L'interview intégrale de Laurent Nuñez sur BFMTV

  • l’année dernière
Laurent Nuñez, préfet de police de Paris, était l'invité de BFMTV ce dimanche soir et s'est exprimé au sujet du maintien de l'ordre et notamment les accusations de violences policières en marge des manifestations contre la réforme des retraites.

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Transcription
00:00 Préfet de police de Paris, Laurent Nunes. Je vous interroge avec Cécile Olivier.
00:03 Je voudrais pour commencer revenir sur la longue interview donnée par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, au journal du dimanche aujourd'hui.
00:10 Il revient sur les éléments, les événements de Sainte-Sauline.
00:14 Je précise tout de suite qu'il ne vous concerne pas. C'est une zone de gendarmerie.
00:17 Vous êtes préfet de police de Paris.
00:19 Il parle aussi des violences en marge de certaines manifestations et ces mots sont assez durs.
00:24 Il refuse, dit-il, de céder au terrorisme intellectuel de l'extrême gauche qui, selon lui, inverse les valeurs.
00:30 Les casseurs deviendraient les agressés, les policiers les agresseurs.
00:33 Est-ce que vous partagez cette vision des choses ?
00:35 Alors, d'un point de vue politique, non. Moi, je suis préfet de la République.
00:37 Mais d'un point de vue technique, oui, évidemment.
00:41 D'un point de vue technique, ce qui se passe dans les manifestations parisiennes,
00:47 qu'elles soient organisées par l'intersyndical ou dans ces manifestations sauvages,
00:51 on voit bien que chaque fois que nous avons à intervenir...
00:53 Alors, pour les manifestations intersyndicales, elles se passent très bien.
00:56 Mais nous avons toujours un précortège, plusieurs milliers d'individus qui manifestent devant,
01:01 au sein duquel se constitue un black bloc, en général à l'initiative duquel on trouve des militants d'ultra-gauche
01:08 qui fédèrent un peu tout ça et qui vont commettre des exactions, commettre des violences.
01:12 Et puis, c'est vrai aussi dans les cortèges sauvages qu'on a eus pendant plusieurs nuits consécutives.
01:16 Et il y a encore deux ou trois jours à Paris où on a eu un certain nombre de vitrines brisées,
01:21 de mise à feu de poubelle, parfois avec des propagations de véhicules.
01:25 Donc, on a des violences extrêmement graves.
01:27 Et on voit bien que chaque fois que moi, j'autorise mes effectifs à intervenir pour mettre un terme à ces exactions,
01:33 systématiquement, on nous accuse, finalement, on inverse un peu les rôles.
01:38 C'est-à-dire qu'on nous accuse de casser les manifestations, de vouloir empêcher des gens de manifester,
01:41 alors que le rôle des policiers et des gendarmes placés sous mon autorité à Paris, au contraire,
01:45 c'est de protéger ces manifestations et de mettre un terme aux exactions.
01:48 Mais comme le dit fort justement le ministre de l'Intérieur, et ça, on ne peut que le constater
01:53 dans les critiques que nous avons à subir après nos manœuvres de maintien de l'ordre,
01:57 on constate systématiquement que nous sommes accusés, finalement, de casser, je vous vois les guillemets,
02:02 des manifestations, alors que c'est totalement l'inverse.
02:05 Nous ne faisons qu'apporter une réponse proportionnée à des agressions,
02:10 à des exactions qui sont commises pendant ces manifestations.
02:13 Alors, le ministre de l'Intérieur, il emploie des mots très, très durs ce matin, très forts.
02:18 Il parle de terrorisme intellectuel de cette partie de la gauche.
02:21 Il estime aussi, et je le cite, que la France insoumise déteste la police.
02:26 Est-ce que vous avez l'impression que la France insoumise vous déteste ?
02:29 Écoutez, on a entendu des propos parfois tenus "la police tue",
02:35 des propos qui laissent à penser qu'il y aurait un racisme systémique,
02:38 des violences policières systémiques dans la police.
02:42 J'entends assez peu de certains responsables politiques,
02:45 on les entend assez peu avoir un mot, ne serait-ce qu'un mot,
02:48 pour les policiers, les militaires de la gendarmerie blessée.
02:52 Depuis le début du mouvement à Paris, c'est plus de 400 personnes qui ont été blessées,
02:55 dont près d'une quarantaine qui ont dû être hospitalisées.
02:58 Voilà, on force est de constater que le soutien est très limité.
03:01 Et au contraire, on a systématiquement une mise en cause
03:04 de la légitimité de nos interventions, alors qu'encore une fois,
03:08 je pense que la majorité de vos téléspectateurs le savent et le comprennent,
03:11 nous n'intervenons que pour mettre fin à des violences.
03:14 C'est d'ailleurs pour cela que le ministre de l'Intérieur a souhaité
03:17 que nous soyons le plus transparent possible, que nous accueillions des médias,
03:20 que j'accueille en salle de commandement la défenseur des droits
03:23 pour qu'elle voit à quel moment je décide d'engager la force.
03:25 Alors justement, c'est toujours quand on a un black bloc,
03:26 c'est toujours quand ils commencent à casser les commerces,
03:28 quand ils s'en prennent à d'autres personnes,
03:31 voire aux organisations syndicales.
03:33 Il faut aussi savoir nommer les choses.
03:35 Et c'est toujours dans ces moments-là que moi, je décide d'engager la force.
03:38 Évidemment, le ministre de l'Intérieur a raison de dire
03:41 qu'on a l'impression en ce moment que c'est le monde à l'envers,
03:43 que les rôles sont totalement inversés.
03:44 – Alors M. le Préfet, dans ce contexte-là,
03:46 et pour faire retomber un peu la tension qui a envahi
03:48 toute la société ces dernières semaines,
03:50 est-ce qu'il est à propos d'utiliser l'expression, vous avez cité les médias,
03:53 M. Darmanin dit, il appelle les médias à ne pas tirer dans le dos des forces de l'ordre.
04:00 Pour un homme qui est en charge de la gestion de la police, de la gendarmerie,
04:04 l'expression n'est quand même pas neutre,
04:05 tirer dans le dos des forces de l'ordre, c'est très puissant comme expression.
04:09 – Mais il l'a précisé, je l'ai écouté avec beaucoup d'attention,
04:13 il a précisé "moralement".
04:15 – Mais les mots ils ont un sens et les mots ils sont puissants.
04:18 – Comme préfet de police et comme je me fais le porte-parle
04:21 de l'ensemble de mes effectifs, on se sent blessé moralement
04:25 quand on est mis en cause systématiquement,
04:26 quand on m'accuse, moi, de faire des interpellations préventives
04:30 pour empêcher les gens de manifester alors que toute l'honneur,
04:32 la fierté de ma mission…
04:33 – Alors on va y revenir mais c'est vrai qu'il y a eu un vendredi
04:35 où il y a eu 392 interpellations pour 9 déferments.
04:38 – Oui c'était un jour, on y reviendra.
04:40 Mais ce soir-là, je ne crois pas que les Français auraient aimé
04:42 que Paris soit affeuillée à sang,
04:44 parce que si on n'était pas intervenu ce soir-là, c'est ce qui se passait,
04:46 c'était dans le 13ème arrondissement de Paris.
04:48 – Oui mais il y a 380 personnes qui n'ont pas pu manifester.
04:51 – Je vous expliquerai pourquoi précisément, on y reviendra,
04:54 mais on ne peut pas laisser faire ça,
04:56 je pense que nos concitoyens comprennent,
04:58 manifester pacifiquement, c'est nous qui garantissons ce droit,
05:01 parce que sans la police et sans la gendarmerie,
05:03 il n'y aurait pas de manifestation.
05:05 Le dernier cortège qui s'est tenu,
05:06 le dernier cortège de la Terre syndicale cette semaine,
05:10 on intervient à un moment parce qu'il y a des exactions sur des commerces,
05:13 on intervient parce qu'il y a un feu avec un risque de propagation sur un immeuble,
05:16 c'est à ce moment-là qu'on donne la force,
05:17 dans une unité d'ailleurs dans laquelle vous avez un nouveau journaliste,
05:20 qui était vraiment au premier reloge, si j'ose dire,
05:22 parce qu'il était vraiment au cœur de l'action,
05:25 et ce n'était pas un safari comme j'ai pu le lire dans un quotidien,
05:28 encore aujourd'hui, ce n'était pas un safari.
05:30 Donc on intervient vraiment quand il faut donner la force,
05:33 quand c'est absolument nécessaire et uniquement à ce moment-là évidemment.
05:37 Et ça, il faut bien l'avoir en tête,
05:39 et chaque fois que nous intervenons,
05:41 nous prenons des tas, des tas, des tas de projections.
05:44 Alors, je voudrais qu'on commence directement avec ce qui est au cœur des polémiques
05:47 ces derniers jours, c'est la Bravem.
05:50 C'est une intervention motorisée, une unité d'intervention motorisée,
05:54 est-ce que la Bravem dérape ?
05:57 Est-ce qu'il y a des dérapages de ses effectifs ?
05:59 Absolument pas, absolument pas.
06:02 D'abord, les quelques dérapages qu'il y a pu y avoir,
06:05 parce qu'il y en a, c'est incontestable,
06:07 le ministre de l'Intérieur a rappelé ce matin
06:08 qu'on a 36 affaires judiciaires qui ont été confiées à l'IGPL,
06:12 une grande partie d'entre elles concernent Paris,
06:14 c'est les manifestations parisiennes puisque c'est l'endroit où il y a plus de violences.
06:16 Combien concerne la Bravem ?
06:19 Parce que la patronne des CRS a dit par exemple
06:23 qu'aucune de ses 36 enquêtes ne concernait les CRS.
06:26 Donc combien de ces enquêtes concernent la Bravem ?
06:29 On a un certain nombre d'investigations qui peuvent concerner
06:33 des effectifs de la Bravem, je ne vous donnerai pas le nombre.
06:35 Combien sur les 36 ?
06:36 Je ne l'ai pas en tête, mais il y en a quelques-unes.
06:37 Est-ce qu'elle est surreprésentée ?
06:38 Il y en a quelques-unes qui concernent la Bravem.
06:40 La majorité ?
06:41 Elle n'est pas forcément surreprésentée,
06:42 ce n'est pas comme ça qu'il faut voir les choses.
06:43 Ce n'est pas exactement comme ça qu'il faut voir les choses.
06:45 La Bravem, c'est quoi ?
06:46 La Bravem, c'est une compagnie d'intervention,
06:49 comme les CRS, comme les gendarmes mobiles,
06:51 qui fait du maintien de l'ordre, c'est son job.
06:53 La seule chose qui change, c'est qu'elle est mobile.
06:55 Elle se déplace en moto pour pouvoir aller plus vite
06:57 et pour pouvoir récupérer des groupes de manifestants violents.
07:01 Et la Bravem, on l'engage toujours sur les manifestants violents.
07:03 Donc, par définition, elle est beaucoup plus exposée.
07:07 C'est-à-dire qu'elle va évidemment au contact,
07:10 puisqu'elle intervient toujours quand on a des exactions graves qui sont commises.
07:14 Elle est mobile, elle part pour récupérer un groupe
07:16 qui est parti dans les rues de Paris.
07:19 Elle part sur un groupe qui commet des exécutions à un endroit donné
07:22 où il faut intervenir vite.
07:23 Et elle va être plus souvent exposée que le sont les autres effectifs.
07:27 Donc, il n'est pas évidemment choquant qu'on ait des gestes d'intervention.
07:30 Mais c'est vrai que souvent, il y a des vidéos qui l'impliquent, elle, la Bravem.
07:34 Je pense par exemple à un SDF qui ne fait rien de particulier,
07:37 qui est projeté au sol, qui se fait traiter de sac à merde par un policier.
07:41 Est-ce que c'est des comportements policiers ?
07:42 Et à chaque fois, c'est la Bravem.
07:43 D'abord, ce n'est pas la Bravem, là, sur cette affaire-là.
07:45 Précisément, ce n'est pas la Bravem.
07:47 Je suis désolé de vous contredire.
07:47 C'est quelle unité ?
07:48 Il me semble que ce sont des effectifs des compagnies républicaines de sécurité.
07:52 Peu importe, c'est toujours sous mon autorité.
07:53 C'est toujours sous mon autorité.
07:55 De toute façon, moi, j'assume tout.
07:57 Les actes menés par les CRS, les EGM et les compagnies d'intervention.
08:02 Mais attention, ce n'est pas parce que vous avez des vidéos
08:04 qui montrent des images d'intervention policière
08:06 que ce sont des actes disproportionnés.
08:09 La légitimité de la force, elle appartient aux forces de l'ordre.
08:12 Quand vous avez des exactions qui sont commises,
08:14 on n'attrape pas, on ne met pas un terme aux exactions avec des pistolets à eau.
08:17 Il n'y a pas un pays où on n'utilise pas des armes non létales,
08:20 évidemment, qui sont des armes intermédiaires
08:22 et qui permettent d'éviter les exactions.
08:24 Mais ensuite, ce que va juger l'IGPN, c'est la proportionnalité de la riposte.
08:28 Ce n'est pas la riposte en elle-même.
08:30 Alors, c'est facile de publier des vidéos quand vous les décontextualisez.
08:33 Quand vous n'avez pas le contexte, vous n'avez pas l'avant.
08:35 Généralement, vous n'avez pas l'avant.
08:36 Vous avez l'après, mais vous n'avez pas l'avant.
08:38 Et moi, dans les enquêtes administratives
08:40 que je demande sur chacune des vidéos qui sont publiées,
08:45 je peux vous dire que quand on voit le contexte avant,
08:46 souvent, ce n'est pas la même histoire.
08:48 Alors justement, pour être très concret pour nos téléspectatrices et téléspectateurs,
08:51 tout le monde n'a pas vu ni entendu des séquences qui concernent la Bravem.
08:54 On va en écouter une.
08:55 On est dans le troisième arrondissement de Paris, dans la nuit du 20 mars.
08:58 Interpellation de l'ongle à Bravem.
09:01 - Léfasse ton sourire.
09:06 Tu la fermes ou tu la fermes ?
09:08 - Tu la fermes ou tu la fermes ?
09:10 - Tu la fermes ou tu la fermes ?
09:11 - Je ne la ferme pas.
09:12 - Moi, si tu ne la fermes pas, tu commences à bégayer.
09:14 - Tu en veux peut-être une pour te remettre la main sur la droite ?
09:17 - Je peux te dire que si tu veux reveiller dans la rue,
09:18 tu as le ton cardio, mon grand.
09:19 Tu as traversé la rue, tu es au-dessus.
09:21 - Moi, je suis chaud.
09:22 - Tu sais que tu as une sacrée tête à claques quand même.
09:25 - Tout à l'heure, on est arrivé, tu as bordé vers l'intérieur.
09:28 Tu n'avais plus de pic d'oeuvre.
09:30 - Ne t'inquiète pas, ta petite tête, on l'a déjà en photo.
09:33 Tu as juste à te repointer dans l'arme la prochaine manière.
09:36 Je peux te dire que nous, les têtes, on est vachement fusions, les requins.
09:38 Ne t'inquiète pas que la prochaine fois qu'on vient,
09:40 tu ne monteras pas dans le car pour aller au commissariat.
09:42 Tu vas monter dans un autre truc qu'on appelle ambulance pour aller à l'hôpital.
09:45 Ne t'inquiète pas.
09:47 Vas-y, rigole.
09:48 - On aura un grand kilomètre.
09:51 - Nous, on tape des Black Box à longueur de journée, mon gars.
09:53 Je peux te dire qu'ils ont des couilles quand ils viennent.
09:55 Après, ils repartent aller chez leur grand-mère.
09:57 - Ils ramassent les dents.
09:58 - Ils ramassent leurs dents aussi.
10:00 - C'était le 20 mars, monsieur le préfet.
10:03 Là, j'ai envie de vous dire, peu importe le contexte avant.
10:07 - C'est proportionné ?
10:08 - D'abord, ce sont des paroles.
10:09 Ce sont des paroles.
10:11 Les propos qui sont tenus sont graves, mais ce sont des paroles.
10:13 - C'est une façon de s'adresser à des jeunes qui ne sont pas des Black Box ?
10:18 - Mais évidemment non.
10:20 Des jeunes qui avaient été interpellés parce qu'il y avait un certain nombre de mises à feu
10:22 qui avaient été commises précédemment.
10:24 La Bravem, ce soir-là, a fait énormément d'interpellations.
10:29 C'est dans la nuit du lundi au mardi, 20-21 mars.
10:32 Je suis au courant de toutes les affaires, je vous rassure.
10:35 Celle-ci est particulièrement grave.
10:36 J'ai saisi le GPN, évidemment, par rapport aux propos tenus.
10:39 - La patronne s'est dit particulièrement choquée.
10:41 - Et la procureure de la République a saisi l'IGPN en judiciaire.
10:46 Les investigations sont en cours et permettront de qualifier ce qui relève du pénal
10:50 dans les propos qui sont tenus, ce qui restera en administratif avec des sanctions disciplinaires.
10:54 Les procédures sont lancées, mais je les ai immédiatement condamnées.
10:57 Évidemment que ce n'est pas normal de tenir ce genre de propos.
11:00 - Qu'est-ce qui deviennent ces policiers qui ont été identifiés ?
11:03 Vous aviez dit qu'ils n'étaient pas sur la prochaine manifestation.
11:06 - Ils ne sont pas engagés, contrairement à ce qu'on peut lire sur les réseaux sociaux.
11:09 Il y a cinq personnes qui sont concernées, qui ne sont plus sur la voie publique pour l'instant.
11:14 - Elles travaillent ? Elles sont au contact du public ?
11:16 - Ils sont au repos. Ils ne seront pas sur la voie publique dans les semaines qui viennent.
11:23 Je l'ai dit, ils ne sont pas suspendus.
11:25 Moi, je ne sais pas lequel a tenu tel et tel propos.
11:28 Il ne faut pas non plus basculer dans l'injustice.
11:29 Ces propos sont inacceptables.
11:31 Ils ne doivent pas jeter l'opprobre sur l'ensemble des unités de la BRAVM,
11:35 qui font encore une fois un travail remarquable,
11:37 sans lequel on aurait bien plus d'incidents.
11:39 - Ils sont indispensables aujourd'hui ?
11:41 - Pour moi, ils sont totalement indispensables.
11:42 Pour l'instant, ces fonctionnaires ne sont plus sur la voie publique.
11:47 Évidemment que la BRAVM continue à travailler. Ils sont indispensables.
11:49 Comme il y a deux ou trois jours, pour les dernières manifestations sauvages qui ont eu lieu,
11:56 où vous aviez des groupes instrumentalisés par l'ultra-gauche, et ça on l'a documenté,
12:00 qui ont décidé de s'en prendre à la mairie du 11e, d'attaquer le commissariat du 11e.
12:04 Quelles sont les unités qui me permettent de se projeter très vite,
12:09 pour protéger la mairie du 11e, pour protéger le commissariat du 11e ?
12:12 C'est la BRAVM, parce qu'elle se déplace en moto, elle va très vite.
12:15 Et dans Paris, quand vous avez un tas de poubelles qui ont été incendiées,
12:19 cette unité se déplace plus vite que d'autres.
12:21 Et elle se constitue alors en compagnie.
12:23 C'est-à-dire que les effectifs, les passagers, mettent pied à terre,
12:25 se constituent en compagnie et interviennent, comme le fait
12:28 une compagnie républicaine de sécurité, un escadron de gendarmerie mobile,
12:31 ou une compagnie d'intervention de la préfecture de police,
12:34 auxquelles d'ailleurs ils appartiennent en réalité.
12:37 Ils sont parfaitement formés au maintien de l'ordre.
12:38 Qui sont les policiers qui composent cette BRAVM ?
12:41 Est-ce qu'ils sont formés au maintien de l'ordre ? Ils sont expérimentés ?
12:44 Mais bien sûr, mais on entend tout et n'importe quoi.
12:48 Le curseur des commentateurs n'a pas évolué depuis 2018.
12:53 Oui, effectivement, au moment des Gilets jaunes,
12:55 on avait créé des forces mobiles qui puissent se déplacer rapidement,
13:00 en utilisant des effectifs de sécurité publique,
13:03 dont ce n'était pas la spécialité.
13:05 Mais on parle d'il y a cinq ans, depuis, il y a le schéma national
13:07 de maintien de l'ordre qui a été mis en place par le ministre de l'Intérieur,
13:11 - Donc ils viennent de quels services, les policiers ?
13:12 - Ils viennent des compagnies d'intervention.
13:13 C'est-à-dire que ce sont des personnes qui, quand on est,
13:16 quand moi je décide de ne pas engager de BRAVM,
13:18 parce qu'on ne les engage pas à chaque manifestation,
13:21 ils sont dans leurs compagnies d'intervention,
13:23 comme des CRS ou des gendarmes mobiles.
13:25 Et dans les premiers cortèges syndicaux, quand il y a eu les premières,
13:29 moi je n'engageais pas la BRAVM, ce n'était pas nécessaire,
13:31 ça se passait plutôt bien, on avait juste le BlackBlock devant,
13:34 qu'on allait empêcher de nuire, mais on n'avait pas besoin des BRAVM.
13:37 Donc il faut arrêter de raconter tout et n'importe quoi sur cette unité,
13:41 dont le caractère indispensable est quand même lié.
13:45 C'est en cela que le ministre a raison de dire qu'il ne faut pas éverser les choses.
13:48 Moi, je n'en parlerai pas la BRAVM si je n'avais pas des gens
13:51 qui étaient là pour casser les vitrines,
13:53 s'en prendre aux organisations syndicales, allumer des incendies
13:56 et finalement provoquer les forts de l'orge,
13:58 parce que tout ce qu'ils attendent, c'est la confrontation.
14:00 Il y a une pétition, M. Nunes, avec près de 250 000 signatures
14:04 qui demandent la dissolution de la BRAVM, ça vous fait réagir ?
14:07 Non, Johnson, non.
14:08 C'est selon des procédures qui sont prévues par des textes,
14:13 moi je n'ai pas de commentaire à faire.
14:15 En disant qu'elle est un symbole de la violence policière.
14:17 Non, mais elle n'est pas le symbole des violences policières.
14:20 Ce simple terme laisse à entendre toujours
14:22 qu'on a une police violente de manière systémique.
14:25 Vous n'acceptez pas ce terme alors ?
14:26 Parce qu'effectivement, le ministre de l'Intérieur dit
14:29 qu'il n'y a pas, ça n'existe pas.
14:31 Mais il a raison de dire qu'il n'y a pas de violence policière systémique.
14:35 Imaginez que la police serait par essence raciste et violente,
14:38 ça ne correspond à rien.
14:39 Oui, mais on dit qu'il y a des violences conjugales,
14:41 ça ne veut pas dire que tous les conjoints sont violents.
14:43 Certes, mais ceux qui emploient ce terme-là...
14:45 De ne pas vouloir dire violence policière...
14:47 Si, Olivier, ne soyons pas quand même naïfs.
14:49 Est-ce qu'il y a un déni de ne pas vouloir prononcer le mot ?
14:51 Arrêtons d'être naïfs, quand on parle de violence conjugale,
14:53 on vise des faits précis.
14:54 Quand on parle de violence policière,
14:56 ceux qui emploient ces termes-là le font à dessein
14:58 pour laisser penser que ça se fait de manière systémique.
15:01 Ça, c'est clair, c'est net, c'est un vocabulaire
15:03 qu'on entend beaucoup dans la bouche de politiques.
15:05 Il y a des violences de policiers
15:07 qui peuvent être commises dans des réactions
15:09 qui peuvent être disproportionnées,
15:11 et systématiquement, l'IGPN est saisi.
15:13 Ce n'est pas marrant d'être policier ou gendarme
15:15 quand on doit rendre compte de chacune des interventions.
15:17 Quand vous avez travaillé pendant dix heures,
15:19 que vous êtes pris des pavés, des cocktails imlotophs,
15:21 et qu'il faut intervenir, qu'il y a des gens
15:23 qui sont en train de se faire arrêter,
15:25 et qu'il faut intervenir casqués,
15:27 où on ne voit pas toujours très bien, où on est en groupe,
15:29 il faut être solidaire, parce que s'il y en a un
15:31 qui se détache du groupe,
15:33 il risque d'être lynché. C'est ça, la réalité.
15:35 La réalité, c'est ça. Et ce n'est pas marrant.
15:37 Et ce n'est pas marrant, parce qu'en plus,
15:39 le soir, quand ils rentrent au service,
15:41 peut-être que le lendemain, il y a le préfet de police,
15:43 parce qu'il fait son job, qui va leur demander
15:45 d'écrire un rapport parce qu'il a vu une vidéo
15:47 qui laisse à penser que... Ce n'est pas marrant pour eux.
15:49 Ce n'est pas marrant.
15:51 Mais ça justifie que certains perdent leur nerfs ?
15:53 Non, ça ne justifie pas que certains perdent leur nerfs.
15:55 Je rappelle un contexte qui est compliqué.
15:57 Mais la très grande majorité d'entre eux
15:59 font correctement leur job, dans des conditions
16:01 difficiles que je viens de décrire,
16:03 et ça, on ne peut pas le remettre.
16:05 Pour clarifier les choses, M. Nunez, et pour ceux qui font leur job correctement,
16:07 les enquêtes,
16:09 le résultat, on les aura quand ?
16:11 Là, on vous a montré des images
16:13 de la nuit du 20 au 21 mars.
16:15 Quand est-ce que vous attendez le résultat de ces enquêtes ?
16:17 Elles vont, je crois,
16:19 savoir que pour ce qui s'est passé dans la nuit du 20 au 21 mars,
16:21 un avocat a demandé
16:23 le dépaysement du dossier. Je crois que le dossier est dépaysé.
16:25 Moi, c'est la partie judiciaire.
16:27 Je ne sais pas le temps que ça prendra.
16:29 Mais très honnêtement, sur des propos,
16:31 qualifier les propos,
16:33 ça va assez vite.
16:35 Je ne suis pas responsable...
16:37 Je n'ai pas commenté
16:39 des investigations judiciaires. Le ministre de l'Intérieur
16:41 souhaitait que les choses aillent assez vite.
16:43 Je pense aussi que c'est la volonté du garde des Sceaux.
16:45 Qualifier juridiquement
16:47 et pénalement un certain nombre de propos tenus,
16:49 ça ne prend pas un temps.
16:51 Je pense que cette enquête-là, en tout cas,
16:53 sera menée assez vite. En tout cas, moi, je le souhaite.
16:55 Je le souhaite pour pouvoir
16:57 prendre des décisions administratives concernant
16:59 les fonctionnaires concernés, le cas échéant.
17:01 Des policiers se présentant
17:03 comme membres de la BRAVEM ont été invités
17:05 par Cyril Hanouna dans son émission sur la chaîne C8.
17:07 Est-ce que vous nous confirmez ce soir
17:09 l'ouverture d'une enquête sur leur présence et sur leurs identités ?
17:11 Oui, moi,
17:13 j'ai demandé, évidemment,
17:15 quand j'ai eu connaissance de cette séquence vendredi soir,
17:17 j'ai immédiatement demandé à la fois
17:19 une enquête administrative, donc j'ai saisi
17:21 l'inspection générale de la police nationale,
17:23 et puis j'ai saisi le parquet de Paris
17:25 au vu de qualifier un certain nombre d'infractions
17:27 qui ont pu être commises.
17:29 Une partie de ces fonctionnaires, enfin l'ensemble
17:31 de ces fonctionnaires, même s'il y a eu des précisions
17:33 préalables qui ont été données, enfin en gros,
17:35 on a l'impression que ce sont quatre fonctionnaires
17:37 de la BRAVEM qui se sont interrogés.
17:39 Ce n'est pas le cas ?
17:41 De ce que j'en sais, pas tous, en tout cas la très grande majorité,
17:43 non. Donc ils sont tous identifiés ?
17:45 Il y a une enquête en cours,
17:47 moi je n'ai pas de commentaire à faire, surtout que la justice
17:49 maintenant est saisie, donc je ne me prononcerai
17:51 pas à ce sujet. Mais vous savez qu'ils ne sont
17:53 pas de la BRAVEM, en tout cas pas tous.
17:55 La quasi-totalité, voilà.
17:57 Donc ils ne sont pas de la BRAVEM, on a encore quelques doutes.
17:59 Ils sont de la préfecture de police ?
18:01 Je n'en sais absolument rien.
18:03 Donc on me dit que ce sont peut-être des policiers,
18:05 moi je n'en sais rien. Ce que je sais,
18:07 c'est que, et le ministre l'a rappelé à juste titre,
18:09 nous sommes d'une transparence absolue.
18:11 Nous répondons à de nombreuses invitations
18:13 de médias, nous autorisons surtout
18:15 des fonctionnaires de police à s'exprimer.
18:17 Au cas d'espèce, on n'a eu aucune autorisation.
18:19 Aller comme ça
18:21 communiquer, se faire les porte-parole de la BRAVEM
18:23 de manière cagoulée,
18:25 il y en a un qui est
18:27 identifié, qui a assumé,
18:29 qui est dit avoir été révoqué,
18:31 qui n'est plus policier. Donc évidemment,
18:33 cette affaire, je considère que cette affaire est grave,
18:35 c'est très grave,
18:37 et donc les enquêtes...
18:39 Qu'est-ce que ça vous a fait de voir
18:41 ces policiers comme ça, cagoulés,
18:43 qui posent avec leurs armes...
18:45 Je trouve que c'est pas terrible comme image,
18:47 je préfère voir des policiers
18:49 en uniforme, qui ne sont pas cagoulés,
18:51 qui parlent de leur vie, de leur métier.
18:53 Non, c'est pas terrible.
18:55 Et ça nuit finalement
18:57 à l'image de l'unité
18:59 en question, que nous défendons en permanence
19:01 et qui fait un travail remarquable
19:03 et qui, je pense, n'avait pas besoin
19:05 de ça. Est-ce que vous serez dans cette émission
19:07 demain, j'ai lu ça,
19:09 que vous auriez accepté l'invitation et que vous iriez demain
19:11 dans cette même émission ? Je vous parlais au conditionnel
19:13 et vous avez parfaitement raison. Moi, d'abord,
19:15 je réponds bien volontiers
19:17 aux invitations des médias quand elles me sont
19:19 adressées. Je crois savoir que le ministre de l'Intérieur...
19:21 J'ai pas à juger de la pertinence
19:23 de cette émission, on en a parlé avec
19:25 le ministre de l'Intérieur, je dois reboucler, évidemment,
19:27 avec lui et sous son autorité,
19:29 pour savoir si on
19:31 confirmera ou pas notre participation. Enfin, il y a des
19:33 enquêtes en cours, c'est pas évident.
19:35 C'est la place d'un préfet de police, d'aller
19:37 dans cette émission ? Le préfet de police, sa place
19:39 c'est d'aller partout où il porte
19:41 la parole de ses effectifs, de la préfecture de police
19:43 pour les encourager, saluer leur travail
19:45 et accessoirement les remercier.
19:47 C'est une émission qui met en scène
19:49 des faux policiers de la Brave,
19:51 qui a insulté un député de la République,
19:53 qui a donné la parole à des personnes
19:55 complotistes qui ont parlé d'un trafic d'enfants
19:57 où on prélève leur sang pour le donner
19:59 à des célébrités. C'est la place
20:01 d'un préfet de police d'aller dans ce genre d'émission.
20:03 D'abord,
20:05 le préfet de police, il parle
20:07 à des gens.
20:09 Il parle à des gens. On se parle
20:11 aujourd'hui, mais c'est aussi vos téléspectateurs,
20:13 vos nombreux téléspectateurs qui m'écoutent.
20:15 C'est important de défendre la police nationale.
20:17 Au cas d'espèce,
20:19 encore une fois, moi je réponds à toutes
20:21 les invitations de médias, je le fais bien volontiers.
20:23 Là, pour l'instant,
20:25 je dois en rediscuter avec le ministre de l'Intérieur.
20:27 Il y a des enquêtes qui sont en cours, donc il convient d'être
20:29 extrêmement prudent. Il ne faut pas
20:31 non plus polluer ces investigations
20:33 par une participation à cette émission.
20:35 Voilà.
20:37 Ces hommes-là,
20:39 on l'a bien compris, ne font pas partie de la Bravem,
20:41 vous nous le dites en tout cas pour l'immense majorité.
20:43 Vous nous le dites à ce soir.
20:45 Au cours de ce programme, en fait, ils ont dénoncé
20:47 leurs conditions de travail.
20:49 Ils ont parlé des heures, plus de 10 heures
20:51 parfois, sans boire, sans pouvoir aller
20:53 aux toilettes. C'est ça la réalité
20:55 de ces effectifs ?
20:57 Sur les maintiens de l'ordre qui sont longs,
20:59 on a
21:01 certains équipages qui, effectivement,
21:03 peuvent avoir une journée complète
21:05 de travail.
21:07 Oui, c'est possible.
21:09 Oui, pour certaines unités.
21:11 Sans pouvoir boire de l'eau ?
21:13 N'exagérons pas. Il y a aussi des pauses.
21:15 N'exagérons pas. Mais quand on a un maintien
21:17 de l'ordre qui est compliqué, quand vous avez une journée
21:19 où vous commencez, où il faut aller
21:21 débloquer un certain nombre de lycées, qu'il faut aller débloquer,
21:23 comme c'était le cas il y a encore quelques jours,
21:25 des dépôts
21:27 d'ordures,
21:29 des dépôts de camions-bennes,
21:31 ou des centres
21:33 de traitement de déchets,
21:35 quand il faut aller débloquer
21:37 des débris de bus RATP, les jours de grande manifestation,
21:39 qu'il faut ensuite aller
21:41 encadrer des cortèges qui se forment pour aller rejoindre
21:43 l'intersyndical, qu'il faut ensuite travailler
21:45 pour encadrer la manifestation
21:47 de l'intersyndical. Quand ensuite,
21:49 à l'issue, une fois que la manifestation s'est dispersée,
21:51 vous avez des groupes de Black Blocs qui sèment
21:53 le trouble dans les rues de Paris,
21:55 quand vous avez à la fin des cortèges sauvages qui finissent à minuit,
21:57 à minuit une heure du matin, oui,
21:59 nous avons des unités qui sont amenées à travailler
22:01 toute une journée, oui, je vous le confirme.
22:03 C'est pour ça que je vous dis qu'ils travaillent dans des conditions extrêmement difficiles.
22:05 En 2016,
22:07 il y a eu des manifestations contre la loi El Khomri,
22:09 il y avait des centaines
22:11 de Black Blocs, c'était assez violent,
22:13 la BRAV n'existait pas, comment on faisait
22:15 à l'époque pour gérer tous ces
22:17 Black Blocs sans la BRAV ?
22:19 En 2016,
22:21 on les gérait avec des forces
22:23 mobiles,
22:25 qui ont fait remarquablement leur travail.
22:27 Sans la BRAV,
22:29 donc ? Oui, sans la BRAV, mais dans les Black Blocs.
22:31 Encore une fois,
22:33 je répète, parce que j'ai l'impression de me répéter
22:35 éternellement, finalement,
22:37 dans un cortège, quand vous avez un Black Bloc dans un cortège,
22:39 on peut utiliser des forces traditionnelles,
22:41 classiques, qui vont aller percuter latéralement
22:43 le Black Bloc et le disperser, parce que notre but, c'est ça.
22:45 Notre but, c'est de percuter le Black Bloc,
22:47 de le disperser, pour que derrière,
22:49 les organisations syndicales puissent manifester.
22:51 Et c'est ce qu'on a fait, et j'en remercie encore
22:53 les forces de l'ordre de manière remarquable depuis le début.
22:55 Il n'y a pas une manifestation qui a été interrompue.
22:57 Je peux vous dire que la dernière, c'était pas gagné.
22:59 C'était pas gagné. Et sans notre intervention,
23:01 le cortège syndical
23:03 ne serait pas reparti.
23:05 L'intervention à laquelle a assisté votre journaliste
23:07 a permis de dégager le Black Bloc,
23:09 et les organisations syndicales sont reparties.
23:11 Je vous dis que la BRAVEM,
23:13 elle intervient prioritairement sur les cortèges sauvages,
23:15 c'est-à-dire ceux qui ensuite partent dans les rues de Paris,
23:17 et qu'il faut aller récupérer. Et ça, par rapport
23:19 aux années 2016, et c'est une création
23:21 de mon prédécesseur Didier Lallement en 2019,
23:23 évidemment que c'est un plus. On est encore plus
23:25 efficace qu'on ne l'était à l'époque.
23:27 Qu'est-ce que vous répondez, M. le Préfet, à ceux qui comparent la BRAVEM
23:29 aux voltigeurs, créés
23:31 après les événements de 68, qui étaient à Moto,
23:33 et qui avaient ce qu'on appelle le bidule,
23:35 on voit les images, long bâton,
23:37 et qui ont été mis en cause dans la mort de Malik Ousekine ?
23:39 C'est un raccourci, je pense,
23:43 qui est entretenu. L'idée,
23:45 c'est de faire le lien
23:47 avec ces faits à l'époque qui étaient dramatiques.
23:49 Les voltigeurs,
23:51 ils travaillaient à moto.
23:53 Ils travaillaient à moto,
23:55 c'était une espèce de cavalerie motorisée,
23:57 avec des passagers
23:59 qui pouvaient utiliser
24:01 leur bidule,
24:03 leurs armes intermédiaires,
24:05 depuis la moto. Les règles d'emploi des BRAVEM
24:07 ne sont pas du tout celles-là.
24:09 Ils ont interdit de l'utiliser, une arme...
24:11 Elles sont d'ailleurs publiques. Le président de la Ligue
24:13 des droits de l'homme m'a saisi pour que je les lui communique.
24:15 Je vais lui communiquer les règles d'emploi.
24:17 Il a clairement dit qu'on intervient en mettant pieds à terre.
24:19 C'est clair, net et précis.
24:21 Et il n'y a pas d'exception à cette règle.
24:23 Et c'est toujours comme ça que ça se passe.
24:25 Vous le voyez bien
24:27 sur les réseaux sociaux,
24:29 sur les reportages que vous-même
24:31 ou d'autres chaînes font,
24:33 on voit toujours les motards qui arrivent,
24:35 les passagers qui descendent, qui se constituent en unité
24:37 et qui vont intervenir.
24:39 C'est un raccourci
24:41 de comparer ça au voltigeur des années 80.
24:43 Mais c'est un raccourci entretenu.
24:45 C'est un dessin.
24:47 Par qui ?
24:49 Par ceux qui n'aiment pas la police.
24:51 Oui, tout simplement.
24:53 C'est un raccourci entretenu.
24:55 Je le redis, je l'ai dit dans d'autres médias,
24:57 je mets au défi quiconque
24:59 de montrer une image d'un effectif
25:01 de la BRAV qui intervient
25:03 depuis Samotho.
25:05 Vraiment, ça n'arrive jamais.
25:07 Ça n'est qu'un moyen de locomotion.
25:09 Monsieur le Préfet, je voudrais en revenir
25:11 de manière plus générale sur la façon
25:13 dont ces manifestations et ce qui s'est passé autour
25:15 de ces manifestations ont été gérées ces dernières semaines.
25:17 Je vous propose pour ça d'écouter un avocat,
25:19 Maître Kempf. Il représente en fait
25:21 un collectif de personnes qui ont été
25:23 arrêtées à Paris.
25:25 Un grand nombre de personnes
25:27 dans ces manifestations ont été
25:29 interpellées à tort.
25:31 Et de la veux même du préfet de police de Paris,
25:33 l'immense majorité des personnes
25:35 interpellées et placées en garde à vue
25:37 dans le cadre de ces manifestations ont été relâchées
25:39 sans aucune suite judiciaire
25:41 avec un taux de réponse pénale
25:43 très inférieur à la normale.
25:45 Cette simple statistique nous permet
25:47 de penser, de constater
25:49 que ces personnes ont été privées de liberté
25:51 alors qu'il n'existait aucun motif légal
25:53 pour les priver de leur liberté.
25:55 Si on prend par exemple
25:57 la dernière manifestation,
25:59 c'était mardi,
26:01 il y a eu 72 gardes à vue
26:03 et à la fin,
26:05 7 comparutions immédiates. Le reste,
26:07 c'est des classements sans suite, des rappels à la loi,
26:09 des convocations devant un délégué du procureur,
26:11 donc on sait que ce sont pour des toutes petites sanctions.
26:13 Donc on a l'impression que
26:15 vos interpellations massives,
26:17 elles font souvent "pshit".
26:19 Vous êtes quand même suffisamment professionnel pour ne pas considérer
26:21 qu'un rappel à la loi ou une alternative aux poursuites,
26:23 c'est pas rien.
26:25 Oui mais est-ce que c'est proportionner
26:27 quelqu'un qui a été empêché de manifester
26:29 et ça se termine par un rappel à la loi ?
26:31 C'est pas rien.
26:33 Une alternative aux poursuites, c'est pas rien quand même.
26:35 Pardon, juste pour le préciser,
26:37 c'est pour ce qui a trait à la loi.
26:39 Mais la comparution immédiate,
26:41 il y a effectivement un certain nombre d'alternatives aux poursuites,
26:43 il n'y a pas que
26:45 des comparutions immédiates, certes,
26:47 mais ce que vise Maître Kemp, c'est autre chose,
26:49 puisqu'il a effectivement déposé plainte.
26:51 Et vous cite par ailleurs.
26:53 Oui, il me cite par ailleurs, évidemment, puisque de toute façon, c'est moi qui décide des manœuvres
26:55 et je l'assume totalement.
26:57 La nuit qu'il a en tête,
26:59 c'est précisément ce soir
27:01 où on a eu un peu moins de 300 interpellations
27:03 et
27:05 pour des groupes qui s'étaient dispersés
27:07 partout dans Paris, avec énormément de mises à feu
27:09 et
27:11 les effectifs ont fait ce soir-là un travail remarquable
27:13 parce qu'ils ont réussi à interpeller
27:15 pas mal de ces groupes.
27:17 Et l'infraction qui a été retenue,
27:19 c'était la constitution
27:21 de groupement en vue de commettre des violences ou des dégradations.
27:23 Donc un certain nombre
27:25 d'individus ont été interpellés à ce titre
27:27 et puis placés en garde à vue sous l'autorité
27:29 d'un officier de police judiciaire.
27:31 C'est pas le préfet de police qui, de manière arbitraire,
27:33 décide qu'eux,
27:35 sous l'autorité du parquet, évidemment,
27:37 et puis dans les 48 heures de la garde à vue,
27:39 ben oui, on n'a pas forcément pu démontrer
27:41 que sur un groupe de 30-35 personnes
27:43 qui avaient été interpellées, on n'a pas forcément
27:45 pu démontrer que la totalité
27:47 d'entre eux avait participé
27:49 à ces violences ou à ces dégradations.
27:51 Et donc heureusement, comme on est dans un état de droit...
27:53 - Mais du coup, il y a une avocate qui a parlé de pêche aux chaluts.
27:55 C'est-à-dire qu'on interpelle des centaines de personnes.
27:57 Dans le taille, on aura peut-être quelques-unes qui auront fait quelque chose.
27:59 - Je pense que les Françaises
28:01 et les Français comprennent bien que quand on interpelle
28:03 un groupe pour cette infraction-là,
28:05 et que, curieusement,
28:07 une fois qu'on l'a interpellée, il n'y a plus de mises à feu
28:09 dans la rue, il n'y a plus de vitrines
28:11 qu'on tente de saccager, je pense qu'ils comprennent
28:13 bien que ce à quoi on met un terme,
28:15 c'est une infraction.
28:17 C'est pas une interpellation préventive, c'est une infraction.
28:19 Et c'est, encore une fois, moi j'assume
28:21 ce qui est fait, c'est un travail qui est fait qui est remarquable,
28:23 et tout ça se fait sous l'autorité de la justice.
28:25 - Je voudrais qu'on regarde une autre séquence,
28:27 s'il vous plaît, monsieur Nunez.
28:29 La question, celle du discernement des forces de l'ordre
28:31 lorsqu'elles sont prises dans ce type d'événements
28:33 et qu'elles chargent.
28:35 Regardez.
28:37 (Bruits de l'ambiance)
28:39 (Bruits de l'ambiance)
28:41 (Bruits de l'ambiance)
28:43 (Bruits de l'ambiance)
28:45 (Bruits de l'ambiance)
28:47 (Bruits de l'ambiance)
28:49 (Bruits de l'ambiance)
28:51 (Bruits de l'ambiance)
28:53 (Bruits de l'ambiance)
28:55 (Bruits de l'ambiance)
28:57 (Bruits de l'ambiance)
28:59 (Bruits de l'ambiance)
29:01 (Bruits de l'ambiance)
29:03 (Bruits de l'ambiance)
29:05 (Bruits de l'ambiance)
29:07 (Bruits de l'ambiance)
29:09 (Bruits de l'ambiance)
29:11 (Bruits de l'ambiance)
29:13 (Bruits de l'ambiance)
29:15 (Bruits de l'ambiance)
29:17 (Bruits de l'ambiance)
29:19 (Bruits de l'ambiance)
29:21 Ces images, monsieur le préfet,
29:23 elles ont marqué parce qu'on n'a pas l'impression
29:25 d'être face à un black bloc constitué.
29:27 On voit des personnes âgées, on voit des jeunes,
29:29 on voit des gens de...
29:31 Est-ce que c'est normal ?
29:33 Est-ce que ça répond à la doctrine du maintien de l'ordre
29:35 et à ce que vous demandez à vos équipes ?
29:37 - D'abord, si on l'intervient,
29:39 c'est qu'on est pris à partie.
29:41 Systématiquement.
29:43 Ce que vous voyez là, c'est ce qu'on appelle
29:45 un bon offensif. On essaie de repousser
29:47 un certain nombre d'individus. Ils sont malins,
29:49 les black blocs. Ils ne vont pas rester...
29:51 Ils rentrent évidemment
29:53 dans le cortège, dans le pré-cortège,
29:55 en l'occurrence. Ils sont très malins. Ils vont se dissimuler
29:57 dans la foule. Sur ces images-là,
29:59 on en voit quand même certains qui sont tout en noir,
30:01 qui ont les sacs à dos, qui sont cagoulés.
30:03 - Après, la question de la confiance,
30:05 je vous parle aussi en tant que citoyen,
30:07 de la confiance dans les forces de l'ordre.
30:09 J'attends qu'il y ait un discernement sur un bon offensif
30:11 et pas me retrouver frappé si je me trouve
30:13 à côté de quelqu'un. - Ça, c'est le jour
30:15 d'une intersyndicale. Combien on fait de bons offensifs
30:17 dans une manifestation intersyndicale ?
30:19 On en fait très peu
30:21 pendant la manifestation. Là, il a fallu
30:23 le faire. Je crois que c'était
30:25 l'avant-dernière manifestation.
30:27 Donc, on fait un bon offensif pour écarter
30:29 des individus dangereux qui prenaient
30:31 à partie les forces de l'ordre. Et donc, on les repousse
30:33 et puis on se retire.
30:35 Alors, évidemment, on ne voit jamais,
30:37 dans les images qui sont mises sur les réseaux sociaux,
30:39 on ne voit jamais l'avant et l'après.
30:41 L'avant, c'est des fonctionnaires de police qui prennent des projectiles
30:43 ou c'est un commerce qui est en train d'être dégradé,
30:45 pillé ou des mises à feu.
30:47 Alors, on va regarder gentiment.
30:49 Et non, on intervient, on fait un bon offensif
30:51 pour disperser. Et moi, qui suis
30:53 à la salle de commandement, une fois que ce bon a eu lieu,
30:55 je demande à ce qu'on se replie,
30:57 on se retire.
30:59 - Et là, quand vous voyez un monsieur d'un certain âge,
31:01 son petit-fils qui dit "Arrêtez, s'il vous plaît,
31:03 il y a mon grand-père qui est par terre", etc.,
31:05 quand on voit cette jeune femme qui passe en se mettant
31:07 les mains sur le visage pour essayer de se protéger.
31:09 - Évidemment que je ne suis pas satisfait
31:12 de voir ces personnes qui se retrouvent au milieu des Black Blocs.
31:14 Mais qu'est-ce qui provoque la police
31:17 qui les prend en partie ?
31:19 Qu'est-ce qui justifie ce bon offensif ?
31:21 C'est bien des Black Blocs qui vont se réfugier ensuite dans le cortège.
31:23 - Pardon pour l'expression, c'est-à-dire qu'on ne fait pas dommage
31:25 sans casser les os ? - Non, ce n'est pas du tout ce que je veux dire.
31:27 Là, c'est un bon offensif qui vise à repousser les gens.
31:29 Et ensuite, on s'est retirés ce jour-là.
31:31 Ce jour-là, d'ailleurs, ce n'était pas très loin du carré syndical.
31:33 Et on s'en est expliqué, d'ailleurs,
31:35 avec les organisations syndicales.
31:37 Donc, on visait aussi à faire en sorte
31:39 que le cortège puisse continuer à progresser.
31:41 D'ailleurs, vous voyez bien au loin
31:43 que vous avez les ballons des organisations syndicales.
31:45 Donc, il fallait qu'on puisse permettre au cortège d'avancer.
31:47 - Ce que nous disent nos reporters sur le terrain,
31:49 c'est qu'ils voient, donc là, on voit des gens,
31:51 des victimes collatérales, quelque part,
31:53 des gens normaux qui ne sont pas des Black Blocs
31:55 et qui, à force d'être comme ça tapés
31:57 parce qu'ils sont au mauvais endroit,
31:59 finissent par s'énerver
32:01 et jeter aussi des projectiles sur la police.
32:03 Est-ce que vous travaillez aussi
32:05 sur le concept de désescalade
32:07 pour faire baisser la pression ?
32:09 - Mais tout le temps !
32:11 - Comment ?
32:13 - Mais tout le temps !
32:15 Sur les manifestations, quand elles commencent,
32:17 on n'est pas visibles.
32:19 On n'est pas visibles,
32:21 que ce soit les cortèges de l'intersyndical
32:23 ou les cortèges... On se met à distance.
32:25 On intervient que quand il y a des exactions.
32:27 Si ça, ce n'est pas de la désescalade,
32:29 moi, je ne sais pas ce que c'est, la désescalade.
32:31 - Qu'est-ce que vous mettez d'autre en place
32:33 pour travailler sur la désescalade ?
32:35 - On intervient quand il y a des exactions
32:37 et on se retire. Voilà.
32:39 Ce n'est pas facile pour Matroupe,
32:41 quand on leur dit "vous allez protéger un commerce",
32:43 on a réglé le problème, alors qu'ils prennent
32:45 des puits de projectiles, de leur dire
32:47 "vous vous retirez, on se retire".
32:49 - Dans certains pays, il y a des équipes de policiers
32:51 qui vont parler aux manifestants,
32:53 sur la communication.
32:55 - On fait rire tout le monde si on dit ça.
32:57 D'abord, je vais vous expliquer comment le chose se passe.
32:59 Pour moi, on est dans la désescalade tout le temps.
33:01 On intervient. Quand il y a des exactions,
33:03 on se retire.
33:05 C'est arrivé lors de la
33:07 dernière manifestation
33:09 intersyndicale. Vous avez quand même
33:11 tout le pré-cortège qui arrive sur la place de la Nation,
33:13 qui était le lieu d'arriver, et qui reflue vers les organisations syndicales.
33:15 Au risque de bloquer le cortège.
33:17 Là, nous sommes intervenus pour les repousser
33:19 jusqu'à la place de la Nation.
33:21 Ça, ça s'appelle
33:23 la désescalade. Ensuite,
33:25 nous avons des officiers de liaison
33:27 dont le but est de parler,
33:29 d'informer les organisations syndicales de ce qui se passe.
33:31 Et en réalité, en temps réel,
33:33 on les informe.
33:35 On va leur dire "attention,
33:37 dans le pré-cortège,
33:39 on a un black bloc qui est en train
33:41 de casser, on va être
33:43 obligés d'intervenir. Bloquez votre cortège,
33:45 on traite le problème, et puis le cortège repart.
33:47 D'autres fois, on va leur demander d'avancer
33:49 un peu plus vite pour faire avancer les gens.
33:51 Mais le recours à la force, c'est
33:53 l'ultime moyen
33:55 que nous utilisons. Et ça, si ça ne s'appelle pas
33:57 de la désescalade, moi, je n'y comprends plus rien.
33:59 - Justement, au sujet de la désescalade,
34:01 la défenseure des droits, message
34:03 sur Twitter, elle tweet "il va bien falloir une
34:05 désescalade de la violence". C'est de la
34:07 responsabilité de l'État, on voit ce message.
34:09 Le guide dans tout cela,
34:11 c'est le respect de la déontologie.
34:13 Cela permet le respect et de rétablir
34:15 la confiance. C'est essentiel. Évidemment,
34:17 lorsqu'elle écrit en creux,
34:19 c'est ce qui n'est pas, selon elle,
34:21 suffisant. Donc lorsqu'elle parle
34:23 de respect et de rétablissement de la
34:25 confiance, est-ce que ça vous touche ?
34:27 C'est un peu la question de Cécile,
34:29 qu'il y a des
34:31 marges pour une amélioration, au moins dans le dialogue.
34:33 - Mais la défenseure des droits,
34:35 le ministre de l'Intérieur l'a dit,
34:37 elle sera,
34:39 je l'espère, elle devait venir
34:41 avec moi à la salle de commandement lors de la
34:43 dernière intersyndicale, mais elle avait un engagement par ailleurs.
34:45 Elle m'a appelé d'ailleurs pour s'en excuser.
34:47 Et elle sera là, à mes côtés,
34:49 à la prochaine manifestation.
34:51 Je lui
34:53 montrerai comment le Black Bloc se
34:55 constitue, je lui montrerai
34:57 à quel moment il passe à l'action,
34:59 et à quel moment, moi, je décide d'engager la force.
35:01 Et elle concentrera
35:03 comme moi que si ce n'est pas de la désescalade,
35:05 moi je ne sais pas comment ça s'appelle.
35:07 Et je pense que nos
35:09 concitoyens ne comprendraient pas qu'on laisse faire
35:11 ces choses-là. Et elle verra jusqu'à quel moment
35:13 on attend avant d'engager la force.
35:15 Elle le verra. Et d'ailleurs,
35:17 comme l'a dit le ministre, cette transparence,
35:19 on la mettra en œuvre auprès
35:21 d'autres autorités,
35:23 de personnalités politiques, il n'y a aucun souci
35:25 là-dessus. – Vous avez proposé à un député
35:27 LFI aussi de suivre
35:29 la brave Hugo Bernalicis.
35:31 – Ah, Hugo Bernalicis, alors on va expliquer ça,
35:33 parce qu'en fait, Hugo Bernalicis, il a fait je crois
35:35 un tweet le 1er avril.
35:37 Voilà, au milieu de la polémique,
35:39 j'ai été contacté par le préfet Nunes
35:41 qui m'a proposé une journée d'immersion
35:43 dans la brave pour comprendre leur fonctionnement. Je serai
35:45 donc parmi eux pour la prochaine journée du 6 avril.
35:47 Je ferai un compte-rendu complet.
35:49 Donc lui, tout est ça. Vous nous confirmez que c'était une blague ?
35:51 Vous ne l'avez pas contacté avant ?
35:53 – Non, non, il ne m'a pas contacté. – Et du coup,
35:55 est-ce que vous l'invitez après ? – J'ai compris que c'était
35:57 un poisson d'avril, mais je vous redis ce qu'a dit
35:59 fort justement le ministre de l'Intérieur. – Non mais après,
36:01 la préfecture de police a répondu en disant
36:03 "Chiche, on vous invite". – Oui, évidemment.
36:05 Vous imaginez bien que cette réponse… – Il ne vous a pas répondu.
36:07 – Vous imaginez bien que cette réponse, je la valide.
36:09 J'en parle d'ailleurs avec le ministre en direct.
36:11 On se dit "Tiens, bah oui, s'il veut, il peut venir".
36:13 Le ministre l'a redit et a reformulé d'ailleurs son invitation
36:15 à tous les responsables politiques
36:17 qui peuvent venir avec la brave,
36:19 qui peuvent voir un peu,
36:21 au même titre que votre journaliste
36:23 qui était engagé à nos côtés
36:25 a vu à quel moment on intervenait,
36:27 quand il y a des violences, quand c'est plus possible
36:29 et que ça ne devient plus supportable.
36:31 Donc je pense que voilà,
36:33 nous, on ne verrait que des avantages,
36:35 évidemment, à les accueillir
36:37 dans les unités,
36:39 mais je ne suis pas sûr ce soit leur intention.
36:41 – Comment vous agissez ? Alors, il y a de nouvelles vidéos
36:43 qui sortent régulièrement sur les réseaux sociaux,
36:45 là ce n'est pas du tout dans votre périmètre,
36:47 mais à Lyon, on a les images
36:49 d'un policier qui manifestement
36:51 tente de dénuder, enfin dénude,
36:53 un manifestant
36:55 malgré ses résistances.
36:57 Comment est-ce que vous agissez quand vous voyez
36:59 qu'aux Nations Unies, au Conseil de l'Europe,
37:01 on pointe du doigt les violences
37:03 avec la police en France ?
37:05 Est-ce que vous vous dites personnellement
37:07 "c'est mon travail qui est touché", est-ce que vous dites
37:09 "ils ne comprennent pas ce qui se passe" ?
37:11 Comment est-ce que vous l'interprétez ? Même la Maison Blanche a eu un commentaire là-dessus.
37:13 – Ces commentaires sont, pour vous dire la vérité,
37:15 extrêmement blessants.
37:17 Nous, ces dernières semaines,
37:19 tout ce que fait la préfecture de police
37:21 c'est pour permettre que les cortèges se passent bien,
37:23 toutes nos interventions permettent
37:25 que les choses se passent bien.
37:27 En réalité, en vrai, c'est ce qui se passe,
37:29 on intervient pour dégager des fauteurs de troubles
37:31 et c'est pour ça que les cortèges syndicaux
37:33 se sont déroulés de manière assez satisfaisante.
37:35 Ce sont des gens qui sont très loin
37:37 de nous, finalement, physiquement,
37:39 qui ne voient que les vidéos qu'il y a sur les réseaux sociaux.
37:41 Et moi,
37:43 ce sont des gens
37:45 qu'on inviterait volontiers pour des missions,
37:47 pour leur montrer… – Il va y avoir du monde dans la salle de commandement.
37:49 – Oui, mais il y aura du monde,
37:51 il faudra que chacun reste bien à sa place,
37:53 mais on peut leur montrer comment on intervient.
37:55 Mais ces propos sont surtout blessants,
37:57 on a l'impression que ce sont des gens qui sont un peu…
37:59 qui ne voient pas vraiment la réalité
38:01 de ce que nous faisons.
38:03 Je crois que les Français et les Françaises,
38:05 nos concitoyens,
38:07 je pense, sont très fiers de ce que fait
38:09 la police et la gendarmerie en ce moment,
38:11 parce que finalement, on permet une contestation sociale
38:13 de s'exprimer
38:15 en évitant qu'il y ait
38:17 des débordements graves.
38:19 – Alors justement, aidez-nous à comprendre, s'il vous plaît,
38:21 comment se passent les choses. Prochaine journée, c'est jeudi,
38:23 grande journée de mobilisation intersyndicale.
38:25 Qui décide du trajet ?
38:27 Est-ce que vous savez déjà, par exemple,
38:29 quel sera le trajet de cette journée de jeudi ?
38:31 – Oui, on a travaillé vendredi,
38:33 il y a une déclaration qui nous est
38:35 soumise par les organisations syndicales.
38:39 Ensuite, on discute du trajet
38:41 de l'itinéraire en lui-même.
38:43 Donc, pour être certain qu'il n'y a pas ici des chantiers,
38:45 là, des difficultés…
38:47 Oui, le trajet de jeudi a été arrêté.
38:49 – Ce sera d'où alors ?
38:51 – Je ne sais pas si les organisations syndicales
38:53 l'ont rendu public,
38:55 mais nous nous sommes mis d'accord vendredi
38:57 sur un trajet qui ira
38:59 des Invalides à la place d'Italie.
39:01 – Je vous pose cette question aussi
39:03 parce que beaucoup se sont étonnés
39:05 de l'arrivée dans des trajets "Place de l'Opéra".
39:07 Passant par un boulevard des Italiens
39:09 qui est peut-être plus encombré,
39:11 avec des travaux très importants sur un cinéma
39:13 qui est juste là, à côté,
39:15 des travaux sur la place de l'Opéra,
39:17 beaucoup de boutiques à cet endroit-là.
39:19 Qu'est-ce qui fait que vous, vous vous êtes dit
39:21 "Ok, ça va, place de l'Opéra, ça peut marcher".
39:23 – Attendez, vous croyez que les choses sont aussi simples que ça ?
39:25 – Non, je vous pose la question pour vous puissiez l'expliquer.
39:27 – Que le fait de le dire "non, on n'ira pas à l'Opéra"
39:29 parce que ce qui fait qu'il y a eu des incidents ce jour-là,
39:33 ce n'est pas le trajet,
39:35 alors il est plus difficile à la dispersion,
39:37 cette place est plus difficile à la dispersion.
39:39 C'est ce qui a fait d'ailleurs qu'on a fait arrêter les cortèges
39:41 le temps de permettre aux pré-cortèges de se disperser.
39:45 Ce qui a fait la difficulté de cette manifestation,
39:47 qui est celle où, objectivement,
39:49 on a eu le plus de violence en fait,
39:51 ce n'est pas le trajet, c'est qu'on avait beaucoup plus de black blocs,
39:54 on avait un groupe d'un millier de personnes
39:56 qui a commis énormément d'exactions.
39:58 Nous sommes là encore intervenus,
40:00 toujours dans le concept de désescalade,
40:02 tout le monde a vu ces images d'un Burger King,
40:04 d'un McDo qui commençait à être dégradé,
40:06 un feu allumé sur la chaussée,
40:08 donc on est intervenu d'abord pour y mettre un terme,
40:10 puis on s'y est retiré, donc on était évidemment dans le concept de désescalade,
40:12 mais à un moment ça ne devenait plus possible
40:14 parce que vous aviez un black block à 1000 personnes,
40:16 c'est ça qui a fait que cette manifestation,
40:18 ce n'est pas le trajet, c'est que vous aviez un black block
40:20 beaucoup plus important que d'habitude,
40:22 vous avez des gens qui étaient extrêmement déterminés,
40:24 et il a fallu intervenir un peu plus que d'habitude,
40:26 oui je vous le confirme.
40:28 On n'exclut pas d'ailleurs pour cette manifestation,
40:30 qui était juste avant Sainte-Sauline,
40:32 on a eu quelques individus étrangers
40:34 qui sur le trajet de Sainte-Sauline
40:36 ont fait un petit stop à Paris,
40:38 on n'exclut pas non plus,
40:40 mais voilà, ça a été très dur,
40:42 mais ce ne sont pas les trajets qu'il faut incriminer,
40:44 c'est ceux qui commettent des exactions.
40:46 - Mais est-ce qu'avec le recul vous dites "arrivée place de l'opéra",
40:48 et c'est une expression pour les non-parisiens,
40:50 il faut expliquer que d'un côté il y a les grands magasins,
40:52 de l'autre côté c'est la Magdènes,
40:54 après c'est Vendôme,
40:56 et on est en plein cœur de Paris.
40:58 - Oui mais qui était tenu, on n'est pas irresponsable,
41:00 tout le monde nous dit "il y avait l'opéra",
41:02 mais on avait du monde dans l'opéra,
41:04 on a tenu les grands magasins, on avait du monde devant les grands magasins,
41:06 il n'y avait pas de risque,
41:08 ce qui a causé les troubles à l'ordre public,
41:10 ça a été évidemment la présence de black block,
41:12 qui était en nombre extrêmement important ce jour-là.
41:14 Mais à la fin,
41:16 la manifestation est arrivée,
41:18 et il n'y a pas eu de soucis,
41:20 l'expression syndicale a eu lieu ce jour-là,
41:22 grâce à nous comme d'habitude,
41:24 grâce à la police, à la gendarmerie,
41:26 sous mon autorité.
41:28 - Qu'est-ce qui a changé
41:30 dans le dialogue avec les syndicats ?
41:32 Beaucoup disent que depuis que Laurent Nunez est arrivé,
41:34 ça marche mieux.
41:36 Ça veut dire quoi ?
41:38 - On a toujours travaillé comme ça,
41:40 le schéma national du maintien de l'ordre nous demande
41:42 de travailler avec les organisateurs,
41:44 de travailler avec les organisations syndicales.
41:46 A un niveau technique,
41:48 je ne discute pas avec les secrétaires généraux,
41:50 il y a une contestation,
41:52 on a toujours très bien travaillé avec les organisations syndicales,
41:54 on prépare en amont,
41:56 on débriefe même après,
41:58 et on se parle évidemment pendant la manifestation,
42:00 c'est très important.
42:02 - Au sujet des manifestations,
42:04 le tribunal administratif de Paris a annulé
42:06 un arrêté que vous aviez pris,
42:08 interdisant des rassemblements,
42:10 parce qu'il portait, votre arrêté,
42:12 dans lui, à la liberté de manifester.
42:14 - Oui, alors c'est un arrêté
42:16 très particulier qui est pris sur quelques heures seulement.
42:18 - La nuit ?
42:20 - Oui, et dans des secteurs sensibles de la capitale,
42:22 où vous savez que
42:24 normalement une manifestation doit être déclarée.
42:26 Bon.
42:28 Parce qu'on doit pouvoir préparer la manifestation,
42:30 et là dans certains secteurs sensibles de la capitale,
42:32 évidemment, quand on n'a pas de déclaration,
42:34 c'est juste pas possible de préparer une manif.
42:36 Donc on interdit effectivement les rassemblements
42:38 non déclarés, je précise, non déclarés,
42:40 qui ne sont pas légaux de toute façon.
42:42 Quand vous ne déclarez pas, une manifestation de voie publique
42:44 n'est pas légale.
42:46 Et pour l'organisateur, c'est même un délit.
42:48 Donc c'est ça ce qu'on interdisait, et je comprends.
42:50 Alors j'ai lu la décision de justice,
42:52 évidemment je ne conteste pas que je ne commande pas,
42:54 je comprends que pour des raisons, des circonstances de faits
42:56 liées à la journée d'hier, où les manifestations
42:58 n'ont pas eu le succès escompté,
43:00 on avait beaucoup moins de monde, donc il n'y a pas eu d'incident,
43:02 le tribunal administratif en a tiré les conséquences.
43:04 Aucun d'espèce, au cas de la journée d'hier,
43:06 de ces arrêtés n'étaient pas légaux.
43:08 Moi j'en prends acte, je ne sais pas d'ailleurs si je signerais d'autres arrêtés.
43:10 En tout cas en même temps, le jugement du TA me donne un mode d'emploi.
43:12 Il me dit dans quelles conditions je pourrais
43:14 continuer à prendre ce type d'arrêtés.
43:16 Je verrai si je continuerai ou pas en fonction des risques
43:18 de troubles à l'ordre public.
43:20 Mais je rappelle surtout, il faut bien que vos téléspectateurs comprennent,
43:22 que cet arrêté, il n'autorise pas
43:24 les rassemblements partout dans Paris.
43:26 Le régime qui reste applicable,
43:28 c'est celui de la déclaration de manifestation,
43:30 et qui d'ailleurs, normalement, il y a un délai.
43:32 Il y a un délai, on doit déclarer une manifestation
43:34 de voie publique revendicative,
43:36 trois jours avant cette manifestation.
43:38 Et cette règle n'est absolument pas modifiée.
43:40 Juste avant de clore le chapitre
43:42 lié à ces manifestations,
43:44 vous étiez à la tête de la cellule
43:46 de renseignement à l'Elysée auprès du Président de la République.
43:48 Vous êtes donc un des meilleurs spécialistes
43:50 de ce sujet. Vous parliez des Black Blocs,
43:52 vous expliquiez que certains venaient de l'étranger.
43:54 Je sais que beaucoup se demandent pourquoi est-ce qu'on n'est pas capable
43:56 d'avoir les informations, d'interpeller ces gens
43:58 et de les empêcher, soit d'arriver sur notre territoire,
44:00 soit de les mettre à distance
44:02 avant qu'ils ne puissent nuire.
44:04 Le ministre de l'Intérieur
44:06 l'a expliqué aujourd'hui.
44:08 Tout le monde ne l'a peut-être pas entendu.
44:10 Je vais vous redire,
44:12 puisque quand vous dites "je suis aussi un ancien du renseignement",
44:14 évidemment qu'on connaît un certain nombre
44:16 de ces individus. On en connaît même beaucoup.
44:18 Et c'est heureux, c'est ce qui fait la force
44:20 et la puissance de nos services de renseignement.
44:22 Singulièrement la DGSI, qui suit les plus durs,
44:24 et puis le renseignement de la préfecture de police de Paris
44:26 ou le renseignement territorial.
44:28 On a trois services qui travaillent
44:30 sur ce qu'on appelle ces subversions violentes,
44:32 ces individus violents, avec les partenaires étrangers.
44:34 Parce que l'ultra-gauche est très organisée
44:36 au niveau européen. Vous en avez en Grèce, en Italie,
44:38 en Espagne, en Allemagne, et ils se parlent
44:40 entre eux. Et généralement,
44:42 ils se prêtent main-forte sur un certain nombre
44:44 de manifestations.
44:46 Il y en avait très probablement à Sainte-Solide,
44:48 et quand un appel est lancé
44:50 à créer des dégradations
44:52 d'Italie, en France, ils répondent.
44:54 On les connaît,
44:56 mais on est dans un pays de liberté.
44:58 Ce sont des fiches de renseignement.
45:00 Un certain nombre d'entre eux sont fichés S,
45:02 le ministre a donné le chiffre, 2200,
45:04 au titre de l'amouvance.
45:06 Mais ce n'est pas pour ça qu'on peut les arrêter
45:08 parce qu'ils vont sur une manifestation.
45:10 On a tenté de le faire en 2019.
45:12 On a tenté en 2019 d'avoir une disposition législative
45:14 qui permettait aux préfets, parce que des individus
45:16 avaient commis des troubles à leur public, précédemment
45:18 étaient connus comme tels, de pouvoir
45:20 les interdire administrativement
45:22 de participer à des manifestations. C'est exactement
45:24 ça. Ça répondait à la question que vous me posez.
45:26 Mais ça a été jugé non constitutionnel.
45:28 Il y a des interdictions judiciaires,
45:30 il y en a quelques-unes, mais pas toutes.
45:32 Mais on ne peut pas les empêcher d'intervenir,
45:34 de venir à une manifestation.
45:36 Et j'ai envie de vous dire, même en tant
45:38 qu'ancien responsable du renseignement en tant que préfet de police,
45:40 heureusement quand même, on est dans un état de droit,
45:42 on ne va pas empêcher les gens d'aller manifester
45:44 sur le fondement d'une fiche de renseignement.
45:46 Par contre, ça nous permet de les suivre et de savoir
45:48 qui sont là. En général, quand on sait
45:50 qu'ils sont là, on sait que ça ne va pas forcément bien se passer.
45:52 Et quand ils passent à l'action, on intervient et on les interpelle.
45:54 On va complètement se tourner de sujet.
45:56 Il vous concerne pour partie
45:58 les trottinettes à Paris.
46:00 Elles sont devenues pour certains
46:02 une nuisance, pour d'autres, on considère toujours
46:04 que c'est un moyen de locomotion formidable, sauf que la maire de Paris
46:06 a mis en place une
46:08 votation aujourd'hui.
46:10 Bonsoir Anaïs Crout, vous suivez ça pour nous.
46:12 Où êtes-vous Anaïs ?
46:14 Et est-ce que les gens se déplacent pour voter ?
46:16 Alors, je suis dans la mairie
46:20 du 13e arrondissement, qui est
46:22 l'endroit où les habitants de cet arrondissement
46:24 peuvent voter. Alors, ce qu'on a vu
46:26 cet après-midi en arrivant, c'est qu'il y avait un peu de monde
46:28 à l'extérieur. C'est pour ça
46:30 que ce bureau de vote va fermer un petit peu plus tard.
46:32 Normalement, il est censé fermer dans moins de 10 minutes.
46:34 Là, désormais, il fermera un peu plus tard.
46:36 Le temps que les personnes qui sont à l'extérieur
46:38 puissent mettre leur bulletin dans l'urne
46:40 pour ou contre les trottinettes
46:42 en libre-service à Paris. On va essayer
46:44 de faire un premier bilan
46:46 de cette journée avec vous. Suzanne, vous êtes responsable
46:48 du bureau de vote. Comment ça s'est passé
46:50 aujourd'hui ? Est-ce que vous avez déjà des chiffres
46:52 de la participation ? Alors, nous, dans notre bureau,
46:54 on est à 5,5% de participation,
46:56 ce qui est plus que ce qu'on imaginait
46:58 parce qu'en plus, on est un des plus gros bureaux.
47:00 Et on a eu des gens toute la journée.
47:02 On ne s'y attendait pas. Ça a été continu.
47:04 Et apparemment, il y a encore du monde dehors.
47:06 Donc, c'est surprenant, mais c'est hyper intéressant
47:08 de voir que ça a bien marché
47:10 et que les gens se mobilisent. Oui, parce que c'est une consultation
47:12 citoyenne qui est inédite. En fait,
47:14 on n'a pas de précédent.
47:16 Oui, c'est vrai que c'est la première fois...
47:18 Allez-y, madame, pardon. A votez !
47:20 C'est la première fois
47:22 qu'on voit un vote comme ça et qui marche,
47:24 qui fonctionne aussi bien. Et puis, les gens ont répondu
47:26 présent. Donc, ça fait plaisir
47:28 à voir. Merci beaucoup.
47:30 Donc, ce bureau de vote qui fermera un petit peu
47:32 plus tard. Résultat attendu à
47:34 22h. La mairie de Paris s'est engagée
47:36 à suivre l'avis des Parisiens.
47:38 Donc, on saura à 22h si elle décide
47:40 de renouveler ou non le contrat avec les
47:42 opérateurs de trottinettes électriques dans la capitale
47:44 à partir du 1er septembre.
47:46 Merci beaucoup, Annalise Kroutz, Alexia Ferré,
47:48 Adrien Fage, depuis le 13e arrondissement de la capitale.
47:50 C'est un problème à gérer ou pas,
47:52 les trottinettes en libre-service ? Est-ce qu'il y a plus de vols ?
47:54 Est-ce qu'il y a plus de dégradations ? Est-ce qu'il y a plus
47:56 d'accidents avec ça ? Alors, moi, j'ai pas de
47:58 commentaire à faire sur la votation en cours et sur...
48:00 C'est pas ce que je vous demande. Voilà. Mais ce que je peux vous dire, c'est que
48:02 l'usage des trottinettes devient extrêmement
48:04 compliqué. On a... Je n'ai plus
48:06 les chiffres en tête, mais les accidents
48:08 liés aux trottinettes ont
48:10 augmenté. Donc, c'est pour cela
48:12 que la maire de Paris a lancé,
48:14 effectivement, une réflexion sur
48:16 l'utilisation de la rue, finalement, dans Paris.
48:18 Parce que là, on parle du système
48:20 d'utilisation des trottinettes,
48:22 mais il y a aussi une réflexion qu'elle veut
48:24 mener, à laquelle nous sommes associés, à laquelle nous allons
48:26 évidemment participer, parce qu'il y a des enjeux de sécurité
48:28 routière importants. Elle a lancé une réflexion
48:30 sur l'utilisation de la rue, qui ne vise pas
48:32 que les trottinettes, mais pour les trottinettes, évidemment,
48:34 l'enjeu est très important. Il y a énormément d'accidents
48:36 de trottinettes, ça explose. Également de vélo.
48:38 Donc, voilà, il y a des conflits d'usage
48:40 qui se traduisent par des enjeux de sécurité routière.
48:42 Il y a d'autres chiffres qui ont exposé
48:44 au cours de l'année passée, ce sont ceux de la délinquance
48:46 à Paris, même s'ils ont
48:48 un peu baissé sur la fin de l'année.
48:50 Vous, vous êtes arrivé en cours de route.
48:52 En juillet 2022.
48:54 Comment vous... les choses
48:56 se présentent là, pour le début de 2023 ?
48:58 Est-ce que vous pensez qu'il y aura des...
49:00 en tout cas, des améliorations significatives ?
49:02 Moi, quand j'ai pris mes fonctions, le ministre de l'Intérieur
49:04 m'a fixé un objectif extrêmement fort sur
49:06 la baisse de la délinquance. Il m'a demandé de faire baisser
49:08 la délinquance à Paris. Et il surveille ça, je peux vous dire,
49:10 de très près. Je lui présente quasiment
49:12 toutes les semaines les chiffres et on regarde ensemble.
49:14 Depuis que je suis arrivé, la délinquance baisse.
49:16 Donc, il faut... voilà.
49:18 On a à Paris un problème sur les cambriolages,
49:20 même si on a réussi
49:22 à les stabiliser. Et puis,
49:24 pour le premier trimestre, j'espère, je touche
49:26 du bois, il n'y en a pas, mais j'espère qu'ils vont même
49:28 commencer à baisser. Et puis surtout, on est
49:30 très efficaces sur les vols violents, les violences
49:32 dans les transports aussi. On est sur des baisses
49:34 sur les deux premiers mois de l'année de -35%.
49:36 Alors, je sais que ces chiffres
49:38 font toujours sourire. On dit "oui, d'accord".
49:40 Mais bon... Oui, parce que
49:42 le niveau de la délinquance est élevé. Alors, évidemment,
49:44 ça baisse quand on dit -35%. C'est parce qu'on
49:46 compare à la période passée.
49:48 Mais je vous confirme que sur
49:50 les six derniers mois de l'année, la délinquance a
49:52 plutôt baissé à Paris et que
49:54 la dynamique est toujours très bonne
49:56 au cours de ce premier trimestre 2023.
49:58 Ça veut dire que ce sera bien pour le mondial de rugby ?
50:00 Ça veut dire que ce sera bien pour les JO ?
50:02 Ce sera donc... Déjà, le point positif,
50:04 c'est que la délinquance baisse. Et l'activité des fonctionnaires
50:06 de police augmente. On a fait, par exemple,
50:08 en deux mois +35% d'affaires
50:10 de trafiquants de stupes que par
50:12 rapport aux deux mois de l'année 2022.
50:14 C'est très bien, surtout que l'année dernière, c'était
50:16 surtout le début de l'année qui avait augmenté.
50:18 Donc là, ma crainte
50:20 et celle du ministre, c'était qu'on revive
50:22 le même cycle. On l'a complètement enrayé.
50:24 Et on continue à avoir une délinquance qui baisse.
50:26 Mais encore une fois, j'insiste, on part de haut.
50:28 La délinquance reste toujours très élevée.
50:30 Pour les JO, c'est un peu autre chose.
50:32 Le ministre a lancé des plans délinquance zéro.
50:34 Son idée, c'est qu'évidemment, là où vont se dérouler
50:36 les JO, et quand on dit là où vont se dérouler
50:38 les JO, c'est pas que sur les sites des JO.
50:40 C'est pas que sur les sites. C'est dans les transports en commun,
50:42 c'est dans les lieux touristiques. Il nous a demandé
50:44 d'avoir des actions déterminées du coup de contre
50:46 la délinquance. Donc sur ces zones-là,
50:48 on renforce les moyens, on renforce les opérations.
50:50 Et nos très bons résultats,
50:52 ils sont particulièrement sur ces zones-là.
50:54 C'est vrai à Paris, c'est vrai en Seine-Saint-Denis,
50:56 où il y a de nombreux sites des
50:58 Jeux Olympiques. Et
51:00 les chiffres sont plutôt bons, mais on va évidemment
51:02 continuer cette action, parce que c'est une action au long cours,
51:04 pour qu'on arrive aux JO
51:06 avec cet objectif, autour de ces
51:08 sites, autour de ces lieux très fréquentés,
51:10 d'un zéro délinquance, l'objectif
51:12 que nous a fixé le ministre.
51:13 Merci beaucoup M. le Préfet d'avoir été avec nous en direct
51:15 ce soir sur BFM TV. Merci beaucoup Cécile.

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