Conscient de l'urgence du développement durable, Marc Obéron veut mettre en lumière des films ayant un engagement et un propos particulier par un festival international : Cinema for Change.
https://www.cinemaforchange.org/
Retrouvez Jaleh Bradea tous les dimanches à 9h10.
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00:00 [Musique]
00:08 Bonjour et bienvenue dans Envie d'agir où je suis ravie d'accueillir aujourd'hui Marc Auberon pour Cinema for Change.
00:14 Bonjour Marc.
00:15 Bonjour, merci de m'accueillir.
00:16 Merci à vous d'être avec nous.
00:18 Donc Marc, vous êtes le fondateur de ce festival, Cinema for Change.
00:22 Pourquoi avoir créé ce festival ?
00:24 À l'origine du festival, il y a un film qui s'appelle 8 que j'ai produit,
00:28 qui a été réalisé par 8 réalisateurs.
00:30 Il y avait Jane Campion, Abderrahman Sissako, Ian Cunan, Gaspard Noé, Gus Vincent,
00:37 Myrrha Nair, Wim Wenders et Gaël Garcia Bernal.
00:40 Et je les avais invités en fait à travers une carte blanche à me dire comment ils voyaient le monde à un instant T.
00:47 Et les 8 sujets qui sont une campagne qui a été lancée par Kofi Annan en septembre 2000,
00:54 qui s'appelait "Les objectifs du millénaire pour le développement"
00:58 qui avait pour objectif de réduire de moitié la pauvreté dans le monde d'ici 2015.
01:03 On en est très loin, mais ce qui est bien c'est qu'ils ont créé une grille de lecture
01:07 qui permet aux institutions, aux entreprises, avec des sujets dans lesquels tout le monde peut s'engager,
01:13 d'aller dans la même direction.
01:15 Et du coup, de ce film qui avait généré 2,5 millions de visiteurs en ligne,
01:19 puisqu'on l'avait lancé sur internet en 2010, de ce film est né le festival.
01:26 C'était en quelle année alors ?
01:27 C'était le 5 février 2010 qu'on l'a lancé, exactement.
01:31 Et donc de ce film est né le festival avec l'envie de créer des rendez-vous citoyens,
01:39 avec l'envie d'éveiller les gens.
01:41 Et tout ça grâce à l'émotion qui est suscitée par les films, par le cinéma.
01:47 Mais justement, parce que vous êtes producteur, votre métier au départ c'est ça.
01:51 Tout à fait.
01:52 Et en tant que producteur, vous estimez que votre responsabilité est quoi face à ce monde
01:57 qui ne tourne pas toujours dans le bon sens ?
02:00 Alors moi j'ai commencé vraiment à m'intéresser à ces sujets quand j'ai fait le film.
02:05 Donc il y a à peu près une vingtaine d'années.
02:08 Et donc je suis arrivé très tard en fait sur ces sujets.
02:12 Je suis arrivé très tard, j'ai peut-être commencé très tôt.
02:14 Très tard pour l'âge, mais très tôt peut-être en général par rapport aux gens.
02:20 Mais en tout cas je m'y suis intéressé, on va dire, il y a à peu près 20 ans.
02:25 Et en fait quand on commence à s'intéresser à ça et qu'on voit des vérités,
02:30 c'est difficile après de se mentir et de ne pas en tenir compte dans ce que l'on fait.
02:35 Ça c'est la première chose.
02:37 La deuxième chose, plus l'âge avance, me concernant en tout cas,
02:41 plus il y a une envie de passer le témoin, de transmettre.
02:49 Me concernant aussi en vrai.
02:51 Oui, bien sûr.
02:52 Je pense qu'effectivement avec les années, avec la parentalité, il y a plein de choses qui font compte.
02:56 C'est ce que vous dites.
02:57 Mon booster là-dedans, c'est mes enfants.
03:00 J'ai deux mecs qui sont grands, mais qui comprennent en partie ce que je fais.
03:06 Peut-être qu'un jour ils verront peut-être mieux,
03:09 ou ils auront une meilleure vision peut-être de ce que j'ai fait là.
03:14 Mais en tout cas, c'est vrai que quand vous me demandez ça,
03:17 le premier truc qui me vient à l'esprit, c'est de me dire
03:19 je sais qu'en faisant ce que je fais là, c'est juste, je me sens utile.
03:24 Et je sens que c'est juste.
03:27 Vous êtes à la place où vous devez être.
03:29 Je suis à ma place, exactement.
03:31 Et puis le festival, ça représente quoi ?
03:36 Le festival, c'est un rendez-vous pour accueillir des films qui font sens,
03:44 qui viennent avec de l'humanité, qui viennent avec des valeurs.
03:50 Si je devais résumer tout ça, j'ai envie de vous dire que c'est la vie.
03:56 C'est la vie de tous les jours, c'est la vie, c'est ce qui nous concerne.
03:59 On a toute une série de films qui vont parler à la fois de l'environnement, de la santé.
04:03 Il y a des histoires d'amour, on va parler de valeur, on va parler de la jeunesse.
04:10 On va s'intéresser aussi à elle, on va la mettre en valeur.
04:13 Il ne faut pas qu'on l'oublie sur le chemin.
04:15 Donc oui, effectivement, c'est un muscle, c'est un petit peu comme la biodiversité.
04:21 C'est la vie, il faut trouver un juste équilibre.
04:23 Et nous, on essaie de trouver un juste équilibre avec tous ces sujets qui sont très variés.
04:27 Tout le monde n'a pas toujours la bonne lecture de ce que l'on fait,
04:31 mais par contre, se retrouve à travers tous les films que l'on fait.
04:34 Qui représentent du coup la vie.
04:36 Est-ce qu'il y a un impact particulier que vous avez constaté de votre festival depuis qu'il existe,
04:41 donc ça fait plusieurs années ?
04:43 Est-ce qu'il y a un exemple que vous avez envie de partager avec nous,
04:45 où vous vous êtes dit "Waouh, je suis content, ça marche" ?
04:49 Alors oui, il y a un exemple, mais c'est par rapport au prix jeunesse.
04:54 Très bien, mais de toute façon, j'aime beaucoup qu'on parle de ce prix jeunesse, j'adore.
04:58 Du coup, je rentre dans les prix jeunesse.
05:00 Dans le cadre du festival, il y a trois catégories.
05:03 Il y a les films en compétition, qui sont des films qui vont bientôt sortir,
05:06 pour lesquels il y a un jury, on en parlera après.
05:09 Il y a un programme qu'on appelle des séances spéciales pour les films qui sont déjà sortis,
05:15 pour lesquels on organise des vrais débats,
05:18 pour que le public puisse venir discuter avec des réalisateurs, des scientifiques, des experts.
05:22 Puis à côté, il y a les courts-métrages.
05:24 Et les courts-métrages se retrouvent dans un programme qui s'appelle les prix jeunesse.
05:27 Il y a trois catégories.
05:28 Prix des enfants, prix des collégiens lycéens, prix des étudiants.
05:32 Donc on fait une sélection, on reçoit plus de 300-400 courts-métrages chaque année,
05:35 d'une quarantaine de pays.
05:36 C'est énorme.
05:37 Oui, c'est international.
05:39 C'est international, merci de le préciser.
05:42 Donc on fait une présélection, duquel on a invité différentes personnalités
05:50 à choisir les films qui vont finalement,
05:55 c'est un comité de visionnage en fait,
05:57 qui vont décider et choisir quels sont les films qui vont être montrés à ces enfants.
06:01 Et ensuite, quand les courts-métrages, parce que ça dure six mois,
06:04 c'est pas juste pendant le festival, c'est tout avant le festival,
06:06 c'est de octobre à février.
06:08 Et donc ça part dans les écoles, parce que les jurys sont les élèves.
06:13 Parce qu'on veut leur donner la parole, on veut leur expliquer
06:16 qu'ils sont importants pour nous.
06:18 On veut leur expliquer que voter, c'est important,
06:22 parce que one man, one vote.
06:24 Ils ont une force, ils ont une présence, on leur fait confiance.
06:27 Et surtout avec ce qu'on a vécu là, je pense effectivement,
06:30 et le confinement, je pense que nous, les différentes générations
06:35 ont vécu ça différemment.
06:36 Je pense que les jeunes l'ont vécu, peut-être de manière plus compliquée,
06:39 sans qu'on s'en rende compte encore.
06:41 Et ce qu'on voulait, c'est que quand ils vont visionner les films,
06:47 ils regardent, puis ensuite ils votent,
06:49 et ensuite on rentre dans un rendez-vous citoyen
06:51 où on va discuter avec eux.
06:52 Et cette année, on a plus de 16 000 élèves qui ont participé
06:54 dans une dizaine de pays.
06:56 C'est génial.
06:57 C'est vraiment le cinéma, la culture au service de l'éducation.
07:00 En fait, on apprend aussi via, je suppose, ce procès de vote
07:05 dont vous parlez.
07:06 Je voudrais Marc qu'on regarde la bande annonce du festival de cette année.
07:11 Avec plaisir.
07:12 Avec plaisir.
07:13 Il y a tellement de mauvaises nouvelles sur notre planète,
07:17 et c'est tellement étonnant.
07:19 C'est cette question qui m'obsède.
07:21 Pourquoi on sait, mais on n'agit pas ?
07:23 Nous sommes en train de vivre un moment historique.
07:30 Un climat sain pour tous.
07:33 Nous sommes les gardiens de cette planète.
07:36 Ça donne le frisson.
07:43 Je suis content.
07:44 Belles images, la belle musique.
07:46 Je dirais ça aux monteurs.
07:47 Oui, oui, c'est ça.
07:48 Il y a des gens qui savent y faire, on dirait.
07:50 Donc du 11 au 16 avril, c'est ce que j'ai vu.
07:52 C'est du 11 au 16 avril au Grand Rex, exactement tous les soirs.
07:56 Il y a des séances à 19h et 21h.
07:58 Voilà, avec des films qui vont effectivement…
08:01 Certains sont des avant-premières,
08:03 et puis d'autres sont des séances spéciales.
08:05 Et c'est quoi les moments forts de cette année ?
08:08 On a vu des extraits qui nous parlent aussi en quelques secondes,
08:10 mais vous racontez-nous.
08:11 On a le film d'ouverture, le mardi 11 avril,
08:13 avec L'Improbable Voyage de Harold Fry,
08:16 de Hattie MacDonald,
08:18 avec Jim Brunsband, qui est un comédien,
08:20 qu'on a vu dans Harry Potter, dans Bridget Jones.
08:24 Il avait reçu un Oscar en 2001 pour un second rôle.
08:28 Puis il y a également Penelope Wilton, qui était avec lui,
08:31 qu'on avait vue dans… je ne sais plus.
08:34 On est en train de voir les images d'ailleurs, en même temps.
08:37 Donc je pense que les spectateurs vont reconnaître les visages,
08:39 même si les noms ne leur disent peut-être rien,
08:41 mais les visages, oui, j'en suis sûre.
08:43 On appelle ça un "feel-good movie".
08:45 Et c'est un joli film à l'anglaise à découvrir.
08:49 Pour commencer le festival.
08:51 Pour commencer le festival.
08:52 Ensuite, on a une super soirée avec Persepolis.
08:57 Ah, très bien. Je ne peux que trouver ça formidable.
09:00 J'espère qu'on peut le dire.
09:03 C'est un film d'animation réalisé par Marjane Satrapi.
09:09 On a la chance qu'elle soit là.
09:11 Puis on a la chance que vous soyez là pour aussi animer cette rencontre.
09:14 Donc je pense que ça va être une belle soirée.
09:16 C'est un film qui date de 2005-2006,
09:19 qui a été multi-primé, et dont je suis certain
09:22 qu'il n'a pris aucune ride, et qui va nous permettre de parler…
09:25 Il y a encore plus d'actualité cette année.
09:28 Le 2023, c'est l'année où, fort heureusement,
09:31 on parle beaucoup d'Iran et de tout ce qui se passe.
09:33 Et Marjane Satrapi est définitivement une réalisatrice engagée.
09:37 Donc vous avez effectivement la chance de pouvoir la recevoir
09:40 pour partager aussi avec le public.
09:42 Oui, et puis je pense qu'on va parler du film,
09:45 puis on va parler de l'actualité.
09:46 Bien sûr.
09:47 Parce que l'actualité est importante.
09:49 Il y a "Les gardiennes de la planète",
09:52 qui est un film qui est déjà sorti.
09:55 Mais effectivement, on a la chance d'avoir le réalisateur
09:58 qui sera également présent pour échanger avec le public.
10:02 Il y aura également un représentant de la fondation de la planète…
10:06 de la mer, pardon, qui sera présent.
10:10 Et ça, c'est le samedi après-midi,
10:13 donc le 15 à 17h.
10:15 C'est un film à voir en famille.
10:18 D'ailleurs, peut-être…
10:19 Les images sont magnifiques, on peut le voir.
10:21 On peut regarder un petit extrait, si vous êtes d'accord.
10:23 Avec plaisir. Super.
10:24 Notre territoire est le plus vaste de cette planète.
10:30 Nous y parcourons plus de 10 000 km par an.
10:38 Certaines d'entre nous y plongent à presque 3000 m de profondeur.
10:45 Et d'autres peuvent y vivre jusqu'à 240 ans.
10:51 Ici, nous nous aidons les unes les autres.
10:54 Et nous avons créé le premier réseau social.
10:57 Une symphonie qui ne s'arrête jamais
11:03 et qui s'étend aux quatre coins des océans.
11:05 C'est nous, tous les êtres vivants qui, liés les uns aux autres,
11:10 autorégulons le système Terre.
11:13 Nous, les baleines, sommes en charge de la respiration du monde.
11:18 Nous sommes la force et la fragilité, la bienveillance, l'espoir.
11:23 J'adore la voix de Jean Dujardin. C'est lui, hein ?
11:26 Oui, et puis il fait ça différemment, du coup, c'est bien.
11:28 Ça donne un style au film.
11:30 Ça donne très très envie.
11:31 Il faut le voir. C'est absolument un joli film à voir.
11:33 Ça explique beaucoup de choses aussi, sur la nécessité de protéger cette diversité.
11:38 Et voilà, si les baleines disparaissent, on disparaît.
11:40 Enfin voilà, il y a quand même plein d'informations importantes.
11:42 C'est ça aussi, Cinéma4Change.
11:44 Racontez-nous donc la suite.
11:46 Alors, très rapidement, deux autres films.
11:48 Comme ça, je peux balancer quelques infos.
11:50 Sur l'adamant de Nicolas Philibert, qui est le film de clôture, le dimanche 16 à 18h30.
11:57 C'est un film qui a reçu l'Ours d'or à la Berlinale cette année.
12:02 Nicolas Philibert, on le connaît pour avoir fait "Être à voir", entre autres.
12:04 C'est un super réalisateur.
12:06 C'est génial qu'on ait ce film.
12:08 Et puis, on a un très beau film qui s'appelle aussi "Noémie dit oui".
12:10 Qui est vraiment un film à la fois très dur, très fort.
12:14 Violent, sans violence.
12:16 Sur une jeune fille qui est abandonnée par sa mère.
12:18 Qui se retrouve dans un environnement dans lequel elle ne voulait pas forcément être.
12:22 Elle se laisse embarquer.
12:24 Elle devient "escort girl" sans violence.
12:26 Et c'est un film qui est québécois.
12:28 Et le film est magnifique.
12:30 Réalisé par Geneviève, je ne vais pas dire de bêtises.
12:34 Geneviève Albert, avec Kelly Depauw, la comédienne.
12:39 Qui est incroyable.
12:41 - Qui est un vrai sujet sociétal.
12:43 - Très fort.
12:45 Et un film qui se termine malgré tout avec "La vie est plus forte que le reste".
12:47 - Et ça, c'est un très bon message à passer.
12:49 Et puisque la vie est plus forte que le reste,
12:51 votre envie d'agir dans les prochaines années, ce serait quoi ?
12:55 Quel impact vous avez envie d'avoir ?
12:57 - C'est beaucoup de travail, un festival.
12:59 C'est beaucoup d'énergie.
13:01 C'est beaucoup de volonté.
13:03 Il faut tenir la longueur.
13:05 Mais je dois dire que ça fait tellement de...
13:07 C'est un sujet que...
13:09 Peut-être que je vais reprendre mon métier de producteur à un moment donné.
13:11 Parce que ça me travaille un peu.
13:13 Mais je veux dire que le festival est tellement passionnant.
13:15 Parce qu'on rencontre tellement de gens.
13:17 On a tellement d'experts.
13:19 De gens qui viennent raconter leur histoire, leur vie.
13:21 Que je me nourris de tout ça pour continuer.
13:23 Donc comment est-ce que je m'imagine être utile ?
13:27 Continuer à sensibiliser, à partager, à donner la parole aux jeunes.
13:31 Parce qu'il ne faut pas les oublier.
13:33 - Absolument.
13:35 Merci beaucoup Marc.
13:37 - Merci pour cette invitation.
13:39 - A très bientôt.
13:41 Quant à nous, on se retrouve aussi très vite sur C8 pour plus d'envie d'agir.
13:43 Merci.
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