Sous la direction de Tarmo Peltokoski, l'Orchestre philharmonique de Radio France et la soprano Golda Schultz interprètent No word from Tom, extrait de The Rake's Progress, composé par Igor Stravinsky.
L’Art Institute de Chicago est le plus grand musée d’art des États-Unis, après le Metropolitan de New York. Il est particulièrement réputé pour sa collection de peintures impressionnistes ou post-impressionnistes, comme Un dimanche après-midi à l’Île de la Grande Jatte de Georges Seurat, sujet de la comédie musicale Sunday in the Park with George de Stephen Sondheim. Alors qu’il visitait ce musée le 2 mai 1947, Igor Stravinsky s’arrêta devant une série de huit gravures du peintre anglais William Hogarth. Rassemblées sous le titre A Rake’s Progress (« Une carrière de libertin »), ces eaux-fortes en noir et blanc reproduisent des toiles peintes de 1732-1734 conservées au Sir John Soane’s Museum de Londres. Cette évocation de la chute morale et sociale d’un jeune héritier appelé Tom Rakewell était le pendant masculin d’une première série de Hogarth intitulée A Harlot’s Progress (« Une carrière de prostituée »).
Sensible à ce « modern moral subject » comme l’appelait Hogarth, Stravinsky fit appel à l’écrivain Wystan Hugh Auden pour établir un livret d’opéra à partir de ce récit visuel, véritable ancêtre du storyboard. Déjà auteur de Paul Bunyan de Benjamin Britten, qui avait aussi mis en musique son cycle Our Hunting Fathers, auteur du poème The Age of Anxiety qui inspira sa Symphonie n°2 à Leonard Bernstein, Auden conçut le livret de The Rake’s Progress avec son compagnon Chester Kallman. Tous deux écriront plus tard pour des opéras de Hans Werner Henze et de Nicolas Nabokov. Le compositeur écossais Gavin Gordon avait composé dès 1935 un ballet d’après cette série de Hogarth, également aux sources de deux films, The Rake’s Progress de Sidney Gilliat avec Rex Harrison en 1945, et Bedlam, film d’horreur américain de 1946 avec Boris Karloff.
Pour la création de son opéra à La Fenice de Venise, le 11 septembre 1951, sous sa direction, Stravinsky imposa la soprano allemande Elisabeth Schwarzkopf dans le rôle d’Anne Trulove, la fiancée de Tom Rakewell (qui sera incarnée par Golda Schultz au Metropolitan Opera de New York en mai et juin prochain). À la fin du premier acte, tandis que ce dernier se vautre dans la luxure d’un lupanar londonien, Anne restée à la campagne s’inquiète de son absence, et s’apprête à le rejoindre dans la capitale pour le sauver du danger. La musique néo-classique de Stravinsky se teinte d’abord d’une tendresse et d’une amertume troublantes, avant l’air bravache et déterminé de l’héroïne partant au secours de son bien-aimé.
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L’Art Institute de Chicago est le plus grand musée d’art des États-Unis, après le Metropolitan de New York. Il est particulièrement réputé pour sa collection de peintures impressionnistes ou post-impressionnistes, comme Un dimanche après-midi à l’Île de la Grande Jatte de Georges Seurat, sujet de la comédie musicale Sunday in the Park with George de Stephen Sondheim. Alors qu’il visitait ce musée le 2 mai 1947, Igor Stravinsky s’arrêta devant une série de huit gravures du peintre anglais William Hogarth. Rassemblées sous le titre A Rake’s Progress (« Une carrière de libertin »), ces eaux-fortes en noir et blanc reproduisent des toiles peintes de 1732-1734 conservées au Sir John Soane’s Museum de Londres. Cette évocation de la chute morale et sociale d’un jeune héritier appelé Tom Rakewell était le pendant masculin d’une première série de Hogarth intitulée A Harlot’s Progress (« Une carrière de prostituée »).
Sensible à ce « modern moral subject » comme l’appelait Hogarth, Stravinsky fit appel à l’écrivain Wystan Hugh Auden pour établir un livret d’opéra à partir de ce récit visuel, véritable ancêtre du storyboard. Déjà auteur de Paul Bunyan de Benjamin Britten, qui avait aussi mis en musique son cycle Our Hunting Fathers, auteur du poème The Age of Anxiety qui inspira sa Symphonie n°2 à Leonard Bernstein, Auden conçut le livret de The Rake’s Progress avec son compagnon Chester Kallman. Tous deux écriront plus tard pour des opéras de Hans Werner Henze et de Nicolas Nabokov. Le compositeur écossais Gavin Gordon avait composé dès 1935 un ballet d’après cette série de Hogarth, également aux sources de deux films, The Rake’s Progress de Sidney Gilliat avec Rex Harrison en 1945, et Bedlam, film d’horreur américain de 1946 avec Boris Karloff.
Pour la création de son opéra à La Fenice de Venise, le 11 septembre 1951, sous sa direction, Stravinsky imposa la soprano allemande Elisabeth Schwarzkopf dans le rôle d’Anne Trulove, la fiancée de Tom Rakewell (qui sera incarnée par Golda Schultz au Metropolitan Opera de New York en mai et juin prochain). À la fin du premier acte, tandis que ce dernier se vautre dans la luxure d’un lupanar londonien, Anne restée à la campagne s’inquiète de son absence, et s’apprête à le rejoindre dans la capitale pour le sauver du danger. La musique néo-classique de Stravinsky se teinte d’abord d’une tendresse et d’une amertume troublantes, avant l’air bravache et déterminé de l’héroïne partant au secours de son bien-aimé.
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