Stravinsky : Symphonie en trois mouvements

L'Orchestre Philharmonique et le Choeur de Radio France jouent la Symphonie en trois mouvements d'Igor Stravinsky sous la direction de Barbara Hannigan. Extrait du concert enregistré le 11 octobre 2024 à l'Auditorium de la Maison de la Radio et de la Musique.

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Composée en 1942-1945 et créée le 24 janvier 1946 au Carnegie Hall de New York, par le New York Philharmonic Orchestra sous la direction du compositeur. Cinq partitions de Stravinsky portent le titre de « symphonie ». La première, dite en mi bémol (1907), est l’œuvre d’un élève de Rimski-Korsakov qui se cherche encore. Les Symphonies d’instruments à vent (1920), qui se réfèrent aux sinfonie de la fin de la Renaissance et du début du Baroque, ouvrent la voie à la future Symphonie de psaumes (1930). Achevée en 1940, la Symphonie en ut affirme le retour à une harmonie plus claire, associée à des saccades rythmiques typiques de Stravinsky. Quant à la Symphonie en trois mouvements, composée aux États-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale, elle se présente comme une synthèse des procédés mis en œuvre jusque-là.

En sus des consonances caractéristiques de sa période néo-classique, on y entend des souvenirs de la bitonalité de Petrouchka (1911) et de la nervosité rythmique du Sacre du printemps (1913). Cette dernière symphonie mêle en fait des éléments d’origines diverses. L’Andante, avec une partie de harpe solo, provient d’une musique écrite pour Le Chant de Bernadette, film de Henry King adapté du livre de Franz Werfel. Le réalisateur n’ayant pas retenu la proposition de Stravinsky, celui-ci transféra son matériau dans sa symphonie. Peut-être avait-il au départ envisagé une œuvre concertante, car le piano occupe une place significative dans le premier mouvement.

Le Con moto final, qui met en valeur la harpe et le piano, renforce l’unité de la partition. La Symphonie en trois mouvements, en sus de son mouvement central issu d’un projet de bande-son, a été influencée par plusieurs documentaires : l’un sur la politique de la terre brûlée des Japonais en guerre contre la Chine, d’autres sur les soldats du IIIe Reich. Pour autant, si l’on en croit son auteur, il ne s’agit pas d’une œuvre à programme, qui transposerait des images ou une quelconque narration. Fidèle à ses conceptions, Stravinsky affirme son idéal d’une musique qui ne soit qu’une « combinaison de notes ».

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