français, qu'on aide chaque semaine.
00:10:59 Il y a pas mal de raisons autour de ça.
00:11:01 Il y a beaucoup d'enjeux à bien accueillir les étudiants étrangers
00:11:06 si la France se veut être une nation avec une éducation d'excellence
00:11:13 et qui veut attirer le plus d'étudiants possible du monde extérieur de la France.
00:11:19 Ensuite, il y a des enjeux à accompagner ces étudiants-là,
00:11:22 à s'assurer qu'on ne les laisse pas au bord de la route,
00:11:25 parce que notamment, là, il vient d'y avoir des réformes, des critères de bourse
00:11:30 sur lesquels les étudiants étrangers ne peuvent pas entrer dans leurs premières années d'étudiant en France.
00:11:41 Il y a beaucoup d'enjeux autour de ça, notamment avec des écoles privées qui apparaissent sans cesse
00:11:46 et qui font du marketing assez fort dans les pays étrangers pour faire venir des étrangers étudiés en France
00:11:53 et des écoles qui coûtent de plus en plus cher,
00:11:56 qui organisent des systèmes de prêts pour les étudiants étrangers.
00:12:01 Ils déboursent beaucoup d'argent dans ces écoles-là
00:12:04 et ensuite, ils se retrouvent assez souvent en situation de précarité.
00:12:08 Et puis, il y a beaucoup d'enjeux aussi, parce que ça rapporte beaucoup d'argent à la France,
00:12:13 aux divers commerçants français et les étudiants étrangers.
00:12:17 Je n'ai plus le chiffre exact, mais je crois que c'est plus de 2 milliards d'euros par an
00:12:21 dont bénéficient le PIB français.
00:12:25 D'accord, oui. Et vous, Aytem, pour réagir à ce que vient de nous expliquer la situation que vient de nous décrire J.R. Hawang ?
00:12:31 Il y a la précarité, il y a les filières qui sont organisées.
00:12:35 Qu'est-ce que vous pouvez nous en dire ?
00:12:37 Et quelle est votre réaction à ce que vient de nous décrire J.R. Hawang ?
00:12:42 Je suis d'accord avec vous. Après, ça dépend de la situation de chaque étudiant.
00:12:49 Quand je suis arrivé dans la région, j'ai intégré une association pour accueillir les étudiants étrangers.
00:12:58 C'est vraiment du cas par cas et je pense qu'il faut toujours bien accueillir les étudiants,
00:13:06 parce que c'est très important et les grandes nations en font toujours pareil.
00:13:13 Oui, et c'est important aussi pour l'image qu'on voit.
00:13:17 Soit ces étudiants que l'on forme restent en France, soit ils repartent dans leur pays.
00:13:23 Et là, vous avez raison, il y a un rôle à jouer d'ambassadeur en quelque sorte.
00:13:27 Eric de Ritmatten, puis la parole en plateau, je crois qu'il y a beaucoup de questions.
00:13:30 Pour Aytem, qui est ingénieur, quel est le salaire que vous avez en France aujourd'hui ?
00:13:35 Et quel serait le salaire en Tunisie, s'il vous plaît ?
00:13:38 Alors, s'il accepte, évidemment. Peut-être des tranches ou des fourchettes.
00:13:40 Je sais que c'est toujours difficile de parler de son salaire de manière aussi franche,
00:13:43 surtout à la télévision.
00:13:45 Oui, c'est clair, je ne peux pas dire mon salaire directement à la télévision.
00:13:50 Mais pour tout vous dire, il n'y a pas que le salaire dans la vie.
00:13:53 De toute façon, il y a le domaine d'application,
00:13:56 il y a aussi le fait de partir dans le monde pour avoir beaucoup d'autres opportunités.
00:14:04 Il y a les secteurs d'activité, il y a aussi la vie sociale, je suis d'accord,
00:14:09 il y a aussi la qualité de vie, c'est très important, la qualité de vie, vie sociale, tout ça.
00:14:15 Donc, je pense que c'est aussi des points importants, si c'est ça votre question.
00:14:20 D'accord, mais peut-être si je reformule un petit peu la question d'Éric.
00:14:23 Est-ce que vous pensez que, au-delà, je sais que le salaire pour vous n'est pas le plus capital
00:14:29 et qu'effectivement il y a beaucoup d'autres critères qui rentrent en jeu,
00:14:32 mais quand même, si vous aviez, justement, si on cumule tout ça, la qualité de vie et le salaire,
00:14:38 vous pensez qu'en Tunisie vous auriez été moins bien loti, par exemple, qu'en France ?
00:14:42 Est-ce que je ne travestis pas votre question, Éric ?
00:14:45 Non, parce que si vous regardez le prix moyen, enfin le salaire moyen d'un ingénieur informaticien,
00:14:48 par exemple, en Tunisie, c'est 1500 euros, si vous voulez.
00:14:52 Je ne parle même pas du salaire moyen général en Tunisie, parce qu'il est entre 250 et 300 euros,
00:14:57 l'équivalent, bien sûr, de ce qu'on peut parler en dinars, mais voilà,
00:15:00 vous comprenez bien que c'est très très inférieur au niveau français.
00:15:04 Mais ça fait partie peut-être des critères, justement, qui peuvent attirer des étudiants à venir se former en France
00:15:08 pour pouvoir après rester.
00:15:11 Aïtem ?
00:15:14 Oui, ça peut être des critères, en fait, c'est ce que j'ai dit,
00:15:20 ce n'est pas vraiment le plus important, mais ça reste aussi le salaire et la qualité de vie,
00:15:29 vraiment des choses importantes.
00:15:30 Après, c'est ce qu'on a dit, il n'y a pas, on va dire, il n'y a pas que...
00:15:35 Si c'est vraiment pour la qualité de vie, il y a vraiment beaucoup d'autres pays, en fait,
00:15:39 qui proposent des salaires qui sont beaucoup plus élevés.
00:15:42 Après, c'est important, c'est ce que je dis, c'est d'avoir le secteur d'activité,
00:15:46 d'être bien intégré, de se sentir bien intégré, et puis de respecter les valeurs du pays dans lequel on se trouve, en fait.
00:15:56 JR Hawaï, vous pensez justement qu'en termes d'intégration, la France pourrait mieux faire,
00:16:00 pour les étudiants en tout cas, puisqu'on est sur ces...
00:16:04 C'est comme il disait très bien, il y a des questions d'accueil, de bien accueillir,
00:16:10 et d'effectivement, oui, si on veut mettre en avant les diplômes français et leurs valeurs
00:16:17 et la super formation qu'on peut proposer, forcément, il faut accompagner derrière,
00:16:22 bien accueillir, permettre de s'intégrer au mieux, de pouvoir entrer ensuite de la meilleure manière possible
00:16:27 sur le marché du travail, que ce soit en France ensuite, que ce soit dans d'autres pays,
00:16:31 pour toute cette logique de rayonnement intellectuel français.
00:16:36 Alors, des questions au plateau, Thomas Carpellini.
00:16:39 Oui, bonjour, moi j'ai juste une petite remarque qui me permettra de vous poser la question.
00:16:42 À qui d'ailleurs ?
00:16:44 Aux deux.
00:16:45 D'accord, aux deux.
00:16:46 Une des raisons principales pour laquelle autant d'étudiants viennent en France,
00:16:48 c'est le principe d'accessibilité.
00:16:50 Pour vous donner un ordre d'esprit, une année d'études à la Sorbonne coûte quelques centaines d'euros.
00:16:54 Une année d'études à Harvard, aux États-Unis, c'est plusieurs centaines de milliers d'euros,
00:16:58 si vous voulez faire toutes vos formations.
00:17:00 Il y a les systèmes de bourse, évidemment, mais c'est très compliqué à avoir.
00:17:03 Qui touche moins de 4% des étudiants étrangers pour aller aux États-Unis.
00:17:05 C'est très compliqué à avoir.
00:17:06 J'ai vérifié.
00:17:07 Moi, la question également, quand on regarde le système américain, qui est un autre grand pays d'immigration,
00:17:11 on se rend compte que dans les six mois suivants,
00:17:15 cinq étudiants sur dix étrangers sont retournés dans leur pays.
00:17:18 Et un an après, neuf étudiants sur dix ayant étudié aux États-Unis sont revenus dans leur pays d'origine.
00:17:23 Moi, ma question, c'est finalement, on entend la réalité de problèmes peut-être d'intégration,
00:17:28 d'assimilation que peuvent avoir les étudiants étrangers.
00:17:31 Est-ce que vous, en fonction de votre parcours, vous estimez que la France,
00:17:34 et la question est peut-être un petit peu taquine,
00:17:36 est-ce que vous estimez que la France est finalement bras ouverts pour les étudiants étrangers,
00:17:40 ou au contraire devrait peut-être resserrer les vannes et fermer un petit peu le robinet ?
00:17:46 Alors, Aitem, déjà, puisque là, on a fait référence à votre parcours,
00:17:49 mais je pense que GRC, vous aurez votre mot à dire en fonction de ce que vous voyez
00:17:53 et des ressentis que vous avez de la part des étudiants que vous côtoyez.
00:17:56 Aitem ?
00:17:57 Alors, pour répondre à cette question, je pense qu'il ne faut pas toujours vraiment penser
00:18:04 que c'est des étudiants, que c'est des étrangers qui vont venir en France et tout.
00:18:09 Il faut aussi savoir qu'est-ce qu'ils vont rapporter à la France.
00:18:12 Il faut savoir tous les bénéfices qu'ils vont rapporter à la France en termes de développement,
00:18:19 de développement en termes d'industrie, en développement en termes de recherche et développement.
00:18:23 Aujourd'hui, si on regarde tous les chiffres de R&D,
00:18:26 des chercheurs qui travaillent dans des laboratoires de recherche
00:18:31 et qui vraiment participent au rayonnement de la France,
00:18:36 je pense que ça, c'est vraiment très important, c'est très intéressant.
00:18:40 Et je pense que pour toutes les grandes nations dans le monde,
00:18:44 vraiment je le redis, il faut vraiment accueillir les étudiants
00:18:49 et vraiment savoir bien les accueillir pour vraiment faire rayonner le pays,
00:18:55 rayonner le pays dans tous les domaines.
00:18:57 Moi, je trouve que c'est vraiment la base pour vraiment faire croître le pays.
00:19:04 -Ethem, vous avez évoqué dans votre avant-dernière réponse
00:19:09 le fait que, évidemment, vous vouliez respecter les valeurs du pays qui vous accueillait.
00:19:15 Est-ce que je peux vous demander, sans être indiscret,
00:19:18 la conception que vous faites de votre rôle en France sur le plan politique ?
00:19:24 Est-ce qu'il y a une sorte d'obligation de réserve qui s'attache à vos propos ou pas du tout ?
00:19:31 -En termes de politique ?
00:19:35 -De politique. Le citoyen que vous êtes.
00:19:38 -Alors, en termes de citoyen, on peut avoir des idées politiques, bien sûr,
00:19:44 qui sont, je pense, qui vont être très différentes d'un étudiant à un autre.
00:19:50 Moi, je trouve que ce n'est pas vraiment...
00:19:53 -La question est difficile, oui, la question est difficile, je le nomme.
00:19:56 -Non, elle est simple.
00:19:57 Vous évoquez le fait que vous respectez les valeurs de ce pays, ce qui me semble évident,
00:20:03 mais en même temps, dans les valeurs, il y a évidemment une partie politique, citoyenne.
00:20:09 Ça n'était pas du tout un piège.
00:20:12 Ne croyez pas que je vais être désagréable à votre égard.
00:20:16 -Non, non, pas du tout, pas du tout.
00:20:18 Pas du tout, non, mais moi, je pense que c'est très, très important.
00:20:21 Il faut être bien intégré.
00:20:25 Et bien sûr qu'il faut respecter les valeurs du pays qui accueille.
00:20:30 Et puis voilà, je ne sais pas, en fait.
00:20:36 Après, pour tout ce qui est politique, ça, ça dépend des personnes.
00:20:40 Et puis ça dépend des...
00:20:41 Je pense que ça va dépendre des étudiants et tout.
00:20:43 On peut avoir des idées politiques, droite, gauche, tout ça,
00:20:48 mais je pense que c'est vraiment indépendant de ce qu'on vient de se dire, en fait.
00:20:53 -Vous n'avez pas répondu à la question qu'avait posée Thomas,
00:20:57 à savoir sur la comparaison avec les États-Unis et la France.
00:21:00 Est-ce que vous pensez que la France devrait restreindre ou au contraire agrandir nos conditions,
00:21:04 l'accueil des étudiants ?
00:21:06 Je suis simplifiée encore une fois, Thomas.
00:21:11 -Je pense qu'il y a un lien un peu entre les deux questions,
00:21:13 que ce soit au niveau politique, que ce soit au niveau social, entreprenariat,
00:21:17 peu importe les domaines.
00:21:19 On a vraiment des intérêts à ajouter des différents systèmes de pensée,
00:21:26 différentes expériences, qu'on n'ait pas seulement une même caste
00:21:30 qui travaille dans les mêmes entreprises, dans les mêmes institutions politiques,
00:21:35 et s'assurer d'avoir plusieurs idées qui peuvent s'entrechoquer
00:21:40 et donner de meilleurs résultats plutôt qu'avoir des consensus politiques, par exemple.
00:21:45 -Une question dériguerait...
00:21:47 -La comparaison avec les États-Unis.
00:21:49 -Allez-y, je pensais que vous aviez terminé votre phrase.
00:21:52 -La comparaison avec les États-Unis, je ne sais pas s'il y a vraiment de comparaison à voir,
00:21:57 mais c'est assez intéressant de voir que justement il y a toute cette image des États-Unis,
00:22:00 de l'accueil des États-Unis, du rêve qu'on peut y développer en tant qu'étudiant
00:22:06 et ensuite en tant qu'entrepreneur, et que assez rapidement ça s'effondre
00:22:10 quand on arrive sur place, quand on y passe six mois ou un an, comme vous disiez.
00:22:16 Je pense que c'est là des enjeux assez importants de comment on présente la France
00:22:20 et puis ensuite directement sur le terrain d'effectivement bien accueillir,
00:22:23 d'effectivement aider à concevoir le rêve qui pourrait être un rêve français.
00:22:29 -Alors une question d'Erythrée de Ribadène puis de Thomas Carpellier.
00:22:32 -C'est une question un peu provocante, pardon, mais...
00:22:34 -Pour qui ?
00:22:35 -Pour Haïtem, parce qu'on connaît la Tunisie, c'est un pays qui est magnifique, etc.
00:22:40 On sait que ça s'est dégradé la situation là-bas.
00:22:42 Est-ce que finalement on ne déshabille pas Pierre pour habiller Jacques, c'est ça ou Paul ?
00:22:47 Parce que finalement vous êtes brillant, vous avez une compétence, vous avez une bonne formation
00:22:52 et puis votre pays d'origine vous perd en quelque sorte.
00:22:55 -Je crois que vous avez la même question, Thomas, vous voulez compléter ?
00:22:58 -C'est un rejoint, c'est ce que disait Thomas d'ailleurs.
00:23:00 C'est un peu une tristesse, je me dis tiens, tous ces pays qui sont amis de la France
00:23:05 perdent finalement une bonne compétence qui ne reviendra plus.
00:23:09 Est-ce que ça ne contribue pas finalement à rendre ces pays plus pauvres, plus fragiles ?
00:23:14 -Et Thomas va compléter la question puisque je crois que vous aviez la même.
00:23:17 -Exactement, parce que c'est au dernier forum économique des pays du Sud,
00:23:20 ils se plaignaient de ce qu'on appelle le "brain drain", la fuite des cerveaux.
00:23:23 Ils avaient fait le constat, comment voulez-vous que nous, pays du Sud,
00:23:26 on puisse se développer et atteindre des standards de vie meilleurs
00:23:28 quand notre jeunesse dorée, nos cerveaux, nos talents, nos compétences
00:23:32 partent chercher une vie meilleure à l'étranger, même sans rentrer dans la dimension polémique ?
00:23:37 Est-ce que finalement vous voyez également revenir fort de votre expérience,
00:23:41 de votre savoir-faire, de votre savoir-être, de votre savoir-vivre,
00:23:43 de votre savoir technique, relationnel, tout ce que vous voulez,
00:23:45 pour redorer ou retravailler Mordicus dans votre pays d'origine ?
00:23:50 -Aïtem ?
00:23:51 -Alors oui, enfin perdre, je ne suis pas d'accord.
00:23:55 Je ne pense pas perdre.
00:23:57 Déjà perdre, c'est qu'on a déjà décidé, on va dire pour la Tunisie,
00:24:00 mais perdre, en fait, là, moi je suis en train d'acquérir beaucoup d'expériences,
00:24:06 c'est ce que j'ai dit, c'est un domaine d'application qui n'est pas très développé en Tunisie,
00:24:10 mais moi, pour mon pays d'origine, tout ce que je suis en train d'apprendre,
00:24:16 tout ce que j'ai appris ici, je peux toujours dans le futur le développer en Tunisie
00:24:21 et c'est vraiment quelque chose qui pourrait vraiment être intéressant pour le pays
00:24:27 et c'est vraiment quelque chose qu'on voit beaucoup,
00:24:29 on voit beaucoup des étudiants qui sont venus en France et qui sont aussi rentrés en Tunisie
00:24:34 et qui sont devenus des entrepreneurs,
00:24:36 on voit des personnes qui ont eu beaucoup de postes techniques
00:24:41 dans des grandes entreprises françaises, américaines, allemandes, tout ça,
00:24:45 et qui sont revenus en Tunisie, qui ont développé des start-up
00:24:48 et qui essayent toujours de faire rayonner le pays, en fait.
00:24:53 -Merci beaucoup.
00:24:55 -Ca fait au moins mieux.
00:24:57 -Oui, la réponse est oui, donc peut-être.
00:24:59 En tout cas, merci beaucoup pour vos témoignages à tous les deux.
00:25:02 Merci d'avoir témoigné sur vos situations et sur ce que vous vivez également.
00:25:06 J'en profite pour donner un rendez-vous, Eric, l'hepto de l'écho,
00:25:09 demain avec le fondateur de l'agence d'intérim, Mr Temp,
00:25:12 et il sera justement question de l'immigration et de l'emploi des immigrés.
00:25:17 C'est demain à 11h40, si je ne me trompe pas.
00:25:20 Merci encore pour vos témoignages, mais on se retrouve juste après la pub.
00:25:24 Quelques minutes, quelques instants à peine, on évoquera deux sujets.
00:25:27 Le sujet des arnaques à la chirurgie esthétique,
00:25:30 qui touche de plus en plus de jeunes, d'ailleurs.
00:25:32 Et puis, on reviendra sur les événements hier,
00:25:35 les manifestations sauvages qui ont pu avoir lieu dans différentes villes de France,
00:25:38 Paris notamment, mais également Lyon ou encore Bordeaux-Rennes.
00:25:42 Et on reviendra sur les dégâts, vous entendrez un policier qui témoignera.
00:25:45 A tout de suite.
00:25:47 C'est News, il est 14h30.
00:25:51 On commence par le Flash Info avec Miquel Dos Santos.
00:25:57 Grève des éboueurs et manifestations, la mairie de Paris ne veut pas payer la facture.
00:26:01 Le premier adjoint Emmanuel Grégoire considère que c'est à l'État
00:26:04 de prendre en charge l'intégralité des frais,
00:26:06 parmi eux les heures supplémentaires des agents
00:26:08 ou encore les dépenses liées aux dégradations.
00:26:11 La Russie rejette l'appel à la trêve lancé par son allié Alexandre Loukachenko.
00:26:15 Ce vendredi, le président biélorusse a invité Moscou
00:26:18 à stopper momentanément son offensive en Ukraine.
00:26:21 Rien ne change, l'opération militaire spéciale se poursuit,
00:26:24 a immédiatement répondu le Kremlin.
00:26:26 Et puis la page se tourne avec l'arrivée d'Hervé Renard
00:26:30 lors de sa première conférence de presse.
00:26:32 Le nouveau sélectionneur de l'équipe de France féminine
00:26:34 a rappelé plusieurs joueuses écartées par sa prédécesseure Corinne Diacre.
00:26:38 Wendy Renard et Eugénie Le Sommer sont de retour chez les Bleus
00:26:42 avant la Coupe du Monde qui démarre en Australie et en Nouvelle-Zélande
00:26:45 le 20 juillet prochain.
00:26:47 La parole aux Français, je suis toujours aussi en compagnie
00:26:50 de Philippe Bilger, d'Eric Derritte-Mathel et de Thomas Carpellini.
00:26:53 On va revenir sur ce qui s'est passé hier.
00:26:55 Vous savez qu'il y a, dans différentes villes de France,
00:26:57 Lyon, Nantes, Lille ou encore Paris, des centaines, des milliers
00:27:00 ou des milliers de personnes se sont rassemblées à proximité
00:27:03 des préfectures en soutien aux manifestants de Sainte-Soline.
00:27:07 C'était le rassemblement qui a dégénéré samedi dernier dans les Deux-Sèvres.
00:27:13 Et puis, dans certaines villes, notamment à Paris,
00:27:16 ces manifestations, ce qui se sont déroulées, encore une fois,
00:27:21 majoritairement dans le calme, mais par endroits,
00:27:24 notamment à Paris, il y a eu des cortèges sauvages,
00:27:27 comme on les appelle, qui ont transformé un petit peu ces manifestations.
00:27:32 Il y a eu plusieurs interpellations, on va en parler avec vous,
00:27:35 Jean-Christophe Couvy, vous êtes secrétaire nationale unité SGP.
00:27:38 Est-ce que vous pouvez nous tirer un bilan de ce qui s'est passé hier ?
00:27:42 Bonsoir, ça m'a un petit goût de revanche par rapport à Sainte-Soline,
00:27:46 c'était annoncé, de toute façon, rendez-vous à 19h devant les préfectures,
00:27:50 avec le slogan "Ni oubli, ni pardon", par rapport à Sainte-Soline.
00:27:56 Et même, pire, à Nantes, à la fac, c'était "Ni oubli, ni pardon,
00:28:00 vous brûlerez comme vos camions". Voilà, très sympa comme menu.
00:28:03 Oui, donc contre les policiers, les forces de l'ordre en général.
00:28:05 Ah oui, c'est les policiers, oui, forcément, on est vu comme un élément répressif,
00:28:09 on est là pour tuer la révolution, c'est quand même assez hallucinant
00:28:14 tout ce qu'on peut entendre. Donc effectivement, hier soir,
00:28:16 il y avait une manifestation, notamment sur Paris, un peu partout en France,
00:28:19 pacifique, je dis bien, au départ, toujours pacifique, et puis à un moment donné,
00:28:23 des ultras qui commencent à partir, partent en convoi, et puis vont dans les rues,
00:28:28 justement, semer le désordre, le chaos, et chercher l'anarchie,
00:28:31 puisque de toute façon, c'est leur mot d'ordre, et c'est ce qu'ils veulent.
00:28:34 Ils sont complètement en marge de ce qu'on peut voir sur la réforme des retraites,
00:28:38 avec l'immense majorité des manifestants qui vont pour leur droit,
00:28:42 pour un projet sociétal, là, c'est prôner la révolution, l'anarchie, le chaos,
00:28:46 donc rien à voir, effectivement, avec l'ambiance qu'on peut voir,
00:28:50 même si les Français, effectivement, sont conscients qu'il y a un ras-le-bol,
00:28:53 et qu'ils ont envie que les choses changent.
00:28:55 Mais là, c'est une prise d'otage, effectivement, du mouvement contre les retraites.
00:28:59 – Et pourtant, justement, je rebondis sur ce que vous dites sur les Français,
00:29:02 en général, il y a un sondage qui est dans le Figaro aujourd'hui,
00:29:06 "la population préparée à la continuité des mouvements", peut-on lire,
00:29:09 "continuer en devenant de plus en plus violente",
00:29:12 eh bien 59% des Français s'y attendent, quand même,
00:29:15 à ce que ça dégénère, à ce que ça dépasse un cadre pacifique ?
00:29:19 C'est ça qui est étonnant.
00:29:21 – Oui, c'est normal, on a en tête, effectivement, les épisodes des Gilets jaunes,
00:29:25 c'est-à-dire que les Français, petit à petit, effectivement,
00:29:28 on voit qu'il y a une radicalisation, et que certaines personnes
00:29:32 qui prônent la violence, attirent aussi dans leur filet,
00:29:35 quelques personnes qui jusque-là étaient pacifiques,
00:29:39 et puis se disent, en fait, effectivement, si on n'est pas écouté,
00:29:42 on a beau faire dix manifestations, mais effectivement,
00:29:45 on n'est pas écouté, on voit que derrière, il n'y a rien,
00:29:47 alors peut-être qu'on va glisser dans la violence.
00:29:49 Alors nous, notre job, effectivement, c'est de dire,
00:29:51 attention, ne tombez pas là-dedans, ça sent le piège,
00:29:53 c'est de la récupération, encore une fois, il va y avoir de la manipulation politique,
00:29:57 et ce n'est pas du tout le but, le but, c'est encore une fois,
00:29:59 de défendre un projet sociétal, et juste souligner, par exemple,
00:30:03 que pour un gouvernement très libéral, c'est quand même bizarre
00:30:06 qu'on oblige les gens à partir à un certain âge,
00:30:08 voilà, on devrait laisser un peu le choix.
00:30:10 Il y a autre chose aussi, en parallèle, j'allais dire,
00:30:13 puisque là, on parlait des Français qui soutenaient en tout cas cette mobilisation,
00:30:17 et il y a eu hier ce qui s'est passé à Paris,
00:30:20 alors encore une fois, une enquête est évidemment en cours,
00:30:23 mais un individu a tiré avec une arme de poing factice,
00:30:27 ce qui a bloqué une partie du quartier du 3e arrondissement
00:30:30 pendant un certain nombre de temps, et des témoins ont raconté
00:30:32 que cet homme-là était exaspéré par les violences, par les dégradations,
00:30:35 par les feux de poubelle. Est-ce que ça, c'est quelque chose que vous voyez
00:30:38 chez les policiers, des gens qui commencent à en avoir marre,
00:30:40 à en avoir ras-le-bol aussi, des exactions, des dégradations,
00:30:43 et des affrontements qu'il peut y avoir dans leurs rues ?
00:30:47 Oui, forcément qu'il y a ras-le-bol, quand on voit que, déjà,
00:30:51 depuis le 19 janvier, effectivement, il y a ces mouvements,
00:30:54 qui étaient jusque-là, j'allais dire, très encadrés,
00:30:56 et qu'ils le sont toujours par les organisations syndicales,
00:30:59 mais on sentait que c'était très pacifique,
00:31:01 et qu'il y avait un vrai ras-de-marée social, avec des gens mécontents.
00:31:05 Et petit à petit, on voit encore une fois qu'il y a une partie de ces gens-là,
00:31:09 hier soir, on parlait de 1 000 à 1 500 personnes,
00:31:12 ce n'est pas l'immense majorité des Français,
00:31:14 mais qui, justement, à travers cette violence, dégagent une image de chaos.
00:31:19 Il faut se mettre à la place des Parisiens,
00:31:21 quand tous les soirs, il y a vos poubelles qui brûlent,
00:31:24 que les gens viennent en bas de chez vous tout cassés,
00:31:26 que d'ailleurs, la personne, a priori, je dis bien a priori,
00:31:28 je ne suis pas dans le milieu de l'enquête,
00:31:30 mais qui est sortie pour éteindre l'incendie,
00:31:32 s'est fait prendre à partie par ces mêmes ultras,
00:31:34 ces mêmes casseurs à Black Block,
00:31:36 parce que, justement, c'était un facho,
00:31:38 un facho parce qu'en fait, il éteignait l'incendie.
00:31:40 Donc, les gens sont exaspérés, et lui, il a pété un câble,
00:31:43 effectivement, il aurait pris un pistolet d'alarme,
00:31:45 pour tirer en l'air, pour faire peur aux manifestants,
00:31:47 et il arrive à bout.
00:31:49 Côté policier, il y a aussi une fatigue qui se met en œuvre.
00:31:53 On voit bien que nos collègues sont tous les soirs et tous les jours
00:31:56 sur le terrain et confrontés, justement, à cette violence.
00:31:59 Et donc, oui, de temps en temps, on est fatigué,
00:32:01 on perd un peu de lucidité,
00:32:03 et puis c'est vrai qu'on a un peu le bol de voir
00:32:05 qu'en fait, ce sont toujours les mêmes qui sèment le chaos,
00:32:07 et que derrière, on ne peut rien faire pour les en empêcher.
00:32:09 - Alors, des questions au plateau ?
00:32:11 Philippe Bilger ?
00:32:12 - Jean-Christophe Kouvi,
00:32:14 est-ce que vous avez senti, au fil de votre expérience,
00:32:18 une aggravation de la relation entre
00:32:21 les mouvances extrêmes et la police ?
00:32:24 Est-ce qu'on n'est pas aujourd'hui dans un état de haine
00:32:27 qui n'existait pas autant hier ?
00:32:29 Et ma seconde question, c'est...
00:32:31 - Vous pouvez la poser après, on va déjà répondre.
00:32:33 Voilà, une question.
00:32:34 - Je voulais gagner du temps.
00:32:36 - Non, non, c'est bon, on a le temps, tout va bien.
00:32:38 Jean-Christophe, je vous laisse répondre à une question,
00:32:40 puis on en a une deuxième après.
00:32:41 - D'accord, ça va être la rafale des questions.
00:32:43 Non, non, mais effectivement,
00:32:45 alors, la haine anti-flic,
00:32:47 je pense qu'elle a toujours eu lieu aussi dans les mouvements sociaux
00:32:49 très radicaux,
00:32:51 dans les années 70, 80,
00:32:53 la police n'était pas forcément super aimée,
00:32:55 il y avait, je me rappelle, les brigades rouges,
00:32:57 enfin, il y avait tous ces trucs, un peu de mouvances
00:32:59 communistes et anarchistes.
00:33:01 Là, en revanche, c'est vrai que ça faisait longtemps
00:33:03 qu'on n'avait plus vu ça, mais dans la tête de...
00:33:05 Enfin, nos collègues nous le disent, les yeux dans les yeux.
00:33:07 D'ailleurs, j'ai même écouté les témoignages
00:33:09 de gendarmes à Sainte-Sauline qui disaient,
00:33:11 mais en face, on est dans le blanc des yeux, on se voit,
00:33:13 et en face de nous, on a la haine, et ils veulent nous tuer.
00:33:16 En fait, on en est là, si vous voulez.
00:33:18 C'est-à-dire qu'il y a en face de nous
00:33:20 des gens qui sont tellement radicalisés
00:33:22 que de toute façon, on ne peut même pas entamer un dialogue,
00:33:24 le début d'un dialogue.
00:33:26 Moi-même, j'ai essayé sur un plateau ou sur des plateaux,
00:33:28 des fois, de discuter, de dialoguer avec des gens
00:33:30 qui... La mouvance est ultra écologique, etc.
00:33:33 Et on voit qu'ils sont dans une idéologie,
00:33:35 c'est sectaire, et de toute façon,
00:33:37 tout ce qu'on peut leur dire, ça ne les touche pas.
00:33:39 Ils sont dans leur vérité, ils doivent imposer leur vérité,
00:33:42 et leur vérité ne peut s'être imposée qu'avec la violence.
00:33:45 Et c'est ça qui est terrible, en fait, c'est qu'il y a plus de dialogue
00:33:47 où on peut échanger, et justement,
00:33:49 autour d'une table, en disant "Voilà mes arguments,
00:33:51 voilà les vôtres, qu'est-ce que vous en pensez ?
00:33:53 Est-ce qu'on peut avoir un consensus et travailler ensemble ?"
00:33:55 Non, pas du tout. Ils sont là vraiment pour imposer leurs idées
00:33:57 par la violence.
00:33:59 - Deuxième question, Philippe Billejeu.
00:34:01 - J'imagine très bien, et vous l'avez dit,
00:34:03 l'épuisement physique qui doit être celui
00:34:06 des forces de police au premier plan
00:34:09 depuis des mois, des semaines, depuis longtemps.
00:34:12 Est-ce qu'on peut mesurer aussi,
00:34:15 Jean-Christophe Couvy,
00:34:17 ce que j'appellerais l'épuisement psychologique
00:34:20 qui consiste à être en permanence insulté ou outragé
00:34:25 dans l'exercice légitime de sa mission ?
00:34:28 Est-ce que ça n'ajoute pas des emplois considérables
00:34:32 à la difficulté policière ?
00:34:35 - Bien sûr que si. En fait, on fait un métier,
00:34:38 vous savez, quand vous portez un uniforme,
00:34:40 déjà, les gens vous voient différemment dans la rue.
00:34:42 Il faut déjà porter ce regard.
00:34:44 C'est vrai que souvent, quand on fait un métier lambda,
00:34:46 on ne voit pas trop ce regard.
00:34:47 Nous, en fait, on est identifié dans une rue en uniforme
00:34:50 et les gens viennent vers nous,
00:34:51 soit pour nous demander de l'aide,
00:34:52 soit peut-être pour nous agresser.
00:34:53 Mais bref, on est identifiable.
00:34:55 Et effectivement, si vous voulez,
00:34:58 quand depuis quelques temps,
00:35:00 on voit qu'il y a une montée de la violence,
00:35:02 une montée de la lutte contre les stupéfiants,
00:35:06 contre l'immigration clandestine,
00:35:07 on nous fait faire plein de missions
00:35:09 qui sont des missions régaliennes, effectivement.
00:35:11 On le fait avec passion,
00:35:13 mais on se bat toujours, j'allais dire,
00:35:15 contre un ennemi invisible,
00:35:18 parce qu'on a l'impression de travailler pour rien.
00:35:20 Et puis après, on a aussi une partie des hommes politiques,
00:35:23 parce que les policiers ont besoin de se sentir soutenus.
00:35:26 Alors, on sait que la population,
00:35:27 encore une fois, l'immense majorité de la population nous soutient,
00:35:30 mais quand tous les jours,
00:35:31 il y a une partie des politiques qui vous montre du doigt,
00:35:33 qui vous insulte, qui vous crache dessus,
00:35:35 qui vous condamne déjà,
00:35:38 avant même d'avoir pu vous défendre,
00:35:40 en disant que la police tue
00:35:41 et que vous avez cette chêpe de plomb déjà sur la tête,
00:35:44 effectivement, des fois, c'est dur.
00:35:46 Et puis maintenant, travailler en étant policier
00:35:48 dans ce monde actuel, c'est très compliqué,
00:35:50 parce que vous êtes surveillé tout le temps.
00:35:52 Des gens vous provoquent avec les téléphones portables,
00:35:54 des journalistes aussi, des pseudo-journalistes,
00:35:56 souvent bien impliqués, j'allais dire, idéologiquement,
00:35:59 et qui viennent à 3 cm de votre visage
00:36:01 pour vous faire craquer, pour vous insulter,
00:36:03 pour vous pousser à la faute.
00:36:05 Et effectivement, aujourd'hui, on voit ça.
00:36:07 Là où, moi, quand j'ai commencé en 98,
00:36:09 je n'avais pas cette vision-là.
00:36:11 Les gens nous respectaient,
00:36:13 il y avait quelques tensions, c'est normal,
00:36:15 mais on venait nous défier et nous pousser à la faute.
00:36:19 Or, aujourd'hui, c'est un sport national.
00:36:21 Et après, on va tout de suite sur les réseaux sociaux
00:36:23 en disant, voilà, regardez,
00:36:25 les policiers sont des violents, des bêtes sanguinaires,
00:36:28 ils sont mal élevés, ils sont là que pour frapper les gens,
00:36:31 et en gros, on est l'ennemi de la société.
00:36:33 Et c'est ça qui est difficile aujourd'hui
00:36:35 d'accepter pour mes collègues,
00:36:37 c'est qu'on a besoin de regagner ce combat,
00:36:40 j'allais dire, des réseaux sociaux,
00:36:42 où on montre un visage de la police qui est plus humain.
00:36:44 Et c'est ce qu'on avait à une époque
00:36:46 avec la police de proximité,
00:36:48 où on pouvait discuter directement avec les jeunes, par exemple,
00:36:50 et leur montrer que nous aussi, on était père de famille,
00:36:52 nous aussi, on avait des enfants,
00:36:54 et qu'en fait, on n'était pas juste là que dans la répression,
00:36:56 et qu'on pouvait comprendre et essayer d'arranger les choses.
00:36:58 – Une question de Thomas Carpellini.
00:37:00 – Oui, moi, pour poser ma question, j'aimerais convoquer un acteur
00:37:02 qu'on oublie toujours de citer, c'est le monde judiciaire.
00:37:05 Comme vous l'avez très bien rappelé.
00:37:07 – On l'oublie assez peu quand même, la preuve, il est représenté,
00:37:09 on n'a personne de Philippe Piger là.
00:37:11 – Mais justement, c'est la question que j'aimerais poser.
00:37:13 Vous avez très bien rappelé que là, ce ne sont pas les manifestants,
00:37:15 ce sont les Black Blocs, les mêmes qui étaient là pendant les Gilets jaunes,
00:37:18 les mêmes qui étaient là pendant la réforme El Khomri,
00:37:21 et pendant toutes ces manifestations.
00:37:23 Et on se remarque qu'il y a une sorte de bis repetitas,
00:37:25 qui est le delta entre le nombre d'interpellations,
00:37:27 c'est parce que vous l'avez rappelé, il ne sont que quelques milliers,
00:37:30 il y a souvent de nombreuses interpellations par les forces de l'ordre,
00:37:33 le faible taux de condamnation post comparution immédiate.
00:37:37 – Alors là, on ne les a pas encore évidemment sur la soirée d'hier.
00:37:40 À Paris, je crois qu'il y a eu, je parle sous votre contrôle,
00:37:42 Jean-Christophe Kouvis, 7 interpellations hier soir ?
00:37:44 – Oui, il y a eu 7 interpellations.
00:37:46 Alors effectivement, il y a beaucoup d'interpellations,
00:37:48 après vous savez, le boulot du policier, c'est de monter un dossier,
00:37:52 alors on interpelle, on met en garde à vue,
00:37:55 et toujours sous, encore une fois, le contrôle du procureur à la République,
00:37:58 j'y tiens, parce qu'en fait, quand j'entends dire par exemple
00:38:00 qu'on fait des garde à vue illégales et qu'on fait des arrestations illégales,
00:38:04 je suis désolé, on est toujours sous contrôle de la justice,
00:38:06 et nous, on ne prend pas des décisions seules, on n'est pas au Mexique,
00:38:09 on ne fait pas des PV à la Mexicaine.
00:38:11 – Oui, sinon elle serait nulle et non avenue d'ailleurs, votre garde à vue.
00:38:13 – Il ne faut pas oublier qu'on a une double casquette,
00:38:16 c'est-à-dire qu'on a une casquette administrative,
00:38:18 c'est-à-dire qu'on a un notateur administratif,
00:38:20 une hiérarchie administrative qui est policière,
00:38:22 et on a une hiérarchie judiciaire, c'est les magistrats,
00:38:24 c'est le procureur à la République qui nous note aussi
00:38:26 en tant qu'officier de police judiciaire,
00:38:28 donc si vous voulez, on est vraiment entre deux.
00:38:30 Donc on a toujours aussi ce parachute judiciaire.
00:38:33 Après notre job, nous, c'est effectivement de rassembler des preuves
00:38:36 et de transmettre au procureur à la République
00:38:39 qu'il y a l'opportunité des poursuites.
00:38:41 Donc s'il y a un manque de preuves, ou que ce n'est pas assez carré,
00:38:44 ou alors qu'il y a effectivement, j'allais dire, un doute sur une personne,
00:38:48 la procédure est cassée dans le doute.
00:38:50 Il faut savoir aussi qu'en face, ils sont très bien organisés,
00:38:53 il y a des avocats qui sont spécialisés,
00:38:55 qui connaissent toutes les ficelles du métier,
00:38:57 et peut-être que nous, on doit faire aussi des progrès,
00:38:59 policiers, dans la formation des OPJ,
00:39:02 pour monter, j'allais dire, les procédures,
00:39:04 mais sachant qu'en même temps, on nous laisse de moins en moins de temps
00:39:08 pour nous former, et on a de plus en plus, j'allais dire,
00:39:10 de procédures qui arrivent sur les bureaux.
00:39:12 Et quand je vois, par exemple, récemment,
00:39:14 quand il y a eu les émeutes, justement, le soir du 49.3,
00:39:18 les SAIP, c'est les services d'enquête de la police parisienne,
00:39:23 étaient submergés, et donc mes collègues OPJ ne peuvent pas tout gérer,
00:39:27 et on ne peut pas, j'allais dire, prendre du temps sur une procédure
00:39:30 comme celle-là, que sur une autre procédure,
00:39:33 peut-être un peu plus compliquée.
00:39:35 Donc en fait, on fait aussi en fonction de ce qu'on a du temps
00:39:37 et des moyens d'officier de police judiciaire,
00:39:39 et avec souvent un traitement judiciaire,
00:39:41 parce qu'on a un logiciel, l'RPPN, qui est une vraie misère,
00:39:44 et en fait, qui nous prend énormément de temps,
00:39:47 c'est plus une machine à statistiques que pour faciliter,
00:39:49 j'allais dire, le travail des policiers de terrain.
00:39:51 Alors, je ne sais pas si, Thomas, si Jean-Christophe a bien répondu à votre question,
00:39:55 mais je me demandais, peut-être, mais vous allez me dire si je me trompe,
00:39:58 la question, c'était aussi de savoir, peut-être, pourquoi il y avait
00:40:01 aussi peu d'interpellations, c'est-à-dire que 1 500 personnes hier,
00:40:05 en cortège sauvage, encore une fois, une manifestation illégale,
00:40:09 et 7 interpellations, c'est des noms ?
00:40:12 Évidemment, le nombre de faibles qu'on pourrait caifier de faibles d'interpellations,
00:40:15 on se doute que les CRS ou que les personnes mobilisées
00:40:17 ont d'autres chats à fouetter que d'interpeller la personne,
00:40:19 je pense qu'ils se protègent d'abord eux-mêmes, puis ils protègent les autres,
00:40:22 et évidemment, ça permet d'avoir des trous dans la raquette.
00:40:24 Non, moi, c'était plus la question, car je repensais, en fait,
00:40:26 à un slogan qu'il y avait eu il y a quelques années,
00:40:29 pendant une manifestation de policiers, "l'ennemi de la police, c'est la justice".
00:40:32 Moi, c'était plus la question, force de l'ordre.
00:40:35 Donc, il a répondu.
00:40:36 Alors, une question très rapide d'Éric de Ritmaten,
00:40:38 et je vais vous demander une réponse rapide, s'il vous plaît, Jean-Christophe Couvy.
00:40:41 Oui, est-ce que c'est une situation uniquement française,
00:40:43 ou est-ce que d'autres pays sont confrontés à cette même défiance,
00:40:46 ce mal-être que ressentent les policiers ?
00:40:49 Je ne veux pas comparer aux États-Unis, mais...
00:40:51 En particulier aux États-Unis, oui.
00:40:52 Aux États-Unis, quand on voit, vous savez, les arrestations,
00:40:54 il y a plein d'émissions à la télévision, puisque tout est filmé,
00:40:57 on a l'impression qu'eux, ils ne mâchent pas leurs mots,
00:41:00 et ils arrêtent, et les gens respectent la police.
00:41:03 Alors, oui, c'est un mal un peu français, effectivement, notre police.
00:41:07 On a toujours ce côté un peu gaulois,
00:41:09 où on a l'impression que la police n'est là vraiment que pour embêter les gens.
00:41:14 Après, attention, c'est vrai que le monde anglo-saxon est différent,
00:41:17 la police est sacralisée.
00:41:19 Moi, j'ai vécu deux ans en Angleterre,
00:41:21 je peux vous dire que les bobyses, là-bas, étaient respectés.
00:41:23 Et quand vous attaquez un policier, c'est plus qu'une offense,
00:41:27 c'est vraiment très grave, et donc les condamnations sont très importantes.
00:41:31 Les États-Unis, c'est encore différent, parce que là-bas, tout le monde est armé,
00:41:35 donc il y a un rapport particulier aussi avec la police.
00:41:38 D'ailleurs, j'ai vu qu'ils se permettaient de nous donner des leçons
00:41:40 sur le maintien de l'ordre.
00:41:42 Ça me fait un peu bien rigoler, parce que le maintien de l'ordre,
00:41:44 aux États-Unis, la police, c'est des manches de pioche.
00:41:46 Donc ça n'a rien à voir avec ce que nous, on fait.
00:41:48 Et après, effectivement, il y a des polices, notamment la police allemande,
00:41:53 qui travaillent différemment le maintien de l'ordre,
00:41:55 mais qui revient aussi un petit peu, parce qu'ils travaillent sur la désescalade.
00:41:58 Et on se rend compte qu'on n'a pas le même public,
00:42:00 et que quand une manifestation se passe bien, la désescalade, elle se passe bien,
00:42:03 parce qu'il y a une communication, si vous voulez,
00:42:05 entre les manifestants et la police, c'est un peu un tango à deux.
00:42:08 Et dès lors qu'il y en a un qui fait un faux pas,
00:42:10 et qui se met dans la violence, la répression allemande est aussi très très forte,
00:42:14 parce qu'ils n'ont peut-être pas de gaz lacrymogène,
00:42:16 mais ils ont des matraques qui viennent au corps à corps, et c'est très très moche.
00:42:19 Merci beaucoup, Jean-Christophe Covid, pour vos réponses et votre témoignage
00:42:22 sur ce qui s'est passé hier.
00:42:24 On va changer radicalement de sujet.
00:42:26 On va revenir sur cette pétition de 200 chirurgiens esthétiques,
00:42:30 qui ont publié hier un appel, une alerte, en disant "stop aux injections illégales".
00:42:35 Alors, on parle de chirurgie esthétique,
00:42:38 on a tous vu des images de personnes avec des lèvres qui ont été retouchées
00:42:43 de manière... par leur chirurgie esthétique,
00:42:45 où ça a été des catastrophes, parce qu'on a fait appel à des injections illégales,
00:42:50 à des "fake injectors", comme on les appelle,
00:42:52 désolé pour l'anglicisme.
00:42:54 Et vous, 200...
00:42:56 Donc, docteur Adèle Waffy, vous êtes avec nous en direct,
00:42:59 vous êtes le président du Syndicat national des chirurgiens plasticiens,
00:43:03 et vous dites "il faut stopper ça, ça suffit, il faut mettre de l'or dans tout ça,
00:43:07 parce que vous allez nous expliquer, vous allez nous le dire,
00:43:09 mais moi je l'ai découvert qu'au-delà même des seringues,
00:43:13 que des produits comme l'acide hyaluronique, et il y en a d'autres,
00:43:15 sont disponibles finalement en libre-service,
00:43:17 et que n'importe qui, qu'on soit effectivement chirurgien ou pas,
00:43:22 et c'est plutôt le "ou pas" qui est le problème,
00:43:24 on peut aller en prendre, prendre une seringue,
00:43:26 et soit se le faire faire, ou se le faire soi-même.
00:43:29 Et ça, vous le voyez dans les cabinets, c'est une catastrophe.
00:43:31 Racontez-nous ce phénomène.
00:43:34 Exactement, on a vu apparaître ça depuis la pandémie,
00:43:37 en fait l'acide hyaluronique est ce qu'on appelle un dispositif médical,
00:43:40 c'est quelque chose qui existe naturellement dans l'organisme.
00:43:42 L'acide hyaluronique en soi n'est pas dangereux,
00:43:45 c'est son utilisation qui peut être dangereuse.
00:43:47 Utiliser l'acide hyaluronique, ça nécessite de connaître l'anatomie des artères et des nerfs,
00:43:52 parce qu'il ne faut surtout pas toucher une artère ou un nerf,
00:43:55 ça peut avoir des conséquences gravissimes.
00:43:58 Donc là, de quoi on parle ?
00:43:59 On parle d'injections illégales, c'est-à-dire des injections qui sont faites
00:44:02 par des personnes qui ne sont pas chirurgiennes esthétiques
00:44:05 et qui ne sont même pas médecins.
00:44:07 Donc on parle en pratique d'esthéticiennes, de masseuses, de coiffeuses,
00:44:12 de prothésistes ongulaires, de gens qui n'ont aucune,
00:44:15 mais pas la moindre connaissance de l'anatomie
00:44:18 et qui se permettent d'injecter dans un visage avec des conséquences dramatiques.
00:44:22 Quelles sont ces conséquences ?
00:44:24 Si on bouche une artère, ça fait nécroser la peau,
00:44:28 on a vu des patientes à qui on a dû amputer un morceau de lèvre,
00:44:31 un morceau de nez.
00:44:32 C'est de ça qu'on parle, suite à des injections illégales.
00:44:36 On a vu certaines personnes, certaines jeunes filles,
00:44:39 qui ont eu des nécroses, j'ai vu des nécroses de toute la face,
00:44:43 c'est-à-dire que la peau était comme brûlée,
00:44:45 il a fallu faire des greffes de face, comme chez des grands brûlés.
00:44:48 Et on a vu aussi ce qu'on appelle des septicémies, des infections,
00:44:52 puisqu'il n'y a aucun respect des procédures d'hygiène.
00:44:56 Donc on a vu des septicémies des personnes qui sont allées en réanimation.
00:45:01 Oui, donc ça peut être très très grave en fait, c'est là aussi où vous alertez,
00:45:04 parce qu'on se dit "oh c'est pas grave, tout le monde le fait, on s'injecte,
00:45:06 ça va pas l'air compliqué".
00:45:07 Mais en fait les conséquences peuvent être mais gravissimes.
00:45:10 C'est ça. Ce qui est dramatique, c'est que les jeunes,
00:45:13 il y a des sondages qui montrent que pratiquement 60% des jeunes de 15-25 ans
00:45:19 s'imaginent que faire une injection d'acide héléronique,
00:45:21 c'est comme aller chez le coiffeur.
00:45:22 Non, ça n'a rien à voir.
00:45:24 C'est un geste qui est invasif, qui doit être pratiqué par un chirurgien esthétique
00:45:28 ou par un médecin spécialement formé à ces techniques.
00:45:31 En aucun cas par quelqu'un qui n'a aucune connaissance de l'anatomie du visage.
00:45:34 Donc ça c'est pour les complications qu'on peut voir.
00:45:37 Maintenant, pourquoi ces complications sont devenues aussi fréquentes ?
00:45:41 Parce qu'il y a l'influence des réseaux.
00:45:43 Ça a commencé au moment du confinement.
00:45:45 Donc certaines personnes se sont rendues compte que,
00:45:48 de la faille réglementaire dont on va parler,
00:45:50 qui est que l'acide héléronique est en vente libre.
00:45:53 À partir du moment où elles se sont rendues compte de ça,
00:45:55 elles ont commencé à proposer ces services.
00:45:58 Et comme les réseaux amplifient le phénomène,
00:46:00 de plus en plus de personnes ont vu cette faille
00:46:04 et se sont mis à proposer ce type de prestations de façon totalement illégale.
00:46:08 Et le problème c'est qu'aujourd'hui vous pouvez aller à la pharmacie du coin,
00:46:12 vous pouvez aller en ligne et vous pouvez vous procurer le matériel nécessaire,
00:46:19 les seringues, les aiguilles, pour commencer une activité totalement illégale
00:46:23 d'injection d'acide héléronique.
00:46:25 Donc ce que nous demandons, c'est l'interdiction pure et simple
00:46:31 de la vente de l'acide héléronique aux particuliers.
00:46:34 Ça n'a rien à faire dans les mains de particuliers.
00:46:37 C'est un produit médical à usage médical et pas n'importe quel médecin,
00:46:42 j'entends-nous bien, il faut des gens qui soient formés à l'anatomie de la phase,
00:46:47 en particulier chirurgien esthétique, mais aussi d'autres médecins
00:46:50 qui sont formés à l'anatomie de la phase.
00:46:52 Donc c'est très particulier, ça n'a rien à faire chez un particulier.
00:46:58 Et dans la pratique, un chirurgien esthétique ne fait pas une ordonnance
00:47:02 pour un patient pour qu'il aille acheter son acide héléronique à la pharmacie
00:47:06 pour ensuite revenir pour qu'il lui fasse une injection des lèvres.
00:47:09 Ça ne se passe pas comme ça, le chirurgien achète lui-même ses produits au laboratoire
00:47:13 ou à la pharmacie, ou à un distributeur en ligne s'il le souhaite.
00:47:17 Et ensuite, c'est lui qui injecte.
00:47:20 Une question, Thomas Carpellini en plateau.
00:47:25 Oui, j'aimerais rebondir sur quelque chose.
00:47:27 Je viens de vérifier à l'heure actuelle, le 31 mars à 14h52,
00:47:31 une influenceuse suivie par 782 000 personnes vient de faire une pub dans la journée
00:47:36 pour ce fameux acide héléronique.
00:47:38 Est-ce que vous remarquez un réel nombre significatif de jeunes femmes ou de jeunes hommes
00:47:44 qui sont influencées par ces réseaux sociaux ?
00:47:47 Car je pense que c'est important de lui dire les risques que peut avoir ce genre d'injection.
00:47:53 Est-ce que l'influenceuse dont vous parlez a parlé d'une injectrice illégale,
00:48:00 d'un fake injector, ou de l'acide héléronique en tant que tel ?
00:48:03 En tant que tel.
00:48:05 D'accord, ok. Il y a des cas plus graves.
00:48:08 C'est un peu mieux, on va dire. Ça aggrave moins son cas.
00:48:12 Voilà, ça aggrave moins son cas.
00:48:14 En tout cas, le cas le plus grave, c'est quand elles font, et ça on l'a vu,
00:48:18 elles font directement la promotion de fake injectrices.
00:48:20 Ensuite, je dirais qu'une influenceuse, c'est une personne à la limite
00:48:25 qui a le droit bien sûr de faire ses injections si elle en a envie.
00:48:29 Elle a le droit pour moi de parler de sa vie si elle en a envie.
00:48:34 Elle n'a pas le droit, enfin il me semble qu'elle ne doit pas faire par exemple
00:48:40 un partenariat avec un laboratoire pour faire la promotion d'un acide héléronique
00:48:45 ou pour faire la promotion de cliniques illégales ou autre chose comme ça.
00:48:51 Par contre, que une influenceuse ait envie de parler de sa vie,
00:48:55 je veux dire, moi je ne sais pas comment on peut interdire aussi la liberté d'expression.
00:48:59 Oui, là ça va être un peu compliqué.
00:49:01 Voilà, c'est ça. Elle a envie de dire "je me suis fait injecter",
00:49:05 bah ma foi, elle dit "je me suis fait injecter", c'est son problème.
00:49:08 Mais par contre, elle ne doit pas faire la promotion d'un produit en disant
00:49:12 "regardez, je me suis fait injecter telle marque, c'est génial".
00:49:13 Oui, et puis d'une pratique illégale.
00:49:14 Voilà, de pratique illégale ou à mon avis, elle n'a pas non plus à promouvoir
00:49:20 telle ou telle marque et dit "regardez, je me suis fait injecter telle marque,
00:49:24 c'est génial". Ça c'est mon opinion.
00:49:26 Je dirais que c'est aux députés d'en légiférer, c'est un débat citoyen si vous voulez.
00:49:31 Mais mon opinion, c'est ça là en tout cas.
00:49:33 En tout cas, merci de nous avoir alertés sur ces dangers.
00:49:35 Et on le rappelle, attention si vous voulez faire quelque chose,
00:49:38 retoucher un petit peu votre visage ou d'autres parties du corps d'ailleurs aussi
00:49:41 sont concernées par ces pratiques illégales.
00:49:43 Allez voir des professionnels, surtout.
00:49:46 C'est ça le message qu'il faut passer.
00:49:48 Et d'où cette alerte que 200 chirurgiens plasticiens ont lancée hier dans le Parisien
00:49:53 et aujourd'hui en France.
00:49:54 On voulait vous entendre sur ce sujet car vous l'avez dit,
00:49:56 c'est un phénomène en pleine expansion.
00:49:59 Merci à vous pour votre témoignage et merci à tous les trois pour le débat
00:50:02 et les réactions en plateau.
00:50:04 On se retrouve dans quelques instants pour le Grand Journal de l'après-midi.
00:50:07 Il est 15h, bonjour à tous, bienvenue sur CNews,
00:50:12 c'est l'heure du Grand Journal de l'après-midi avec Michael Dorian,
00:50:15 avec Alain Hune aujourd'hui.
00:50:17 La CGT a une nouvelle secrétaire générale à la surprise générale.
00:50:21 Sophie Binet a été élue à la tête du syndicat pour succéder à Philippe Martinez.
00:50:27 Mais qui est-elle ? On voit ça dans un instant avec Eric de Riedmaten.
00:50:31 10,3% de la population qui vit en France est d'origine immigrée.
00:50:35 C'est le résultat d'une étude menée par l'INSEE sur l'année 2021.
00:50:38 Une étude qui, pour la première fois depuis 10 ans,
00:50:40 analyse l'évolution de l'immigration sur plusieurs générations.
00:50:43 L'état de santé du pape François est en nette amélioration.
00:50:47 Le chef de l'église catholique qui souffre d'une bronchite infectieuse
00:50:50 devrait sortir de l'hôpital demain, selon le Vatican.
00:50:54 Du jamais vu aux Etats-Unis, un grand jury a décidé d'inculper au pénal Donald Trump,
00:50:58 l'ancien président américain qui est accusé d'avoir acheté le silence d'une actrice porno
00:51:03 avec qui il aurait eu une liaison.
00:51:05 Sophie Binet, élue secrétaire générale de la CGT, succède à Philippe Martinez
00:51:15 et devient ainsi la première femme à prendre la tête du syndicat.
00:51:18 Mercredi, elle rencontrera Elisabeth Borne avec l'intersyndical à Matignon
00:51:22 pour exiger le retrait de la réforme de retraite. On l'écoute.
00:51:26 Le 5 avril, vous savez que finalement, Elisabeth Borne et le gouvernement
00:51:32 qui n'avaient pas le temps de rencontrer l'intersyndical, autre chose à faire,
00:51:36 ont subitement annoncé qu'ils souhaitaient nous rencontrer.
00:51:40 Donc il y a un rendez-vous de l'intersyndical le 5 avril avec Elisabeth Borne.
00:51:45 Et nous irons, toute l'intersyndical, unis, pour exiger le retrait de cette réforme
00:51:52 de façon ferme, déterminée.
00:51:55 Voilà, Sophie Binet, cette nomination, on revient avec vous sur ce nouveau nom,
00:52:02 coup de théâtre, Éric Derritte-Mathen.
00:52:04 Est-ce que ça signe la fin de l'intersyndical,
00:52:07 c'est-à-dire de l'entente avec les autres syndicats, notamment la CFDT ?
00:52:10 Alors oui, ça dépendra en fait de ce qui se passera lors de la réunion à Matignon
00:52:13 qui aura lieu mercredi 5. Sophie Binet a dit qu'elle irait,
00:52:16 avec en tête le retrait pur et simple de la réforme des retraites,
00:52:19 ce qu'elle demandera à la Première Ministre.
00:52:22 Et puis le lendemain, ce sera la rue, avec un appel à une forte mobilisation.
00:52:25 Ce sera jeudi 6 avril, mais le tournant c'est vrai, c'est l'intersyndical.
00:52:28 Philippe Martinez, vous savez, avait accepté la médiation,
00:52:31 ce qui lui a valu des critiques, et même un rejet lors du congrès de la CGT.
00:52:35 Alors cette fois, la nouvelle voix de la CGT dit carrément non à toute médiation
00:52:39 et l'intersyndical pourrait en effet bien voler en éclat
00:52:42 si la CGT joue la carte de la désunion.
00:52:45 Quelques mots sur cette personnalité, puisque Sophie Binet est vraiment très peu connue.
00:52:49 C'est la première femme effectivement à ce poste, elle a 41 ans,
00:52:52 elle ne vient pas du monde industriel, ni scénérogie, ni pétrole, ni chimie.
00:52:56 Elle est conseillère d'orientation, elle a longtemps été adhérente à l'UNEF,
00:53:00 le syndicat étudiant, et puis elle a pris la section CGT cadre ingénieur technicien.
00:53:05 Son combat, quel est-il ? C'est la parité homme-femme,
00:53:08 c'est l'environnement, mais pas trop, parce qu'elle ne veut pas se froisser
00:53:11 avec les porte-parole du nucléaire et les branches du pétrole et de la chimie.
00:53:16 Elle veut reconquérir l'industrie, mais elle dit dans son discours
00:53:20 "Attention, il y aura ce haut-là qui sera mis au capitalisme
00:53:24 et surtout on demandera des hausses de salaire".
00:53:27 Merci Éric de Ryd-Matin. Elisabeth Borne s'est exprimée également sur la rencontre prévue
00:53:32 la semaine prochaine avec les syndicats.
00:53:34 La Première Ministre est aujourd'hui dans la Nièvre pour une visite
00:53:37 sur le thème de l'éducation dans les territoires ruraux.
00:53:41 Et comme Emmanuel Macron hier, c'est son premier déplacement en région depuis deux mois.
00:53:46 On écoute la Première Ministre.
00:53:48 On est dans une situation de majorité relative, ça ne vous a pas échappé.
00:53:53 Dans ce cas, on n'a pas le choix, il faut qu'on puisse dialoguer.
00:53:57 Et c'est comme ça, c'est la condition pour qu'on puisse apporter les réponses
00:54:01 qu'attendent les Français.
00:54:03 Donc moi je déplore que certains fassent le choix du refus du dialogue.
00:54:08 En tout cas, moi je reste toujours dans une position d'écoute, de dialogue.
00:54:13 Et avec tous ceux qui le veulent, je souhaite qu'on puisse trouver,
00:54:17 bâtir ensemble, les meilleures réponses pour les Français.
00:54:21 A bord de ces images du campus de la Victoire, l'établissement bordelais a été totalement saccagé.
00:54:27 Des étudiants, du personnel ou même encore des sans-abri
00:54:30 avaient pris possession des lieux depuis une semaine.
00:54:33 80 CRS étaient mobilisés tous ce matin pour déloger ces personnes.
00:54:36 Voici les images, vous allez voir les importants dégâts.
00:54:41 Cet établissement a été largement saccagé, comme vous le voyez ici.
00:54:48 10,3% de la population qui vit en France est immigrée.
00:54:52 C'est le résultat d'une étude menée par l'INSEE sur l'année 2021.
00:54:56 Une étude qui, pour la première fois depuis 10 ans,
00:54:59 analyse l'évolution de l'immigration sur plusieurs générations.
00:55:02 Le sujet est signé Alexis Vallée et Geoffrey Defevre.
00:55:05 Selon le dernier rapport de l'INSEE, 6,9 millions d'immigrés vivaient en France en 2021,
00:55:11 soit 10,3% de la population.
00:55:14 Parmi eux, 36% ont acquis la nationalité française depuis leur arrivée.
00:55:19 En 1968, les immigrés représentaient 6,5% de la population.
00:55:25 À l'époque, l'immigration de travail fonctionnait à plein.
00:55:29 La croissance de l'économie française était de l'ordre de 4-5% par an.
00:55:33 C'était donc l'économie qui tirait l'immigration.
00:55:37 Aujourd'hui, ce qui tire l'immigration, c'est d'une part l'immigration étudiante
00:55:42 et d'autre part le maintien de l'immigration familiale à un niveau élevé.
00:55:48 Il y a 50 ans, il venait majoritairement d'Europe du Sud.
00:55:52 Aujourd'hui, près de la moitié des immigrés sont originaires d'Afrique, dont 2 millions du Maghreb.
00:55:58 C'est une réalité qui s'explique à la fois par les liens qui nous unissent à nos anciennes colonies,
00:56:05 d'une part, et par l'importance de la demande d'asile en France.
00:56:10 Et c'est une réalité qui nous distingue de la plupart des autres pays européens.
00:56:16 Selon l'INSEE, cette immigration se concentre dans les grandes agglomérations.
00:56:20 20% de la population parisienne est immigrée et 32% en Seine-Saint-Denis.
00:56:26 Emmanuel Macron a rendu ce matin un hommage au gendarme du GIGN tué en Guyane,
00:56:31 ce sous-officier de l'unité d'élite de la gendarmerie à Cayenne, âgé de 35 ans,
00:56:36 et mort samedi dernier lors d'une opération de lutte contre l'orpaillage illégal.
00:56:40 Écoutez le président de la République.
00:56:43 La mission contre l'orpaillage illégal du 22 mars 2023, pourtant, ressemblait à toutes les autres.
00:56:49 Avec les risques et les difficultés qui sont le quotidien depuis 15 ans,
00:56:55 de la soixantaine de gendarmes, des centaines de militaires des forces armées, de l'opération Harpie.
00:57:01 Et c'est avec le deuil au cœur que la nation s'incline devant cette vie magnifique
00:57:08 qui s'est interrompue sur la glaise au bout de 35 années,
00:57:12 alors que l'aube palissait à peine le ciel de Guyane.
00:57:16 Voilà pour l'hommage du président de la République pour ce gendarme décédé
00:57:21 alors qu'il intervenait lors d'une opération sur le site d'orpaillage de Dorlin en Guyane.
00:57:25 Mais quelle est vraiment cette activité illégale ?
00:57:27 Quels sont les enjeux pour la Guyane ?
00:57:29 Éléments de réponse avec Mathilde Couvillier-Flornaud.
00:57:32 Elle est surnommée l'Eldorado.
00:57:35 La Guyane se situe dans l'un des plus gros bassins d'extraction d'or mondial.
00:57:39 Chaque année, environ 10 tonnes d'or sont illégalement exfiltrées de Guyane par des orpailleurs.
00:57:44 Un fléau environnemental et social.
00:57:47 En 30 ans, 215 000 hectares de forêts ont été détruits par l'orpaillage.
00:57:51 Cette technique illégale consiste à lessiver les sols des rivières
00:57:55 avec des canons d'eau à haute pression pour atteindre la couche de gravier.
00:57:59 Une fois le sol distingué, les graviers sont inspirés vers une table de levée
00:58:03 où les pépites d'or sont triés.
00:58:05 Seulement, pour séparer l'or du minerai, il faut utiliser du mercure,
00:58:09 une substance hautement toxique pour l'environnement mais aussi pour l'être humain.
00:58:13 Par exemple, pour un kilo d'or, il faut en moyenne 1,3 kilo de mercure.
00:58:18 S'il est ingéré, le mercure peut intoxiquer et tuer.
00:58:22 En 2013, une étude a prouvé que les populations locales du Haut-Maroni,
00:58:26 lieu principal des extractions d'or,
00:58:29 avaient une concentration quatre fois plus élevée en mercure que les populations du littoral.
00:58:33 En plus d'être un fléau sanitaire et environnemental,
00:58:36 l'orpaillage illégal contribue au développement de trafics d'armes,
00:58:40 de prostitution et d'immigration illégale dans la région.
00:58:43 Dans l'actualité, la mobilisation contre la réforme des retraites
00:58:48 et ses conséquences sur les automobilistes notamment.
00:58:51 Cette fin de semaine, plusieurs stations-services,
00:58:54 notamment en région Provence-Alpes, Côte d'Azur ou en Ile-de-France,
00:58:57 sont touchés par des pénuries de carburant,
00:58:59 conséquence directe du blocage des expéditions dans les raffineries françaises.
00:59:03 Pierre-François Ltermatt, Miquel Dos Santos et Mathilde Ibanez.
00:59:07 Des files d'attente à rallonge dans les Hauts-de-Seine.
00:59:10 Certaines stations-essences sont à nouveau prises d'assaut.
00:59:13 Pour les automobilistes, l'heure est à la patience et à la débrouille.
00:59:17 Les collègues m'ont dit qu'il y en avait là, donc il faudra que je suis venue là.
00:59:20 Je m'étais mis sur le site du gouvernement, je ne sais pas quoi,
00:59:23 prixcarburant.gouv.fr, et qu'ils indiquaient des stations.
00:59:27 Donc pour l'ensemble du coin, ils indiquent Esso Boulevard des Frères Voisins et BP à Clamart.
00:59:33 Un site a en effet été mis en place par le gouvernement
00:59:35 pour aider les automobilistes à la recherche de carburant.
00:59:38 Il manque au moins un type de carburant dans certaines stations-essences en Ile-de-France.
00:59:43 À Paris, 32,7% des pompistes subissent des pénuries.
00:59:48 Un chiffre qui atteint plus de 42% dans les Saônes et une station sur deux dans le Val-de-Marne.
00:59:54 Certains automobilistes préfèrent donc anticiper.
00:59:57 Mon réservoir est à moitié plein, donc je le complète pour pouvoir faire la route prévue ce week-end.
01:00:03 Je préfère prendre mes précautions et je crois qu'on est tous pareils.
01:00:07 Là j'ai deux barres seulement, donc j'anticipe avant que ça soit trop tard.
01:00:13 Les deux raffineries normandes stratégiques pour l'approvisionnement de l'Ile-de-France
01:00:16 ont stoppé leur production depuis plusieurs jours,
01:00:19 mais leurs stocks permettent encore de ravitailler une majorité de stations.
01:00:24 Après le gaz et l'électricité, il va désormais falloir réduire notre consommation d'eau.
01:00:28 Alors qu'Emmanuel Macron dévoilait hier son plan de sobriété sur l'eau,
01:00:32 une des mesures présentées vise notamment à instaurer une tarification progressive
01:00:36 pour les particuliers, pour faire simple, plus votre consommation sera importante,
01:00:40 plus votre facture sera salée.
01:00:42 Alors qu'en pensez-vous ? Faites-vous déjà attention quand vous prenez des douches
01:00:45 ou lorsque vous faites la vaisselle ? On vous a posé la question.
01:00:48 Je fais comme tout le monde, ferme mon robinet en me lavant les dents.
01:00:53 Quand je prends une douche, ça dure une minute.
01:00:57 Je ne me lave pas les mains sans arrêt.
01:01:00 Brosse à dents, d'éteindre l'eau, quand on met le dentifrice, etc.
01:01:08 Des petites choses comme ça.
01:01:09 Faire attention sur la vaisselle, sur ne pas laisser couler durant la douche,
01:01:16 l'éteindre, relumer.
01:01:18 Des nouvelles du pape François, le chef de l'église catholique,
01:01:21 souffre d'une branchite infectieuse, il suit un traitement antibiotique
01:01:24 et il aurait, selon le Vatican, repris le travail.
01:01:27 Les précisions de notre correspondante à Rome, Nathalia Mendoza.
01:01:30 L'état de santé du pape François est en nette amélioration.
01:01:35 Voilà ce qu'affirme le Vatican dans un communiqué officiel.
01:01:38 Un communiqué qui révèle que le souverain pontife souffre d'une branchite infectieuse
01:01:44 qui a requis un traitement antibiotique par perfusion.
01:01:47 L'équipe médicale de l'hôpital confirme que le traitement, pour l'instant,
01:01:52 produit les effets attendus et selon l'évolution prévue,
01:01:56 François devrait pouvoir quitter l'hôpital dans les prochains jours.
01:02:01 La question maintenant est de savoir si le chef de l'église catholique
01:02:05 sera en mesure de participer aux célébrations publiques de la semaine sainte.
01:02:11 François devait présider la messe des rameaux,
01:02:14 qui devait se célébrer en plein air sur la place Saint-Pierre dimanche prochain
01:02:19 pour marquer le coup d'envoi de la semaine sainte.
01:02:22 C'est le moment le plus important du calendrier catholique
01:02:26 qui intervient cette année alors que le pape, âgé de 86 ans,
01:02:31 semble plus que jamais limité et fragilisé par ses problèmes de santé.
01:02:36 Le Vatican qui a précisé que le pape François devrait sortir de l'hôpital demain.
01:02:42 Après 10 mois de suspense, la Turquie approuve l'adhésion de la Finlande à l'OTAN.
01:02:46 Les députés turcs ont voté hier son entrée dans l'alliance à l'unanimité.
01:02:51 Le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg,
01:02:54 estime qu'elle rendra la famille de l'OTAN plus forte et plus sûre.
01:02:57 Il a aussi déclaré ce matin avoir hâte de hisser le drapeau de la Finlande
01:03:01 au siège de l'OTAN dans les jours qui viennent.
01:03:03 Concernant en revanche l'entrée de la Suède, la Turquie s'y oppose toujours.
01:03:07 C'est historique. Aux Etats-Unis, un grand jury a décidé d'inculper au pénal
01:03:10 l'ancien président américain Donald Trump.
01:03:13 Il est accusé d'avoir acheté le silence d'une actrice porno avec qui il aurait eu une liaison.
01:03:17 Il doit se rendre mardi devant le procureur.
01:03:19 Dans quelques éditions, comment ?
01:03:21 Les précisions de notre correspondante aux Etats-Unis, Elisabeth Guedel.
01:03:25 Écoutez, Donald Trump, c'est la grande question.
01:03:29 Est-ce qu'il va être arrêté ?
01:03:30 Ça sera violent.
01:03:31 En fait, Donald Trump devrait se rendre de lui-même à New York pour sa mise en examen.
01:03:36 Ça devrait être en effet mardi devant un juge au tribunal.
01:03:40 Alors, les termes de cette comparution sont en train d'être discutés
01:03:43 entre les avocats de Donald Trump et le juge.
01:03:46 On s'attend à une comparution très rapide, 10 à 15 minutes.
01:03:49 Procédure quasi normale avec prise de photo, des empreintes digitales.
01:03:54 Évidemment, ça sera dans des conditions exceptionnelles
01:03:56 avec le Secret Service qui l'entoure, ce service de protection
01:03:59 dont bénéficient tous les anciens présidents américains.
01:04:02 Donald Trump saura alors qu'est-ce qu'on lui reproche.
01:04:05 Il connaîtra l'acte d'accusation.
01:04:07 Les médias américains parlent d'une trentaine de chefs d'accusation
01:04:10 liées à des fraudes fiscales comptables, dont celle liée au paiement de Stormy Daniels en 2016.
01:04:17 Alors, il faut s'attendre à une longue procédure judiciaire, bataille judiciaire.
01:04:22 Ça peut prendre des mois, des années avant un éventuel procès.
01:04:25 Ça ne devrait pas empêcher Donald Trump de faire campagne.
01:04:27 Évidemment, on va entendre beaucoup parler d'acharnement politique,
01:04:30 de persécution dont il se dit victime.
01:04:33 Pour le moment, la famille politique républicaine, son propre camp, le soutient,
01:04:38 ainsi que sa base électorale.
01:04:40 Mais personne ne sait actuellement quel sera vraiment l'impact
01:04:43 de cette mise en examen sur ses chances d'être élue l'année prochaine.
01:04:47 On termine avec un mot de foot féminin, avec l'arrivée en tant que sélectionneur des Bleus d'Hervé Renard.
01:04:53 Une page se tourne lors de sa première conférence de presse.
01:04:56 Il a rappelé plusieurs joueuses écartées par sa prédécesseure Corinne Diac.
01:05:00 C'est donc le retour chez les Bleus, notamment de Wendy Renard et de Jenny Le Sommer.
01:05:04 Le nouveau sélectionneur de l'équipe de France féminine de football.
01:05:08 À quelques semaines, quelques mois d'une échéance très importante qui va très vite arriver.
01:05:15 Je remercie toutes les personnes qui m'ont fait confiance.
01:05:21 Et puis maintenant, place au travail et cap sur cette Coupe du Monde 2023 qui va arriver très vite.
01:05:33 Voilà, c'est la fin de ce Grand Journal.
01:05:36 Merci à tous et merci d'avoir suivi. Dans un instant, le débat continue sur CNews avec 90 Minutes Info.
01:05:41 Nelly Denac et ses invités. Elle reviendra bien sûr sur les événements.
01:05:44 Hier, ces rassemblements devant certaines préfectures qui a dégénéré en cortège sauvage dans certaines villes.
01:05:50 A tout de suite.
01:05:53 Tout de suite, 90 Minutes Info avec Nelly Denac.
01:05:57 [Musique]

Recommandations