Lieutenant Martin : «On a vu à quel point ils étaient équipés […]. Les plus anciens de l’escadron m’ont dit qu’ils n’avaient jamais vu ça»

  • l’année dernière
Présent sur le plateau de Punchline WE, le lieutenant Martin s'est exprimé sur les violences subies par les forces de l'ordre à Sainte-Soline : «On a vu à quel point ils étaient équipés […]. Les plus anciens de l’escadron m’ont dit qu’ils n’avaient jamais vu ça», a-t-il déclaré.
Transcript
00:00 Quand on était face à eux, on était vraiment yeux dans les yeux et on a vu à quel point ils étaient équipés.
00:08 Ils avaient tout, du matériel défensif, des boucliers, des bâches, des casques, des masques à gaz,
00:13 et du matériel offensif avec des clous dans les boucliers, des barres de métal, des frondes,
00:18 des cocktails Molotov en quantité phénoménale, des chandelles romaines, des artifices, des mortiers.
00:24 Ils étaient venus très très préparés.
00:27 Moi je suis un jeune officier qui commande depuis peu de temps mon peloton,
00:33 mais même les plus anciens de l'escadron m'ont dit qu'eux n'avaient jamais vu ça.
00:37 Vous avez eu peur ?
00:39 Non, on a un métier où on ne peut pas se permettre d'avoir peur.
00:43 On est des professionnels, on est formés pour ça, on est bien formés pour ça.
00:47 Nous on venait d'être recyclés au centre de formation de Saint-Astier, de la gendarmerie.
00:51 On est formés pour ça et sur le moment on est juste concentrés en fait.
00:55 On est concentrés sur la mission, on a de la cohésion.
00:57 J'entends mais il y a la concentration.
00:58 Quand vous avez des gens qu'on raconte, contextualise,
01:02 vous protégez une zone où il y a la construction d'une bassine.
01:06 Bon, c'est un enjeu qui est important, ça ne fait pas consensus, mais ça reste une bassine.
01:11 Et vous avez en face de vous des gens qui viennent avec des haches,
01:15 des boules de pétanque, des cocktails Molotov.
01:20 Bon, est-ce que même s'il y a la concentration, vous dites là, nos vies sont en danger ?
01:27 Évidemment qu'on se le dit à un moment ou à un autre, qu'à un moment on s'est dit
01:30 "mais en fait, ils veulent nous blesser, voire pire, qu'ils veulent nous tuer".
01:34 Enfin voilà, je me souviens m'être dit ça.
01:37 Mais non, il n'y a pas de place à la peur, il n'y a que la place à la discipline, au professionnalisme.
01:42 Se demander comment est-ce qu'on va pouvoir manœuvrer.
01:45 Mais oui, moi j'avais le sentiment que les bassines en soi, ils s'en fichaient, qu'ils étaient là pour nous en fait.
01:52 [Musique]
01:56 [SILENCE]

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