Laurent Nuñez, préfet de police de Paris, était l'invité de BFMTV ce dimanche soir et s'est exprimé au sujet du maintien de l'ordre et notamment les accusations de violences policières en marge des manifestations contre la réforme des retraites.
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00:00 Non, mais elle n'est pas le symbole des violences policières.
00:02 Ce simple terme laisse à entendre toujours qu'on a une police
00:05 violente de manière systémique.
00:07 Ah, vous n'acceptez pas ce terme alors ?
00:08 Parce qu'effectivement, le ministre de l'Intérieur dit qu'il n'y a pas,
00:12 ça n'existe pas.
00:13 Mais il a raison de dire qu'il n'y a pas de violences policières systémiques.
00:17 Il faut arrêter.
00:17 Imaginez que la police serait par essence raciste et violente.
00:20 Ça ne correspond à rien.
00:21 On dit qu'il y a des violences conjugales.
00:23 Ça ne veut pas dire que tous les conjoints sont violents.
00:25 Certes, mais ceux qui emploient ce terme...
00:26 De ne pas vouloir dire violences policières...
00:28 Mathilde Olivier, ne soyons pas quand même naïfs.
00:30 Est-ce qu'il y a un déni de ne pas vouloir prononcer le mot ?
00:32 Arrêtons d'être naïfs.
00:32 Quand on parle de violences conjugales, on vise des faits précis.
00:36 Quand on parle de violences policières,
00:38 ceux qui emploient ces termes-là le font à dessein pour laisser penser
00:41 que ça se fait de manière systémique.
00:43 Ça, c'est clair, c'est net.
00:44 C'est un vocabulaire qui correspond, qu'on entend beaucoup dans la bouche de politique.
00:48 Il y a des violences de policiers qui peuvent être commises
00:51 dans des réactions qui peuvent être disproportionnées.
00:56 Et systématiquement, l'IGPN est saisi.
00:58 Ce n'est pas marrant d'être policier ou gendarme
01:00 quand on doit rendre compte de chacune des interventions.
01:03 Quand vous avez travaillé pendant dix heures,
01:05 que vous êtes pris des pavés, des cocktails imlotophes,
01:07 et qu'il faut intervenir casqués,
01:09 où on ne voit pas toujours très bien, où on est en groupe,
01:11 il faut être solidaire parce que s'il y en a un qui se détache du groupe,
01:15 il risque d'être lynché.
01:16 C'est ça, la réalité.
01:17 La réalité, c'est ça.
01:18 Et ce n'est pas marrant parce qu'en plus...
01:19 Et donc, il y en a certains qui perdent leur nerfs ?
01:20 Et c'est pas marrant parce qu'en plus, le soir, quand ils rentrent au service,
01:22 peut-être que le lendemain, il y a le préfet de police,
01:24 parce qu'il fait son job, qui va leur demander d'écrire un rapport
01:28 parce qu'il a vu une vidéo qui laisse à penser que...
01:29 C'est pas marrant pour eux.
01:31 C'est pas marrant.
01:32 Mais ça justifie que certains perdent leur nerfs ?
01:35 Évidemment non, ça ne justifie pas que certains perdent leur nerfs.
01:37 Je rappelle un contexte qui est compliqué.
01:39 Mais la très grande majorité d'entre eux font correctement leur job
01:43 dans des conditions difficiles que je viens de décrire.
01:45 Et ça, on ne peut pas le remettre.